fragile bird (jordan)

Depuis son accident, August n’avait pas encore décidé de se remettre au vélo. Il avait repris la course à pieds et la natation, certes, question de ne pas perdre la forme et de pouvoir un jour, peut-être, faire de nouveaux triathlons. Toutefois, étant donné que son importante et grave chute s’était déroulée lors de l’épreuve de bicyclette, August avait conservé une certaine peur reliée à ce sport. C’était ridicule, il savait bien qu’il était monté à vélo plus d’une centaine de fois et que rien ne lui était arrivé. C’était un événement isolé, bien à part, qui ne se reproduirait sans doute jamais. Sauf que l’angoisse était bien présente et, à chaque fois qu’il se décidait à affronter ses nouveaux démons, il finissait par rebrousser chemin, remettant à demain son acte de courage. Aujourd’hui, c’en était assez. August ne cessait de remonter le moral aux autres, de donner des conseils à ses amis, de parler de sages paroles alors que pour lui-même, il n’arrivait pas à faire passer les mêmes messages. Il se sentait parfois traître d’avoir l’air aussi éclairé alors qu’il nageait lui-même dans sa propre noirceur. C’est pourquoi il enfourcha finalement son vélo resté trop longtemps contre un mur de son appartement, et qu’il décida d’aller pédaler quelques kilomètres en ville. Rien de trop gros, rien de trop grand. Une balade, tout simplement. La vitesse ou l’endurance n’étaient pas mises à défi. August se contentait de se réapproprier cette discipline. Malheureusement, il n’avait pas prévu que le simple trafic des plus normaux de Bowen suffirait à faire monter le niveau d’angoisse en lui. Ainsi, seulement au moment où il traversa une intersection et qu’une voiture freina trop brusquement et trop près de lui, il fut pris d’une peur démesurée et se rangea sur le côté du trottoir, laissant tomber son vélo sur l’herbe et faisant quelques pas pour s’en éloigner, la respiration déjà haletante. Les images de sa chute lui revenaient en tête, son crâne se fracassant contre le ciment, les bénévoles et les médias s’attroupant autour de lui, sa vision s’embrouillant avant de ne plus rien y voir. August appuya sa tête contre un poteau de signalisation, la respiration affolée, les idées peu claires. Sans doute une crise d’angoisse, de panique, d’anxiété, il ne savait pas trop. Il ne le vivait habituellement pas. Pas d’une façon aussi vive.

Parce que le soleil se faisait rare ces derniers jours, autant dans sa tête que sur Bowen, Jordan avait opté pour une traditionnelle marche afin de se rendre au marché. Elle qui adorait conduire avait délaissé sa voiture pour l'air frais. Le contact avec la ville et les habitants étaient bien plus différent lorsqu'elle s'y retrouvait confrontée à pied plutôt que derrière le volant. La lumière tourna au rouge et la jeune femme s'arrêta, laissant les véhicules dévorer la route devant elle. L'anglaise avait toujours l'esprit ailleurs, encore. Elle sombrait rapidement dans ses pensées, c'était irréfléchi pourtant. Les dernières semaines ne cessaient de clignoter ici et là dans sa tête. Un crissement de pneu strident et des klaxons tirèrent la châtaine de ses pensées, braquant son regard sur le quadrilatère. Un homme était figé au centre. Pas si figé finalement, puisqu'il laissait tomber sa bicyclette par terre avant de s'enfuir sur la pelouse, comme si le temps s'était fixé et n'avançait plus. Jordan voyait déjà les automobilistes rougirent de colère. Le rouge monta soudainement à ses joues à son tour, ignorant pourquoi. D'un pas ferme, elle traversa l'intersection et empoigna le guidon du vélo, jetant un regard mortel en direction de l'automobiliste qui avait presque renversé le jeune homme. Quel con, pensa-t-elle. Le propriétaire de la bicyclette s'étant éloignée de la route, Jordan le repéra toutefois rapidement dans le décor. «Est-ce que ça va?» prononça Jordan, le rejoignant enfin. Elle déposa la bicyclette contre un arbre. «J'ai ramené votre vélo.» C'était un peu stupide, il devait en avoir rien à foutre de sa bicyclette en ce moment, mais Jordan ne savait pas vraiment comment réagir.

Perdu dans le brouillard de l’angoisse, ne sachant plus vraiment où il se trouvait, où il avait laissé sa bicyclette et peu conscient de ce qui l’entourait, August sursauta légèrement en entendant une voix douce et féminine à proximité de lui. Elle s’adressait à lui, lui demandant si ça allait. Le professeur d’histoire releva le regard vers elle et reconnut son visage, celui qu’il avait vu à la fête de la mangue, à la plage, lors de leur réunion d’équipe. Ils ne s’étaient pas parlé, et avec toute cette angoisse qui ne laissait pas sa place en lui, il ne se rappela pas tout de suite de son prénom. D’ailleurs, il la regardait sans la voir. C’était inhabituel chez August de ne pas avoir le contrôle sur lui-même de cette façon, lui qui avait toujours les deux pieds bien ancrés sur terre, peu importe son niveau d’adrénaline, peu importe ses plus grands rêves. Il avait toujours su se rattacher au réel, au rationnel. Là, il avait l’impression que corps et esprit étaient à des kilomètres l’un de l’autre. « Je crois que … je ne sais pas, je crois oui. Je crois que ça ira. » Ça ira, oui, ça il s’en doutait bien, par contre pour le moment il n’allait pas. Ça se voyait. August était blême, il ne respirait pas normalement, et il avait la paume appuyée contre son cœur alors qu’il était bien trop en forme pour souffrir d’un quelconque problème cardiaque. Pourtant, il avait bel et bien l’impression que son cœur était une grenade prête à exploser. La jeune femme appuya la bicyclette d’August contre un arbre à quelques pas d’eux, et le lui indiqua, se doutant sans doute qu’il n’était pas complètement là, avec elle. « Merci, merci, c’est vraiment aimable de ta part. » August jeta un coup d’œil à son vélo, il valait plutôt cher mais pour le moment il préférait retrouver ses esprits avant de devenir paranoïaque. Il décida finalement d’aller s’asseoir contre l’arbre en question et leva les yeux vers la jeune femme. « Merci, je sais pas ce qui me prends, j’ai l’impression que quelqu’un s’est assis sur moi et m’empêche de respirer. » Arriva-t-il à souffler.

Son regard était fixé sur l'homme, dont la situation la tenait légèrement en haleine. Jordan n'arrivait pas à cerner ce qu'il se passait, son regard était vide, et pourtant, elle avait l'impression que bien des choses se cachaient derrière celui-ci. S'il la reconnaissait, Jordan, elle, ne reconnu pas les traits du brun. Elle ignorait ainsi qu'ils avaient participé à la même soirée et qu'ils faisaient partie de la même équipe. En même temps, elle était restée si peu longtemps, qu'elle ne pouvait se souvenir de ceux qui formaient les verts avec elle. L'inconnu prit de longues secondes avant de répondre à sa question toute simple. «Je crois que … je ne sais pas, je crois oui. Je crois que ça ira.» Un sourire se forma au coin de ses lèvres, Jordan se doutait bien qu'un jour il irait mieux, mais pour le moment, il avait l'air d'être dans un sale état. Le teint pâle, la respiration saccadée et la main contre la poitrine, Jordan craignait qu'il fasse une crise cardiaque ou un truc du genre. Pas qu'elle s'en faisait pour lui, mais plutoôt qu'elle ignorait quoi faire dans un tel cas et qu'elle ne voulait pas qu'il meurt devant elle. Elle n'était pas équipée pour assumer une mort en plus de tout ce qu'elle vivait. Il la remercia d'avoir posé sa bicyclette à l'écart, ce n'était rien. Son état l'inquiétait tout de même pas mal. «Vous devriez vous asseoir, un peu.» L'homme se dirigea vers l'arbre où elle avait posé son vélo, et Jordan le suivit, s'installant à ses côtés. Elle ne lui demanda pas la permission, elle se permit de lui tenir compagnie un petit peu, question de ne pas l'abandonner alors qu'il était dans cet état. «Merci, je sais pas ce qui me prends, j’ai l’impression que quelqu’un s’est assis sur moi et m’empêche de respirer.» Jordan posa ses mains dans l'herbe, c'était une manie qu'elle avait depuis toute jeune que de jouer avec l'herbe dès qu'elle s'y posait. «Ce n'est rien.» Elle lui jeta un regard, du coin de l'oeil, cherchant à voir si sa respiration semblait s'être régulée. «Je m'appelle Jordan, et vous?» Elle pourrait au moins mettre un prénom sur son visage. «Vous aimeriez que je téléphone quelqu'un, un proche peut-être? Qui pourrait venir vous chercher, votre vélo et vous.» Il avait clairement besoin de repos, et probablement d'une petite visite chez le docteur, mais elle garda cette réflexion pour elle-même. Après tout, elle ne le connaissait pas.

Perdu dans ses peurs remontant à plus d’une année, August ne remarqua même pas le sourire légèrement amusé qui s’était dessiné sur les lèvres de Jordan. Il était vrai que d’un regard extérieur, la réaction de l’homme face à ce petit incident où rien ne s’était produit était sans doute disproportionnée. Il vivait une vive attaque de panique alors qu’il n’avait même pas eu une seule égratignure. Pas physiquement, du moins. Psychologiquement, c’était autre chose. August avait revu les phares de la voiture qui l’illuminaient lui et son vélo, avant que l’homme ne passe par-dessus le capot et retombe lourdement au sol, la tête contre le ciment. Ces quelques secondes qui avaient suffi à retirer à August quelques parcelles de ce qu’il avait de plus cher : sa mémoire. Ce n’est pas un épisode qu’on oublie du jour au lendemain, et August avait eu bien du mal à remonter sur son vélo, alors de vivre une situation comme celle qui venait de se dérouler déclenchait en lui une sorte de stress post-traumatique qu’il ne savait même pas s’expliquer à lui-même. « Vous devriez vous asseoir, un peu. » August hocha la tête doucement, arquant un sourcil involontairement en relevant les yeux vers elle. Elle avait raison, August peinait à respirer et à retrouver son calme, alors il était préférable qu’il s’assoit avant d’avoir une chute de pression. Il se dirigea donc vers l’arbre sur lequel était appuyé son vélo, et il se laissa glisser difficilement contre le tronc, suivit de Jordan qui s’installa à ses côtés. Il la remercia de se soucier autant de lui, et essaya de se justifier même si ce qu’il vivait lui était inconnu. « Ce n'est rien. Je m'appelle Jordan, et vous? » C’était une bonne idée, de lui faire la conversation. August se concentrait sur autre chose que la nervosité envahissante dans son corps. « August. » Répondit-il donc en jetant un regard gratifiant à l’égard de la jeune femme. « Vous aimeriez que je téléphone quelqu'un, un proche peut-être? Qui pourrait venir vous chercher, votre vélo et vous. » Il réfléchit un moment. Il aurait pu téléphoner à Willow, mais il n’avait pas envie qu’elle s’inquiète. Il savait que leur relation était devenue beaucoup plus intime même s’ils n’osaient pas encore se l’avouer à l’un et à l’autre, alors la dernière chose qu’il désirait était qu’elle ait à s’en faire pour lui. Sunny aurait pu l’aider, aussi, mais si elle était avec Iris, il ne voulait pas les déranger. August finit par secouer la tête. « Non, non, c’est gentil, merci. Je vais essayer de rentrer seul, je préférerais cela plutôt que d’inquiéter quelqu’un. » Avoua-t-il. Il sourit. « Une des premières fois que je remonte à vélo, et déjà une petite panique. Faudrait pas que mes proches le sachent. » Il ne réalisait même pas que Jordan n’aurait aucune idée de quoi il parlait exactement, lui qui se perdait dans ses pensées, trop agité de l’intérieur pour prendre conscience de l’extérieur.

Il se prénommait donc August, et il la regardait comme rarement on posait un regard sur elle. Jordan ne réagit pas, attendant plutôt une réponse de la part de l'homme. Il avait l'air plutôt mal en point, même si physiquement, il avait l'air dans un bon état. «Non, non, c’est gentil, merci. Je vais essayer de rentrer seul, je préférerais cela plutôt que d’inquiéter quelqu’un.» Elle haussa un sourcil, comme si elle cherchait à valider l'information qu'il venait de lui transmettre. Il avait du mal à se tenir assis sur l'herbe, Jordan l'imaginait mal retourner chez lui seul avec son vélo. Même si August souriait, Jordan ne pouvait s'empêcher de croire qu'il était mieux qu'il rentre accompagné. «Je crois que... enfin, je veux pas vous dire quoi faire, mais je crois qu'il serait mieux que vous ne rentriez pas seul. Je peux vous accompagner, si vous voulez.» Elle lui sourit suite à cette proposition. Elle se sentait généreuse, aujourd'hui. L'homme ne tarda pas à reprendre la parole, poursuivant au sujet de son état. «Une des premières fois que je remonte à vélo, et déjà une petite panique. Faudrait pas que mes proches le sachent.» C'est curieux. L'Anglaise cherchait à comprendre le sens de ses paroles, pourquoi ses proches ne devraient-ils pas savoir qu'il avait eu un malaise et qu'il avait failli crever à cette intersection? «Que voulez-vous dire?» Elle replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, comme si cela allait l'aider à mieux comprendre.

Malgré l’assurance qu’August tentait de transmettre, Jordan semblait dubitative face à sa requête de rentrer seul. Il ne voulait déranger personne et, en toute honnêteté, il était persuadé que s’il se laissait encore quelques minutes pour se remettre d’aplomb, il arriverait à se traîner lui et son vélo jusqu’à son logement. Ça avait été un choc, tout simplement, de revivre cet instant décisif de sa vie qui avait, en réalité, tout chamboulé. August ne pensait pas être confronté à ce démon dès sa première sortie à vélo. Il commençait à croire que les gens dans son entourage avaient raison : il n’était pas prêt à rembarquer sur la selle pour les compétitions de triathlon. Son corps était peut-être prêt, mais sa tête, elle, en gardait encore de sombres souvenirs qui contractaient ses muscles à chaque nouveau danger. « Je crois que... enfin, je veux pas vous dire quoi faire, mais je crois qu'il serait mieux que vous ne rentriez pas seul. Je peux vous accompagner, si vous voulez. » August rendit son sourire à cette belle blonde qui ne lui devait pourtant rien. C’était généreux de sa part non seulement de prendre le temps de s'assurer qu'il aille bien présentement, mais aussi de lui proposer de le raccompagner. « Sur quelques mètres, je veux bien, mais je ne voudrais pas vous obliger à faire toute la route. » Ce n’était pas bien loin, mais tout de même. Jordan devait avoir mieux à faire que de marcher aux côtés d’un pauvre traumatisé. Pour le moment, sentant ses jambes encore trop faibles et tremblantes pour se relever, August se confia à propos de sa première remontée à vélo, question de briser le silence. De meubler la conversation. « Que voulez-vous dire? » Demanda-t-elle, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille et plongeant son regard dans le sien. Son regard était si intense, August avait l’impression qu’elle aurait pu lu ordonner de dire ou de faire quoi que ce soit et il l’aurait fait, tellement il se sentait hypnotisé. « J’ai eu accident à vélo, l’année dernière, alors que j’étais dans un triathlon. Une voiture m’a renversée. D’abord, je n’y suis pas retourné car je me remettais de mes blessures. Puis quand cette excuse n’était plus de mise, j’ai prétexté ne pas avoir le temps de m’y remettre. J’avais peur, et visiblement, c’est encore le cas. » Confia-t-il avec un léger rire honteux.

Elle lui avait proposé de le raccompagner, puisque l’homme ne semblait pas être en état de reprendre la route seul, même à bicyclette. Il lui souriait, acceptant à moitié sa proposition. Jordan n’avait rien d’important à faire, de toute façon. Elle pourrait facilement remettre ses emplettes à plus tard, étonnamment. August aborda ensuite vaguement sa situation, ce qui semblait lui être arrivé, mais ses propos n’étaient pas assez précis pour la jeune femme. « J’ai eu un accident à vélo, l’année dernière, alors que j’étais dans un triathlon. Une voiture m’a renversée. D’abord, je n’y suis pas retourné car je me remettais de mes blessures. Puis quand cette excuse n’était plus de mise, j’ai prétexté ne pas avoir le temps de m’y remettre. J’avais peur, et visiblement, c’est encore le cas. » Il riait, probablement de nervosité, de gêne. Jordan lui sourit simplement, c’était une drôle d’anecdote, même si l’accident n’avait guère dû être agréable. Elle n’aimait pas vraiment le vélo non plus, à vrai dire, elle n’en avait jamais vraiment fait, si ce n’était que de l’une de ses nombreux nounous qui avait tenté de lui apprendre à monter en selle un jour. «Vous avez été gravement blessé?», le questionna-t-elle, curieuse. Elle pouvait comprendre son appréhension, mais en même temps, c’était un accident. À ses yeux, il était difficile de s’imaginer craindre de monter à bicyclette à cause d’une situation d’exception. Comme si l’on se refusait de vivre par peur de mourir. Jordan s’éparpillait dans ses pensées, elle tenta de se concentrer sur la réponse du brun.

Ça lui faisait drôlement bizarre de se confier de la sorte à une inconnue sur un sujet sur lequel il n’aimait pas vraiment s’étendre. Ses proches étaient tous au courant de son accident, mais ils ignoraient à quel point August en avait gardé des séquelles psychologiques. Cette fille, Jordan, qu’il ne connaissait que de loin depuis les sortes d’olympiades du festival de la mangue, connaissait maintenant non seulement la source, soit l’accident, mais aussi toutes ses conséquences. Elle lui demanda alors s’il avait été gravement blessé. August haussa les épaules. « J’ai eu un traumatisme crânien, donc en soi ouais c’était assez grave. Mais je m’en suis sorti pas mal mieux que d’autres. » Il avait entendu des histoires de traumatisés crâniens qui n’étaient plus jamais les mêmes après leur accident, ou qui perdaient certaines facultés. August avait eu de la chance de n’être atteint qu’à la mémoire, et pas d’une manière très importante. « Ma mémoire a été légèrement affectée. J’en perds des bouts, à certains moments … mais c’est rare. Je me réveille un matin et je n’ai aucune idée ce que j’ai fait la veille, par exemple. Mais ça peut aussi arriver n’importe où, n’importe quand. J’pourrais fermer les yeux et les rouvrir et ne pas savoir ce qui vient de se passer, là, présentement. » Ce dernier cas était plutôt rare. August se réveillait plus souvent avec quelques trous de mémoire, et il préférait quand même ça. Il allait commencer à paniquer s’il oubliait ce qu’il venait de faire il n’y a même pas deux minutes. « Mais j’veux pas t’ennuyer avec toutes ces histoires, c’est dans le passé, faut juste que … que je les laisse dans le passé justement. » Il sourit. S’il voulait remonter à vélo et recommencer le triathlon, August allait effectivement devoir tourner la page.