Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
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Sujet: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Mer 13 Juil 2016 - 18:42
La porte se referma tranquillement, grinçant lentement parce qu’Isaiah avait les yeux rivés sur sa main, sur la poignée, qui poussait doucement, hésitant, la porte d’entrée. Jusqu’à ce qu’il entendit le cliquetis signifiant qu’elle s’était refermée complètement. Il leva les yeux vers la porte de bois abîmée, égratignée, un peu comme son esprit depuis quelques jours. Il se retourna finalement pour faire face au couloir de son appartement, de leur appartement, et prit une grande inspiration avant de soupirer. Il posa son sac à bandoulière à côté des souliers qui traînaient dans tous les sens, puis il se dirigea jusqu’au salon, où Ezekielle ne se trouvait pas. Il entendit alors, provenant de la cuisine, des bruits de casserole et autres instruments de travail. Isaiah marcha donc jusqu’à la cuisine, où il trouva sa copine en train de couper des légumes et du tofu, sans doute pour un sauté pour le repas de ce soir. Il lui sourit en la regardant faire, restant près du cadre de porte, la main posée sur celui-ci. « Salut, toi. » Ils se regardèrent, souriant, et Ezekielle s’approcha de lui pour l’embrasser, baiser auquel il répondit avec amour. Parce que de l’amour, il en avait toujours autant. Il en aurait sans doute toujours autant, pour elle, pour eux. Cependant, Isaiah avait quand même une boule au ventre, la gorge nouée, le cœur à l’envers. Son regard devait sembler troublé, parce qu’Ezekielle le regarda avec interrogation. Il baissa les yeux. « J’ai besoin de te parler, Ez’. » Il regarda la cuisson des légumes dans la casserole, et reporta son regard sur la belle blonde. « J’peux t’aider à terminer le repas et on en parlera après ? » Proposa-t-il, ne voulant surtout pas qu’ils soient distraits par quoi que ce soit d’autre que leurs propres paroles. C’était du sérieux, c’était une conversation qu’il redoutait. Qu’ils redoutaient tous les deux, sans doute, tôt ou tard.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Jeu 14 Juil 2016 - 5:30
Sur une douce musique d'ambiance, du piano entre autres, Ezekielle était revenue de faire les courses au marché, bien motivée à préparer le dîner d'avance, ce soir. Isaiah et elle pourraient ainsi pleinement profiter de leur soirée en amoureux. Malgré les semaines qui passaient, ça lui faisait encore drôle, parfois. Leur relation était l'une des choses qui lui étaient des plus chères, jamais elle ne la regretterait. C'était plutôt le concept de vie stable, de boulot routinier et de relation étiquettée qui la surprenait encore, parfois. L'aventure, l'inconnu lui manquaient. Ils lui manqueraient probablement toujours un peu, d'ailleurs. Ezekielle se rattrapait toutefois auprès de simples actions de la vie. Cuisiner était une tâche, une activité qui lui faisait du bien. Elle aimait se concentrer sur les quantités, les mesures, les couleurs, les goûts et les textures. Elle avait cette relation spéciale avec la nourriture, qui pouvait faire voyager quiconque sans même lever le petit doigt. La voyageuse sortit quelques instruments de cuisson qu'elle déposa sur le poêle. Elle déposa une première tournée de légumes dans une casserole, puis se remit à la coupe, lorsqu'elle entendit la porte de l'appartement grincer. Comme si on l'ouvrait, puis la fermait au ralenti. Par réflexe, elle releva le menton, l'oreille attentive, mais n'entendit pas un son. Elle ne s'en fit pas trop, d'autant plus qu'Isaiah ne mit pas long à la rejoindre dans le cadre de la porte de la cuisine. «Salut, toi», avait-il prononcé d'un ton méconnaissable. Il était souriant, mais Ezekielle percevait quelques chose dans sa voix, dans son regard. «Hey», souffla-t-elle, le sourire aux lèvres. La jeune femme essuya ses mains sur un linge, puis embrassa son partenaire, une main doucement passée derrière sa nuque, le caressant tendrement. Ses yeux restèrent plongés dans les siens quelques instants, quelques secondes, juste assez pour qu'elle valide l'impression qu'elle avait. L'impression que quelque chose n'allait pas, ou pas tout à fait. Elle quitta son regard, s'attardant quelques instants à mélanger les légumes qui commençaient à cuire. «J’ai besoin de te parler, Ez’.» Leurs regards se fuyaient. À présent qu'elle le regardait à nouveau, Isaiah était ailleurs. «... Oui, d'accord. Pas de souci.» La voyageuse posa ce qu'elle avait dans les mains sur le comptoir, prête à l'écouter, en oubliant presque le repas en préparation derrière elle. «J’peux t’aider à terminer le repas et on en parlera après ?» Un sourire se dessina à nouveau sur ses lèvres. «Ça me convient, Isaiah.» Elle tendit au brun de quoi l'aider à terminer la préparation, et tous deux se mirent à l'oeuvre. Une quinzaine de minutes plus tard, le couple se retrouvaient assis à la table, une assiette bien pleine devant eux. «Merci pour ton aide» débuta la jeune femme, brisant le silence qui s'installait doucement. «De quoi voulais-tu me parler?» poursuit Ezekielle, le sourire aux lèvres. C'était un sourire sincère, mais derrière lequel se cachait toutefois mille et unes questions.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Dim 17 Juil 2016 - 2:47
Ils se connaissaient par cœur, ils s’étaient appris sur le bout de leurs doigts, d’années en années, de destinations en destinations, et puis maintenant, jour après jour depuis un an. Un an qu’ils étaient ensemble, retrouvés ici à Bowen. Un an qu’Isaiah n’avait eu d’yeux que pour elle, un an que même sans être officiellement un couple, ils agissaient tout comme. C’était un sacré bout de temps pour Isaiah, ça. Ezekielle accepta qu’ils terminent de préparer le repas avant d’attaquer la grande discussion qu’il semblait vouloir avoir. Isaiah hocha donc la tête, esquissant un sourire, puis pénétra pour de bon dans la cuisine et attrapa ce que la blonde lui tendait pour l’aider. Quinze minutes plus tard, après avoir parlé de leurs journées respectives comme ils prenaient toujours le temps de le faire, ils étaient assis à leur table construite par les seules mains de l’homme. Leurs assiettes posées devant eux. Mais Isaiah n’avait pas faim, il n’avait pas la tête à manger et à lui sortir ce qu’il avait sur le cœur en même temps. Il laisserait sans doute son plat refroidir, comme il avait laissé ses rêves s’effacer, peu à peu. « C’est normal. » Avait répondu Isaiah avec un sourire quand elle le remercia de l’avoir aidée. Ça n’avait jamais été une question d’aide ou de tour à tour, pour eux, les tâches ménagères du genre. Ils formaient une équipe, ils le faisaient ensemble dès qu’ils le pouvaient. Mais le silence s’était installé et n’importe quoi avait été adéquat pour le briser. Puis, Ezekielle se lança, les lança, et lui demanda de quoi il voulait lui parler. Il renvoya son sourire sincère à sa copine, la regardant avec amour pendant quelques secondes, ne voulant tellement pas briser tout ce qu’ils avaient construit ensemble. « J’sais pas si je pourrai rester ici encore longtemps, Ez’. » Avait-il commencé, lâchant la bombe dès ses premières paroles. Mais il continua. « J’aurai vingt-sept ans bientôt, ce qui veut dire que ça fera sept ans que je suis ici. Sept ans que je suis à la même place, que je vois les mêmes visages, les mêmes paysages. Que je m’endors et que je me réveille sous le même ciel. » Déjà, dans le regard de sa douce, il pouvait voir qu’elle comprenait où il s’en allait avec tout ça. « Je ne me reconnais plus. Je ne nous reconnais plus. » Il attrapa la main d’Ezekielle et la serra dans la sienne légèrement. « T’es la seule constante que je sais encore vraiment apprécier dans cette vie, Ezie. » Évidemment, il y avait Ally, Aisling, Lou, qui faisaient en sorte que son quotidien n’était pas aussi routinier que pour d’autres. Mais encore, pour lui, c’était trop la définition de la vie qu’il n’avait jamais désiré mener. Pas à cet âge, du moins. Il avait essayé de se convaincre qu'il arriverait à faire de Bowen sa maison mais, au fond, il avait faux sur toute la ligne. Sa maison, c'était Ezekielle, et ils s'étendaient dans tout le monde entier.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Dim 24 Juil 2016 - 6:34
Le jour où elle avait mit le pied en Australie, Ezekielle apportait avec elle de nombreux doutes. Son sac à dos en était rempli, sa tête aussi. Son coeur, lui, ne doutait pas. Quelque chose l'avait poussée à rejoindre Isaiah, et peu importe comment leur histoire se serait terminée, la voyageuse savait qu'elle aurait fait ce qu'elle avait eu à faire. Elle aurait suivi son coeur. Un an s'était maintenant écoulé et ce n'était pas sans remettre en question. Si elle ne s'en faisait pas avec les choses simples de la vie, ces douze derniers mois furent éprouvants pour Ezekielle. Entre le désir de partir et de rester, elle n'avait encore jamais pu prendre de décision claire. Partir aurait été synonyme de se séparer d'Isaiah et elle n'était pas prête à ça. Elle n'était pas non plus prête à mener une vie rangée et à vivre le train-train quotidien, mais si c'était le prix à payer pour faire un bout de chemin avec son brun, elle était prête à le faire. Les amoureux s'installèrent à table et, rapidement, Ezekielle brisa le silence qui prenait place entre eux. C'était inhabituel, et elle en déduit que ce qu'Isaiah avait à lui dire devait être assez important. Pourtant, son sourire, son regard étaient de ce qu'il y avait de plus rassurant, en ce moment. «J’sais pas si je pourrai rester ici encore longtemps, Ez’.» Ezekielle échappa la fourchette qu'elle tenait entre ses doigts, créant un écho aigu dans la cuisine. Elle ne l'avait pas volontairement laissée tomber, ses doigts avaient simplement perdu toute leur force, leur capacité. Les lèvres à peine entrouvertes par la surprise, la jeune femme plongea son regard dans celui d'Isaiah. Elle aurait voulu répondre, mais les mots ne lui venaient pas. Tout ce qu'elle entendait, c'était les battements de son coeur qui s'accélérait. «J’aurai vingt-sept ans bientôt, ce qui veut dire que ça fera sept ans que je suis ici. Sept ans que je suis à la même place, que je vois les mêmes visages, les mêmes paysages. Que je m’endors et que je me réveille sous le même ciel.» La blonde entendait ses mots, mais ne pouvait les comprendre. Elle n'en comprenait pas le sens, le but, le sous-entendu. Pourtant, si elle n'était ici que depuis un an, dans son cas, elle pouvait se voir dans les mots d'Isaiah. Ezekielle n'était jamais restée aussi longtemps à un même endroit, depuis le début de son périple. Le sentiment de surprise qu'elle ressentait quelques instants plus tôt s'estompa, laissant place à un léger sourire sur son visage. Isaiah avait besoin de partir, de voir autre chose. De vivre autre chose. «Je ne me reconnais plus. Je ne nous reconnais plus.» La main du jeune homme prit la sienne, comme une invitation. Ezekielle ne pu s'empêcher de sourire à son copain. Celui-ci prononçait exactement ce qu'elle aurait dû lui dire depuis trop longtemps, déjà. Elle s'était convaincue qu'elle pouvait être heureuse dans cette ville, dans cette vie. Que le boulot de secrétaire n'était pas si mal et que les paysages de l'Australie lui feraient oublier ceux du monde entier. Elle avait eu tord, la petite Wakefield. «T’es la seule constante que je sais encore vraiment apprécier dans cette vie, Ezie.» Les yeux de la jeune femme s'illuminèrent. Elle aurait comprit, si Isaiah avait voulu poursuivre sa vie ailleurs, sans elle. Jamais elle ne l'aurait empêché de partir, même si cela aurait été à contrecoeur. À présent, c'était différent. Ezekielle caressa le revers de la main d'Isaiah, fermant les yeux l'instant d'une seconde, un sourire franc sur les lèvres. Elle appréciait le moment, s'en imprégnant. «Isaiah... je me dois d'être honnête avec toi, à mon tour», débuta la jeune femme. «Cela fait des semaines que mon coeur et ma tête balancent entre l'envie de partir... et celle de rester.» Les raisons pour rester n'étaient pas nombreuses, elles ne l'avaient jamais été, parce qu'Ezekielle avait toujours su ajouter des avantages à partir à l'aventure. «J'ignore comment tu as pu faire durant sept ans... en moins d'un an, j'ai ressenti exactement la même chose que toi.» Ezekielle fit glisser son assiette devant elle, de sa main libre, puis se leva, entraînant légèrement Isaiah vers elle. «Partons. Ce soir. N'importe où. Partons», souffla-t-elle, le sourire aux lèvres, le regard brillant de mille feux. Peu importe le lieu, l'endroit, et même s'ils partaient dans la ville voisine, même s'ils partaient pour quelques jours à peine, ils en avaient besoin. Ezekielle enlaça la taille du brun de ses bras, puis posa un baiser sur ses lèvres. Elle n'avait besoin de rien d'autre que lui, pour être heureuse. Elle et lui, à un bout ou l'autre du monde. À ses côtés, elle se sentirait toujours à sa place, à la maison.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Mer 27 Juil 2016 - 5:44
Le bruit de la fourchette tombée, abandonnée par les mains d’Ezekielle, vibrait encore dans ses oreilles, résonnait comme une alarme d’urgence lui envoyant un signal d’alerte, lui demandant de s’interrompre, lui imposant de se taire. Et pourtant, Isaiah continua, continua à expliquer son désir, ou plutôt son besoin vital, de partir. De quitter ce qu’il avait construit, bâti de ses propres mains et ce, depuis sept ans. Il ignorait si c’était la bonne décision, il ignorait si c’était assez bien réfléchi. Mais, après tout, l’impulsivité d’Isaiah était l’essence même de sa personne. Il ne songeait pas cent fois à ce qu’il ferait. Il faisait, point barre. Sans se poser de question. Sans penser à l’avenir. Sans penser aux autres. Isaiah avait beau être l’une des personnes les plus généreuses de ce monde, lorsqu’il en venait à son besoin de respirer de nouveau pour être heureux, il ne faisait que ce qui était bon pour lui. À quelque part, certes, il espérait que ce serait ce qui serait bon pour Ezekielle également. Il ne se sentait pas prêt à la laisser derrière. Il ne le serait sans doute jamais, d’ailleurs, d’où le fait qu’elle était sa seule constante, comme il lui affirma avec sincérité et surtout avec amour. Quand il parla d’eux, ou plutôt de ce reflet étranger qu’ils miroitaient partout où ils allaient, Ezekielle posa sa main sur la sienne et lui sourit, l’invitant à continuer de parler, ce qu’il fit. Il ne se tut que lorsqu’il ressentit le besoin d’avoir la validation de la blonde, de recueillir ses pensées face à cette situation étouffante pour Isaiah. Il avait besoin de savoir ce qu’elle en pensait. Besoin de savoir si elle le suivrait. La jeune femme ferma les yeux un moment, caressant sa main, un sourire rêveur aux lèvres. Le cœur d’Isaiah battait un peu plus vide que la normale, sa gorge était nouée. L’attente. Puis le soulagement. « Isaiah... je me dois d'être honnête avec toi, à mon tour. Cela fait des semaines que mon cœur et ma tête balancent entre l'envie de partir... et celle de rester. J'ignore comment tu as pu faire durant sept ans... en moins d'un an, j'ai ressenti exactement la même chose que toi. » Elle repoussa son assiette alors qu’Isaiah essayait encore de faire le vide dans sa tête pour y laisser entrer toute cette nouvelle information. Toutes ces révélations de la part d’Ezekielle. Ces doutes qu’elle ressentait depuis un an déjà, sans oser les lui partager, sans doute pour ne pas briser leur idylle, leur rêve de se bâtir une vie à deux. « J’imagine que j’attendais, pendant sept ans … j’attendais je-ne-sais-quoi, peut-être toi … que tu me rejoignes. Pour mieux repartir ? » Demanda-t-il, autant à lui-même qu’à Ezekielle. La jeune femme s’était levée, se trouvait maintenant devant lui, lui qui était resté assis parce qu’il sentait ses jambes trop tremblantes pour se lever. « Partons. Ce soir. N'importe où. Partons. » Lança-t-elle de son regard brillant d’espoir, d’excitation. Les yeux d’Isaiah ne tardèrent pas à imiter les siens. Il se leva finalement, entourant Ezekielle de ses bras. « Premier bus qui part vers l’aéroport. Premier vol qui décolle. » Déclara Isaiah avec joie dans la voix, et une heureuse fébrilité. Il délaissa la jeune femme pour se précipiter dans leur chambre, où il ressortit de leur garde-robe son vieux sac à dos de voyage, où il fourra en vitesse le minimum. Isaiah avait toujours voyagé léger, ne vivant que de ce qu’il avait fondamentalement besoin. Avec Ezekielle, ils ne vivaient que d’amour et d’eau fraîche, parcourant à deux le monde à la recherche de la simplicité à l’état pure. Ce soir, ils retrouveraient enfin ce mode de vie qu’ils avaient laissé de côté trop longtemps. Ils retourneraient aux sources, là où tout avait commencé. Isaiah n’avait pas peur. Avec Ezekielle à ses côtés et le monde devant lui, Isaiah n’avait, enfin, plus peur de rien.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Jeu 28 Juil 2016 - 5:26
Sept ans s'étaient écoulées avant qu'Isaiah ne ressente ce besoin pressant de partir. Cette urgence de vivre. Ezekielle l'ignorait, ressentant ce propre besoin de son côté, dans le silence. Quelques semaines s'étaient écoulées, après son arrivée, avant qu'elle ne redescende de son petit nuage blanc et que le vide commence à se faire ressentir. Elle ne l'avait jamais autant ressenti au cours des derniers mois, cela en avait été effrayant. Certains soirs, elle avait même songé à partir, sur un coup de tête. Elle serait revenue. Pour Isaiah. Pour elle, pour ce qu'ils étaient. Ezekielle s'était retenue, parce qu'elle était ici pour une raison, un but à atteindre et elle se devait au moins d'essayer. «J’imagine que j’attendais, pendant sept ans … j’attendais je-ne-sais-quoi, peut-être toi … que tu me rejoignes. Pour mieux repartir ?» Les traits de son visages s'étirèrent doucement, ses lèvres affichant toujours son fin sourire. Leurs chemins s'étaient séparés, pour mieux se retrouver. Repartir sans Isaiah n'aurait jamais été pareil. Lorsqu'ils s'étaient quittés, Ezekielle avait poursuit son chemin, multipliant les rencontres et les souvenirs incroyables. Pourtant, quelques fois, elle se retrouvait seule dans ses pensées, à songer à Isaiah et aux kilomètres qu'ils avaient parcourus ensemble. Ces kilomètres qui s'étaient démarqués par... un je-ne-sais-quoi. Ce même je-ne-sais-quoi. Ce besoin de l'autre au travers une grande indépendance, une vaste liberté. Sans réfléchir, Ezekielle prononça le mot qui allait tout changer. Partons. C'était impulsif. C'était irréfléchi. C'était Isaiah et Ezekielle. C'était la liberté, la spontanéité, la curiosité, le bonheur. L'amour. «Premier bus qui part vers l’aéroport. Premier vol qui décolle.» Les bras du brun autour d'elle, la jeune femme ne pouvait absolument rien souhaiter de plus, présentement. Elle enverrait un texto à Perry avant d'embarquer à bord de l'avion, il comprendrait, elle n'avait aucun doute. Perry connaissait ce sentiment que rien ne pouvait empêcher de grandir. Elle écrirait quelques mots à Thiago, promettant de tout lui raconter, lui promettant de revenir. Ezekielle n'avait pas réussit à lui dire depuis son arrivée, craignant que sa petite soeur lui en veule alors qu'elle venait tout juste de la rejoindre ici. Les deux jeunes amoureux préparèrent rapidement leurs effets, Ezekielle passant son sac à dos de voyage sur ses épaules. Ils franchirent le pas de la porte et attrapèrent le prochain bus qui passait. Tout au long du trajet, Ezekielle avait l'impression que des centaines de papillons dansaient en elle. Elle ne se rendit même pas compte du temps qui passait, lorsqu'elle constata qu'ils étaient arrivés à l'aéroport. Le duo se dirigea vers le premier comptoir. «Deux allers vers votre prochain vol, s'il-vous-plaît.» L'employée jeta un regard interrogatif à la blonde quelques secondes, mais le sourire sur leurs lèvres fûrent assez convaincants pour que la femme leur remettre chacun leur billet, indiquant la direction à prendre. Avant de passer le quai d'embarquement, Ezekielle serra la main d'Isaiah dans la sienne, plongeant son regard dans le sien. «J'arrive pas à y croire.» Main dans la main, ils prirent finalement place dans l'avion. Plusieurs heures et une escale plus tard, l'avion atterrit finalement à destination. Ezekielle n'avait pas réussit à fermer l'oeil du trajet, trop emballée par ce qui les attendait. Une voix féminine se fit entendre d'un côté à l'autre de l'avion, leur souhaitant la bienvenue. Le jeune couple descendit de l'avion et sortit de l'aéroport, elle éblouie par le paysage, lui, par elle. Santiago, Chili. Ezekielle fit quelques pas avant de fermer les yeux, levant les bras légèrement dans les airs et tournant sur elle-même. Elle se sentait revivre. Nul mot ne pouvait décrire ce qu'elle ressentait.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Lun 1 Aoû 2016 - 0:19
Justement à cause de l’arrivée de Thiago en Australie, Isaiah avait longuement hésité avant de décider d’aborder le sujet avec Ezekielle. Il savait à quel point sa sœur comptait pour elle, à quel point elle lui avait manquée, à quel point elle l’avait attendue. Isaiah ne voulait pas lui enlever ce bonheur, ce tout nouveau bonheur. Pourtant il avait bel et bien besoin de partir, de son côté, pour respirer, pour renaître, pour revivre. Il avait réfléchi jour et nuit à la question, ne voulant pas s’en aller sans Ezekielle mais ne voulant pas non plus la forcer à laisser sa sœur derrière alors qu’elles venaient à peine de se retrouver. Isaiah avait eu peur, aussi, qu’Ezekielle choisisse de ne pas le suivre. Qu’Ezekielle lui avoue son amour pour cette ville, son envie de s’y installer pour de bon, et l’extinction de son besoin de voyager, de voir du monde, pour vivre. Et si Ezekielle avait finalement fait son nid à Bowen ? Et si jamais elle les imaginait vivre heureux, à deux et éventuellement en famille, ici-même ? Le retour de Thiago dans sa vie ne ferait qu’alimenter ce nouveau rêve. C’est pour ces raisons qu’Isaiah avait autant appréhendé le moment de lui en parler mais, maintenant que c’était fait, il ne regrettait rien. Ezekielle était encore et toujours celle qu’il connaissait, fidèle à elle-même, à ses principes, à son mode de vie. Leur mode de vie. Ils partaient, ce soir. Sans prévenir. Sans songer. Sans planifier. L’excitation de l’inconnu gagnait Isaiah, et ce sentiment si longtemps ignoré, rangé dans un coin de sa tête, ravivait la flamme en lui. À peine avaient-ils quitté leur appartement qu’Isaiah allait mieux. Ses doutes et ses peurs des derniers jours s’étaient évanouis dans l’air frais de la soirée. Un bus, un aéroport, un avion vers Santiago, Chili. Du moins, c’était ce que les billets tendus par une employée des plus dubitatives indiquaient. « C’est reparti, Ezie. On reprend la plus belle aventure de notre vie là où on l’a laissée. » Et ce qui était beau de cette aventure d’une vie, c’est qu’elle durait tout au long de leur relation, mis au repos de temps en temps, mais reprenant toujours avec ardeur après un temps. Ezekielle et Isaiah ne pouvaient vivre sans cette aventure ; elle était ce qui les avait façonnés, elle était ce qui leur permettait de vivre, elle était celle qui guidait leurs pas vers l’avenir. Le vol d’avion fut long, mais le paysage qu’ils découvrirent lorsque l’avion débuta son atterrissage lui fit oublier ses courbatures et son mal de tête. Santiago, Chili. De si haut, et bientôt de si près. À la sortie de l’avion, ils traversèrent l’aéroport et les douanes le plus vite qu’ils le pouvaient, afin de sortir découvrir ce nouveau monde, laissant l’air chaud s’engouffrer dans leurs cheveux. Isaiah regardait autour de lui, derrière eux le grand aérpot Arturo-Merino-Benítez, devant eux des plaines coupées à l’horizon par de grandes montagnes de terre aux sommets enneigés, la cordillère des Andes. « Je ne sais pas comment j’ai pu vivre sans ce sentiment pendant sept ans. » Et pourtant, le dépaysement et les paysages à couper le souffle étaient difficiles à oublier, peu importe d’où on les avait un jour ressentis. De l’aéroport, la ville était à des kilomètres, alors Isaiah héla un taxi. Avant de sortir, ils avaient échangé leurs dollars australiens contre des pesos chiliens. Le taxi les laissa en plein cœur de la Place des armes, où nombreux chiliens affluaient déjà. Une fois le taxi reparti, Isaiah se tourna vers Ezekielle, tous les deux debout sur le côté de la rue. « J’ai envie de tout faire en même temps. » Lâcha-t-il en regardant autour d’eux. Il y avait des boutiques de crème glacée, des poissonneries, des musées, des artistes de rue, et tout le décor derrière qui n’attendaient qu’eux.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Jeu 25 Aoû 2016 - 19:10
Les dernières paroles qu’il prononça avant qu’ils montent à bord de l’avion s’ancrèrent dans la tête de la blonde. La plus belle aventure de leur vie. Cette aventure, qu’ils avaient débuté seul, puis partagée ensemble, avant de poursuivre chacun de leur côté. Ils la reprenaient aujourd’hui là où ils l’avaient laissée, des années plus tôt, mais envahis par le même sentiment de bien-être. Isaiah et Ezekielle n’avaient pas besoin de tout partager pour bien s’entendre. Le simple fait de partager le même amour pour ce mode de vie était assez pour réunir deux âmes complètements libres. Les souder l’un à l’autre de façon invisible. C’était aux côtés de l’autre que la liberté avait meilleur goût. Une fois les pieds à Santiago, au Chili, Ezekielle ne put s’empêcher de s’imprégner de ce moment, fermant les yeux et profitant de chaque secondes. «Je ne sais pas comment j’ai pu vivre sans ce sentiment pendant sept ans.» La blonde retourna auprès d’Isaiah, un sourire dessiné sur ses lèvres. Les années avaient défilé si rapidement, elles s'étaient écoulées plus rapidement que le temps lui-même. «J'ai l'impression que c'était hier encore, qu'on se rencontrait, à l'autre bout du monde», souffla la blonde, qui déposa un léger baiser contre la joue d'Isaiah. Ce dernier fit signe à un taxi qu'ils prirent pour se rendre au centre de la ville de Santiago. Les paysages étaient magnifiques, autant que les iris brillants d'Isaiah. «J’ai envie de tout faire en même temps», prononça-t-il, une fois tous les deux hors du taxi. Il y avait tant de choses à voir, à découvrir. Santiago débordait de petites merveilles, comme Ezekielle avait pu le lire dans un dépliant remis par l'hôtesse, dans l'avion. «On fera tout, Isaiah. On a le temps, après tout», finit-elle, un fin sourire sur les lèvres. Il n'y avait rien qui les empêcherait de tout vivre, rien qui les retiendrait prisonniers du temps. Ils resteraient le temps qu'ils en avaient besoin. La blonde attrapa la main de son copain et l'entraîna avec elle, dans les rues. Il y avait des artisans qui ornaient les trottoirs de leurs oeuvres, des marchands qui exposaient leurs plus beaux produits. Tout semblait si joyeux, si différent de Bowen et des airs de cette ville à laquelle elle s'était trop habituée.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Lun 29 Aoû 2016 - 0:11
« J'ai l'impression que c'était hier encore, qu'on se rencontrait, à l'autre bout du monde. » À ses yeux aussi et, pourtant, ils en avaient fait, du chemin. Chacun de leur côté pour mieux se retrouver. Maintenant qu’ils étaient de retour dans leurs bonnes vieilles habitudes, Isaiah réalisait que le monde, il préférait le découvrir aux côtés d’Ezekielle. Parce que tout était encore plus beau à travers son regard. Comme si elle pouvait embellir les paysages qui étaient déjà naturellement magnifiques. Une fois arrivés au centre-ville, Isaiah contenait mal son enthousiasme à tout voir et à tout connaître. Il avait l’air d’un gamin surexcité. « On fera tout, Isaiah. On a le temps, après tout. » Tout le temps du monde, s’ils le désiraient. Certes, le travail, les contrats, les amis, tout ça les attendait à Bowen mais au fond, était-ce des excuses suffisantes pour les retenir de vivre comme bon leur semblait ? Ça ne l’avait jamais été, alors pourquoi commencer maintenant ? Ezekielle attrapa finalement la main du jeune homme et l’emmena déambuler dans les rues débordant d’odeurs, de musiques, de rires et de dialogues espagnols échangés entre les artisans et les commerçants. Ils regardaient partout autour d’eux, sortaient leur monnaie pour goûter à ce qu’ils trouvaient alléchants chez tel ou tel vendeur, ils donnaient quelques petits fruits fraîchement achetés aux enfants qui tournoyaient autour d’eux. Puis, au bout d’une allée qui remontait légèrement une colline, Ezekielle et Isaiah débouchèrent sur deux escaliers formant un cercle menant au même sommet où s’érigeait un monument devant lequel une grande fontaine agitait son eau. Devant était affiché le nom de la colline de Santa Lucia de Santiago. Après un échange de regards convenant qu’ils graviraient les marches, ils se lancèrent dans cette courte ascension jusqu’au sommet. Tout près de la fontaine se dressait un petit café bien sympathique où des cartes de la ville étaient mises à la disposition des touristes. « Un petit café pour rester éveillés jusqu’à ce soir ? » Proposa-t-il à sa copine. Ils allèrent donc s’asseoir et commandèrent, dans un espagnol plus qu’approximatif de la part d’Isaiah, deux cortados. Une fois servis, Isaiah ouvrit le guide touristique qui présentait les attraits de Santiago. Habituellement, Isaiah et Ezekielle y allaient au feeling, tombant par hasard sur des endroits à découvrir, mais comme le temps était compté, Isaiah se dit qu’il valait mieux faire un mélange des deux. Il tourna le guide de façon à ce qu’ils puissent tous les deux le consulter. « Euh, salut le Cajón del Maipo ! Pour une première journée plus relax, moi, je trouve que c’est gagnant. » Dit-il en pointant l’image, rêvant déjà à ce que le lendemain pourrait être.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Jeu 8 Sep 2016 - 21:18
Le couple ne tarda pas à partir à l'aventure, découvrant les rues de Santiago et tous ces visages dont s'imprégnait Ezekielle. Entre les sourires sincères des enfants et les yeux brillants des artistes qu'ils saluent, c'est finalement à la colline de Santa Lucia de Santiago qu'ils se retrouvèrent. C'est sans hésitation qu'Ezekielle suivit Isaiah jusqu'au haut des escaliers, et c'est sans hésitation qu'elle le suivrait ici ou à l'autre bout du monde. Avec lui, la blonde n'avait jamais besoin de s'arrêter pour réfléchir. Tout était instinctif, impulsif et parfait. «Un petit café pour rester éveillés jusqu’à ce soir ?» Ezekielle hocha la tête et suivit Isaiah jusqu'à la petite table où ils furent rapidement servis. Ils avaient encore quelques heures devant eux avant de se poser pour la nuit, le temps de récupérer juste assez d'énergie pour repartir de plus belle. «Euh, salut le Cajón del Maipo ! Pour une première journée plus relax, moi, je trouve que c’est gagnant.» Les images dont s'émerveillaient Ezekielle à ce moment en feraient rêver plus d'un. «T'as vu ces montagnes, ces rochers et toutes ces couleurs éclatantes!» Elle rêvait déjà du lendemain, si bien qu'elle n'arriverait sûrement pas à fermer l'oeil de la nuit, trop excitée par ce que leur réservait cette nouvelle journée. Ezekielle posa sa main sur celle d'Isaiah et la caressa du bout des doigts. «J'arrive pas à comprendre qu'on soit pas partis plus tôt, Isaiah.» Elle prononçait ces mots avec le sourire. Ce n'était pas un reproche, ni un commentaire négatif. C'était plutôt l'inverse. Ils s'étaient tellement investis dans leur relation, dans ce qu'ils étaient ou n'étaient pas, qu'ils en avaient oublié ce qu'ils pouvaient devenir quand ils ne s'imposaient aucune limite. Elle oublia ce qui était à présent derrière eux et se concentra sur les prochains instants. «Que dirais-tu qu'on poursuive notre découverte de la ville et qu'on trouve une auberge jeunesse pour ce soir?» Le lendemain, ils quitteraient l'auberge pour le Cajón del Maipo sans se soucier de trouver un établissement où se poser pour la nuit. Ils n'auraient qu'à dormir sous les étoiles de cette réelle merveille chilienne.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Jeu 22 Sep 2016 - 1:18
Le même éclat d’excitation se lisait désormais dans le regard d’Ezekielle, ce qui alimentait davantage toute la hâte d’Isaiah. Il avait l’impression qu’ils se redécouvraient, tous les deux, à travers ces paysages et cette toute nouvelle culture. Cela faisait du bien de retourner aux sources de leur amour, parce que même si celui-là n’avait jamais cessé de grandir depuis leur réunion à Bowen, il était important qu’ils n’oublient jamais d’où ils provenaient. Ce qu’ils étaient. Après tout, c’était ce qui rendait Isaiah et Ezekielle aussi uniques. Aussi parfaits l’un pour l’autre. Ils surfaient constamment sur la vague mais si la mer devenait trop calme, ils n’y arriveraient plus. « C’est à couper le souffle, et encore c’est qu’en photo. On pourrait y faire du trekking pour se rendre jusqu’aux sources thermales. » C’était bien plus intéressant que de s’y rendre en autobus ou en tout autre transport. Ils pourraient respirer l’air pur des montagnes, faire travailler leurs corps, ne faire qu’un avec la nature. Tous les deux en train de s’imaginer cette journée déjà, Ezekielle posa finalement sa main sur celle de l’homme et parla à nouveau du temps qu’ils avaient mis avant de partir. « On s’est retrouvés, toi et moi, mais on s’est aussi un peu égarés par le fait même. Ce n’est pas grave. Il n’est pas trop tard pour rattraper le coup. » Déclara-t-il avec un sourire, portant la main de sa douce jusqu’à ses lèvres pour y déposer un tendre baiser. Ayant terminé son café bien après Isaiah, la blonde redéposa sa tasse pour la dernière fois avant de proposer de continuer leur découverte de la ville tout en cherchant pour une auberge jeunesse où ils pourraient passer la nuit. « Allons-y. » Ils envoyèrent valser leurs sac sur leur dos de nouveau, et se mirent en marche vers d’autres avenues de Santiago. Ils redescendirent d’abord la colline pour retrouver les rues animées d’où ils étaient arrivés, et s’engouffrèrent vers une nouvelle direction. Au bout de deux ou trois heures, en raison de leurs nombreux arrêts dans différents marchés, boutiques, librairies, ils trouvèrent enfin une auberge aux tarifs raisonnables dans laquelle ils décidèrent d’entrer. Deux lits dans un dortoir de six étaient disponibles. « En souvenir du bon vieux temps. » Ce bon vieux temps où Ezekielle quittait son lit pour rejoindre celui d’Isaiah, alors qu’ils étaient en compagnie d’une dizaine d’autres voyageurs dans le même dortoir. Le jeune homme esquissa un sourire en regardant sa copine et paya la somme requise pour la nuit. Ils allèrent poser leurs sacs sur leur lit respectif. Puisqu’il était relativement tôt encore dans la soirée, ils étaient les seuls arrivés au dortoir. « J’avoue que le décalage horaire me rentre dedans, mais si t’as envie de trouver un restaurant où manger un peu, je te suivrai. » Dit-il.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Ven 28 Oct 2016 - 4:46
Ezekielle se perdait parmi les souvenirs qu'elle tentait de capturer, émerveillée par les paysages resplandissants de couleurs. L'Australie était d'une grande beauté, mais à force de cotôyer ses tableaux, elle en avait presque oublié toutes les merveilles dont regorgent leur monde. «C’est à couper le souffle, et encore c’est qu’en photo. On pourrait y faire du trekking pour se rendre jusqu’aux sources thermales.» La jeune femme retrouva le regard de son petit copain, un sourire s'étirant sur ses lèvres. Ses iris devaient briller de mille feux, s'imaginant déjà s'incruster au coeur de la nature à ses côtés. «Mais tellement! Il faut le faire, on le fait.» Elle s'était convaincue en l'espace d'une seconde et espérait que cela aurait le même effet sur Isaiah. Ce voyage s'avérait tellement différent de tous les autres, parce qu'il était là. Et parce qu'ils partageaient encore plus qu'un simple chemin, qu'une nuit ensemble, que des souvenirs. Ils partageaient leur amour sur lequel ils avaient mit longtemps à mettre un mot, même si cela ne leur avait jamais paru nécessaire, ce n'avait eu qu'un effet bénéfique. Peut-être auraient-ils du quitter Bowen plus tôt, s'échapper de ce monde contraignant, s'aventurer une seconde fois, ils ne sauraient jamais ce que l'avenir leur aurait réservé à ce moment-là. Aujourd'hui, ils se retrouvaient au Chili, plus rien ne comptait plus que lui et elle, ensemble. «On s’est retrouvés, toi et moi, mais on s’est aussi un peu égarés par le fait même. Ce n’est pas grave. Il n’est pas trop tard pour rattraper le coup.» Il avait porté le revers de sa main à ses lèvres et le regard de la blonde s'était attendrit, un fin sourire ornait sa peau pâle. «Se perdre, pour mieux se retrouver», souffla-t-elle, presqu'instinctivement. C'était sa façon de voir les choses. Ils s'étaient physiquement retrouvés, mais cette proximité du corps n'était pas arrivée à se coordonner avec leurs coeurs, trop souvent restés à l'autre bout du monde, à l'un des quatre coins de la terre. Son café terminé, Ezekielle proposa au brun de poursuivre leur périple avant de faire pause dans une auberge jeunesse, ce qu'ils firent sans plus attendre. Les quelques heures qui leur restaient avant le coucher du soleil n'avait point été gaspillées avant que les tourteraux mettent finalement le pied dans l'accueil de l'auberge. «En souvenir du bon vieux temps» avait dit Isaiah en poussant la porte du dortoir. Cette image lui remémorait leurs nuits partagées avec ces inconnus au coeur aventurier, tout comme eux. Elle glissa ses doigts entre ceux d'Isaiah, déposant sa tête sur son épaule. Une fois leurs effets déposés sur les petits lits, le jeune homme s'adresse de nouveau à la blonde. «J’avoue que le décalage horaire me rentre dedans, mais si t’as envie de trouver un restaurant où manger un peu, je te suivrai.» Il ne se faisait pas bien tard, mais Ezekielle ressentait de plus en plus le décalage horaire ainsi que toutes ces heures de voyagement. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre, avant de retrouver les iris d'Isaiah. «Et si on allait se chercher quelque chose à manger de l'autre côté de la rue?» Elle avait cru remarquer qu'il y avait une petite bâtisse comparable à un dépanneur face à l'auberge, et avec un peu de chance, ils y trouveraient des sandwichs et de quoi se rafraîchir. Elle attrapa la main d'Isaiah et l'emmena avec elle. Quelques minutes plus tard, ils remettaient le pied dans le dortoir, la blonde s'asseyant sur son lit, son sandwich à la main et dans l'autre, de nouveaux dépliants touristiques qu'elle avait récupérés au dépanneur. Ezekielle fit une place à Isaiah. «Tout est si simple, simplement parfait, avec toi», souffla-t-elle, les yeux remplis d'étoiles. C'était hors contexte, un peu cliché, le genre d'histoires qu'on mettait en image au cinéma et dont sa petite soeur s'éprenait.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Lun 7 Nov 2016 - 16:51
Ils avaient convenu qu’ils iraient le lendemain à cet endroit paradisiaque, parce qu’il n’était pas trop tard pour n’en faire qu’à leur tête. Ils avaient beau avoir passé les dernières années séparés, vivant tous les deux une vie complètement différente, lui se laissant submerger par la routine et elle continuant à vivre son rythme sans lui jusqu’à ce que ses pas le conduisent finalement jusqu’à ses bras. Se trouver, se perdre, se retrouver, et se perdre à nouveau seulement pour en ressortir encore plus certains de leur chemin. Ce chemin, pour le moment, les conduisit jusqu’au dortoir d’une auberge de jeunesse à très bas prix. Oh, ils en avaient visité, des endroits de ce genre. Par centaines ensemble. Entre ces quatre murs, les lieux se ressemblaient tous, et pourtant les rencontres qu’ils y faisaient étaient toujours toutes plus différentes les unes que les autres. Enrichissantes, poignantes, bouleversantes, peu importe. Déchiré entre l’envie de poser sa tête sur l’oreiller et de rejoindre les bras de Morphée ou de continuer à explorer, un peu plus libre maintenant que les bagages pouvaient être en sécurité, Isaiah se reposa sur la décision d’Ezekielle. Elle proposa d’aller chercher à manger de l’autre côté de la rue, et de revenir ici avant d’aller dormir. Isaiah hocha la tête. « Let’s go. » Ils se relevèrent et traversèrent vers un petit marché local franchement adorable. Demain matin, il irait sans doute leur chercher un petit déjeuner ici-même qu’il rapporterait à sa belle aux bois dormants. Cinq minutes plus tard, ils étaient de retour sur leur lit de dortoir, sandwichs et rafraîchissements étalés devant eux sur le drap blanc. Il sourit en regardant Ezekielle, buvant ses paroles pour l’enivrer. « C’est fou, quand même, comment la vie est faite. Comment le hasard fait bien les choses. On aurait pu ne jamais se rencontrer. Si j’avais décidé d’aller vers l’Asie en premier plutôt que l’Europe. Si j’avais pris un train une heure plus tard. Si … si n’importe quoi, quoi. Mais nos choix ont fait en sorte qu’on s’est trouvés et … » Il avait trop d’images en tête à mettre en mots, trop de sentiments indescriptibles, il aurait pu déblatérer pendant des heures en tentant d’expliquer sa pensée mais, au fond, pour éviter de tourner autour du pot, il termina : « Et je t’aime, Ez. » Il sourit. Un peu plus tard, quand leur petit repas bien de base fut terminé, d’autres voyageurs arrivèrent au dortoir pour la nuit. Ils étaient quatre à partager l’endroit, mais en vérité, ils partagèrent bien plus que cela. Ils parlèrent, échangèrent, sourirent, rigolèrent, chantèrent, jusqu’à bien plus tard, quand Isaiah n’arriva plus à lutter contre ses paupières lourdes et qu’il cessa tout simplement de répondre à un certain moment. Alors Ezekielle se blottit dans ses bras endormis et le rejoignit aussi dans ses rêves, même si leur véritable rêve, ils le vivaient présentement, quand ils étaient bien éveillés, les yeux rivés vers l’avant.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Ven 13 Jan 2017 - 23:26
Au cœur de l’Amérique latine, ils étaient bien là, Isaiah et Ezekielle, au Chili. Entre deux bouchées de sandwichs, les jeunes amoureux s’échangeaient des regards brillants, pétillants. De regards remplis d’histoires, d’aventures, toujours prêts à en voir davantage. Ils partageaient tout, et presque rien à la fois, dans cette auberge jeunesse qui les ramenait à il y a des années. À cette rencontre, ces nuits et ces jours qu’ils avaient partagés. Le destin faisait bien les choses, que l’on disait. «C’est fou, quand même, comment la vie est faite. Comment le hasard fait bien les choses. On aurait pu ne jamais se rencontrer.» La jeune femme l’écoutait attentivement, ses iris plongés dans les siens, hochant la tête en signe d’approbation. «Si j’avais décidé d’aller vers l’Asie en premier plutôt que l’Europe. Si j’avais pris un train une heure plus tard. Si … si n’importe quoi, quoi. Mais nos choix ont fait en sorte qu’on s’est trouvés et …» Au son de ces mots, Ezekielle avaient noué ses doigts à ceux d’Isaiah, le cœur léger, un sourire aux lèvres. «Et je t’aime, Ez.» C’était aussi simple que cela. Il l’aimait, elle l’aimait. C’était simple, et Ezekielle avait longtemps eu l’impression que c’était beaucoup moins simple que ça en avait l’air, pourtant. «Je t’aime, Isaiah», souffla-t-elle à son tour, blottissant sa tête contre son épaule, au creux de son cou. L’ambiance de la soirée était légère, les amoureux se lièrent aux autres voyageurs passagers le temps de quelques chansons, le temps d’échanger quelques souvenirs et conseils. Et lorsque la lueur de la dernière lampe de chevet s’éteignit, la voyageuse se glissa entre les bras de son amoureux endormi, et ses paupières se fermèrent à son tour, trouvant le sommeil alors qu’un sourire habillait encore ses lèvres. Au petit matin, Ezekielle fût réveillée par le son des aventuriers pliant bagages, ces jeunes – et moins jeunes – à la recherche de la beauté du monde, tout comme Isaiah et elle. Elle déposa un baiser sur la joue du brun, caressant ses cheveux d’une main. «Bon matin», dit-elle doucement alors qu’Isaiah ouvrait tranquillement ses paupières. De grandes choses les attendaient, aujourd’hui. Le dortoir se vidait rapidement, il faut croire que les deux jeunes adultes avaient eu beaucoup de sommeil à récupérer, ou peut-être est-ce leurs compagnons qui étaient pris d’une hâte de découvrir ce magnifique pays. Dos à Isaiah, Ezekielle fouilla dans son sac et en ressortit un t-shirt léger ainsi qu’une paire de shorts en jeans. Elle se leva, retira la camisole avec laquelle elle avait endormi et enfila son t-shirt crème, qui mettait en valeur sa peau dorée. Elle se retourna à ce moment, rencontrant le regard d’Isaiah posé sur elle, ce qui lui décrocha un sourire.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah) Jeu 19 Jan 2017 - 4:03
En même temps que le soleil, les voyageurs s’étaient réveillés. Isaiah et Ezekielle n’étaient plus forcément habitués à ce rythme, de partir tôt pour profiter le plus pleinement possible de la journée, mais l’agitation autour d’eux ne tarda pas à les tirer de leur sommeil à leur tour. Isaiah ouvrit les yeux sur sa douce alors qu’elle le regardait, attendant sans doute qu’il s’extirpe de ses rêves paisibles. Ce qu’elle ne savait pas, c’était que ses rêves les plus fous, les plus purs, il les vivait éveillé, auprès d’elle. Aujourd’hui-même, l’aventure continuait. « Bon matin. » Répondit-il en l’embrassant sur les lèvres, se relevant légèrement du lit pour ce faire. Chacun de leur côté, les deux amoureux se préparèrent, saluant les derniers voyageurs qui quittaient le dortoir pour de nouvelles routes, vers un nouveau gîte. Isaiah s’accorda une minute pour contempler Ezekielle alors qu’elle enfilait un t-shirt sorti de son sac à dos. Un doux sourire était imprimé sur ses lèvres et celui-ci s’agrandit quand il croisa le regard de la blonde. Il rigola légèrement, pas du tout gêné d’avoir été surpris en flagrant délit de contemplation, et s’empressa de se changer à son tour, pour la rejoindre dans cette étape. Finalement, au bout de dix minutes à peine, tout était rangé dans leurs sacs et ceux-ci étaient sur leur dos. Visiblement, ils n’avaient pas perdu la main. « J’pense que la dame à l’accueil avait dit qu’il y avait des muffins à l’accueil si on voulait déjeuner rapidement. J’ai pas trop faim alors je crois que ça me suffira, et toi ? » Demanda-t-il. Isaiah était toujours prêt à économiser, alors si l’auberge offrait le petit-déjeuner, aussi simple et petit fut-il, il en profiterait. Après avoir avalé ledit muffin, donc, et bu un verre de jus d’orange, Isaiah sortit à l’extérieur de l’auberge, suivi d’Ezekielle. Après avoir demandé des indications, dans un espagnol plus qu’approximatif, concernant les horaires d’autobus qui se rendraient au Cajón del Maipo, Ezekielle et Isaiah payèrent leurs billets et embarquèrent dans le prochain. Il y avait pas mal de monde, ce qui déprimait et réjouissait Isaiah à la fois. Déprimant parce que cela voulait dire que le calme de la nature serait dérangé par les touristes et que l’expérience en serait peut-être diminuée, mais réjouissant parce que ça leur permettrait de faire d’autres rencontres. Main dans la main, ils s’installèrent côte à côte à droite de l’autobus et passèrent tout le trajet le nez dans la fenêtre, à regarder le paysage se dérouler sous leurs yeux. L’autobus s’arrêta après une heure de trajet, au bas des montagnes. Isaiah fut le premier à descendre et alla chercher leurs sacs qui se trouvaient sous l’autobus. « Le dernier bus est à 18h00, on a toute la journée devant nous pour gravir ces montagnes et se baigner dans les thermes ou les lacs. » Dit Isaiah en consultant sa montre. Il n’était que 9h du matin. Il réajusta son sac à dos et emboita le pas à Ezekielle, suivant d’abord les touristes qui empruntaient le chemin principal, avant de jeter un regard à la blonde, un sourire en coin : « Et si on quittait le sentier ? J’suis persuadé que y’a des paysages qui en valent la peine et qui sont pas couverts par le chemin touristique … » Et puis, rien ne l’interdisait. Ces montagnes leur appartenaient, à tous.
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Sujet: Re: see the safety of the life we have built, everything is too much where it belongs (ezeiah)
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