Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: [ft. Tyler] Plénitude. Jeu 21 Juil 2016 - 13:50
ft. Libre & Endora
Plénitude
Elle avait la sensation d'avoir toujours vécu ici. Quand bien même ne foulait-elle les terres australes que depuis deux petites semaines la peintre étreignait la doucereuse sensation de connaître cette ville dans ses moindres recoins. Émerveillée, cela faisait quinze jours qu'elle arpentait la ville, suivant les traces -lointaines- de sa mère et de Lino, ayant l'impression de renouer avec eux au-delà de la mort. Do' avait ainsi délaissée ses pinceaux pour s'immerger pleinement dans l'ambiance du continent. Ce n'est qu'aujourd'hui, qu'elle retrouvait en son matériel de peinture, véritable extension de son être. Elle c'était levée aux aurores, emplissant son imposant sac de son nécessaire à dessin afin de prendre la route pour la plage. Les levés de soleil australien, elle en avait entendu maintes fois parlés mais n'avait pas encore prit la peine d'aller l'observer bien trop occuper à goûter, à prime abord, aux nuits australes.
Elle ne regrettait pas de s'être levée si tôt. La plage, déserte, offrait à son regard émerveillé son immensité sauvage. Le sable gardant encore en lui la fraîcheur de la nuit, ravissait ses pieds nus au même titre que le vent venait flatter ses chairs nues. La peintre avait revêtit son maillot de bain, nouée un simple paréo à la taille et profitait non sans plaisir à la sérénité d'un matin silencieux. Endora s'installa à quelques mètres de la mer et attendit -patiemment- que les premiers rayons du soleil face leurs apparitions. La nuit céda peu à peu et, enfin, le ciel se para d'or et de lumière venant projeter sa lumière aux goûts d'un délicieux enfer sur une mer agitée dont les vagues imposantes semblaient s'éclairer de mille et un diamant. Émue, boucle d'or se saisit de son bloc à dessin, de ses crayons et commença à dessiner lorsque le soleil, incroyable boule de feu jaillit à l'horizon comme semblant sortir de la mer. Ses mains s'agitèrent, ses doigts tracèrent des courbes puis elle prit des couleurs tentant de capturer la majesté du nature qui, toujours, surpasserait l'homme qui demeurait condamné à vouloir la reproduire sans jamais pouvoir capturer l'essence même de cette beauté s'étendant aujourd'hui sous ses yeux.
Instant de bonheur simple où Endora se sentit en parfaite communion avec son être. Elle était parfaitement à sa place et se délectait de la délicieuse sensation de pouvoir mourir aujourd'hui, heureuse, simplement heureuse.
Ce matin, j’avais envie de vivre, j’avais envie de renaître comme à l’époque. J’étais un ancien boxeur qui était dans la course pour le titre poids lourd de ma catégorie, mais j’avais été dans l’obligation de prendre ma retraite pour cause médicale. Je n’avais pas encore dirigé ça, car j’avais fait une promesse à mon père : celle d’être champion, chose qu’il n’avait pas réussi à faire à son époque. Il était mort sur le ring, et aujourd’hui, je n’avais plus rien. Plus de carrière. Plus de père. Plus de promesse à tenir. Rien, je n’avais plus rien et ça depuis bientôt 2ans. Honnêtement, j’avais quitté mon pays pour venir en Australie dans le seul but de repartir à zéro. Le problème reste le fait que depuis cet évènement, je n’arrive pas à remonter la pente. J’essaye, peu à peu, mais c’est très long. Heureusement pour moi que j’ai toujours des restes de cette mentalité de sportif de haut niveau. Persévérance est le maître mot. Ne jamais abandonner, c’est ce que j’essaye de faire, mais difficile quand toute notre vie s’efface d’un claquement de doigt. Ce matin, j’essaye de reprendre quelque chose que j’aimais particulièrement à l’époque : celle d’aller m’entraîner sur la plage, seul au monde, dans le silence. Très vite, et après une bonne douche, je me rends sur cette plage vide, ou presque. Je croise quelques personnes, mais contrairement à la journée, c’est totalement différent. Puis je trouve un endroit plutôt sympa. Je décide de me poser ici, et dépose mon sac. Je commence par faire des étirements tout en écoutant le bruit des vagues ainsi que le soleil qui commence à se lever. Puis j’attaque par la suite mes mouvements à l’image d’un boxeur. Gauche, droite, gauche, droite, et ça de plus en plus vite. Le soleil se lève, et je suis torse nu, des perles d’eau coule sur moi, car l’entraînement intensif que je fais est éprouvant. Beaucoup de personne pensant que la boxe c’est simplement taper comme un bourrin sur l’autre. En réalité, c’est faux. La principale qualité pour un boxeur selon reste la vitesse de ses enchaînements. De plus, la cardio est très important pour tenir le rythme d’un combat dans toute sa longueur. Bref. Je termine le début de ma séance et décide d’aller prendre une bouteille d’eau fraîche que je bois rapidement avant d’aller piquer une tête. Short de bain noir classique, je plonge dans cette mer de plus en plus colorée par le soleil qui se lève. Je fais des longueurs pour reste là quelques minutes regardant le soleil, seul au monde. Derrière moi se trouvent quelques personnes qui courent le long de la plage. Mon regard se pose sur une femme qui elle, ne court pas, mais semble dessiner. C’est étonnant, je souris, pour revient sur l’image de ce soleil qui se lève. Que cela fait du bien de se retrouver de cette manière. Peut-être un nouveau départ ?
A cet instant, l'univers d'Endora se résumait au ciel enflammé et à la mer semblant elle aussi s'embraser. Les rares coureurs passant sous ses yeux n'étaient plus que des points noirs sans intérêts que son esprit jugeait comme étant des informations superflus. Elle aimait le dessin pour cela. Lorsqu'elle peignait, le monde se résumait à ce que son regard avait décidé de croquer. Un bout d'instant capturé pour devenir fragment d'éternité. Toute notion de temps disparaissait dès lors. Plus de passé, plus de futur, juste perdurait l'instant présent dans lequel elle s'encrait avec volupté. Do' se retrouvait alors comme en transe, état second duquel elle peina à ressortir lorsqu'elle eut achevée son croquis. Elle demeura un instant immobile à fixer l'horizon, savourant la fin de ce qu'elle appelait son voyage avant de reprendre, peu à peu, conscience du monde qui l'entourait.
Quelques coureurs profitaient de la fraîcheur matinale pour parcourir la plage tandis qu'un unique baigneur -silhouette mystérieuse au milieu de l'eau- profitait de la tiédeur de cette dernière. Intriguée par sa vision, Do' estima qu'il ferait un bon nouveau sujet de croquis et, rassemblant ses affaires, s'approcha d'un pas tranquille de la mer. Elle prit quelques instants pour se rafraîchir les pieds avant de retourner s'asseoir dans le sable, suffisamment proche pour que l'eau puisse venir lécher par intermittence, ses pieds, suffisamment loin pour ne pas courir le risque de finir complètement tremper. D'ici, elle ne pouvait distinguer les traits de l'inconnu néanmoins, elle percevait sa carrure imposante qui se découpait singulièrement sur l'horizon mordorée. Souriante, Do' le fixa quelques instants sans se soucier qu'elle puisse le déranger d'une quelconque manière -c'est à peine si elle avait noté son immobilité singulière- avant d'entamer son nouveau dessin.
Capturer l’instant présent. C’était exactement ce que je voulais faire dans l’immédiat. J’étais seul au monde face à cette grandeur. Une mer qui pourrait prendre ma vie si je le décidai, si j’en avais envie. C’est large, c’est vaste, c’est tellement imposant. L’univers est impressionnant. Je ne faisais pas attention à mon entourage. Derrière moi, il y avait quelques personnes, mais pour être honnête, même si elles sont très certainement intéressantes, je ne m’en préoccupe pas. Je profite. J’admire. Sublime monde qui nous entoure, mais dont nous faisons abstraction. A quoi bon vivre dans un univers qu’on ne regarde pas ? […] Le soleil se lève peu à peu, et même si on dit de moi que j’ai toujours chaud, arrive un moment où je commence à être prit de quelques frissons. Cependant, je reste encore quelques instants car les muscles aiment ça, la fraîcheur. Je passe ma main sur mon visage avant de passer une main dans ma chevelure. Je suis content car cette matinée fût apaisante et très intéressante pour mon futur. Encore un dernier regard puis je me tourne alors vers la réalité et vers cette plage. J’avance doucement, mais sûrement, puis constate avec surprise qu’une jeune femme – celle que j’avais remarqué un peu plus tôt – s’est rapproché de moi. Du moins, elle s’est rapprochée de la mer. Moi, grâce à la lueur du soleil levant, je peux voir à quoi ressemble la jeune femme. Elle semble très concentré par ce qu’elle fait : un dessin. Dans ma tête, je me demande si c’est moi qu’elle dessine ou bien le soleil. A moins que ça soit les deux ? Nul doute, je ne vois vraiment pas pourquoi elle ferait ça. Néanmoins, le fait qu’elle se soit déplacée me questionne. Peu importe après tout, j’avance pour revenir doucement sur le sable. Je suis encore dans l’eau, jusqu’au ventre laissant apparaître mes muscles saillants, puis je reste statique pendant plusieurs secondes pour voir quelle sera la réaction de la jeune demoiselle. J’attends de voir ce qu’elle va faire, ou dire. Pendant ce temps là, je me questionne sur la réelle raison de sa présence ici.
La mer se parant de lueurs ocres et vermeilles s'apparentait -au regard de Do' comme un incroyable océan de flammes où jaillissait l'inconnu. Prit par l'élan de son imagination débordante, Endora croquait l'homme comme s'il fut un phœnix. Sous son crayon, l'inconnu perdait peu à peu ses traits d'homme pour se transformer en un être étrange, mi-homme, mi-oiseau dont elle conserva néanmoins la carrure et la musculature sur laquelle elle s'acharnait à présent. Si Endora ne prenait pas particulièrement soin de son propre corps et ne prêtait absolument aucun intérêt pour le sport elle demeurait, néanmoins, fascinée par ceux qui s'acharnaient à vouloir transformer et modeler leur apparence. Ils n'en devenaient que plus intéressants à dessiner quand bien même Endora se révélait être meilleur dessinatrice des corps plus épais ou plus vieux. Il faut dire que ce que les autres appelaient perfection perdait en intérêt au regard de la douce qui aimait les corps abîmés, marqués, striés de toutes ces imperfections qui laissaient imaginer le vécu de la personne. Sans doute était-ce pour cela qu'elle ne pouvait s'empêcher de transgresser la réalité du corps de cet homme dont elle s'inspirait aujourd'hui pour créer son phénix. Ainsi, le torse musculeux fut bientôt recouvert de plumes, les bras se transformèrent en ailes déployées sur lesquelles se reflétait la lueur du soleil qu'elle avait croqué en arrière plan. L'homme et la mer. C'est ainsi qu'elle pensait nommer ce qu'elle transformait -une fois chez elle- en toile avant de tenter de le vendre sur la place public à moins qu'elle ne le garde pour elle seule ? Oui, après tout, l'inconnu lui avait donné l'occasion de peindre officiellement sa première toile depuis qu'elle était ici et il eut été dommage de s'en débarrasser d'autant plus que son oeuvre viendrait égayer l'intérieur de sa caravane récemment acquise.
Perdue dans ses rêveries, Endora avait cessé de dessiner et mordillait à présent son crayon sans quitter du regard son bloc à dessin. Lorsqu'elle redressa la tête son regard rencontra celui de l'inconnu qui s'était rapproché de la terre et semblait avoir remarqué son drôle de comportement. Endora demeura comme une idiote à le fixer, découvrant son visage et, poussé par la curiosité, se redressa enfin. Elle prit soin de ranger ses affaires dans son sac à dos, jeta un bref coup d’œil autour d'elle pour s'assurer que personne ne viendrait voler ses biens et s'avança en direction de l'inconnu. C'était plus fort qu'elle, elle avait besoin de le voir de près, de noter les détails de son visage, de ses traits, de découvrir les lueurs de son regard pour pouvoir le reproduire ensuite. Un frisson la parcourue lorsque ses pieds heurtèrent la fraîcheur de l'eau. Elle s'arrêta, son attention se portant sur le liquide caressant sa chair. Elle demeura figée un instant, son esprit tourné vers cette nouvelle sensation avant de continuer sa route. Elle grimaça lorsque l'eau mordit ses cuisses, puis enfin son ventre, reprit sa respiration pour s'habituer à cette nouvelle température puis -enfin- arriva à la hauteur de l'inconnu. Je t'imaginais avec les yeux ambrés. Pensa-t-elle à voix haute avant de se rendre compte de sa bourbe et de reprendre dans un sourire : Enfin je veux dire... J'étais entrain de te peindre et il fallait que je vois les détails et... Elle se tut, passa une main dans sa crinière, retint un rire, amusée par sa propre étrangeté. Je m'appelle Endora. Conclu-t-elle finalement, jugeant qu'il serait plus conventionnel de commencer par se présenter.
J’avais toujours fait du sport, car selon moi, le sport reste la meilleure purification du corps. De plus, faire du sport nous apporte tellement de chose. Avec ça, j’ai parfois évité de faire des conneries étant jeune. Encore aujourd’hui, quand je ne me sens pas bien, je fais une bonne séance de sport, à défaut de faire comme certains, écouter de la musique ou dessiner. Avec le sport, j’ai appris à être différent, à grandir, mais ça, il n’y a que les personnes sportives plus d’un jour par semaine qui peuvent le comprendre. J’avais un corps de sportif, de boxeur, de conquérant. Si mon corps ne me suit pas, cela veut dire que je suis bientôt mort. Je n’étais pas parfait pour autant, car avec mes combats et la vie, mon corps avait été meurtri à certains endroits. Cependant, je n’y prêtais pas attention et j’avançais peu à peu avant que la jeune femme m’interpelle tout en avançant vers moi. J’étais surpris, car honnêtement, je ne pensais pas rencontrer quelqu’un ici, maintenant. Et pourtant. Je croisais alors son regard. Ses yeux semblaient d’émerveillement. Par moi ? Non, sûrement pas la lueur du soleil qui se lève et par ce qu’elle venait de dessiner. Elle prit la parole en me tutoyant. Puis se reprit avant de s’enfoncer encore un peu plus. J’affichai alors un sourire puis un rire. Sa façon de me parler me faisait rire. En fait, elle venait de tout faire, mais à l’envers de la logique habituelle. Je pouvais voir à quel point l’eau fraîche froissant sa peau pouvait lui déplaire. Était-ce une fille qui aime le chaud et les îles ? « Tyler. Enchanté. Tu dessines ? Enfin… tu me dessines ? Désolé, je ne suis pas une très bonne inspiration. » dis-je avant de grimacer doucement. J’avais fait quelques séances photos à l’époque, mais rien de plus. Cela dit, ma théorie était plutôt bonne. Cette fille, qui n’était pas entrain de faire du sport, m’avait prit pour cible. J’étais donc le ‘héros’ de son dessin ? Plutôt flatteur. J’avais bien envie de voir le résultat, car pour être honnête, une fille qui se lève à cette heure pour dessiner ne doit pas être amateur, alors forcément, j’avais envie de voir ce que l’artiste allait faire de moi. « Tu peux regarder… a la seule condition que je vois à la fin ton chef d’œuvre. » C’était une affirmation, et non une question. Je passais un léger coup d’œil sur la jeune femme. Elle était plutôt jolie. Je passais mes mains dans l’eau avant de les amener à mon visage. « Pourquoi m’avoir choisi dans ta peinture à côté de ça ? » dis-je tout en tournant la tête vers la mer, le soleil, la liberté. « C’est bien plus intéressant comme décor, non ? » lui demandai-je avant de poser mon regard perçant bleu azur sur elle. Je fixais alors ses pupilles comme pour essayer de voir en elle. Qui était-elle ? Je n’en avais pas la moindre idée, et pourtant, j’étais entrain de partager avec elle au beau milieu de nul part. Chose étonnement agréable.
Elle l'observait sans pudeur, l'iris gourmande embrassant le contour de son visage, décrivant la courbe de son menton, dégringolant le long de sa nuque jusqu'à l'arrondit des épaules pour revenir heurter le regard de l'inconnu. Des yeux d'un bleu anthracite semblant, à la lueur du soleil levant, hésiter avec le gris métallique, mélange cocasse qui tira à la peintre une moue singulière. Des regards elle en avait peint sans jamais se trouver satisfaite du rendu. Éternel paradoxe de l'homme voulant arracher à la réalité sa beauté singulière sans pour autant y parvenir. Nul pinceau, nul jeu d'ombre et de lumière ne parviendrait jamais à capturer ce qu'elle voyait en cet instant. Endora se sentait alors maudite de ne jamais parvenir à s'approprier l'esthétique de ce qu'elle rencontrait. Elle se sentait tel Sisyphe, condamné à pousser inlassablement sa roche en haut de sa montagne sans jamais parvenir à atteindre son sommet, trop faible pour lutter contre la force de l'attraction qui, sans cesse, ramenait la pierre au pied de la montagne. Sans doute était-ce de l'ordre de la folie que de continuer à peindre et, pourtant, Endora se sentait incapable de faire autre chose de sa vie. Elle n'était, finalement, pas si différente de ceux qui modèlent leur corps pour pallier à la réalité du temps qui passe. Elle même prisonnière de son propre idéal de perfection, elle passait parfois tant de temps à peindre que l'imaginaire se mêlait au réel l'empêchant de reprendre contact avec sa réalité. Passait-elle à côté de sa vie à trop vouloir la peindre ? Surement et, pourtant, chaque instant qu'elle immortalisait sur papier devenait un souvenir singulier. Car derrière chaque peinture, derrière chaque visage, existait le souvenir d'une rencontre comme celle qu'elle était entrain de vivre. Une rencontre pour le moins insolite puisque la demoiselle se trouva bien vite dépourvue lorsqu'elle justifia sa présence auprès de l'inconnu. Ce dernier ne semblait pour autant pas dénué d'humour puisqu'il accueillit son étrangeté dans un rire léger qui eut tôt fait de détendre notre boucle d'or. Cette dernière lui offrit alors un sourire éblouissant : Au contraire Tyler, tu es parfait ! S'exclama-t-elle, euphorique, le regard pétillant de malice. J'avais juste besoin de te voir de plus près. Désolée pour mon manque de... Subtilité ? La discrétion n'est pas vraiment mon fort. Elle rit, l'esprit léger, pas vraiment inquiète à l'idée de passer pour une originale aux yeux de l'homme dont l'humeur semblait plus proche de la curiosité que du jugement. Elle pencha la tête à sa requête suivante, fit la moue : Ce n'est qu'un croquis, la peinture ne sera terminer qu'après... Quatre peut-être cinq heures de travaille. Son regard se perdit dans le sien, durant un instant se fut comme si l'esprit d'Endora venait de s'enfuir vers un ailleurs qu'elle seule connaissait puis, son regard reprit vie, elle sourit : J'ai déjà croqué ça. Dit-elle en désignant l'immensité les entourant. Toi tu es... La cerise sur le gâteau. La scène était plutôt belle, l'homme et la nature, l'homme devenant nature... Elle pencha la tête sur le côté, une moue rêveuse venant arrondir ses lèvres en une mimique enfantine. Bon. Je te montre mais j'espère que tu n'as rien contre le fait d'être devenu un phœnix sous mon pinceau et puis... Tu me laisseras te tirer le portrait ? Promis, tu ne te retrouveras pas avec des plumes sur les joues. Elle sourit à nouveau, malicieuse et s'apprêta à rejoindre la plage bien trop maladroite pour risquer de lui montrer son croquis trop près de l'eau.
Elle était devant moi avec son joli petit minois. Elle me fixait d’une manière particulière. J’étais presque gêné, car au final, j’avais cette sensation qu’elle ne m’observait pas, mais qu’elle m’analysait. Cependant, très vite, elle prit la parole pour discuter avec moi. J’étais parfait selon elle. Elle qui avait ce regard malicieux maintenant. Je savais que parfois je pouvais rendre les femmes euphorique, mais à ce point… Je l’ignorais. Cela me fit rire légèrement. « Pas très subtile effectivement, mais je vais mettre ça sur le coup de l’excitation que je fais naître en toi quand tu me regardes. » dis-je avant de poursuivre mon rire. J’espérai qu’elle prenne ma phrase au second degré même si en la voyant, je pouvais voir une excitation quand elle me regarde. En fait, ne serait-elle pas excitée par sa peinture ? Sûrement. Mon regard croise enfin le sien, et l’espace d’un instant, j’ai comme l’impression de pénétrer dans son monde, dans son esprit et dans sa vie. Je n’ai rien vu. Dommage. Puis elle affiche à nouveau son beau sourire. « Je me doute, mais cela ne me dérange pas d’attendre si c’est pour voir une belle création. » ajoutai-je avant de jeter un œil sur son croquis : « Cela fait longtemps que tu dessines ? » demandai-je, car pour être honnête, et même si je n’étais pas vraiment bon dans ce domaine, je pouvais reconnaître le talent naturel d’une personne. Elle avait du talent la petite, et pas qu’en dessin. Elle venait de me comparer à une cerise, avant de faire le parallèle entre l’homme et la nature dans cette immensité. C’est qu’elle parle bien. « Oh tu sais à la base, je venais juste piquer une tête après une bonne séance de sport matinale… » dis-je en la taquinant. « Alors finir sur un papier aussi beau, je pense que cela ne me dérange pas même si j’ai une tête de phoenix » dis-je en affichant un sourire. Nous avançons alors tranquillement vers le sable. De là, je regarde automatiquement la cambrure de la jeune fille : agréable. Puis je jette un œil plus sérieux sur son dessin. « Et moi, j’ai quoi en échange pour me faire tirer le portrait ? » demandai-je avant de lever les sourcils vers le ciel, l’air de dire ‘et oui, moi aussi je veux avoir quelque chose’ sans pour autant savoir ce que j’avais envie. Elle était malicieusement mystérieuse, et pour être honnête, je n’avais pas souvent vu ça chez les femmes. Elle avait ce petit côté enfantin dans un corps de femme, c’était assez surprenant. Nous étions alors revenu à la place ou se trouver Endora avant. Les gouttes d’eau qui ruissellent sur mon torse musclé, je constate la différence entre moi et la belle. « Cela te prends souvent de venir ici à l’aube juste pour dessiner ce que tu vois ? » dis-je en me questionnant sur la nature de sa présence ici.
Do' demeurait une éternelle enfant prisonnière de ses rêveries. Elle demeurait incapable de porter sur son existence un regard pragmatique, responsable. Pour elle, la vie n'avait de valeur que grâce aux couleurs dont elle la parait chaque jour. Un observateur extérieur l'aurait certainement catalogué d'utopiste, de naïve ou bien encore de niaise. Pour Endora, il s'agissait là d'une question de survie tant elle se sentait en inadéquation avec sa société. Aussi, l'apparition de Tyler fut une véritable aubaine pour la demoiselle qui, éternellement en quête d'inspiration avait trouvé un nouveau modèle pour illustrer les débuts de sa vie d'australienne. Elle se montrait donc fidèle à elle-même : excentrique, volubile, le regard pétillant d'une malice certaine pour, soudainement, se perdre dans la contemplation d'un ailleurs dont elle seule avait la clé. Ainsi, ne put-elle s'empêcher de rire à la réplique de Tyler lorsque ce dernier souligna son comportement. Elle lui adressa un clin d’œil volontairement taquin avant de renchérir : Tu sais, la vision du soleil m'excite aussi.Jouer sur les mots, entraîner l'inconnu dans ses folies comme si elle le connaissait depuis toujours. Rien de plus aisée pour la demoiselle dont l'excentricité n'avait d'égale que sa spontanéité Cela dit le terme... Émerveillement serait plus juste et encore... C'est compliqué les mots tu ne trouves pas ? Elle sourit, s'adressant, en réalité, plus à elle-même qu'à lui. Bon, si tu es tiens je te montrerais le final, tu pourras même l'acheter si tu veux. Continua-t-elle son éternel sourire mi-rieur, mi-taquin scotché aux lèvres. Tout deux se dirigèrent jusqu'à la plage et Endora s'appliquait à brasser l'eau fraîche avec ses jambes lorsqu'elle répondit à Tyler, l'air lointaine Depuis... Depuis que j'ai apprit à regarder les gens. Mais ce n'est jamais suffisant. Tu connais ça ? Avoir l'impression de ne jamais réussir à faire... Suffisamment ? La questionna-t-il, curieuse en levant vers lui un regard soudain sérieux tranchant avec sa malice habituelle.
Elle rit à sa remarque suivante, décidément, monsieur ne semblait avoir sa langue dans sa poche et ce climat bon enfant la satisfaisait au plus au point. Peut-être qu'une humanité futur retrouverons ma toile dans... 300 ans, peut-être imaginerons-t-il que tu étais un espèce de dieu du coup oui... Tu as gagné ta matinée. Elle aimait bien s'imaginer des histoires Endora, ça lui donnait le vertige, ça lui rappelait combien elle n'était rien d'autre qu'un vulgaire grain de sable à l'échelle du temps. Ils arrivèrent sur la plage et Endora se débarrassa de son paréo trempé tout en tirant une serviette de son sac à dos afin de l'allonger sur le sable. Elle prit place tranquillement tout en souriant aux remarques de Tyler. Tu gagnes ma reconnaissance éternel ? Ou le titre de muse officiel de la grande Endora le jour où je deviendrais riche et célèbre ! Claironna-t-elle incapable d'être sérieuse plus de deux minutes. C'est la première fois. Avant je me baladais la nuit, les gens sont différents la nuit et j'essaye de capturer cette différence, un espèce d'avant/après. Répondit-elle tâchant d'éclaircir ses recherches artistiques quand même cela put paraître obscur aux yeux de Tyler. Et toi ? Tu profites de la quiétude matinale pour entretenir ton corps de super-héros ? Elle marqua un temps d'arrêt, son regard errant sur la carrure de Tyler avant de reprendre dans un sourire : Ou de super méchant, je n'ai pas encore décidé. Elle fronça les sourcils, semblant réfléchir sérieusement à la question avant de fouiller dans son sac à la recherche de son bloc à dessin et d'un crayon pour commencer à croquer l'homme. Tu auras au moins le droit à un souvenir de cette journée. Elle sourit puis, se remit à l'oeuvre, appliquée.