Lily & Ollie ∞ Un décors est le reflet de celui qu'il l'a choisi

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Un décors est le reflet de celui qu'il l'a choisi

Lily & Ollie

Bowen est loin de tout ce que j'ai connu. Je viens de New-York alors que ça fait un choc. J'ai été à Durban c'est vrai mais ce n'est pas le même style de ville. Bowen est bien plus pittoresque. Mais il y a la plage, ça c'est un avantage certains. J'ai un peu près tout visiter, ça n'a pas été long. Il y a deux, trois trucs sympas c'est vrai. Mais niveaux boutiques c'est un peu limité, heureusement qu'on est à l'ère d'internet. Sans ça je serais déjà partie en dépression. J'ai beau sortir de Cambridge, j'ai beaucoup de plaisir futile et je l'assumes. Le shopping me calme. Et ça me distrais. Ce que je préfère c'est les soldes. Pas pour les réductions évidemment mais parce que c'est vrai combat de harpie. Une fois j'ai mis un pin à une bonne femme. Elle ne voulait pas lâcher le magnifique haut rouge en satin que j'avais vu. En plus c'était du 36 et elle faisait clairement du 38 voir du 40. Elle l'aurait craqué, c'est sûr. C'était de mon devoir morale de le plaindre. C'est une des journées où j'ai le plus ris.

J'ai découvert la ville, la suite logique était donc de déballer mes affaires. Mais j'ai découvert que la chambre d'ami de Kendall était loin d'être idéale. Je veux dire que les meubles sont bon marché. Vous savez, il s'agit de ce genre de planches qui sont constitués de fibres de bois collées ensemble. Autant dire que ça crie "PAUVRE, PAUVRE, JE SUIS PAUVRE", ce que je ne suis clairement pas. C'est pour cela que ce matin, j'ai fait appelle à une décoratrice d'intérieur qui devrait arriver dans peu de temps. Je l'ai appelé juste que ma gueule ce soit un peu calmée. Hier je suis sortie et je dois dire que j'ai un peu abusé avec le Gin. Un peu beaucoup en fait. Je me suis trouvé à danser sur le bar, le coup classique. Mais je crois bien que j'ai enlevé mon t-shirt. Je pensais l'avoir enlevé quand je me suis couché ce matin mais il est introuvable alors... Ce n'est pas comme si c'était la première fois que je faisais ce genre de chose. Même Kendall trouve que j'abuse un peu c'est pour dire. En parlant de Kendall, je ne lui ai pas parlé du changement de décoration imminent mais je suppose que ça ne l'a dérangera pas. Après tout ce n'est pas comme je n'allais pas faire une décoration divine. Elle a toujours aimé mes goûts en matière de... de tout en fait, bien qu'elle n'est pas les mêmes selon elle ou qu'elle ne puisse pas se le permettre. Il faut dire que l'argent est loin d'être un problème pour moi, depuis que j'ai hérité de mon père, je suis blindé, il m'a tout laissé, étonnamment. C'est bizarre de se dire qu'il ne s'est pas intéressé à moi de mon vivant mais qu'il me laisse millionnaire à sa mort. Ironie quand tu nous tient. Quoiqu'il en soit il faut vraiment que je change cette décoration, surtout que je ne sais pas combien de temps je vais rester ici. Il est possible que j'y séjourne longtemps alors je ne vais certainement pas dormir sur un lit qui risque de céder à tout moment tant il est vieux. J'ai de plus hautes prétentions.

De plus, j'ai l'habitude des décoratrices d'intérieur. J'ai même coucher avec l'un d'eux pendant un temps. Incroyablement beau mais aussi incroyablement décevant au lit. Mais bon, il était doué dans ce qu'il faisait. Il paraît qu'on ne peut pas être bon partout. J'ai déjà fait une liste de ce j'aimerais. Je voudrais du hêtre niveau bois, et, des couleurs épurées sur les murs mais avec du caractère néanmoins. Des meubles modernes avec des accessoires rétro, style année soixante. Comme par exemple une stéréo ou des tableaux. Oui ce serait parfait. Je pense faire mettre du parquet au sol, ça pourrait être sympa. Pis la moquette c'est bien trop salissant. Je vois déjà deux trois. Eww répugnant. La sonnette me fait sursauté, mon mal de tête a beau s'être atténué, il est toujours là. Et la sonnette retentit comme un méchant rappelle de cette état de fait. Quand elle résonne de nouveau, je m'impatiente :

-Oui, oui, j'arrive ! Deux secondes bordel !

J'ouvre la porte à la volée et inspecte la personne en face de moi. Je plisse les yeux, ça ne peut pas être la décoratrice. Elle toute menue, toute mignonne, on dirait une de ces enfants scout qui t'échange des gâteaux répugnants contre de l'argent. Je me force tout de même à sourire :

-Hmm vous êtes la... décoratrice ? C'est... hum... parfait ! Entrez, vite, il y a du boulot.

J'ai beau être plutôt bonne actrice je ne peux cacher mon enthousiasme. Quoi vous avez sentie une pointe ironie ? Ce n'était pas de l'ironie... c'était carrément du sarcasme ! Mais elle est là alors autant voir ce qu'elle donne. Je la dirige jusqu'à la chambre en question en lui expliquant que tout est à faire. En guise de test je lui demande :

-Vous verriez quoi, vous, pour cette pièce ?

Nous verrions bien si elle sait cerner les gens ce qui voudrait dire qu'elle est douée dans son métier. Ou si comme je m'y attends, elle sera incroyablement décevante.

Codage par Emi Burton

Pour trouver des gifs d'Ollie, c'est ici:

Une dernière adresse, une dernière cliente. C'était ça le deal, après quoi tu pouvais laisser ce boulot derrière toi. Tu pourrais reprendre ta petite vie de libraire, retourner à tes livres, à tes séances de dédicaces, à tes avant-premières, surtout avec Zéphyr qui sortirait bientôt son troisième opus. Tu étais impatiente, tu tentais de te souvenir des bons moments passés là bas. En dépit de tout, c'était ce que tu voulais faire. Alors tu prenais se dernier client avec bonne humeur. Tu poussais la sonnette une première fois sans réponse. Toi-même tu n'avais pas entendu un bruit, comme si elle ne marchait pas. Alors tu avais poussé une nouvelle fois ton doigt sur le bouton. Cette fois, tu pouvais entendre une voix te dire qu'elle arrivée. Plutôt agacée d'ailleurs, comme si tu avais été insistante. Tu n'avais pas eu ce sentiment pourtant. Elle ouvrit la porte pour te juger, comme si elle était surprise de te voir toi. A croire que tu ne faisais pas l'affaire, pourtant tu étais assez douée dans ce que tu faisais. « Pardonnez-moi, je ne l'avais pas entendu sonner, je crois qu'elle était inefficace. » En l'occurrence c'était faux puisqu'elle avait dû sonner, le truc était que toi tu ne l'avais pas entendu. Maintenant étais-tu vraiment obligée de t'excuser pour ça ? Oui, sûrement parce que tu étais trop polie pour qu'il en soit autrement. Quoiqu'il en soit, tu entrais sans plus attendre tout en hochant la tête. Oui, tu étais la décoratrice et tu n'avais pas eu le temps de te présenter qu'elle était déjà en train de marcher vers la fameuse pièce. Tu la suivais comme son ombre, pour juste un coup d'oeil à l'intérieur. « Des couleurs assez pâles, du pastels, peut-être un vieux rose oui, un très grand lit avec un tapis blanc et une commode comme dans l'ancien temps avec un miroir, ça donnerait un sacré cachet à la pièce et une touche unique. » affirmais-tu avec un grand sourire. Tu avais toujours une chance de ne pas plaire. Après tout, tu faisais avec les choses du moment, les tendances et aussi en étant un peu influencée par ce que tu aimais. Tu imaginais très facilement ce que tu décrivais.

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Laisse-moi te dessiner dans un désert, le désert de mon coeur

©️crack in time

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Un décors est le reflet de celui qui l'a choisi

Lily & Ollie

Bon, j'ai déjà entendu pire... Elle me propose quelque chose de plutôt harmonieux. Bien que, bien sûr, ce soit loin de la qualité et du rendu que j'espérais. Disons qu'à New-York, on trouve toujours au moins le moyen d'ajouter une pièce industrielle ou deux dans la décoration. Histoire de donner un petit esprit loft à la pièce. Les lustres, également, elle ne m'a parlé des lustres. Tous les grands décorateurs que je connais tente à ajouter un lustre majestueux pour poffiner le tout. Le projet serait classieux. Seulement ici on est Bowen, en Australie. Quand j'ai visité la ville, j'ai pu remarquer des lieux plus pittoresques les uns que les autres. Alors miser sur la cachet, ça pourrait tenir la route. Quelque part je le comprends. Mais il me manque mon précieux lustre. J'y tiens, c'est ce qui me rappellera chez moi. J'ai beau m'être lasser de New-York, ce que j'appréciais par dessus tout, c'était l'argent et la classe. C'est ce pourquoi je lui signale :

-Et le lustre dans tout ça ? C'est pourtant un élément essentiel d'une décoration s'il est bien choisi. J'aurais pensé que vous en parleriez.

Enfin, je veux un lustre oui, mais pas une de ses horreurs en bois que j'ai vu dans la chambre de Kendall. Je veux un énorme lustre, avec des strass (de faux diamants hein pas des trucs bon marché). Quand je vivais encore à l'hôtel, j'avais une suite génialissime avec un lustre qui était presque aussi grand que le lit. Je ne demande pas ça ici, bien sûr, les volumes ne sont pas assez importants, mais, je veux quelque chose qui en jette. Je précise alors :

-Pas quelque chose de ringard surtout. Je veux quelque chose d'à la fois urbain et classe. Mis à part cet oublie, vos propositions m'ont l'air plutôt descentes bien que pas assez précise. Je serais à New-York je vous aurez déjà renvoyé.

C'est la pure vérité, là-bas on se plie en quatre pour convenir aux clients. Les idées auraient fusées, j'aurais pu m'imaginer la décoration exacte dans ma tête... Mais je ne suis plus à New-York je ne peux pas m'attendre aux mêmes services que là-bas. C'est pour cela que je lui dis ce qui me convient tout de même. Le pastel, le grand, le miroir... Histoire qu'elle ne cherche pas trop loin pour m'impressionner. Manquerait plus qu'elle me tente une décoration se voulant avant-gardiste mais qui serait au finale hideuse. Soudain, la sonnerie de mon téléphone retentit, c'est un message. Me désintéressant de la femme qui me fait face, je réponds en lui indiquant néanmoins que :

-Je m'attends à ce que vous vous occupiez de la petite décoration aussi. Je veux des touches rétro pour les accessoires du style année soixante.

Mon téléphone sonne une nouvelle fois, cette fois, c'est un appel, du même destinataire. La secrétaire de mon ancien patron, comme si j'avais que ça à faire. Je lève la main nonchalamment vers ma décoratrice (en espérant que je ne cours pas droit à la catastrophe) pour lui signaler de se taire quelques instants et répond à la troisième sonnerie :

-Rien ne sert de m'appeler, je ne reviendrais pas. Non c'est non, tu me déranges là. J'essaie de mettre d'accord sur ce que je veux et c'est compliqué, faut que je mâche le travail à une employé alors je n'ai vraiment pas le temps. […] Non pas à plus tard, au revoir.

Ça fait plus de dix fois qu'elle essaie de me convaincre en trois jours, ça devient lassant. Je ne mâche pas mes mots pourtant, elle devrait comprendre, à moins que non ne fasse pas partie de son vocabulaire. Je sais que j'étais une des meilleures employés de la société, si on ne me disait rien même quand j'arrivais en retard avec la gueule de bois, c'est bien pour une raison, pourtant ce boulot ne m'épanouissait pas du tout. Laissons tomber toutes ces conneries et revenons à nos moutons. La petite scout qui me sert de décoratrice.

-Où en étais-je déjà ? Ah oui... Je veux du hêtre et seulement du hêtre. Même pour la commode. Je veux aussi un espace bureau, un tout petit truc à l'ancienne également, histoire de pouvoir poser mon mac quelque part. J'attends ce qu'il y a de meilleur niveau dessus de lit et coussins. Des bougies ce ne serait pas de refus. Je veux une ambiance causy où on se sente bien. Mais surtout pas du girly, je déteste le girly.

Quitte à devoir s'expliquer autant parler de tout dans les moindres détails... Puisqu'apparemment elle n'est pas assez autonome pour le faire d'elle-même. Je ne vais pas prendre des gants avec elle, c'est elle le personnel, moi l'employeur et j'attends des résultats. Je la regarde un instant, l'analysant sur toutes les coutures et soupire :

-Vous serez bien payé. Je vais vous donner plus que ce que vous demandez. Premièrement parce que je veux des produits de qualité et deuxièmement parce que je pense que vous en avez bien besoin... Profiter de l'avance que je vous donne pour vous acheter des vêtements plus... disons moins ridiculement fade.

Je lui tends l'enveloppe contenant l'avance que j'avais préparé, dix mille dollars en liquide, je n'avais encore eu le temps de faire changer ma monnaie. Elle pourra bien se débrouiller avec sa banque. Cela devrait lui permettre d'acheter les meubles, la peinture et autres décorations. Il lui restera une petite somme pour améliorer son style vestimentaire, je n'ai pas envie que l'on croit que je vais appel à une campagnarde qui s'habille chez Primark. Qui sait qui je pourrais croiser.

-Vous aurez cinq mille de plus si le résultat me convient. Plus de chaudes recommandations.

Je ne suis pas arrivée ici depuis longtemps mais je me suis déjà fait des relations, des amis de marque, aussi riche que moi, avec du pouvoir. Bien que j'ai quelques doutes vis à vis de cette jeune femme, elle aura ce qu'elle mérite, si elle est talentueuse, je prendrais sur moi pour éviter de lui faire remarquer qu'on dirait qu'elle a peur que je la mange toute crue et ferait de nouveau appel à elle quand l'opportunité se présentera. C'est vrai quelle m'agace un peu, elle tout l'air d'une sainte-ni-touche timide et je déteste ça. Exaspérée, j'insiste :

-Il serait judicieux de me dire si ça vous convient maintenant. Qu'on y passe pas la nuit !

Les apparences sont parfois trompeuses. J'espère que c'est la cas parce que ce que je vois ne me dit rien qui vaille.

Codage par Emi Burton

Spoiler:

C'était le genre de demande dont tu n'avais pas vraiment l'habitude. Un lustre ? Qui veut sérieusement un lustre ? Même toi tu n'avais pas eu l'idée d'en installer un dans ta maison. Tu aurais pu, le plafond était assez haut. Mais vu son air, c'était une demande que tu ne devais pas mettre de côté, à moins de vouloir te faire incendier. « C'est qu'on est pas tellement lustre dans cette ville mais je peux vous trouver ça ! » Non pas sans problème, la ville la plus proche qui devait avoir un magasin de lustres ça devait être à Sydney. Tu n'aurais qu'à regarder sur internet pour trouver quelque chose de plaisant. Tu écoutais la suite de ses demandes, avalant difficilement ta salive lorsqu'elle parlait de te renvoyer s'il elle avait été à NY, mais vous n'étiez pas à NY. Ici tu parlais simplement, souvent les mots que tu employais suffisaient largement. « Je comprends tout à f.. » Tu n'eus pas le temps de terminer ta phrase cette fois, qu'elle te coupait la parole, te demandant de te taire. Tu ne savais pas qui elle était, mais elle avait l'air d'être quelqu'un d'important, peut-être d'un peu hautain. Tu avais le sentiment qu'elle te prenait de haut, comme si tu n'étais qu'une décoratrice comme une autre sauf que ce n'était pas le cas. C'était ça le charme des petites villes, on connaissait les gens, les histoires de chacun. Ici tu étais respectée pour tes idées, pour tes goûts même si là elle ne semblait pas franchement surprise de tes choix. Elle s'attendait peut-être même à mieux venant de ta part. Une fois qu'elle raccrocha, elle repris la parole pour finir de parler de ses attentes, de ses exigences. « Donc si je résume bien, pas de girly, une ambiance plutôt chaleureuse, douce comme du cocooning. Du hêtre, donc je pensais à un bureau rétro en hêtre, pour l'ambiance urbaine, ça serait plus sur la décoration, avec des tableaux, des motifs sur les textiles, et un grand lustre, que j'imagine brillant et scintillant » Tu esquissais un sourire, espérant n'avoir oublié aucun des points qu'elle avait pu te mentionner. Elle parlait vite et beaucoup que tu n'avais pas eu le temps de prendre des notes de tout. Souvent, tu avais carte blanche en fait et tu arrivais à cerner les gens, à obtenir leur satisfaction, mais celle là tu devais bien admettre qu'elle te faisait peur. C'était ta dernière cliente, bientôt tu retournerais à tes livres, mais tu ne voulais pas partir sur une note négative, tu ne voulais pas lui donner l'impression d'être incompétente même si ça devait déjà être le cas, sinon elle n'aurait pas parlé de te virer il y a quelques minutes de ça. « Je vous prie de me pardonner mais c'est rudement impoli. » Tu avais froncé les sourcils en l'entendant parler de tes vêtements. Tu portais une simple chemise et un pantalon noir, assez basique, à vrai dire mais qu'avaient-ils ? Peut-être qu'ils ne venaient pas de Chanel ou tu ne sais pas de quelle marque de luxe mais ça t'allait très bien. Son argent elle pouvait le garder, de toute façon tu n'en ferais pas ce qu'elle attendait. Si c'était pour toi, alors il finirait à une association, à une cause qui le mérite vraiment après tout si elle est prête à le jeter par les fenêtres, ce n'était pas ta faute. Qu'elle se permette de critiquer ton travail, ça pouvait se comprendre, elle semblait être très pointilleuse et peut-être chiante aussi, mais qu'elle se permette de te critiquer toi ? Tu n'appréciais pas. On voyait bien qu'elle n'était pas d'ici et tu n'aimais pas tant ça.

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