My head's underwater. Chase.

• Les débris de deux vases particulièrement coûteux étaient répandus sur le sol de l'appartement. Le premier avait tombé lorsque Lou en bonne nouvelle petite femme avait voulu faire un peu de ménage. Le deuxième avait trouvé sa place au sol dans un élan de rage. Bien que les événements des dernières semaines se replaçaient doucement, la jeune femme se sentait terriblement mal, terriblement sale. Elle pouvait laver chacune des pièces, la saleté était dans son esprit et non sur le sol. Évidement, la brune s'était laissée tomber au sol pour ramasser, mais sa dextérité altérée par son handicap. Assise au sol, en larme et les mains en sangs, Lou faisait un bien pâle portrait. Sa main droite tirait dû à la cicatrice que sa dernière mésaventure lui avait laissée. Elle était assez bénigne grâce au bon soin de Chase. Sans trop réfléchir, la pianiste attrapait son téléphone. "Chase? C'est Lou..." chuchotait elle avant de fondre en larme. Finalement, elle ne savait même pas pourquoi elle l'avait appeler. Pathétique.
  

Je venais tout juste de déménager dans mon appartement en solo et je m’y plaisais bien pour être honnête. C’était pas plus mal. J’pouvais ramener les filles que je voulais quand j’voulais enfin, ceci étant dit je me calmais beaucoup avec Aisling. Comme si je lui avais donné une certaine exclusivité implicite. Un soir où j’étais assis devant la télé avec une console parce que parfois, on se calme. Mon téléphone se mettait dans tous ses états... Sonnerie, vibration et je répondais naturellement. « Oui, Allô? » J’avais reconnu le numéro de Lou, comme tous les autres numéros d’ailleurs. « Chase? C’est Lou... » S’en suivait de sanglots. Une espèce d’agressivité, de hargne s’emparait de moi. « Où es-tu? » lui demandais-je juste avant qu’elle ne me donne une adresse. La manette prenait le bord, tout comme le jeu. Je me levais, j’attrapais un blouson, mon porte-feuille et mes clés et je partais avec le pied un peu pesant sur la vitesse. Je cognais rapidement à l’adresse indiquée et je me permettais d’entrer. « Lou, c’est Chase. » soufflais-je doucement alors que je voyais la brunette en larmes. Je m’approchais d’elle. « Oh Lou... » soufflais-je doucement en regardant ses mains en sang alors que je l'enlaçais doucement pour calmer ses sanglots. « As-tu ce qu’il faut pour panser tes plaies? » lui demandais-je en me levant. J’effleurais son épaule pour lui signaler ma présence et je m’éclipsais vers sa salle de bain à la recherche de bandages et de produits. Je revenais avec mon lot près d’elle, m’affairant à la soigner. Encore. C’était presque devenu une routine entre nous. « Qu’est-ce qui s’est passé? » lui demandais-je d’une voix douce.

• À peine le téléphone décroché, Lou avait su qu'elle avait appelé la bonne personne. Le ton même inquiet de Chase avait suffit à faire descendre sa panique suffisamment pour lui dire qu'elle était chez elle. L'aveugle était submergée par les derniers événements.  Elle ne savait plus comment gérer son bonheur, son stresse et sa déprime. Ses émotions étaient un cocktail molotov qui venait tout juste d'exploser. Confuse, perdu dans la contemplation impossible de ses mains invisibles Lou avait sursauté à l'arriver de Chase. Elle l'avait guidé d'un couinement pour qu'il la retrouve. Normalement, elle refusait qu'on la voit de la sorte. Faible, blessée et dépassée, mais avec la pseudo fin du monde, la brune voulait simplement que son ami la serre un peu dans ses bras. "Je...je sais pas. Les domma-ages à la ville, j'étais toute seu-eule. J'avais mal-al-al." Elle secouait la tête férocement dans l'espoir de remettre ses pensées en place. "Je vou-oulais jusque ça arrête. Je vire folle Chase." Dit-elle en arrachant ses mains ensanglantées de celles du pompier qui essayait de les soigner avant d'attraper son crâne à la racine de ses cheveux. Elle voulait jusque tout s'arrête. Ça tournait. Ça l'écrasait. Elle n'en pouvait plus. "Chase" couinait elle.

Alors que Lou semblait être en pleine crise de panique, je lui laissais le temps qu’il fallait pour respirer, pour se calmer. J’étais même allé chercher les bandages pour lui donner du temps afin de comprendre tout ce qui se passait dans sa tête. Je revenais avec le lot en la serrant doucement dans mes bras en évitant ses mains sanglantes au possible. « Chuuuuut. » Chuchotais-je pour apaiser la brunette en larmes dans mes bras. Elle était seule, je hochais la tête, compréhensif. « Je suis là, Lou. Tu n’es plus seule. » lui confiais-je en la serrant un peu plus fort une fois de plus. « Qu’est-ce que tu veux arrêter? » lui demandais-je en espérant une réponse plus humaine, sur laquelle je pourrais avoir un minimum de contrôle. Je commençais à peine à soigner ses mains qu’elle s’arrêtait pour prendre sa tête entre ses mains. D’un ton plus ferme, je me doutais que je devrais l’aider. « Lou, donne-moi tes mains. » lui ordonnais-je fermement afin de finir le bandage et éviter les prochains dégâts. Elle semblait obéir et je terminais de la panser pour mieux la serrer contre moi en caressant ses cheveux. Comme je le faisais avec Alana lors des journées plus difficiles. « Respire doucement. Inspire puis expire. » lui rappelais-je sans méchanceté, uniquement dans le but de la calmer. « Raconte-moi tout et je te promets que je ne m’enfuirai pas. Pas sans toi, Lou. » Je continuais de caresser ses cheveux et j’attrapais un mouchoir que je mettais dans les mains de la brunette. « Est-ce que c’est Lennox? » risquais-je un mot à la fois.

• Il était là. Elle n'était pas seule. Il était là. Elle n'allait pas être seule. Il était là. Elle devait se calmer. Il était là. La panique pouvait retrouver le silence. Le silence était parti, mais pas les tremblements de ses peurs. Les mots lui parvenaient comme des bourdonnements étouffés. " Tout. Je veux faire pause." chuchotait elle d'une voix qui partait pourtant dans les aiguës dû à la panique. Chase lui parlait de ses mains. La pianiste avait resté de marbre au premier abord, avant de redonner ses membres blessés à son sauveteur. L'effort du mouvement avait réussit à déconcentrer la jeune femme de ses émotions et lui permit de suivre la voix de son instructeur. Bien que ses respirations étaient courtes, irrégulières et sifflantes la brune réussissait à tenir la cadence. " Lennox." Gémit elle alors qu'une vague de pensée la submergeait de nouveau. " Il veut me marier. Mais, je l'ai trompé et il le sait. Il m'a pardonné, mais je me pardonne pas. Je le voulais pas, je te jure. J'étais mal. J'ai mal. Je lui es fait mal. Et y'a Jupiter en ville. Ils se sont vues. J'apporte le malheur. Après ma ville, je détruis la ville ici. Je suis sur que c'est ma faute. c'est ma faute. Je devrais mourir une fois pour de bon. Les malheurs lâcheraient ceux que j'aime. Je suis mauvaise. Je porte malheur." Les mots sortaient d'un trait. Dans un monologue de désespoir puis d'un coup, Lou se figeait. "Je vais te porter malheur à toi aussi...Je veux pas que tu meurs." Délirait elle. Deux catastrophes en une vie semblaient être trop pour la jeune québécoise...

« Tout. Je veux faire pause. » Je soupirais doucement en lui caressant toujours le dos. C’était impossible, elle le savait et pourtant, c’était si difficile de devoir lui dire non. « Prends le temps de respirer, c’est déjà une bonne façon de commencer une pause. » lui confiais-je en lui frottant toujours le dos. Je respirais profondément auprès d’elle, comme pour lui montrer comment faire. « Inspire longtemps, aussi longtemps que tu le peux. » lui dis-je. « Puis expire lorsque tu ne crois plus être capable de garder ta respiration. » Le prénom de Lennox aurait dû rester dans mon cerveau plutôt que près de mes lèvres puisqu’il eut pour effet de faire angoisser Lou davantage. Il voulait la marier, elle l’avait trompé. Je secouais la tête négativement. « Tu n’as pas trompé, Lennox. » lui répétais-je comme pour la calmer. Je ne croyais que modérément en la fidélité, mais elle ne se le pardonnait pas. « Que s’est-il passé, Lou? » lui demandais-je en la regardant directement dans les yeux en sachant pertinemment qu’elle ne pouvait pas me voir, ni lire l’inquiétude qui apparaissait peu à peu dans mes yeux. L’histoire de Jupiter revenait rapidement et je secouais la tête négativement. « Non, Lou. Si Jupiter est ici, ce n’est pas parce que tu apportes le malheur. C’est ton passé qui rencontre ton présent et c’est tout. Lennox t’aime et tu le sais. » lui rappelais-je en la remmenant à l’ordre concernant la réalité. « Et Lou, sérieusement, tu n’as pas détruit la ville. Ce ne sont que des coïncidences, des malheureux évènements, j’en conviens. Mais ce n’est pas de ta faute, ça devait arriver. Ce serait arrivé avec ou sans toi. Respire doucement. » Concernant sa mort, je tressaillais. « Non. » dis-je fermement, comme je lui avais ordonné plus tôt. « Ce n’est pas maintenant que tu vas mourir et ce n’est pas ta faute. Le jour où tu partiras pour un autre monde, tu seras vieille et aigrie avec des enfants, même des petits enfants, fière de toutes tes réalisations et surtout de ton courage, Lou. Tu n’es pas mauvaise et jamais tu ne le seras. Viens là... » lui dis-je en la serrant un peu plus fort en caressant ses cheveux, je posais un baiser sur sa tête. Elle me rappelait un peu les crises d’anxiété d’Alana concernant des sujets divers, mais cela faisait bien des années que je n’en avais plus gérer une. Puis, ses mots m’alarmaient concernant un porte-malheur et ne souhaitait pas que je meurs. « Je ne partirai jamais, Lou. J’aurai également des enfants un jour à qui je montrerai mes mille et unes connaissances. » Le moment n’était pas opportun de mentionner mon amour des sports extrêmes, ni même de lui rappeler mon métier. « Je serai là pour toi, Lou. Pour toujours, tu m’entends bien? » lui rappelais-je en restant toujours aussi calme, bien qu’affolé intérieurement pour son mal-être.
 

• Il ne la croyait pas. Il ne pouvait pas la croire alors qu'il savait à quel point Lou aimait profondément Lennox. Pourtant, elle l'avait fait. La jeune femme avait laissé cet homme utiliser son corps dans l'espoir d'oublier un peu de ses souffrances. Elle avait mal depuis déjà un moment, mais elle espérait toujours que rien ne pouvait aller pire...jusqu'à l'instant que le pire s'étale devant sa cécité. « Je suis sortie pour oublier. J'avais mal -j'ai mal-. J'ai bu pour oublier et j'ai monté avec lui. Il parlait bien. Il me comprenait. Il avait mal aussi. On voulait juste oublier. Je voulais pas, mais les promesses de Woody résonnaient dans ma tête. Je voulais fuir, mais mes membres bougeaient pas et de toute façon...Mon homme avait voulu se suicider à cause de moi...Où aurais-je été? » Une envie de vomir semblable à celle qu'elle avait déjà vécu ce jour là naviguait sur ses lèvres lorsque le nom de l'homme s'était échappé. Comme si vomir ses trippes pouvaient la nettoyer de son mal.  La brune essayait d'assimiler les mots du pompier. Elle gobait ses paroles comme des vérités absolues. Lou avait besoin de croire à une personne au moins. Coïncidence. Coïncidence. Coïncidence. C'était donc les coïncidences qu'elle attirait. Entre les feux, les explosions et les tremblements. Elle devait encore avoir tuer quelqu'un. Si ce n'est qu'un chat ou un autre de ses connaissances, amis ou même peut-être CJ ou Ezie... L'irrationalité reprenait son droit sur la folie de la jeune femme qui recommençait doucement à suffoquer malgré la présence de Chase. « De l'air. » Gémit-elle entre deux paroles de l'homme. Il ne la croyait pas mauvaise, mais il ne comprenait pas. C'était toujours ça faute d'une façon ou un autre.  « Ne part pas, mais sort moi d'ici. » Demandait elle alors que ses yeux s'embuaient de larmes incontrôlables. Peu importe si ses mains n'étaient pas soignées complètement, Lou ne sentait rien du tout pour le moment. La pianiste fermait les yeux le plus fort possible en s'accrochant à l'image de petit Chase qui courrait avec l'idée qu'elle se faisait de leur père. Au moins, c'était une belle image.

Elle était sortie pour oublier, elle avait mal, elle avait bu. Cet homme n’avait pas pris soin de Lou... Au contraire, les promesses d’un homme? Je ressentais une agressivité monter en moi que je tentais de calmer. Mais comment apaiser un volcan? Elle qui avait voulu tout fuir. Je déglutissais avec difficulté et calmer mon volcan avec un prénom : Woody. J’allais trouver ce connard et le détruire, autant qu’il avait détruit l’âme de Lou. « Lennox te l’a sûrement dit, mais il ne voulait pas mourir à cause de toi, c’est la situation, Lou. » Je ne répondais pas à sa deuxième question puisque selon moi elle ne valait pas la peine d’être répondue, je tentais néanmoins une alternative. « J’aurais pris soin de toi. » Simplement. C’était ce qu’elle voulait surement entendre. Elle semblait suffoquer et lentement, je la détachais de moi pour la faire respirer davantage. Je l’avais pris même dans mes bras, c’était un poids plume et je l’avais entrainée à l’extérieur, sur le balcon, où je l’avais déposé dans une chaise déjà présente. Elle me demandait de ne pas partir, mais bien de la sortir. Je hochais la tête en voyant ses yeux s’embuer. « Attends-moi un instant. » lui soufflais-je en caressant son visage. Je revenais avec quelques mouchoirs et rapidement, je lui préparais un sac. Où nous irions, c’était inconnu mais on partirait quelques temps. J’avais moi aussi besoin d’air. Après avoir pris quelques sous-vêtements, quelques t-shirts, pantalons et jupes, je revenais en mettant le sac sur ses jambes. « On va où tu veux. Sydney? Adelaide? Perth? » Après toutes les heures consacrées au séisme, je pouvais bien m’éloigner ne serait-ce que quelques temps. « On prend ma voiture, si tu permets. » la taquinais-je gentiment. Je la reprenais dans mes bras, comme on pouvait transporter une jeune mariée et je mettais le sac sur Lou. Habilement, je descendais les escaliers de l’appartement pour mieux partir. Je craignais tellement la suite des évènements que je n’osais plus prononcer le nom de Woody, mais j’aurais besoin d’aide... Je demanderais à Concho, à Lily-Anaëlle. Eux étaient natifs de Bowen, peut-être pouvaient-ils me mettre sur une piste? J’installais Lou dans la voiture que j’attachais sagement pour finalement prendre place à ses côtés en attente de l’endroit où nous irions.  

• Évidement que Lennox lui avait dit, mais pouvait elle véritablement croire un homme qui cherchait sans cesse à la protéger et qui en plus venait d'être trahis? Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, Lou se doutait bien que c'était un peu sa faute. Elle l'avait poussé à faire des activités « normales » de couple, elle l'avait poussé à se réfugier dans la drogue et elle avait fuit quand il avait eu besoin d'elle. La jeune femme sentait que son attitude était encore plus lâche que l'acte de Nox. Il criait à l'aide et elle lançait des roche pour le couler. La voix de Chase avait permit à la brune de retomber momentanément sur terre.  « J'ai l’impression que tu es tellement loin. » Gémit elle en réponse d'une tout petite voix. Lou voulait tellement être forte aux yeux de tous qu'elle finissait par atteindre une frontière qui anesthésiait son sens logique. En souhaitant ne pas blesser ceux qu'elle aimait, la pianiste les blessait doublement par ses actes. Lorsque Chase s'était levé, la brune avait simplement resté au sol. De toute façon, où pouvait elle bien aller? C'était à peine si elle était encore capable de sortir dehors sans se tuer dans une crevasse ou une ruine du séisme. « Perth? » Répondit elle à son ami. Elle avait simplement choisit la ville dont le nom était le plus court. Lou n'avait pas la force d'argumenter contre les bonnes intentions du pompier. Il l'avait attrapé comme une vulgaire poupée de chiffon dont le poids ne semblait pas le déranger. La pianiste ne pouvait qu'accepter de suivre Chase si il pouvait lui promettre un peu de répit. Il pourrait peut-être empêcher les dernières structures de son esprit de s’effondrer. Sagement, la jeune québécoise s'était laissée installer par l'homme. Dans un vieux réflexe, elle avait posé sa tête contre la fraîcheur de la fenêtre. « Lennox ne doit pas voir mes mains, mais il doit savoir pour mon départ. » Avouait elle dans un élan. Il ne devait pas savoir qu'elle s'était encore blessée surtout que cette fois-ci son handicap n'était pas la cause de ses blessures, mais belle et bien son instabilité. Lou avait l'impression qu'une vague de malheur prenait possession de son esprit doucement.

Chaque fois que je tentais de me rapprocher d’Aisling, je remarquais que je me brisais le cœur peu à peu, trouvant toujours un nouveau polichinelle dans le tiroir. Des secrets, des ex, des rumeurs et je détestais ça. Je détestais devoir me méfier sans cesse comme je le faisais à l’heure actuelle. J’avais besoin de changer le mal de place, de ressentir autre chose que de la douleur. J’avais besoin d’aller à un endroit où je n’aurai pas à creuser les secrets. J’avais besoin de m’évader. « J’ai l’impression que tu es tellement loin. » « Je ne suis pas loin, Lou. Je suis juste ici. » lui dis-je en prenant sa main doucement comme pour la rassurer. « Perth? » « Perth. » avait-elle demandé alors que j’avais répondu le nom de la ville. Nous étions presque prêts à partir quand Lou parlait et je l’écoutais concernant ses inquiétudes amoureuses. « Veux-tu l’appeler? » suggérais-je. « On prend le temps qu’il faut. » lui dis-je simplement en lui donnant son téléphone alors que de mon côté. Pendant qu’elle s’exécutait, je pris le temps de lui envoyer un texto. À Lennox. De simples mots disant que je partais avec Lou destination inconnue, qu’il n’avait pas à s’inquiéter et que je prendrais soin d’elle. C’était vrai. La seule chose que j’avais omise, c’était de mentionner mon cœur qui prenait des montagnes russes depuis quelques temps déjà. « Et je prendrai soin de tes mains. » lui confiais-je de plus belle. Je démarrais la voiture après avoir bouclé ma ceinture de sécurité. Nous partions, simplement, comme ça.   

• La relation entre Lou et Chase dépassait la simple amitié. Le pompier c'était toujours présenter comme une bouée pour la jeune femme. Elle n'avait pas à faire semblant d'être la plus forte. Devant son ami, la pianiste avait droit de faiblir. Malheureusement, les moments où il la trouvait était toujours les pires. Ceux qui frôlait le désespoir et le mal de vivre. Au moins, il n'était jamais loin. Lui même le disait et Lou n'en doutait pas. Chase avait toujours accouru à ses côtés à la moindre de ses demandes et la jeune femme ne pouvait que le remercier pour ça. La brune n'était pas très douée en géographie donc la localisation de Perth lui était inconnue. Son handicap ne lui permettait pas vraiment de visité les villes des alentours, mais sur le moment elle en avait besoin. Lou avait besoin de sortir de Bowen et sa nouvelle odeur poussiéreuse. « J'aimerais passé à son bureau. Je ne peux pas seulement disparaître. » Déclarait elle en sachant très bien qu'une seule appel ne suffirait pas. Lennox n'avait pas retrouvé complètement confiance en elle et l'aveugle se doutait bien qu'il ne lui pardonnerait pas un simple coup de fils. Ça lui donnait une bonne dizaine de minute pour trouver une excuse pour ses mains ou du moins une façon de les cacher. Doucement, Lou retrouvait un rythme cardiaque décent et un esprit plus claire. La présence du pompier l'aidait grandement et la crise de panique se calmait. « Je sais pas se que je ferais sans toi Chase. Tu es vraiment un ami précieux. » Avouait la jeune femme son regard couvert d'un voile noir posé pensivement sur la fenêtre de la voiture. Une vielle habitude qu'elle avait toujours eu en roulant. La fraîcheur de la vitre l'aidait à reprendre ses esprit.

Avec Lou, tout était différent. J’avais toujours cet incroyable respect et cette envie continuelle de la sauver et de l’aider. Elle aurait été fière de moi, mon ex. Enfin, je crois. J’étais mitigé, soit elle aurait apprécié, mais elle n’aurait sans doute pas aimer les exceptions que j’avais fait pour elle. Elle me rappelait Lou par son orgueil, par son insécurité, aussi. « J’aimerais passer à son bureau. Je ne peux pas seulement disparaître. » « D’accord, sais-tu sur quelle rue, le bureau est situé? » lui demandais-je alors qu’elle se devait de le savoir. Je réalisais à l’instant que Lou ne pouvait pas voir, mais que de mon côté, ma mémoire était un sixième sens pour nous permettre à tous les deux de mieux s’en sortir. « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, Chase. Tu es vraiment un ami précieux. » « Je peux te dire la même chose, Lou. » lui dis-je avec un sourire qui pouvait s’entendre dans ma voix. Je roulais toujours en direction du bureau de Lennox maintenant. Je tournais à gauche et je passais sous le viaduc qui s’effondrait littéralement sur nous. J’avais vu quelques roches s’émietter quelques secondes avant. « LOU, ATTENTION! » hurlais-je avant de me lancer sur la brunette pour la protéger. Je tentais de nous protéger au mieux, mais je ne pouvais plus rien empêcher. Tout s’écroulait sur nous d’une façon ou d’une autre. Je ne pouvais plus sauver les gens, je ne pouvais plus sauver Lou. Je ne pouvais même plus me sauver moi-même. Tout s'était effondré.