Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: your hand in mine (ally) Dim 18 Sep 2016 - 5:44
Vingt-six heures. Vingt-six heures, ça peut être court, ça peut être long, tout dépend de ce qu’on attend au bout de ces heures. Le redoute-t-on ? Avons-nous cette hâte qui nous habite ? Voulons-nous profiter au maximum des heures qui défilent actuellement ou attendons-nous impatiemment qu’elles s’écoulent ? Vingt-six heures, ce n’était pas habituellement pas si long, dans ma tête, d’autant plus que huit de ces vingt-six heures, je les passais à dormir. Pas cette fois. Pas cette fois, non. Cette fois, même au bout de toutes mes forces, je n’avais pas pu dormir. Cette fois, un simple moment d’égarement face aux secondes que je comptais dans ma tête et qui rythmaient ma respiration, aurait pu me tuer. Cette fois, ces vingt-six heures, je les avais passées entre l’espoir de revoir la lumière du jour et la certitude d’être déjà mort, enterré sous le fruit de mon travail acharné. Head Ahead était tombé. Head Ahead n’avait plus la tête haute. J’étais tombé avec lui. Durant les premières heures, j’avais eu assez de force pour appeler à l’aide, crier les prénoms d’Ayda et de Lexi, espérant obtenir une réponse. D’elles, de n’importe qui. En vain. On ne m’entendait pas. Elles ne m’entendaient pas. Peut-être ne pouvaient-elles plus m’entendre. Au bout d’un moment, peut-être à la fin de la journée, je n’avais plus la force de crier, de parler, ou de murmurer. Même pas à moi-même. Même pas pour me tenir éveiller. Les débris compressant ma cage thoracique m’empêchaient de respirer normalement, m’obligeant à mettre toute mon énergie sur mes inspirations et mes expirations. Je n’arrivais même plus à bouger, mon bras étant sans doute sectionné par le poteau qui reposait sur mon torse. Je ne savais même plus s’il tenait encore après mon corps, ce bras. Je ne sentais plus rien. Je ne ressentais plus rien que l’envie de fermer les yeux, et que tout s’arrête. Heureusement que sa chevelure flamboyante me revenait toujours à l’esprit à chaque fois que mes paupières s’affaissaient. Et pour elle, je les rouvrais. Et pour elle, je luttais. Parce que je n’avais pas eu la chance de lui dire que je l’aimais. Et je l’aimais. Vingt-six heures.
C’est le temps que ça a pris pour les secours à nous retrouver. J’avais entendu une voix d’homme qui semblait parler à Ayda. J’avais tenté de lui signaler ma présence. Je ne me souviens même pas de si ma voix s’était rendue jusqu’à cet homme. Je ne me souviens même pas de comment on m’a retrouvé, réellement. Mais on m’a retrouvé. Et dès que j’ai pu être sorti de là, après d’autres minutes ou peut-être même des heures interminables à tenter de m’extirper de ce que je croyais être mon lit de mort, je me suis endormi. Exténué. Vidé. Sous le choc. Pour apaiser la douleur, pour calmer la panique, mon corps a tout lâché. Tout arrêté. Je ne sais même pas si j’ai été mort pendant quelques secondes, dans cette ambulance. Je ne sais même pas si mon cœur m’a abandonné un moment. Mais l’important est que je vis encore. Je suis toujours là. J’ai gagné.
__________________________
saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Invité
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Dim 18 Sep 2016 - 6:16
Je devais tout gérer de mon côté, cette pression énorme que je m’imposais. J’avais décidé de créer dans la galerie d’arts quand tout s’était déroulé... Deux pièces au complet s’étaient écroulées, des dommages, il y en avait pour des milles et des milles. J’avais le cœur en miettes d’avoir travaillé sur un projet si longtemps pour le voir tomber en mille morceaux sous mes yeux. Un séisme, c’était ça l’Australie. J’étais sous le choc, beaucoup trop. Je tentais de ramasser tout ce que je pouvais pendant quelques temps. Et j’avais mis une croix sur l’ouverture au cours du prochain mois. Sans émotion, je m’étais dirigée vers la maison où je retrouvais Cinnamon qui avait très clairement été apeurée par toute cette situation. Après avoir vérifié son état, je regardais autour de moi où je ramassais des pinceaux dans mon atelier, quelques cadres. Les fondations de la maison avaient davantage supportées le séisme que ma galerie. Je m’assoyais, détruite de l’intérieur et je regardais autour de moi les yeux remplis d’eau. Je me doutais bien que des gens devaient souffrir, qu’il y avait des pertes énormes. Plus grande que la mienne, mais pour un instant, je m’efforçais d’être foutrement égoïste et je me moquais du reste. Je respirais et je me rendais compte que mon téléphone ne cessait plus de vibrer. Je répondais en masquant ma tristesse, mon incompréhension. Un appel de l’hôpital? Rapidement, je faisais le tour des gens que je connaissais, mais un seul ne me venait en tête et j’avais l’impression que mon cœur allait défaillir. Après m’être assuré de la sécurité du canin, je partais en flèche. Mes souvenirs de vitesse remontaient à bien loin et pourtant, je les retrouvais.
J’arrivais à la course devant les secrétaires qui m’indiquaient comment me rendre. Une infirmière avait même tenté de m’arrêter. Arrêter Ally Carmichael, sérieusement? Mes talons hauts se faisaient entendre sur l’étage et tout ce que j’avais perdu ne m’importait plus. Plus maintenant parce que s’il fallait que je le perde lui, j’allais me perdre moi-même. Devant la porte ouverte, il respirait. J’ignorais s’il était réveillé ou non, mais j’avais l’impression que mes jambes s’écroulaient, un peu comme ma galerie et j’eus à peine le temps de me rendre au lit pour éclater en sanglots en attrapant sa main. J’sentais son poul, comme par instinct, il semblait endormi. Je n’arrivais plus à arrêter les larmes de couler sur mes joues. Je me mordillais les lèvres puis les joues. L’infirmière qui avait tentée de m’arrêter me remontait sur mes jambes avant de me faire asseoir sur une chaise. Je faisais une bien piètre impression. Avec un sourire compatissant, elle me frottait le dos comme une mère l’aurait fait. Je la regardais en quête d’informations, il était le seul survivant de l’écroulement de Head Ahead. Mais avec qui était-il? Lexi? Eleanor? Je me mordillais la lèvre à la seule pensée de Lexi en ressentant une énorme culpabilité. Un passant avait découvert le pot-aux-roses. L’infirmière ne pouvait pas m’en dire plus, mais elle me disait que d’autres n’avaient pas eu cette chance. Je hochais la tête, j’avais compris le message. Un petit sourire à l’infirmière en guise de remerciement et mes yeux étaient rivés sur Concho, cette fois. Je déglutissais et je l’observais. Je le trouvais beau, même endormi. J’avais peur pour lui. Lui qui avait travaillé si fort sur son projet... Je me mordillais les lèvres de plus belle.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Lun 26 Sep 2016 - 3:03
Allongé, la tête dans un brouillard médicamenteux, je n’arrivais plus à distinguer la réalité du rêve, ou plutôt du cauchemar, puisque chaque fois que je fermais les yeux et que je perdais la notion du temps et de l’espace, je replongeais dans l’enfer vécu pendant les dernières heures de ma vie. J’avais l’impression d’être de retour sous les débris de Head Ahead. J’avais l’impression d’être de nouveau étouffé par ce qui avait un jour été ma plus grande fierté. Quand elle se tenait grande. Quand elle se montrait digne. Il ne restait plus rien d’elle que les cicatrices laissées sur mon corps. Et sur mon cœur. Et sur mon orgueil. Quand je sentis une main s’emparer de la mienne, je fus extirpé dans un sursaut de cette léthargie dans laquelle je me trouvais. Mais ce sursaut n’était que psychologique, car mon corps ne bougea même pas d’un millimètre. Endormi par la douleur, ou par les antidouleurs, je ne savais même plus. J’eus à peine le temps de reconnaître la douceur de sa peau que cette main n’était plus dans la mienne. Cette main était repliée sur le corps tremblant d’Ally, aidée par une infirmière pour se garder sur ses deux pieds. Pour se garder haute et forte. Se tenir debout. Un de nous deux devait le faire pour l’autre. Ce lourd fardeau reposait sur ses épaules à elle, malheureusement. En même temps, je n’aurais souhaité pour rien au monde que les rôles soient inversés. Je préférais risquer que nous tombions tous les deux, affligés par le drame, que d’avoir pu risquer de la perdre à jamais.
Mes yeux demeuraient fermés, scellés, alors que l’infirmière apprenait à Ally que ce n’était pas tout le monde qui avait eu ma chance durant ce séisme. Je n’arrivais pas à déceler dans cet échange s’ils ne parlaient que de Head Ahead, ou de la ville entière. La seule idée que Lexi et Ayda aient pu vaciller de l’autre côté me tétanisait. Je ne voulais pas croire que la mort les avait enlevées, toutes les deux, ces femmes si bonnes, si généreuses. La mort était cruelle d’enlever n’importe qui à ce monde, mais ces deux-là, c’était carrément le plus dur des crimes. Malheureusement, la mort ne connaissait aucune justice. Aucune morale. La mort était ce qu’elle était. Impitoyable. Barbare.
Plus un son après quelques pas feutrés s’éloignant de moi. Mes doigts bougèrent en premier, comme s’ils réclamaient ceux d’Ally. Puis mes yeux s’ouvrirent, faiblement, et certainement pas complètement, en raison de la lumière extérieure qui se répercutait sur les murs blancs de la chambre d’hôpital, m’aveuglant. « Thank God you’re here. Thank God you’re ok. » Murmurais-je, la voix faible, la voix cassée. « Je m’inquiétais tellement, Ally. » J’avais tellement voulu l’appeler, entendre sa voix, pendant toutes ces heures passées coincé, prisonnier. Heureusement que j’avais assez souvent imaginé son visage dans mes rêves pour pouvoir le reproduire dans mes pensées et m’y accrocher. M’y accrocher.
__________________________
saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Invité
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Mar 27 Sep 2016 - 5:55
Je serrais sa main, je caressais sa peau. Mes yeux étaient remplis de larmes qui ne parvenaient plus à couler. Elles ne coulaient que lorsque leur poids était trop lourd, lorsque je ne pouvais plus contenir quoi que ce soit. Mes mots ne faisaient que rester sur le bord de mes lèvres, je n’arrivais plus à parler. L’infirmière m’avait parlé de chance et je n’y croyais plus réellement à cette ‘chance’. La chance de rester en vie, de peut-être ne plus avoir entièrement conscience, ça me brisait. On ne savait rien pour le moment et tous les scénarios les plus pessimistes me tuaient à petits feux. Mon regard était rivé sur Concho pendant de longues minutes, puis il s’évaporait dans la pièce. J’allais devoir redécorer cet endroit trop malade pour moi. Je grimaçais à cette seule idée. Mon regard revenait sur l’homme assoupi d’une drôle de façon. Puis, je l’entendais... Je retrouvais sa voix. À ses mots, je parvenais à sourire malgré mes larmes qui ne faisaient maintenant plus que fontaine. Je l’embrassais sur le front, puis j’appuyais ma tête contre lui doucement. J’aurais voulu faire une blague, lui dire que j’étais Wonderwoman, que j’allais toujours être là, malgré les séismes, mais je n’y parvenais pas. Je n’y parvenais plus. « Je suis là, tout ira bien maintenant. » lui dis-je malgré le fort cliché que cela pouvait représenter. Je caressais sa main et son bras si fort. J’essuyais mes larmes qui ne faisaient que recouler alors que j’avais un sourire aux lèvres, malgré moi. J’aurais voulu lui parler d’Head Ahead, des gens avec qui il était... J’aurais voulu lui dire que ma galerie s’était effondrée et que j’avais des dommages coûteux, mais que rien était mort; que tout repartirait. Je n’étais que larmes et dans un moment d’émotions, de tremblements, de soulagement. « Je t’aime. Je t’aime tant. »avais-je murmuré plus pour moi-même que pour lui. Je me raclais la gorge pour mieux parler et j’essuyais mes larmes une fois de plus. « Tu te souviens de ce que tu faisais avant le séisme? D’avec qui tu étais? » lui demandais-je, mes grands yeux verts qui cherchaient les siens. « Tu veux de l’eau? » risquais-je en cherchant un verre sans même attendre sa réponse. Je bondissais de sur le sol pour aller lui en chercher sur un meuble un peu plus loin.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Dim 9 Oct 2016 - 21:46
Je n’aurais jamais cru pouvoir un jour comprendre réellement les belles paroles qu’on dit à une femme lorsqu’on la complimente sur son sourire qui brille de mille feux. Qui illumine le monde entier. Qui éclaire une vie entière autrefois noire comme l’ébène. J’avais dit ces mots, pour la galanterie, pour le romantisme, pour la séduction. Mais aujourd’hui seulement je les comprenais réellement. Parce que le sourire qui venait de se dessiner entre les traits fatigués et accablés d’Ally donnait une plus belle couleur à cette chambre blanche, trop blanche. Elle vint déposer ses lèvres contre mon front, et appuya sa tête contre moi. Je fermai les yeux alors qu’elle me disait que tout irait bien maintenant qu’elle était là. Je voulais prendre sa main dans la mienne mais mon bras était tellement lourd, endolori, faible, que je n’arrivai même pas à rejoindre le sien. Quelques secondes, ou minutes de silence, passèrent. Avec toutes ces heures passées à attendre qu’on me sorte des décombres, j’avais perdu la notion du temps. « Moi aussi … Je t’aime Ally. Je t’aime. » Et c’était bien con que j’aie eu besoin de frôler la mort pour me rendre compte de l’importance qu’elle avait dans ma vie. En pensant à elle à chaque seconde qui me rapprochait de la fin, j’avais réalisé que mourir sans lui avoir avoué mon amour allait être ma plus grosse connerie. Juste parce que je voulais me protéger. Juste parce que je voulais prendre mon temps. Au diable tout ça. Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, qu’ils disent. Je pense que c’est ce que j’avais compris.
Ally me demanda alors si je me souvenais de ce que je faisais avant le séisme, et avec qui. Je fixai le plafond un moment, me rappelant que trop bien tout ce qui s’était passé. J’aurais d’ailleurs préféré oublier. Oublier le regard apeuré d’Ayda quand tout s’était effondré sur nous. Oublier les longues heures sans savoir si Lexi ou elle s’en étaient sorties. Ce moment actuel où je ne le savais pas encore. Entre-temps, la rouquine me demanda si je voulais de l’eau. « S’il-te-plaît … » Dis-je de ma voix rauque, avalant un peu de l’eau qu’elle me versa au bord des lèvres. « Merci … » Puis, je revins à sa question initiale. « J’étais avec Ayda … Ayda Inan. Elle venait pour une entrevue. Y’avait pas de jeunes, mais y’avait Lexi qui répétait ses chorégraphies. » Je levai les yeux vers Ally. « Comment vont-elles ? » Demandais-je, dans le déni, ne voulant même pas songer à la possibilité que j’aie pu m’en sauver, mais pas elles.
__________________________
saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Invité
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Mer 12 Oct 2016 - 6:27
Comme par instinct, ma main allait retrouver la sienne pour caresser ses doigts avec douceur. Comme si j’avais besoin de cette proximité pour nous deux. Je soupirais doucement en retirant encore les larmes qui coulaient telles une chute. « Moi aussi... Je t’aime Ally. Je t’aime. » Et malgré le torrent qui ne se faisait pas prier pour couler le long de mes joues, je souriais. J’échappais même un petit rire. Comme si tout ça, nous en avions eu besoin. Le silence était maintenant la plus belle des mélodies, comme si ces mots ne faisaient qu’écho à mes oreilles. Je revenais avec un verre que je tentais de lui faire boire au mieux de mes bien modestes compétences médicales. Ça me rappelait des souvenirs, d’atroces souvenirs avec Mary. Il me remerciait alors que je hochais la tête. Il était avec une dénommée Ayda. Ça ne m’importait peu, mais au moins, elle pourrait être ajoutée au registre des défunts. Une entrevue? Eh bien. Je le regardais tristement. Puis, il poursuivait. Heureusement, il n’y avait pas de jeunes. Il me mentionnait le nom de Lexi et mes yeux s’arrondissaient. Je tombais pratiquement sur le banc où j’étais un peu plus tôt. Et c’était moi qui allait devoir annoncer la nouvelle... Je ne me sentais pas d’attaque, je me sentais même plutôt minable. Je prenais une teinte légèrement plus rosée. Sa question me passait plus haut et j’avais de longs frissons. Mon silence était inquiétant et j’avais bien peur que de ne pas répondre à sa question était une sorte de réponse. Je ne pouvais pas y croire. « Woah. » soufflais-je en baissant le regard vers le sol, mes yeux s’embuant d’eau. Je relevais le regard vers lui, tentant tant bien de mal que de le soutenir et je secouais la tête. « Elles ne vont plus. » dis-je donc d’un ton neutre. Puis, les derniers souvenirs avec Lexi me revenaient en tête. Les talons hauts, la gueule de bois, le baiser... Surtout le baiser. Je tentais de chasser tout ça de mes pensées. J’essayais de voir le positif de la situation, mais il n’y en avait aucun qui méritait d’être dit. « Je suis désolée, Concho. » lui dis-je maladroitement alors que tout me semblait si difficile d’accès maintenant. J’aurais voulu lui dire que lui allait bien et que c’était l’essentiel, mais c’était plus qu’égoïste de ma part. Je ne savais pas quoi dire, je ne savais jamais quoi dire lors des décès alors je restais silencieuse. Et je caressais sa main, heureuse néanmoins d’avoir toujours cet homme à mes côtés. « On relèvera Head Ahead, tous les deux, en leur mémoire. » lui dis-je alors d’une voix plus petite que ce que j’aurais voulu qu’elle soit.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Jeu 13 Oct 2016 - 22:13
Dès que je prononçai le prénom de Lexi, les yeux d’Ally s’écarquillèrent, et elle tomba sur sa chaise, comme si toute sa force venait de s’envoler. Comme si on venait de lui arracher la dernière once de courage qui brûlait dans son sang. Pour ne laisser place qu’au vide, qu’au désespoir, qu’à la fatalité. Je demeurai en silence, ne sachant pas quoi penser, et surtout ne voulant pas songer au pire, pendant ces longues secondes durant lesquelles Ally tentait de retrouver le contrôle. Elle releva ses yeux vers les miens, les soutenant un moment, pendant que nos deux regards s’embuaient. Elle m’annonça qu’elles n’allaient plus. Qu’elles n’étaient plus. Les lèvres d’Ally continuèrent de bouger, mais je n’entendais plus. Je détournai les yeux, ma respiration devenant de plus en plus irrégulière alors que je prenais conscience des paroles de ma petite amie. Je serrais la mâchoire mais plus rien n’empêchait les larmes de couler et ma respiration d’être secouée par les sanglots. Je portai ma main à ma bouche, me souciant bien peu du fil gênant du soluté qui se déplaça dans ma veine. La douleur était incomparable, de toute façon, avec ce deuil si soudain que je devais faire. « Fuck. » Je basculai la tête vers l’arrière, fermant les yeux et pinçant mes lèvres, continuant de pleurer. Ma main remonta à mes yeux, comme si en plus de fermer les paupières, en bloquer la lumière à l’aide de ma paume permettrait à tout le reste de disparaître aussi. Ce n’était pas aussi facile. Rien n’était jamais aussi facile. Ally s’approcha de moi et caressa ma main de ses doigts, doucement. De mon côté, je ne cessais de gémir, de sangloter, de me lamenter de douleurs internes et externes. Je n’en pouvais plus. Elle me dit, d’une douce voix, que nous allions relever Head Ahead, en leur mémoire. Non, ça rendait la chose trop vraie, trop vite. « This can’t be fucking happening … » Évidemment que ça devait arriver. Près d’un an jour pour jour après que j’aie gagné le gros lot, il fallait que le ciel me tombe sur la tête, tuant tout le monde autour de moi. Sauf moi. Juste pour bien me rappeler à quel point je ne contrôlais rien. Je rouvris les yeux, plongeant mon regard en détresse dans celui d’Ally. Je secouai lentement la tête, n’arrivant pas encore à y croire. « C’est fini, Ally. C’est fini, le centre, la danse, les jeunes … Je n’pourrai plus. » Déclarais-je, prenant conscience que sans ces gens avec qui je pouvais bâtir un avenir pour Head Ahead, sans les fonds nécessaires pour le reconstruire et surtout dans mon état physique qui ne laissait pas penser que je pourrais danser de sitôt, Head Ahead appartenait maintenant au passé. Tout comme Lexi et Ayda.
__________________________
saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Invité
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Ven 14 Oct 2016 - 0:45
Le décès d’un inconnu ne m’affectait point, celle d’une amie, une amie qui m’avait embrassé quelques jours avant son décès : ça me troublait d’autant plus. J’observais Concho comme si j’avais peur qu’il me glisse une seconde fois entre les mains. Je remarquais le soluté qui remontais. « Attention. » le grondais-je gentiment entre deux sanglots, en déplaçant son bras alors qu’il commençait à céder aux émotions de tristesse. Je me relevais doucement en me disant qu’une fois de plus, je serais forte. Ce genre d’épreuves venaient qu’à trop bien me connaître. Je déglutissais difficilement et j’avais une pensée pour Nelligan, malgré moi. Je faisais pencher la tête de Concho contre ma poitrine, de sorte que je pouvais lui caresser le dos, le bras en susurrant des ‘Shhhh’ qui se voulaient réconfortants, mais qui devaient être inutiles compte tenu de la situation. À mon commentaire, il me disait que ça ne pouvait pas arriver... J’avais une boule dans la gorge et je ne trouvais pas la force de parler davantage. Je regardais Conchobahr alors qu’il me contredisait en indiquant que tout était terminé. Je secouais la tête négativement avec difficulté. J’aurais voulu lui dire que les jeunes auraient d’autant plus besoin de lui... « Oui, tu pourras. » Il pourrait quoi? Je n’en avais aucune idée, mais c’était ça l’idée : il pouvait faire ce qu’il voulait. « On y arrivera, ensemble. » lui dis-je la vue brouillée par les larmes qui n’étaient que flots. Je tentais déjà d’assimiler les choses, de me demander par où je commencerais... J’allais l’aider à marcher, à danser même si j’étais une bien piètre danseuse. J’apprendrais de Lexi, de ses souvenirs. J’apprendrais de cette situation. Je rapprochais le verre d’eau de Concho en me disant qu’il n’en boirait pas, mais la possible déshydratation de mon copain me foutait la trouille. « Bois un peu, s’il-te-plaît. » Les minutes passaient, nos cœurs se serraient et pourtant, rien n’y faisait.
Je réalisais la situation peu à peu, je me rendais compte que je n’avais presque plus d’humanité. Je réalisais que je n’avais plus de sentiments, comme si j’en avais trop eu dans les dernières minutes. Heureusement ou malheureusement, on ne me laissait pas seule avec des mots, une préposée arrivait avec des plats pour que le patient Rosenbach arrive à manger... Je prenais rapidement le cabaret, la mettant presque à la porte. Je jetais un œil au plateau qui me donnait envie de grimacer. Je n’avais pas faim, mais la nourriture me semblait ignoble. « Ton premier repas depuis ton réveil. » C’était l’évidence. Il en avait besoin. « Tu veux que j’aille chercher quelque chose de plus... appétissant? » risquais-je en regardant toujours du coin de l’œil le menu du jour qui ne m’inspirait pas confiance.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Ven 14 Oct 2016 - 15:46
Je ne prêtais même plus attention à Ally qui se donnait corps et âme pour m’éviter de m’emmêler dans mon fil de soluté, risquant de me faire encore plus mal. Mon esprit n’était que noir, vide, incompréhension. Malgré les heures passées sous les décombres, malgré toutes ces minutes comptées, m’accrochant à chacune d’entre elles dans le seul et unique but de revoir ceux que j’aimais, ces deux journées avaient passé extrêmement vite, au fond. Avec un peu de recul. Quand on réalisait tous les dégâts qu’elles avaient laissés sur ma vie. Des cicatrices indélébiles. Des plaies qui ne se refermeraient jamais, pas complètement. C’est alors que je repris le peu de contrôle qu’il me restait, usant du peu de lucidité que j’avais, pour déclarer que ça ne servait à rien de prétendre qu’on pourrait relever Head Ahead. Il n’existait déjà plus. Je ne voulais plus qu’il existe. Quand Ally me contredit, je secouai la tête, et même quand elle m’assura que nous y arriverions ensemble. « Ce ne sera plus jamais pareil. » Et pas seulement le centre. La vie en général. Je n’aurais jamais la force ou l’égoïsme de prendre les idées qu’Ayda m’avaient donné pour le centre avant de mourir. Je n’aurais plus jamais le courage de danser les pas que Lexi avait inventés pour nous, pour les jeunes. Je ne pourrais plus jamais regarder dans les yeux ces derniers sans me rappeler tout ce que j’avais perdu.
Ally prit de nouveau le verre d’eau entre ses mains et me pria de boire un peu. J’obtempérai, bien conscient que ces nombreuses heures passées dans la poussière à me déshydrater avaient été dangereuses pour ma santé. Il fallait que je reprenne des forces, parce que moi je le pouvais encore. Au même moment où elle reposait le verre d’eau en carton sur la table de chevet à nos côtés, une infirmière rentra dans ma chambre avec un plateau de nourriture. Je n’avais rien avalé depuis plus de trente heures et, pourtant, je n’avais pas l’impression de mourir de faim. Sans doute en raison de ce soluté. Ally s’empara du plateau, donnant congé à l’infirmière sans lui demander son reste, et m’apporta le tout. Je me redressai avec difficultés, mon bras gauche étant complètement recouvert d’un plâtre et mes jambes refusant de coopérer, sous le choc encore. « Non … ça va aller. Je n’ai pas vraiment faim de toute façon, je ne mangerai pas beaucoup … » Et puis, il y avait sans doute une raison derrière cette diète infecte. Sans entrain, je m’emparai de la fourchette en plastique et commençai à jouer avec le bout de celle-ci dans la petite salade de pâtes sur le côté de l’assiette. « J’ai voulu t’appeler, pendant que j’étais en-dessous … tu sais … pris en-dessous, pendant tout ce temps … » Commençais-je. « Mais je n’ai jamais été capable d’atteindre mon téléphone. Je voulais te parler. Entendre ta voix. Te dire où j’étais. Je suis désolé de ne pas avoir pu le faire, j’n’imagine même pas ton inquiétude pendant cette journée complète … Moi j’m’inquiétais, je ne pensais qu’à toi. » Avouais-je, les yeux rivés vers le plat.
__________________________
saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Invité
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Jeu 27 Oct 2016 - 4:30
« Ce ne sera plus jamais pareil. » Rien ne serait jamais pareil, rien ne serait jamais comme avant et c’était tout. C’était comme ça. Je hochais la tête avec un petit sourire aux lèvres qui se voulait réconfortant. « Rien ne sera jamais comme avant, mais ça peut être mieux. » lui confiais-je alors que je réalisais à quel point cet homme, mon homme avait de deuils à faire. Des deuils professionnels, amicaux aussi. Et je n’étais qu’égoïsme à cette heure. Il avait tant perdu et je ne ressentais que culpabilité en tant qu’amante qui ne pouvait pas faire grand chose. Ça me désolait du plus profond de mon âme. Devant le repas, mon homme me confiait qu’il n’avait pas très faim et je grimaçais pour lui. Je n’aurais sans doute pas du tout d’appétit en étant à sa place et pourtant je me sentais atroce de lui infliger ce repas. « Tu dois tout de même reprendre des forces. » Et j’avais raison. Il commençait à jouer avec la nourriture et je prenais sur moi de ne pas la lui faire manger. Il me disait qu’il voulait m’appeler. Je hochais la tête, le regardant avec des grands yeux tristes. Je le serrais doucement contre moi. « Je suis désolée que ce soit toi qui se soit retrouvé dans cette situation. » lui confiais-je. J’aurais préféré que ce soit moi, il était un homme bon alors que je réalisais le nombre de choses horribles que j’avais fait au cours des dernières années. « Je suis contente qu’ils t’aient retrouvé et que tu ailles bien. Le reste ne m’importe peu. » lui confiais-je alors que je lisais l’inquiétude dans ses yeux. Je prenais sa main libre que je serrais doucement. « Je me disais que tu avais eu une grosse journée avec les jeunes... Mais avec le séisme, je me disais que tu avais été peut-être rejoindre Lily. » lui confiais-je en me disant qu’il était pratiquement comme la seule famille qu’il avait. Même moi, je ne m’étais pas assurée de la sécurité de Crystal ou celle d’Isaiah. Quelle belle égoïste. Je le regardais puis je réalisais. « Je t’aime, vraiment. » Comme si cette révélation me fouettait de plein visage. Et je réalisais que j’allais reconstruire moi-même Head Ahead. « As-tu une idée de combien de temps ils comptent te garder? » lui demandais-je en cherchant une feuille concernant son état quelque part.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Dim 30 Oct 2016 - 5:08
Mieux ? Pour le moment, j’en doutais. Je savais aussi fort bien que mon pessimisme était dû au choc, à l’attente, à la douleur et maintenant au deuil que je devais faire, à la fois de mon centre mais de mes amis. Les paroles d’Ally se voulaient donc certainement réconfortantes, oui, mais elles ne m’atteignaient même pas. J’étais bien trop loin, bien trop bas. Je soupirai. « J’sais pas, Ally. J’ai … j’ai pas envie d’en parler. » Pas davantage. J’avais encore le cœur bien trop lourd pour penser une seule seconde à la reconstruction de Head Ahead. Pour l’instant le centre n’était qu’un souvenir douloureux de ce qui s’était passé dans les dernières heures. Ces heures pénibles, atroces, intenses. Ces heures qui resteraient à jamais gravées dans ma mémoire, pour me rappeler à quel point je n’avais le contrôle sur rien. Une infirmière arriva avec mon plateau-repas et Ally me rendit le service de nous en débarrasser tout de suite. De l’infirmière, pas du plateau-repas – malgré que je n’avais aucunement envie d’en manger son contenu. Moi qui mangerais pourtant n’importe quoi, là, je n’avais même pas besoin d’être psychologiquement plus fort que mon estomac. « Je sais … » Dis-je en attrapant la fourchette et en tasse de droite à gauche la nourriture, sans jamais la porte à ma bouche. J’avalai toutefois sans me faire prier le petit jus de pommes qui se trouvait sur le plateau. Quand je l’eus reposé, je mis enfin des mots sur toute la culpabilité et l’effroi que je ressentais à m’imaginant à quel point Ally avait dû s’inquiéter de mon absence. Du manque de communication. Je m’en excusai et, si aux premiers abords sa réponse me conforta, je fronçai les sourcils quand elle me dit qu’elle pensait que j’avais été rejoindre Lily-Anaëlle après le séisme. « Tu n’as pas essayé de me rejoindre ? De savoir où j’étais ? » Avais-je lâché sous l’impulsion, la surprise et, un peu, la déception. Moi qui avais passé toutes ces longues heures à ne penser qu’à elle. Elle me dit qu’elle m’aimait, et même si les mots étaient doux à mon oreille, ils l’étaient un peu moins sur mon cœur des plus confus. « Moi aussi Ally … » Soufflais-je. La jeune femme me demanda alors si je savais combien de temps ils me garderaient ici sous surveillance. J’haussai les épaules. « On m’a dit quelques jours … » Dis-je à voix basse.
__________________________
saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Invité
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Sam 5 Nov 2016 - 2:06
« J’sais pas, Ally. J’ai... J’ai pas envie d’en parler. » Il avait raison. Je hochais la tête et je respectais sa volonté. À mon commentaire, il ne tardait pas à jouer avec sa nourriture et ça me froissait. J’aurais voulu prendre la fourchette et le faire manger, mais c’était trop de contrôle pour moi et pour lui. Il me questionnait concernant mon affirmation. Je hochais la tête positivement rapidement. « Évidemment que j’ai tenté de te joindre! » Ça en était presque insultant... « Les réseaux ne fonctionnaient pas réellement. » confiais-je alors, la mine triste. « C’est l’hôpital qui m’a contacté... Et je m’imaginais que tu serais avec Lily, avec quelqu’un avec qui tu serais bien, qu’il ne te serait rien arrivé. J’essayais de m’imaginer le mieux, pas le pire. » lui confiais-je alors, mes yeux s’embuaient d’eau. « Je ne l’aurais pas supporté. » lui admis-je, c’était surtout ça. Une peine immense pour un être cher, un être important. La douleur aurait été trop forte de me l’imaginer dans un hôpital, dans un piètre état. Encore pire que celui actuel. Je déglutissais difficilement et je m’approchais de lui pour le serrer doucement contre moi, pour calmer ces angoisses naissantes. Me rappeler qu’il était toujours vivant et entier. « En fait, j’suis pas d’accord pour que tu sois dans cet état. Pas maintenant, pas jamais. Et la prochaine fois, j’veux que ce soit moi qui sois à ta place. Et en premier. Et si jamais ça implique le grand départ, j’veux être la première à partir. Je refuse que ce soit toi, parce que je le supporterai pas. » lui dis-je en grande crise d’angoisse existentielle, les yeux plein d’eau. Je resserrais sa main légèrement plus fort. Quelques jours ici ça me semblait si long. J’essuyais rapidement mes larmes et j’ajoutais. « Tu feras ta convalescence chez moi, avec Gambo. » lui dis-je comme pour me rassurer, prendre soin de lui allait être une bonne chose autant pour moi que pour lui.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Ven 25 Nov 2016 - 3:59
Visiblement insultée par ma propre déception, Ally me lança qu’évidemment, elle avait tenté de me joindre. Ce n’était pourtant pas l’impression que j’avais eue de ses paroles. J’hochai la tête, la mine triste, la tête basse. Tout comme elle. Nos paroles nous blessaient l’un et l’autre. Sans doute étions-nous encore trop affectés par les événements pour y voir clair. Pour rester calme. Le séisme avait créé des tempêtes dans toutes les têtes des habitants de la ville. C’était normal. Alors même si ses propos n’avaient pas l’effet escompté, soit de me rassurer, je laissai de côté mes doutes et je laissai place à l’amour que je portais à Ally. Parce que oui, je l’aimais, et même si j’avais encore du mal à lui faire confiance et que je retournais ses propos contre elle sans même m’en apercevoir, j’avais espoir pour nous. « Je suis désolé. Je ne voulais pas en douter c’est juste que … que ces vingt-six heures ont vraiment été longues … » Sans doute plus pour moi que pour elle. C’était sans doute pour cela que je m’indignais autant du fait qu’elle n’ait pas pensé au pire, qu’elle n’ait pas pensé à ce qui m’arrivait réellement. Je n’avais eu de temps que pour ça : penser au pire. Penser à elle. La rouquine s’approcha alors de moi et me serra contre elle, comme pour chasser ce brouillard qui nous empêchait de nous comprendre. Puis, elle me déballa un discours digne du moment où le Titanic coule dans le film, même si Rose n’avait jamais prononcé ces exactes paroles à Jack. « Et tu penses que moi, je le supporterais ? Tu peux pas espérer être la première à partir, parce que c’n’est pas juste pour moi. C’est pas juste pour moi qui resterais là, sans toi. » Dis-je, les yeux plein d’eau aussi. Jamais je n’aurais pensé avoir de grands discours sur la mort à mon âge. À notre âge. Pourtant, il était vrai que la ligne était mince entre la vie et la mort, les derniers jours étaient la preuve que tout ça ne tenait qu’à un fil. « On est vivants, tous les deux, là. C’est tout ce qui compte pour le moment. J’ai pas envie de penser à ce qui nous attend, un jour. » Parce que ce jour n’était pas venu. La vie m’accordait encore du temps. Je la remercierais chaque jour pour ça. Ally affirma que je ferais ma convalescence chez elle, avec Gambo. J’étais plutôt réjoui par la proposition, parce que même si j’adorais Tahlia, Freja, Perry et la petite, je me doutais bien que ce serait Ally qui serait la plus aux petits soins. Et qui n’oublierait pas d’aller promener Gamborlim. J’hochai donc la tête. « Merci. » Je soupirai, regardant ma nourriture, daignant finalement prendre une minuscule bouchée. « Tu en veux ? » Proposais-je en poussant légèrement le petit contenant vers Ally, un mince sourire légèrement moqueur aux lèvres.
__________________________
saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Invité
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Lun 28 Nov 2016 - 19:50
« Je suis désolé. Je ne voulais pas en douter c’est juste que... que ces vingt-six heures ont vraiment été longues... » Je hochais la tête tristement. Je comprenais malgré tout ça. S’en suivait de mon emportement, de mon angoisse, du peu de dignité qui me restait. « Oui, tu le supporterais parce que t’as survécu à tout ça. Et que toi, t’es quelqu’un de bien. » que j’murmure plus pour moi que pour lui, les yeux qui s’embuent davantage. Je serrais sa main davantage en essuyant mes yeux doucement. Je hochais donc la tête avec la gorge nouée, pas capable d’ajouter ne serait-ce qu’un traitre mot. Puis, il tenait un nouveau discours, le positif. Je hochais la tête. « Merci. » « Je dois prendre ça pour un oui? » lui demandais-je avec un petit sourire. Il me pointait la nourriture et je grimaçais. Je me rappelais que je n’avais pas mangé de la journée. « Non, mais toi t’as pas le choix. Tu crois que tu me permettrais de te laisser seuls une dizaine de minutes, peut-être vingt pour aller te chercher un panier de fruits? » S’il n’en avait pas au marché, je serais allée chercher moi-même des fruits à la maison ou ailleurs. J’me débrouillerais bien. « Je pourrais aller te chercher quelques effets personnels, aussi? » Suggérais-je donc en me disant que je rapporterais Gambo avec Cinnamon par le fait même. « Et je te reviendrais tout de suite après. » Je lui glissais un baiser sur le front, bienveillant.
Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3292 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: your hand in mine (ally) Ven 16 Déc 2016 - 23:13
Comprenant mon émotivité et ma fatigue, Ally ne me tint pas rigueur quant à mes propos accusateurs et déçus. C’était tout le stress qui retombait qui parlait, tous les sentiments qui s’envolaient après avoir été trop longtemps contenus. Du moins, j’espérais que c’était bien l’unique raison de mon ressentiment. J’étais vivant. Ally était vivante. On s’aimait. C’est tout ce qui devait compter. Pourtant, la rouquine ajouta des propos qui me heurtaient d’une manière que je n’avais jamais vue venir. Elle parlait de la mort, de sa mort, de son besoin de partir en premier, avant moi, pour ne plus jamais avoir à ressentir cette peur. Ce manque. Cette détresse. « Et parce que j’suis quelqu’un de bien je mérite d’avoir le cœur brisé parce que la femme que j’aime s’en est allée avant son temps ? » Je secouai la tête. « Et puis t’es quelqu’un de bien, Ally. On est tous les deux des gens biens, c’est pour ça qu’on va bien ensemble. » Elle avait peut-être un passé à se reprocher, mais depuis qu’elle était avec moi, elle faisait les efforts nécessaires, elle changeait. Jamais je n’oserais croire que c’était moi qui faisais ressortir le bien en elle, non, je n’en pensais pas autant de moi. Toutefois, je savais que pour moi, elle s’autorisait à être celle qu’elle était réellement. Et cette femme-là était une femme bien. La preuve, elle sauta sur l’occasion de me proposer de continuer ma convalescence chez elle, où elle pourrait prendre soin de moi. « Oui. »Répondis-je alors tout simplement, pour lui offrir la clarté qu’elle désirait. Je lui souris, serrant sa main dans la mienne, de mes doigts ankylosés. Reportant mon attention sur ma nourriture, j’en proposai à la rouquine, qui grimaça à cette vue. Ouais, moi aussi. Elle me proposa d’aller me chercher un panier de fruits. « J’avoue que ça m’ouvre déjà plus l’appétit que ce truc … » Avouais-je. Elle proposa aussi d’aller me chercher des enfants personnels. Je secouai la tête. « Non, je … j’ai pas grand-chose pour passer le temps. » Je détestais la lecture et je détestais les jeux de passe-temps comme les sudokus ou autres jeux de mots et de chiffres. « Peut-être juste des produits de base pour mon hygiène … question de ne pas devenir un déchet alité. » Je ris doucement, me disant que ça devait déjà être le cas.
__________________________
saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)