| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Wish you were here - Jolfie | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Wish you were here - Jolfie Sam 8 Oct 2016 - 17:05 | |
| Il a la tête en vrac depuis plusieurs jours. La peur au ventre, l'esprit torturé, le corps mutilé de s'être trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit. Ses côtes ne lui font plus aussi mal qu'au début, mais la blessure est toujours bien présente et assez effrayante à voir. Son œil gauche est arrangé, ses cernes sont cachées par une couleur bleutée qui prouve qu'il a eu de la chance, qu'il aurait pu finir aveugle d'un coté si cette pierre avait atterri rien qu'un centimètre plus haut. Alfie ne tient plus en place. La solitude le pèse, l'ennuie, sauf qu'il n'a plus goût à faire quoi que ce soit. Sortir ne le tente pas, boire ou fumer non plus. Il est obligé de faire face à la réalité trop pesante qui l'entoure depuis ce fichu séisme. Ne supportant plus ce silence, il attrape ses clés et son porte-feuilles qu'il glisse dans la poche arrière de son jeans, claque la portière de son appartement, et descend les marches d'un pas un peu trop précipité par rapport aux strictes recommandations du médecin. Il marche sans savoir où aller, se laisse guider par ses propres pas et profite d'être dehors pour admirer l'étendue des dégâts. C'est l'enfer sur Terre, le sol est craquelé de partout et les rues sont aussi désertes que si il se trouvait en pleine ville fantôme. Il n'est pas tard, peut-être dix-huit heures à tout casser. En générale à cette heure-ci, la ville grouille de toutes ces personnes qui quittent leur boulot pour se retrouver entre amis dans un bar, ou bien qui rentrent simplement se mettre au chaud chez eux. Là, il n'y a pas pratiquement personne. Alfie hésite à faire demi-tour, pourtant il continue d'avancer jusqu'à la plage. Le bruit des vagues au loin l'apaise, calme son esprit en ébullition. Il s'arrête à la limite entre le sol et le sable, regarde d'un air distrait ce paysage qui n'a pas été touché et qui semble ne connaître que calme et légèreté, contrastant ainsi avec le reste de Bowen. Encore une fois, certainement une de trop d'ailleurs, il pense à elle. La simple vision de son visage dans ses pensées le fait serrer les poings. Elle ne peut pas être portée disparue, comme beaucoup d'autres. Elle ne peut pas n'être qu'un simple nom sur une liste trop longue, une photo dans le journal pour ne pas être oubliée. Elle est tellement plus que ça, Jordan. Il pousse un soupir et, alors qu'il s'apprête à partir en direction de la ville, une silhouette attire son attention. Sa gorge se noue quand il réalise que c'est sa silhouette. Il croit d'abord rêver, il ne peut pas imaginer qu'elle puisse si simplement se trouver là, à seulement quelques mètres de lui. Incapable de la laisser lui filer entre les doigts, Alfie s'approche de cette fille qui a bien trop longtemps été le sujet principal de ses songes. Il pose une main sur son épaule, attend qu'elle se retourne afin de vérifier que c'est bien elle même si, au fond, il est absolument certain. Le visage de Jordan lui apparaît comme un rêve, trop parfait que pour être réel. Elle est là, elle est vivante. « Naxa, » lâche-t-il sans y avoir réfléchi avant, sans même savoir pourquoi il l'appelle par son vrai prénom alors qu'il a toujours eu tendance à la nommer de ce nom qu'elle s'est elle-même attribuée. Il ne sait quoi dire d'autre, Alfie reste immobile, à la regarder sans qu'aucun autre son ne franchisse le seuil de ses lèvres. |
| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Dim 9 Oct 2016 - 2:37 | |
| Elle se laisse porter par le son des vagues se fracassant les unes sur les autres, comme s’il n’y avait que l’océan autour d’elle. La plage est le seul endroit qui n’a gardé aucune séquelle de séisme qui a touché Bowen durant son absence, ou du moins, c’est ce qu’elle laisse paraître. Elle se recueille ici, parce qu’il n’y a nulle part où elle se sente plus chez elle que lorsqu’elle est bercée du son des vagues. La place de la ville est méconnaissable et le quartier où elle vit n’a pas été épargné. Les dommages physiques, elle s’en fou royalement. Son esprit est submergé de questions, encore et encore. Une fois le pied posé à Bowen, Jordan a couru à s’époumoner, cherchant son regard parmi d’autres. Elle avait abandonné son téléphone portable parce que les dizaines de messages qu’elle lui avait envoyés étaient restés sans réponse. Elle redoutait le pire, alors qu’elle était à des kilomètres de cette petite ville dont elle s’était finalement emmourachée. À des kilomètres de celui qui hantait constamment ses pensées, jour et nuit. Jordan n’avait jamais aimé les hôpitaux, mais c’était probablement le seul endroit où elle ne s’était toujours pas rendue. C’était probablement aussi le seul endroit où elle pouvait espérer le trouver en vie. Même si ce voyage lui avait fait le plus grand bien, même s’il avait été nécessaire et qu’elle n’en gardait que du positif, Jordan ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir d’avoir été absente durant ces nombreux jours où elle ignorait ce qu’il avait pu vivre. Elle aurait dû sentir que quelque chose allait se passer, que ce n’était pas le bon moment pour partir. CJ et elle avaient toute la vie devant eux pour voyager, de toute façon. C’est ce qu’elle se disait, pour se convaincre que s’il était blessé, ou que s’il était arrivé pire, ce serait en partie sa faute. Si elle avait été là, tout ne se serait pas passé de la même façon. Une culpabilité injustifiée et qui ne faisait aucun sens, mais impossible pour elle de raisonner autrement. Elle était envahie par un million d’émotions sur lesquelles elle ne pouvait pas mettre de mot. Elle ressentait un vide que lui seul pouvait combler. Elle resterait encore quelques minutes, quelques minutes de plus à apprécier le silence, le calme plat, ces sons de la nature lui rappelant qu’ils étaient si petits face à tout ce monde les entourant. Quelques minutes, puis Jordan se dirigerait à reculons à l’hôpital. Elle s’efforce de ne penser à rien, de chasser les images d’horreur qu’elle se crée, si préoccupée à ne penser à rien que cela prend de longues secondes avant qu’elle ne sente la main qui s’était doucement posée sur son épaule. Elle ne sursaute pas, son cerveau étant beaucoup trop occupé pour envoyer un tel signal à son corps. Jordan se retourne tranquillement. Son cœur semble arrêter de battre, c’est violent. Son regard retrouve finalement le sien et il ne prononce que ces quatre lettres qui forment son prénom anglais. «Alfie!» lance-t-elle d’un seul coup, comme si c’était le seul mot qu’elle pourrait prononcer. Elle se jette sur lui et le serre dans ses bras, si fort qu’elle semble paralysée. Paralysée par la peur, le stress qui redescend enfin. Il est là, devant elle, contre elle. Il est vivant. Les larmes lui montent aux yeux et elle ignore pourquoi. Elle déteste pleurer, encore plus devant des gens, mais elle se refuse d’essuyer ces larmes qui coursent sur ses joues, refuse de le lâcher de peur qu’il ne soit pas réel.
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| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Mar 11 Oct 2016 - 21:04 | |
| Elle est vivante bordel, elle respire. Elle n'a pas été écrasée sous un amas de débris, n'a pas fini par étouffer à cause de la fumée, ne s'est pas vidée de son sang à cause d'un trauma crânien. D'un coup, tous les scénarios catastrophes qu'il s'était inventé pour il ne sait quelle raison partent en fumé l'un après l'autre. Il la regarde, se fige, et il ne peut penser à rien d'autre qu'à elle devant lui, en vie. D'un coté, il lui en veut presque pour cette frayeur qu'elle a fait naître et grandir en lui chaque jour qui passait. Et puis, Alfie réalise la bêtise de ses propres pensées. Elle n'est pas à lui, elle ne lui appartient pas. Elle est libre, il n'est rien pour elle alors qu'elle, elle a fini par représenter tellement pour lui. Il le réalise pour la deuxième fois, alors qu'il aurait pu la perdre, encore. Sauf que cette fois, il n'était pas à ses cotés pour vérifier qu'elle allait bien. Il était sans nouvelle, dans le brouillard avec, pour seule compagnie un tas de souvenirs trop nets et l'angoisse de ne plus jamais la revoir. Pourquoi elle et pas une autre ? Pourquoi a-t-il tant de mal à se détacher de Jordan ? Il a longtemps perdu son temps à tourner ces questions dans son esprit embrouillé sauf qu'aujourd'hui, il n'a plus envie de ses les poser. Il veut agir, mettre les interrogations de coté et profiter du fait d'être vivant, d'être avec elle. Elle le prend dans ses bras et, tout naturellement, il l'entoure des siens. Son odeur le rassure et efface immédiatement le peu de rancœur qu'il a pu avoir pendant quelques brèves secondes. Là, il ne pense plus. Il se contente d'être soulagé, heureux, et il enfouit son visage dans sa nuque avant de se reculer pour pouvoir la regarder. Nerveusement, Alfie se met à rire avant de secouer la tête de gauche à droite. « Écoute, je... » Il inspire, puis expire plus longtemps. « Je ne sais pas si c'est le stress qui me fait dire ça, ou la pierre que j'ai reçue sur la tête pendant ce foutu tremblement. » Il plante son regard dans celui de Jordan. « Je veux plus te laisser partir. Je veux plus être dans le vide, à ne pas savoir si t'es encore vivante ou pas. Je tiens à toi, et tu vas peut-être trouver ça ridicule et prendre la fuite mais fallait que ça sorte. Sache que ça ne changera pas, que tu sois Jordan ou Naxa. » Il soupire à nouveau, comme si dire ces quelques mots avaient suffi à puiser dans ce qu'il lui reste de force. Pour la première fois, Alfie est nerveux. Il ne regrette pas ses mots, sauf qu'il aimerait partir pour ne pas avoir à entendre la réponse de Jordan. À la place, il reste planté là, devant elle, à tenir sa main sans même s'en rendre compte. Inconsciemment, il n'a plus envie de la lâcher. Il veut retrouver la chaleur de ce corps, et pouvoir en profiter jusqu'à ce que le monde ne finisse par s'écrouler autour d'eux. |
| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Ven 14 Oct 2016 - 7:00 | |
| Quelques jours seulement les avaient séparés, quelques jours où bien des choses s'étaient passées. Un voyage qu'elle n'oublierait jamais, un temps précieux partagé avec son ami aventureux et du temps passé pour penser à elle. C'est une chose qu'on lui reprochait pourtant souvent de faire, de ne penser qu'à elle. Or, durant ces quelques jours à des kilomètres de Bowen, ce n'avait pu qu'être bénéfique pour l'Anglaise. Et durant ce temps, où elle en avait profité pour se reconstruire, c'est Bowen qui s'était écroulé. Elle pouvait se souvenir du moment où, à la radio, et plus tard à la télévision locale, ils avaient annoncé le tremblement de terre qui s'était déroulé ici, alors qu'elle était bien loin. Ils en étaient aux derniers miles de leur voyage, et pourtant, Jordan fût prise d'un sentiment étrange, un sentiment d'urgence, une envie de revenir maintenant. Bien trop de choses la rattachaient maintenant à cette petite ville australienne. Alfie en faisait partie. Jordan était restée quelques jours de plus, avant qu'ils ne reprennent l'avion en direction de la maison. Elle avait pensé à lui, tellement de fois, bien plus qu'elle n'avait pensé à sa propre personne depuis qu'elle avait su. Où était-il? Que faisait-il? Était-il blessé? Elle fronçait les sourcils chaque fois que cela lui traversait l'esprit. Alfie était constamment au centre de ses pensées depuis cette dernière nuit qu'ils avaient partagée, cette nuit qui avait bouclé une soirée bien particulière. Cette nuit qu'elle pouvait revoir, chaque fois qu'elle fermait les yeux. Ses mains contre son corps, ses lèvres sur les siennes, leurs corps enlaçés, ne faisant qu'un. Elle retrouvait un confort presque similaire, au beau milieu de la plage, entre ses bras. Elle se sent toute petite, bien loin d'être la lionne féroce qu'elle a joué tellement longtemps, un peu partout sur le globe. Et lorsqu'il se recule, pour retrouver son visage, Jordan garde ses mains derrière le dos d'Alfie, nouant ses doigts les uns aux autres, préservant ainsi une certaine proximité entre eux, un contact. Ses iris retrouvent les siens et elle le regarde. Elle regarde ses traits, l'ecchymose qui ne se faisait point subtile autour de son oeil. Elle ne l'avait pas remarquée avant maintenant, ce devait être un résultat du séisme. Le sourcil arqué, elle ne détacha pas ses yeux de son visage, lorsqu'Alfie brisa finalement le silence par un rire nerveux. «Écoute, je...» Un coin de ses lèvres s'étira, alors qu'elle l'écoutait poursuivre. «Je ne sais pas si c'est le stress qui me fait dire ça, ou la pierre que j'ai reçue sur la tête pendant ce foutu tremblement.» Le demi-sourire qui s'était formé au coin de ses lèvres disparaît, laissant toute la place à l'interrogation qu'il créait chez elle. Ses mains glissèrent dans son dos avant de retrouver leur place initiale, le long de son propre corps. Et là, Alfie la regarde. Son regard est mystérieux, brillant malgré les évènements, intriguant, mais sérieux. Un regard qui l'hypnotise carrément. «Je veux plus te laisser partir. Je veux plus être dans le vide, à ne pas savoir si t'es encore vivante ou pas. Je tiens à toi, et tu vas peut-être trouver ça ridicule et prendre la fuite mais fallait que ça sorte. Sache que ça ne changera pas, que tu sois Jordan ou Naxa.» Dans sa main s'était doucement glissée celle d'Alfie. Jordan pouvait sentir son coeur battre chamade dans sa poitrine, comme s'il était bien trop à l'étroit. Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement, comme elles avaient le réflexe de faire lorsque la jeune femme tentait de comprendre, ou de réfléchir. Les sourcils froncés, elle baissa ensuite la tête, fixant ses pieds qu'elle remuait dans le sable. Jordan ne savait pas trop ce que représentaient de telles paroles, ni ce qu'elles signifiaient vraiment. Elles ne se comparaient à rien qu'elle ne connaissait déjà, et c'était bien loin de ce qu'elle aurait pu imaginer dire elle-même. Ce n'est pas qu'elle ne le pensait pas, ou qu'elle ne le ressentait pas, mais plutôt que Jordan ne pouvait mettre de mot sur son ressenti, c'était bien trop difficile. La jeune femme se retrouvait en terrain inconnu, c'était d'un côté épeurant, mais de l'autre, elle avait l'impression qu'elle ne vivait à présent que pour tout ce mystère entourant leur relation. Elle releva le menton, inspirant profondément à son tour. «Je veux être dans le vide avec toi, j'ai besoin d'être déstabilisée, pour me sentir vivante.» Ça ne faisait de sens pour personne sauf elle, c'était clair dans son esprit. Une routine, un quotidien fade, ça ne pouvait pas être le genre de vie qu'elle vivait. Jordan avait besoin de bouger, de repousser ses limites, de se tester. Elle avait besoin d'adrénaline pour se sentir vivante, pour rattraper le temps perdu entre les quatre murs du château qui lui servait de maison, enfant. «Ça me fout les jetons, carrément...» La blonde soupira, un peu de découragement, d'exaspération, envers elle. Elle ne fuirait pas, cette fois-ci. Elle était prête, elle s'engageait au moins à essayer. Jordan posa ses mains contre la mâchoire d'Alfie, tirant son visage vers le sien, l'embrassant tendrement. Elle relâcha ses lèvres, appuyant son front contre le sien. «C'est pas...» Elle tournait légèrement la tête de gauche à droite, cherchant ses mots. «C'est pas ridicule, Alfie.» Elle tenait aussi à lui, mais c'était difficile de l'exprimer. De reconnaître et d'assumer qu'elle ressentait plus que du désir envers quelqu'un, plus qu'une envie passagère. «J'suis nulle, désolée», dit-elle en riant nerveusement, rangeant ses mains dans les poches arrières de son jeans. Jordan avait l'impression d'être une gamine alors qu'Alfie, lui, arrivait à lui sortir ces belles phrases, qui faisaient plein de sens et que n'importe quelle fille aurait craqué pour. Déjà que son rythme cardiaque frôlait l'hyperactivité, pour elle c'était déjà bien assez d'émotion. Elle se retrouvait confrontée à son orgueil. Comme si soudainement, se sentir appréciée était menaçant. Comme si le fait d'entendre qu'on tenait à elle était un test, elle demeurait ambivalante et elle en devait une part à ses géniteurs. Si Jordan avait tenté de travailler sur elle-même durant ces quelques jours en Tasmanie, elle avait encore bien du chemin à faire. Pour Alfie, pour elle, elle le ferait.
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| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Lun 17 Oct 2016 - 17:42 | |
| Durant ces quelques jours de cataclysme, Alfie s'est senti prendre dix ans. Il a dû agir pour lui, pour Nevaeh, pour sauver sa propre vie et celle de sa meilleure amie. Il l'a vue cassée, brisée, malheureuse d'être seule en ne sachant qu'à peine bouger. Et lui, plutôt que de l'aider en étant à ses cotés à chaque minute qui s'est écoulée, il ne pouvait s'empêcher de sombrer dans ses égoïstes pensées. Un vide immense a remplacé l'intérieur de son ventre, l'angoisse lui a tenu les tripes, le stress a tiraillé les traits de son visage. Sans pour autant avoir l'impression d'être mort, il s'est senti moins vivant. Il s'est rendu compte que la vie n'était pas jolie, qu'elle était même loin de se limiter à cette petite bulle d'insouciance qu'il s'était créée. Il a réalisé qu'autour de lui, le monde souffre. Qu'il n'est capable de rien, qu'il ne l'a d'ailleurs jamais été. Et puis, il a réalisé qu'il s'était trop attaché à elle. Quelque chose qu'il ne voulait pas, qu'il a repoussé sans même s'en rendre compte. Un sentiment qui a grandi en lui, lentement, sans faire de bruit. L'impression de ne jamais avoir assez, de vouloir encore et toujours plus. Plus de temps, plus de contact, plus d'elle et de sa personne. Il a ouvert les yeux face à ce qui l'aveuglait, face à ce qu'il ne voulait pas voir parce que pour lui, l'idée était tout bonnement impossible. Alfie, s'accrocher à Jordan comme un chewing-gum à la semelle d'une chaussure. Son silence a été l'élément déclencheur final, le dernier d'une longue liste. Il lui a noué la gorge, l'a fait se remémorer ces soirées passés avec elle, ces moments où ils n'étaient que deux et que le monde leur appartenait. Il s'est rappelé son rire, son regard, chaque trait de son visage. Il regardait Nev se morfondre, et il ne pouvait penser à autre chose qu'à Jordan. Elle, encore et toujours. Elle au réveil, elle avant de se coucher. Il s'en était épris, malgré toutes les barrières imaginaires qu'ils avaient passé si longtemps à placer entre eux. Pour la première fois depuis des jours entiers, Alfie se sent soulagé. Presque heureux, même. Il est bien, contre elle. À pouvoir à nouveau sentir son odeur, toucher sa peau, admirer la beauté de son visage. Il se sent ridicule, d'apprécié à ce point ce spectacle qu'il a déjà vu et revu. Elle a beau l'avoir lâché, lui continue de parler sans mettre le moindre filtre à ses paroles. Il ne sait pas si il devrait se montrer aussi sincère avec elle, mais il a l'impression que les événements passés lui donnent tous les droits. Quand elle baisse la tête, il se permet de regarder en l'air et d'inspirer afin d'à nouveau remplir ses poumons vides. Il se sent déstabilisé, totalement à nu devant elle, un parfait idiot qu'il ne reconnait même pas. Le son de sa voix le fait la regarder à nouveau et, même si il n'est pas vraiment certain du sens de ses paroles, il a l'impression qu'elles ne résonnent pas de manière aussi négative que ce qu'il craignait. Il aimerait arrêter le temps. Se délecter de cet instant, de ses retrouvailles avec Jordan, de ce jour où il s'est montré à elle comme il ne l'a jamais fait devant qui que ce soit. Il voudrait imprimer cette image dans sa mémoire et ne plus jamais l'oublier. Sa main serre doucement la sienne, comme pour l'encourager à continuer. Elle lui dit avoir peur, ce qui le fait rire nerveusement. Nerveux, lui. « T'es pas la seule, » glisse-t-il avant qu'elle ne reprenne la parole, attirant à nouveau toute son attention alors qu'il se mordille légèrement la lèvre. Elle ne le trouve pas ridicule, et ça le soulage plus que ça ne le devrait. Il ne sait pas depuis quand il s'intéresse à l'image qu'elle peu bien avoir de lui, ni même depuis quand il donnerait tout rien que pour lui tirer un sourire comme celui qu'elle vient d'avoir. Sincère, différent de d'habitude. Si beau. « Si tu es nulle, alors on l'est tous les deux. » Il sourit un peu plus devant son rire à elle. Comme pour lui prouver la sincérité de ses paroles, la main d'Alfie lâche celle de Jordan avec de venir se poser dans le creux de son cou. Il s'approche, doucement, et vient poser ses lèvres contre celles de Naxa. Il l'embrasse pendant plusieurs secondes, glisse sans s'en rendre compte son autre main contre sa hanche, savoure chaque instant passé avec elle, loin de tout ce carnage, loin de la réalité. Il finit par se reculer et plonge son regard dans le sien avant de baisser les yeux vers le sol. « On est pas obligés de mettre des mots sur ça, sur nous. On a qu'à continuer à vivre, à avancer sans se demander ce que tout ça signifie réellement. » Parce qu'au final, même lui ne sait pas ce que ça veut dire. Tout ce dont il est certain, c'est qu'il ne veut pas la perdre encore une fois. |
| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Jeu 3 Nov 2016 - 21:28 | |
| Un rire nerveux s'échappa d'entre ses lèvres, ramenant son regard à lui. Alfie avait peur, lui aussi. Ce n'était pas un sentiment de peur comparable à tous les autres, non. C'était de l'interrogation, de l'appréhension, de la crainte. Un mélange de tout cela qui tourbillonnait en elle. Ce n'était pas mauvais, c'était peut-être même bien. Comme toutes ces aventures qu'ils avaient partagées. Leur relation n'avait jamais eu rien de sain, pourtant, elle avait su les satisfaire tous les deux. Ils s'étaient engagés dans un jeu qui leur avait plu, un temps. Et ils avaient eu envie de plus, ils avaient eu besoin de plus. Jordan se sent un peu soulagée de savoir qu'il partage les mêmes appréhensions qu'elle, qu'elle n'est pas seule à avoir l'impression d'être devant le néant et pourtant, ils se retrouvaient devant une infinité de possibilités. Il ne suffisait que d'en saisir une. «Si tu es nulle, alors on l'est tous les deux.» Son rire s'estompe doucement au son de sa voix. Elle serait toujours nulle quand il serait question de sentiments, d'émotions. Elle qui savait à peine les reconnaître n'en était pas au point d'arriver à les gérer, d'autant plus qu'elle seule composait une réelle tornade dans son coeur et dans sa tête. Les mains du jeune homme reprenennt contact avec sa peau, d'abord dans son cou puis l'autre prenant le chemin de sa hanche. Leurs lèvres se rencontrent une seconde fois, cette fois, c'est un baiser initié par Alfie. Comme si à son tour, il tentait de lui transmettre un message. L'une des mains de Jordan se porte à son propre cou, glissant ses doigts contre ceux d'Alfie pour qu'il ne les retire plus jamais. Et quand ce dernier rompt le contact entre eux, Jordan braque son regard dans le sien. Un regard doux, dont il s'échappe pour fixer le sol. «On est pas obligés de mettre des mots sur ça, sur nous. On a qu'à continuer à vivre, à avancer sans se demander ce que tout ça signifie réellement.» La jeune femme fronce les sourcils face au fait qu'Alfie fuit son regard, alors qu'il lui expose une telle proposition. Sur nous. Une frisson parcourt son corps en entier et il n'était pas provoqué par la brise de la mer qui dansait autour d'eux. C'est lui qui lui provoquait une telle sensation, Jordan ne s'y habituerait jamais. Elle ne chercherait pas à mettre d'étiquette sur leur relation, elle ne perderait pas son temps à vouloir en trouver la signification, à se prendre la tête comme tous ces couples à la con le faisaient. Ils étaient plus que tout ça, de toute façon. Ils étaient Alfie et Jordan, une montagne russe où les feux d'artifices et les plus grosses tempêtes ne s'éteindraient probablement jamais. Jordan prit sa main dans la sienne et le regarda sans un son, lui souriant simplement. Ils n'étaient obligés à rien, absolument rien. Elle l'entraîna avec lui, poursuivant sa marche le long de la plage. Elle ne ressentait pas le besoin d'éterniser cette conversation, elle n'avait pas besoin de réponse sinon que celles qu'elle ressentait. Elles valaient plus que des mots. De sa main libre, Jordan replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, ses pupilles fixant l'horizon. «Qu'est-ce qu'il s'est passé durant... durant le séisme?» La jeune femme serra la main d'Alfie dans la sienne tout en prononçant ces mots. Elle avait pu voir les dégats en ville, sans compter la blessure qu'il portait à l'oeil. Même si tout cela était à présent derrière eux, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un sentiment comparable à de l'inquiétude, comme s'il risquait toujours quelque chose, alors qu'il était bien là, à ses côtés. |
| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Dim 13 Nov 2016 - 13:56 | |
| C'est compliqué, il est compliqué. Alfie a toujours agi comme si le monde lui appartenait, comme si tout était si simple, à porté de main, comme si rien ne l’atteignait jamais. Et pourtant, derrière ce bonheur simplet, il a toujours été trop complexe. À sans cesse se cacher de la réalité, à ne jamais vraiment montrer qui il est. Et surtout, à passer ses émotions, ses sentiments, tout sous silence. Sa vie est un bordel, ça l'a toujours été. Même cette relation étrange qu'il entretient avec Jordan, elle a toujours été bancale. Au final, ça lui correspond si bien ce genre de situation sans aucun sens. Il n'a jamais été capable de construire quoi que ce soit de vraiment sérieux, de faire quelque chose de sa vie pour lequel il pourrait être fier. Il a toujours agi pour lui au final, et ça même sa soeur le lui a fait comprendre quand elle l'a traité d'égoïste. Il la regarde lui sourire, tout d'un coup effrayé par l'idée de lui faire du mal. Peut-on vraiment faire du mal à une fille comme elle ? Évidemment, crétin. Elle a un cœur, un putain de cœur qui bat et qui saigne. Il pourrait tout foutre en l'air, il pourrait un jour la perdre sans même s'en rendre compte. Et pour la première fois, cette idée l'interpelle et l'effraie. Il ne veut pas la perdre, pas encore. Pas elle, plus qu'une autre. Il voudrait la tenir dans ses bras, ne pas la voir partir, jurer sans promettre. Parce qu'au fond, Alfie ne sait pas si il pourrait appliquer ce qu'il est censé dire. Il n'est pas même capable de parler, trop abruti que pour oser ouvrir son coeur. Encore. Ça ne lui ressemble pas tout ça, ces mièvreries. Ce n'est pas lui. Et pourtant, ça ne lui déplaît pas. Qu'est-ce qui m'arrive bordel ? Il la suit dans sa marche, laisse sa main se glisser dans celle de Jordan sans la serrer plus. Il se contente de laisser faire les choses, et écoute sa question en levant les yeux vers l'horizon. Les souvenirs de ce jour-là sont encore très nets dans ses souvenirs, il ne lui faut pas beaucoup d'effort pour se les remémorer. « C'était bizarre, » dit-il, marquant ensuite une courte pause avant de reprendre. « Avec Nev, on se foutait de la gueule de ceux qui croyaient en la fin du monde. On les regardait s'arracher les cheveux, on riait de ceux qui devenaient soudainement des fanatiques du bon dieu. Et puis, le sol s'est mis à trembler. La ville s'écroulait autour de nous, les immeubles tombaient sur les gens, il y avait du sang partout et des... morts. » Il baisse les yeux, fixe le sol. « Je suis tombé et on me marchait dessus. Je voyais tous ces gens autour de moi, ceux que je connaissais et pour qui je pouvais juste rien faire à part... les regarder. C'était la merde. » Il aimerait dire qu'au final, il est ravi qu'elle n'aie pas été là. Qu'il est content de la savoir vivante, pas traumatisée comme beaucoup d'entre eux. Sauf qu'il se tait, il se pince les lèvres et continue de fixer le vide. |
| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Mer 14 Déc 2016 - 2:38 | |
| Ils ne se marieraient jamais, ils ne fonderaient probablement jamais de famille ensemble et ils ne seraient sûrement pas de ces couples qu'on jalouse. Alfie et Jordan ne seraient rien de tout ça, mais ils seraient bien d'autres choses. Elle n'avait jamais rêvé au prince charmant, néanmoins, Alfie était débarqué au coeur de sa vie et avait su s'y faire une place, sans même qu'elle ne s'en rende compte. À vrai dire, Jordan n'avait pas même songé à ce que le brun prenne une si grande importance à ses yeux. Ce qu'il se passait entre eux était indescriptible, comme deux électrons libres qui contre toute attente, étaient attirés l'un à l'autre. C'était inexplicable, inattendu. Ils n'auraient rien d'un conte de fée, mais leurs soirées pizza à regarder des vidéos débiles entre deux bières sauraient satisfaire l'Anglaise au moins un temps. Jordan ne s'accrochait jamais au futur. Un univers incertain, tellement loin et pourtant si proche, elle avait apprit à ne vivre qu'au moment présent. Et son présent, elle le désirait aujourd'hui aux côtés d'Alfie, demain était un autre jour. Hier était derrière eux, mais Jordan savait qu'Alfie, tout comme l'entièreté des habitants de sa nouvelle ville, n'était pas prêt d'oublier la catastrophe qui avait eu lieue ici, alors qu'elle profitait de la vie ailleurs. Silencieuse, Jordan écoutait le jeune homme décrire ce qu'il s'était passé ce jour-là. «Et puis, le sol s'est mis à trembler. La ville s'écroulait autour de nous, les immeubles tombaient sur les gens, il y avait du sang partout et des... morts.» Il était difficile pour elle de s'imaginer le décor atroce qu'ils avaient dû affronter, c'était irréel. Jordan avait vu les dégâts, elle avait pu constater l'état du centre-ville et de ses lieux habituels, mais elle ne pouvait concrètement voir la scène en action, ni les gens qui y avaient laissé leur vie. Un frisson parcoura son corps, sans qu'elle ne puisse réellement comprendre le lien. «Je suis tombé et on me marchait dessus. Je voyais tous ces gens autour de moi, ceux que je connaissais et pour qui je pouvais juste rien faire à part... les regarder. C'était la merde.» Leurs regards étaient tous deux vides, Jordan manquant de mot face à un Alfie encore ébranlé par le tremblement de terre. Et si elle n'était pas partie? Si CJ n'avait pu booker leur petite escapade, s'ils avaient encore une fois remis leur voyage à plus tard? Elle ignorait où se serait-elle trouvée à ce moment, elle ignorait si elle aurait préféré être ici, malgré le séisme, qu'ailleurs, en sécurité, loin d'Alfie, sans savoir comment il allait ou pire, s'il était même encore en vie. Jordan mordilla sa lèvres inférieure. «C'est...» Elle fronça les sourcils, poursuivant. «Nev va bien? Et toi?» Elle détourna son regard vers Alfie l'instant d'une seconde, s'échappant du sien rapidement. Jordan ne savait pas où se positionner, elle jonglait inconsciemment avec un mélange d'émotions à l'intérieur d'elle. La jeune femme s'était inquiétée pour lui, et même s'il était à présent bien là, tout près, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il aurait pu s'éteindre, disparaître sans prévenir, sans le vouloir. Son coeur se serra dans sa poitrine.
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| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Jeu 15 Déc 2016 - 15:08 | |
| C'est étrange. Il repense à ces horreurs qu'il a vécues, à ce qu'il pourrait facilement comparer à une sorte de mini fin du monde au vu de tous ces événements qui se sont déroulés en seulement quelques heures. Et pourtant, Alfie ne peut s'empêcher de se sentir bien là, avec Jordan. C'est assez fou même, surtout venant de lui, mais ces quelques jours où elle n'était plus à sa disposition quand il la désirait lui ont faits comprendre que sans elle, sa vie serait monotone. Il n'a plus envie de jouer, ou du moins plus de la même manière qu'avant. Contre toute attente, Alfie aura fini par s'attacher à une fille aussi compliquée que sa propre personne. Il lui parle du séisme avec le regard lointain, sans arriver à se concentrer totalement sur ses propres paroles. En réalité, il n'a pas vraiment envie de se rappeler tout ça. C'est terminé, elle comme lui sont hors de danger, et tout ce qu'il aimerait, c'est de pouvoir profiter d'un peu de temps à eux hors de tout ça. Loin des drames, loin des fêtes d'anniversaires ou autres catastrophes qui arrivent toujours à se mettre en travers de leur chemin. Même si il ne sait pas où toute cette histoire finira par les mener, Alfie n'en a pas grand chose à faire et il se sent prêt à foncer tête baisser dans ce futur sûrement peu stable qui les attend. Pendant les secondes secondes qui séparent ses mots à ceux qu'elles prononcent, il la regarde elle, puis leurs mains jointes. Il se sent léger Alfie, comme si il ne faisait qu'assister à un film de loin, ou bien qu'il était simplement en train de rêver toute cette scène. Non, c'est bien réel. Il sent la chaleur de la paume de sa main contre la sienne, il entend sa voix, remarque chaque détail de son visage trop nettement pour que tout ça ne soit qu'une simple création de son esprit. Il détourne à nouveau son attention vers l'horizon. « Oui ça va, elle se remet. Et moi... » Il sourit. « Moi ça va toujours. » Rares sont les fois où Alfie n'a pas ce petit sourire en coin qui le caractérise tant. N'ayant pas envie de s'éterniser sur ce sujet de malheur, il fait un pas en avant pour ensuite se tourner vers elle, marchant à reculons sans se soucier de si il pourrait percuter quelqu'un. « J'ai pas trop envie de parler de ça maintenant, ni même de ton voyage. Non pas que ça ne m'intéresse pas, je serais ravi de t'écouter m'en parler un de ces jours, ou ce soir. » Tout en parlant, il glisse sa main libre vers la sienne. « Mais je veux qu'on en profite toi et moi. Qu'on sorte, qu'on aie manger, ou même qu'on se fasse une baignade nocturne peu importe j'en ai pas la moindre idée. Mais tout ce que je sais Jordan, c'est que je veux être avec toi. » Il la regarde d'un air presque trop sérieux, ses yeux plantés dans les siens en attente de sa réponse. Son sourire en coin ne tarde pas à réapparaître. « Ou on va chez toi, chez moi, Netflix and chill. » Il hausse un sourcil alors que son sourire s'agrandit. |
| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Mer 28 Déc 2016 - 2:16 | |
| « Moi ça va toujours. » C’est ce qu’elle voulait entendre, parce que physiquement, elle pouvait bien voir qu’il avait tous ses membres et que ceux-ci ne semblaient pas trop endommagés, mais Jordan se doutait bien qu’à l’intérieur, Alfie avait dû passer par une montagnes de choses. Elle ignorait elle-même comment elle aurait vécu le séisme, si elle avait été présente. Son sourire était réconfortant, Jordan ne put s’empêcher de lui sourire en retour. Il allait bien et ils étaient vraiment là, tous les deux. C’est probablement tout ce qui lui importait à ce moment. Le jeune homme prit un pas d’avance sur elle et se positionnait face à sa personne maîtrisant à merveille la marche à reculons. « J'ai pas trop envie de parler de ça maintenant, ni même de ton voyage. Non pas que ça ne m'intéresse pas, je serais ravi de t'écouter m'en parler un de ces jours, ou ce soir. » Un sourire en coin, Jordan rit doucement. « Je comprends », souffle-t-elle simplement alors que leurs doigts, encore libre d’emprise, se nouent les uns aux autres. « Mais je veux qu'on en profite toi et moi. Qu'on sorte, qu'on ait manger, ou même qu'on se fasse une baignade nocturne peu importe j'en ai pas la moindre idée. Mais tout ce que je sais Jordan, c'est que je veux être avec toi. » Ses iris plongées dans les siennes, Jordan était prise d’une étrange sensation, écoutant les mots d’Alfie se précédé les uns les autres. Comme des papillons dans l’estomac. Des papillons qui battaient des ailes, comme si c’était la dernière fois, comme si c’était la première fois. Elle aimait l’inconnu, elle avait toujours été fortement attirée par l’inconnu, mais cette fois, cela lui faisait plutôt peur. Malgré tout, entre le son des vagues et le regard sérieux d’Alfie, elle ne se savait pas seule. Elle savait qu’il était là, qu’il voulait y rester et pour la première fois, sûrement, elle n’avait pas envie de partir, ni de s’enfuir pour ne plus jamais revenir. « Ou on va chez toi, chez moi, Netflix and chill. » Son sourcil s’arque à son tour, ses lèvres laissant place à un sourire. Et si parfois tout lui semblait bien compliqué depuis qu’elle avait rencontré l’Espagnol, aujourd’hui c’était pourtant si simple. « J’ai envie de te répondre toutes ces réponses», dit-elle en laissant échapper un rire. L’Anglaise était nerveuse, peut-être. «Je dirais pas non à une pizza, et des bières », dit-elle en reprenant les rennes de leur marche, attirant à son tour Alfie vers elle d’un pas à reculons. Leurs retrouvailles avaient finit par créer un creux dans son estomac, ou peut-être retrouvait-elle finalement l'appétit. « Chez toi », poursuit-elle, le regard amusé. Parce qu'ils s'étaient beaucoup trop souvent retrouvés chez elle, dans le confort et surtout, l'intimité de sa grande maison où elle vivait seule. Dans sa solitude, loin du monde. Aujourd'hui, le monde ne lui faisait plus peur, plus autant.
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| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Ven 30 Déc 2016 - 14:19 | |
| Toujours est un grand mot. Il a, comme n'importe qui d'autre, déjà eu des faiblesses qui ont à plusieurs reprises laissé ses démons prendre le dessus. Alfie n'est pas toujours cet homme au sourire en coin, au regard pétillant, ou aux remarques parfois déplacées. Elle-même en a déjà fait les frais, il a ce caractère parfois trop explosif qui, bien souvent, lui a attiré plus d'ennuis qu'il n'en aurait voulu. Sauf que là, il n'a aucune raison pour se laisser envahir encore et encore par des sentiments de tristesse, de peur, par des remords, ou encore tout ce par quoi il est passé durant cette période post-séisme. Alors il sourit. Il tente d'oublier, il pousse tout dans un coin de sa tête et espère qu'un jour ou l'autre, tout ça finira par disparaître. Il veut profiter d'elle, de la vie, des périodes de fête qui se rapprochent. Il veut rire avec elle, discuter avec elle, faire l'amour avec elle, et peut-être se prendre à nouveau la tête avec elle, qui sait. Mais finir par oublier, encore, et ne plus lui tourner le dos comme il l'a autrefois trop souvent fait. Alors peut-être que oui, c'est effrayant pour lui comme pour elle. Peut-être qu'ils n'y arriveront pas, ou que ce sera bien plus compliqué que ce qu'il s'imagine. Sauf que pour une fois, peut-être même pour la toute première fois de sa vie, Alfie n'a plus envie de reculer. Il ne sait pas si c'est le séisme qui le fait penser comme ça, ou le retour de Jordan, ou tout simplement un mélange des deux. Mais aujourd'hui, il est conscient de ce qu'il ressent pour elle, et du plaisir qu'il a à se trouver en sa compagnie. Sa proposition la fait sourire, ce qui le fait se sentir presque fier. « Très bon choix, » commente-t-il en appuyant ses paroles d'un hochement bref de la tête. « Tu sais, je pense que c'est pas une si mauvaise chose que tu te sois éloignée de tes parents. L'ancienne Naxa m'aurait certainement demandé un resto quatre étoiles avec champagnes et tout le bazar à la place de la pizza, et ça je suis pas certain que j'aurais pu te l'offrir. » Il esquisse une moue dubitative, sourcils arqués, un air innocent qui a rapidement remplacé l'angoisse qui se lisait sur son visage un peu plus tôt. Chez lui dit-elle, et Alfie se met à espérer que ses deux colocataires ne soient pas à l'appartement. Nevaeh doit sûrement être avec CJ histoire de rattraper le temps perdu, mais Grace ? Aucune idée. Il la laisse prendre les devants, se laissant tirer sans montrer de résistance. Sur cette plage, Alfie se sent léger. Il n'a plus l'impression d'être pris dans un tourment de questions, il ne se demande plus ce qui est correct de faire, ou ce qu'il devrait garder pour lui. Il profite du moment, de ce sourire qui étirent les lèvres de Jordan, de la beauté qu'elle possède quand elle semble être heureuse. Et surtout, de cette chance qui leur a été laissée d'être tous les deux en vie. |
| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Mer 4 Jan 2017 - 4:31 | |
| Ils n'avaient pas partagé un réel moment ensemble depuis la dernière fois, depuis cette nuit où ils s'étaient bombardés, où ils s'étaient présentés sous leur profil le plus vulnérable. Des instants que Jordan avait regretté, puis accepté. Et même si cette nuit s'était terminée par un matin enlaçés, nus sous les minces draps que couvraient le lit du jeune homme, ils en avaient retenu quelque chose. Alfie apparaissait comme un besoin dans sa vie, et c'est probablement ce qui était le plus frustrant à reconnaître, pour Jordan. Quand il n'est pas là, c'est son regard qu'elle cherche. Pour l'allumer, pour le faire sourire. Juste pour savoir qu'il est là. Ses géniteurs se moqueraient bien d'elle, s'ils la voyaient aller. Son frère se foutrerait sûrement de sa gueule et elle ne leur répondrait que par une absence de parole. Ce silence qu'elle a toujours merveilleusement bien maîtrisé. Ce silence qui savait rendre les gens mal à l'aise et qui, plus d'une fois, avait sans doute eu cet effet sur Alfie. Pourtant, c'est par le silence que Jordan, Naxa, arrivait parfois le mieux à communiquer. Elle était ébahie par la capacité du jeune homme de s'exprimer, même si cela ne lui semblait pas toujours facile, il trouvait les mots. Les mots qu'elle avait besoin d'entendre, ceux qu'elle ne savait trouver elle-même et qui, de par son silence, se retrouvaient par moment à être reflétés autrement. Cette fois, Jordan avait accrochée aux propositions d'Alfie, approuvant l'idée de se retrouver chez lui, à regarder des films et à boire avec modération, jusqu'à ce qu'ils s'emparent de la nuit. Il avait hoché la tête, qualifiant son choix positivement. «Tu sais, je pense que c'est pas une si mauvaise chose que tu te sois éloignée de tes parents. L'ancienne Naxa m'aurait certainement demandé un resto quatre étoiles avec champagnes et tout le bazar à la place de la pizza, et ça je suis pas certain que j'aurais pu te l'offrir.» Alfie n'avait pas tort, même qu'il était très bien placé pour comprendre. Ils avaient grandit à peu près dans le même mode de vie, dans cette même classe sociale à laquelle les deux jeunes gens n'adhéraient pas, c'est bien ce qui la fit rire doucement. «Ne va pas croire que je ne suis pas un peu fancy, tout de même», répondit Jordan de son accent anglais, haussant un sourcil pour jouer le jeu. «Ce sera une pizza au caviar et la bière la plus chère en ville!» finit-elle, un sourire dessiné sur ses lèvres. Il n'était pas faux de croire que Naxa aimait les belles choses, qu'elle aimait se faire remarquer et qu'on parle d'elle, mais ce qui ressortait encore plus était que Jordan, elle, apprenait peu à peu que la vie n'était pas toujours d'or et d'argent, et qu'une bière fraîche autour d'une pizza, en bonne compagnie, valait beaucoup plus qu'une flûte de champagne de la meilleure cuvée. Le vent frais dansant dans ses cheveux, Jordan poursuit sa route côté à côté avec Alfie, jusqu'à sa résidence. Ils parlèrent de tout, mais surtout de rien, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent devant le logement. Jordan gravit les quelques marches d'escaliers puis ouvrit la porte, sans même toquer. Il n'y avait aucun signe de présence féminine dans l'appartement, ce qui signifiait qu'ils auraient au moins un peu de temps à eux seul. La jeune femme retira ses chaussures et revint auprès d'Alfie, qui s'était dirigé vers la cuisine. Derrière lui, la jeune femme déposa sa main sur son épaule, la faisant valser lentement le long de son bras, avant de glisser ses doigts entre les siens. La blonde se hissa sur la pointe de pieds, quelques quinze centimètres les distinguant, puis posa son menton sur son épaule. Ses lèvres se frayèrent un chemin sur la peau de son cou, y déposant un doux baiser. Elle n'avait aucun mot pour s'exprimer, à cet instant, sinon que de s'exprimer physiquement. Tout en douceur.
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| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Dim 8 Jan 2017 - 20:08 | |
| Et pourtant, rares sont les fois où Alfie a été capable de se sortir lui-même ou quelqu'un d'autre d'une situation désagréable à l'aide de seulement quelques mots. Il a toujours été un beau parleur, doué quand il s'agit de faire remonter les qualités d'une fille à la surface, ou les siennes, implicitement. Mais quand il s'agit d'être sérieux, il en devient presque maladroit. Il est incapable de manipuler qui que ce soit comme en sont capables bien des hommes, il n'arrive même pas à trouver les mots suffisants à remonter le moral d'un ami dans le besoin. Tout ce à quoi il arrive, c'est être sincère, franc, grande gueule. Et encore, trop rares ont été les fois où Alfie a été jusqu'à ouvrir son coeur à quelqu'un, étaler ses émotions quitte à s'en rendre totalement vulnérable. Et pourtant l'y voilà, devant l'impossible, devant l’inattendu. Un type différent de celui que tout le monde connait, dont lui-même. Un Alfie qui parle, et qui n'a pas peur de perdre toute crédibilité devant elle, Jordan. Il a peut-être l'air confiant, à plaisanter et discuter avec elle comme si cette barrière qui le protégeait et qu'il avait mis du temps à créer n'était pas en train de petit à petit tomber en morceaux. Et pourtant, étrangement, il flippe. Pas de foncer en plein dans l'inconnu, pas même de ne pas être certain de ce qu'il veut, mais plutôt de ne plus être capable de trouver les mots justes. Il a toujours agi en se fichant de savoir si il reverra ou non la fille qu'il emballe, mais jamais il n'a eu à parler à une fille qu'il veut voir rester. Sa remarque le fait rire. « Une pizza barbecue et quelques bières du supermarché, je note. » Lui s'est au contraire beaucoup trop détaché de son milieu d'origine pour réussir à apprécier les belles choses. Un plateau d'argent suffit à lui rappeler ses parents, et il préfère autant se contenter d'un hamburger plutôt que d'un restaurant cinq étoiles. Et pourtant, si Jordan le lui demandait un soir, il est pratiquement certain qu'il serait incapable de le lui refuser. Ils finirent par arriver chez lui, Alfie la suivant de près. Il la laisse ouvrir la porte et découvre l'appartement vide. Tant mieux, il a cru comprendre que Nevaeh ne tient pas particulièrement l'Anglaise dans son coeur, et il ne voudrait pas avoir à expliquer à Grace la venue de Jordan chez eux. Il se dirige vers la cuisine, ouvre la porte du frigo à la recherche des fameuses bières, mais sent la main de son invitée glisser de son épaule à son bras, le faisant stopper tout mouvement. Alors que sa main est posée sur le plan de travail, la sienne à elle vient entre-mêler leurs doigts et provoque dans le corps d'Alfie une soudaine vague de chaleur mélangeant le bien-être d'être avec elle, et l'envie qu'ils soient encore plus proches. Alors qu'elle embrasse son cou, il sent un frisson le parcourir et ressert un peu plus l'étreinte de ses doigts autour des siens. Il finit par se tourner dans sa direction, lève sa main libre en direction de son visage et glisse ses doigts contre sa joue avec douceur en écartant quelques mèches de ses cheveux. « Seuls, toi et moi, dans un immeuble où les voisins sont trop âgés pour nous entendre. » Il arque un sourcil, sourire un coin, et sa main quitte sa joue pour venir appuyer dans le creux de son dos. |
| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Ven 13 Jan 2017 - 21:27 | |
| Elle ne lui exigerait jamais la lune et les étoiles, peut-être parce qu'ils ne seraient jamais ce qu'on qualifie de vrai couple. Elle ne lui demanderait pas l'or alors que l'argent plaqué serait bien assez. Elle n'aurait pas besoin d'acheter son amour, elle ne reproduirait jamais le modèle que lui avaient offert ses géniteurs. Alfie, à lui seul, était bien plus que ce qu'elle pouvait penser vouloir un jour. Elle qui n'avait jamais cru en l'amour et qui, pourtant, se retrouvait aux côtés d'un homme avec cette même vision, à s'inquiéter pour lui lorsqu'il ne donne pas de nouvelle, à penser à lui lorsqu'il n'est pas là, à ne pas vouloir le voir partir le matin venu. Ses lèvres embrassent son cou et Jordan peut ressentir le frisson qui transperce le corps du jeune homme, ses lèvres s'étirant en un sourire en coin. Alfie se retourne sur lui-même, leurs regards se retrouvant, la main chaude du jeune homme glissant sur sa joue. Jordan laisse délicatement sa joue s'appuyer contre sa main, fermant les paupières une fraction de seconde. «Seuls, toi et moi, dans un immeuble où les voisins sont trop âgés pour nous entendre.» La jeune femme lui sourit en retour, alors qu'elle sent la main d'Alfie se poser contre le bas de son dos. Jordan glisse ses bras sous les siens, posant ses mains contre ses omoplates, ses lèvres pincées en un sourire, le regard amusé. Ses doigts glissent doucement le long de son dos, portant attention à y faire glisser tendrement le bout de ses ongles dans l'unique but de lui procurer un nouveau frisson, jusqu'à atteindre ses hanches. Du bout des pieds, Jordan emprisonna les lèvres d'Alfie entre les siennes, glissant ses mains dans les poches arrières du jeans du brun. L'Anglaise avait beau être à l'autre bout du monde, à des milliers de kilomètres de ce qu'elle avait longtemps appelé chez elle, à présent, c'était avec Alfie qu'elle se sentait chez elle. Jordan abandonna ses lèvres l'instant de prononcer quelques mots: «J'espère que tes voisins auront oublié de mettre leurs appareils auditifs...» Cela faisait des jours, des semaines qu'ils ne s'étaient pas vus, qu'ils n'avaient pas partagé un bout de leur vie ensemble le désir qu'elle ressentait pour Alfie montait doucement, mais sûrement, en elle.
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| | | Invité | Sujet: Re: Wish you were here - Jolfie Sam 21 Jan 2017 - 21:09 | |
| Quant-à lui, il ne peut se résoudre à lui offrir un avenir certain, parfait, sans craquelure. Parce qu'au final, comment pourrait-il prévoir quelque chose pour deux, alors qu'il n'est déjà pas capable de le faire pour lui même ? Alfie a toujours été dans le brouillard, préférant être aveugle devant son futur plutôt que de voir la vérité en face, et découvrir qu'il est destiné à finir bon à rien comme le lui ont si souvent répété ses charmants parents. Et pourtant, en cet instant, il ne se sent plus effrayé à l'idée de regarder en avant. Il se plaît à imaginer Jordan rire encore de ses stupides blagues, à se dire que demain, elle ne sera pas partie. Ses doigts qui parcourent lentement son dos le font frissonner de plaisir. Il laisse son regard se perdre dans le sien, son torse se soulevant lentement à mesure qu'il prend une inspiration qu'il retient un court instant. Elle l'embrasse d'un baiser qu'il ne tarde pas lui rendre avec envie. Ce qu'elle lui dit suffit à le faire rire bien que, au final, il se fiche totalement de l'avis que peuvent avoir ses voisins. Sur le moment, il ne pense qu'à elle. Il a l'impression de la redécouvrir, de discerner des détails chez elle dont il n'avait autrefois pas connaissances et qui lui plaisent d'autant plus. C'est dingue, tout ce que cette fille arrive à lui faire ressentir en une seule journée. L'angoisse de ne plus la voir, le soulagement de la retrouver, le désir de la récupérer. Il la veut. Pas que ce soir, pas seulement pour quelques heures où leurs corps ne feront qu'un, et où la raison s'effacera pour laisser place à un simple partage de corps sans signification. Non, il veut plus que ça. Il la veut pour lui, jour comme nuit, il veut la connaître jusqu'à l'overdose et s'y attacher jusqu'à se détester. Les mots ayant déjà fait leur travail, Alfie sent qu'il n'est plus réellement nécessaire de parler. Il laisse ses mains parcourir son corps, reconnaître chaque parcelle de sa peau, se laisse envoûter par son odeur jusqu'à ce qu'elle finisse par s'encrer dans ses souvenirs, et qu'il ne sente plus que ça durant les prochains jours. Rapidement, il retrouve ses lèvres et la soulève sur le plan de travail avant de glisser une main le long de sa jambe, l'autre toujours enfouie dans ses cheveux au niveau de son cou. Malgré les nombreuses fois où Alfie s'est retrouvé dans ce genre de situation avec une fille, elle est la première avec qui il ressent quelque chose de tout à fait différent. Ce n'est pas qu'une envie purement physique, c'est une étrange sensation qui lui broie l'abdomen et lui donne envie de sourire de manière totalement incontrôlée. De l'affection. Peut-être un peu bancale, maladroite et même totalement nouvelle pour lui, mais de l'affection qu'il n'est plus prêt à vouloir effacer. |
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