(#23) promise me that you'll love me watch me as i fade -r.

Tu profitais de la Tasmanie, de ce moment avec Jordan, tu devais dire qu'il vous avait pas mal rapproché. vous aviz pu retrouvé votre complicité d'antan, ce qui faisait de vous des complices. Vous profitiez de chaque moment dans le parc animalier, partageant tous vos repas, toutes vos découvertes et même votre chambre à l'auberge. Ce n'était pas tant dérangeant, tu avais déjà partagé bien plus avec elle, alors tu n'y voyais aucun problème. Et elle était heureuse. Tu connaissais son amour pour les animaux, tu avais su viser dans le mille. Ce que tu n'avais pas prévu c'était les appels manqués de Nevaeh, les messages remplis de panique parce que la ville avait été secoué par un séisme. Quatre jours étaient passé depuis la catastrophe et tu posais enfin le pied à Bowen. Le premier endroit où tu allais sans réfléchir plus d'une seconde était chez Nevaeh. Tu avais besoin de la voir, de la serrer contre toi, de passer du temps avec elle. De l'écouter, si jamais elle avait besoin de parler. Tu frappais à la porte, sonnant à plusieurs reprises, tu étais impatient, pressé qu'elle ouvre a porte. Tu espérais aussi qu'elle soit là, et non dehors. Et aussi ne pas avoir affaire à Alfie. Il aurait pu te faire une remarque et tu n'avais pas vraiment besoin d'entendre que tu aurais dû être là, toi aussi. Lorsqu'elle ouvrit la porte, tu esquissais un sourire, faisant attention à ne pas la serrer trop fort, elle t'avait prévenu pour son épaules et ses côtes. Et même si c'était en voie de guérison, tu ne voulais pas lui faire mal. « Je suis rentré aussi vite que j'ai pu ! » déclarais-tu, te sentant malgré tout coupable. Pourquoi avait-il fallu que tu choisisses ce moment là ? Tu ne pouvais pas prévoir la catastrophe, mais tu aurais dû être à côté d'elle dans cette épreuve. « Tu vas tu bien ? Tout le monde va tu bien ? » demandais-tu doucement, attrapant sa main, essayant d'avoir un contact avec elle, bien qu'elle semblait un peu plus fermé à tout ça. « Je suis désolé d'être parti, si j'avais su.. » Tu pensais qu'elle t'en voulais d'être parti, tu n'arrêtais pas de t'excuser, mais ça ne semblait pas l'atteindre. Tu ne comprenais pas trop ce qui se passait, plissant doucement les yeux, essayant de comprendre les choses. « Nev, parle-moi ! » soufflais-tu doucement. « Qu'est-ce qui se passe ? » Ton regard était de plus en plus inquiet. Tu avais bien vu qu'il y avait quelque chose qui la dérangeait au point d'être tactile avec toi, comme si tu avais commis une faute, mais tu ne voyais pas où. Tu l'avais prévenu de ton départ, tu avais pris l'avion aussi vite que tu avais pu. Certes, ça faisait quelques jours, mais il y avait eu des tempêtes à Sydney empêchant tout vol ou tout voyage en bateau. Tu avais été contraint d'attendre, de te faire du soucis. D'autant plus qu'après le séisme, elle s'était faite assez silencieuse.

Elle était partie se poser sur le canapé et tu l'avais regardé s'y installer lentement, mais grimacer tout de même parce que la douleur devait être présente. Une chose contre laquelle tu ne pouvais rien. Par contre ta connerie, tu aurais pu la travailler. Ta question était idiote. Elle n'allait pas bien. Personne n'irait bien, pas après une telle catastrophe Pourtant, tu étais choqué qu'elle ose te dire que tu ne voulais pas d'une copine à moitié cassée. Tu voudrais de Neveah même s'il lui restait que la tête. « Nev.. Il n'y avait ni avion, ni bateau à cause des tempêtes à Sydney, je n'avais aucun moyen de rentrer plus vite... » Tu avais essayé. Tout essayé, demander à tous les marins du port, voir pour apprêter un avion privé mais rien à faire. On t'avait toujours répondu que les conditions climatiques étaient trop dangereuses pour le moment, qu'il fallait attendre. Alors tu avais attendu, à contre-coeur. Et si tu avais pu, tu serais rentré à la nage, mais tu n'aurais pas survécu plus deux heures dans l'eau. « C'est ce que tu crois ? Tu crois qu'une fois que j'ai appris pour ici, j'ai continué de m'amuser comme si de rien ? » demandais-tu un peu plus froidement cette fois-ci. Tu n'en revenais pas de ce qu'elle pouvait te dire. Il n'y avait plus d'amusement après tout ça. « Tu crois que j'aurais pas préféré être auprès de toi plutôt que d'être coincé en Tasmanie ? » demandais-tu toujours aussi froidement. Ton regard avait changé, toi qui avait de la compassion pour elle, tu avais un peu de rancune. Elle était en colère, tu pouvais le comprendre, mais étais-tu vraiment l'objet de sa colère ? Ça tu en étais moins certain. Mais tu ne lui laissais pas le temps de te répondre, reprenant la parole. « C'était l'enfer pour moi aussi. Pas autant que toi, parce que t'es blessée mais ça m'tue de pas avoir été là. » Tu t'en voulais d'avoir été absent. Tu aurais au moins dû attendre le jour de la prédiction à la con. Pourtant, tu t'étais moqué de ça, refusant d'attendre quelques jours supplémentaires pour partir avec Jordan. Toi qui avait déjà mis du temps à l'organiser, tu avais ressenti le besoin de le faire au plus vite, pour elle, mais aussi pour toi. Ça allait faire déjà faire six mois que tu avais remis le pied en ville. Souvent, tu étais sur le départ, prêt à aller vers une nouvelle destination, mais là tu n'avais pas prévu de partir parce qu'il y avait Nevaeh, que tu l'aimais et que tu voulais construire quelque chose avec elle. Alors le voyage, c'était comme une petite escapade, pour pouvoir passer à nouveau six mois avec elle, en pensant que la prochaine fois, c'est avec elle que tu partirais une semaine. « Tout ce que je peux te dire c'est que je suis désolé parce que j'ai pas de machine à remonter le temps, ni de boule de cristal.  » Tu haussais doucement les épaules, radoucissant le ton de ta voix. Tu ne devais pas être dur avec elle parce qu'elle t'en voulait. Tu y avais pensé, mais tu n'avais pas été prêt à l'entendre. Tu finis par poser ta main sur la sienne, tentant d'esquisser un léger sourire. « Mais je suis là maintenant, à condition que tu veuilles de moi. » ajoutais-tu pour finir.  

Tu avais pu dire tout ce que tu avais à dire sans qu'elle te coupe la parole. Peut-être que vos précédentes conversations avaient permis de lui faire comprendre qu'elle ne pouvait pas te couper, tout comme tu ne la coupais pas. Pourtant cette fois-ci, ça allait loin. Lorsqu'elle avait parlé de changement, de ton incapacité à être fidèle, tu devais admettre que tu ne comprenais pas de quoi elle pouvait bien parler mais tu n'en montrais rien. Aucun mot ne sortait de ta bouche, tu ramener ta main à toi après qu'elle l'ait poussé sans rien montrer sur ton visage. Tu étais impassible. Tu avais voulu montrer tes émotions, lui faire comprendre ce que tu ressentais et tu te retrouvais avec un téléphone ouvert sur le blog des Writers et une petite amie qui s'en aller dans la cuisine. Tu attrapais le téléphone pour te concentrer sur les quelques lignes. Forcément, il fallait que la rumeur implique Jordan. Tu étais bien content de ne pas avoir croisé la route d'Alfie parce que tu te serais sûrement fait agressé sans même comprendre ce qu'il se passait.Mais au moins tu étais fixé sur les choses. Une rumeur et la voilà qui partait au quart de tour. « Ok je vois. » déclarais-tu simplement en te levant à ton tour pour la rejoindre dans la cuisine. Tu croisais les bras, restant à une distance raisonnable d'elle. Honnêtement, elle te prenait de court, tu ne pensais pas avoir un tel accueil. « Si c'était vrai, il advient quoi de nous ? » demandais-tu simplement. C'était jouer avec le feu, risquer de l'embrouiller mais de toute façon qu'avais-tu à perdre puisqu'elle semblait penser que tout ce qui était écrit était vrai. Dans cette optique là, elle avait déjà prit la décision de tout arrêter sans même te laisser vraiment le bénéfice du doute.

Tu l'avais ta réponse. Tu n'était pas certain de ce que ça pouvait vouloir dire mais au moins, ça avait le mérite d'être clair. Si tu la trompais, tu pouvais faire une croix sur elle. Mais pas besoin de l'entendre de sa bouche, ça toi-même tu le savais. Tu étais peut-être con, peut-être lâche par moment en fuyant tes sentiments mais tu n'étais pas infidèle. Ça non. « Parce que tu crois que c'est vraiment une question ? » demandais-tu en haussant à nouveau le ton, parlant plus sèchement, plus froidement. Tu étais blessé, qu'elle ne te fasse pas confiance, c'était une chose que tu avais du mal à accepter. Pourtant, tu avais le sentiment que tout roulait bien entre vous avant ton départ, alors qu'est-ce qui avait pu changer ? Surtout qu'elle n'était pas du genre à se laisser prendre au jeu des idiots de cette ville d'habitude. « Si t'es pas capable de me faire confiance alors autant que ça s'arrête là. » Le dire à voix haute te fit mal. Tu ne voulais pas que ça s'arrête, tu t'investissais beaucoup trop dans cette relation pour que tout se termine ainsi, pourtant, sans confiance, vous ne pourriez pas aller bien loin. « Je t'ai demandé à mariage Nevaeh, ça m'a coûté de venir te trouver un soir pour te dire tout ce que je ressentais et toi tu t'arrêtes à une rumeur ? » Tu essayais de comprendre, tu essayais vraiment de trouver une raison, quelque chose qui aurait pu lui laisser un doute, mais tu avais jouer franc jeu, tu avais toujours été réglo avec elle et ceux depuis le début, alors pourquoi tu lui mentirais maintenant franchement ? « Tu crois vraiment que j'ai quitté la ville une semaine pour aller m'envoyer Jordan ? » demandais-tu sans la quitter du regard. tes mots devaient avoir un impact parce qu'elle semblait moins en colère que l'instant d'avant. Tu l'avais vu serrer son verre, pensant qu'il finirait sur ton visage, alors que là, c'était limite s'il n'allait pas tomber par terre. « Qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ? Pourquoi t'as aussi peu confiance en moi ? » demandais-tu une dernière fois en faisant un pas vers elle.

A l'entendre, tu avais l'impression d'être un monstre. Tu avais fui quelques femmes parce que tu ne t'attachais pas et que tu avais bien vu qu'elles si, mais là c'était différent. Là c'était presque toi qui lui courait après, toi qui cherchait à faire que tout fonctionne. Alors qu'elle, elle cherchait presque une excuse pour te faire partir, comme si ça pouvait arranger les choses. « Et j'ai promis de ne pas fuir, j'ai promis de te parler si j'avais peur, si j'avais un problème ou un doute. » Tu fronçais les sourcils, essayant de te souvenir des derniers jours, histoire de voir si tu avais pas fait ou dit une chose qui aurait pu lui mettre le doute, pourtant toi tu ne voyais rien de tout ça. C'était un ciel bleu dégagé de tout nuage qu'il avait entre vous avant ton départ. Alors pourquoi était-ce une tempête à ton retour ? « Je ne t'ai rien dit alors c'est que tout va bien. Je suis bien avec toi, j'ai pas envie de m'en aller. J'en ai clairement pas envie ! » Tu le répétais une nouvelle fois mais à voix basse, dans un murmure espérant qu'elle le comprendrait vraiment. « J'ai réagi de manière stupide, mais ça m'a blessé que tu puisses vraiment croire que je t'ai trompé.. » Tu admettais ton erreur et tu décidais de t'arrêtais là aussi parce que ça ne servait à rien de jouer au plus con, tu risquais de la fâcher et tu n'avais pas envie de ça. Tu étais là pour être avec elle, pour passer du temps avec elle pour pour vous chamailler sur une rumeur. Il fallait parfois savoir mettre sa personne de côté et c'est ce que tu faisais. « Je t'aime aussi Nev et j'ai pas prévu de partir, ou pas sans toi alors ! » Tu esquissais un faible sourire, tu avais des projets, des engagements ici, tu te voyais mal reprendre ta vie de nomade. Tu en avais pas mal profité pendant ces sept dernières années, il était tant pour toi de te poser, de construire une vie. « Allez, viens-là, tête de mule ! » Tu tendais les bras pour qu'elle vienne se glisser contre toi, histoire d'avoir enfin un vrai câlin, un vrai contact, quelque chose de plus concret qu'au début de cette conversation. « Alfie et tes frères s'en sortent comment ? » demandais-tu, soudainement inquiet pour tous les personnes que tu connaissais ici. Il faudrait que tu prennes des nouvelles de Lou, de Théia aussi. Tu espérais que toutes les personnes que tu connaissais ou aimais dans cette ville étaient en sécurité à présent.

Elle s'était glissé contre toi, hésitant tout de même un instant avant de le faire, comme si elle avait eu peur que tu t'en ailles à la dernière seconde, pourtant, tu étais là. Tu avais promis de ne pas partir et tu n'allais pas le faire. Tu la serrais doucement contre toi, prenant soin de faire attention à ne pas trop appuyer sur son bras ou même sur ses côtés. « Tu es juste jalouse, ou un peu parano. Mais je te promets que tu n'as pas de soucis à te faire ! » De ce côté là, elle pouvait dormir sur ses deux oreilles. Tu n'étais pas du genre à aller voir ailleurs, alors que tu avais quelqu'un dans ta vie. Déjà que c'était une réelle étape pour toi d'avoir quelqu'un dans ta vie, d'exprimer tes sentiments. Ça te coûtait de le dire parce que ce n'était pas des mots en l'air. Tout ça avait une réelle signification pour toi, c'était de l'engagement et tu ne pouvais pas t'engager dans un truc à moins de ne pas être certain de ce que tu voulais. Présentement, c'est elle que tu voulais, depuis que tu l'avais revu il y a quelques mois de ça, tu n'avais cessé de penser à elle, de te souvenir du passé, de comment les choses paraissaient plus simples quand vous n'aviez que quinze ans. « Je ne l'ai pas oublié, dès que tu seras guérie, tu choisiras la destination et on organisera ça ! Nos premières vacances en amoureux, ça en jette non ? » demandais-tu en rigolant. Tu la fixais, imaginant déjà le lieu qu'elle pourrait choisir, peut-être un lieu que tu aurais déjà visité, mais au moins ça te donnerait une bonne excuse pour étaler ta culture, lui montrer ce qu'il y avait à montrer, lui cuisiner les spécialités que tu avais pu goûter ou alors peut-être découvrir un endroit encore jamais connu au bataillon si vous restiez en Australie, puisque à part Bowen et un bout de la Tasmanie, tu ne connaissais pas grand chose. Peut-être Sydney et l'opéra. « C'était plus fort que tout, je suis content de savoir qu'il s'en sort bien. » Tu n'aurais peut-être pas été aussi affecté qu'elle s'il avait été blessé, mais tu n'aurais pas non plus été indifférent. Tu savais à quel point il comptait pour elle, tu comprenais bien l'importance qu'il avait dans sa vie puisqu'il était son meilleur ami, son colocataire. Alors forcément, s'il avait été blessé gravement, tu te serais fait un peu de soucis. D'ailleurs, tu te devais de le remercier, c'est lui qui avait été là pour elle, pour la sortir de là et faire en sorte qu'elle n'ait que les côtes de touchées. « Avec mes colocs c'est pas l'amour fou donc j'ai pas eu de nouvelles et pour Lou, pareil, silence radio et ça m'inquiète de plus en plus .. » Mais ce n'était pas la seule qui t’inquiétait, il y avait aussi Théia, tu connaissais son problème de santé, tu n'avais pas encore eu de ses nouvelles et tu te demandais si tout allait bien pour elle. Peut-être que tu prendrais le temps de faire le tour des hôpitaux. Et puis il y avait Sara aussi. C'était comme si le monde avait arrêté de tourner, comme si la communication par téléphone n'existait plus. Tu ne savais pas comment t'y prendre pour les contacter rapidement et t'assurer que tout allait bien dans leurs vies.

Elle t'aimait et ton cœur manquait un battement. Tu avais un sourire niais qui naissait sur ton visage, tu devais avoir l'air d'un idiot, mais un idiot heureux. Elle s'exclamait sur ta réponse, cherchant sûrement déjà des idées. Elle trouverait bien une destination, pour ça tu n'étais pas inquiet, mais tu tenais à lui rappeler qu'elle devait avant tout penser à elle, à son bien-être. « Pour le moment il faut te concentrer sur ta convalescence ! » En la voyant se hisser sur la pointe des pieds, tu pris la décision de plisser tes jambes afin que tes lèvres puissent rejoindre plus rapidement les siennes. C'était un baiser doux, un simple geste tendre qui voulait dire que les choses étaient enfin passées entre vous. Ce genre de baiser t'avait manqué pendant ta semaine loin d'elle. Tu n'en avais pas eu trop conscience jusqu'à présent, mais ne pas l'avoir contre toi pendant ces quelques jours t'avait fait réaliser l'importance de tes sentiments, la place qu'elle occupait dans ton cœur. Si tu l'avais perdue à cause de cette dispute, tu aurais sûrement fait tout ce qu'il fallait pour la récupérer parce que tu imaginais difficilement ta vie sans elle à présent. Tu avais l'impression d'être un cliché, d'être le genre d'amoureux transit et bisounours mais c'était aussi la première fois que tu étais amoureux en une dizaines d'années. Après quoi elle t’entraînait dans le canapé, sûrement fatiguée d'être debout et tu la suivais, l'enlaçant de ton bras. « Je l'espère aussi ! » Tu ne voulais pas voir de façon négative. Tu ne voulais pas commencer à paniquer, l'adage disait bien : pas de nouvelles, bonne nouvelle. Et puis tu venais juste de poser un pied à Bowen, tu allais passer la journée avec Nevaeh parce que c'était là qu'était ta place, mais aux premières lueurs du soleil demain, tu ferais le tour de Bowen, tu irais voir Lennox et tout ceux que tu connaissais, tu allais mobiliser tes forces pour prendre la peine de t'inquiéter pour les personnes que tu aimais. Pendant ce temps, Nev avait relevé son regard vers toi, prenant la parole se lançant dans ce qui semblait être un monologue. Tu ne quittais pas son regard, attendant qu'elle vienne à bout de ce qu'elle voulait dire, tu te doutais bien qu'elle allait te confier le problème de Woody et tu ne voulais pas la presser si jamais ça mettait un peu de temps à sortir. Il était important pour toi qu'elle se sente en sécurité, qu'elle se sente libre de tout te dire sans que tu lui arraches les vers du nez. Ce n'était pas une relation saine sinon. « Oh Nev.. Je.. Je suis désolé.. » C'était un sacré choc pour toi aussi. Tu n'avais pas eu l'occasion de parler à Woody, ni même de le rencontrer. Pour le moment tu préférais rester encore un peu loin de sa famille, le temps que votre relation se consolide, comme ça tu pourrais peut-être échapper aux menaces si tu venais à lui briser le cœur. Mais tu n'imaginais pas un seul instant qu'il puisse être malade et encore moins de la sclérose en plaques. Tu n'étais pas un expert dans le domaine, mais tu savais que ce n'était pas une maladie facile puisqu'elle pouvait entraîner la mort. Cette pensée te donnait froid dans le dos, parce que tout ce qu'ils leur restaient c'était d'attendre que la maladie s'aggrave ou prier pour que ça se stabilise à un moment pas trop critique. « Il voulait juste te protéger, il devait penser que c'était son combat à lui seul et pas le vôtre. » Tu comprenais assez bien Woody pour le coup, tu aurais été du genre à faire la même chose, à prendre le même chemin et commettre une erreur. Tu avais plus ou moins fait pareil en gardant le secret pour ta famille, sauf qu'en plus de ça, tu avais pris le large, tu t'étais éloigné de tout ce qui avait pu compter un jour pour toi. Au moins, il était encore là pour elle, tu n'avais pas l'impression qu'ils s'étaient éloignés.

Tu aurais aimé qu'elle t'en parle plus tôt, tu aurais aimé être la personne dont elle avait besoin pour ne pas se sentir seule, mais ça aurait été une étape presque aussi importante que le mariage pour vous deux. Et puis tu connaissais au moins une partie de ses colocataires, tu savais qu'elle avait des amis qui vivaient pas trop loin et quant à toi, tu pouvais venir autant que ça te chantait. Bon pas trop non plus parce que tu ne voulais pas donner l'impression d'être un squatteur, mais c'était plus facile pour vous de vous voir ici, que chez toi. Il y avait trop de monde et surtout il y avait Aino, elle pourrait essayer de foutre la merde entre vous et cette dispute avait été suffisante, tu n'en voulais pas d'une autre avant des années, quand il faudrait se mettre d'accord sur le prénom de l'enfant par exemple. Sûrement idyllique comme vision, mais tu n'étais pas du genre à râler pour une maison en bordel vu que ton côté maniaque ferait qu'elle serait toujours en état, tu serais en charge des repas et des courses et tu n'étais pas possessif et jaloux. Sauf envers Alfie au début mais même ça, c'était passé. « Je suis content qu'Alfie soit là pour veiller sur toi alors. » Tu écoutais chacun de ses mots, hochant la tête lorsqu'elle parlait de ne rien lui refuser. Tu comprenais la démarche, elle était dans une position délicate, elle devait avoir peur de le froisser en refusant, mais elle se faisait du mauvais sang en pensant qu'il pourrait arriver quelque chose. C'était un cercle assez vicieux et assez malsain surtout. Elle triturait tes doigts, les enlaçant, les délaçant, elle montrait une certaine anxiété à mesure qu'elle en parlait et malgré que tu comprennes la chose, tu ne pouvais pas y faire grand chose. « Nev, je sais que c'est pas ce que tu veux entendre, mais c'est une maladie difficile, la mort sera sans doute au rendez-vous. Mais tu veux vraiment que vos instants ensembles soient sous le signe de la peur et de l'angoisse ? Je ne connais pas Woody, mais si pour le moment il est heureux, soit heureuse avec lui, il ne faut pas voir que le négatif. » Tu te doutais bien qu'elle allait s'emporter, sûrement s'enerver contre toi de dire une chose pareil mais tu essayais juste d'être plus réaliste qu'elle sur la situation. Elle n'avait aucune contrôle dessus, elle n'en aurait jamais alors vivre dans l'angoisse que tout puisse arriver du jour au lendemain alors qu'en six ans elle n'avait jamais vu la différence, c'était peut-être pour ça aussi qu'ils étaient restés silencieux sur ça. Pour ne pas qu'elle se mette à paniquer à chaque instant qu'elle pensera ou sera avec Woody. Il ne devait pas vouloir être materné. « Ce n'est pas une nouvelle facile à encaisser, la preuve, tu ne sais pas comment l'appréhender. » Le déni était souvent la solution la plus facile. Tu avais longtemps été dans le déni à l'annonce de la nouvelle sur ta famille et longtemps aussi après leur mort puisqu'il avait fallu huit ans pour que tu acceptes de remettre un pied en Australie, pour que tu acceptes le testament, que tu acceptes le fait qu'ils étaient tous parti et que tu te retrouvais seul. Félix en prendrait sûrement conscience un jour, il fallait lui laisser le temps de l'accepter.