only fools ▼ Nat&Zad

Trop froid. Trop froid pour rester dehors immobile, à fumer des clopes, à observer avec détachement ces jeunes habités par l'ivresse de la sortie, de l'amusement, l'espèce de sentiment juvénile que la nuit leur appartient. Zad aimait en rire, appuyé contre les dales d'un mur, le garçon avalait un réel plaisir à rire de leur dépens, s'amuser de leur jeunesse folle bien établie et par les médias et images renvoyées. Oh, vous aimez vous amusez, mais bien sûr que oui. Vous aimez la vodka dispendieuse, les cigarettes au menthol, les talons qui, sans eux, ne vous permettraient probablement jamais de bâtir une confiance et attraper un homme respectable. La joie d'être en vie, les batards, jeune, frais, riches et avec la possibilité que le monde magnifique fabriqué par vos parents vous appartient. Sure shit. Son sourire grinçant, Zad était celui-là qui observait la scène du quotidien, les remarques à droit et à gauche, avec l'envie de tous les frapper, frapper leur illusion, les frapper à la dure réalité. Leur visage de gamins, leurs corps frénétiques commes des toiles à proies, il en fumait son exaspération. Un joint ce soir. Pas envie, en fait, pas la force de rester ajun et de contempler les trous béants couvrants les murs de sa cave. Regretter d'être parmi les boweniens, le remord d'avoir quitté une partie de son enfance, de ne plus pouvoir caresser les cheveux de Dannie au coeur du vent. Il devait s'y faire, devait ravaler tous ces sentiments destructeurs qui l'empêcheraient de fonctionner d'ici le moment où Zad retrouverait sa vie d'avant ou, du moins, un semblant d'existence potable. Entre deux faiseaux de lumières, Zagid commença à s'emmerder. Délaissant le mur désormais inintéressant, le jeune homme fit quelques pas dans la rue, silencieux, la tête cachée par la capuche de son manteau, une main glissant le joint encore très vivant entre ses lèvres et l'autre dans sa poche, dissimulant des doigts d'honneur aux jeunes galopins noctures. Puis, au bout de très longues minutes, Zagid arriva au bout de quelque chose. Des gens, une petite foule, certains étaient assis, d'autres appuyés sur le comptoir d'une grande table. Il avait des performances musicales. Pffffouut. Oh, la vache, la grosse sauterie. Fuck, au moins, il y avait des bancs, un endroit chauffé pour se poser. D'un regard caché, très vif, Zad jetta un oeil sur l'endroit où il allait s'effondre. Trop de gens sur cette table, trop de vivants sur ce comptoir. Un peu plus loin, un homme seul, les bras croisés, semblait inexistant, le genre d'inconnus insignifiants comme Zadig les aime. Être presque assuré de ne pas se faire remarquer. Doucement, il alla vers cet endroit libéré, s'y posa et fuma son joint délicatement. La musique était nulle. Des danseurs faisaient voler leur corps dans tous les sens, les mains se frappaient ensemble dans un tonnerre ahurissant. Indifférent, il garda le visage sur la trainée de têtes absorbées avant de tourner le regard vers l'homme à ses côtés. What? Hé oui, Zad commençait à devenir un peu plus gelé, sentant l'inhibition le traverser et le libérer de son dégoût envers la race humaine. «C'est quoi cette merde, vraiment?» lanca-t-il dans un rire froid, les yeux embrumés mais plongeant vers les moindres détails qui attiraient son attention; la lumière, les étoiles se déversant sur leur têtes. Zad n'avait pas pris le temps d'observer la silhouette à ses côtés, s'en fichait un peu, en toute vérité. Il rigole encore un instant seul, dans son délire avant de baisser la tête et de tendre le joint, d'une manière la plus naturelle qui soit. «Tiens, t'en veux. C'est cadeau.» Il était gelé, fallait pas s'extasier. Ça arrivait rarement, même jamais. Juste maintenant, il se faisait chier, besoin de s'élèver. Et l'homme, honnêtement, semblait être le moins emmerdeur de tous ce gens, presque relax, le type de personnes que Zad aime approcher pendant un one time.   Encore un rire de défoncé, Zad jubilait.

Comme souvent Nate voulait se détendre après une bonne journée de travail. Ce n'était pas les endroits pour sortir qui manquaient ici à Bowen. Il y avait de nombreux bars et restos dans la rue commerçante, le bar de la plage, là où avait rencontré Lou peu après son arrivé à Bowen, ça avait été une rencontre fort intéressante ! Mais ce soir il opta pour le Elm, il aimait bien ce bar. C'est tout en envoyant des SMS qu'il ferma la porte de son appartement, et marcha lentement vers le district nord. C'était un peu loin, mais si il buvait mieux valait pas sortir la voiture. Autour de lui de nombreuses personnes faisaient comme lui, ils profitaient de cette soirée pour sortir seul ou avec des amis. Le jeune homme rangea son téléphone dans la poche arrière de son jean au moment où il franchit les portes du Elm street.
Il y avait déjà une foule de personnes, certains étaient bruyant, riant et parlant fort, d'autres au contraire parlaient tranquillement entre eux. Inutile de préciser qu'il préféraient largement la 2ème catégorie ! Nate se frayait un chemin jusqu'au bar afin de commander un Mojito pour commencer. ça restait son cocktail favoris bien qu'il en aimait beaucoup d'autres. Une fois son cocktail en main, il se fraya un chemin vers une table de libre, ou au moins un endroit où il sera tranquille. Mais elles étaient toutes prises, il retourna s'adosser au comptoir où il avait une bonne vue d'ensemble sur ce qu'il se passait dans la salle. La musique douce sortait des hauts parleurs, certains dansaient sur la piste de danse. Quelques minutes passèrent, et son regard fut attirer par une silhouette qui se trouvait à côté de lui; il était là physiquement c'est clair, mais Nate avec l'impression que l'esprit du jeune homme à côté de lui était totalement ailleurs. Et cette impression se confirma assez rapidement. Le jeune américain fit un signe de la main négatif lorsque son voisin lui proposa son joint. Il en avait fait des connerie dans sa vie, mais celle là n'en faisait pas partie. "Non merci" , une lueur inquiète passa dans le regard de Nate quand il l'entendit rire, même pas sur qu'il l'ai entendu, il semblait déjà bien trop loin pour ça, il secoua la tête "j'ai l'impression que vous avez déjà bien trop abusé de cette petite chose" Fit-il tout en pointant d'un signe de la main le joint qu'il avait toujours en main.

Il aimait fumer. Souvent. Parfois seul, parfois avec des amis. Il aimait particulièrement trouver des endroits isolés pour laisser la vapeur lui monter à la tête et lui donner des nuages tous particuliers dans la tête. C'était réconfortant, rassurant et ça permettait à Zadig d'observer des formes différentes, des dessins dans son esprit, prêts à être posés sur papier. De toute façon, ça l'éloignait aussi des gens. Le fait de fumer lui donnait cette impression de se séparer de la masse et de ne faire q'un avec lui-même, chose qu'il appréciait particulièrement. Tous ces regards rivés vers lui, ces yeux accusateurs, cette hypocrisie chez les gens qui le dépassaient toujours. Être gelé lui enlevait la peur, la haine, la rage. Même qu'il venait en ville observer un médiocre spectacle de danse. Juste devant lui. Entouré de jeunes gamins ivres, de gens qui se cherchent une identitié dna sla folie de la nuit, de la boisson, lui autour de tout ce troupeau de spectateurs affublés au même endroit. Bien installé contre sa chaise, Zad fumait lentement son joint en sentant, d'un cligenement  à l'autre, qu'il atteignait d'une agréable remontée, cet univers connu qui le rassurait. Son sourire s'amplifiait, ses membres se relâchaient, ses yeux rougissaient et le coeur se détendait. Il devenait bien. C'est vrai aussi que, parfois, ça l'aménait à se poser des questions sur sa vie, où il allait, ce qu'il voulait accomplir. La plus grande question qui lui revenait en tête c'était : «où est-ce que tout cela nous mène au bout du compte?» C'est vrai. On passe notre vie de merde à rechercher je-ne-sais-quoi et au bout du chemin, on finit par avoir gaspillé tous ces moments qui s'effaceront avec le temps. Rien de concret, rien qui reste, rien qui forme un tout. Zadig pensait à sa personne, sa méfiance envers les gens, envers la personne qu'il pourrait devenir, l'homme aimant, amoureux, maybe. Toutes ces pensées s'escaladaient rapidement avant de se déconstruire par le pot ensuite. Sa tête fit demi-tour vers l'homme, le joint tendu vers lui. C'était qui ce bouffon? Les yeux plissés, le sourire enfant, Zadig ouvrit grand les yeux lorsque l'inconnu lui refusa une puff. Whut? Qui aurait refusé uen si belle invitation? Non suelement ça détruit les barrières de la gêne, mais en plus, ça rend tout meilleur. À son geste, Zadig rigola un moment seul avant de tirer une nouvelle taffe. Quel coincé, ce dude. C'est toujours les plus vieux, les petits matures qui accomplissent de belles choses qui veulent jamais fumer. Genre ils sont trop bien pour cela. Pardon de daigner vous tenter par de l'herbe, sir. «Whatever» lanca Zadig de sa tête hochante, profitant de quelques bouffées. Sa tête était en train de tourbillonner, mais il adorait ça. Encore la tête penchée sur le comptoir, le jeune homme lança encore quelques rires intérieurs, juste pour lui. Un long rire à l'idée que le vieux à côté était trop bon pour lui. À ses autres mots que Zadig arriva difficilement à comprendre, celui-ci tourna la tête de nouveau vers la silhouette coincée. Une idée lui traversa l'esprit.  Ses yeux s'ouvrirènt, sa bouche retint une fumée. Lentement, avec un air de combattant, Zadig approcha du visage du coincé avant de lui souffler une bouffée de pot au visage. «Moi j'pense que t'as pas assez abusé de cette petite chose, comme tu dis. T'as déjà fumé ou pas, grand-papa?» La fumée se déplaca lentement entre leur deux visages avant de s'envoler dans les airs. Zadig recula brusquement sa tête avant de lâcher un long rire. Oh bien s'il veut pas fumer, Zadig va le faire, lui, yes sir. «C'quoi, tu me juges, c'est ça?» lâcha-t-il ensuite, le coeur plus serré, complétement stoned, mais énervé soudainement. Ses yeux fixèrent la scène démentielle, vibrant au rythme de la musique. Oh yeah, he's high.

Nate se laissait bercé par l'ambiance, un sourire aux lèvres il regardait les personnes danser, de temps à autre il observait des petits groupes discuter entre eux. Le jeune américain se perdit quelques minutes dans ses pensées. Au début il n'avait pas vu le jeune homme qui était venu à ses côté, d'environ le même âge. Ce dernier venait de lui tendre un joint, mais Nate ne touchait pas à ça, pas depuis qu'il était à Bowen en tout cas. Son regard était posé sur lui, il semblait ne pas apprécier le refus de Nate. Vraiment, qu'est ce qu'il cherchait ? Ne sait-il pas que ces choses ont tendance à brûler les neurones ? Après tout ce n'était pas son soucis mais de quel droit lui parlait-il de la sorte ? Nate laissa son regard un instant sur la salle, puis lança un regard en coin à son voisin. A vrai dire il ne savait que répondre à cette provocation, et ne dit t-on pas que la meilleure réponse dans ce genre de situation était l'ignorance. Il lui soufflait presque sa fumée dans son visage, la fumée de base n'était pas son truc, alors là encore moins mais ne voulait pas le provoquer d'avantage il ne dit rien de plus. "Non, je ne te juge pas, c'était une simple constatation" il secoua la tête persuadé que quoiqu'il dise, il le prendrai mal. Il était tenté mais ne voulait pas tomber dans le piège, il avait bien vu le mal que pouvait faire les drogues aussi légères soit elles, sur le corps humain. "Et oui j'ai déjà fumé, mais là ça ne me tente vraiment pas désolé" son regard se perdit sur la salle, où de plus en plus de personnes arrivaient seules ou en groupe. C'était la première fois qu'il venait en soirée dans ce bar, et il regrettait pas du tout son choix, l'ambiance était totalement différente de la journée.
Son regard se posa de nouveau sur le jeune homme qui se tenait à ses côté, il n'avait aucune idée de qui il pouvait être, ne l'ayant jamais encore croisé ici. "Je t'ai jamais croisé avant ce soir, tu viens souvent ?" même si il avait refusé de partager le joint de son voisin, rien ne l'empêchait de faire la conversation, bon ça pouvait partir en live vu à quel point il semblait déjà stoned.

Pas de questions dans l'univers pour rien, Zadig vivait le moment présent. Il avait tellement vécu de bévues que ça ne lui servait plus à rien de comprendre les évènements se déboitant. Toutes les saveurs de la vie se retrouvaient dans les heures qui s'écoulaient à la relâche. C'était le maître, Zad', de cette pensée de ne jamais rien pouvoir et de ne rien supposer. Non seulement il ne voulait pas se faire chier avec des questions trop imposantes et de fausses suppositions, mais Zadig n'avait pas le souci de la préocupation. Il croyait aux désirs qu'on ne rebrusquent pas, au laisser-aller, mais surtout aux surprises des moments spontanés. À quoi bon tenter de tout prévoir qquand tout pouvait changer. Sa gueule toujours relevée, Zadig observait le monde de haut, l'observation curieuse avant de se plonger dedans à son tour. Des fois, c'tait plaisant et d'autres moments, il se faisait bien chier à simplement essayer de comprendre le genre humain, tous des faux et fourbes. Ce soir, il avait la gueule bien défoncée et il sourait comme un enfant gai. Il voulait vivre avec désintérêt et tirer profit de sa jolie Marie-Jeanne. C'était ainsi quil vivait ses moments; bien pété, heureux, la tête prise dans le vent et la fumée. Apparemment, l'homme à ses côtés était un gros coincé qui ne touchait pas ça. Les yeux rougis, Zadig haussait les épaules tout en rigolant doucement. L'homme lui assurait ne pas le juger, mais au fond, lui d'abord, le faisait toujours à quelque part. C'tait humain et pour lui, c'tait nécessaire même. Zadig rigola encore bruyamment à l'idée de la fumée envoyé au visage du coincé, c'tait marrant. À coup de le lui balancer dans la gueule, il finirait peut-être par le rendre défoncé lui aussi. Il termina son joint, à contre-coeur avant de le balaancer au devant lui, quelque pars au pied d'un ou d'inconnue jubilant niaiseusement. À ses mots, le gamin arqua les sourcils, comprenant difficilement ce qu'il lui balançait. Zad' hocha la tête, la moue quelque peu indifférente. «Et, t'arrives à constater que je suis putainement défoncé, maintenant?» lanca Zadig dans un sourire, fier de son coup avant de baisser la tête. La musique lui remplissait la tête et ça le faisait chier. Il aurait voulu le silence, le noir, la nuit, la lune à tout cette jouissance fausse et fabriquée. Pourquoi il avait mis les pieds ici, il l'ignorait, mais il devait maintenant endurer. Tellement pété, Zad' serait incapable de se lever et de se barrer. Sa chaise vibrait doucement, sa tête se trimballait dans les mouvements de la marie-jeanne lui remplissant la tête. Quelle sensation des plus délicieuses. L'homme parla encore, déblatera qu'il était désolé de quelque chose. «Si tu savais comme je m'en fous, en fait.» lâcha Zadig sur un ton de voix très relâché, assumé, mais complétement détaché. Bah oui, tu fumes pas, t'as pas de plaisir, tu gardes tes bras le long de ton corps et tu suis le mouvement, outes mes félicitations. Lui, il aimait contrer le mouvement et le briser de ses deux mains agiles. En fait, Zadig avait horreur de la ressemblance, c'tait peut-être ça son problème vraiment au fond. Puis, il tourna ses yeux brillants et petits vers l'inconnu qui tentait visiblement de lui faire la conversation. Zad' l'observa un moment avant de ravaler le peu de salive qu'il lui restait dans la bouche. Fuck, il avait soif. Pendant un instant, il essaya de se concentrer sur sa réponse, les yeux roupillants. «Bien, je sors pas tellement en fait. J'aime pas les gens donc je t'aime pas toi. Désolé.» Il souria doucement avant de fouiller dans son manteau à la conquête d'une clope. Oui, la nicotine, ça lui enlevait la soif, parfois. What a damn night already.