Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: sydney&noah ◊ and it burns, burns, burns Dim 30 Oct 2016 - 3:19
Cela faisait quelques jours maintenant que j'étais de retour à Bowen. Un retour aux allures définitives pour l'instant, et auquel j'avais assez de mal à m'adapter. Vu que j'avais dû quitter mon ancien appartement à Sydney, je demeurais présentement dans mon ancienne chambre chez mes parents, ce dont j'étais étrangement peu fier. J'avais le sentiment d'avoir régressé dans ma vie, bien que je n'étais pas le premier jeune homme à chuter dans sa chambre d'adolescent. J'avais encore des connaissances du lycée qui résidaient toujours chez leurs géniteurs. Mais j'imagine que j'avais tellement mis un point d'honneur à être indépendant, que de tout perdre si brusquement et me retrouver presque à la rue me déstabilisait. J'avais le sentiment d'avoir échoué à ma vie. Je me sentais ridicule, naïf, et avant tout, meurtri. Ne plus être pris dans l'engrenage fou dans lequel mon ex m'avait fait plonger tout entier m'étourdissait. J'avais l'impression de sortir d'un manège tournant à vitesse grand V, et maintenant que j'étais de retour à la normale, je titubais sans trop savoir comment tenir à nouveau en équilibre. Au fil des jours, la situation s'améliorait, j'en étais conscient, mais j'avais aussi réalisé qu'à cause de l'amour que j'avais porté à cette femme, je m'étais détruit, autant physiquement que mentalement. Ma santé en avait pris un coup, et ce n'était que de retour dans le calme de Bowen que je m'étais rendu compte à quel point j'étais exténué. A quel point cela faisait des mois que je n'avais su dormir une nuit entière. A quel point cela était étrange de passer une nuit sans être terrifié que quelque chose se déroule mal, sans qu'une urgence me glace le sang. Et moralement, vivre constamment sur ses gardes, avait laissé des séquelles aussi.
Mais voilà, cela faisait maintenant quelques jours que je vivais sans trace d'elle, que je n'avais pas à entendre parler d'elle, que je n'ai pas à penser à elle. Que je peux enfin tourner la page, fermer le livre, l'enterrer à tout jamais. C'est tout ce que je demandais : l'oublier. Oublier cette partie de ma vie, et qu'elle cesse de me hanter constamment. C'en était d'ailleurs risible. Dans notre histoire, jamais je ne lui avais causé le moindre mal. Tout ce que j'avais fait, c'était me dévouer à son bien-être. Je n'avais aucun problème de conscience, je savais dans tout mon être que c'était humainement impossible de ma part d'avoir fait plus. Pourtant, elle continuait d'occuper mes pensées, détruisant mon moral à coup de mauvais souvenirs. J'avais souvent pensé que l'on songe à ceux qu'on a fait du mal, car on se sent mal par rapport à eux. Mais dans mon cas, j'imagine qu'elle apparaît contre mon gré dans mon esprit car elle l'a beaucoup trop marqué.
C'est pour ça que j'avais décidé de sortir. Maintenant que je me sentais moins fatigué physiquement, je voulais prendre la direction du Elm Street - le bar que je fréquentais depuis que j'avais l'âge de boire - et refaire ma vie. Prendre contact avec des gens, me faire des amis, écrire un tout nouveau chapitre à ma vie. Je voulais passer une soirée pour moi, pour m'amuser, pour mon avenir. Et c'est comme ça que je passais les portes du bar vers les dix heures du soir. J'avais certes fait trois fois le tour du quartier avant de prendre mon courage à deux mains et enfin pousser la porte de l'établissement. J'avais à peine oser regarder qui était dans le bar avant de m'enfoncer dans un des tabourets du bar comme s'il s'agissait de l'ancre qui me permettrait de me positionne dans cet océan de probabilités. Tendu, j'avais toutefois retrouvé le sourire lorsque le barman que je connaissais venait me parler puis me servir la bière que je commandais. C'était bête, mais ce type que je connaissais bien que je ne lui avais jamais énormément parlé, le simple fait qu'il m'offre des banalités d'usage, me confortait déjà dans mon choix d'être ici.
Et c'est comme ça que je passais deux autres heures sur le même tabouret du bar. Des personnes que je connaissais comme des inconnus me payaient quelques shots, avant de disparaître mener leur vie. Sans doute serait-ce plus judicieux de ma part de les suivre afin de m'en faire des amis, mais stupidement, je me sentais pas le courage d'aller vers eux. Je restais méfiant. J'avais trop fait confiance dans le passé.
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Sujet: Re: sydney&noah ◊ and it burns, burns, burns Sam 5 Nov 2016 - 20:19
And it burns, burns, burns.
NOAH & SYDNEY
Ce soir j’avais la vague à l’âme, j’étais morose. Ma semaine avait pourtant été fructueuse, j’avais amené plus qu’il ne fallait à Blake et j’avais eu une grosse part du butin provenant des deals seulement… J’ignorais ce que je foutais ici, dans quelle pente je m’engouffrais. Vous savez, à des moments de sa vie, on se questionne, on se demande ce que telle ou telle personne aurait pensé de la tournure des choses et malheureusement ce soir je pensais à ma mère, si fière de moi avant sa mort. Si aujourd’hui elle me voyait… Sa fleur avait fané… Je n’étais plus douce ni enjouée, j’étais devenue hautaine et parfois même garce. Ce n’était plus moi et je détestais le reflet que m’offrait le miroir. Tout ça uniquement à cause de mon père et de ses multiples manipulations afin que je devienne la fille parfaite. Bref, tout ça me donnait envie de vomir… et de boire. Je me dirigeais donc vers le bar le plus proche, délaissant Blake à sa blonde que je haïssais. Je me sentais désespérément seule dans ce pays et je paierais cher pour avoir quelqu’un qui pourrait me comprendre, avec qui je pourrais partager ne serait-ce qu’un peu de douleur. Malheureusement j’étais trop peu sûre de moi pour confier la moindre de mes angoisses à quelqu’un me connaissant un tant soit peu. J’entrais alors dans le bar déjà un peu bondé et j’allais me positionner dans un endroit stratégique : un tabouret près du Bar. Je ne prêtais pas attention aux personnes aux alentours, j’étais seule, du moins avec mes pensées. J’acceptais volontiers les verres que l’on m’offrait tout en cassant tout rêve de passer la soirée avec moi. Petit à petit, minutes par minute, le bar désemplissait jusqu’à ce que je sois seule avec un mec au bar. D’autres petits groupes étaient encore installés dans le fond de la pièce. « Bordel, cet alcool est encore plus dégueulasse que l’alcool de riz de Chine. » Je regardais mon verre suspendu en hauteur. Je parlais toute seule, sans forcément me rendre compte qu’il y avait encore un mec à côté de moi malgré l’heure tardive. Les nombreux verres d’alcool que j’avais pu boire tout au long de ma soirée commençaient doucement à me taper sur le système, il était sûrement temps que je lève mon joli derrière de ce tabouret et que je me casse mais quelque chose me dit que j’allais finalement rester dans ce bar. Je tournais la tête vers mon collègue de bar et apportais mon verre à mes lèvres pour le finir puis venir ensuite le claquer contre le bar. « Vous buvez quoi vous ? » Je regardais son verre et le regard souffrant du jeune homme plutôt charmant à vrai dire. Je m’attardais sur son visage, oui, c’était un bel homme et je ne dirais pas non de terminer ma soirée en sa charmante compagnie. Néanmoins j’étais loin de m’imaginer la tournure qu’allaient prendre les choses…
Sujet: Re: sydney&noah ◊ and it burns, burns, burns Dim 6 Nov 2016 - 3:27
J'avais enchaîné les verres sans réellement y penser. Décidé, j'avais repoussé de toutes mes forces mon aptitude à toujours réfléchir avant de poser le moindre geste. Ce soir, je voulais vivre, simplement exister, et pourquoi pas, laisser mon destin entre les mains de n'importe qui. J'absorbais ce liquide qui ne brûlait plus ma gorge depuis presque trois heures maintenant. J'avais conscience de ce qui se passait autour de moi, et l'alcool m'avait bien allégé. J'observais les gens sans me soucier de quoi que ce soit, j'osais poser de interrogations que d'ordinaire je conservais pour moi, par tact. J'épousais une attitude je-m'en-foutiste première en son genre et étonnement agréable. Et j'espérais, au plus profond de moi-même, que les paroles de chansons frappant les hits australiens disaient vrai. Qu'avec la boisson, je finirais par oublier mes problèmes et mes peines. Que même si ce n'était que le temps d'une soirée, ou d'une nuit, je serais libéré de tous mes démons. Je pourrais respirer sans avoir à songer à elle, sans que mes pensées retournent vers sa personne, sans que mon cerveau m'envoie des souvenirs abominables la concernant, souvenirs qu'elle avait forcés dans mon esprit, me marquant encore.
Je repoussais encore son visage lorsque j'entendis une jeune femme m'adresser la parole. Ce que je buvais. Je l'observais, l'air perdu, le voile tortionnaire du passé recouvrant mon âme. Je détournais mon regard sur mon verre, avant de lui répondre, d'une voix blanche : « Rhum et coke. » Un fin sourire étira mes lèvres. C'est ce que je prenais, quand je découvrais vraiment le goût de l'alcool. Je voulais quelque chose qui sonnait bien, qui faisait quand même viril, classe. Et ça avait été cette boisson. Puis lorsque je me mis à fréquenter les bars à Sydney, je me mis sérieusement à la bière. Elle est devenue ma boisson par prédilection. Mais ce soir, je voulais replonger dans la bonne époque, celle où je n'étais qu'un gosse dont les soucis étaient bien dérisoires. « Et vous ? » retournais-je, jetant un coup d’œil au verre quasiment vide encerclé entre ses mains.
Mes doigts glissèrent le long du bar, mes doigts apportèrent ce qui restait de mon verre à mes lèvres. Les dernière gorgées. Le barman avait annoncé la dernière tournée il y avait plus de quinze minutes maintenant, et le bar était quasiment vide. Il ne restait que nous deux aux tabourets, et un petit groupe d'habitués dans le fond de l'établissement. Un soupire fila entre mes lèvres, je passais des doigts sur mon front. Ma vision était trouble, le sol tournait légèrement autour de moi, et ça m'amusait. Ça me rendait hilare, nerveusement, d'être dans cet état. Je repensais à cette fille qui m'avait abordé environ une heure plus tôt pour me démolir sur place, à m'assurer que je faisais pitié, avant de m'inviter chez elle. Je n'avais rien compris à sa logique, et j'avais été bien heureux de l'envoyer voir ailleurs. Même si sincèrement, ça m'avait choqué que quelqu'un n'ait rien de mieux à faire que d'aller voir un pauvre type qui fait de mal à personne qui se contente de boire au bar. Franchement, s'il y avait eu quelqu'un qui avait causé du mal ce soir, ça n'avait pas été moi. J'avais été un client exemplaire, me tenant correctement, payant tous mes verres religieusement. J'apposais mes paumes sur mes yeux. Pourquoi ça ne fonctionnait pas ? Pourquoi mon cerveau revenait inévitablement sur les mauvaises choses ? J'inspirais profondément et me laissais glisser de mon siège, le barman commençant à ranger les derniers verres. Mes yeux se posèrent sur un couple à côté du billard et le mec me rappelait tellement quelqu'un de Sydney, que tous les instants cauchemardesques de mon ancienne relation amoureuse vinrent me happer d'un coup. C'est comme si tout se déroulait à nouveau sous mes yeux, comme si j'y étais encore, dans cet enfer. Je m'orientais vers les toilettes pour hommes sans trop réfléchir, et refermais la porte derrière moi sans prendre le soin de la verrouiller. Ma respiration était forte, saccadée, je devais ressembler à un psychopathe, à un fou furieux. Mais tout ce que je voulais, c'est que tout le mal que je pouvais ressentir à l'intérieur de moi, s'extériorise. Que ça sorte, que je le ressente différemment, que je puisse l'expliquer de manière universelle. J'ignorais comment l'expliciter plus clairement, mais sur le coup, la première chose qui me paraissait sensé, était d'enfoncer mon avant-bras dans le large miroir en face de moi. Le sang perlait déjà, les éclats de verres jonchaient le sol, mais la déception m'envahissait. Je ne sentais rien, ça ne faisait rien. Alors je m'acharnais, sur tout ce qui pouvait me faire du mal, comme si ma vie en dépendait. Comme si mon futur en répondait. Je ne m'arrêtais que lorsque je sentis une emprise retenir mes épaules, une dizaine de minutes plus tard au moins. Faible ou forte, je ne pouvais le dire, mais uniquement percevoir qu'une silhouette venait d'entrer dans cette bulle de destruction que je m'étais créée, je voyais celle-ci exploser en morceaux. Je fermais les yeux quelques instants, sanguinolent, l'avant-bras en lambeaux, me concentrant sur les sensations physiques le temps que ça pouvait durer. Des termes me parvinrent à l'arrachée, Noah, médecin, téléphone.
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Sujet: Re: sydney&noah ◊ and it burns, burns, burns Jeu 10 Nov 2016 - 17:31
And it burns, burns, burns.
NOAH & SYDNEY
Je regardais autour de moi, le bar se vidait peu à peu, seule un petit groupe de nanas arpentait le bar en se déhanchant, visiblement trop éméchée par l’alcool pour éviter de rire comme des dindons. Un ou deux mecs en profitaient largement en posant leurs mains sur elle et à vrai dire ça me dégoutait totalement, mais ce n’était pas ma vie donc je me contentais de regarder devant moi les bouteilles si bien alignées, puis de respirer longuement en pensant aux erreurs que j’avais faites et que bien sûr, j’étais en train de faire. Mais merde, je me sentais seule et je détestais être seule les soirs où je déprimais, alors je me décidais à parler au seul mec proche de moi, le seul qui ne m’avait pas adressé la parole dans le but de coucher avec moi. Après un regard un peu insistant, j’observais que visiblement, lui aussi, il était au fond du gouffre. « A vrai dire… J’en sais trop rien. Un cocktail qu’on m’a conseillé. Certainement un truc que l’on donne aux filles pour les souler sans qu’elles ne s’en rendent compte… Tout ça pour dire qu’il est dégueu. » Oui je ne faisais pas dans la dentelle. Je tendais mon verre devant mon regard et je m’amusais à faire tourner le peu de liquide qu’il restait dans le fond du verre. Visiblement ça ne marchait pas tant que ça. Bien sûr, j’étais déjà un peu ivre mais j’avais largement rembarré le mec qui me l’avait offert et qui pensait certainement pouvoir me ramener après que ce dernier verre m’est achevé, loupé. Silence… un très long silence. Le barman annonçait alors que le verre qu’il venait tout juste me servir était le dernier et je jugeais dans son regard qu’il était pressé que je m’en aille dans cette rue sombre qui jonchait le bar. Je plissais alors encore plus mes yeux qu’au naturel et j’adressais un regard à l’inconnu près de moi qui semblait dans le tourment. Whatever, je n’avais plus le temps de m’occuper des animaux blessés, j’avais déjà bien du mal avec ma propre vie, et puis il ne semblait pas très causant. Je me levais alors, titubant un instant et m’accrochant au bar, puis j’attrapais mon verre et le descendais cul sec. « Bon et bien… bonne soirée Monsieur Whisky Coca. » J’attrapais alors ma pochette et là, comme un déclencheur, je l’observais passer d’une émotion à l’autre. Je n’arrivais pas à calculer ce qui était en train de se passer. Les verres qui volent, les cris des femmes en furie et du sang qui se déverse sur le bar. Le barman qui semble hurler sur l’inconnu, passant au-dessus de son principal outil de travail pour venir le menacer de payer la casse qu’il venait de faire. J’observais, les yeux ronds et totalement incrédules la scène. Le pauvre type se laissait presque faire mais on sentait une certaine forme de rage chez lui. Qu’est-ce que je devais faire hein, m’en aller, tourner les talons et ne plus y penser ? La moi d’aujourd’hui le ferais et je devrais le faire mais celle que ma mère admirait n’était pas comme ça. Aussitôt, d’un bond, presque dessoulée en une fraction de seconde, je m’interposais entre le barman et l’inconnu. « Hey, laissez tomber, d’accord ? Il n’est pas dans son état normal, il est triste, il a trop bu… C’est mon ami, d’accord, je vais le ramener et… tiens, prenez tout, ça vous remboursera les frais. Pas besoin d’appeler qui que ce soit, je m’en occupe. D’accord ? » Mon regard insistant et la liasse de billets que je venais de sortir semblaient assez pour le convaincre. Dans un grognement il s’écartait et j’en profitais pour attraper l’inconnu par le bras afin de le faire sortir du bar. « Bordel, pourquoi j’ai toujours cette âme de Mère Thérèse moi… un jour ça me coûtera cher. » Je sifflais entre mes dents et frissonnais alors que la nuit m’enveloppait de son manteau de froid. Je regardais alors l’inconnu et lui attrapais les avants bras. « Laisse-moi regarder, d’accord ? Il faut qu’on te soigne, tu habites près d’ici ? »
Sujet: Re: sydney&noah ◊ and it burns, burns, burns Jeu 10 Nov 2016 - 19:53
Bousculé, ma menace d'auto-destruction ne se stoppa que lorsque je sentais deux mains puissantes retenir mes poignets, à m'en troubler la vision. J'essayais de m'en défaire, mais l'immobilisation fut imminente, et je me contentais de plonger mon regard vitreux dans l'homme qui enfermait toujours solidement mes poignets, m'empêchant de me sauver ou de poursuivre ma folie. Celui-ci détourna vite le regard, troublé par celui que je lui offrais, et je perçus la voix d'une jeune femme surpasser celle de celui que je reconnaissais comme étant le patron. Il était furieux, ce qui ne me surprenait pas. Il avait toujours été sanguin. Néanmoins, j'avais conscience que le lendemain, il serait calmé et sans doute plus compréhensif. Me sentant de plus en plus docile, je sentis mes mains être libérées, et je les laissais mollement tomber sur mes genoux, comme si toute vie en avait été étouffée. J'avais à peine connaissance de ce qui se passait autour de moi, et tout ce que je sentais, c'était une déception suivant une croissance exponentielle m'envahir. La douleur mentale était toujours cinglante, et la physique y faisait écho que très faiblement. Je me sentais misérable, avec le sang que je répandais sur mes habits mais aussi sur le sol et le mobilier. J'avais été déchaîné, j'avais agi comme si ma vie en dépendait, et je ressentais encore cette détresse, bien que désormais elle s'avérait résignée.
Je sentais une emprise me remettre sur pieds, pendant qu'ils semblaient débattre en eux. Je me redressais, l'air absent, percevant les individus présents se demander si je devais voir un médecin ou pas, vu mes blessures. Manifestement, personne ne semblait d'accord, et lorsque la femme qui s'était montrée plus convaincante quelques minutes plus tôt pris à nouveau la parole, la suite des événements paraissait évidente : il fallait la suivre. Je sortais du bar sur ses talons, et une fois dans la ruelle à quelques pas de l'entrée de ce premier, elle apparut face à moi. C'était la même personne qui m'avait parlé au bar peu avant ma décision de répondre à mes pensées par des actes. Je la revoyais remuer son cocktail désastreux au fond de sa verre, tout en commentant qu'il était dégueulasse. Je l'entendais à peine me parler, mais je n'émis pas de résistance lorsqu'elle saisit mes bras afin de les analyser. Les plaies étaient ardues à réellement observer de part le sang qui s'en déversait encore, mais cela semblait être un bon signe de leur profondeur. Je constatais plusieurs éclats de verre pris dans cette chaire maltraitée, et je finissais par récupérer mes bras avec une délicatesse jurant avec la brutalité dont j'avais fait preuve une dizaine de minutes plus tôt. « Ça va aller. » mentis-je effrontément. Je me sentais coupable de retenir cette inconnue, et aussi effrayé par toute la situation. Je m'effarais moi-même, le pouvoir de ma souffrance sur mon être commençait presque à me terroriser. Mais surtout, je sentais toujours ce monstre de sentiments gronder au fin fond de ma personne, et j'étais exténué de devoir l'entendre. Je voulais que tout s'arrête, que ma mémoire s'efface, que mes démons s'évanouissent. Je finis par me laisser glisser le long d'un mur et appuyais mes paumes contre mes yeux, mes ongles plongeant dans mes cheveux. Ma tête me tournait et une certaine fraîcheur me transperçait. « Sors de ma tête. » murmurais-je entre mes dents.
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Sujet: Re: sydney&noah ◊ and it burns, burns, burns Jeu 1 Déc 2016 - 14:49
And it burns, burns, burns.
NOAH & SYDNEY
J’avais été, sur le coup, apeurée. Voir tant de violence, tant de tourments au sein d’une personne ne me laissaient pas indifférente, dans le mauvais sens du terme. J’étais toujours la petite fille triste et apeurée par la violence mais je n’étais plus seulement elle désormais, j’étais également cette femme forte qui savait prendre les dessus. Voilà pourquoi je m’étais interposée entre le patron du bar et le jeune inconnu qui semblait terriblement souffrir. Sa souffrance était désormais physique mais je savais qu’elle n’était rien comparée à ce qu’il ressentait intérieurement, il faisait vraiment peine à voir. Je l’avais alors sorti du bar et je tentais de le questionner à propos de son chez lui tout en examinant les blessures. Ce n’était pas beau à voir et des morceaux de verre trônaient toujours dans les entailles. Son sang coulait partout. « Mais oui bien sûr… » Tout allait bien dans le plus parfait des mondes. Je soupirais tout en le laissant se dégager de mon emprise afin de se glisser contre le mur. Réfléchis Sydney… Réfléchis ! J’enlevais alors mon blouson puis mon chemiser. Je remettais rapidement mon blouson car pour être honnête, j’avais déjà froid. Je déchirais ensuite mon chemiser en deux tous en soupirant, je l’aimais bien celui-ci… Je m’approchais alors près de l’inconnu puis m’accroupissais doucement vers lui. « Bon, je vais te faire un bandage à l’arrache qui évitera que tu te frottes pour ne pas enfoncer plus les bouts de verre. Ce n’est pas super, mais ça tiendra jusque chez moi. » J’attrapais alors ses mains puis j’enroulais mes morceaux de chemiser jusqu’à ses avants bras. Je me levais alors tout en l’aider à se relever, puis je commençais à marcher en silence jusqu'à mon superbe loft payé par papa. Il ne nous avait pas fallu longtemps pour arriver devant la porte. Je le faisais entrer. « Va t’installer sur le canapé, je reviens. » La pièce était chaude, contrairement à la déco totalement froide et impersonnelle, après tout c’était presque normal puisque je vivais la plupart du temps chez Blake. Je déposais mon blouson sur le canapé puis je me dirigeais dans la salle de bain afin d’attraper la house de secours et quelques ustensiles qui allaient m’être utiles. Une fois revenu dans le salon, je regardais son sang couler sur mes affaires, du rouge immaculé sur du blanc… Au moins ça mettait un peu de couleur dans cet endroit triste. Je venais alors m’asseoir près de lui et j’enlevais mon chemiser. « Je vais désinfecter, ça va piquer un peu… » J’attrapais l’antiseptique et en versais plus qu’il n’en fallait sur les plaies. À l'aide d’une pince, je venais ensuite enlever les morceaux de verre qui étaient incrustés dans sa peau. Il ne bronchait pas, je voyais bien qu’il avait mal, mais en même temps, qui n’aurait pas eu mal dans ce cas-là ? Je remettais un coup de désinfectant puis j’examinais les plaies, elles étaient propres, peu profondes sauf une qu’il allait falloir recoudre. « Je pense que ça ne va pas te plaire mais… C’est soit tu te rends aux urgences, soit je te recouds moi-même… »