you don't judge me ‹ ft eve

Il repensait à cette scène, au moment où il avait le sang de son père sur les mains. Mais comment quelqu'un peut pouvoir aimer ça. Il en avait partout, le visage, les mains, tout le corps en fait. Cette scène repassait en boucle et en boucle dans sa tête sans jamais s'arrêter. Tout ce qu'Alec voulait du haut de ses 16 ans c'était s'enlever l'image de son père de la tête. L'entendre aller chercher son ceinturon, le voir avec son air d'homme fâché et déçu, sentir l'alcool sortir de sa bouche quand il lui parlait. C'était une horreur de revivre ça en continu. Pendant qu'il essayait de s'enlever ces images de la tête, une jeune fille vint s'assoir à côté de lui. Elle a surement des problèmes aussi mais Alec n'y a pas fait attention, jusqu'au moment où elle lui demandait si ça allait. D'un coup d'un seul, il essuya la larme qu'il sentait sur sa joue et leva la tête vers elle.

Ca à l'air d'aller ? dit-il sur un ton assez sec. Je ... Désolé, c'est pas trop un bon moment pour moi... enchaina-t-il sur un ton un peu plus calme.

Sa vie en ce moment, elle s'était centrée sur l'église et la religion chrétienne. C'est le seul refuge qu'il avait trouvé pour se faire pardonner du péché qu'il avait commis. Il était anéanti, il cherchait le pardon c'est tout ce qu'il voulait par dessus tout. Pendant sa prière, une jeune femme apparu et lui demanda si tout allait bien alors il rétorqua méchamment et violemment que non avant de s'excuser. Son comportement n'était pas excusable.

"Je suis désolé, c'est moi, je n'avais pas à vous parler comme ça..." annonça-t-il dans un souffle.

La jeune femme avait l'air tourmenté elle aussi, mais il ne savait pas pourquoi. Peut-être allaient-ils en discuter. En même temps, tout ce que cherche le jeune homme c'est de la compagnie et de la compassion. Ou même simplement de parler. Parce que tout ses amis lui avaient tourné le dos et le prenaient pour le plus pitoyable des criminels. En somme, personne n'avait comprit son geste, seul lui le savait.

"Oui, exactement, ça aide à se soulager... Vous ne m'avez pas dérangé ! Vous devez avoir une raison d'être là vous aussi" dit-il à la jeune femme avec un petit sourire.

Mon regard posé sur ce jésus sans vie et froid me donner parfois l'impression de parler à un mur. Pourtant, je savais parfaitement que c'était dans le coeur qu'il se trouvait. J'avais dérangé le jeune homme à mes côtés et je m'en voulais d'avoir ainsi dérangé ses prières. J'étais pratiquante mais, pas tout le temps et il m'arrivait parfois de ne pas prier pendant des mois et des mois. Mais, aujourd'hui, mon instinct m'avait conduit ici comme si j'en avais besoin. "Je suis désolé, c'est moi, je n'avais pas à vous parler comme ça..." Je reposais mon regard sur le jeune homme et laissais un léger sourire s'affichait sur mes lèvres. Il semblait vraiment au plus mal et je me demandais bien pourquoi. Chacun avait son histoire mais, il arrivait parfois, que deux histoires se retrouvent et s'unissent. "Oui, exactement, ça aide à se soulager... Vous ne m'avez pas dérangé ! Vous devez avoir une raison d'être là vous aussi" Je lui rendit son sourire. "Je pense comme nous tous ici..." Je me tournais légèrement vers lui et remis correctement mon tutu long. "Mais dites moi, vous semblez bien plus triste que moi...Est-ce que vous avez besoin de parler ? Je ne suis pas prête mais, je peux être une très bonne oreille." Je ne savais pas tellement s'il allait vouloir en parler mais, je trouvais normalement de lui proposer. Et puis, pas sur que s'enfoncer dans nos prières soit une très bonne idée. En plus, j'avais besoin de parler et de me concentrer sur autre chose pour oublier cet entraînement et le poids sur mes épaules.

La jeune femme semblait être gentille, douce et agréable. C'est pourquoi Alec s'excusa immédiatement après avoir mal parlée à cette personne. Il n'avait pas besoin de reproches supplémentaires en ce moment du coup dès qu'on lui parlait, il se braquait automatiquement. La jeune femme avait vu que l'adolescent n'était pas dans son assiette, et pas simplement pour une dispute avec une fille par exemple. Il ne savait pas s'il pouvait en parler, il ne voulait pas qu'elle le dévisage ou qu'elle pense de lui qu'il était un meurtrier.

"Je ... Je veux bien mais je ne veux pas être jugé, j'ai fais ça parce que je n'avais pas le choix" répondit-il avec une moue triste.

Le jugement, c'était en ce moment le seul mot qu'avait Alec dans la bouche. En même temps, tout le monde s'amusait à le juger et il avait horreur de la stigmatisation. Mais bon, malheureusement il était tombé en plein dedans. Alors il prit son courage à deux mains et expliqua à la jeune femme ce qu'il lui était arrivé.

"J'ai ... j'ai tué mon père ... Parce qu'il me battait tous les jours, toutes les heures. Chaque fois que je rentrais chez moi, il était saoul, sortait sa ceinture et me frapper ... Du coup, j'ai attrapé un couteau et j'ai commis un acte irréparable ..." racontait le jeune homme avec une larme qui commençait à rouler sur sa joue.

Les gens qui pénétraient dans une église, n'y rentrée pas par hasard en général. On avait tous une raison d'être ici et chacun avait son histoire. Enfin, j'étais peut-être la seule ici à ne pas savoir pourquoi j'avais poussé la grande porte de l'église. Une personne chargé des lieux m'avait conduit à m'asseoir sur une chaise aux côtés d'un jeune homme. J'avais voulu parler mais, après une première approche très froide, je m'étais un peu ravisé. Le jeune homme c'était excusé rapidement et j'avais pris la décision de continuer la discussion. Je lui avais donc demandé s'il avait besoin de parler un peu. "Je ... Je veux bien mais je ne veux pas être jugé, j'ai fais ça parce que je n'avais pas le choix" Je hochais la tête et lui lança un regard compatissant pour, lui indiquer que je n'allais pas le juger. Il semblait rassuré et reprit la parole. "J'ai ... j'ai tué mon père ... Parce qu'il me battait tous les jours, toutes les heures. Chaque fois que je rentrais chez moi, il était saoul, sortait sa ceinture et me frapper ... Du coup, j'ai attrapé un couteau et j'ai commis un acte irréparable ..." Un regard compatissant s'afficha sur mon visage, je n'aurais jamais pu imaginer une telle chose. "Votre vie a du être bien difficile avec un père qui vous battez...Je suis désolé d'apprendre que vous avez connu ça..." Je marquais une pause ne sachant pas trop quoi dire à tout ceci, je posais ma main sur son bras pour me montrer compatissante. "Personne ne devraient juger votre acte alors qu'il est tout a fait normal...Je crois que chaque être humain aurait réagit pareil. Ne vous blâmez pas pour ce que vous avez fait et n'écoutez pas les jugements des autres. Personne n'a connu votre problème donc personne n'est à même de juger." Je lui souris doucement et passa mon doigt sur sa joue pour essuyer la petite larme qui coulait.

Il avait réussit à en parler, à tout sortir d'un coup à une inconnue. Il avait réussit à dire que son acte était impensable, irréparable. C'est à ce moment là qu'il se sentait le plus vulnérable du monde. En fait, il avait peur de la réaction de la jeune femme. En même temps, il venait d'annoncer qu'il avait tuer son père, ce n'est pas forcément quelque chose qu'on dit quand on rencontre quelqu'un... Mais il fut surprit de sa réaction, elle disait que son acte n'était pas si impensable que ça vu le passé que le jeune adolescent avait avec son père. Une larme tombait sur sa joue, et la jeune femme passa son doigt pour l'essuyer. En retour, il lui sourit.

"Et vous, pourquoi êtes-vous ici ?" demanda le jeune homme un peu curieux.

Il venait de dévoiler sa vie à une inconnue. En échange de ses informations, il voulait connaître la raison de la venue de la jeune femme. Enfin, si ce n'était pas trop indiscret. Il se sentait soulagé d'avoir tout déballer d'un coup même s'il n'est pas fier de lui. Du haut de ses 16 ans, il se sentait plus mature que les autres et a connu ce genre de choses du haut de son adolescence.

Le jeune homme avait commis un acte criminel mais, je ne voyais pas trop comment on pouvait lui jeter la pierre. Personne n'avait du se mettre à sa place, subir les agressions de son père pendant plusieurs années, devait être très difficile. Et puis, c'était un adolescent et il ne semblait pas avoir prit du plaisir à faire cet acte. Il semblait même encore atteint par tout ceci et il le serait surement pendant encore de nombreuses années. Pas sur qu'on puisse un jour, guérir du meurtre de son père. Je passais légèrement mon doigt sur sa joue pour essuyer une larme qui coulé, je préférais le voir sourire et lui rendis un sourire sincère et chaleureux. "Et vous, pourquoi êtes-vous ici ?" Je me remis sur ma chaise correctement et regardé mes pieds abimés par la danse. Je n'avais pas une raison aussi valable que la sienne et d'ailleurs, ma raison me semblait complètement stupide maintenant que, je savais ce qui l'avait conduit ici. "Les entraînements sont difficile et je crois que mon corps et mon esprit avaient besoin de faire un break...C'est plutôt mes pieds qui m'ont conduit ici que ma raison..." Je souris un peu avant de relever les yeux sur le jésus face à nous. "Le silence des églises est agréable pour l'âme..." Lançais-je simplement.

Avoir parlé à coeur ouvert à une inconnue, Alec se sentait soulagé. Il avait évacué son stress et son mal-être en quelques instants. Ce n'était pas pareil que de parler à la police, il pouvait exprimer ses sentiments correctement et il en était ravi. S'il parlait comme ça à des gens qu'il ne connaissait pas et en plus de ça qui pouvait compatir c'était pour le mieux. Lorsqu'il expliqua à la jeune femme pourquoi il était ici, il devenait curieux de savoir pourquoi la jeune femme était là elle aussi. Elle semblait troublée. La jeune femme regardait tout le temps ses pieds et expliqua que les entrainements étaient difficiles. Elle lui dit alors que ses pieds et son corps la faisait énormément souffrir.

"Vous faites de la danse ?" demanda-t-il en souriant légèrement.

Vu son tutu, et puis ses pieds étaient abimés et elle n'arrêtait pas de les regarder. Alors le juin homme en déduit que tout cela était du à la danse et pas à autre chose. Il sourit quand la jeune femme dit que le silence des églises était agréable pour l'âme.

"Je suis totalement d'accord" répondit-il en regardant devant lui la statue de Jesus.

Je ne sais pas pourquoi j'étais venu ici, il semblerait que mon corps en avait besoin. Mais, dans le fond, je ne regrettais pas d'avoir poussé les portes de cette église. Surtout, si je pouvais soulager quelqu'un du poids de la vie et des remords. Le jeune homme, m'avait expliqué la cause de sa tristesse et de sa présence ici. Il avait du affronter une épreuve atroce et je pouvais comprendre sa peine mais, dans le fond, je n'étais pas sur qu'il devait s'en vouloir son père avait commis des actes affreux pendant plusieurs années après tout. Il m'avait ensuite demandé la raison de ma présence ici, je ne savais pas tellement, échapper aux entraînements juste un instant, ça devait être ça ma raison. "Vous faites de la danse ?" Je reposais mon regard sur lui et lui rendis son sourire. "Hey oui ! Et vu l'état de mes pieds, je devrais peut-être envisagé de ralentir un peu. Sauf que, j'aimerais réaliser mon rêve et devenir une danseuse étoile renommé...Mais, je ne sais pas si j'y arriverais un jour." J'avais conclut en lui disant que le silence des églises étaient agréable pour l'âme. "Je suis totalement d'accord" J'alternais entre la statut et le jeune homme avant de rompre le silence. "Vous avez un endroit où dormir et vous réfugiez au moins ?" J'espérais qu'il ne dormait pas dans la rue ou dans cette église même-si, les églises étaient censé offrir un lieu d'innocence, de sécurité et de repos.

Le jeune adolescent n'était pas bien dans sa peau en ce moment. En même temps, tuer quelqu'un ça n'aide pas forcément. Même si c'était l'homme le plus pourri du monde, il n'avait pas à faire ça. Il s'en voulait énormément. Et c'est pourquoi il s'était réfugié à l'église pour demander pardon. La religion l'avait beaucoup aidé à porter ce poids ces derniers jours. Le drame avait eu lieu il y a une semaine maintenant et il fallait qu'il se fasse pardonner et qu'il oublie. La jeune femme faisait en effet de la danse, elle lui confia qu'elle voulait devenir danseuse étoile. Quel beau rêve, Alec n'en a jamais eu un aussi gros.

"Il faut toujours croire en soi et en ses rêves" dit-il du haut de ses 16 ans, comme s'il avait tout vécu.

La jeune femme était agréable et souriante, l'adolescent commençait à apprécier cette femme qui semblait être très ouverte et surtout à l'écoute. Après un moment de silence, elle demanda si le garçon avait avait au moins un toit pour dormir. Il pensait à la voisine, qui l'ait accueilli tellement gentiment. C'était une femme géniale et hors-pair, il était heureux de la connaître.

"Oui, ma voisine m'a accueilli chez elle, c'est elle qui va s'occuper de moi maintenant" dit-il en souriant timidement.

Je ne savais toujours pas ce qui m'avait conduit dans cette église mais, dans le fond ça n'avait aucune importance. La vie avait surement un projet pour moi et quelque chose me disait que la rencontre avec ce jeune homme n'était pas du au hasard. Il m'avait tout de même avoué un secret lourd alors qu'il ne me connaissait même pas. Je trouvais que son courage était honorable et peu de personne aurait fait preuve d'autant de franchise. Surtout que, ça pouvait le placer dans une difficulté face au jugement des gens. Je n'étais pas ce genre de personne à juger sans connaitre réellement le fond de l'histoire, alors je mettais simplement contenté de répondre honnêtement et avec franchise. Il m'avait ensuite demandé pourquoi j'étais venu dans ce lieu et si j'étais danseuse, vu mon accoutrement, je me doutais bien qu'il connaissait déjà la réponse mais, je confirmais que j'étais bien danseuse et qu'il faudrait que je ralentis un peu vu l'état de mes pieds. Je lui expliquais rapidement que, je voulais atteindre mon rêve. "Il faut toujours croire en soi et en ses rêves" Je lui souris avant de lui demander si il avait un endroit pour dormir au moins. "Oui, ma voisine m'a accueilli chez elle, c'est elle qui va s'occuper de moi maintenant" C'était important d'avoir un refuge loin des problèmes, pour ma part je n'avais nulle part. J'étais bien trop loin de ma ville natale et je n'avais aucune personne ici, j'allais simplement retourner à l'école et m'enfermer dans la pièce qui me servait de chambre à l'internat. "Tant mieux c'est important de se sentir entouré par des gens qui compte à nos yeux...Je suis sur que la vie est plus heureuse chez elle et que vous retrouvez le sourire avec elle." Je gardais toujours mon sourire sur mes lèvres. "La vie est parfois difficile mais, elle offre toujours une récompense magnifique pour ceux qui se battent...Alors ne lâchez rien, la vie vous apportera des choses merveilleuses ! Il faut parfois des épreuves difficiles pour apprendre et prendre conscience de son potentiel." Je devrais surement appliqué tout ceci à moi aussi.

Parler à coeur ouvert avait fait un bien fou au jeune adolescent perdu. Il ne connaissait pas cette femme, mais il lui avait fait confiance. Pourquoi ? Il ne le savait pas vraiment d'ailleurs. Mais il avait besoin de parler à des gens, besoin d'exprimer sa colère et même de discuter simplement avec des personnes sans qu'ils le jugent ou qu'ils le critiquent. Alec en avait marre de tout ça ! La danseuse demanda alors à l'adolescent s'il avait un endroit où dormir, car il devait être à la rue. Mais il rétorqua que sa voisine l'avait aidé et qu'elle l'hébergeait maintenant. Il ne voulait pas partir dans la jungle de Sydney et tous les foyers pour adolescents.

La jeune femme n'arrêtait pas d'avoir de pensées positives, quelque chose que le garçon n'avait pas eu depuis un moment et ça lui faisait du baume au coeur d'entendre tout ça. Il souriait, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas sourit sincèrement à quelqu'un.

"C'est vrai, des fois la vie nous récompenses" acquiesça-t-il. "Au fait, je m'appelle Alexander, mais vous pouvez m'appeler Alec" ajouta-t-il en réalisant que les deux ne s'étaient pas encore présenté.