Kalexis + All I want for Christmas is you

C’était le réveillon de Noël, cette soirée importante avant cette fête tant importante pour les enfants, et encore plus pour toute notre petite famille cette année, j’en avais l’impression. Ce n’était pas le premier Noël que nous passions tous les quatre ensemble, puisque pour mon plus grand bonheur, Alexis était rentrée pour celui de l’année dernière, mais bien des choses avaient changé ces derniers temps, et j’avais le sentiment qu’ici et maintenant, c’était la première fois que tout allait pour le mieux, que nous nous étions retrouvés, comme une véritable famille et que maintenant, nous pourrions vivre normalement, sans se tracasser de quoi que ce soit. Pour l’occasion, nous avions préparé plusieurs choses; un repas, des décorations, un sapin, et surtout, des cadeaux pour les enfants. Ces derniers allaient les ouvrir le lendemain matin, comme la tradition le proposait, histoire de laisser le temps, ce soir, au Père Noël de venir les déposer. Parce que pour Dillan, compte tenu qu’Analeigh savait la vérité, le Père Noël existait toujours, et nous voulions encore jouer le jeu. Même ma fille aînée avait accepté de participer à cela, encourageant son petit frère à aller dormir tôt alors que celui-ci ne voulait pas dans un premier temps. Finalement, les efforts d’Analeigh, et l’heure avancée dans la soirée, avaient eu raison de notre fils, de même que de notre fille environ une heure plus tard, nous laissant alors la voie libre pour travailler sur le tout, au rez-de-chaussée. Afin toutefois de m’assurer que rien n’allait être gâché pendant ce temps, j’étais allée voir une dernière fois à l’étage si les enfants - en particulier Dillan - dormaient, et sitôt que ce fut fait, je redescendis au rez-de-chaussée sur la pointe des pieds, puis j’allai retrouver mon cher et tendre époux au salon. Compte tenu de tout ce qu’il avait vécu, il avait été déterminé qu’il valait mieux éviter toute chance de le prendre par surprise et ainsi, lui faire peur. Par conséquent, je fis exprès de me positionner devant lui, puis délicatement, je pris sa main avant de lui demander:  « Que dirais-tu de laisser le Père Noël installer les cadeaux maintenant pour qu’ensuite, on passe du temps que toi et moi ? » Parce qu’effectivement, les enfants seraient surexcités le lendemain, ne nous laissant pas beaucoup de temps en amoureux pour Noël. Nous avions aussi des cadeaux à nous offrir, l’un et l’autre, et puis, même si ce n’était pas ce soir, je ne serais pas contre le fait de passer un peu de temps avec mon mari, même si c’était que pour nous affaler dans le canapé, enroulé dans une couverture, à regarder un film de Noël, collés l’un contre l’autre. J’étais si heureuse de le retrouver, physiquement et psychologiquement, que qu’importe ce que nous ferions, tant que j’étais avec lui, alors je serais comblée.

Je me rendais compte à quel point le temps passait vite lorsque j’étais avec ma famille, simplement ma femme et mes enfants, je n’avais vraiment pas besoin de plus, et pour moi je n’avais pas plus. Je ne savais pas ce que mon frère devenait ou était devenu et à vrai dire c’était bien le cadet de mes soucis. Je détestais cet homme au plus haut point pour la façon dont il avait traité Kaliska mais aussi Analeigh alors que cette dernière n’était même pas sa fille. Finalement, heureusement que nous nous étions retrouvés Kaliska et moi et au bout du compte nous étions heureux tous ensemble sinon nous aurions été malheureux chacun de notre côté et cela n’aurait pas été bien, d’autant plus qu’il aurait été compliqué de continuer à se voir pendant les fêtes ou autre alors que l’on s’aimait, sans pouvoir rien faire. Dans ce cas-là, me connaissant, j’aurai fait en sorte d’avoir un truc prévu auquel j’étais obligé de me rendre ce qui faisait que je n’aurai pas pu me rendre à ce ou ces dîners de famille. J’étais heureux de pouvoir me dire aujourd’hui que je n’étais pas contraint d’inventer des choses pour ne pas être là. Je pouvais profiter de ma famille et des fêtes avec ceux que j’aimais et c’était tout ce dont j’avais besoin.

L’année qui venait de s’écouler n’avait pas été des plus faciles, j’avais eu plusieurs petits problèmes, si je pouvais dire, liés à ce que j’avais vécu lors de ma dernière mission. Kaliska avait vraiment eu du fil à retordre avec moi mais heureusement elle m’avait aidé et finalement j’allais beaucoup mieux. Il aurait été vraiment dommage que je gâche les fêtes de fin d’années à cause d’un évènement traumatisant de ma vie, maintenant derrière moi. J’avais eu l’année entière pour consulter des médecins, plus particulièrement un psychologue et aller mieux. J’avais été totalement contre cette idée au départ mais Kaliska m’avait ramené à la raison, je n’avais pas le droit de me laisser aller et de sombrer dans la dépression, j’ai une femme et des enfants que j’aime et qui m’aiment alors il faut en profiter. La vie est tellement courte qu’on ne peut pas la gâcher à broyer du noir tout le temps sans jamais profiter de rien. Nous ne sommes pas grand-chose sur cette Terre et nous pouvons la quitter aussi vite que nous l’avons rejoint et parfois même sans que personne ne s’en aperçoive, dieu merci ce ne serait pas mon cas, du moins je l’espérais.

Noël était une fête que j’appréciais énormément même si le Noël précédent n’avait pas été des plus joyeux, par ma faute, certes mais je ne voulais plus y penser et je devais aller de l’avant. Je ne devais plus rester dans le passé mais profiter du présent et penser à l’avenir. Il était certain que je  ne pourrais jamais oublier mon passé, mais je pouvais vivre avec et faire en sorte qu’il ne me gâche pas la vie. Dillan croyait encore au Père Noël et j’avais hâte de voir la magie dans ses yeux le lendemain matin au réveil lorsqu’il verrait les cadeaux sous le sapin de Noël. Analeigh quant à elle n’y croyait plus mais c’était mignon de voir le mal qu’elle se donnait pour ne pas gâcher ce moment à son frère. D’ailleurs, c’était plutôt grâce à elle que Dillan était couché afin d’attendre le passage du Père Noël, avec uniquement Kaliska et moi, je n’étais pas certain que le petit bout serait couché. Nous aurions pu le forcer à aller dormir mais le faire pleurer ou le contrarier n’était pas une solution. En temps normal ça pourrait arriver mais là c’était Noël et en plus de ça c’était les vacances alors nous pouvions être plus souples.

Finalement, un peu plus tard ce fut à Analeigh de rejoindre les bras de Morphée, ce qui n’était pas plus mal car nous allions pouvoir passer un petit moment en amoureux, ma femme et moi. La période de Noël demandait beaucoup de temps et beaucoup d’efforts pour avoir le temps de rassembler tous les cadeaux nécessaires, de les emballer mais seulement en l’absence des enfants, les cacher afin qu’ils ne tombent pas dessus. C’était tout un art, sans oublier qu’il fallait aussi prévoir un repas et tout ce qui allait avec. Alors oui Noël c’était magique mais ça demandait beaucoup de temps et d’énergie, nous étions tout de même contents que ça se termine à la fin. J’étais resté attendre au salon lorsque mon épouse était allée faire un tour à l’étage afin de s’assurer que tout le monde dormait et en particulier Dillan. Il ne serait pas embêtant qu’Analeigh nous trouve à installer les cadeaux sous le sapin, ce serait plus dérangeant si Dillan se réveillait à ce moment-là.

Alors qu’elle était de retour, je la laissais prendre ma main et l’attirais contre moi afin qu’elle soit le plus proche possible de moi et je posais mon front contre le sien écoutant ce qu’elle me disait. Sa voix était si douce, si agréable à écouter, jamais je ne pourrais m’en lasser. Je hochais doucement la tête. « J’en dis que c’est une très bonne idée et qu’on va se dépêcher de laisser le père Noël déposer ses cadeaux parce que je suis pressé de passer du temps avec toi. Il faut qu’on en profite car quand Dillan aura ses jouets, il faudrait jouer avec lui, et du coup je ne pourrais plus m’amuser avec toi… » dis-je doucement à son oreille en la regardant tendrement avec envie, probablement avait-elle compris ce que je voulais dire.

Il était fort probable que nous finissions notre soirée dans les bras l’un de l’autre mais nous aurions envie de profiter un peu avant d’une petite coupe de champagne par exemple ou bien de s’échanger nos cadeaux mais aussi d’un début de film pas nécessairement intéressant qui nous laisserait donc le loisir de faire ce que nous avions envie. Quoi que, même si le film était intéressant, cela ne nous empêcherait pas de faire quoi que ce soit. « Tu es tentée qu’on aille chercher les cadeaux pour les mettre sous le sapin et que l’on s’octroie un petit moment rien qu’à nous ensuite, jusqu’à demain matin ? » Je lui mordillais délicatement la lèvre après l’avoir embrassé. « Tu ne serais pas contre une petite coupe de champagne n’est-ce pas ? »

L’absence d’Alexis avait fait en sorte qu’inévitablement, parce que j’avais dû remplir le rôle de papa et maman en même temps, qu’il m’avait fallu jouer la gentille et la plus méchante pendant tout ce temps, j’étais devenue quelque peu mature, je n’avais plus nécessairement des réactions de gamine à tout moment. Ce n’était pas plus mal, et clairement, je ne lui en voulais pas, parce qu’en l’épousant, en le laissant repartir en mission, je savais dans quoi je m’embarquais et je pensais m’en être pas si mal sortie que ça au bout du compte, malgré les circonstances. Cependant, alors que je ne m’attendais pas à avoir une réaction du genre à cet instant précis, je ne sus retenir un sourire de gamine au moment où mon époux proposa de se dépêcher à s’occuper des cadeaux afin que nous passions plus de temps ensemble, du temps où nous pourrions que penser à nous deux, profiter de ce réveillon en amoureux. Plus encore, je me permis de me mordiller la lèvre inférieure un bref moment, le temps que celle-ci ne s’échappe d’entre mes dents, se libérant juste à temps pour que je puisse dire à mon mari d’une voix un peu plus douce et mystérieuse:  « Il me fera plaisir d’être ton jouet alors… », me surprenant par la suite à rougir quelque peu de plaisir, et aussi parce que ce n’était pas dans mon genre aussi de tenir ce genre de propos. En effet, les sous-entendus à caractère un peu plus adulte, ça n’avait jamais été mon fort, mais celui-ci était trop tentant, et de plus, il n’en demeurait pas moins que j’étais quelque peu impatiente d’arriver à ce moment. je ne le dis pas clairement, je tentais de me montrer aussi patiente que possible, mais il n’en demeurait pas moins que j’étais bien contente de passer ce moment avec lui, parce que je sentais que cela faisait beaucoup trop longtemps. Cela faisait un moment qu’Alexis était rentré, certes, mais vu tous les soubresauts qui avaient suivi son retour, je ne me souvenais pas de la dernière soirée que nous avions passé ensemble à tête reposée. Mais là, j’avais l’intention de faire en sorte que celle-ci en soit une et que plus encore, elle signifie le début de quelque chose de nouveau, quelque chose de bien, autant pour lui que pour les enfants que pour moi. Cependant, avant de profiter de cet instant, il nous fallait encore installer les cadeaux sous le sapin, tout faire pour que Dillan croie que le Père Noël était vraiment passé à la maison pendant qu’il dormait. Apparemment, Alexis était aussi pressé que moi de pouvoir profiter pleinement de la soirée. Clairement, je n’allais pas m’y opposer, alors rapidement, je lui répondis, toujours avec ce même sourire qui était apparu sur mon visage précédemment:  « Je suis plus que tentée. » Par contre, ce ne fut pas pour autant que je me décalai de mon mari pour me mettre au travail, à croire qu’au fond, je n’en avais pas envie, mais en fait, c’était qu’il me fallait un peu de courage pour quitter ses bras, parce qu’il était évident que j’appréciais grandement être contre lui, le sentir serein, et que je ne voulais pas que cela s’arrête. Cependant, je parvins à me donner du courage pour éventuellement le faire non seulement en me disant qu’une fois que les cadeaux seraient sous le sapin, je pourrais retrouver mon chemin dans ses bras et de plus, Alexis en vint à me faire une suggestion que je ne pus refuser, d’où le fait que sans hésitation, je lui répondis:  « Bien sûr que non ! Je ne pourrais jamais m’y opposer ! » Parce que même si je n’étais pas une grande buveuse, aujourd’hui, c’était une occasion spéciale, qui méritait d’être soulignée comme il se le devait. Après avoir marqué une brève pause suite à ma réponse, je demandai à Alexis:  « Que veux-tu faire ? Je vais chercher les cadeaux et tu t’occupes du champagne, ou bien l’inverse ? », parce que me concernant, cela ne me dérangeait pas du tout, tant et aussi longtemps que nous soyons aussi efficaces que possible afin d’avoir notre réveillon à nous deux, où les enfants n’étaient pas invités, pour leur propre bien et le nôtre, naturellement.