i wish there was a treaty between your love and mine (eleanor)

Tout était dit, à présent. Tout ce que tu avais besoin de dire est sorti, tout ce que tu avais sur le coeur également, te laissant plus libre et plus légère qu'avant l'arrivée de Maxence. En quelque sorte, son irruption dans ta vie avait eu du bon, même si tu ne le percevais pas au début de votre conversation. Au début, tu te sentais suivie et épiée, des sentiments que tu n'apprécies pas vraiment, tu dois bien l'avouer. Mais une fois les explications faites, tout te semblait plus nuancé. Comme si sa venue ici était un coup du Destin. Et qui sait, c'est peut-être le cas ? Peut-être est-ce un coup de pouce pour vous prouver que malgré toutes les épreuves que vous traversez, vous êtes fait pour être ensemble. Et au fond, tu l'espères. Vraiment. « Je comprends. Et puis, aussi bien en parler en long et en large une bonne fois pour toute. Je sais que je nous fais attendre, que je fais traîner notre relation, depuis assez longtemps. » Tu hoches la tête tout en écoutant attentivement les mots du jeune homme. Qu'il reconnaisse ses torts est déjà un grand pas à tes yeux et ça ne doit pas être facile pour lui. Alors, tu décides de ne pas l'enfoncer davantage, essayant de trouver du positif parmi tout ce massacre. « Tu sais, si je te dis tout ça c'est parce que je veux qu'on commence à construire notre avenir, tous les deux. Je veux qu'on ait des projets et des rêves, ensemble. Je ne demande rien d'autres que ça. » Dis-tu en haussant les épaules, un léger sourire au coin des lèvres. Oui, c'est tout ce que tu demandes. Tu veux un avenir avec l'homme que tu aimes éperdument, est-ce si compliqué ? Une fois vos promesses terminées, tu décides de clarifier la situation avec Maxence, abordant le sujet qui fâche à savoir, Lachlan. Maxence semble étonné lorsque tu lui affirmes que tu n'allais pas le rejoindre. Il ne s'était sans doute pas préparé à cette éventualité, et pourtant... « Euh … quelqu’un t’attends ? » Tu secoues la tête, négativement, pour rassurer le juge immédiatement. Heureusement que non, d'ailleurs, car tu n'aimes pas faire attendre tes amis de la sorte. Et si c'était le cas, tu ne te serais sans doute pas attardée avec le jeune Kearse. Une fois Maxence rassuré, tu te permets de poser cette question qui te brûle les lèvres : devras-tu te passer de ton amant à compter d'aujourd'hui ? « Non. T’as déjà fait assez de sacrifices pour nous, t’as déjà assez attendu après moi. Je n’ai plus le droit de te demander ça, maintenant. Si tu as envie de le revoir, si tu veux trouver en lui ce que je n’arrive pas encore à te donner, vas-y … Même si ça me fait mal de t’imaginer dans ses bras, je n’ai que ce que je mérite. Mais il ne t’aimera jamais comme je t’aime. Et je te le prouverai. » Sa réponse est magnifique et t'arrache une larme. Par ses paroles et surtout par ce geste, Maxence te prouve qu'il est prêt à tout pour toi. Pour vous. Et tu sais qu'il ne doit pas supporter l'idée que tu sois dans les bras d'un autre homme. Mais après une déclaration pareille, comment pourrais-tu encore retourner vers ton amant, Lachlan ? Quand l'homme que tu aimes se montre si conciliant et déterminé à t'avoir, tu ne peux pas te permettre de le faire souffrir en étant dans les bras d'un autre. C'est une chose que tu ne conçois pas, Eleanor. « Je sais qu'il ne sera jamais à ta hauteur. Et je sais que je ne l'aimerai jamais comme je t'aime, toi. Alors, pour toi, pour nous, je suis prête à mettre un terme à cette relation. » Réponds-tu tout en ne décrochant pas ton regard du sien, avant d'ajouter : « Parce que je ne supporterais pas de te faire souffrir à nouveau. » Tes doigts caressent la paume de sa main dans un geste tendre et délicat. Pour toi, il est clair que tu ne peux pas continuer cette relation "extra-conjugale". De toute façon, Lachlan étant marié, il ne t'apportera jamais tout ce dont tu as besoin. Alors que Maxence, même si tu sais que ça prendra du temps, en sera capable un jour ou l'autre. Et tu ne mens pas lorsque tu dis que tu n'aimeras jamais un autre homme comme lui. Tu n'as jamais aimé autant quelqu'un comme tu aimes le jeune juge.

« Tu sais, si je te dis tout ça c'est parce que je veux qu'on commence à construire notre avenir, tous les deux. Je veux qu'on ait des projets et des rêves, ensemble. Je ne demande rien d'autres que ça. » Au fond, ils désiraient exactement la même chose tous les deux. Ils attendaient de leur relation la même romance, le même engagement. Mais pour Maxence, entre le désir et le concret, il y avait une bien grande marche et il n’avait pas encore les ressources pour s’élever un peu plus haut avec Eleanor. Tout ça lui semblait tellement hors d’atteinte, alors qu’il était à une croisée des chemins qu’il ne s’imaginait pas rencontrer un jour. Sa vie avait toujours semblée si claire, toute tracée dès la fin de son adolescence. Son mariage et surtout l’échec de celui-ci n’avait été qu’un petit accident de parcours, mais au final, il n’avait jamais perdu de vue son objectif de vie – et c’était d’ailleurs la raison centrale de son divorce. Pourtant, maintenant qu’Eleanor et qu’Abygaël étaient dans sa vie, Maxence avait l’impression que plusieurs autres chemins se dessinaient à l’horizon, et il avait beau passer sa vie à trancher, à décider, à statuer, là, il n’avait aucune idée de quelle direction emprunter. Le bien et le mal ne s’appliquaient pas ici. Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise option. Mais certaines le rendraient malheureux, et les autres le combleraient de bonheur. Il suffisait de savoir laquelle, ce qui n’était pas forcément facile. « Je sais. Tu as raison de m’avoir tout dit, de m’avoir bousculé un peu. C’est important qu’on se dise tout. » Maxence le savait maintenant plus que jamais, d’ailleurs, après avoir vu la réaction d’Eleanor face à l’arrivée d’Abygaël dans la vie du juge. Dans leur vie. Assis sur ce banc, face au restaurant où personne n’attendait l’italienne, finalement, Maxence lui fit les plus belles promesses qui puissent exister, et il priait pour être capable de les tenir. Après avoir eu si peur de la perdre, il se rendait compte que l’absence d’Eleanor dans sa vie serait sans doute bien pire que la perte de son emploi. Il ne serait peut-être plus jamais juge si un scandale explosait, si on lui montrait poliment la porte pour X ou Y raison, mais il redeviendrait avocat, il se placerait à quelque part d’autre. Eleanor, elle, ne se remplaçait pas. Il l’avait bien compris, pendant cette dernière année où il en avait même été jusqu’à assister à des soirées de speed-dating dans le but de trouver une femme bien simple, sans jamais pourtant trouver qui que ce soit qui le fasse rêver comme Eleanor le faisait jour après jour, nuit après nuit. « Je sais qu'il ne sera jamais à ta hauteur. Et je sais que je ne l'aimerai jamais comme je t'aime, toi. Alors, pour toi, pour nous, je suis prête à mettre un terme à cette relation. Parce que je ne supporterais pas de te faire souffrir à nouveau. » Un sourire fendit le visage de Maxence, visage souvent trop dur, trop sérieux, cachant toute émotion par peur d’être percé au grand jour. Il s’approcha d’Eleanor et, après avoir posé sa main sur sa joue d’un mouvement doux, il l’embrassa. Il fallait qu’il croie un peu en ce destin qui jouait avec eux depuis le tout début. Il fallait qu’il ait confiance. Ce ne serait pas un seul baiser à découvert qui briserait sa vie entière. Certes, il avait toujours eu peur que ce soit comme une partie de domino et que tout s’effondre dès son premier acte, mais il laissa de côté son angoisse surdimensionnée le temps d’un baiser. « Je ne veux plus te faire souffrir non plus. On s’est trop longtemps blessés sans le vouloir, toi et moi. » Il sourit, garda son visage près du sien pendant encore quelques secondes, avant de s’éloigner de nouveau et de rompre tout contact entre eux, même leurs mains l’une dans l’autre un peu plus tôt. « Prends quand même le temps de réfléchir, et moi aussi je le prendrai. La prochaine fois qu’on se verra, tout sera plus clair. » Il lui sourit tendrement. Il avait espoir, en tout cas, que tout serait plus clair. Qu’ils sauraient quel chemin emprunter et, espérons-le, ils l’emprunteraient ensemble. « Je ne te retiendrai pas plus longtemps. T’as un rendez-vous avec toi-même qui t’attends, je suppose ? » C’était la seule explication qu’il avait trouvée, au final, si elle ne rejoignait personne. Loin de lui l’envie de s’inviter si Eleanor avait besoin de se retrouver seule avec elle-même, surtout avec la conversation qu’ils venaient d’avoir. Ils avaient beaucoup à encaisser et à gérer, tous les deux, de leur côté.

« Je sais. Tu as raison de m’avoir tout dit, de m’avoir bousculé un peu. C’est important qu’on se dise tout. » Tu es bien d'accord avec Maxence sur ce point, sinon, tu es persuadée que ça ne fonctionnera pas. S'il y a bien quelque chose que vous partagiez depuis le tout début de votre relation, c'est l'honnêteté. Et même si elle a été remise en question aujourd'hui, tu espères que ça n'arrivera plus. Tu espères que le juge te fera assez confiance pour tout te dire même si ça peut blesser ou même si ce n'est pas agréable à entendre. Car c'est l'essence même d'un couple à tes yeux. Et si vous voulez que ça fonctionne dans le futur, vous devez être honnêtes l'un envers l'autre. Et on peut dire que tu l'as été, Eleanor, quand tu as demandé à Maxence s'il désirait que tu arrêtes de voir Lachlan. Sa réaction a été une réelle surprise mais dans le bon sens du terme. Tu ne t'attendais pas à ce qu'il se sacrifie comme ça, par amour pour toi. Car on peut dire que c'est un sacrifice, oui, de laisser la personne qu'on aime dans les bras d'un autre. Toi, tu n'es pas sûre que tu aurais pu l'accepter. Du moins plus maintenant que vous en êtes à un stade si avancé dans votre relation. Mais de toute façon, si le juge voyait d'autres femmes, tu ne serais pas en mesure de te plaindre ayant toi-même été "voir ailleurs". Alors, tu décides de tirer un trait sur ton amant bien que tu apprécies beaucoup tous ces moments que vous passez ensemble. Mais tu es prête à le faire pour l'homme que tu aimes démesurément. Et lorsque tu expliques tout ça à Maxence, il semble en quelque sorte soulagé. Même si tout n'est pas encore gagné entre vous. Et sans que tu t'y attendes, ses lèvres viennent se poser contre les tiennes. Naturellement, ta main vient rejoindre son cou avant de passer délicatement dans ses cheveux. C'est si bon de retrouver ses lèvres. Et c'est d'autant plus meilleur de le faire ici, dans cette rue, aux yeux de tous sans ressentir aucune gêne ni de ta part ni de celle du jeune homme. « Je ne veux plus te faire souffrir non plus. On s’est trop longtemps blessés sans le vouloir, toi et moi. Prends quand même le temps de réfléchir, et moi aussi je le prendrai. La prochaine fois qu’on se verra, tout sera plus clair. Je ne te retiendrai pas plus longtemps. T’as un rendez-vous avec toi-même qui t’attends, je suppose ? » Vos rompez finalement tout contact, retrouvant cette éternelle distance que tu détestes. Même après ce baiser passionné, tu te sens encore si loin de Maxence et ça fait mal car tu voudrais être dans ses bras et ne plus jamais les quitter. Néanmoins, tu souris au juge, heureuse que les choses soient finalement réglées entre vous. Même si pour cela, vous avez dû vous dire des choses qui ne font pas plaisir à entendre. « Exactement. J'ai décidé de prendre la journée pour ne penser qu'à moi. » Réponds-tu, amusée.Tu aurais bien proposé à Maxence de te rejoindre mais tu as besoin de temps pour penser à tout ce que vous venez de vous dire. Tu as besoin de temps pour digérer toute cette histoire d'adoption et tout ce qui en découle. Bref, tu as besoin de temps pour toi. « Je te promets de penser à tout ce qu'on s'est dit et d'y réfléchir sérieusement. Et j'espère vraiment qu'on pourra, un jour, dans un futur proche, construire notre avenir, ensemble. » Tu souris, sincèrement, avant de te lever de ce banc, prête à aller manger dans ce restaurant comme prévu. Tu déposes finalement un léger baiser au coin des lèvres de Maxence, lui jettent un dernier regard et un dernier mot, « A bientôt, Maxence » avant de t'en aller.

FIN DU SUJET ?