Cocktail molotov - ft. Abba ♥

C'est beau Bowen quand la lumière baisse doucement... Je suis vraiment un génie, ma toute première phrase est non seulement super poétique mais en plus ça ferait un super exercice d'orthophonie ! Si je te jure, essaye de la dire trois fois rapidement… Quoi t’es pas venu pour parler poésie et orthophonie ? Personne te force à lire ce RP espèce de… Et puis merde.

Bref, j’ai froid, assis seul comme un con à la terrasse de ce bar que je connais bien. Je mets mes mains dans mes poches, moins dans l’espoir de les réchauffer que pour me donner une contenance. Je les vois ces vieux consanguins médisants qui me regardent du coin de l’œil. Ouais je suis bourré, ouais je suis défoncé et alors ? Moi au moins je n’existe pas qu’à travers le regard des autres.

C’est ouf le nombre de merdes que les poches de cette veste peuvent contenir. Un briquet mais pas de clopes, j’en ai jamais, 10 dollars froissés, une seringue vide… AIE JE ME SUIS PIQUÉ LES DOIGTS ! Oh le con ! Quoi, t’as jamais vu un junkie se piquer avec son cadavre de seringue ? Mais non je ne te parle pas à toi derrière ton écran, je parle au pigeon qui me regarde comme un mongole. Attend, c’est quoi ce truc froid au fond de ma poche ? Un emballage de capote… Regarde cette antiquité elle doit dater de ma dernière baise ! Je vais contacter le musée de Canberra, ils m’en donneront un bon prix…

Voilà enfin la serveuse, c’est pas trop tôt. Elle est à croquer la jolie brunette dans son uniforme qui met en valeur ses… Arrête de matter je te vois. Je m’avachis un peu plus sur ma chaise et je lui sors mon plus beau sourire :

- Bonsoir, un Coca sans bulles s'il-vous-plaît, j’y tiens. Tant que vous y êtes, prenez une glace je vous l’offre. Par contre, vu que ce n’est pas marqué sur la carte je me permets de demander, votre petit cul c’est sur place ou à emporter ?

Je me suis fait rire tout seul. Une fois calmé je lui fais un clin d’œil et je lui tape la bise. Quoi, tu pensais que je prendrais une baffe ? Ecoute, je connais ce petit canon depuis son arrivée à Bowen et depuis on s’appelle tous les jours, on refait le monde bourrés et on insulte les « salopes des magazines ». Oui, cette fille sur qui tu baves me donne des surnoms niais et me fait de « gros câlins » parce que je suis son pote, ok ?

Qu’est-ce que je t’avais dit ? Elle me fait toujours des câlins ! Je ris et viens embrasser son cou. T’es jaloux ?

- Ouais, je suis E C L A T E… mais ça change pas de d’habitude !

Je caresse doucement sa joue en mettant une mèche de sa crinière derrière son oreille. Puis je plonge mes yeux, pas très ouverts et rougis par la drogue, dans les siens lui lançant un regard qui sent un peu les reproches :

- Tu m’obliges à venir au bar pour te voir maintenant ? Depuis une semaine tu viens plus squatter à la maison et tu réponds même plus à mes messages…

Je marque un temps d’arrêt. Qu’est-ce qu’elle est b… Belle ! Je souris un peu… Comment dire ? Qui a dit bêtement ?!

- Bon, c’pas grave. Je suis sûrement trop gentil ou trop défoncé mais je te pardonne si tu viens t’asseoir à ma table !

Je lui tire une chaise à côté de moi et lui fait un clin d’œil. Les clients dans le bar commencent à s’impatienter, certains nous lancent des regards mauvais. Les gens sont vraiment des connards, elle va mal, ça se voit et ils lui mettent la pression. Tu l’as vu mon majeur fièrement tendu et ma langue fièrement tirée ? Ouais, je sais, je suis un gamin. Tellement un gamin que je prends Abbadon par la main et sors du bar en courant, ne m’arrêtant qu’après avoir craché un poumon. AH AAAAAAH TU L’AVAIS PAS VU VENIR ÇA !

Putain… J’avais oublié que je fais pas de sport… Je suis plié en deux, agonisant, respirant aussi bruyamment qu’une pucelle après l’orgasme, toussant, crachant et transpirant… Mmmmh sexy !

Je m’allonge par terre et, avec mon talent d’acteur naturel, je dis à ma brunette :

- Laisse-moi mourir… Continue sans moi…