On doit tous faire des efforts [perring]

Se concentrer sur les sentiments d’Aisling évitait à Perry de se concentrer sur les siens. L’aime-t-il ? L’a-t-il aimé ? A-t-il déjà eu des sentiments amoureux pour quelqu’un ? Il préfère ne pas se poser toutes ses questions. Si Aisling n’était clairement pas prête à être en couple, il n’est pas sûr que lui le soit vraiment. Il était jaloux et la voulait juste pour lui, mais est-ce que cela signifiait qu’il avait des sentiments ? Qu’il était amoureux ? Il n’est pas vraiment sûr de savoir ce que ça fait d’aimer quelqu’un autre que les gens de sa famille ou ses amis qu’il aime en amitié. Mais aimer en amour il n’a aucune idée de ce que cela peut être.
Elle lui avoua plus ou moins avoir des sentiments pour lui ce qui le surprit un peu puisqu’il pensait qu’elle le détestait mais il faut croire que non. Il voyait qu’elle voulait partir et ne pas « l’emmerder avec ça ». Mais Perry ne voulait pas que la jeune femme parte. « Hey tu m’embêtes pas ok ? » dit-il avant de se rapprocher d’elle pour tenter de la prendre dans ses bras.

La blonde fut pour le moins surprise quand il la prit dans ses bras, bien loin d'elle l'idée de le repousser, elle se blottit doucement contre lui quelques secondes.

-Je sais que tu dis juste ça pour être gentil.

Parce que, malheureusement pour lui, il était gentil. Et c'était d'ailleurs assez étonnant de la part d'Aisling d'avoir un faible pour les gens bien. Comparé à Ciàran, Perry ou encore Chase n'avaient aucun points communs. Enfin, vu la dernière discussion entre Chase et Aisling, Chase n'était définitivement pas un homme bien. Ou alors la Néo-Zélandaise ne savait pas ce que c'était un homme bien, ce qui était aussi possible.

-Est-ce que si Siobhan n'avait pas été de toi, tu m'aurais détestée ?

Elle peut penser qu’il dit ce qu’il pense uniquement pour être gentil avec elle mais ce n’est pas le cas. Il le pense sincèrement. Fondamentalement il n’a rien à lui reprocher. En plus il déteste se prendre la tête alors c’est rare qu’il en veuille à quelqu’un, il est plutôt du genre à passer l’éponge en deux minutes. Aisling continua en lui demandant si jamais le bébé n’avait pas été de lui, est-ce qu’il l’aurait détestée ? « Nan, j’pense que j’aurai été triste en fait. » répondit-il alors avant de regarder la jeune femme. Quand il a vu ce petit bébé à l’hôpital il a tout de suite voulut prendre soin de lui, l’élever et le voir grandir. Il ne pensait pas penser ça un jour mais il aime être père et c’est une des choses qui le rend le plus heureux au monde.

Triste. Peut-être que Chase était triste lui aussi. Peut-être que c'était pour ça qu'il avait été méchant avec elle. Et pourtant. Elle n'arrivait pas à mettre ce sentiment sur ses réactions. Il avait juste été méprisant, froid, cassant. A l'image d'Aisling envers les gens qu'elle n'apprécie pas.

-Je suis contente qu'elle soit de toi.

Elle l'avait déjà dit mais en le répétant elle se sentait mieux. Doucement elle leva les yeux vers lui, sans sortir de ses bras, venant poser ses lèvres sur les siennes. Elle ne savait pas si ça le fâcherait ou pas. Mais elle avait un peu de mal à imaginer Perry se fâcher pour autre chose que quelque chose concernant sa fille, ses filles maintenant.

Il s’y attendait, un peu en tout cas, déjà plus que la dernière fois. Lorsqu’ils étaient à l’hôpital, Aisling l’avait embrassé furtivement avant de partir et ça l’avait vraiment surpris. Mais là, dans la mesure où ils étaient déjà dans les bras l’un de l’autre, ça le surprit moins. Perry répondit à son baise, il ne sait pas trop pourquoi, il ne sait pas trop s’il en avait envie. Il le fit, c’est tout, sans se poser de question. Il passa sa main dans les cheveux de la jeune femme avant de rompre le contact. Cela faisait un long moment qu’il n’avait plus embrassé quelqu’un, depuis qu’il a Siobhan il ne sort plus beaucoup et les rencontres sont donc plus difficiles. Il resta silencieux, ne sachant que dire.

Elle ne savait pas ce qu'elle espérait en faisant cela. On aurait pu se demander si elle ne tentait pas de jouer avec lui et pourtant, elle jouait avec ses propres sentiments, faisant absolument n'importe quoi. Perry avait été égal à lui même durant ce baiser, soit passif. Il ne l'avait pas repoussée et elle pouvait au moins lui en être reconnaissante pour cela. Une fois le contact rompu, elle leva une seconde les yeux vers lui, essayant d'y lire une émotion, un sentiment, mais n'y trouva rien. Elle détourna le regard, se mordant l'intérieur de la joue.

-Désolée.

Il était gentil, trop gentil pour la repousser en lui disant qu'il ne ressentait rien pour elle et qu'elle devait arrêter de faire ça mais elle le connaissait assez pour comprendre que pourtant c'était ce qu'il pensait. Elle secoua doucement la tête, au moins cette fois elle savait qu'il fallait qu'elle arrête de se faire des illusions.

-Je vais te laisser cette fois.

Peut-être qu’elle le comprenait, elle avait l’air de lire en lui tellement simplement. Il n’avait rien dit et pourtant il vit qu’elle avait compris. Ce n’est pas qu’il la déteste, ce n’est pas qu’il l’aime, ce n’est pas qu’il ne veut plus la voir ou au contraire passer son temps avec elle. C’est seulement qu’il se retrouve confronté à une situation qu’il n’a pas vu venir. Qu’il pensait qu’après leur séparation chacun ferait sa vie de son côté, loin de l’autre et que tout irait pour le mieux. Il ne pensait pas devoir élever un enfant avec elle et se retrouver à la voir souvent, à vouloir l’embrasser, il ne sait pas trop pourquoi mais sans vouloir aller plus loin. Il ne veut pas retrouver ce qu’ils avaient avant mais il ne veut pas la perdre pour autant. Mais il sait, oui il sait, qu’elle ressent quelque chose, elle lui a dit. Il ne se rend pas compte qu’à accepter ses baisers il ne fait que la blesser. Il baissa la tête, lui aussi désolé. Désolé de ne pas être à la hauteur et de ne jamais réussir à gérer les situations. « Passe quand tu veux. » il ne réussit à sortir que quatre pauvres mots.

Quand elle le vit baisser les yeux elle comprit qu'elle avait vu juste. Il était juste gêné de la situation. A sa réponse, elle se contenta de tourner vivement les talons, faisant voler ses cheveux. Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit de la façon qui se voulait la plus neutre possible mais qui était froide.

-J'y penserais.

Et elle sortit.