Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: do you miss me ? (Cochonlas) Lun 13 Fév 2017 - 23:48
Do you miss me ?
Spider-Cochon & Lilas
Ton amitié a apporté plein de merveilleuses couleurs à ma vie. Elle a été présente à chaque moment, même les plus sombres et je suis la plus chanceuse du monde d'avoir eu droit à ce cadeau. Je ne l'ai pas considéré comme acquis, enfin je l'espère. Mais peut-être que si, parce que parfois on ne se rend pas compte que la plus belle chose qui puisse nous arriver est juste là, sous notre nez. Mais c'est bien ça aussi, parce que j'ai réalisé que qu'importe où tu sois, ou ce que tu fasses, ou avec qui tu sois : je ne vais jamais cesser honnêtement, sincèrement, pleinement de t'aimer. ... Comme une soeur aime un frère, un ami aime un ami.
Après le coup de fil de Concho, je n’ai pas hésité. J’ai fourré mes affaires dans un sac, mon ordinateur dans la sacoche et les affaires de Mélodie dans une valise pour aller prendre l’avion. Pour j’aimerai bien dire que je suis partie le jour-même mais je suis partie en fin de semaine car il me fallait le visa touristique et une bonne raison pour rester implanter en Australie. J’allais m’inscrire à la fac histoire d’avoir un truc étudiant et je ferai un mariage blanc. Il y aura bien un imbécile qui ne pensera qu’avec son pénis et quand je me ramènerai avec mes longues jambes, il m’épousera. Si possible un riche. Lorsque je monte dans l’avion tout le monde me dévisage l’air de dire « oh putain un mioche qui va chialer » non mais mon bébé ne pleure jamais. C’est d’ailleurs les raisons qui font que j’ai tout le temps l’impression qu’elle va crever. Mais elle respire. Couchée sur mon ventre, elle dort tandis que je travaille. Je monte une vidéo et je peste car il n’y a pas le wifi. J’ai une correspondance à Singapour si bien que vingt-quatre heures d’avion plus tard me voilà sur le sol des bouffeurs d’eucalyptus. Je n’ai même pas pris la peine de prévenir Spider Cochon de ma venue. Pour quoi faire ? Il le verrait bien assez tôt. Et de même, il n’est pas au courant pour ma fille. Oups.
Après avoir louée ma voiture, installée le siège de Mélodie, je commence à rouler pour me rendre chez l’irlandais avec des connotations allemandes. Cochon barre c’est un peu le mélange de pseudonyme qu’on aurait en étant bourré. Ma mère aimait les fleurs, mon autre mère –biologique- aimait les contes de fées et me voilà avec un prénom ridicule. En entrant dans Bowen, je ne peux que remarquer des endroits familiers. Tiens, le club de strip-tease où travaille Jeremy, la librairie de Lily désormais mariée. Damn en un an, nous avions tous pris un coup de vieux. Je me gare devant l’immeuble en sifflant l’air de Spider cochon avant de prendre mon bébé que j’attache avec des foulards. J’irai déposer nos valises à l’hotel plus tard. Je sonne pour attendre qu’on décroche. « Bonjour, c’est une escort-girl, dis-je sur un ton nunuche, on m’a dit qu’un irlando-allemand vivait ici et avait besoin de réconfort ? » Comme d’habitude, on ne parlera pas de mon humour de merde. Je monte les marches pour toquer. « Magne-toi d’ouvrir cette porte spider-cochon, je n’ai pas prévu de prendre racine. » Lilas, femme aimable depuis 1992.
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Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3308 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Sam 18 Fév 2017 - 2:57
Je ne reviendrai pas, Concho. Je reste aux États-Unis. Ou une phrase de ce genre. À force de me répéter cette phrase dans ma tête, à force de me rejouer l’appel téléphonique dans mes souvenirs, j’en perdais le sens, j’en perdais la tournure des mots. Je déformais les propos, peut-être, mais l’essence en restait le même. Ally ne reviendrait pas. Ally était partie, sans m’avertir, pour se retrouver avec elle-même à l’autre bout du monde. Et elle avait décidé de me perdre, par la même occasion. C’est l’incompréhension qui avait gagné mon être quand j’avais raccroché suite à une froide conversation qui ne faisait aucun sens. Ally et moi avions eu nos problèmes, dernièrement, en raison du séisme, mais nous nous aimions. C’est ce que j’avais cru. C’est ce que je croyais. Pourtant, après être partie sans me le dire, elle prenait maintenant le temps de me parler pour me dire que nos chemins se séparaient. J’avais parlé à Lily-Anaëlle, à Fleur, à Tiffany, à Perry, Tahlia et Freja. Personne ne comprenait. Personne ne savait quoi me dire. Et je ne trouvais le réconfort nulle part. Alors j’avais décidé de briser ma promesse intérieure de laisser Lilas tranquille le temps qu’elle me revienne, et j’avais composé son numéro de téléphone. J’avais laissé son espace à Ally et voilà où ça nous avait menés. Je ne laisserais pas ma meilleure amie me filer entre les doigts. Nous avons parlé, un moment. Je me suis plains, je me suis vidé le cœur, mais en raccrochant, le même vide demeurait. Parce qu’Ally n’était plus là, mais son stupide chien, Cinnamon, lui, était toujours devant mes yeux, à agiter la queue alors qu’il ignorait ce qui était en train de se passer dans nos vies.
Le temps passa depuis mon appel à Lilas, deux jours peut-être, je ne savais plus trop. Sans pour autant me morfondre dans ma chambre, je ne vivais plus ma vie avec la même ardeur. Je ne percevais plus la beauté de ce qui m’entourait. Je ne profitais plus. J’essayais juste de comprendre, et ça n’était pas facile quand il me manquait tellement de pièces du casse-tête. Tellement d’éléments à ma réponse. Bref, j’étais à l’appartement, j’avais proposé à Perry de garder Penny et Siobhan pendant qu’il allait à des rendez-vous. Je m’occupais comme je pouvais quand elles étaient calmes ou alors je jouais aux Barbies avec la plus grande des deux, Siobhan étant encore un nouveau-né qui ne faisait pas grand-chose mis à part me stresser à chaque fois qu’elle faisait un bruit bizarre. Puis on sonna à la porte. Je levai la tête vers l’interphone, avant de laisser la petite devant son émission de télévision pour aller appuyer sur le bouton. « Oui ? » Demandais-je d’une forte voix. Moi qui avais toujours eu du mal avec les voix, je n’avais pas tout de suite reconnu la voix de ma meilleure amie qui provenait de tout en bas. Ce ne fut que lorsqu’elle parla d’un irlando-allemand en besoin de réconfort que je compris. Un sourire se dessina sur mes lèvres, même si elle ne me voyait même pas. Même si personne ne pouvait témoigner de ce soudain regain de joie. « Lilas ? Mais qu’est-ce que tu fous ici ? » Mais elle n’était plus en bas. Je l’entendais monter les escaliers. Elle me rappela à l’ordre en me demandant d’ouvrir la porte, ce que je fis, sans attendre. Je tombai nez à nez avec elle, grand sourire. Sa chevelure rousse me rappela celle d’Ally, j’avais toujours trouvé qu’elles avaient quelques traits en commun, mais je tentai de ne pas faire le rapprochement. Mon sourire se dissipa quelque peu en voyant le bambin dans ses bras. « Oh ! Je … euh … c’est qui ? » Demandais-je, visiblement confus, et surtout overwhelmed par la présence d’autant de bébés dans ma vie.
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Dernière édition par Conchobáhr Rosenbach le Mer 22 Mar 2017 - 1:45, édité 1 fois
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Sam 18 Fév 2017 - 12:30
Do you miss me ?
Spider-Cochon & Lilas
Ton amitié a apporté plein de merveilleuses couleurs à ma vie. Elle a été présente à chaque moment, même les plus sombres et je suis la plus chanceuse du monde d'avoir eu droit à ce cadeau. Je ne l'ai pas considéré comme acquis, enfin je l'espère. Mais peut-être que si, parce que parfois on ne se rend pas compte que la plus belle chose qui puisse nous arriver est juste là, sous notre nez. Mais c'est bien ça aussi, parce que j'ai réalisé que qu'importe où tu sois, ou ce que tu fasses, ou avec qui tu sois : je ne vais jamais cesser honnêtement, sincèrement, pleinement de t'aimer. ... Comme une soeur aime un frère, un ami aime un ami.
En conduisant jusque chez Concho, je me disais que j’allais devoir lui avouer certains trucs. J’avais caché trop de trucs à mon meilleur ami. Mais il faut dire que j’ai eu mon lot de merdes pendant 2016. Entre la mort de ma mère –ça il le sait- mais le reste, je lui ai tout caché. On n’avoue pas sur Skype qu’on a été enlevé par une folle à l’âge de 4 ans pour retrouver sa véritable famille vingt ans plus tard. Putain j’ai un grand frère qui est un véritable casse-couille et qui comptait venir vivre avec moi. Quel pot de colle ! J’ai eu pas mal de changements au niveau comportemental suite à ma grossesse outre le fait que je le pleure tout le temps. Comme dirait Olive dans Meilleures ennemies, c’est la nouvelle moi, je pleure tout le temps. Et pour un rien. Je suis pathétique, je le sais. Ou plus humaine qu’avant, je n’en sais rien. Je jette un coup d’œil à Mélodie qui dort. La plus grosse explication serait sans doute celle-là. Salut j’te présente ma fille. Oui après la mort de ma mère, j’ai baisé un peu trop et voici la complication. Je me mords la lèvre. Bon, je trouverai une meilleure explication. L’improvisation, il n’y a que ça de vrai.
Lorsque je monte les marches, je sens cette sensation familière. La peur. Et s’il m’en voulait de lui avoir tout caché ? Je sais que si je lui avais dit pour la grossesse, il aurait pris l’avion et se serait empressé de venir me voir. Ou pour ma nouvelle famille. J’ai traversé des temps de brouillard et je vois enfin le soleil comme si le coup de fil de mon meilleur ami m’avait tiré d’une profonde léthargie. Mais soyons honnête, ma fille fut un immense déclic. Lorsque je tombe nez à nez avec Concho, il fait peine à voir. Ma première pensée fut la même que lorsqu’il m’a annoncé qu’elle avait rompu avec lui au téléphone : je vais la tuer. Sale garce. Mes yeux se posent sur un chien qui arrive. C’est quoi ce truc ? Où est Gamborlim ? Je dévisage mon meilleur ami ou le convertisseur au carlin. Un autre détail à lui faire part mais mon chien arrivant par avion avec Shadowhunter, je lui en parlerai plus tard. Bien que je me doute qu’il le sache déjà car mon chien est un peu ma mascotte sur instagram. « Oh ! Je … euh … c’est qui ? » Je hausse un sourcil avant d’être prise de panique. « C’est… bah… » Merde, je suis plus éloquente d’habitude. Je m’avance dans la pièce en cherchant mes mots pour défaire les tissus et voir que deux fillettes me regardent. Du moins, une fillette et un bambin. « Oh ! Bonjour mesdemoiselles, dis-je en souriant. » J’adore les gosses. Du moins depuis que j’ai un enfant, je les adore. Je défais les linges qui enserraient Mélodie avant de la poser avec l’autre bébé. Puis, je me retourne avant de sauter dans les bras de mon meilleur ami. Bon, je fais quasiment sa taille donc ce n’est pas trop difficile. Puis, je le regarde avec un grand sourire. « Bonjour à toi aussi cochon-barre, dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Serait-ce des abdos que je sens ? » Je m’écarte pour reporter mon attention sur les trois bébés. « Je te présente Mélodie, c’est ma fille. Oui t’as bien entendu ma fille. Huit mois de souffrance. Huit mois sans alcool, sans sexe et sans une seule cigarette. » Je passe une main sur la joue de ma fille avant de fouiller dans l’un des deux sacs et d’en sortir Sophie que je lui tends. Puis, je commence à fouiller dans mon sac. « Je t’ai ramené des cadeaux. Alors voici mon ami le Champagne, ma copine la Tequila, mes amants Ben & Jerry’s ainsi que des films. » Je le regarde avant de lui sourire. « Alors, nous avons le choix l’intégrale d’High School Musical, Dirty Dancing car on ne laisse pas bébé dans un coin et enfin des films d’horreur. » Je me place face à lui avant de prendre ses mains dans les miennes. Puis, je lui fais ce petit sourire dont j’avais le secret. « Tu m’as manqué, chaton. Pour vrai. » Je le prends de nouveau dans mes bras. Autre aspect d’être maman, je suis devenue une véritable guimauve.
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Dim 19 Fév 2017 - 4:18
C’est vrai qu’avec ma surprise de la voir ici avait été décuplée par le bébé qu’elle tenait dans ses bras, alors je n’avais même pas songé à lui souhaiter la bienvenue comme il le fallait. Je devais avoir l’air d’un sacré impoli ou alors de ne même pas être ravi de la voir, alors qu’au contraire je me réjouissais de la savoir à Bowen. Cette ville ressemblait toujours un peu plus à ma maison quand Lilas y était également. Après tout, nous y avions vécu tellement de trucs que c’était difficile d’y vivre quand elle était ailleurs. Et puis, peut-être que sa présence réussirait à combler rien qu’un peu le vide laissé par Ally. Elle ne remplacerait pas ce qui se trouvait à la place de ce qui était maintenant un trou béant, mais peut-être pourrait-elle soulager un tant soit peu la douleur. Comme elle savait toujours le faire. Bref, ma main gauche toujours portée sur le coin de la porte ouverte, je laissai entrer Lilas qui tenta une première fois de me présenter la gamine dans ses bras, sans succès. Et son attention fut détournée quand elle vit Penny et Siobhan dans le salon. J’haussai les sourcils, encore sur le choc de cette tornade qui venait d’entrer dans mon appartement. Je fermai la porte avant d’aller rejoindre ma meilleure amie dans la pièce ouverte adjacente. « Tu te souviens sans doute de Penny. Et elle, c’est Siobhan. La fille de Perry. » Ouais, tout un choc, quand même. Ça en avait été un pour moi, surtout que personne n’y avait été préparé, puisqu’Aisling elle-même ne savait pas qu’elle était enceinte. Assez incroyable, comme histoire. Je ne savais même pas que ça se pouvait – parce que bien que j’aimais regarder des émissions un peu débiles, je n’avais jamais regardé Enceinte sans le savoir. Lilas se tourna finalement vers moi pour me saluer, ne manquant pas de me faire comprendre que je ne l’avais pas fait de mon côté. « Lilas, je suis vraiment content de te voir. » Je la serrai dans mes bras, maintenant qu’ils étaient libérés de la petite. Quand elle mentionna mes abdominaux, je ris. « Faut bien que je m’occupe un peu. » Le gym était devenu mon exutoire, en quelque sorte. Bref, Lilas se détacha de moi pour contempler les trois bébés. Elle me présenta enfin la troisième inconnue, qui portait le joli prénom de Mélodie et qui était … sa fille. Je faillis m’étrangler. Trop de bébés surprises en trop peu de temps. « Une grossesse c’est pas neuf mois ? » Fut la seule chose que je trouvai à en dire. Pour le moment. Je repris bien vite le contrôle de mes esprits. Enfin, plus ou moins. « … Tu le savais, que t’étais enceinte ? » Ouais parce qu’avec Aisling, ça n’avait pas été le cas, comme j’ai dit. Alors je me disais que ça avait peut-être été pareil pour Lilas. Du moins, c’était la seule explication que je pouvais trouver qui expliquait qu’elle ne me l’ait pas dit. Qu’elle ne m’ait pas appelé pour m’annoncer la nouvelle, même pas à son accouchement. « Elle a combien de mois ? » Demandais-je, question de tourner le couteau dans la plaie. Question de savoir pendant combien de temps Lilas m’avait caché ce petit secret. Un peu plus tard, la rouquine fouilla dans son sac et en sorti des cadeaux, soit du champagne, de la tequila, de la Ben & Jerry’s et des films qu’elle m’énuméra. « J’espère que Ben et Jerry ont pas fait tout le trajet avec toi. » Relevais-je avec un rire, malgré que le morceau qu’était Mélodie n’avait pas encore été tout à fait digéré. « Ah on peut m’épargner les histoires d’amour pour le moment, s’te-plaît, alors les films d’horreur je prends volontiers. » Même si j’aurais sans doute la trouille. Même si j’en ferais peut-être des cauchemars. C’était mieux que de rêver à Ally. « Tu m’as manquée aussi, Lil’ Lilas. » Je la serrai dans mes bras. « Me dis pas que t’as fait tout ce trajet juste pour moi ? » Parce qu’elle en était capable. Juste parce que je n’allais pas.
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Dim 19 Fév 2017 - 10:53
Do you miss me ?
Spider-Cochon & Lilas
Ton amitié a apporté plein de merveilleuses couleurs à ma vie. Elle a été présente à chaque moment, même les plus sombres et je suis la plus chanceuse du monde d'avoir eu droit à ce cadeau. Je ne l'ai pas considéré comme acquis, enfin je l'espère. Mais peut-être que si, parce que parfois on ne se rend pas compte que la plus belle chose qui puisse nous arriver est juste là, sous notre nez. Mais c'est bien ça aussi, parce que j'ai réalisé que qu'importe où tu sois, ou ce que tu fasses, ou avec qui tu sois : je ne vais jamais cesser honnêtement, sincèrement, pleinement de t'aimer. ... Comme une soeur aime un frère, un ami aime un ami.
J’allais me faire engueuler. Je le savais et je serrai les dents d’avance. J’avais commandé un best of avec frites et pas une triple engueulade. Alors la première raison serait sans conteste : Mélodie. Comment un aussi petit bébé pouvait être une telle source d’ennuis. Et pour cause que seule Lily était au courant de ma grossesse. Il me fallait bien une excuse pour ne pas venir à son mariage. Désolée mais je suis grosse comme une baleine. La seconde raison : mon enlèvement par ma fausse mère et enfin la troisième la venue de mon frère Alec. Je reporte donc mon attention sur les fillettes qui me fixent. Penny me reconnait et vient me faire un câlin. D’ordinaire, je l’aurai repoussé mais là, je me laissais faire. J’étais juste tellement fatiguée. « Tu te souviens sans doute de Penny. Et elle, c’est Siobhan. La fille de Perry. » Perry à une fille ? Mais qui est la mère ? Je regarde Concho en haussant un sourcil. « Perry a une fille ? C’est nouveau ça ! » Après tout, j’en avais bien une. Je fixe Mélodie près de Siobhan. Elle commence à fermer les yeux en suçotant sa tutute My Little Pony. Je saute dans les bras de Concho et là, je me rends compte à quel point il m’a manqué. Il a toujours été une sorte de présence rassurante pour moi. Je me rends compte que j’aurai aimé qu’il vienne à mon secours. Mais il était en train de roucouler avec sa copine donc je ne pouvais pas lui infliger mon passé digne d’un téléfilm. « Lilas, je suis vraiment content de te voir. » Je serrai un peu plus contre moi, posant ma tête sur son épaule. Je ne suis pas particulièrement câline comme fille. Je fuyais le contact au possible mais je me rendis compte que j’avais besoin de cette étreinte. « J’espère bien, ris-je doucement » Puis, je me dégageai pour constater qu’il avait changé de manière différente. « Faut bien que je m’occupe un peu. » Je ris à sa remarque. Je sais qu’une rupture ce n’est pas facile. J’ai vécu une vie de mensonges. Sauf que le sport et moi, on n’est pas copains. « Je regrette mon nounours. Est-ce que tu restes tout aussi confortable ? » Je pris une mine songeuse. Je retourne près de la petite pour caresser ses cheveux d’un geste maternel. Je ne pleurai quasiment plus sur ce que Jeanne m’avait fait mais ça m’avait rendu paranoïaque. Je ne lâchai pas mon bébé, même d’une semelle. Je pense que ça pouvait se lire dans mes yeux. « Une grossesse c’est pas neuf mois ? » Je me tournai vers lui pour hocher la tête. « J’ai eu un accouchement difficile. J’ai failli la perdre. Je veux dire…. » Ma voix s’étrangle un peu sous le coup de l’émotion. « Je… Elle est si petite. » C’est vrai que comparé à Siobhan elle était minuscule. « … Tu le savais, que t’étais enceinte ? » Je sais que c’est douloureux pour lui alors je me contente d’aquiescer. Je regarde tristement Mélodie tandis que je me souviens des révélations de Jeanne. Tu n’es pas ma fille, je t’ai enlevé et je le regrette. « J’ai… J’ai des circonstances atténuantes pour ne rien d’avoir dit. » Je commence donc à fouiller dans mon sac pour en sortir tous les présents que j’avais emmené à Concho. Mes doigts touchent la reliure de cuir de l’imposant album où ma véritable mère a mis toutes les coupures de journaux à mon sujet. Je le sors donc pour le fixer un moment, les yeux perdus dans le vague. « J’espère que Ben et Jerry ont pas fait tout le trajet avec toi. » Je relève la tête comme distraite. « Oh non, dis-je d’une voix mal assurée, je les ai acheté en venant. » Je lui fais un faible sourire. Le moment fatidique de passer à table allait arriver. « Ah on peut m’épargner les histoires d’amour pour le moment, s’te-plaît, alors les films d’horreur je prends volontiers. » Je le savais. Donc, je lui tends les films que j’ai séléctionné. Exorcism, les Scream, Paranormal Activity. « Je peux te raconter une histoire d’horreur si tu veux. » Je me lève alors pour aller le prendre dans mes bras. « Tu m’as manquée aussi, Lil’ Lilas.» Je me crispe en entendant le prénom que m’a donné Jeanne. « Amélia, repris-je Concho malgré moi. » Je le regarde alors longuement dans les yeux. « Me dis pas que t’as fait tout ce trajet juste pour moi ? » Je lui fais un petit sourire avant de caresser doucement sa joue. Puis, je me mets sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. « Pour qui d’autre ? » J’inspire doucement avant de détacher ma longue chevelure rousse. Puis, je regarde Concho en biais avant de fermer les yeux. « Comme tu sais Jeanne est morte. Et… Et elle m’a dit que ma vie entière était un mensonge. En fait, je m’appelle Amélia et j’avais quatre ans quand elle m’a enlevée. » Je me laisse tomber lourdement sur le canapé tandis que le chien inconnu vint se nicher sur mes genoux. Je le caresse distraitement. « Tu te doutes bien que je ne l’ai pas cru mais elle avait des preuves. » Je ramasse l’album que je lui tends. « Donc, j’ai fait la fête pour oublier. J’ai bu, fumé et j’ai couché. Je suis donc tombée enceinte. J’ai gardé le bébé. Le père m'a largué dès qu'il a su. » Je sens les larmes pointer le bout de leur nez. « Alec m’a retrouvé après que je sois passée à la télé avec la police pour retrouver ma famille. » J’éclate de rire. « Putain de merde, j’ai un grand frère. D’ailleurs il débarque dans peu de temps avec mon chien. Et mes parents. Donc même si je n’aime pas mon véritable prénom, je m’appelle Amélia. » Une larme roule le long de ma joue tandis que je lève les yeux vers Concho. « Tu étais amoureux. Je veux dire, je ne pouvais rien te dire. Tu aurais sauté dans le premier avion. J’avais besoin de toi mais c’était mieux pour tout le monde. » J’inspire de nouveau pour me relever en poussant doucement le chien. Puis, je m’approche de Concho avant de le fixer. « Et je pense que rien te dire c’était pour espérer que Lilas existait encore un peu. » Je pose ma tête sur son torse en ravalant mes larmes. Je n’ai pas pour habitude de pleurer à tout bout de champ. « Putain, je suis venue pour te réconforter et c’est moi qui pleure. Quelle conne ! »
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Dim 19 Fév 2017 - 21:41
Quand Lilas s’exclama de la nouveauté du statut de papa de Perry, j’hochai la tête. La petite taille de Siobhan en témoignait, d’ailleurs. Elle était aussi prématurée, ce qui la rendait encore plus minuscule qu’un bébé naissant au bon moment. « Elle a un peu plus de trois mois. » Ça allait sans doute générer quelques questions provenant de Lilas, déjà à savoir qui était la mère, mais avant d’entrer dans cette histoire, il faudrait qu’elle-même réponde à certains mystères, dont un qui se tenait juste là à côté de Siobhan. Mais avant ça, un vrai accueil digne de ce nom. J’enlaçai ma meilleure amie, la serrant fort contre moi, ce qui lui permis de déceler mes abdominaux que je travaillais pour compenser du manque de tout le reste – de tout ce que je vivais avec Ally et que je n’avais plus maintenant. Lilas sembla regretter le peu de gras que j’avais encore l’an dernier. Je ris. « J’ose l’espérer. Ça fait de bons coussins. » Dis-je en appuyant sur mes muscles du ventre, par-dessus mon chandail. « Mais c’est sûr que c’est pas le ballon gonflable d’il y a dix ans. » Relevais-je. Et c’était tant mieux, d’ailleurs. Je n’étais pas bien dans ma peau, à ce moment-là de ma vie. Lilas s’éloigna de moi pour aller retrouver la petite fille dans le parc à bébés, et elle caressa ses petits cheveux naissants tout doucement. Ça me faisait tellement bizarre de voir Lilas être aussi maternelle. Ce n’était pas forcément une qualité que je lui aurais reconnue, auparavant. Tout simplement parce que je ne l’avais jamais vraiment imaginée dans ce rôle. Et même si j’ignorais encore s’il s’agissait de sa fille ou d’un bébé apporté par une cigogne, je devais avouer que ça lui allait bien, la maternité. Puis, elle m’avoua tout. Sa grossesse, son accouchement difficile, la prématurité de Mélodie – le prénom de ce petit bout d’humain. « Tu veux m’en parler, maintenant ? » Avais-je demandé d’une voix douce, laissant tout reproche de côté pour le moment. Certes, j’étais un peu blessé d’apprendre de cette façon que ma meilleure amie avait eu une fille, moi qui nous avais si souvent imaginé être parrain ou marraine d’un des enfants de l’un et de l’autre. J’avais l’impression d’avoir été mis de côté, d’autant plus qu’elle était restée si loin de moi pendant tout ce temps. Sauf que je pouvais voir dans sa voix pleine d’émotion que ce n’était pas le meilleur moment pour m’emporter, même juste un peu. Acceptant de me raconter son histoire, Lilas mis de côté les petits cadeaux réconfort qu’elle venait de me montrer et s’approcha de moi de nouveau. Et c’est là qu’elle me parla de l’énorme mensonge qu’avait été sa vie pendant tout ce temps. Pendant toutes ces années. Je la regardai, stupéfait, cherchant mes mots alors qu’elle avait les larmes aux yeux après avoir terminé son récit, se maudissant d’en être là alors qu’elle venait pour me réconforter. « Lilas, à côté de ce que tu viens de me dire, je me sentirais bien con de pleurer. » Ouais, je m’étais fait jeter comme une vieille chaussette, Ally était sortie de ma vie de la façon la plus cruelle qui soit, mais c’était la vie. Les relations amoureuses, c’était toujours un peu de la merde, au fond. Je ne le comprenais que maintenant. Mais se faire enlever par une folle qui se fait par après passer pour la mère de l’enfant kidnappé, ça, ça c’était pas du tout prévisible comme coup de la vie. Je l’avais rejointe sur le canapé et je passai doucement ma main dans ses cheveux, cherchant à la rassurer par ce contact physique. « Et bien sûr que j’aurais sauté dans le premier avion. Et Ally aurait compris. » Quoique, maintenant, je n’avais plus vraiment l’impression de la connaître, Ally. Alors sait-on jamais comment elle aurait pu réagir. « Je suis désolé de ne pas avoir été auprès de toi pour affronter tout ce merdier … J’ose même pas imaginer comment tu dois te sentir. Mais pour moi, t’es toujours Lilas, ma Lilas, tu sais ? Ce n’est pas ta mère, ou plutôt ta … ta fausse mère, qui te définit. Tu restes la même, au fond, que tu t’appelles Amélia ou Lilas. » Je tentais de lui faire comprendre qu’effectivement, ça n’avait pas à changer l’être qu’elle était. L’aspect biologique était important, oui, mais il ne faisait pas d’une personne tout ce qu’elle était. « Et qu’est-ce qu’il va se passer, maintenant ? Tu comptes faire quoi ? » De ses nouveaux vrais parents, de son grand frère, de leur venue à Bowen. De toute la suite inévitable.
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Lun 20 Fév 2017 - 10:46
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Spider-Cochon & Lilas
Ton amitié a apporté plein de merveilleuses couleurs à ma vie. Elle a été présente à chaque moment, même les plus sombres et je suis la plus chanceuse du monde d'avoir eu droit à ce cadeau. Je ne l'ai pas considéré comme acquis, enfin je l'espère. Mais peut-être que si, parce que parfois on ne se rend pas compte que la plus belle chose qui puisse nous arriver est juste là, sous notre nez. Mais c'est bien ça aussi, parce que j'ai réalisé que qu'importe où tu sois, ou ce que tu fasses, ou avec qui tu sois : je ne vais jamais cesser honnêtement, sincèrement, pleinement de t'aimer. ... Comme une soeur aime un frère, un ami aime un ami.
Après mon récit, je me sens comme vidée. Je sais qu’on dit souvent que ça fait du bien de dire la vérité mais pour moi c’est fatigant. J’aurai préféré qu’ils apprennent l’histoire à la télévision comme tout le monde. Ce n’est pas que je n’aimais pas Conchobahr pour lui avoir caché la vérité mais pour le protéger. Quand tu es amoureux, tu ne penses à rien d’autre qu’à ton idylle. Je ne peux que le supposer car la seule fois où j’ai éprouvé ce genre de sentiments, l’homme s’est barré sans demander son reste. La tête posée sur l’épaule de mon meilleur ami, je pris sa main dans la mienne. J’étais plus calme désormais et je regardai le spectacle des trois enfants. Penny qui jouait avec ses poupées, Shioban qui dormait ainsi que Mélodie qui semblait l’imiter. C’est alors que je repensais à ce qu’il m’avait dit. Ally aurait compris. J’en doute fortement. Cette fille –qui semblait me ressembler- ne m’inspirait que répulsion car elle avait brisé le cœur de mon meilleur ami. Je mettais mon irlando-allemand sur une sorte de piédestal ce qui fait que lorsqu’on s’est rencontrés, je n’ai même pas songé à la draguer. Il est pur, il est gentil, romantique et quasiment l’homme parfait. Cette bécasse s’est barrée en le laissant derrière. Tant pis pour elle. « Je ne pense que ta copine ait compris que tu prennes l’avion pour rejoindre une femme aussi belle que moi. » J’éclate de rire en me détendant un tout petit peu. « Je veux dire, regarde-moi et regarde-la. On sait tous les deux que tu es sorti avec ma copie conforme du pays des Minimoys parce que tu n’as pas pu m’avoir. » Je me mis à battre des cils de façon exagérée. « Que le diable l’emporte celle-là. Elle a laissé passer l’homme parfait, c’est son problème. » Je serre un peu plus la main de mon meilleur ami avant de caresser doucement ses cheveux. Je le regarde attentivement. Il a changé. Il a maigri. Je vois ses traits plus tirés. Alors, je m’assois correctement avant de déposer un baiser sur sa joue. « Je testerai tes abdos plus tard, murmurai-je d’une voix rauque. » Je faisais exprès de prendre cette intonation séductrice. Non pas pour mettre mon ami dans mon lit mais pour plaisanter. Je n’ai jamais eu de pouvoir de séduction sur Concho. Je pense que je suis trop grande pour lui. Je déplie d’ailleurs mes jambes d’autruche pour aller voir les bébés et reporter mon attention sur Shioban. « Tu t’inquiéteras pas donc que j’ai un homme grand et beau qui viendra vivre avec moi et qui m’appelle Amélia. On est tous canons dans la famille. » Je laisse échapper un nouvel éclat de rire. Puis, je me repasse ses paroles en boucle dans ma tête. Je reste un moment à fixer les bébés. « T’es toujours Lilas. » Je ne pense pas qu’il ait pris conscience de qui j’étais. J’ai profondément changé. Avant j’étais hautaine, méprisante et sarcastique. Mais en un an, je suis tombée amoureuse, j’ai perdu ma mère et découvert les dessous de ma vie. Je me sens comme Raiponce que la mère Gothel aurait gardée si longtemps dans une tour qu’elle ignorerait tout du monde extérieur. « Tu as tort. Je ne suis plus la même, dis-je en caressant les cheveux de ma fille avant d’attraper le carlin de Concho et de le caresser derrière l’oreille. Je suis tombée amoureuse pour la première fois et j’ai envie de… J’ai envie de ça. Qu’on me regarde comme tu regardais ta copine. Qu’on me fasse à manger et surtout qu’on l’aime. » Je me tourne vers le bébé endormi. « Tu n’aurais jamais cru ça hein ? Lilas, l’insensible, maman. » Toujours avec son petit chien dans les bras, je reprends ma place près de lui pour laisser le carlin prendre place sur moi. « Je vais rester ici. Avec toi. Et me trouver un travail honnête. Si t’as besoin d’une sexy assistante. » Je me penche vers lui pour chuchoter. « Je peux mettre des jupes très courtes. » Je lui souris sans le quitter des yeux. Avec lui, nous avions toujours eu ce lien. En si peu de temps, il avait pris une place immense dans mon cœur. Si grande que dès que j’ai appris pour Ally, je n’ai pas hésité une seconde. « T’as envie de faire quoi ? Perso après vingt-quatre heures d’avion, j’ai l’impression d’être passée dans la gueule d’une vache. J’ai la dalle et je suis claquée. » Le chien pousse un soupir comme pour m’approuver. Mélodie bouge un peu et sans jeter le chien à terre, je m’empresse d’aller la chercher. Alerte aux moindres de ses mouvements. Je la prends dans mes bras pour la bercer. Puis, je me tourne vers mon meilleur ami. « Tu veux la prendre ? »
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Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3308 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Mer 22 Fév 2017 - 3:45
Je me contentai d’hausser les épaules sur la question d’Ally, ne voulant pas prendre le temps de songer à l’hypothétique réaction qu’elle aurait pu avoir mais qu’elle n’aurait certainement plus jamais. Toutefois, je ne manquai pas de rire au commentaire de Lilas quant à sa propre beauté. « J’avoue que sur ce point-là, y’aurait sans doute eu de la jalousie dans l’air ! » Ça me faisait bizarre de parler d’Ally, tout simplement, parce qu’à chaque fois ça me forçait à réaliser que tous ces jours passés à l’attendre avaient été perdus, parce qu’elle ne reviendrait pas. Sa maison que je connaissais maintenant par cœur, je n’y mettrais plus les pieds. Ses cheveux roux dans lesquelles mes doigts s’emmêlaient soir après soir, je n’y toucherais plus. Son corps dont je connaissais toutes les imperfections qui la rendaient parfaite à mes yeux, je ne le verrais plus qu’en pensées et en photographies. Lilas reprit son petit délire d’amour-propre excessif en affirmant qu’Ally était sa copie-conforme. « Tu dis ça parce que t’es rousse. » Mais il y avait plus que ça, je l’avais toujours dit que ces deux-là se ressemblaient. Ce n’était sans doute pas pour rien qu’elles avaient fait partie de ma vie d’une manière si intime. « Je pense que la distance t’a amenée à m’idéaliser. Tu vas bien vite être déçue. » L’homme parfait ? J’en doutais, quand même. Bref, après la courte inspection de mes abdominaux de plus en plus proéminents, Lilas m’expliqua enfin toute son histoire. Je compris alors qui était la petite, de quelle péripétie incroyable elle était issue, et surtout tout le mal-être que devait ressentir ma meilleure amie derrière ses airs qui prenaient tout à la légère. J’eus beau lui dire que pour moi, elle demeurerait toujours la Lilas que je connaissais, que rien ne devait forcément changer, elle ne le voyait pas de cet œil-là. Qui étais-je pour argumenter ? J’avais eu une famille un peu fucked-up, mais rien qui puisse se comparer à sa situation. Je ne pourrais jamais marcher dans ses souliers. Je laissai mon regard dévier sur Gamborlim qu’elle venait de prendre dans ses bras, tout en l’écoutant s’exprimer davantage sur la question. J’eus un sourire triste en l’entendant me parler d’amour, et je baissai les yeux sur mes pieds. Je remarquai que j’avais les ongles d’orteils un peu trop longs pour que ce soit socialement acceptable, et je m’en sentis gêné. Je relevai les yeux vers elle. « C’est pas si difficile à croire. » Dis-je en haussant les épaules. « N’importe qui a besoin d’amour à un moment ou à un autre … Mais crois-moi, c’est pas un truc dans lequel tu veux te perdre aveuglément, l’amour … » J’en avais payé le prix, moi. Lilas aurait bien plus à gagner de l’amour de sa fille que de l’amour d’un homme. Mélodie ne lui ferait peut-être pas à manger, mais elle l’aimerait inconditionnellement. Quand Lilas déclara finalement qu’elle allait rester ici, avec moi, j’haussai les sourcils. « Euh, quand tu dis avec moi, tu parles d’ici, ici ? Parce que … it’s a little crowded. » Surtout en ce moment, avec Siobhan et Cinnamon en plus. Bon, le cas de Cinnamon serait bientôt réglé puisqu’il serait renvoyé à Ally comme un pauvre colis par avion, mais Siobhan elle, elle resterait. « Et pis j’suis pas certain qu’une sexy assistante soit vraiment appropriée pour un organisme pour ados, mais j’fouillerai les petites annonces avec toi. » Je pourrais même demander à quelques personnes autour de moi, pourquoi pas. J’avais quelques contacts que je pourrais magiquement sortir de ma poche. Lilas me demanda ce que j’avais envie de faire, maintenant, avant de me proposer de prendre Mélodie. Je souris bêtement. « Je veux bien. » J’adorais les enfants, et même si les nouveau-nés étaient un peu plus intimidants, je me débrouillais quand même pas mal avec Siobhan. Je pris donc Mélodie contre moi, la berçant déjà doucement. « Tu veux manger un truc avant d’aller te reposer un peu ? Je peux m’occuper d’elle en attendant que tu récupères un peu … » Proposais-je. Elle l’avait dit elle-même, elle était claquée.
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Mer 22 Fév 2017 - 11:26
Do you miss me ?
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Ton amitié a apporté plein de merveilleuses couleurs à ma vie. Elle a été présente à chaque moment, même les plus sombres et je suis la plus chanceuse du monde d'avoir eu droit à ce cadeau. Je ne l'ai pas considéré comme acquis, enfin je l'espère. Mais peut-être que si, parce que parfois on ne se rend pas compte que la plus belle chose qui puisse nous arriver est juste là, sous notre nez. Mais c'est bien ça aussi, parce que j'ai réalisé que qu'importe où tu sois, ou ce que tu fasses, ou avec qui tu sois : je ne vais jamais cesser honnêtement, sincèrement, pleinement de t'aimer. ... Comme une soeur aime un frère, un ami aime un ami.
« J’avoue que sur ce point-là, y’aurait sans doute eu de la jalousie dans l’air ! » J’éclatai de rire avant de regarder mon ami qui semblait perdu dans ses pensées. Je pris sa main dans la mienne comme pour lui signifier que je comprenais. Après tout, que pouvais-je faire d’autre ? Il avait vécu avec cette femme pendant quasiment un an, il était très amoureux d’elle. Jamais plus il ne verrait son visage ou ne pourrait toucher ses cheveux similaires aux miens. Je regardai alors mes cheveux. Rousse, comme elle. La peau pâle, comme elle. Je n’aurai jamais dû venir. J’allais lui rappeler son souvenir. Si j’avais vraiment tenu à Concho, j’aurai dû rester éloignée de lui et non venir ici avec ma fille d’à peine un mois et demi pour lui rappeler le souvenir de son ex petite-amie. « Je n’en suis pas certaine, murmurai-je alors d’une voix à peine audible. » Après tout, pourquoi serait-elle jalouse de moi ? J’étais son amie, pas une tentation grandissante pour lui. Il n’a jamais ressenti une once d’attirance pour moi. « Tu n’as jamais ressenti d’attirance pour moi donc la question est vite réglée. » Pourquoi est-ce que je suis triste en disant ça ? Parce que mon meilleur ami ne me trouvait pas belle ? D’ailleurs, je ne le suis pas. Je suis ravagée par la grossesse, ravagée par ses cicatrices à mon poignet qui m’ont valu un internement alors que j’étais enceinte. Lieu où j’ai rencontré Jayden. Comment dire à mon meilleur ami, mon autre meilleur ami, que j’étais revenu pour lui mais que j’avais craqué et que j’ai dû être interné. Merci Alec de m’avoir sorti de là. « Tu dis ça parce que t’es rousse. » Je le regardai à la dérobée tandis que mes longs cheveux roux tombaient sur mon visage. Raides comme des baguettes. « Pour rigoler, répondis-je d’une voix mal assurée. » Alors, je fis quelque chose d’insensée. Moi qui étais fière de ma couleur de cheveux, j’en étais venue à en avoir honte. Je pris mon imposante chevelure pour les attacher et fouiller dans mon sac pour en sortir une casquette de baseball. Vestige d’un passé révolu avec Concho où nous étions allés voir un match. Puis, je la visse sur ma tête. Aucune explication. Pour quoi faire ? « Je pense que la distance t’a amenée à m’idéaliser. Tu vas bien vite être déçue. » J’éclatai de rire à nouveau. Alors je pris son visage entre mes mains pour le regarder intensément. « Tu restes le même. Celui qui est immature, qui adore danser, qui sait faire à manger, qui aime les voitures et qui a ses humeurs comme tout le monde. Si cette garce t’a mis des idées dans la tête, je te jure que j’irai la débusquer aux Etats-Unis et que je lui casserai la gueule. » Puis, j’incline sa tête pour déposer un chaste baiser sur son front. Avant de lui coller une tape derrière la tête. « Ne doute plus jamais de toi Conchobàhr Rosenbach, sinon t’auras affaire à moi. » Ma voix était pleine de colère. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu lui faire ? Hormis le quitter par téléphone. Sale lâche. J’allais lui laisser un message vocal, elle ne serait pas déçue.
Puis, la discussion file vers mon passé. Pourquoi avais-je tant de faciliter à délier ma langue lorsqu’il était dans les parages ? Je me maudissais intérieurement tandis que je lui confiais mon désir de me poser. Sa réplique cependant me vexa profondément. Je le regardai avec un mélange de colère et d’incompréhension. « Pardon ? » Ma voix était plus forte que je n’aurai pu le croire. « Me penses-tu stupide au point de tomber aveuglément amoureuse de quelqu’un ? » Je pose alors mon pied entre ses cuisses avec un aspect dominateur. « Je sais que tu as le cœur en mille morceaux Conchobàhr, ce n’est pas une raison pour me dire des choses pareilles. » Je commence sincèrement à me demander ce que je fous ici. Depuis mon accouchement et à cause de mes hormones toujours plus détraqués, j’étais impulsive. Je l’étais déjà avant mais la chose s’était intensifiée au point que j’avais mis ma vie en danger avec celle de mon enfant. « De toute façon, dis-je d’une voix sans émotions, ce n’est pas comme si quelqu’un pouvait tomber amoureux de moi. Je ne suis qu’une pâle copie face à… l’autre. » Le malaise ne fit que s’intensifier. Je grinçai limite des dents tellement ça pouvait s’entendre. Alors, je commençai à fouiller dans mon sac pour en sortir mon paquet de cigarettes neuf. Je ne fumais plus depuis dix mois mais je sentais que l’amertume de Concho était contagieux et si je ne voulais pas m’énerver contre lui. « Euh, quand tu dis avec moi, tu parles d’ici, ici ? Parce que … it’s a little crowded. » Après la droite, je m’en prends une à gauche. Charmant. Je laisse éclater un rire jaune. « T’es sérieux là ? » Cette fois-ci, je demeure froide comme un glaçon. Le pire, c’est qu’il l’était. « Je fais 15.000 kilomètres pour toi et c’est tout ce que tu trouves à dire ? Ne reste pas ici Lilas, j’ai pas de place pour toi ? » Je prends donc mon téléphone avant de lui demander dans une autre tentative s’il ne pouvait pas me trouver un job. Bien entendu, je m’attendais à un nouveau refus. « Ouais Jaja, c’est Amélia, dis-je à la personne, me dis pas que t’as oublié ta bestah for ever. Dis ton projet de colocataires tient toujours ? » J’attends la réponse de mon interlocuteur avant de fixer ma montre. « Je pense être là dans une demi-heure. » Puis, je raccroche sans dire au revoir. Après tout, Jayden avait l’habitude de mes sauts d’humeur. Le chien d’Ally vient me trouver et je le caresse derrière l’oreille. Soudain, la prise de conscience est plus brutale que prévu. Je me rends compte que si ça se trouve mon amitié avec Concho est terminée. Je fixe le papier que j’avais glissé dans l’étui de mon téléphone pour me demander si ce que j’avais prévu pour le lendemain lui plairait. « Et pis j’suis pas certain qu’une sexy assistante soit vraiment appropriée pour un organisme pour ados, mais j’fouillerai les petites annonces avec toi. » Et c’est un uppercut. K.O. Je détourne la tête sentant les larmes monter. A quoi est-ce que je m’attendais ? « Laisse tomber, je trouverai par moi-même. » Je fixe Mélodie qui bouge pour lui demander s’il veut prendre le bébé. Ce qu’il fait. Il est très beau avec un enfant dans les bras. Je prends donc une photo que je garderai précieusement. « Tu sais quoi ? C’était une mauvaise idée. En plus de te rappeler ton ex, tu n’es même pas content de me voir. » Je sens mes yeux qui me picotent. « Même pas un bonjour, ensuite tu me parles de l’idée que je puisse tomber amoureuse comme si… comme si ça semblait trop invraisemblable. » Je me lève pour prendre mon bébé et mes deux sacs. « Après tu me dis clairement que t’as pas de place pour moi et que je suis trop vulgaire pour un job d’assistante. » Je levai les yeux au ciel pour m’éviter de pleurer. Après, autant être totalement honnête. « Je suis revenue. L’année dernière. Je voulais te voir Lily ou toi. Et je vous ai vu avec vos compagnons respectifs. » Je prends alors sa main pour la glisser sur mon poignet où sont visibles les cicatrices de ma tentative de suicide. Sans ajouter un mot de plus. Prise entre la honte ou la colère.
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Conchobáhr Rosenbach
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Sam 25 Fév 2017 - 4:25
« Je n’en suis pas certaine.Tu n’as jamais ressenti d’attirance pour moi donc la question est vite réglée. » J’eus un léger rire. Si seulement Lilas savait le nombre de fois où je m’étais réveillé un beau matin, en pleine et fière érection, après avoir eu un sex dream dans lequel elle était très certainement l’actrice principale. Elle changerait bien vite de discours. « Ah parce que tu penses vraiment que je te le dirais si je me masturbais dans la douche en t’imaginant ? » Je secouai la tête en riant. Honnêtement, j’avais imaginé tellement de mes amies que c’en était déplacé. Bref, cela n’eut plus vraiment d’importance quand je blaguai quant au fait qu’elle était rousse et Ally aussi, seule raison qui pourrait expliquer qu’elle pense être sa copie conforme. La réaction de Lilas me laissa un peu perplexe, parce qu’elle perdit alors toute son assurance, elle qui avait un si bon sens de l’humour trente secondes plus tôt. « Pour rigoler. » Je fronçai légèrement les sourcils. « Je rigolais aussi. » Me justifiais-je d’une voix douce même si un peu confuse, alors qu’elle posait une casquette sur ses cheveux. Je décidai de ne pas trop lire de ce geste, ne voulant pas extrapoler à propos d’un truc qui était peut-être anodin. « Tu restes le même. Celui qui est immature, qui adore danser, qui sait faire à manger, qui aime les voitures et qui a ses humeurs comme tout le monde. Si cette garce t’a mis des idées dans la tête, je te jure que j’irai la débusquer aux Etats-Unis et que je lui casserai la gueule. Ne doute plus jamais de toi Conchobàhr Rosenbach, sinon t’auras affaire à moi. » Le baiser sur mon front et la claque derrière ma tête contrastaient, mais m’arrachèrent quand même un léger rire. « Elle m’a rien mis dans la tête, c’est la solitude et le trop-plein de temps pour réfléchir qui me mine le moral. Heureusement que t’es là pour m’occuper un peu. » J’essayais surtout de calmer Lilas, parce que dans sa voix s’élevait la colère, et honnêtement je l’étais déjà assez moi-même contre Ally. Bien sûr qu’elle avait ruiné ma confiance en moi, celle sur laquelle j’avais si durement travaillé. Je voulais toutefois mettre cette histoire derrière moi, même si je savais que ça ne se ferait pas en un claquement de doigts. La conversation fila finalement vers le passé de Lilas, parce que c’était inévitable en raison des circonstances de son départ puis de son retour d’aujourd’hui, avec la petite Mélodie. Quand elle me parla d’amour et que je lui répliquai que ce n’était pas toujours rose, dans mes propres mots, mes paroles ne semblèrent pas plaire à Lilas, sans que je comprenne vraiment pourquoi. « Pardon ? Me penses-tu stupide au point de tomber aveuglément amoureuse de quelqu’un ? Je sais que tu as le cœur en mille morceaux Conchobàhr, ce n’est pas une raison pour me dire des choses pareilles. » Elle avait posé son pied entre mes cuisses, ce qui m’avait forcé à reculer un peu, sur la défensive. D’autant plus que ce qu’elle me disait ressemblait davantage à une attaque qu’à une discussion tranquille. « T’as qu’à pas me parler de comment je regardais ma copine alors qu’elle vient de me plaquer via un coup de fil de trente secondes ! Genre, ça va, tourner le couteau dans la plaie ? Tu pouvais pas t’attendre à ce que je te dise que ouais, putain, ça en vaut la peine et tout parce que non, ça ne valait fucking pas la peine que je m’investisse autant pour être finalement jeté comme si je valais rien. » Avais-je répliqué en haussant à mon tour la voix. Honnêtement, je me demandais si les intentions de Lilas étaient réellement de venir me réconforter. « De toute façon, ce n’est pas comme si quelqu’un pouvait tomber amoureux de moi. Je ne suis qu’une pâle copie face à… l’autre. » J’arquai un sourcil en la regardant. « C’est qui, l’autre ? » Parlait-elle encore d’Ally ? Pourquoi cette soudaine obsession ? Moi, je ne voulais plus rien savoir d’elle. Alors pourquoi Lilas s’entêtait-elle à parler d’elle encore et encore ? Pourquoi se comparait-elle à elle ? J’étais peut-être con, aveugle, mais je ne réalisais vraiment pas ce qui était en train de se passer. La situation me dépassait et c’était trop comparativement à ce que je pouvais gérer présentement. Et la situation ne faisait que tourner au vinaigre plus les minutes passaient. Alors le coup de l’hébergement, ça nous acheva tous les deux. « T’es sérieux là ? Je fais 15.000 kilomètres pour toi et c’est tout ce que tu trouves à dire ? Ne reste pas ici Lilas, j’ai pas de place pour toi ? » Elle était en train de prendre son téléphone quand je répondis : « Euh c’est pas exactement ce que j’ai dit hein. » Loin de là, même. Elle faisait semblant de reprendre mes paroles mais inventaient de toutes pièces des mots qui n’étaient jamais sortis de ma bouche. Oui, c’était assez rempli ici, toutes les chambres étaient occupées, le salon était en quelque sorte la chambre de Siobhan, c’était le chaos, le bordel, mais je n’étais pas en train de la chasser à coup de pied dans son beau cul. Je n’ajoutai rien, de toute façon elle ne m’écoutait plus, elle parlait à quelqu’un d’autre, un potentiel colocataire ou un truc du genre. Quand elle raccrocha, je croisai les bras sur mon torse. « Wait, tu vas pas partir comme ça quand même ? » Demandais-je, franchement confus par how things escalated quickly. Lilas eut quand même encore la force pour me demander un job de secrétaire sexy, ce qui n’était pas du tout approprié pour l’organisme que je menais, et elle le savait. Et pourtant … « Laisse tomber, je trouverai par moi-même. Tu sais quoi ? C’était une mauvaise idée. En plus de te rappeler ton ex, tu n’es même pas content de me voir. Même pas un bonjour, ensuite tu me parles de l’idée que je puisse tomber amoureuse comme si… comme si ça semblait trop invraisemblable. Après tu me dis clairement que t’as pas de place pour moi et que je suis trop vulgaire pour un job d’assistante. Je suis revenue. L’année dernière. Je voulais te voir Lily ou toi. Et je vous ai vu avec vos compagnons respectifs. » Elle avait alors attrapé ma main et l’avait posé sur son poignet, où des cicatrices bien distinctes s’alignaient. Ah non, alors là non, elle n’avait pas le droit de me faire sentir coupable de toute la douleur qu’elle pouvait ressentir. Elle n’avait pas le droit de me reprocher toute cette merde pour ensuite me clouer le bec avec sa souffrance. « Putain, Lilas. » Je ravalai mes larmes, caressant du bout des doigts ses plaies, avant de rebaisser son bras le long de son corps. Je respirai calmement. « Lilas. Calmons-nous deux secondes, ok ? » Je lui aurais bien dit juste à elle de se calmer, mais ça n’aurait qu’empirer. Aussi bien faire comme si j’avais consciemment participé à cette dispute imprévisible. « T’as jamais aussi mal interprété mes paroles. Tu sais que je fais constamment des blagues et que je m’exprime comme un con, comme un gros étron, mieux que quiconque tu le sais. Pourquoi tu t’emportes comme ça après moi ? » Demandais-je avec incompréhension dans la voix. Elle avait traversé une période difficile, les cicatrices sur son corps en témoignaient, mais justement, j’étais là pour elle. Pourquoi Ciel se trouvait-elle toutes les raisons du monde pour me repousser et mettre ça sur mon dos ?
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Sam 25 Fév 2017 - 14:12
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Ton amitié a apporté plein de merveilleuses couleurs à ma vie. Elle a été présente à chaque moment, même les plus sombres et je suis la plus chanceuse du monde d'avoir eu droit à ce cadeau. Je ne l'ai pas considéré comme acquis, enfin je l'espère. Mais peut-être que si, parce que parfois on ne se rend pas compte que la plus belle chose qui puisse nous arriver est juste là, sous notre nez. Mais c'est bien ça aussi, parce que j'ai réalisé que qu'importe où tu sois, ou ce que tu fasses, ou avec qui tu sois : je ne vais jamais cesser honnêtement, sincèrement, pleinement de t'aimer. ... Comme une soeur aime un frère, un ami aime un ami.
Je fixe Concho avec de gros yeux ronds. J’avais oublié cette franchise quant à l’acte sexuel. Les européens ont tendance à ne pas être pudique quand il parle de la chose. Moi non plus. Je crois même que je suis la première à dire des mots obscènes. Quoique j’évite maintenant. Avec mon bébé, je me dois d’avoir une hygiène de vie et une langue chaste. « Ah parce que tu penses vraiment que je te le dirais si je me masturbais dans la douche en t’imaginant ? » Je croise mes longues jambes. Trop longues. « La douche hein ? La prochaine fois, t’imagineras que j’enroulerai mes jambes interminables autour de taille, dis-je d’une voix suave. T’inquiètes, j’ai fait plusieurs rêves érotiques avec toi, tous aussi chauds les uns que les autres. » Je fixe ses mains longuement. Oui, très chaud même. Une lueur passe dans mes yeux avant de disparaitre tandis que le manque de confiance en soi de mon ami refait surface. Quand je l’ai rencontré il était mal dans sa peau, se dénigrait constamment et avait un léger surpoids. Je l’ai tout de suite trouvé charmant. Mais par respect pour lui, je n’ai préféré rien tenter. Je ne suis pas quelqu’un de bien pour lui et tout le monde le sait. Lilas qui couche à droite et à gauche, Lilas qui passe son temps à faire la fête, Lilas mère seule. Génial. « Elle m’a rien mis dans la tête, c’est la solitude et le trop-plein de temps pour réfléchir qui me mine le moral. Heureusement que t’es là pour m’occuper un peu. » Ma main toujours passée derrière sa nuque, je plonge intensément mon regard dans le sien. Ce que j’y vois me fait de la peine. Je caresse distraitement sa nuque pour lui sourire. Pas le franc sourire carnassier que je faisais à tout le monde, le sourire timide, compréhensif que peu de personnes ne connaissait. J’étais seule. J’étais comme lui. Je finis alors par me dégager pour baisser le regard. Ne rien montrer aux autres, jouer la comédie, c’est tellement plus facile. « Je suis seule aussi, dis-je d’une toute petite voix. Tu me vois avoir confiance en moi, draguer tout ce qui bouge mais au fond, j’ai un énorme manque d’affection. Nous avons tous ce vide en nous que seul quelqu’un peut combler. » Puis, j’esquisse un nouveau sourire, reprenant mon air naturel. « Et depuis quand tu réfléchis toi ? » C’est moi le cerveau de nous deux. Pendant mes huit mois de grossesse et mes trois mois d’internement, j’ai réfléchi. Beaucoup trop.
Puis tout dérapa et je redevins Médusa. Dictée par mes hormones. Je ne sais pas comment Jayden, mes parents ou Alec ont fait pour me supporter pendant ses huit mois. J’ignore mais je me mis dans une rage folle si bien que j’en cassais la cigarette en deux. Je la fourrai dans la poche de mon short pour me lever. Lilas, la tornade. Ou le diable de Tazmanie. Concho devint aussi hargneux que moi. Quand je disais que si un jour on couchait ensembles, ça serait explosif. Nos regards s’affrontèrent. « T’as qu’à pas me parler de comment je regardais ma copine alors qu’elle vient de me plaquer via un coup de fil de trente secondes ! Genre, ça va, tourner le couteau dans la plaie ? Tu pouvais pas t’attendre à ce que je te dise que ouais, putain, ça en vaut la peine et tout parce que non, ça ne valait fucking pas la peine que je m’investisse autant pour être finalement jeté comme si je valais rien. » Je lui assénai une nouvelle tape derrière la tête. « Tu ne vaux pas rien, merde ! » Ma voix montait de plus en plus dans les aigus, tentant de la maitriser à cause des enfants. « Ce n’est pas parce que t’as eu un échec amoureux que tu vas arrêter d’avoir des relations. Quand on tombe de cheval, le meilleur moyen de vaincre sa peur c’est de remonter aussi vite. » J’en savais quelque chose. J’étais tombée enceinte, merde. « Tu croyais que j’allais faire comme tous les autres et te prendre en pitié ? Non. Tu t’es fait largué, c’est bien dommage mais t’as choisi la mauvaise personne. C’est en se trompant qu’on apprend. » Mon regard était furibond et mes mains tremblèrent un peu. Je le défiai du regard. J’avais conscience que je devais sembler sans cœur mais qu’est-ce que je pouvais dire ? Que j’étais désolée ? Que je le plaignai ? Je suis celle qui secoue les puces aux gens, pas qui les prend en pitié. « C’est qui, l’autre ? » Sa voix était telle un venin mais je n’en tins cure. « Il y a toujours une autre. L’autre fille pour laquelle il m’a plaquée. Je suis le genre de filles avec qui on baise et pas qu’on épouse. » Et j’avais foutrement raison. « Pourquoi crois-tu que je n’ai rien tenté avec toi ? J’ai du respect et je sais que tu es trop bien pour moi. Et ça me rend malade qu’elle t’ait fait ça. » Je vais la briser. Qu’elle en soit sure. J’en ai les moyens et j’allais la briser. Merci l’informatique.
Les choses continuent de s’envenimer si bien que je finis au téléphone avec Jayden et lorsque je raccroche, je jette un regard à la dérobée de Concho. Il me fixe à la fois furieux et choqué. « Wait, tu vas pas partir comme ça quand même ? » Je le fixai, indifférente. « Je suis bien partie sans vous dire au revoir. » La fuite, le meilleur moyen pour moi d’échapper à des disputes. Ma mère enchainait les mecs et le nombre de fois où je me suis retrouvée à me boucher les oreilles à cause de leur dispute. Je sentis cependant ma montée d’hormones redescendre tandis que la bouffée de chaleur s’accentua. Je commençai donc à rassembler mes affaires pour me barrer. Je pense que j’avais tout pris avant de lui faire un dernier aveu, non pas pour le faire culpabiliser mais le confronter à la réalité. Je retirai vivement ma main tandis que les souvenirs de cette tentative me revinrent en mémoire. Il nous demanda de nous calmer et je me contentai d’hocher la tête, sans un mot. Ma langue étant devenue du plomb. « T’as jamais aussi mal interprété mes paroles. Tu sais que je fais constamment des blagues et que je m’exprime comme un con, comme un gros étron, mieux que quiconque tu le sais. Pourquoi tu t’emportes comme ça après moi ? » A vrai dire, la raison était débile mais je ne pouvais pas lui dire. Je ne sais pas pourquoi. « Les hormones, répondis-je platement. Je viens d’avoir un enfant et je pars au quart de tour. Je suis désolée. » Je ne présentai jamais d’excuses. Je lui donnai alors Mélodie pour m’asseoir par terre. J’avais envie de hurler et fort heureusement, l’activité du lendemain allait nous défouler tous les deux. « Demain, réserve-moi ta matinée. C’est la Saint Valentin, tu me dois bien ça. On va aller se défouler un peu. »
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Conchobáhr Rosenbach
MESSAGE : 3308 ICI DEPUIS : 06/03/2016 COMPTES : woody & jackson & isaiah & elmo & nova & oskár CRÉDITS : whovian (a) & sarasvati (s)
STATUT : célibataire, papa de Maxwell (2016), Lara (2019) et Alizée (2023), de trois mères différentes
Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Mar 28 Fév 2017 - 0:30
Ouais, j’avais tendance à choquer les gens avec mes vérités crues. Je ne voyais pas l’intérêt de passer par quatre chemins alors que nous étions tous les deux des adultes et, visiblement, si Lilas avait amené sa fille avec elle, ce n’était pas parce que son entre-jambe était encore une terre inconnue. Il fallait appeler un chat un chat, pas vrai ? Puis, Mélodie n’était qu’un bébé, elle ne comprenait même pas encore que je venais d’aligner quelques mots cochons. Les yeux grands ouverts de ma meilleure amie ne me firent donc pas vraiment culpabiliser de mon honnêteté. « La douche hein ? La prochaine fois, t’imagineras que j’enroulerai mes jambes interminables autour de taille. T’inquiètes, j’ai fait plusieurs rêves érotiques avec toi, tous aussi chauds les uns que les autres. » Elle se l’était jouée petite sainte pendant deux secondes avec son air outré, mais elle n’était pas mieux, ma Lilas. Là, je la reconnaissais. Un sourire se dessina sur mes lèvres tandis que j’avais des images qui me montaient en tête, que j’allais sauvegarder dans ma mémoire pour plus tard. Présentement, la jolie rouquine était droit devant moi, nul besoin donc de rendre cette situation plus étrange qu’elle ne l’était déjà en alimentant mes fantasmes. « Avec le nombre d’heures qu’on passait ensemble quand t’étais ici, c’n’est pas vraiment surprenant. Ça finirait par arriver tôt ou tard. » Dis-je avec un sourire, en parlant évidemment de ces rêves érotiques. L’ambiance se fit un peu moins légère quand on parla d’Ally et des réflexions introspectives qu’elle avait entrainées chez moi, dans mon temps libre. Sentant sans doute que je commençais à m’attrister rien qu’à y songer, Lilas s’approcha de moi et posa sa main derrière ma nuque, me regardant de son beau regard brillant et qui aurait semblé innocent pour n’importe qui ne connaissant pas Lilas. Elle s’éloigna de quelques bas après avoir baissé les yeux, et je ne la quittai pas du regard. « Je suis seule aussi. Tu me vois avoir confiance en moi, draguer tout ce qui bouge mais au fond, j’ai un énorme manque d’affection. Nous avons tous ce vide en nous que seul quelqu’un peut combler. » J’hochai la tête. Ally avait tellement bien rempli sa tâche de combler ce vide en moi que j’en avais oublié ce que c’était que de n’avoir personne auprès de qui s’endormir quand tombait la nuit. « Et depuis quand tu réfléchis toi ? » Je rigolai, ce qui détendit l’atmosphère. Elle avait raison, Lilas : je n’avais jamais été reconnu pour mes capacités cérébrales. Maintenant, au moins, je pouvais revendiquer le titre de Monsieur Muscles. Au lycée, je n’avais ni l’un ni l’autre des titres. Ni génie, ni sportif. Juste Concho.
Ces douces minutes de plaisanterie ne durèrent pas plus longtemps. Dès que la cigarette de Lilas se cassa entre ses doigts, je su que tout allait déraper. Pour des raisons que je ne savais pas encore expliquer. Ce genre de revirement de situation avait le don de me fâcher, alors à mon tour, je sentis que mes muscles se crispaient et que mon ton de voix s’élevait bien plus haut que de raison. Quand je m’énervai à propos de ses paroles à propos du couple que je formais avec Ally, Lilas m’assena une seconde tape derrière la tête ce qui, honnêtement, n’était pas le meilleur moyen pour qu’on atteigne une trêve. « Tu ne vaux pas rien, merde ! » Je me reculai, posant une main là où elle venait de me claquer. « Ah ouais j’avoue que tes paroles concordent bien avec tes gestes ! » Je secouai la tête, n’en revenant pas que Lilas puisse me traiter moi, son meilleur ami, comme toutes ses autres victimes de ses sautes d’humeur. Nous n’en étions jamais arrivés jusque-là. « Ce n’est pas parce que t’as eu un échec amoureux que tu vas arrêter d’avoir des relations. Quand on tombe de cheval, le meilleur moyen de vaincre sa peur c’est de remonter aussi vite. Tu croyais que j’allais faire comme tous les autres et te prendre en pitié ? Non. Tu t’es fait largué, c’est bien dommage mais t’as choisi la mauvaise personne. C’est en se trompant qu’on apprend. » Je la défiai du regard à mon tour, voulant être bien certain de soutenir le sien pour qu’elle puisse lire dans mes yeux l’éventail d’émotions négatives qui me traversaient alors que je l’écoutais. « Me prendre en pitié, non merci, mais un peu de compassion et de compréhension, de la part de ma meilleure amie, celle sur qui je pensais toujours pouvoir compter, ça par contre, ouais j’y croyais ! Bravo pour ta belle métaphore, mais j’ai pas trop envie de remonter aussi vite à cheval, comme tu dis. J’ai envie de peser sur pause, là. » De penser un peu à moi, de profiter de la présence de mes amis, de sortir, de m’amuser, de ne pas me faire prendre au jeu de l’amour, pas maintenant. Et dire que toute cette querelle partait du fait que Lilas avait parlé d’amour, de cet amour qu’elle désirait tant, et qu’elle concluait maintenant que personne pourrait l’aimer tant qu’il y aurait l’autre. Cette autre qui représentait toutes les femmes du monde, à l’entendre parler. « Il y a toujours une autre. L’autre fille pour laquelle il m’a plaquée. Je suis le genre de filles avec qui on baise et pas qu’on épouse. Pourquoi crois-tu que je n’ai rien tenté avec toi ? J’ai du respect et je sais que tu es trop bien pour moi. Et ça me rend malade qu’elle t’ait fait ça. » J’avoue que je restai un peu surpris de sa confidence sur les raisons pour lesquelles elle n’avait rien tenté avec moi. Je n’avais jamais pensé que Lilas puisse avoir un jour ressenti l’envie d’aller plus loin avec moi. Pas que ça n’avait jamais traversé le mien, mais je n’aurais jamais cru que ça irait dans l’autre sens également. Je cherchai mes mots un moment. « … Euh, je … Wow, t’es douée pour lâcher des bombes toi hein, t’as pratiqué ça pendant ton absence ? » Je me grattai la nuque, mal à l’aise, avant de me rapprocher d’elle pour tenter de la réconforter malgré la distance qui se mettait entre nous plus les minutes passaient. « Et qui te dit que tu ne seras pas l’autre d’une autre, un jour, hein ? » Tentais-je tout en adoucissant ma voix.
Malheureusement, le quiproquo ne se termina pas là en raison de ma réaction nulle quant à sa demande de rester ici le temps de son séjour. Ça m’avait juste pris par surprise, mais elle avait éclaté, encore. Alors que je tentai de la retenir, elle me regarda, indifférente : « Je suis bien partie sans vous dire au revoir. » Je m’arrêtai, droit comme un piquet, avant d’arrêter d’essayer de la rattraper. J’hochai la tête. « Et tu crois que le fait de l’avoir fait une fois justifie le fait que tu le refasses, encore et encore ? Ça ne deviendra pas plus acceptable, plus correct, que tu le fasses deux fois ou dix fois. Ça me fera toujours autant de peine. » Avouais-je. Nous n’avions pas vraiment parlé de ce départ brusque et inattendu. Nous n’avions pas parlé de comment nous nous étions sentis, nous qui avions été laissés derrière. En même temps, je n’aurais rien eu à dire : j’avais fait le même coup à mes amis quand j’étais parti de Bowen pour plus de cinq ans. Sauf que j’avais conscience des dégâts que ça avait fait autour de moi, chez les gens que j’aimais, et j’avais appris de mes erreurs. Lilas, elle, semblait prête à les refaire. Bref, après que Lilas m’ait montré ses poignets, douloureux vestiges de toute sa souffrance, je semblai plus enclin à enterrer la hache de guerre. Je ne voulais pas la laisser partir dans cet état. « Les hormones. Je viens d’avoir un enfant et je pars au quart de tour. Je suis désolée. » Elle me donna Mélodie, qui nous regardait de ses petits yeux endormis. Je soupirai légèrement, reprenant peu à peu mon calme. « Ça va, c’est rien. » En quelque sorte. Il faudrait un jour ou l’autre passer l’éponge sur tout ce qui venait d’être dit mais, pour le moment, je préférais tout mettre de côté et profiter du fait que ma meilleure amie était là : pour le meilleur et pour le pire. « Demain, réserve-moi ta matinée. C’est la Saint Valentin, tu me dois bien ça. On va aller se défouler un peu. » Ah, oui, la Saint-Valentin. J’avais presque réussi à oublier. « J’suis tout à toi. Qu’est-ce que t’as en tête ? » Demandais-je avant d’aller la rejoindre au sol, Mélodie toujours dans mes bras.
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saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Mar 28 Fév 2017 - 19:37
Do you miss me ?
Spider-Cochon & Lilas
Ton amitié a apporté plein de merveilleuses couleurs à ma vie. Elle a été présente à chaque moment, même les plus sombres et je suis la plus chanceuse du monde d'avoir eu droit à ce cadeau. Je ne l'ai pas considéré comme acquis, enfin je l'espère. Mais peut-être que si, parce que parfois on ne se rend pas compte que la plus belle chose qui puisse nous arriver est juste là, sous notre nez. Mais c'est bien ça aussi, parce que j'ai réalisé que qu'importe où tu sois, ou ce que tu fasses, ou avec qui tu sois : je ne vais jamais cesser honnêtement, sincèrement, pleinement de t'aimer. ... Comme une soeur aime un frère, un ami aime un ami.
La discussion glisse sur quelque chose de plus adulte, plus mature et plus sexuelle. Je ne suis pas du genre à rougir devant ce genre d’insinuations, ni devant la nouvelle stature de Concho. A vrai dire, pendant un millième de secondes, je me surprends à vouloir que ses bras musclés entourent ma taille et pas de manière prude. Je fais craquer ma nuque. Vieux tic qui veut dire : je suis en manque de sexe. Je suis en manque. Dix mois sans sexe, c’est horrible. Mais on va dire que je n’ai pas eu d’attirance pour un homme qu’il soit sexuel ou autre. Ni même pour une femme. Je pense que le fait qu’on m’ait laissé tomber après les trois petits mots « je suis enceinte » ça a servi à me rendre frigide. « Avec le nombre d’heures qu’on passait ensemble quand t’étais ici, c’n’est pas vraiment surprenant. Ça finirait par arriver tôt ou tard. » Je m’approchai alors de lui pour le regarder dans les yeux, un sourire coquin vissé aux lèvres. Après tout, il voulait jouer, je pouvais le faire aussi. « D’ailleurs comment ça se fait qu’on ait jamais couché ensembles ? » Je le savais pourquoi. L’amitié. Ce mot débile. Et puis, je n’étais pas assez bien pour lui. Je ne suis qu’une vulgaire salope qui buvait beaucoup trop et fumait comme un pompier. Et me voilà à jouer avec une cigarette juste par habitude et non pour la fumer. Comme Augustus dans Nos étoiles contraires, tant qu’on ne l’allume pas, on ne lui donne pas le pouvoir de nous tuer. Nous avons le pouvoir. Je soupirai. Je chassai mes incertitudes d’un revers de la main tandis que je confiai à Concho que moi aussi, j’étais seule. Il n’y avait pas qu’un seul cœur brisé dans cette pièce. Nous étions deux. Sauf que je sais très bien cachée mes émotions. Un talent qui fait que pendant longtemps nous avions cru que j’étais une sociopathe. Chose impossible vu la manière dont je me suis effondrée à la mort de Jeanne. Quoique si j’avais su avant ce qu’elle avait fait : je l’aurai tué moi-même.
La cigarette se casse entre mes doigts et je me sens comme une funambule. Une toute petite ligne. Concho s’énerva aussi et nous avions affaire à notre première dispute. Je le regardai avec des yeux ronds. Je sentis son amertume sortir de par tous ses pores. Je me mis à grincer des dents tandis que je réduisais la cigarette en miettes dans ma moche. Je lui mis une claque derrière la tête et il me mit hors de moi. « Ah ouais j’avoue que tes paroles concordent bien avec tes gestes ! » Je refis craquer ma nuque avant d’inspirer doucement. Ok. Il voulait une preuve. Je l’agrippe alors, passe une main derrière sa nuque pour le fixer intensément. « Tu veux que je te le dise en quelle langue ? Russe ? Espagnol ? Italien ? Français ? » Puis, je collai un peu plus mon corps à celui de Conchobàhr. Et j’effleure doucement ses lèvres. « Si tu ne valais pas rien, je ne ferai pas ça mon chat. A vrai dire, si tu ne valais rien, je ne serai même pas amie avec toi. Non, j’aurai couché avec toi. » Ce qui n’est pas faux, j’ai toujours le chic de coucher avec des nulles. Je me détache alors de lui pour passer une main dans… Fait chier, j’ai caché mes cheveux.
« Me prendre en pitié, non merci, mais un peu de compassion et de compréhension, de la part de ma meilleure amie, celle sur qui je pensais toujours pouvoir compter, ça par contre, ouais j’y croyais ! Bravo pour ta belle métaphore, mais j’ai pas trop envie de remonter aussi vite à cheval, comme tu dis. J’ai envie de peser sur pause, là. » Ses paroles me firent l’effet d’un coup de poignard. « Tu… » Je ne trouvais même pas les mots et les larmes me vinrent aux yeux. Je ferai de débourser deux milles euros pour venir le voir, j’avais fait vingt-quatre heures d’avion. Qui ferait ça si ce n’était par compassion ou par amour ? Personne. Aucun de ses amis n’aurait fait quelque chose de pareil. Et il me traitait de la sorte. Je sentis une larme rouler le long de ma joue. Tandis que la crise d’hystérie et de chagrin montait en moi. En funambule, j’étais tombée car le fil s’était brisé. Mon amitié avec Concho était révolue et je savais que jamais je ne lui pardonnerai ses paroles. Je déglutis sans rien dire tandis que mon regard exprimait tout ce que je ressentais. J’étais plus blessée que lui n’aurait pu l’avoir été par Ally car j’aimais cet homme. Mais d’un amour différent que celui qu’il vouait à cette rouquine. Et je me rendis compte pour la première fois que ce n’était pas réciproque. J’eus froid tout d’un coup et je resserrai les pans de mon chandail autour de mon corps.
Il dut le sentir car je n’étais jamais muette. Lorsque je finissais par lui avouer que j’avais eu envie de continuer plus loin avec lui, cela semblait le choquer. « … Euh, je … Wow, t’es douée pour lâcher des bombes toi hein, t’as pratiqué ça pendant ton absence ? » Je déglutis avant de faire un sourire éblouissant cachant ma plaie comme d’habitude. Mais je savais ce que je ferai ce soir. Bonjour adrénaline. J’’allais sans doute faire éclater une bagarre et finir en prison. Je défis ma casquette pour faire une sorte de hair porn du style de pub L’Oréal. « La seule bombe ici mon cœur, c’est moi. » Il tenta de se rapprocher mais je fis un pas en arrière toujours blessée par ses précédents propos. Je suis rancunière, française pour être précise. « Et qui te dit que tu ne seras pas l’autre d’une autre, un jour, hein ? » Je ne répondis pas, je me contentai de hausser les épaules. Plongée dans un profond mutisme qui ne me ressemblait pas. La couleuvre avait des difficultés à passer. Je savais que Concho n’avait pas conscience qu’il m’avait blessé, c’est pour cette raison que je ne dirai rien. Mais je pense que je mettrai du temps à m’en remettre.
Enfin la dispute continua comme si nous étions trop bornés pour vouloir la stopper. Après une discussion avec Jayden au téléphone, Conchobàhr s’emporta de plus belle. J’étais complètement anesthésiée. Quelque chose s’était brisée en moi. Et dire que je pensais qu’il serait content de me voir. Je m’en prenais plein à la gueule et gratuitement en plus. « Et tu crois que le fait de l’avoir fait une fois justifie le fait que tu le refasses, encore et encore ? Ça ne deviendra pas plus acceptable, plus correct, que tu le fasses deux fois ou dix fois. Ça me fera toujours autant de peine. » Il arrête d’essayer de me rattraper et je le fixe, toujours muette. Je n’avais pas envie de répondre. Je réfléchissais aux mots que je pouvais dire. Alors, je lui lançai le regard perçant. Celui qui faisait froid dans le dos, qui démontrait que mon cerveau fonctionnait à plein régime et qui décortiquait toute la situation. Le bébé dans les bras, je le fixai toujours sans rien dire. Puis maintenant les mots s’assemblaient pour former une phrase. « Ma mère était en train de mourir, dis-je en ayant l’air le plus détaché possible, tu voulais que je la laisse mourir. » Pour cause que Jeanne avait rendu son dernier soupir à peine eussé-je posé les valises. J’avais tout de suite pris mon téléphone pour appeler Concho, pour appeler Lily. « Et je te signale Conchobàhr que toi tu n’es pas venu. » Il ne m’avait pas demandé de venir et je m’étais déplacée pour quelque chose d’aussi banale qu’une rupture. « J’aurai bien aimé que tu me tiennes la main lorsqu’on brûlait le corps de la femme qui m’a élevée. J’aurai apprécié aussi que tu viennes pour m’aider à aller au commissariat. J’aurai aimé… » Ma voix se fit lointaine tandis que mon regard quitta le sien. « … que tu sois là tout court. »
La trêve fut cependant vite signée. Alors, je me posai ma terre pour commencer à jouer avec un bracelet que j’avais aux poignets. Comment annoncer à mon meilleur ami que désormais pour moi tout était brisé ? Que son manque de reconnaissance, que son venin, m’avaient transpercé de part en part. J’avais déjà pris ce rendez-vous. Mon téléphone sonna pour me signaler un mail. Je fixai un instant le message et mon amertume redescendit d’un cran. « J’suis tout à toi. Qu’est-ce que t’as en tête ? » Je ricanai avant de transférer le mail sur mon téléphone. « Pour le matin, je ne parlerai qu’en présence de mon avocat. Mais pour l’après-midi, je pense que ça devrait te plaire. » Je lui tendis le téléphone où était présent l’invitation gold pour deux personnes à une convention de geek pour tester des nouveaux jeux, du cosplay, etc. « Cependant, j’attends des excuses. » Je ne suis pas la seule à avoir eu des mots blessants. Lui aussi. Je me lui fis un petit sourire compatissant avant de poser ma main sur la sienne, sans le quitter des yeux.
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Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Jeu 2 Mar 2017 - 22:12
Avant que tout ne dérape entre Lilas et moi, sans que je n’en saisisse trop les raisons, nous étions pourtant dans l’humour et la légèreté. La preuve : « D’ailleurs comment ça se fait qu’on ait jamais couché ensembles ? » M’avait-elle demandé, ce qui me soutira un sourire. Après tout, parler de sexe avec ma meilleure amie n’avait jamais été tabou et, pourtant, il était vrai que nous n’avions que très rarement abordé le sujet à propos de ce qui pourrait se passer entre nous. J’aimais les femmes, elle aimait les hommes. J’étais un homme et elle était une femme. Notre amitié était-elle réellement tout ce qui nous en avait empêché ? J’haussai les épaules. « Bonne question. Sans doute parce qu’il est dit que mélanger sexe et amitié, ça peut tout foutre en l’air. Et que je tiens trop à toi pour ça. » C’était la réponse facile, la réponse prévisible mais en même temps, c’était la première réflexion à avoir.
Mais lui dire que je tenais à elle n’était visiblement pas assez pour nous maintenir tous les deux sur une ligne stable d’émotions. Tout explosa pour un commentaire mal interprété, une petite insulte inoffensive, une claque mal placée. Tout ça ensemble. Ça nous avait amené bien plus loin que nous n’avions jamais été. « Tu veux que je te le dise en quelle langue ? Russe ? Espagnol ? Italien ? Français ? Si tu ne valais pas rien, je ne ferai pas ça mon chat. A vrai dire, si tu ne valais rien, je ne serai même pas amie avec toi. Non, j’aurai couché avec toi. » Elle colla son corps au mien, effleura mes lèvres, ce qui réveilla en moi un sentiment de confusion. Une seconde Lilas semblait prête à me gueuler après jusqu’en m’en péter les tympans, et la seconde d’après elle m’allumait – intentionnellement ou pas, le résultat était le même. Sauf que j’étais trop chamboulé pour réellement retirer quoi que ce soit de cet état. « Bon alors on l’a, la réponse à notre question. On a pas couché ensemble parce qu’on a trop de valeur l’un pour l’autre. » Dis-je, dans une vaine tentative de nous ramener à notre petite phase humoristique et légère plutôt que de nous enfoncer dans la haine et la confusion. Malheureusement, ça ne fonctionna pas. Parce qu’on parla d’Ally.
« Tu… » Certes, j’y avais été fort en lui disant qu’elle ne se montrait pas compatissante et compréhensive, mais avec ce qu’elle venait de me dire, d’un ton tellement détaché face à ce que je pouvais bien ressentir comme douleur, je ne pus réfléchir autrement. Les larmes qui montèrent aux yeux de la rousse me firent regretter mes paroles, mais je me montrais trop têtu pour avouer mes torts. Pas avant qu’elle avoue les siens. Elle avait beau avoir fait des kilomètres d’avion pour venir me retrouver dans ce moment difficile, ça ne justifiait pas qu’elle minimise ma souffrance de cette façon. « Je ? » Demandais-je, voulant qu’elle ait jusqu’au bout de sa pensée. Si on ne se vidait pas le cœur complètement, là, maintenant, ça finirait par exploser une autre fois. Et valait mieux que tout prenne feu maintenant pour qu’on puisse ensemble s’atteler à la tâche de tout ramasser, de tout reconstruire. Elle exposa finalement sa pensée, me faisant comprendre à sa façon qu’elle aurait voulu qu’il y ait plus que ça, entre nous. Plus que ce qu’on était déjà en train de mettre en péril. « La seule bombe ici mon cœur, c’est moi. » J’eus un léger rictus, ni amusé, ni méchant, juste un trop-plein de nervosité face à ce qui se passait. Et si elle se permettait des réponses du genre, alors je pouvais me permettre de réagir comme je le voulais.
Finalement, après qu’elle ait raccroché le téléphone mais avant qu’elle ne puisse s’enfuir encore une fois, on reparla enfin de son départ soudain et, surtout, inexpliqué jusqu’à ce qu’elle nous téléphone de chez elle. Encore aujourd’hui, j’avais une certaine amertume face à sa fuite, même si je savais que j’avais fait la même chose, même si je savais que ses raisons étaient tout autant justifiées que les miennes à l’époque. Mais j’avais eu besoin de réveiller les démons du passé, visiblement. « Ma mère était en train de mourir, tu voulais que je la laisse mourir. Et je te signale Conchobàhr que toi tu n’es pas venu. J’aurai bien aimé que tu me tiennes la main lorsqu’on brûlait le corps de la femme qui m’a élevée. J’aurai apprécié aussi que tu viennes pour m’aider à aller au commissariat. J’aurai aimé … que tu sois là tout court. » Les larmes montaient de nouveau dans ses yeux, sa voix se brisait, et l’émotion monta en moi aussi. Parce que ces vieux souvenirs que nous étions en train de ressasser, je n’avais pas du tout envie d’y être confronté. « Je suis désolé. » Dis-je d’une voix qui ressemblait davantage à une plainte qu’autre chose. « Je pouvais pas … je pouvais pas revivre ça de nouveau. J’étais pas prêt à être ramené à cette place-là. Ça ne justifie pas que je n’aie pas été là, c’est vrai … mais c’est la vérité. » Je n’avais pas été capable d’être là pour elle parce que je n’étais pas encore remis du suicide de ma propre mère. C’était pour cette même raison, moi aussi, que j’avais tout laissé derrière moi pendant sept ans. Lâchement, j’avais laissé Lilas vivre son deuil sans moi à ses côtés. Égoïstement, j’avais failli me préserver, quitte à la blesser profondément. Ce qui avait été le cas.
Nous nous étions ouverts l’un à l’autre, nous nous étions montrés nos cicatrices du passé, qu’elles soient psychologiques ou même physiques dans le cas de Lilas, et à partir de là, nous réussîmes à enterrer la hache de guerre. Du moins, juste assez pour se parler sur un ton calme de nouveau. Envisager de nouveaux moments à passer ensemble. Prévoir le reste. « Pour le matin, je ne parlerai qu’en présence de mon avocat. Mais pour l’après-midi, je pense que ça devrait te plaire. » J’attrapai le téléphone et je pus y lire une invitation gold pour deux personnes à une convention geek. Lily-Anaëlle m’en avait parlé, car elle s’y rendait avec son mari. Un énorme sourire accompagné d’un rire surpris s’échappa d’entre mes lèvres. « Quoi ? Gold en plus ? Mais comment t’as réussi à avoir ça ? » Puis je levai un regard interrogateur vers elle. « Est-ce que je veux vraiment le savoir, en fait ? » Hackeuse un jour, hackeuse toujours. « Cependant, j’attends des excuses. » J’hochai la tête, reprenant mon sérieux. Je posai ma main sur la sienne, et j’entremêlai mes doigts aux siens. « Je suis désolé, Lilas. On s’est dit pas mal de trucs, là, et j’ai eu du mal à gérer toute l’information. Je t’aime, je suis ravi que tu sois ici … mieux que ça encore, et pour te le prouver, je ne te laisserai plus jamais repartir. » J’esquissai un sourire, espérant qu’un jour, nous pourrions laisser tout ça derrière nous.
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saw a girl that I used to know, it's funny how a heart moves on. she's got a home and a family, I get the feeling she's forgotten me. people leave their mark and go like footprints in a winter snow. (@KODALINE)
Invité
Sujet: Re: do you miss me ? (Cochonlas) Jeu 2 Mar 2017 - 23:11
Do you miss me ?
Spider-Cochon & Lilas
Ton amitié a apporté plein de merveilleuses couleurs à ma vie. Elle a été présente à chaque moment, même les plus sombres et je suis la plus chanceuse du monde d'avoir eu droit à ce cadeau. Je ne l'ai pas considéré comme acquis, enfin je l'espère. Mais peut-être que si, parce que parfois on ne se rend pas compte que la plus belle chose qui puisse nous arriver est juste là, sous notre nez. Mais c'est bien ça aussi, parce que j'ai réalisé que qu'importe où tu sois, ou ce que tu fasses, ou avec qui tu sois : je ne vais jamais cesser honnêtement, sincèrement, pleinement de t'aimer. ... Comme une soeur aime un frère, un ami aime un ami.
J’avais l’impression de vivre la scène au travers des yeux d’un autre. Je regardai Concho sans réellement comprendre ce que je faisais là. Pourquoi j’étais venue. Dans le fond, il n’avait pas formulé son besoin de me revoir. Tu me manques. Ces mots que j’aurai aimé entendre mais la vérité était toute autre. Je ne lui manquais pas. Elle lui manquait et par extension, je lui rappelai son amour trop tôt disparu. Comme un membre amputé. Lorsqu’il parla du fait que le sexe peut gâcher l’amitié, je me contentai de hocher la tête tandis que la petite était toujours dans ses bras. Je fixai Mélodie qui dormait sur son épaule comme si la chose était naturelle. Un jour, elle aurait besoin d’un père. D’un homme sur lequel elle puisse compter. Jeanne m’avait pris ceci aussi. Je n’ai pas eu de père jusqu’à mes vingt-quatre ans. Mon père était un homme immense. Deux mètres de haut et je savais que je tenais mes cheveux roux de lui. Ma mère était brune comme Alec. Nous étions en quelque sorte les dignes descendants de la famille Martin. J’avais abandonné le nom Beaumarchais dès que j’eus retrouvé les Martin. Amélia Martin. Ça fait bizarre. L’histoire a fait la une. On parle même d’un livre. Mais je devais me contenter de dire que Jeanne était quelqu’un de bien, qu’elle m’avait élevée avec de l’amour. Ou ce qui ressemblait à de l’amour.
J’étais comme mise sur pilote automatique. Nous n’étions plus ces deux grands enfants qui dansions dans la rue en ayant bu un coup de trop. Ceux qui jouaient au billard. Nous étions désormais des adultes, nous fixant en chien de faïence tels deux cowboys prêts à dégainer. Qui tirera le premier ? Je l’ignorai. Pendant des années, on m’a cru sociopathe. C’est d’ailleurs comme ça que je me suis décrite à Concho. Puis de rencontrer ma véritable famille, c’est comme si je m’étais réveillée. Je vivais tout avec plus d’intensité. Je ressentais toutes les émotions de manière plus forte. Insupportables. Lorsqu’on m’a enfermé, on m’a dit que je n’étais pas le monstre que je pensais. J’étais humaine. Surdouée certes. Mais humaine. Seulement, ma mère étant elle-même une sociopathe, il fut normal que les normes de la vie ne soient pas bien appliquées auprès de sa fille unique. Ce que je n’étais plus désormais. J’hochai de nouveau la tête. Respect. J’en avais pour lui. Mais je ne pensais pas mériter le sien. Après tout, les sentiments étaient quelque chose de nouveau pour moi. Je me sentais tel un nouveau-né qui découvre la vie. Nous avions ici notre première vraie dispute qui me faisait l’effet d’un coup de poignard. Mais je devrais m’y habituer. C’est comme ça que se comporte les gens, Amélia. C’est normal.
Ses mots me blessèrent et je ne sais pas s’il le vit ou s’il était trop aveuglé par la haine pour s’en rendre compte. Les souvenirs de ces trois mois remontèrent à la surface tandis que je me tenais dans un coin de ma chambre, me balançant d’avant en arrière comme une enfant perdue. Reviens, Lilas. Reviens m’a-t-on dit. Peu de mes amis étaient au courant de mon enfermement. Je me souviens qu’on me prit la main, les gens étaient compatissants, les gens étaient compréhensifs. Ce que je n’étais pas visiblement. Je suis un monstre. Je me souviens de ce sentiment grandissant d’être une aberration lorsque j’ai croisé Concho et Ally au détour d’une ruelle. Je me suis cachée. Je me souviens de ce sentiment d’être hors de la société lorsque j’ai vu le regard que lançait Lily à Nelligan. Je voulais juste qu’on me regarde de la même manière. Pas comme Jeremy. Pas comme un objet. « Je ? » Mon regard évita le sien tandis que je sentis une larme rouler sur ma joue. Je la chassais aussi vite qu’elle était arrivée. Je déteste pleurer. Je crois même que peu de personnes m’ont vu faire part de mes états d’âme. Tu es une sociopathe, Lilas. Je ne suis pas Lilas. Je suis Amélia. Je suis humaine. Je suis compréhensive, je suis attentionnée. J’eus l’impression d’être une huitre. J’eus l’impression d’être en proie à une sorte de blessure interne qu’on ne pourrait guérir. J’aurai voulu lui hurler dessus mais ma langue demeurait de plomb. J’avais pourtant réponse à tout. Sarcastique, franche. Mais là, je ne voulais plus parler. Je voulais juste fuir. M’envoler. Me sentir légère. « Je n’aurai pas dû revenir, parvins-je à articuler d’une voix de petite fille qui ne me ressemblait pas. »
Je tiens mon iPhone dans ma main que je me contente de faire tourner machinalement. Je déglutis en évitant toujours de regarder Concho. Ma fuite. Me reprochait-il d’être allée auprès de ma mère ? Sans doute. J’aurai dû la laisser mourir seule et rester auprès de lui. Le regarder mener sa vie parfaite. Je me mis à gratter mes plaies pourtant si bien cicatrisées. Encore un tic développé. Comme si les toucher réveillerait une profonde douleur mais au fond, il n’en était rien. Je ne ressentais rien. Ou plutôt si, je ressentais tout. Tout trop tard. « Je suis désolé. » Je me contente de hausser les épaules. A quoi bon être désolé ? Le mal était fait, n’est-ce pas ? J’étais celle qui fut seule durant une épreuve pénible. Je sais que Concho a fui suite au suicide de sa mère. Un suicide. Un enlèvement. Je ne sais pas lequel des deux est le plus traumatisant. « Je pouvais pas … je pouvais pas revivre ça de nouveau. J’étais pas prêt à être ramené à cette place-là. Ça ne justifie pas que je n’aie pas été là, c’est vrai … mais c’est la vérité. » Je continuai de fuir son regard, me cachant derrière un rideau de couleur rubis, mes cheveux pour cacher mes larmes. J’avais eu besoin de lui. On devrait le dire à Concho. Voilà la phrase qu’on m’a dite lorsque j’étais à l’hôpital psychiatrique. On devrait lui dire. Comme s’il était le remède à tous mes maux et le trou béant laissé par son absence ne faisait que s’accentuer. « Trois mois. » Ma voix n’était plus qu’une complainte. Une vaste complainte comme celle que chantait Sally dans l’Etrange Noël de M. Jack. Je tenais toujours fermement Mélodie contre moi. « On me l’a… On me l’a dit. On m’a dit « il faut le dire à Concho, il pourrait t’aider mais je leur ai dit. J’ai préféré rester enfermer trois mois plutôt que te mêler à ça. » Je me tourne alors vers lui, mon visage baignant dans les larmes. Je me sens démunie et je n’aime pas ça. Je sens que mes jambes manquent de se dérober sous moi alors je chancelle un peu. Je tiens fermement le bébé comme sonné. Un peu de compassion et de compréhension, de la part de ma meilleure amie, celle sur qui je pensais toujours pouvoir compter, ça par contre. J’inspire doucement. « C’est par compassion que je t’ai empêché d’apprendre pour ça. » Je lui montre ma main. « Je sais ce que tu as traversé. » Je déglutis longuement. Les paroles tournent dans ma tête comme une ritournelle. Le lien se brise et la funambule tombe dans le vide.
Excuses soufflées je fais toujours tournée mon téléphone dans ma main lorsque ce dernier vibre. Je lis brièvement l’invitation pour hausser un sourcil. Ma chaine youTube. Super. Je tends le mobile à Conchobahr tandis qu’il tient toujours ma fille. « Quoi ? Gold en plus ? Mais comment t’as réussi à avoir ça ? » Il lève un regard vers moi, visiblement surpris. Je détourne cependant le mien, encore trop blessée pour y faire face. « Est-ce que je veux vraiment le savoir, en fait ? » Je lève les yeux au ciel avant de faire claquer ma langue de manière audible. « Ma chaine a du succès et comme je suis l’une des seules filles à faire du gaming, je reçois tout un tas d’invitations. La crapule que tu as dans les bras m’a fait louper un voyage au Japon. Donc c’est légal. » Je lui demande cependant des excuses et il prend ma main toute tremblante pour mêler nos doigts. Je les fixe un instant, perplexe. « Je suis désolé, Lilas. On s’est dit pas mal de trucs, là, et j’ai eu du mal à gérer toute l’information. Je t’aime, je suis ravi que tu sois ici … mieux que ça encore, et pour te le prouver, je ne te laisserai plus jamais repartir. » Je me gratte le sommet du crâne tandis que je sens la machine qui me sert de cerveau tourner à plein régime. Un sentiment nouveau s’empare de moi tandis que je fixe toujours nos doigts entremêlés. Du rejet ? De la haine ? Je ne sais pas trop. « ça va être compliqué, sachant que ma famille vit en France, dis-je dans un sourire. » Je ne peux cependant m’empêcher de prendre appui pour déposer mes lèvres sur sa joue. « Je connais un bon remède pour éviter toute tension. » Je pianote sur mon téléphone pour lancer les notes de Careless Whisper de Wham ! « Tu danses beau gosse ? »