I don't wanna be anything other than me ∞ Alfie

I don't wanna be anything other than me.
AÏNHOA & ALFIE

La jeune femme descendit de l'avion, suivant le tunnel qui menait les passagers à l'intérieur de l'aéroport. Elle se dirigea vers le tapis à bagages, où elle attendit pour récupérer ses valises, parmi une foule d'autres passagers s'impatientant. Postée près du tapis, elle sortir son gsm, et commença à écrire un message. Aïnhoa n'avait aucun plan, pas d'idée précise de ce qu'elle allait faire et d'où elle allait aller. Elle improvisait au fur et à mesure. Elle décidait donc d'envoyer un message à son frère. "Je suis à l'aéroport de Bowen. Grosse engueulade avec les parents, j'ai quitté l'Espagne. Tu sais venir me chercher ?" Aïnhoa n'avait prévenu personne, pas même Alfie. Elle ne l'avait plus contacté depuis un bon moment et n'avait absolument pas prévenu de son arrivée. C'était du Aïnhoa tout craché, d'envoyer un sms simple et sans plus d'explications après des mois sans se parler, et d'attendre tout simplement une réponse. Déterminée. Tout s'était déroulé si vite. L'énorme dispute avec ses géniteurs était encore fraîche dans son esprit. Elle avait pris l'avion le lendemain de cet affrontement, c'est-à-dire plus ou moins aujourd'hui, elle ne savait pas trop, avec le décalage horaire. Elle avait tout laissé derrière, mais tant pis. Rien ne la retenait plus que nécessaire en Espagne. Elle avait besoin de se construire loin de l'avarice de ses parents et de leur cruel manque de tact avec leurs enfants. Elle ne voulait pas d'eux dans sa vie, ils n'étaient pas indispensables et ils n'avaient aucun amour à lui donner. Leur attention était uniquement focalisée sur ses revenus et son métier, qu'ils n'approuvaient pas plus que cela. Leur intérêt pour la vie de leur fille s'arrêtait là. Aïnhoa ne pouvait plus le supporter. S'ils voulaient se mêler de sa vie sans arrêt uniquement pour savoir combien elle avait sur son compte en banque, alors elle préférait les laisser en plan et partir. Elle avait enduré ça pendant trop d'années. L'ambition et la richesse n'étaient pas ce qui comptait le plus dans la vie. Mais certains avaient un point de vue très différent. Et la jeune femme refusait de vivre avec de telles personnes dans son entourage.

L'aînée des sœurs Bartholomew ne s'attendait pas particulièrement à un accueil chaleureux de la part de son frère, elle s'était même attendu à ce qu'il fasse un peu la gueule. Mais sa façade ronchon lui tira un sourire amusé. Ils n'étaient pas fusionnels, encore moins du genre à se témoigner leur amour, c'était plutôt comme chien et chat entre eux, mais Aïnhoa tenait beaucoup à son frère et elle savait qu'il ne râlait jamais longtemps. Elle ne se formalisa pas qu'il ne daigne même pas lui faire la bise, ce n'était pas vraiment nécessaire.

« Moi aussi j'suis contente de te voir depuis le temps. Surtout cache ta joie hein. »

Rétorqua-t-elle avec un sourire. Elle lui adressa un regard doux, il n'avait pas tout à fait tort et elle s'en voulait un peu de débarquer comme ça et d'exiger qu'il soit disponible. Mais les choses s'étaient passées très vite et elle était contente qu'il soit venu la chercher, même s'il préférait lui faire un sermon que de la prendre dans ses bras. Ça lui allait tout aussi bien.

« Non mais je sais bien, désolée. C'est juste... J'pouvais plus, je suis partie sur un coup de tête et j'aurais bien besoin d'un coup de main juste cette semaine ou quoi. Après j'te fous la paix, promis. »

Reprit la jolie brune en adressant un petit regard d'excuse à son frère, tandis qu'elle le suivait jusqu'à la sortie de l'aéroport. Elle avait pris l'avion pour Bowen sans réfléchir à un logement sur place ou un moyen de transport, ni même à son boulot. Elle n'était pas vraiment inquiète mais elle voulait s'organiser dès le départ, et pour ça elle aurait bien besoin d'un endroit où squatter le temps de trouver mieux.

Un sourire n'était finalement pas si difficile à obtenir de son frère, et Aïnhoa le lui rendit, même s'il conservait tant bien que mal une mine bougonne. Cela la faisait plus rire qu'autre chose, même si en toute honnêteté, il était bien en droit de râler. Elle acquiesça lorsqu'il lui répondit qu'il était content de la voir et qu'il aurait juste aimé qu'elle se pointe directement sur son palier, comme un paquet envoyé par la poste. Il n'avait pas tort. Mais c'était tout Aïnhoa de réagir au quart de tour avec leurs parents et de sauter dans le premier avion pour réveiller Alfie à coups de téléphone pour qu'il vienne la chercher. Au fond, même s'ils ne se le montraient pas, ils savaient qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre et plus encore. L'Espagnol assura ensuite qu'elle pouvait rester le temps qu'il faudrait. Une étincelle d'amour fraternel éclaira le regard de la jeune brune, qui pressa le bras de son frère d'un geste amical, qui voulait dire tout ce qu'elle ne disait pas.

« Mes choix impulsifs, tu parles ! »

Reprit-elle en levant les yeux au ciel, feignant l'exaspération. Mais il avait bel et bien raison. Et surtout, Aïnhoa repensa à la fameuse dispute avec leurs géniteurs, chose à laquelle elle avait évité de penser durant tout le trajet. Elle était du genre à ruminer ces choses-là, mais même si elle ne voulait pas se l'avouer, au-delà de la colère, l'énième dispute explosive avec ses parents lui avait surtout fait de la peine. Bien plus que ce qu'elle ne voulait montrer. Elle suivit son frère jusqu'à la voiture, perdue dans ses pensées en serrant les dents pour ne pas laisser une quelconque émotion gagner son visage.

La jeune femme jeta ses bagages dans la voiture, avant de s'installer à l'avant, attendant qu'Alfie démarre le moteur. Elle était bien silencieuse tout à coup, ce qui ne présageait jamais rien de bon avec elle. Tout à coup, elle craqua, comme un éclair venu de nulle part dans le ciel, et se prit la tête entre les mains pour laisser libre cours à ses larmes. Des larmes de colère qu'elle ne voulait pas assumer mais qui la rongeaient depuis qu'elle avait quitté cette maudite maison.

« Putain, merde... J'suis désolée, ah c'est vraiment ridicule. C'est juste... »

Aïnhoa se tourna vers son frère, les sourcils froncés et le visage reflétant la souffrance qu'elle cachait si bien quand elle le voulait. Le pauvre, il devait se demander ce qui se passait dans l'esprit dérangé de sa sœur. Et pourquoi elle était en train d'inonder son siège de larmes alors qu'elle plaisantait il y a cinq minutes à peine. La belle Espagnole se mordit la lèvre et serra les poings pour contenir toute la rage qui lui montait à la gorge.

« Tu peux pas savoir comme ça me dégoûte, Alfie. Leur conception des choses, de la vie, les convictions qu'ils défendent... Ça m'insupporte, ça m'insupporte à un point que j'pensais pas être possible. Le peu de considération qu'ils ont pour des choses pourtant importantes, le peu de respect qu'ils ont pour les gens qui sont tolérants et ouverts d'esprit, pas comme eux... Ah putain ça me rend dingue ! »

Elle reprit son visage dans une main, se frottant les tempes et s'exhortant au calme. Alfie venait tout juste de la cueillir à l'aéroport, après un réveil difficile, et voilà qu'il se retrouvait avec une tornade dans la voiture, au bout de dix minutes. Elle s'en voulait de craquer ainsi, mais elle ne parvenait juste pas à avaler la pilule. L'énorme pilule immonde qu'étaient ses parents. Ou en tout cas c'était comme ça qu'elle les voyait. Leur vision de la vie la répugnait.

[ Pardon de changer comme ça l'ambiance du rp, et surtout pardon de mon retard. Je suis juste vraiment pas bien là tout de suite in real life, je peux pas vraiment en discuter avec des gens qui peuvent comprendre, alors j'avais besoin de défouler ça dans un rp. ]

La jolie brune tente tant bien que mal de ravaler les sanglots qui lui montent. Elle avait envie de se donner des gifles tiens. Qu'est-ce qu'il lui prenait de craquer ainsi, sans aucune raison apparente. C'était désespérant. Intérieurement, elle savait pourquoi. Même si elle prenait les coups sans broncher et les rendait tout aussi bien lors d'une dispute, même si elle savait relativiser par la suite et n'était pas du genre à chialer comme une madeleine, certaines choses touchent pile là où il faut. Certaines choses heurtent, même si on sait au fond de soi qui on est et ce que l'on veut. Ça n'en reste pas moins douloureux. Alfie le savait sans doute aussi bien qu'elle. Ils ne montraient pas grand chose niveau émotion, ces deux-là, mais cela ne voulait pas dire qu'ils ne ressentaient rien. Elle posa sa main sur celle que son frère pressait sur son épaule et tourna vers lui un petit sourire désolé.

« Ouais t'as raison. J'ai ruminé tout ça pendant ces vingt-quatre dernières heures, comme d'habitude, et fallait bien que ça sorte à un moment. »

Aïnhoa remercie son frère du regard, rassérénée maintenant que le plus gros était passé. Il avait raison, bien sûr, elle savait tout ça, il fallait juste qu'elle digère ce qui s'était passé ces derniers jours, et qu'elle rebondisse comme elle savait si bien le faire. Ici, à Bowen. Avec Alfie pour la soutenir. Elle avait confiance en lui, et même si elle ne voulait pas l'embêter plus que nécessaire et lui demander quoi que ce soit, elle savait qu'il serait là pour aider si besoin.

« Bon allez, parle-moi de toi. Ton appart' est pas minuscule avec douze personnes dedans j'espère ? »

Reprit la jeune femme après s'être éclairci la voix et passé les mains sur les joues pour effacer les vestiges de ses larmes. Alfie avait prit la route et sa jeune sœur en profitait pour regarder le paysage, par-ci par-là. Parce qu'à part ça, c'était tout de même la première fois qu'elle foutait les pieds en Australie !

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