slight chaos -r.

C'était une idée à la con, tu le savais bien mais tu t'étais laissé prendre au piège. Un ami t'avait trouvé un coup, un arrangement avec une de ses bonnes amies, tu avais refusé au début pensant que ça ne serait vraiment pas une bonne chose. Pourtant tu avais fini par te laisser convaincre. Il avait déjà dû faire le speech à la fille en question puisqu'il te disait de te présenter au bar-resto en fin d'après-midi. Il t'avait précisé aussi d'avoir une rose sur toi pour te faire repérer. Alors bien sûr, tu allais jouer le jeu, tu t'étais rendu chez le premier fleuriste pour en acheter une blanche. Tu aimais beaucoup les blanches. Vers 17h, tu te rendais dans le bar, à l'adresse indiqué. Tu regardais par la vitre, essayant de faire un léger repérage. Tu cherchais aussi ton courage, tu n'en avais pas beaucoup mais pourtant, tu soufflais un bon coup, poussant la porte pour entrer. Tu cherchais la jeune femme qui avait une rose, ce ne serait pas bien compliqué puisque tu devais bien être le seul à avoir un rendez-vous arrangé à ce jour. C'était ce que tu pensais. Tu t'étais dirigé vers la seule fille que tu avais vu, mais ce que tu ne savais pas c'est que dans un coin à l'opposé, il y avait une autre fille qui t'attendait. « Bonjour. » Tu offrais un léger sourire à la jeune femme avant de prendre place sur la chaise en face d'elle. Tu ne savais pas trop à quoi t'attendre, tu ne savais même pas si pour ça, ça irait aussi mais tu avais déjà le coeur qui battait vite alors que tu venais juste de te poser. « Je peux vous offrir un autre smothie ? » demandais-tu doucement.

Toute souriante, Candy sortait de chez le fleuriste. Elle venait de terminer sa journée et allait bientôt devoir rentrer pour travailler encore et se détendre un peu quand même. Il n’était pas très tard et comme une petite récompense qu’elle s’accorda, elle alla dans un bar qu’elle aime bien où les smoothies sont très bon pour s’en offrir un. Pour beaucoup de monde c’est quelque chose d’anodin mais pour elle qui a encore moins les moyens qu’avant c’est un réel cadeau dont elle va profiter. Juste avant de partir elle a récupéré une rose qui était destinée à la poubelle car un de ses pétales commence à faner. Elle aime récupérer des fleurs juste avant qu’elles ne finissent à la poubelle, ça lui coûte rien et ça fait un peu de décoration dans l’appartement.
La jeune femme rentra dans l’établissement et se dirigea vers le bar pour commander son verre et partit s’installer à l’une des tables. Pour passer le temps et pour ne pas juste boire un verre, elle sortit le livre qu’elle était en train de lire actuellement pour avancer un peu dans sa lecture.
Tandis qu’elle finissait son verre, un jeune homme vint vers elle, la salua avant de s’asseoir à sa table et de lui proposer un autre smoothies. Candy fut un peu surprise mais il avait l’air gentil alors elle répondit avec un sourire. « Salut. Oui je veux bien merci, c’est gentil. » Elle ne s’attendait pas à ce qu’un homme débarque comme ça. Elle replaça son marque page à sa place et rangea son livre. « Ah et tu peux me tutoyer tu sais. » ajouta-t-elle en riant. « Euh..tu vas bien ? » demanda-t-elle ne sachant pas trop comment commencer cette conversation.

Elle t'avait souri. Elle avait accepté ta proposition. Tu essayais de rentrer dans le jeu, de te mettre à l'aise et elle te donnait un vrai coup de pouce. Tu ignorais ce qu'on avait pu lui dire sur toi, tu ignorais ce qu'elle attendait de toi. Tu ignorais pas mal de chose, comme comment ça pouvait bien fonctionner tout ça. « C'est normal. » Du moins, pour toi ça l'était puisque tu avais pris ça comme un rencard. Peut-être qu'elle le voyait de manière plus cool et détendu que toi. Elle avait bien raison et toi tu devais essayer de ne pas te mettre la pression. Tu avais déjà du mal à parler à une fille sans que ce ne soit arrangé. Là, tu avais la chance de pouvoir te dire, qu'elle était là pour te parler aussi, qu'elle voulait bien te parler. Peut-être qu'après quelques minutes, ça pourrait changer mais tu ne devais pas commencer à voir les choses ainsi. « Ouais.. Je.. Ok. » bafouillais-tu. Il fallait vraiment que tu apprennes à te détendre. Que tu prennes confiance en toi. Elle n'allait pas te manger après tout. Tu dessinais un sourire, un peu nerveux. « Plutôt bien et toi ? » Ton sourire ne s'effaçait pas, il mettait même en avant ta nervosité. Tu n'avais pas l'impression que dire oui, pourrait te mettre dans une telle difficulté. La timidité n'était jamais évidente à effacer. Ce qui était marrant dans ça c'est qu'elle n'était pas présente quand tu étais avec une amie. Sûrement parce qu'il n'y avait pas l'enjeu amoureux derrière qui te mettait en échec à chaque fois que tu essayais d'approcher une fille. Tu soufflais un bon coup, prenant ton smoothie à deux mains pour les occuper, en jouant avec la paille.

Candy ne comprenait pas pourquoi il avait l’air si nerveux. Après tout c’est lui qui était venue s’asseoir à sa table, il aurait très bien pu rester dans son coin. Le voir bafouiller la fit sourire, non pas qu’elle se moquait de lui, ce n’est pas son genre, mais parce qu’elle trouvait ça mignon. La blonde n’est pas du tout du genre à se moquer des gens et encore moins des timides. Elle est plutôt extravertie mais comprend totalement ceux qui ont du mal à aller vers les gens. Elle-même parfois est nerveuse lorsqu’il s’agit de parler à un garçon qui lui plaît. En général elle sort des phrases qui n’ont aucun sens, sourit plus que de raison et rit comme une cruche. Autant dire que ce n’est pas vraiment à son avantage.
Elle lui avait posé une question banale, ce à quoi il répondit une réponse banale. Elle ne s’attendait pas non plus à ce qu’un inconnu s’étale pendant des jours sur la question de sa bonne humeur. Le sourire que lui fit le jeune homme élargit un peu plus le sien. « Hum...ça va plutôt bien aussi. » répond-t-elle simplement au bout d’un moment. Même si sa vie n’a rien de parfaite elle s’en satisfait. Depuis qu’elle vit en coloc’ elle doit gérer de nouveaux problèmes comme par exemple l’argent, le ménage, etc. Mais au moins elle n’a plus à appréhender le moment de rentrer chez ses parents puisqu’elle ne les voit plus. « Détend-toi. Je vais pas te manger » ajouta-t-elle ensuite en posant une main sur son épaule avec un sourire franc. Il n’a pas de raisons de se faire des montagnes, ils ne font que discuter. Ce n’est pas comme s’il y avait un quelconque enjeu.

Tu avais pris place à elle et tu la regardais avec un sourire un peu niais. Tu sentais ton coeur s'emballer. Elle était jolie, elle était même très jolie. Tu ne savais pas si tu saurais être à la hauteur, si tu pourrais lui plaire autant qu'elle te plaisait. Mais c'était peut-être déjà difficile, à peine avais-tu posé les yeux sur elle que tu avais senti ton cœur fondre et craquer pour son visage. C'était toujours trop tôt pour le dire mais tu étais amoureux. C'était ça d'avoir le cœur d'artichaut. Tu allais en souffrir par la suite, comme avec Anastasia, comme avec Fleur, comme avec Isabelle. Et toutes les autres dont tu avais le nom en tête. Tu aurais aimé ne pas te sentir attiré, ne pas avoir le coeur qui flanche mais tu étais comme ça et tu devais juste faire avec. « C'est toujours un peu intimidant pour moi. » Les rendez-vous organisés ce n'était pas pour toi. Tu avais toujours l'impression d'être un parfait idiot en ne sachant pas quoi dire. Si Aino était là, elle se foutrait de ta gueule et partirait aussi vite en faisant mine de ne pas te connaître. Et Si Mickey était là, il se foutrait de toi avant de prendre ta place pour la draguer ouvertement devant toi. L'un comme l'autre, valait mieux que tu sois tout seul. Tu essayais de trouver un sujet de conversation, ne pas partir dans les banalités comme "oh, il fait vraiment beau aujourd'hui". Tu pouvais trouver mieux que ça, tu pouvais vraiment faire en sorte d'avoir une conversation plus fluide, comme si elle était ton amie, comme si tu la connaissais déjà depuis un moment. « Tu lisais quoi ? » demandais-tu avec un léger sourire en jetant un nouveau coup d'oeil à la quatrième de couverture pour peut-être essayé de deviner par toi-même.

Le voir tout timide devant elle fit craquer Candy. Elle le trouvait mignon d’être venu vers elle et de ne pas trop savoir comment s’y prendre. Il trouvait ça intimidant et elle ne comprenait pas trop pourquoi. Ce n’est pas comme ci elle était impressionnante ou quoi, au contraire elle est plutôt petite et passe son temps à sourire, autant dire qu’elle n’est absolument une personne imposante au charisme débordant. C’est plutôt une fille simple qui passe son temps et répandre la joie autour d’elle tel un petit poney à Poneyland. Sachant qu’elle ne connaît rien sur lui et que s’en est de même pour lui, la discussion ne peut partir que sur des sujets banals. Malgré tout il évita la météo et se pencha plus sur son livre. En vérité elle avait un peu honte de sa lecture car il ne s’agit pas d’un quelconque classique de la littérature mais plutôt d’une histoire d’amour tout ce qu’il y a de plus cruche et niais. Même si elle adore son livre elle a réellement peur de passer pour une débile. Malgré tout elle ne peut pas lui mentir et puis ce n’est pas son genre. « Confessions d’une accro du shopping... » répond-elle en baissant la tête. « Ça doit pas trop être ton genre. » ajouta-t-elle en relevant la tête. En même temps c’est de la chick-lit, comme le dit son nom de la littérature s’adressant aux femmes. « Mais Luke Brandon est trop craquant dedans. » lâcha-t-elle avec un petit sourire. C’est un petit peu son coup de cœur littéraire Luke Brandon. L’homme charismatique, beau, supra-intelligent et avec des valeurs. Autant dire qu’il a tout de l’homme idéal. « Enfin ça doit pas t’intéresser. » rajouta la jeune femme se rendant compte qu’elle parle d’un livre sans intérêt.

Son regard avait changé quand tu avais parlé de son livre, comme si quelque chose n'allait pas. Pourtant la couverture avait l'air colorée et pleine de vie. Tu n'imaginais pas une histoire triste ou alors la couverture cachait vraiment mal son jeu et ça pouvait être à double tranchant. Tu étais bien le premier à juger un livre par sa couverture. Tu aimais tout ce qui avait de la couleur, des images drôles ou des titres qui tapent à l'oeil. Ce n'est pas toi qui lirait du Salinger par exemple. Elle avait baissé le regard en même temps qu'elle prononçait le nom. Avait-elle peur que tu te moques ? « Sophie Kinsella, j'aurais pu le deviner ! » Tu esquissais un sourire. Tu savais bien que ça te disait quelque chose cette couverture, parce que tu la connaissais et pas qu'un peu. Elle continuait en ajoutant que ça ne devait pas te plaire et tu la laissait faire sans dire un mot. C'était bien mal te connaître mais en même temps, elle ne te connaissait pas puisque c'était bien là tout le but de ce rendez-vous : apprendre à se connaître. « Cela va peut-être t'étonner mais je les ai tous lu ! » Tu hochais la tête avec un grand sourire, tu étais le plus sérieux du monde. « J'ai beaucoup aimé le film aussi, Isla Fisher était parfaite pour le rôle et Hugh était un choix de sûreté. C'est un peu notre Georges Clooney. » Tu l'aimais mais sans plus. Tu devais admettre qu'il avait une belle gueule et que ça faisait de lui un bon candidat pour le rôle de Luke. Après tu n'étais pas non plus le mieux placé en matière de cinéma, tu aimais à peu près tout le monde. Il aurait mis un autre acteur, tu le défendrais de la même façon. « Luke est un brave gars, je te l'accorde, il a même beaucoup de courage pour gérer la situation. » Tu essayais de t'imaginer ce que toi tu aurais fait à sa place et il était évident que tu ne l'aurais pas aussi bien maîtrisé que lui. Il est compréhensif en plus et amoureux. C'était l'amour qui te marquait une fois de plus de ce roman. « Moi j'trouve que c'est un chouette choix. » Tu attrapais ton smoothie pour en prendre une gorgée. Tu reposais ton regard sur elle, qui semblait vraiment surprise par tout ce que tu venais de dire.

Lorsqu’il reconnut son livre Candy écarquilla littéralement les yeux, étonnée qu’il connaisse ce livre et même qu’il les ait tous lus. Elle a jugé trop vite pensant qu’il se moquerait d’elle car c’est un roman de plage pour filles en manque d’amour mais non, c’est tout le contraire qu’il s’est passé. Il a même vu le film ! Elle ne pouvait pas rêver mieux. Ce n’est pas avec tout le monde qu’elle pourrait parler de ça. « Huuuugh ! Il est tellement trop trop bien. » dit-elle tout excitée de parler d’un roman qu’elle apprécie beaucoup. Elle ne peut pas se lasser de voir le film tellement elle trouve Luke trop adorable et mignon et qu’elle aimerait être à la place de Rebecca et poser des questions débiles de journaliste financière. Elle aimerait bien avoir son Luke Brandon à elle aussi.
Clairement il ne partage pas son fangirling sur Luke mais elle peut comprendre, c’est un homme, il n’est donc pas autant en train de baver comme elle devant lui. A moins qu’il soit gay ? Et que c’est juste pour parler du livre qu’il est venu lui parler ? Non elle chasse cette idée de son esprit. Un homme qui aime les romans nunuches à l’eau de rose, elle ne va pas le laisser partir comme ça. « J’aimerais bien avoir un mari comme lui. » lâche-t-elle, rêveuse en posant sa tête sur ses mains comme un enfant. Avoir quelqu’un qui la supporte tout le temps, qui est mignon et gentil.
Finalement l’inconnu ajoute que c’est un chouette choix comme livre. Elle acquisse avant de dire sans réfléchir. « T’es vraiment trop mignon. » Lorsqu’elle se rendit compte de la phrase plus qu’équivoque qu’elle venait de dire elle devint toute rouge et afficha un sourire gêné.

Spoiler:

Elle avait réagit très vite sur Hugh. Comme tu l'avais dit plus tôt, c'est le Georges de notre génération. Il était évident qu'elle craque dessus, mais il était difficile pour toi de partager son crush. Et puis dans le film, il paraissait comme un homme charmant, porté d'attention et simple. La simplicité de l'homme dans toute sa splendeur. Ce que tu avais le sentiment d'être à ta façon. Peut-être le charme en moins. « C'est un très bon acteur, oui. » Tu l'avais vu aussi dans Hannibal. Un style assez différent mais tu l'aimais toujours autant. Tu souriais un instant en l'écoutant parler de Hugh, du fait qu'elle voulait un homme comme lui. C'était une conversation amusante, peut-être que tu pourrais lui faire une blague et lui dire que toi aussi tu le voulais comme mari mais c'était le genre d'humour que tu pouvais éviter et que tu allais éviter. « Pas moi, j'aime bien Hugh mais je préfère avoir une femme dans ma vie plus qu'un homme. » avais-tu ajouté en rigolant. Peut-être pas une femme comme Becka parce qu'elle était un poil trop extravagante. Après tu ne choisissais jamais le caractère de la femme avec qui tu partageais ta vie et tu ferais avec sans soucis. « Je.. Euh.. Merci. » Tu avais les joues toutes rouges toi aussi, tu n'avais pas l'habitude de recevoir ce genre de compliment, enfin si mais pas aussi rapidement. Tu ne savais pas où te mettre. Tu avais baissé le regard, intimidé par ses mots. Après quelques minutes, tu relevais ton regard vers elle. « Je réalise que je ne me suis même pas présenté, Maxwell ! » Normalement c'était une chose qu'elle était censée savoir mais on n'était jamais sûr de ça. Tout comme toi tu connaissais le sien. Sara. Tu terminais ton smoothie, tu ne pensais pas l'avoir bu aussi vite mais elle n'en était qu'à la moitié du sien. Au moins, tu passais un bon moment et elle était sympathique. Tu commençais à te sentir plus à l'aise.

Au moins maintenant elle est fixée : il n’est pas gay et est même célibataire ce qui n’est pas une mauvaise chose. Non pas qu’elle soit amoureuse de lui, non, non, non. Pas encore du moins. Vu son cœur d’artichaut il suffit qu’il lui dise qu’elle a des jolies cheveux pour qu’elle craque. Le problème pour trouver un copain, ce n’est pas qu’elle ne craque pas, au contraire, mais c’est qu’il faut que ce soit réciproque et neuf fois sur dix ça ne l’est pas. Et la fois où ça l’est, ça finit mal souvent pour la même raison.
Il a l’air gêné par ce qu’elle lui dit et elle comprend, ils sont tous les deux rouges comme des pivoines. Elle n’ose pas le regarder en face, gênée elle aussi d’avoir dit ça. Voilà, souvent elle dit la première chose qui lui passe par la tête et ça crée des situations comme celle-là avec un silence pesant. Elle n’ose rien dit et se plonge dans son smoothie. Elle aimerait pouvoir plonger dedans pour ne plus être là. Mais à la place elle en absorbe quelques gorgées pour faire passer le temps. Finalement il se présente et elle relève la tête vers lui. « Candy ! » Dit-elle toute souriante. La demoiselle était ravie que la situation redevienne un peu plus normale et pas aussi gênante qu’il y a un instant. Il faut vraiment qu’elle apprenne à retenir ce qu’elle pense sinon ça finira mal un jour.

Tu avais l'air d'un idiot à être tout rouge comme ça. C'était ton coeur, qui battait pour elle. Ce genre de compliment ça t'allait droit au coeur et tu ne pouvais pas t'empêcher de t'imaginer plus, d'imaginer qu'elle serait ta copine et prochainement ta femme. Tout allait beaucoup trop vite dans ton esprit et tu essayais de les ralentir en te présentant. Ce à quoi tu ne t'attendais pas c'était qu'elle s'appelle Candy et non Sara. Il était évident que CJ allait être fâché pour avoir posé un lapin à son amie. Depuis le temps que tu étais assis là avec Candy, elle avait du s'en aller. Qu'y pouvais-tu vraiment si une autre fille avait aussi une rose ? Sûrement rien, mais tu voyais déjà le drame arrivait. « Je.. » Tu plissais les yeux, essayant de comprendre comment tu avais pu en arriver là. S'appelait-elle vraiment Candy ? C'était jolie aussi. Tu te sentais mal d'un côté pour l'erreur commise mais tu étais tout aussi ravi de faire sa connaissance. Tu sentais comme un poids de moins sur tes épaules, tu n'aurais pas le regard inquisiteur de ton ami à te demander quinze fois comment ça s'était passé. Et puis c'était sa faute aussi, s'il t'avait donné une photo de la fameuse Sara, tu n'aurais pas fait une telle gaffe. Maintenant les choses étaient faites. Mais tu devais en avoir le coeur net. « Pardonnes-moi ma question, mais tu n'es pas l'amie de CJ, celle avec qui j'avais rendez vous aujourd'hui ? » Tu esquissais un léger sourire niais, tu avais l'air bête. Après ça, elle voudrait sûrement s'en aller ou te dégager. Comment gâcher un moment qui se passe bien par Maxwell Eklund, volume 234 !

En le voyant perplexe en disant son prénom, Candy ne comprit pas ce qu’il se passait. A-t-il une phobie des prénoms commençant par C ou quelque chose dans ce genre là ? Après tout certaines personnes sont bizarres. Il lui demanda ensuite si c’est elle l’amie de Cj avec qui il a rendez-vous. Elle ne comprenait plus rien, Cj aurait-il organisé un rendez-vous pour elle sans lui en parler ? Elle lui a bien dit qu’elle aimerait avoir un petit-ami mais personne ne sait qu’elle devait venir là à cette heure donc à moins qu’il l’ait suivie, ce n’est pas possible que ce soit la même amie dont il parle. « Euh..je connais CJ mais je pense pas être la personne avec qui tu as rendez-vous. » dit-elle avec un sourire poli. « Tu devrais aller la retrouver, je peux partir si tu veux. » ajouta-t-elle pour se montrer sympathique. Elle n’avait pas envie qu’il parte et elle non plus ne voulait pas partir, elle tentait juste de se montrer sympathique mais elle aimerait bien qu’il lui dise qu’il va rester avec elle, même si ce n’est pas très sympa pour la personne avec qui il a réellement rendez-vous.

Tu ne t'attendais pas à ce qu'elle approuve ta question. Enfin, la première partie de ta question. Une amie de CJ, une autre. Quelle était la probabilité sérieusement ? Tu pourrais la calculer et lui dire à quel point le monde était fou. Mais tu te contentais de rire un coup pour faire passer la pilule. « C'est bien le genre de truc qui n'arrive qu'à moi ! » marmonnais-tu doucement. Tu imaginais déjà ton ami t'appeler pour te demander ce qui s'était passer et lui raconter qu'en fait tu as passé la journée à draguer la mauvaise de ses amis. Peut-être qu'il rirait un bon coup pour se moquer de toi mais ça allait être compliqué pour te racheter auprès de la fameuse Sara. Surtout si elle était professeur des écoles et que tu venais à la croiser à l'avenir. Pour le moment, il avait dit que ce n'était pas le cas, mais tu aurais toujours cette petite appréhension sauf si tu arrives à t'excuser et à creuser l'abcès avant qu'il ne se forme. « J'vais passer pour un ingrat, mais je pense qu'elle est déjà partie. » Tu haussais doucement les épaules sans la quitter du regard. Elle était bien gentille à te laisser la possibilité de t'en aller pour retrouver Sara mais tu n'avais pas envie de rencontrer Sara. Pas après avoir eu le temps de parler avec Candy. Elle était gentille, amusante et puis elle te plaisait. Tu ne savais pas si c'était réciproque, mais tu avais bien envie de le découvrir. « Et puis, j't'apprécie beaucoup, j'ai pas envie de partir.. enfin pas maintenant quoi.. » cafouillais-tu en baissant un peu ton regard. Incapable de faire un compliment sans être rouge de honte, sans te sentir maladroit.

La situation devenait plus gênante. Enfin non pas gênante car il n’y a pas de malaise entre eux, tout se passe bien même mais ils ne devraient pas s’être rencontrés puisque Maxwell devait avoir rendez-vous avec quelqu’un d’autre. Candy n’est pas désolée qu’il se soit trompé car elle est plutôt heureuse de l’avoir rencontré mais elle ne veut se montrer ingrate en le forçant à rester avec elle. Et puis elle ne lui en voudrait pas si jamais il souhaite partir. Visiblement, il n’avait pas envie de partir puisqu’il dit avec un haussement d’épaule que la fameuse Sara ne devait plus être là. Candy hocha simplement la tête même si dans sa tête elle dansait la macarena sous une pluie de confetti, heureuse de pouvoir terminer son smoothie en sa compagnie. Ce qu’il dit ensuite les fit tous les deux devenir rouge. La blonde ne sait jamais vraiment comment réagir à ce genre de compliments, surtout parce que les hommes ne se montrent pas aussi gentil et honnête sur leurs sentiments d’habitude, surtout pas aussi rapidement. « C’est...gentil..merci. Moi aussi, moi non plus je veux pas partir. » dit-elle en bafouillant à moitié. Elle a tellement l’impression d’être niaise et ridicule face à lui. Elle relève la tête et lui fait un grand sourire avant de dire d’une voix plus assurée « Parle moi de toi parce qu’à part ton prénom, je sais pas grand-chose. » bon en vrai il ne sait pas non plus grand sur elle.

L'instant de malaise passe, tu as moins le sentiment d'être ridicule, d'être idiot. Tu savais que tu aurais des comptes à rendre, mais ça te semblait moins effrayant maintenant parce qu'elle n'attendait rien de toi. Peut-être que ça allait marcher avec elle plus qu'avec Sara, mais il n'y avait pas cette pression derrière chacun de vous. Elle te remerciait de ta sincérité. Tu l'étais peut-être un peu trop, ce qui te valait souvent un râteau mais tu n'allais pas mentir sur tes sentiments sous prétexte que c'était trop rapide ? Tu n'étais pas comme ça. D'ailleurs, c'était bien la première fois que tu la voyais perdre ses moyens et bafouiller en partie. Elle se reprend en te demandant de parler de toi, à quoi tu souris. « Et oui, c'est vrai que la situation est différente maintenant ! » Tu avais l'impression de devoir tout reprendre depuis le début mais ce n'était pas déplaisant parce qu'au moins, il n'y aurait pas les mots de CJ dans son esprit. Lui t'avait dit que Sara était un peu timide mais que c'était une chouette fille. Tu ignorais ce qu'il avait pu dire de toi à Sara. Au moins, là Candy n'aurait que tes mots à toi, que sa vision de toi et rien d'autre. « Je suis professeur en petite section, en remplacement pour cette année et en poste fixe à partir de l'an prochain. » ajoutais-tu avec un grand sourire. Tu étais toujours content de parler de ton métier, de ton travail auprès des petits enfants parce que tu trouvais que c'était un métier vraiment gratifiant. Peut-être que tu inspirais la vie de certains enfants, comme toi tu avais pu être touché par un de tes professeur à l'âge de 8 ans, celui qui t'avait donné envie d'enseigner, de faire le même métier et d'être un modèle pour les gamins. « Et toi, un métier en lien avec la botanique ? Fleuriste peut-être ? » demandais-tu. Maintenant que tu semblais moins stressé, tu avais l'esprit plus avisé, tu pouvais faire attention aux détails. Comme à la fleur à moitié fanée qu'elle avait avec elle. Si tu l'avais vu plus tôt, tu aurais peut-être su que tu t'étais trompé. Mais ce n'était plus important. Maintenant ce qui te tenait à coeur c'était d'en savoir plus sur Candy, qu'elle fasse bondir ton coeur hors de sa cage thoracique et qu'elle réveille les papillons au creux de ton estomac.