geronimo (loruby)

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Geronimo

Lorenzo & Ruby

Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire.

Conférence de presse. Je déteste ça. Alors que je me coiffai, je reçus un sms de mon agent qui me donnait l’heure et l’endroit. Fixant l’horloge présente sur mon téléphone, je vis que j’avais le temps d’aller promener Zéro au parc. Depuis que j’avais emménagé avec Maddie à Bowen, je savais que les choses étaient désormais permanentes. Mon premier film d’action avait rencontré un vif succès, la récompense du Golden Globes pour la série trônait chez mes parents aux côtés de la photo de Larà. Ça allait bientôt faire deux mois qu’elle avait disparu et pourtant le souvenir de sa mort me hantait en permanence. J’inspirai avant de répondre à mon chef pour mettre mon chapeau melon sur la tête. Il faudrait bien que je me fasse au soleil de Bowen donc j’avais décidé de ne pas prendre l’ombrelle aujourd’hui. J’enfilai cependant une robe noire en velours, toujours dans ce style un peu décalé. Mes derbies au pied, je mis le harnais de Zéro pour sortir me promener.

Il faisait beau et donc le parc était bondé. Je me rendis dans la zone où l’on pouvait lâcher les chiens avant de déplier ma couverture et de retirer mes chaussures. Pieds nus dans l’herbe, je regardai mon petit cavalier king charles qui allait et venait, content d’être en liberté. Nouveau bip de mon téléphone. Toujours de mon agent pour me dire de faire un effort vestimentaire. Je suis toujours bien habillée. Le mufle. Je ne prends même pas la peine de répondre. Lorsque je relevai la tête, mon chien avait disparu. « Zéro ? » Je me relevai pour le voir au loin qui courait vers… Génial vers les canards. J’oublie tout le temps que c’est un chien de chasse. Je remets mes chaussures à la va-vite. Puis, couverture sous le bras, je cours à sa poursuite. Zigzaguant entre les passants, j’en bousculai un. « Pardon déso… » Je me tournai pour rencontrer un regard que je n’avais pas vu depuis trois mois. Lorenzo. Mon dernier crush en date. Je restai un moment sans rien dire avant de me rappeler que je courrai derrière mon chien. « Désolée. » Puis, je repartis au petit trot avant d’arriver à l’orée de la mare et d’attraper le canidé qui s’apprêtait de sauter à l’eau. « Toi, tu es puni. Pas de friandises ce soir pour toi. » Je regarde ma montre Flick Flack Mickey, ouf je ne suis pas en retard. J’étais complètement déboussolée d’être retombée sur Lorenzo mais il avait sa copine et moi… bah moi j’étais seule mais je le vivais bien.

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Il était évident que ta relation avec Charley ne menait pas à grand chose. Du côté italien c'était toujours silence radio et quand à la jeune blonde, ça ne faisait que l'enfermer dans ce qu'elle ne voulait pas vraiment. Elle aimait Liam, tu l'avais vu au mariage, ça crevait les yeux et tu essayais encore de comprendre pourquoi c'était difficile entre eux de se l'avouer et de fonder la famille que leur fils rêvait tant. De toute façon, cette couverture ne fonctionnait pas vraiment pour toi, tu essayerais de mettre en oeuvre quelque chose pour renvoyer l'appareil à la jeune femme et lui permettre d'obtenir ce qu'elle attendait. Ta pause de midi venait à peine de commencer et tu décidais de sortir un peu pour prendre l'air et aussi pour aller t'acheter un truc à emporter. Tu passais par la parc, tu aimais la sérénité qui en dégageait et quand il faisait beau, c'était agréable. La journée aurait pu être tranquille, mais ça c'était avant qu'on te rentre dedans. Avant que la jeune femme lève son visage vers toi et que le temps ne s'arrête. « Ruby » C'était tout ce que tu avais eu le temps de dire puisqu'à nouveau elle s'excusait filant à toute vitesse vers la mare pour y attraper une petite boule de poil que tu pouvais présumer être son chien. Mais tu n'allais pas rester là à attendre que le temps passe, qu'elle te bouscule un autre jour, d'autant plus qu'elle ne semblait pas faire marche arrière. Alors c'est toi qui allait faire marche arrière. « Ruby. » prononçais-tu une fois à sa portée. Les semaines avaient filé depuis votre dernière rencontre. Tu l'avais vu au mariage, accompagné au bras d'un blond. Tout comme elle t'avait vu au bras de Charley. Mais pas le temps de discuter puisqu'elle avait filé comme l'éclair à la fin de la cérémonie et tu n'avais pas pu te résoudre à l'appeler. « Tu sais que tu n'es pas facile à attraper ? » C'était autant pour le mariage que pour aujourd'hui. Tu aurais bien passé toute la journée à lui courir après s'il le fallait. Ruby n'était pas juste une fille à tes yeux, elle était Ruby. Elle était un peu plus importante et tu n'avais pas envie de la voir te glisser entre les doigts. « De retour à Bowen je présume ? » demandais-tu un peu amèrement. Tu lui avais écris après votre rencontre au bar et tu n'avais jamais eu de réponse. Tu lui avais aussi écrit après le mariage pour savoir quand elle reviendrait, mais là aussi, sans réponse.

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Lorenzo & Ruby

Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire.

Saleté de chien. Je suis en train de courir derrière Zéro lorsque je bouscule Lorenzo. Je reste un moment à le regarder mais j’entends Zéro qui aboie. Alors, je reprends ma course pour arriver près de la mare au canard et plonger avant que le chien ne saute à l’eau. « Je te tiens. » Je lui remets sa laisse, à bout de souffle. Note à moi-même : faire plus de sport. Bien que le suicide de Larà m’avait fait perdre pas mal de poids. Cinq ou six kilos selon le médecin. Inquiet de mon état mais j’essayai d’aller mieux. J’étais sortie de ma léthargie des plusieurs semaines pour revenir à Bowen par obligation. J’entends qu’on m’appelle et je me retourne pour tomber sur Lorenzo qui me regarde, bizarrement. Je lui souris timidement avant de piquer un fard. Il m’avait écrit plusieurs fois et la première fois je n’avais su que répondre. Je comptais aller le voir directement à sa boutique. Tandis que la seconde, j’étais déçue par lui. Il était en couple et me l’avait caché. Là, mon téléphone était neuf et j’avais perdu tous mes contacts donc je ne pouvais pas m’excuser auprès de lui. « Bonjour Lorenzo, dis-je d’une voix timide en rougissant de honte. » C’est vrai que je n’avais pas à lui en vouloir d’être avec quelqu’un. Bon certes, si je ne l’avais pas vu avec cette sublime blonde, je n’aurai pas ramené Chase au mariage pour ne pas passer pour une idiote. Zéro tire un peu sur sa laisse, manquant de me déboiter le bras pour aller chasser les canards. « Je te l’ai dit, soufflai-je d’une toute petite voix, j’ai un emploi du temps chargé et… » Ma voix se perd dans un murmure quasi inaudible si bien que je dois me racler la gorge. Le dire était encore douloureux bien que ça fasse trois mois. J’en avais la gorge serré. J’inspirai doucement pour éviter de regarder Lorenzo. « J’ai eu un décès dans ma famille. Le jour du nouvel an donc je suis navrée si je n’ai pas donné signe de vie. J’étais… J’étais une mauvaise passe. » Pourquoi avais-je besoin de me justifier ou de lui en parler ? Après tout, c’est lui qui s’était moqué de moi. Il m’embrasse en partant, demande à me revoir et s’affiche avec quelqu’un. Je tique à son air amer. Si je n’avais pas été aussi bouleversé, je pense que je lui aurai volontiers craché mon venin au visage. « Oui. Je n’avais pas tellement envie de revenir après… Bref, ce n’est que temporaire. » Je décide donc de le regarder dans les yeux pour y déceler de la colère. Je hausse alors un sourcil tandis que Zéro s’assied à mes pieds. Je pourrais lui lancer un pic sur sa copine sur le mensonge. Mais à la place, je me contentai de me mordre la lèvre inférieure pour chercher mes mots. Si seulement, j’étais douée de répartie. « Tu sais, le garçon avec lequel tu m’as vu au mariage, on faisait semblant pour rendre une fille jalouse. » Puis, je repris dans un chuchotis comme pour moi-même. « Apparemment les garçons ne s’intéressent qu’à moi pour ça. Rendre jalouse leur copine. » Sentant les yeux me picoter sous l’humiliation que m’a fait subir Chase, je décide donc de prendre congé. « Je suis navrée. Je suis fatiguée. Passe une bonne journée. » Puis, je dépose un baiser sur sa joue car je ne suis pas trop rancunière avant de vouloir commencer à m’éloigner.

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Il y avait une différence entre avoir un emploi du temps chargé et éviter quelqu'un. Tu avais vraiment le sentiment qu'elle refusait de te voir. Pourtant il y avait plus dans ce qu'elle te disait. Une perte chère à son cœur. Tu te sentais un peu mal d'un coup. Tu ne pouvais pas le savoir mais ça n'aidait pas vraiment la situation. Tu te sentais si stupide, si égoïste. Tu voulais faire un pas vers elle, la prendre dans tes bras, pensant que ça pourrait lui faire du bien mais le voudrait-elle ? Tu ne savais pas trop. Tu avais l'impression de lire de la colère sur son visage, comme si elle t'en voulait. Comme si tu avais mal agi sans même le savoir. « Mes sincères condoléances. » ajoutais-tu doucement, baissant un instant le regard sur son chien, restant à ta place sans bouger. Tu t'étais pincé les lèvres, tu t'étais retenu de faire quoique ce soit de déplacé. Tu avais juste relevé le regard vers elle lorsqu'elle te parlait du mariage. Il était là le hic. Après le baiser de votre première rencontre, elle avait dû penser que tu lui avais menti. Mais tu ne l'avais pas fait. Et toi alors ? Tu avais eu l'air d'un idiot en la voyant accompagné. Tu avais l'impression d'avoir raté ta chance, alors tu t'étais glissé dans ton rôle de petit ami parfait pour Charley. Mais tout ça n'était que du faux. Tout ça pour rendre une fille jalouse, encore fallait-il qu'elle soit présente au mariage en question. Ce qui te faisait esquisser un sourire lors de sa remarque. « Et si je te disais que ma cavalière était là pour te rendre jalouse, me croirais-tu ? » demandais-tu sans quitter son regard. Mais ce n'est pas une réponse que tu attendais. Elle décide de s'en aller. « Ruby, attend. » Tu ne peux pas la laisser partir, pas sans avoir eu de réponse à ta question. Son visage te hante depuis des semaines. Tu n'avais espéré que la revoir et maintenant qu'elle était là, elle s'en allait. C'était à ne rien comprendre. « Vas-tu vraiment me fuir ? »

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Lorenzo & Ruby

Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire.

Je ne sais pas trop comment me tenir ? Je ne sais pas trop quoi ressentir. Je participerai bientôt à ce stupide jeu, je m’étais plus ou moins rapprochée de Seamus et pourtant revoir Lorenzo me faisait ressentir quelque chose. De la colère ? Ou ce sentiment que j’avais ressenti le soir de notre rencontre ? J’aurai dû lui répondre, j’aurai dû lui envoyer un sms mais je ne pensais pas qu’il voudrait de moi. Le courant était si bien passé que je me suis demandée où était le loup. Et au mariage, je me suis sentie trahie en le voyant près de cette blonde. C’est atroce de se dire que nous avons été tous les deux stupides et que nous avions loupé notre chance. « Merci, dis-je sans émotions lorsqu’il me présenta ses condoléances. » Je me souvenais encore de ce sentiment que j’avais ressenti. J’avais détruit ma chambre après la mort de ma petite sœur. J’avais longuement pleuré, j’avais hurlé même. Perdue une partie de moi-même le jour du nouvel an. Alors, je me tenais devant lui, le regard comme éteint, incapable de la moindre émotion. Zéro continuait de tirer sur sa laisse et je me sentis lasse d’un coup. Lorsqu’il me dit que cette magnifique blonde était là pour me rendre jalouse, je plongeai dans l’abime de ses yeux clairs. Nous avions été définitivement bien trop stupides. J’éclate alors de rire. « Nous sommes stupides. Je n’ai pas ressenti de jalousie, dis-je en faisant la moue, juste une certaine tristesse. Parce que… parce que je t’aimais bien et qu’encore une fois on me préférait une blonde. » Je ne savais réellement plus sur quel pied danser. D’un côté, j’étais toujours attirée par Lorenzo et de l’autre, il y avait Seamus. Celui qui m’a tenue la main ces dernières semaines. Je décide donc d’agir dans la rationalité et de prendre congé. Ne tentons pas le diable et de toute, je suis d’une fidélité à toute épreuve. Cependant, il me pose une question et je lui souris. « Je ne te fuis pas. » Je lève les yeux au ciel. « Enfin si. Parce que j’ai toujours ce… cette chose en moi quand je te vois et que… » Inspire doucement. Ça va sortir tout seul. « Je vois quelqu’un en ce moment. Il a été là lorsque… » Ma voix s’éteint brusquement au souvenir douloureux de Larà. « Quand ma sœur est morte et… » Je me contente de hausser les épaules, toujours en souriant. « Je pense qu’on a loupé notre chance. »

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Pas de jalousie, de la tristesse. Toi tu avais été jaloux de la voir se pavaner au bras du blond bien dessiné. Tu ne ressemblais en rien au mannequin bien foutu qu'elle avait eu à son bras et pendant un instant tu l'avais pensé superficielle. Mais peut-être qu'il avait su gagner son coeur d'une façon bien meilleure que la tienne. Un baiser ne faisait pas tout, la preuve. « Deux idiots alors. » Tu haussais doucement les épaules en reprenant ses mots. Ce que tu n'attendais pas non plus c'était de savoir qu'elle voyait quelqu'un. Le temps avait passé, elle ne t'avait jamais donné de nouvelle et tu devais bien te douter qu'elle n'allait pas attendre pendant des mois. Tu hoches doucement la tête, sans quitter son regard. « Je comprends. » Tu ravales ton sourire, tu ravales ton petit air fier. Tu pensais avoir fait un bout de chemin jusqu'à son coeur, tu avais tort. Il y en avait eu un autre, un plus rapide, un qui devait mieux la connaître que toi. Un qui a été là pour elle. C'était injuste pour toi parce qu'elle ne t'avait même pas donné la chance de pouvoir être là. Mais c'était ainsi. Tu devais juste l'accepter, juste comprendre les choses comme elles le sont. Vous aviez raté le train, pas de second départ possible. Et il n'y aurait plus jamais de départ à ce quai là. La voie était close à jamais. Du moins c'est comme ça que tu prenais les choses. « Alors, au revoir Ruby. » Tu lui adressais un dernier regard avant de lui tourner le dos. Ce n'était pas la fin que tu attendais mais si elle était heureuse dans sa relation, alors c'était tout ce qui comptait. Tu n'étais pas sûr de l'aimer plus que maintenant, pas sûr de lui apporter ce qu'elle voulait. Peut-être que c'était mieux ainsi.

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Lorenzo & Ruby

Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire.

J’avais encore plus de la peine à ce moment-là. J’en avais. Je ne me retrouvai prise entre deux feux et je trouvais ça injuste. Seamus ne s’était pas clairement déclaré. Il n’avait pas dit clairement qu’il m’aimait mais je le savais. Je ne l’aimais pas. J’avais de l’affection pour lui. Lorenzo avait touché mon cœur. Je ne savais pas si c’était l’affaire d’une vie, l’affaire d’une nuit. Je n’en avais aucune idée mais e devais lui dire la vérité. Lui dire que je voyais quelqu’un. C’était pourtant une belle journée. Je voyais déjà les nuages l’assombrirent et rentrer pour me mettre en position fœtale. Pleurer sans doute toutes les larmes de mon cœur si je le pouvais. Mais j’avais senti mon cœur battre à nouveau. Si j’avais su. Si j’avais su je ne me serai pas rapprochée de Seamus. Je ferme un moment les yeux. Je dois réfléchir. Je dois me lancer sinon, il y aura toujours la mention « Et si » comme dans le roman de Rebecca Donovan. Je cours donc pour rattraper Lorenzo, lâchant par la même occasion la laisse de mon chien qui en profite pour sauter dans le lac. « Merde. » Tant pis, il reviendra. Il revient toujours. Je cours donc derrière Lorenzo. Foutue romantique que je suis. Je l’attrape par l’épaule pour le faire pivoter vers moi. « Je… Je… » Génial, incapable de faire une phrase rationnelle. Je pose mes lèvres sur les siennes. « Juste une fois. Si nos sentiments ne sont qu’attractifs, nous resterons amis. Si c’est… Si c’est plus alors nous couperons les ponts. » Je caresse doucement sa joue. Attendant sa réponse. Ce pari était sans doute fou. Après tout, nous avions des choses inavouées depuis des mois. Sans doute n’était-ce que physique et qu’il n’y aurait rien de plus ? Sans doute. J’ai cru qu’il ne voulait pas de moi, que je ne l’intéressai pas. « Au fait, tu l’as vu ? » Je parlais du film sorti en janvier. Du film policier dans lequel j’avais joué. Je ne quittai pas son regard, trop proche. Mais à quoi est-ce que je jouais ?

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Tu avais dit ton dernier mot, tu n'avais pas envie de te battre parce que tu partais de l'idée que c'était trop tard. Elle-même l'avait dit et elle avait sûrement raison. Tu avais tourné les talons, pensant retourner travailler aussi vite. Tant pis la pause repas, de toute façon, tu n'avais plus vraiment faim maintenant. La seconde d'après, elle était derrière toi, te retenant. Tu lui faisais face, comprenant ce qui allait se passer. « Ruby.. » Tu n'avais pas le temps de dire que ce n'était pas une bonne idée. Tu n'étais pas contre, tu mourais d'envie de l'embrasser une nouvelle fois depuis l'autre soir dans le bar mais tu avais bien compris que ce ne pourrait pas se faire. Pourtant, elle le faisait. Elle avait plaqué ses lèvres sur les tiennes et tu l'avais prolongé en l'attirant contre toi. La suite était un peu plus délirante. Délicate même. Tu étais prêt à lui ouvrir ton cœur mais tu ne voulais pas non plus aller trop vite et lui promettre quelque chose que tu ne pourrais pas tenir. « Je ne peux pas te dire maintenant que ce n'est pas attractif. Tu me plais, c'est indéniable et j'ai envie de voir où tout ça pourrait nous mener. » Tu marquais un temps, ce n'était jamais bon signe, mais tu voulais être honnête. Tu avais été élevé dans ces valeurs là et c'était bien ironique quand on savait que tu étais incapable d'être honnête avec toi-même quant à ta sexualité. « Mais tu as quelqu'un dans ta vie et je ne veux pas être l'autre, je ne veux pas que tu le trompes, que tu lui fasses du mal. » Tu lui caressais doucement la joue, essayant de ne pas être trop tactile, essayant de garder de la distance par rapport à ce que tu venais de dire. Pour le moment, ça devait se passer ainsi. Et par la suite, peut-être que tout pourrait changer si elle décidait de quitter celui avec qui elle était. A la seule condition qu'elle fasse ça parce qu'elle pensait que c'était le mieux pour elle. « Oui je l'ai vu et tu étais tellement badass, j'ai beaucoup aimé ! » ajoutais-tu doucement, sans quitter son regard. Un changement de sujet peut-être radical mais qui allait bien dans vos retrouvailles.

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Lorenzo & Ruby

Les retrouvailles sont des phénomènes si complexes qu'on ne devrait les effectuer qu'après un long apprentissage ou bien tout simplement les interdire.

Je ne sais même pas pourquoi je fais ça. Je ne suis pas du genre spontané. Trois mois se sont écoulés depuis notre dernier baiser et pourtant je me sentais toujours attirée par lui. Comme un aimant. Je le voyais qui tournait le dos et je me dépêchai de le rattraper. Je savais que c’était mal vis-à-vis de Seamus. Mais le baiser que j’avais échangé avec Seamus n’avait rien à voir avec celui que j’avais eu avec Lorenzo des mois auparavant. J’aurai dû lui répondre. Mais j’avais cette peur qu’il ne veule que coucher avec moi. Comme tous les mecs. Et face à lui, je savais que c’était (en partie) faux. Alors, je plaquai mes lèvres sur les siennes tandis qu’il m’attira contre lui, raffermissant sa prise autour de ma taille et que j’échangeai sans doute mon premier vrai baiser depuis un moment. Lorsqu’il rompt notre étreinte, je demeure frustrée mais je comprends. Je le comprends. Je lui ai dit que j’étais avec quelqu’un auparavant. Je pourrais lui dire que Seamus ne compte pas. Que ce n’est qu’un ami pour moi. Mais je sais dans le fond que je me dois de respecter Seamus et même si je n’ai aucun sentiment pour lui, je dois rompre avec lui d’une manière correcte. « Je comprends. » Je baisse alors le regard en rougissant tandis que je joue de manière nerveuse avec mes mains. Il effleure ma joue et je tressaille à son contact avant de déglutir. « Et je ne peux pas être auprès de toi tant que tu t’afficheras avec cette jolie blonde. Même si rien n’est vrai. Je… Je… Je… » Je passe une main sur mon visage, de nouveau nerveuse. « Peu… peut-être qu’on… on… devrait re… res… rester amis. » Mon bégaiement me reprend. La situation m’échappe. Alors, je tente de changer de sujet. Parlons de mon film. Après tout, c’était pour ça que nous nous étions parlé la première fois. « Je… Je… je suis contente qu’il t’ait plu. » Je lui souriais tristement avant de faire un pas en arrière. Je me sentais dangereusement attirée par lui alors je ne devais pas tenter le diable. Je siffle Zéro qui revient jusqu’à moi. Je prends alors la main de Lorenzo dans la mienne avant de lui sourire. « Je… ça m’a fait plaisir de te revoir. » Je m’approchai alors avant de mettre mes mains autour de son beau visage et de l’embrasser sur la joue. Je savais après tout que nous allions nous revoir maintenant que je m’étais clairement établie à Bowen.

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