I need your advice, S. (Rulivia)

Ça me fait bizarre de me dire que je suis amie avec la fiancée de mon mari. Enfin futur ex-mari. Maintenant que j’étais dans une situation stable, je ne pouvais plus me trainer le bagage ex-mari derrière moi. Mais je ne comprenais pas pourquoi Asriel mettait-il autant de temps à signer les papiers ? Bref, j’avais appris qu’Olivia était fiancée avec lui par hasard puisque nous nous étions rencontrées à une soirée. Au début, l’ambiance fut franchement glaciale et le « Je ne le connais même pas » a détendu l’atmosphère. Je ne dirai pas que la blonde est ma meilleure amie mais elle fut d’un franc soutien comme Freja dans la mort de ma petite sœur. Je ne sais même pas pourquoi je m’étais tournée vers elle. Mais je l’avais fait. Sans doute que de partager le même mec aidait. Enfin moi c’est sur le plan légal et elle, intime. Au niveau intime, je suis avec Lorenzo. Du moins, je crois et je devais me confier à quelqu’un. Maintenant que Lily était mariée et Freja sans doute en voyage, je n’avais plus qu’Olivia à qui parler. Je pris donc ma voiture et mon chien pour aller au lieu de rendez-vous où nous devions nous rendre pour faire du shopping. Je ne suis pas très friande de ce genre d’activités mais je voulais voir s’il y avait une bonne friperie à Bowen. Et comme mon cavalier king charles m’accompagnait partout. Vêtue d’une robe en velours pourpre, j’avais mis un béret, une crème solaire indice 50 et des lunettes de soleil. Je me garai pour descendre et aller retrouver mon amie improbable devant la fontaine. Baskets au pied –ce qui jure pas mal avec la robe d’un ancien temps- chien au bout de la laisse, je cherchai la rousse. Celle qui contrastait avec mes cheveux de feu et qui me faisait penser à Serena de Gossip Girl. Je refuse d’être Blair. Non, je suis trop gentille. Alors lorsque je l’aperçois, je cours vers elle. Enfin Zéro court vers elle, manquant de m’arracher le bras. « Olivia, tu es superbe ! » Je lui fais la bise. « Alors comment tu vas ? Et avec Az’ ça avance ? » Après tout, ce n’est pas parce que je me suis mariée avec lui sous le coup de l’alcool que je le voulais pour de bons. Non merci, j’ai Lorenzo. « Tu sais, j’me suis casée. » Exit la bague à deux balles et bonjour, le rouquin au charme indescriptible.

Je pense qu’on pourrait dire que c’est assez étrange d’être copine avec l’ex fiancée de son ex-mari. Enfin futur ex-mari. Asriel semblait faire trainer les choses en longueur alors que ce n’était pas du tout mon cas. Je voulais une rupture propre et nette et en plus, on ne se connaissait même pas. Je suis venue en Australie pour deux raisons : divorcer et retrouver Freja qui était comme ma meilleure amie. Après, je ne sais pas c’est ma timidité ou mon statut qui m’a permis d’avoir des amis et de très bons amis. Comme par exemple, Bessie que j’appréciais beaucoup ; mes retrouvailles avec Emrys, Jim ou Maddie ma colocataire. Olivia faisait également partie de ce cercle d’amis fermé et le fait qu’elle ne m’ait pas sauté dessus lorsqu’elle a su que j’étais mariée avec Asriel m’a confortée dans mon choix. Tandis que je la rejoins jusqu’au lieu de rendez-vous, je ne peux noter à quel point elle est ravissante. Blonde, aux jambes interminables. Je pense que si j’étais lesbienne, cette fille serait tout à fait mon genre. Tandis que je lui fais la bise, je lui souris. Ça m’étonnera toujours qu’une femme comme elle soit amie avec une fille comme moi. Une fille étrange qui aime Burton plus que sa propre vie avec ses robes en velours et son ombrelle. « Ah merci ! D’habitude je suis en ballerine mais avec Zéro, c’est baskets obligé ! » J’éclate de rire tandis que je lui demande des nouvelles d’Asriel. Je saisis mon ombrelle que j’ouvre pour commencer à marcher à ses côtés. Sa réponse me fait froncer les sourcils avant de soupirer. « Le laisse pas trop mariner si tu veux mon avis. Je trouve ça injuste de te faire payer de la sorte… » Olivia m’avait racontée leur histoire et je trouvais le comportement d’Asriel puéril bien qu’en fait, il y avait une part de vérité. Elle s’était enfuie mais je ne pouvais pas imaginer ce que ça faisait que de perdre son enfant. On en vient à parler de Lorenzo et je me mets à rougir. « Oui, c’est Lorenzo. Je t’en avais parlé, on s’est rencontrés dans un bar peu de temps avant les fêtes mais comme je suis tête en l’air, j’ai égaré mon téléphone. » D’ailleurs en parlant de portable… « Eh merde, je l’ai encore perdu. On va devoir aller en racheter un. »