Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Nature Boy [PV Eibell S. White] Jeu 16 Mar 2017 - 23:36
Il faisait chaud. Ou tout du moins, il faisait chaud pour un anglais originaire de Manchester et habitué à un mauvais temps perpétuel. Ici, le soleil, cette étrange boule lumineuse haut dans le ciel dont les sujets britanniques parlaient comme d'une bête fabuleuse, se montrait avec présomption et prétention sur un fond bleu éclatant. Pour Aldrich, cet astre légendaire était toujours épinglé dans un ciel froid, derrière un rideau de nuages gris.
Pour la première fois de sa vie, Aldrich Mercer avait découvert que les lunettes teintées n'étaient pas qu'un accessoire de mode, mais pouvaient aussi avoir une utilité.
— Cette ville est… dégueulasse.
Il avait la très nette impression de n'apercevoir à chaque coin de rue que des gens résolument inconscients de la chance qu'ils avaient. Il en entendait certains se plaindre d'avoir chaud.
Chaud !
Le sensation de chaud, au Royaume-Uni, c'était un mythe. Une légende. Un conte transmis à l'oral depuis des générations qui remontait au moins à l'époque de Guillaume le Conquérant. Aldrich sentit son estomac s'entortiller. Il regarda sa montre au poignet, réalisa qu'il ne portait jamais de montre au poignet, et regarda alors son smartphone.
13 heures.
Il était 13 heures, il faisait une chaleur torride, et il avait faim. C'était le monde à l'envers. Littéralement, puisque l'Australie se situait de l'autre côté du globe. Il avait l'impression de marcher sur la tête. À nouveau, de façon très littérale. Son biomécanisme d'Anglais pure souche était complètement détraqué. Il était déjà l'après-midi qu'il n'avait pas encore mangé.
Et il faisait chaud.
C'était à coup sûr cette chaleur qui avait décalé son horloge interne. Il arrivait à peine à y croire : son horloge interne était jetlaggée. Invraisemblable.
La faim le tenaillait et il décida de faire un arrêt dans le premier bouge venu. Ce premier bouge venu s'avéra être une brasserie-restaurant des plus simples. Aldrich grimaça. Il aurait préféré quelque chose de plus prestigieux et de plus cher, mais il était véritablement affamé.
Sans même attendre que le serveur le place, il se jeta sur une table et s'empara d'un menu. Rien que du très conventionnel mais cela suffirait au moins pour ce midi. Ses yeux guettaient la mention au moins passagère d'un fish'n'chips familier, mais le destin semblait en avoir décidé autrement.
Dépité, il attrapa finalement par la manche un serveur qui passait à côté de lui.
— Une daurade, un verre de vin blanc, et une carafe d'eau. Vite, je suis pressé.
Il n'avait pas vraiment envie d'eau, c'était simplement pour pousser le verre au bord de la table.
Nature Boyft. Eibell White
Puisqu'il vient à peine d'arriver dans cette ville qu'il a déjà appris à exécrer, Aldrich ne connait encore aucun lieu sympathique et, pris d'une fringale surprise, décide de faire un arrêt au bar-restaurant.