(Perby) We're roomates

Une croisière. Décidément Bowen ne cesserait de me surprendre. Une croisière. Après avoir eu un gala, un mariage –très réussi- maintenant les habitants embarquaient sur un immense bâteau pour aller visiter les environs. Espérons qu’on ne rejouerait pas Titanic car j’ai beau être rousse je n’ai toujours pas trouvé mon Léonardo. Et puis je ne mettrai jamais nue devant des coups de crayons avec une pierre beaucoup trop lourde et moche. Tandis que je trainais ma valise derrière, moi singulièrement vêtue d’une robe blanche, je cherchai ma cabine. Il fallait que j’y dépose mes affaires. Je regardai encore mon billet. Je n’avais pas voulu aller en première car bien que j’avais de l’argent, j’avais –encore- tout mis dans une voiture. Mais pour ma défense, elle était magnifique. J’avance donc en énumérant les numéros avant de la trouver. Je sors le pass pour le faire tomber, joie. Ouvrir la porte et tomber à mon tour. Quelle dinde ! Je me redresse en me massant vigoureusement le crâne pour voir qu’il y avait déjà quelqu’un. « Salut, je suis Ruby ! Je crois que nous sommes colocataires ! » Puis, je me tourne vers lui avant de déglutir. Un homme, pas trop mal foutu, de beaux yeux bleus. Et merde !

C’est le type à l’aise en toutes circonstances, qui ne se prend pas la tête, qui ne se pose pas de questions. C’est pareil lorsqu’il s’agit de partir, de faire quelque chose, il se lance sans vraiment réfléchir au reste. Sauf que maintenant il n’est plus tout seul, il ne peut pas partir sur un coup de tête et tout laisser en plan. Perry a deux filles et si Penny grandit et peut limite se débrouiller toute seule vu sa maturité, Siobhan n’est encore qu’un bébé. Heureusement il a trouvé rapidement des gens pour s’occuper de sa petite famille et filer en vitesse sur l’immense paquebot. En réalité il n’est pas souvent monté sur un bateau et surtout pas un aussi grand, si ça se trouve il a le mal de mer et va finir par vomir partout, super ambiance ! Pour l’instant tout va bien, même si ça fait juste quelques minutes qu’il est arrivé. Le jeune homme se rend jusqu’à sa cabine, sur le pont central et déballe en vitesse ses quelques affaires, il n’est pas du genre à prendre trente mille trucs. Avec son argent il aurait largement pu se payer la plus belle suite du bateau mais il préfère davantage la compagnie des gens que la froideur du grand luxe. Il adore rencontrer de nouvelles personnes et les draguer, en général. Alors qu’il a presque fini de tout sortir de son sac, une rousse rentre dans la chambre, en tombant par terre, mais vraiment. « Quelle entrée fracassante ! » fanfaronna-t-il. Elle se présenta comme Ruby. Il se tourna vers elle et se fut le coup de foudre. Et bien non pas du tout ! Et oui, il ne faut pas rêver non plus. « Moi c’est Perry et tu vas voir j’suis vraiment un super coloc’. » Bon un coloc qui risque de ramener pas mal de monde, que ce soit des amis ou des personnes pour passer du bon temps.

hj : désolé d'avoir mis trente mille ans à répondre

Forcément, il faut qu’on m’embarque de force dans une croisière. Prends des vacances ça te fera du bien. Après une année riche en émotions, je savais que j’en avais besoin. Mais tout de même, abandonner ma ménagerie ne me semblait pas une bonne idée. Je savais que mon agent adorait Zéro mais me séparer de mon chien fut sans doute aussi douloureux qu’une mère qui laisserait son enfant. Alors que je me balade de cabine en cabine, cherchant la mienne, je me dis que j’ai bien fait de prendre cette classe. Après tout, nous ne sommes plus au siècle de Titanic et je ne pouvais pas dire que j’étais si connue que ça. Certains me reconnaissaient dans la rue, n’osant pas m’aborder et me pensant inaccessible. Mais je ne le suis pas. La preuve, cheveux attachés et lunettes sur le bout du nez, je me trimballe un sac avant d’ouvrir la porte de ma cabine. Et de m’écrouler au sol. Certains diront qu’il y a un air de déjà-vu avec l’entrée fracassante d’Anastasia Steele dans le bureau de Christian Grey. D’autres diront que c’est la destinée. Je me redresse difficilement en vérifiant que je n’ai rien de cassé pour une fois. Et quelle surprise de voir que je partage ma cabine avec un homme. Et merde ! Je ne suis déjà pas à l’aise avec la gente masculine lorsqu’il s’agit d’être en sa compagnie à l’extérieur donc dans une cabine. Je détaille en trois secondes le mec qui va donc partager mon intimité pendant la durée de cette croisière. Un bel homme. Bien coiffé. De beaux yeux. Il me rappelle rapidement Alfie dans sa manière de se tenir. « Ouais, j’ai cette veine de ne jamais tenir sur mes deux jambes. » Tiens, pour une fois je ne bégaie pas. Donc aucune attirance physique pour l’homme en question. J’ai juste mon petit cœur qui fait des siennes. Je me sens rougir lorsqu’il se présente. Je ne lui sers pas la main, merci je suis écossaise ça serait vu comme un affront. « Enchanté Perry, je dirai bien pareille de moi mais si tu aimes les greluches timides qui… qui… » Eh merde ! c’était trop beau. « Voilà. » J’ai un rire débile, gêné tandis que j’inspecte la cabine. « Où… où… où d… d… dois-je poser mes a… a… affaires ? » ça va être une croisière très longue pour lui, surtout s’il a une attardée pour coloc. Pauvre Perry.

La rousse a l’air d’être plutôt maladroite à moins que ça soit sa façon à elle de rentrer dans les pièces, il ne juge pas ! Enfin il ne pense pas que ça soit une habitude de tomber après avoir passé la porte, il n’est pas assez con pour penser ça. Enfin pour un défi il serait capable de le faire, pas pour toute la vie mais pour une journée, ça serait drôle. Oui il trouverait ça drôle mais il faut dire que Perry n’a pas beaucoup de neurones et qu’il en aurait encore moins après être tombé toute une journée. Elle lui répondit avant de commencer à bégayer et de lui demander où elle doit poser ses affaires. « J’sais pas, où tu veux, j’prends pas trop d’place pis j’risque pas de passer beaucoup d’temps ici t’façon. » dit-il en haussant les épaules, les mains dans les poches. « Tu sais tu peux t’détendre j’vais pas v’nir te manger. » ajouta-t-il avec un sourire pour tenter de la mettre un peu plus à l’aise. Au pire il s’en fout un peu de qui est sa coloc, il aime bien sympathiser avec les gens mais ce n’est pas comme ci ça avait une importance cruciale pour lui. Cette chambre va seulement lui servir à dormir, un peu et à potentiellement ramener du monde et si Ruby est là, il trouvera un autre endroit plus calme. Ce n’est l’histoire que de deux semaines.