Chassez le naturel et il revient au galop [Perring]

Elle le jugeait sur sa souplesse et Perry fit une mine outrée, comme s’il l’était vraiment. Il n’a aucune souplesse et il le sait. Si un jour il décide de réellement se mettre au sport, un peu plus qu’en ce moment, il fera aussi de la souplesse, histoire d’impressionner un peu les personnes avec qui ils couchent. De toute façon elle non plus n’a pas une souplesse exceptionnelle mais ils n’ont pas besoin de ça pour passer du bon temps tous les deux.
Aisling n’affirma pas qu’il soit un bon coup mais elle ne l’infirma pas non plus. De toute façon Perry sait bien ce qu’il vaut et il sait bien que même si la blonde ne le dit pas, elle n’en pense pas moins. La jeune femme lui répondit qu’il n’avait pas besoin de louer une suite grand luxe pour elle et que son lit lui irait très bien. Lui ça ne l’aurait pas dérangé de louer une suite, il n’est pas à ça prêt mais il la laisse choisir. « Ok, va pour mon lit alors. » dit-il en souriant. Il était assez heureux de la tournure que les événements prenaient. Son cerveau était actuellement en vacances et ne pensait à aucun moment aux conséquences que tout ceci aurait sur leur relation, sur Siobhan, sur eux. Tout ce qu’il voulait c’est profiter et il s’avère qu’Aisling s’est retrouvé là au bon moment. Et puis faut dire que lui a rien demandé, c’est elle qui est venue le draguer. Oui il se trouve des excuses, absolument.
La jeune femme fut étonnée qu’il arrive à la sortir de l’eau sans galérer, comme avant, elle lui demanda donc s’il avait fait de la muscu. « Un p’tit peu et j’vois que ça fait son p’tit effet alors j’vais continuer. » Bah ouais si ça lui permet de chopper plus il ne va pas s’en priver.
Ils allèrent chercher leur serviette et Aisling glissa à l’oreille du jeune homme qu’elle hésitait à se sécher, étant sûrement plus sexy mouillée. « Tu as dix secondes pour te décider. » dit-il simplement en souriant avant de compter jusqu’à dix dans sa tête avant de l’attraper pour l’emmener dans sa chambre. « Faut bien que j’utilise ses nouveaux muscles. »

Aisling esquissa un sourire. Ils s'étaient mit d'accord sur le lieu en moins de quelques secondes. C'était rare qu'ils ne se contredisent pas, ne serait-ce que pour le plaisir de se tenir tête.

-J'espère qu'il est propre.

Elle le regardait, taquine. Elle sous-entendait un peu qu'il avait déjà couché avec d'autres filles sur ce bateau. Ca n'aurait pas été étonnant d'ailleurs. Enfin, à une période, elle ne savait pas si c'était toujours le cas.
Et à une période, elle n'aurait pas couché avec lui mais il fallait croire qu'il avait un don pour faire s'envoler tous ses principes.

Elle eut un nouveau sourire quand il sembla tout fier de lui avouer faire de la musculation.

-Son petit effet ? J'ai juste remarqué que tu avais un petit plus de force que d'habitude.

Elle était bien trop fière pour avouer quoique ce soit, comme qu'elle bavait devant les adbos qui commençaient à apparaître, par exemple.
Dix secondes ? C'est lui qui mettait des ultimatums maintenant ? Elle eut à peine le temps de nouer sa serviette autour d'elle et de prendre sa jupe et son haut dans sa main qu'elle se sentit de nouveau soulever.

-Hey !

Elle ne put réprimer un cri de surprise avant de tourner la tête vers lui, amusée.

-Tu ferais pas un peu trop le flambeur, là ? Tu sais je suis pas une gamine impressionnable. Puis c'est pas tes muscles que tu vas user là, c'est ton dos.

Mais elle resta tranquille jusqu'à ce qu'ils arrivent à la chambre, il aurait été capable de la lâcher et qu'elle s'écrase la tête la première au sol.

A savoir si son lit est propre on peut dire oui parce qu’il n’est pas du genre à en mettre partout comme un gros dégueulasse mais pour le sous-entendu qui est : j’espère que personne a couché dedans. Rien n’est moins sûr. Ça fait déjà quelques jours qu’il est sur le bateau et Perry n’est pas du genre à se priver lorsqu’il s’agit de passer du bon temps. « Les draps viennent d’être lavés. » dit-il avec un sourire sans en dire plus. Oui c’est toujours drôle si elle peut rager un peu. « Mouais c’est ça. » Comme ci elle avait juste remarqué sa force et pas ses petits abdos qui commencent à se dessiner sur son petit corps tout plat. Au moins l’avantage c’est qu’il n’a pas à perdre de graisse, juste à prendre du muscle, c’est déjà un peu plus simple. En tout cas maintenant il arrive à la porter un peu plus que sur deux mètres avant de s’écrouler.
Elle a très probablement raison, il essaie de faire le mec avec ses petits muscles pour impressionner les filles. Il sait bien qu’Aisling n’est pas du genre à s’extasier devant si peu. De toute façon elle s’extasiait déjà sur lui avant (oui c’est beau de rêver). Elle lui dit que de toute façon ce n’est pas ses muscles qu’il risque de s’abîmer à la porter mais son dos. « Moh tu t’inquiètes pour moi, c’est trop mignon ! » dit-il avec une petite voix niaise d’homme romantique qu’il n’est pas. Il arriva à la porter jusqu’à sa chambre, heureusement qu’elle n’est pas à l’autre bout du bateau sinon il serait clairement mort en route. Il la posa sur le lit, oui la posa et non pas le jeta comme une pauvre chaussette, il n’est pas épuisé à ce point. « Et voilà mademoiselle vous êtes arrivée à destination. » Il était tout fier de lui.

Aisling tourna les yeux vers lui avec un regard mêlé de méfiance et de défi. Il faisait exprès de ne pas répondre à la question sous-jacente. Et pourtant, elle n'aurait pas été jalouse. Enfin, il lui semblait. Bon, peut-être qu'elle aurait été mauvaise avec les filles avec qui il aurait couché, peut-être ! Ou bien avec les hommes. Enfin, non, peut-être qu'elle n'aurait pas été mauvaise si ça avait été des hommes. Après tout, il faisait des trucs avec eux qu'il ne pouvait pas faire avec elle. Trêve de réflexions.

-Hey, ne remets pas ta parole en doute ! T'es pas si sexy que ça d'abord.

Il n'avait qu'à pas l'embêter.
Elle leva les yeux au ciel en entendant le son de sa voix. Il se moquait et il la cherchait il allait bien finir par la trouver.

-C'est pas pour toi que je m'inquiète, c'est pour ma fille, si jamais t'es bousillé...

Elle serra les dents, se rendant compte qu'elle venait d'avouer qu'elle s'en faisait pour Siobhan.

-Bref, ta gueule.

Une fois arrivée sur le lit, elle retira sa serviette, venant enrouler ses jambes autour de son bassin pour l'amener vers elle. Elle souffla à son oreille.

-Maintenant tu te tais et tu agis.

Il n’en croyait pas un mot lorsqu’elle lui dit que de toute façon il n’était pas si sexy que ça. Perry fit tout de même une mine triste exagérée avant de sourire, amusé par la situation. Donc elle ne s’inquiète pas pour pour lui mais pour sa fille. Il trouve ça vraiment mignon, oui, oui. Même si dans cette situation ils ne sont plus vraiment le père et la mère de Siobhan mais deux gens qui veulent passer du bon temps, le jeune homme ne l’oublie pas. Il veut vraiment qu’Ais se sente proche de sa fille et qu’elle arrive à l’aimer autant que lui aime ce petit bébé qui grandit vite. Déjà plus de six mois ! « T’en fais pas pour ça, j’serais toujours un super papa et en plus le plus sexy des papas. » Il n’est pas du tout du genre à en faire trois tonnes et à en remettre des couches par dessus, c’est pas du tout son genre.
La jeune femme ne se montra pas très polie avec lui et ça le fit rire avant qu’ils se retrouvent tous les deux sur le lit pour agir, comme elle dit. Et ce qu’il fit, il se tut et il agit. Finalement ils se retrouvèrent tous les deux nus sur le lit, l’un à côté de l’autre. De toute façon à la base il n’était pas vraiment beaucoup habillés. Perry souffla un coup, resta muet, un sourire un peu con sur son visage.

Aisling eut un sourire. Le plus sexy des papas hein ? Au fond, elle n'en doutait même pas. Mais elle n'était pas très objective.

La blonde glissa doucement entre les draps, le souffle court. Elle se redressa, glissant sa main dans ses cheveux pour les remettre en ordre avant de jeter un œil à Perry. Il avait presque une tête d'imbécile heureux mais ça la faisait rire.

-Je vais laisser ma place à une autre. Ou un autre.

Et voilà, maintenant que la chose est faite elle veut s’en aller, soit disant pour laisser sa place à quelqu’un d’autre. « Rohhhh….comment tu me juges ! » dit-il avant de la rattraper pour pas qu’elle s’en aille. « Tu vas quand même pas partir tout de suite ? » lui demanda-t-il, un peu triste. C’est vrai quoi, c’est pas tous les jours où quand ils se voient ils se prennent pas la tête. C’est même plutôt rares ces derniers temps. Aisling arrive à le supporter parce qu’il faut bien devant Siobhan mais Perry est persuadée que ce qu’il s’est passé aujourd’hui est quelque chose qu’elle regrettera demain.

Elle se laissa attraper, tournant les yeux vers lui avec un léger sourire.

-Je te juge pas, t'as bien le droit de coucher avec qui tu veux tu sais.

Elle aurait bien été mal placé pour le juger. Elle faisait la même chose après tout, à une époque en tout cas. Elle se pencha vers ses lèvres pour lui voler un baiser avant de plonger son regard dans ses yeux bleus.

-La première fois t'étais gêné parce que j'ai mis du temps à partir.

Heureusement qu’elle ne le juge pas parce qu’elle n’est pas la meilleure placée sur ce sujet. Enfin Perry est loin de tout savoir sur sa vie sexuelle et c’est mieux ainsi mais il sait d’expérience qu’elle n’est pas du genre à se contenter d’un seul homme. « J’suis un homme libre et indépendant. » dit-il fièrement. Finalement elle resta, enfin elle ne se débattit pas pour s’enfuir en tout cas. Aisling lui fit même un baiser avant de lui dire que la première fois il était plus gêné qu’autre chose qu’elle reste. « Nan mais j’ai envie d’te dire que si j’ai envie de plus jamais t’revoir c’est mal barré maintenant donc bon, j’suis pas à ça prêt. » dit-il avant la relâcher pour s’étendre sur le lit. C’est vrai, en général s’il ne reste pas après avoir fait l’amour c’est parce qu’il a pour objectif de ne pas revoir la personne. Mais Aisling concrètement il est obligé de la revoir, ne serait-ce que pour Siobhan.

Un homme libre et indépendant, oui, sans aucun doute. Tout comme elle est une femme libre et indépendante. En tout cas, autant qu'elle le pouvait. Mais il y avait une drogue dont elle était dépendante, une drogue dont elle ne citerait pas le nom.

-J'constate. Même si pour la liberté, avec deux filles, on repassera.

Elle détourna le regard à sa remarque, haussant simplement les épaules.

-Désolée de t'avoir imposé ma présence jusqu'à la fin de tes jours, ou des miens.

Et selon les statistiques, elle avait des chances de mourir avant lui. Elle secoua la tête avant d'émettre un léger soupire, venant se blottir contre lui. Il n'était pas méchant, juste un peu boulet.

-Je ne voulais plus jamais te revoir, mais j'ai changé d'avis.

Elle n’a pas tord, avec deux enfants on est pas vraiment libre. Mais quelque part, c’est pas lui qui a choisi de les avoir. Penny il pouvait dire non mais il se serait senti trop coupable de la laisser aller dans un orphelinat. Et pour Siobhan, il ne pouvait pas se désengager de son rôle de père. Et là, sur le bateau il est libre puisqu’il n’a à s’occuper de personne, juste passer un petit coup de fil dans la journée pour savoir si tout va bien et parler un peu à sa fille mais ça c’est juste parce qu’il a du mal à complètement couper le cordon, même quelques jours.
Il n’est pas vraiment triste de devoir supporter Aisling jusqu’à la fin de leurs jours. Déjà ils sont pas mariés donc ça évite bien des soucis et puis ce n’est pas comme ci il la détestait, la preuve ! « Nan mais j’arrive à faire avec ton caractère maintenant. » dit-il pour l’embêter. Elle se blottit contre lui avant de lui dire qu’elle voulait plus jamais le revoir à la base mais qu’elle a changé d’avis. « De toute façon t’es obligée de me supporter maintenant parce que même si tu t’en vas j’te r’trouverai. » Pas sûr que ce soit lui qui la retrouve mais plutôt le détective privé qu’il aura engagé pour ça.

Elle esquissa un sourire, c'est vrai qu'il commençait à avoir de l'entraînement avec elle. Mais aussi, il ne connaissait pas ses côtés les plus noirs, enfin, pas à son sens en tout cas.

-Peut-être parce que tu ne connais pas encore le pire de moi.

Et vu comment Perry était un bisounours, il valait mieux.
Elle releva le regard vers lui en riant. La retrouver, vraiment ? A part la traquet sur Facebook, elle n'était pas sûre que Perry soit capable de grand chose. Mais qui sait.

-Pourquoi tu voudrais me retrouver, si je m'enfuyais ? Pour Siobhan ? T'sais, je pense qu'il vaut mieux qu'elle n'ait pas de mère qu'une mère qui la fuit.

Il ne connaît pas par cœur c’est certain donc Perry ne connaît pas ce qu’il y a de pire en la blonde, comme elle dit. « Parce que y’a du pire que c’que j’sais déjà ? » demanda-t-il pour rire. S’il savait tout il serait probablement en panique à vouloir la protéger, qu’elle aille mieux et tout ça. Oui pour les gens auxquels il tient il est prêt à faire n’importe quoi. Tandis qu’elle lui demandait pourquoi il voudrait la retrouver si elle partait, le jeune homme passa une main dans les cheveux de la blonde, avant de lui répondre. « Mais j’sais que tu vas pas le faire. » Parce que maintenant elle arrive à bien agir pour sa fille. « Mais j’sais aussi que tu pourrais l’faire parce que t’as peur de lui faire du mal. » C’est aussi pour ça qu’elle voulait pas d’elle au début.

Malheureusement, oui il y avait sans doute pire, même si elle ne saurait pas dire ce qu'il savait exactement. Elle se redressa légèrement, lui tapotant la tête.

-Oui y a pire, mais ne t'inquiète pas, je ne vais pas te tuer dans ton sommeil.

Ou un autre truc flippant du genre. Non, elle se garderait bien de lui faire du mal, même si elle savait qu'à cause de certaines de ses fréquentations elle pourrait lui en faire, indirectement.

Elle eut un frisson incontrôlé quand il passa la main dans ses cheveux, avant de baisser les yeux, reposant sa tête contre son torse. Elle se mordillait la lèvre, soudainement fébrile en pensant à sa fille, en pensant à elle. Elle sentit un larme couler lentement le long de sa joue quand elle comprit qu'il l'avait si bien cernée.

-C'est vrai. Parce que je fais du mal à tous ceux qui son proches de moi.

A chaque fois elle se sent obligée de le rassurer en lui disant qu’elle ne va pas le tuer et à chaque fois ça fait rire Perry. Il sait que même si elle n’est pas un bisounours comme lui, ce n’est pas non plus une psychopathe tueuse. « J’vais pouvoir enfin dormir tranquillement sans avoir peur, merci ! » dit-il en riant.
Visiblement ce qu’il lui dit la touche plus que ce qu’il n’aurait imaginé. Sentant dans sa voix comme quelque chose qui se brise, il baisse la tête pour la regarder. Il essuie du bout du doigt la larme qui est en train de couler sur la joue de la jeune femme avant de lui répondre. « Mais non, faut pas dire ça. » clairement on peut faire mieux niveau argument. « Regarde moi j’suis encore là alors que ça fait genre...deux ans que j’te connais, ça va j’le vis plutôt bien. » Oui deux ans, il vient de réaliser. Jusqu’à maintenant il n’y avait pas pensé.