Théééé

La matinée passée, son fiancé s'en était allé comme à son habitude après être resté deux petits jours avec Andeana. Si au début de leur relation ça lui faisait mal, maintenant, elle s'y habituait à ses départs, attendant seulement le message qui indiquerait la date de son retour à Bowen. Bien entendu, ils se parlaient beaucoup entre-temps, ils n'étaient pas que des simples amis après tout. Et une Andeana en couple ne pouvait pas se passer de son copain, elle en avait besoin comme un junkie avait besoin de sa dose pour se sentir bien, comme une platine avait besoin de son vinyle pour fonctionner. Et même leur disque à eux avait quelques rayures invisible à l'œil nu à cause de ses absences, tout se réparait. Jude étant partie à son boulot, la blonde pouvait utiliser un peu toute la maison pour travailler, elle avait toujours eu besoin de place, de s'étaler. Elle griffonnait sur du papier des idées qui lui venaient en regardant ses moodboards qui avaient été validé par l'entreprise de son père. Même si elle s'y trouvait loin, elle communiquait pareil. Après tout, depuis qu'elle n'était plus acrobate il fallait bien qu'elle s'occupe et ce métier lui prenait une bonne partie de sa vie, parce que les idées lui venaient constamment et que l'inspiration était partout. Et la vénézuélienne, c'était dans la haute couture qu'elle travaillait, elle n'avait pas à se limiter, ce qu'on voyait sur les podiums, c'était crée par des gens comme elle. Autant dire que ses créations représentaient bien souvent ce qu'il se passait dans sa tête. Ses pensées furent perturbées par les tapotements sur la porte, dans un élan de précipitation, elle se levait traversant tout le salon en vitesse éclair pour ouvrir la porte. Ça l’amusait depuis son enfance les passages à l’improviste et elle n’était jamais déçue. Puis elle était rarement déçue, de toute manière. En voyant Jim, son sourire s’élargissait. « Jiiiim ! » Elle aimait le voir, parler avec lui et ça n’était jamais compliqué de le trouver, il habitait à quelques petits pas de chez-elle. « Parfaitement bien ! Ça me fait suuuper plaisir de te voir ! Et toi comment tu vas ? » Elle se poussait légèrement sur le côté pour laisser un passage, comme si elle était persuadée qu’il allait rentrer. Peut-être qu’il venait là parce qu’il y avait un soucis de voisinage dont elle se voilait encore la face. « Tu rentres ? Y’a des trucs partout, mais ça se range vite. » Une main récupérant les papiers et l’autre ouvrant sa pochette et le tour était joué.

Certainement que lui n’en aurait rien à faire de son ménage, mais elle, elle se voyait mal acceuillir quelqu’un dans le désordre, quelle image aurait-il d’elle après ? Une fille bordélique ? C’était peut-être vrai, à en voir l’état de sa chambre, ses vêtements qui tapissaient le sol, ses petites décorations qu’elle disait installer dans peu de temps mais qu’elle n’avait jamais assez de temps. Le bordel, ça l’était aussi dans sa tête, mais ça devait être ça qui la rendait un peu plus sympa. Puis, on ne pouvait pas lui en vouloir d’être heureuse tout le temps, au contraire, alors que dans sa maison, on pouvait lui en vouloir, penser qu’elle ne s’occupait pas de ses invités, même imprévus au programme. « J’voudrais pas que tu découvres mes papiers … ! » Disait-elle en lançant un sourire en coin. « C’est trop secret. » Ses doigts glissaient doucement dans ses cheveux, elle s’imaginait bien avec des lunettes de soleil pour se passer pour une personne plus mystérieuse, à côté de ça. Elle avait une sorte de chignon pas joli, elle s’empressait d’enlever secouant sa crinière, jetant l’élastique sur la table la plus proche. « Tu ne me déranges pas du tout, j’ai tout mon temps libre ! » La vénézuélienne sourit de plus belle, c’était aussi un côté positif de bosser chez-soi, elle pouvait bosser quand elle voulait, pouvant faire des pauses à chaque minute si elle le souhaitait, tant que son dossier était rendu à l’heure et il le serait. Elle, elle avait toujours fait attention avec ses boulots, elle ne voulait pas décevoir. Surtout que le big-boss était son père, il ne faudrait pas qu’elle fasse fausse route à son nom de famille. Andeana était une employée modèle, une designer hors pair. Enfin, c’était ce qu’elle voulait qu’on pense d’elle et elle ne savait pas ceux que les autres pensaient, malheureusement. « Tu pourrais rester pendant des jours que ça ne me dérangerait pas ! » Si ce n’est que ça pourrait déranger pour aller faire les courses, mais il pouvait bien y aller avec elle. Donc non, ça la dérangerait pas ! La blonde repassait derrière lui pour aller fermer la porte puis elle se replaçait dans le salon où elle lui proposait de s’asseoir. « Quoiii ?! Tu as perdu !? » Elle secouait la tête. « Je n’étais pas en Australie, mais je pensais à toi de loin ! » Elle était retournée au Vénézuéla passer quelques vacances avec sa mère, puis c’était son pays natale, elle ne voulait pas l’éradiquer de sa mémoire. « Qui a pu gagner contre-toi ? » La blonde faisait une petite moue en le regardant. « J’suis certaine que les gens avaient quelque chose dans les yeux. »

Elle s'imaginait, interrogeant un suspect dans une salle d'interrogatoire avec un air un peu trop sérieux au visage, un style qui ne lui collait pas du tout. Mais elle y prendrait presque du goût avec ce boulot, c'était le genre de métier où l'adrénaline était présente à chaque coin de rue. Sauf si les films rendaient la chose plus belle, ce qu'elle ne doutait pas. Ce n'était pas tous les jours qu'il y avait des missions dans la vraie vie. D'ailleurs, les policiers à Bowen devaient bien s'ennuyer. Parce que les meurtres n'étaient pas la spécialité de cette ville et heureusement. Elle aimait se sentir en sécurité la blonde, elle ne voulait pas vivre dans une ville avec la boule au ventre. Bien qu'il lui était arrivée d'habiter dans des grandes villes, dans des endroits bien plus connus qu'ici, elle arrivait à se dire que le meurtre n'existait pas pour son entourage, que jamais elle ne serait touché par cet évenement. Il fallait quand même être dérangé pour vouloir la mort d'Andeana, elle ne cherchait rien à personne, elle était une boule d'énergie et d'amour. Mais elle partait trop loin dans ses films, ça faisait toujours ça. « La prochaine fois je serais là tel ta plus grande fan, puis j'encouragerais tout le monde à t'élire et je surveillerais s'il n'y a pas de la triche dans l'air ! » La blonde se voyait bien avec un panneau, une grosse photo de Jim posté dessus, surtout qu'il n'allait pas en manquer maintenant qu'il était mannequin, puis dessus la pancarte, son prénom entouré d'un cœur. Comme les fangirls aux concerts de leurs idoles. Andeana en serait parfaitement capable et c'est pour ça qu'elle n'en parlait pas, parce que Jim aurait quelque chose à redire sur son plan et elle aimait bien faire des surprises. La blonde finissait par évoquer son voyage, simplement dire qu’elle était partie, parce que sinon il allait être bloqué pendant trois heures avec ses histoires de Vénézuéla. « D’ailleurs, j’ai rencontrée une femme que tu pourrais aimer là-bas ! » Disait-elle dans un rire, elle aimait arranger des couples, ça la faisait toujours rire. Et là, elle disait ça principalement pour l’embêter. « Non je ne connais d’Alfie de Bowen ! » Peut-être d’ailleurs, le prénom lui sauterait à l’esprit quand elle n’y penserait pas et elle se dirait qu’il fallait qu’elle le dise à Jim, sauf qu’il ne serait plus là. « J’pense qu’ils ont gagnés une petite photo sur le web les gagnants, j’irais zieuter ça. » Un large sourire s’affichait, Andeana la stalkeuse de Bowen. Peut-être que si pendant ses tours de vélos elle arrivait à voir des trucs intéressants, elle voudrait devenir une des personnes qui lançait des rumeurs sur tout le monde. Sauf qu’elle ne les connaissait pas, les gens de cette troupe ; The Writers. « Non ! Mais j’ai déjà gagnée un concours de camping, miss camping, t’en penses quoi !? J’devais avoir seize ans. » Et les compétitions, c’était drôle, amusant, mais elle ne voulait pas en faire partie parce que ça n’allait pas dans le sens qu’elle voulait, favoriser une personne plus qu’une autre pour des critères qui n’existaient même pas. Andeana, elle, elle voudrait voir chaque homme comme mister Bowen et chaque fille comme miss Bowen.

« Moi aussi l'année prochaine j'ai la trentaine, mais c'est gentil de croire que j'en ai moins. » Plutôt fin de l'année qu'elle allait tourner la page des trente ans. Elle espérait que cette décennie allait être aussi remplie que celle de ses vingts ans ait été. Qu'elle allait aller mieux, qu'elle reverrait du pays, qu'elle referait un métier qui lui plaisait. Bien que ce qu'elle faisait lui plaisait tout aussi, mais elle bougeait moins, elle restait chez-elle à dessiner et chercher l'inspiration, puis son second boulot qui se voulait secret, sauf pour son voisin, il ne la faisait pas voyager loin non plus. De toute manière, depuis qu'elle a appris qu'elle avait une maladie des os, elle s'était mise à faire attention à ce qu'elle faisait et où elle allait. Du moins, ça c'est ce qu'elle pense quand personne ne l'invite à passer chez-elle, quand elle n'a pas l'esprit qui voyage entre deux mondes. Sinon la douleur lui faisait comme une piqure de rappel, elle ne devait pas faire l'abrutie si elle voulait que ça passe. Et ça ne risquait pas de passer avec une tête pareille. Elle ne prenait pas les rendez-vous qu'elle devait prendre, elle n'acceptait pas les médicaments. Andeana semblait bien vivre dans son mal. « C'est vrai, ça m'était sortie de la tête... ! Faudra que tu me la présentes un jour, dis ! » Elle ne se souvenait pas l'avoir vu, peut-être qu'elle confondait simplement avec une autre personne. « Ça va bien avec elle en fait ?! C'est quand que tu m'invites à ton mariage ? » Elle riait une nouvelle fois, le regard posé sur son ami. C'était plus pour se dénigrer elle-même, parce qu'elle se mariait trop vite à chaque fois et que Jim avait déjà eut cet écho là, sans rentrer dans les détails. Juste, elle avait eu des relations sérieuses, deux mariages, terminé. La blonde hochait la tête, elle irait fouiner sur internet un peu plus tard pour voir quelle tête avait cet Alfie, pourquoi est-ce que les gens avaient plus voté pour lui que pour Jim, sauf si c’était dans mental, qu’il était genre irréprochable, proche de Dieu et ses apôtres. « Bien sûr que c’est un autre niveau ! » Elle passait sa main dans ses cheveux, se tenant droite pour se donner un genre de réel mannequin connu. Non, elle n’était pas connue, elle ne voulait pas l’être, sinon elle ferait tout pour. Si elle voulait être reconnu c’était dans le travail de la mode ou du spectacle. « Je savais que je pouvais compter sur toi pour être fier de moi ! » Puis il venait à parler de son homme et du Venezuela en même temps. Par où commencer ? Elle avait l’impression de se répéter depuis des jours, mais ça ne la dérangeait pas elle, quand elle racontait une histoire, elle était à fond dedans. « Oui ! Son métier lui prend beaucoup de temps alors il ne passe plus trop … mais c’est pas grave, ça change rien. » Sauf le trou dans son cœur qu’elle essayait de cacher, la douleur que l’absence pouvait lui faire, mais elle fermait les yeux dessus. « Alooors, il y aurait trop de choses à raconter, j’espère que tu veux passer l’après-midi avec moi ! » Elle finissait par rire. « Tu veux quelque chose à boire avant de commencer ? » Si pour l’instant elle n’avait pas de réponse, ça ne l’empêchait de se diriger vers la cuisine pour se chercher quelque chose à elle. « Je me suis fiancée ! Bientôt quand j’irais mieux, on pourra se marier. » Elle n’en parlait pas de sa maladie aux autres, Jim n’avait pas échappé à la règle, peut-être qu’il était au courant qu’elle avait mal, mais rien de plus. « Trop cool non !? »

Sérieusement, elle approchait la trentaine d'année. Quand elle était jeune, elle pensait que c'était l'âge de la vieillesse qu'après elle ne pourrait plus profiter de la vie, mais maintenant elle savait que c'était qu'un mensonge. La vieillesse ne venait que pour les gens qui n'arrivaient pas à faire ce qu'ils voulaient, ceux qui étaient motiver à ne pas se bouger. Elle ne faisait pas partie de cette catégorie et tant bien même qu'elle aura passé l'âge de soixante ans, elle était persuadée qu'elle resterait la même personne un peu folle qui aimait profiter, voyager, découvrir le monde, embêter ses voisins avec ses histoires. « Et ouais, on pourrait vieillir ensemble Jim ! Tu nous imagines, voisins pour toute la vie et on discuterait des p'tits jeunes de Bowen assit sur nos bancs ! » Elle riait en s'imaginant avec lui quand ils seraient plus vieux, ça serait beau que leur amitié dure jusque là, mais quand il était question de ça, Andeana n'avait aucun doute que ça pouvait aller dans le temps. Elle avait l'habitude, quasiment tous ses amis sont des amis qu'elle a rencontrées quand elle était plus jeune. « Parfait ! J'ai hâte de la rencontrer. » Elle souriait encore, s'imaginant déjà la personnalité qu'elle avait, un beau caractère parce qu'elle voulait le meilleur pour Jim. « Yes ! Trop cool ! » Elle s'emballait toujours quand elle parlait mariage, elle adorait tellement y être, surtout quand elle était dans la robe blanche au fond. Mais c'était tellement une journée qui la stressait en même temps, parce que jamais pendant qu'elle disait oui à l'homme qu'elle aimait, elle s'imaginait divorcer et devoir recommencer dans quelques années. Sa famille, elle n'espérait à chaque fois que la blonde ait fait le bon choix, pour ne pas qu'à chaque fois elle perde tout son argent dans des grands mariages. De toute façon, ce n'était pas vraiment son genre de jeter l'argent par les fenêtres et elle aimait bien l'idée du minimalisme. Après avoir parlé de son statut de miss camping, du fait qu'elle ne deviendrait jamais miss Bowen parce qu'elle ne voulait pas y participer, ils finassèrent par parler de son voyage à elle, son copain. Elle en parlait brièvement parce qu'elle ne voulait pas s'étaler sur ses absences, ça lui faisait du mal d'en parler. « Si tu veux rester un peu plus, tu peux ! Moi jamais je te vire de chez moi. » Elle haussait un sourcil, elle n'en serait clairement jamais capable de mettre quelqu'un à la porte. Quand une personne venait chez-elle, elle restait autant de temps qui lui plaisait, jusqu'à ce qu'elle trouve une excuse pour s'enfuir. Parce que oui, Andeana cuisinait tellement mal que certains de ses amis partaient avant exprès. « T'aimes bien le thé ? » Tout en préparant ce qu'il voulait, la vénézuélienne racontait ses fiançailles, enfin. Elle allait bientôt devenir la madame de quelqu'un de nouveau, William, elle pensait réellement qu'il était le bon, qu'après le mariage, ils passeraient plus de temps ensemble même si elle savait que c'était une excuse nulle. « Mais oui que tu peux venir ! » Elle souriait, maintenant elle avait du mal à se voir se marier sans avoir tous ses proches et amis à côté d'elle, Jim en faisait partie de ces gens. « Je trouve beaucoup de choses romantiques, alors tu sais. » Elle se mise à rire un peu, en pensant à tout ce qui pouvait avoir beaucoup trop de sens pour elle quand elle était en couple. « Puis si je te raconterais, tu trouverais ça trop cul-cul ! » Mais faire sa demande au pied d'une cascade pour une personne qui adore la nature, on pouvait faire difficilement mieux à ses yeux, pour l'instant.

Si elle s'imaginait une vie vagabonde depuis sa plus tendre enfance, se poser un temps dans une ville lui faisait du bien. La ramenait à la réalité, parce qu'elle ne voyagerait pas toute sa vie, il fallait qu'elle se construise quelque chose, qu'elle encre ses racines quelque part. Pour l'instant, elle s'imaginait se soigner et repartir, bien qu'elle avait du mal à y penser avec les connaissances qu'elle se faisait dans cette ville, ses amis qu'elle se créait et qui involontairement la retenaient ici. Pour le moment, elle s'estimait grandement heureuse d'avoir une colocataire comme Jude, qui était calme et gentille. Elle avait acceptée de partager cette maison avec elle alors la blonde lui était reconnaissante de sa libération des chambres d'hôtel. Depuis bientôt un an, elle avait un toit, un endroit où elle pouvait dire que c'était chez-elle. « Tu auras une épouse pour s'occuper de toi ! » Elle lui lançait un clin d'œil en riant. Puis en le regardant, en imaginant un futur, elle se demandait si Jim continuerait de parler comme il faisait, s'il pouvait aller mieux de ce côté-là, parce qu'elle ne savait pas s'il avait des difficultés ailleurs. Est-ce que c'était définitif ou simplement un passage ? Elle ne le connaissait depuis trop peu de temps pour savoir si ça durait depuis longtemps ou non et elle savait que ce n'était pas le genre de question à poser. Que sa curiosité pouvait être présente, mais elle savait la contrôler. Puis, elle le trouvait mignon avec des tics de langages. « Tant que tu me préviens que tu restes, ça me va ! » Parce qu'avec Andeana, rester pour souper, c'était aussi un parcours du combattant, le temps qu'elle commande discrètement la nourriture pour ne pas finir par tuer ses invités petit à petit. Qu'elle fasse semblant que c'est elle qui a tout fait, bien qu'ils finissaient tous par savoir que c'était faux. Elle mettait de l’eau dans sa bouilloire avant de le mettre sur sa plaque et elle se tournait vers son ami.« Tu vas voir, c'est le meilleur thé que tu n'auras jamais goûté de ta vie ! Je l'ai acheté au Japon, ils disent que cette bouilloire améliore le goût de tout. » Il devait bien s'en foutre, mais Andeana faisait tellement attention à tout dans sa vie, quand elle à su que cette chose pouvait améliorer un peu la qualité de sa santé, elle avait sautée dessus. « Puis en plus elle est faite main. C'est trop la classe ! » Elle pouvait en rajouter pleins d'anecdote inutile sur le sujet, depuis qu'elle était jeune, elle embêtait les autres avec ses informations qu'elle récoltait un peu partout. Puis elle déviait la conversation sur la demande en mariage de son copain, les images lui revenaient et elle aurait bien aimé les revivre. « J'espère que tu ne me feras pas faux bond ! Je ne me marie pas si t'es pas là. » Lançait-elle dans un rire. Ce n'était pas comme s'il était le marié, l'autre personne la plus importante. Si Jim ne venait pas, elle serait tout simplement triste. « Pour l'instant il n'y a pas de date, donc j'peux pas te demander de garder ta journée, mais bientôt, tu seras au courant ! » Elle lui disait que ça ne servait à rien de raconter, pas parce qu'elle avait honte, mais uniquement parce que ça ne devait pas l'intéresser plus que ça, une histoire un peu gnian-gniante digne d'un film romantique. « Tout ce que je peux te dire, c'est que j'avais trop peur que la bague arrive dans l'eau plutôt qu'à mon doigt ! » Elle tendait sa main devant elle, agitant ses doigts déjà remplies de bague. Bientôt, il faudrait les enlever les bagues de ses mariages ratés. Puis elle finissait par se calmer et par l’écouter, accouder sur son comptoir, sa tête reposant sur sa main. « STOOOOP ! » Elle se tournait, retirait la bouilloire qui sifflait du feu puis se retournait vers Jim avec des yeux étonnés. « Jim Matthews ! Tu vas te marier ? » Elle criait presque, ne tenait plus sur place. Un large sourire s’affichait son sur visage, plus grand encore que ce qu’elle avait l’habitude d’offrir. « C’est ça, j’ai bon !? »

L’heure elle ne la voyait jamais passée, parce qu’elle parlait bien trop, qu’elle ne savait pas de stopper, si il y avait quelque chose de positif dedans, il y avait aussi de la négativité pour son travail qu’elle laissait parfois trop longtemps de côté. Mais elle était amoureuse des gens, elle ne pouvait pas s’en séparer et la solitude la pèse énormément. Le mieux pour elle était ce qu’elle faisait dans le passé, parce que des gens, elle en voyait toute la journée, elle s’était intégrée dans une sorte de famille, le lien du sang en moins. Aujourd’hui, elle créait de ses mains ce qu’elle imaginait et puisque ça s’attardait, elle avait pour projet de prendre un atelier pas loin de sa maison pour pouvoir y travailler mieux, devenir couturière à son tour. Ne plus avoir la popularité de son père, mais s’en créer une qui lui soit propre. Ça semblait compliqué pour le moment, mais avec de la motivation, elle finirait par y arriver. « Ouais, j’ai dû faire le tour du monde plusieurs fois. » Sur le coup, elle se sentait comme une personne qui lui tendait ses billets sous le nez, mais la plupart des pays, elle les avait visiter avec sa troupe. Elle ne pourrait lui dire combien de fois, mais c’est ce qui la passionnait, visiter plusieurs paysages de pays différents, parfois s’attarder. Après tout, c’était comme ça qu’elle avait rencontrée chacun de ses amours, en restant bien plus que prévu, en tournant autour des gens. C’était ça, aussi, qui la motivait à bouger. La blonde gloussait avec Jim suite à sa blague. « Heureusement non ! Le thé aux champignons, c’est pas mon fort. » D’ailleurs, l’image d’une personne avec des pieds sales et en mauvaises santés lui venaient en tête et ça la dégoûtait davantage.« Ça doit exister en vrai ! Pas pour faire des théières mais … » Elle lâchait un bruit de dégoût par la suite, secouant ses mains devant elle. Son unique talent avec ses pieds, en plus de pouvoir tenir debout et marcher, c'était d'écrire son prénom et il ne fallait pas chercher à pourquoi elle s'était amusée un soir à essayer, son cerveau devait bien avoir quelques damages. Enfin, la conversation tournait pour se centrer sur l'amour, sa passion, son sujet préféré. Bien qu'elle n'en parle que très peu depuis le début de cette relation, bien qu'elle semblait bien être bientôt la plus longue qu'elle n'avait jamais eu. Si on en croyait la demande de son fiancé, elle allait bien finir par l'être, toute une vie aux côtés d'Andeana c'était ce qu'il voulait, ce qu'il l'avait dit. Même si on ne pouvait pas vraiment savoir ce qu'il pensait. Et que dire qu'il voulait vivre avec elle était relatif, parce qu'il ne passait pas plus de deux semaines par moins avec sa blonde. « Si tu ne viens pas, je prends ça comme … » Elle levait les yeux au ciel, réfléchissant deux secondes. « Comme si, tu étais contre mon couple. » Un léger sourire mesquin s'affichait sur son doux visages. Elle ne connaissait même pas son avis sur son couple, de toute façon, il pourrait bien en dire un mot, il n'y était pas dans ce couple. Andeana n'avait jamais cherché à savoir ce que les autres pensaient, il n'y avait qu'elle pour décider. Bien qu'on l'ait un peu forcée à demander le divorce à son second mari. « Tu choisiras le meilleur scénario et tu me diras, si as raison, tu gagnes une surprise ! » Elle riait en le regardant. Elle n'avait aucune idée de surprise, elle disait juste ça pour s'amuser, mais ça serait tout de même drôle de savoir le scénario qu'il avait en tête. « Han, elle t'avait dit non !? » Elle soufflait, pour elle, l’amour de sa vie, on ne réfléchissait pas pour dire oui. Mais après tout, son fiancé actuel n’avait pas hésité à lui dire, à Andeana, qu’il ne voulait pas de mariage avant quelques temps de relation. Alors, pour le romantisme, elle n’était pas meilleure que Jim. « Quelques détails près, oui ! » Un haussement de sourcil, puis elle lui apportait sa boisson, depuis le temps, il devait mourir de soif. « Et tu comptais me le dire quand, hein ? » Disait-elle dans un sourire innocent. Elle aimait tout savoir, sans doute un peu trop.