| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| feels like home (naveen) | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: feels like home (naveen) Sam 19 Aoû 2017 - 17:43 | |
| Le matin le monde est encore endormi, tout est calme et paisible, personne n’est dehors, il fait encore frais et la brume vient se déposer sur l’herbe pour y laisser une sensation de fraîcheur. S’il ne dort pas bien la nuit, Emrys a au moins le privilège de connaître les petites heures du matin, voir le soleil se lever et profiter de ce monde en solitaire. C’est l’un de ses moments préférés, sortir dehors à peine levé et habillé. Il préfère davantage les rues de Bowen lorsqu’elles sont calme que l’agitation des heures de pleine journée. Ce n’est pas une très grande ville mais pour lui c’est bien assez à présent. Il ne veut plus connaître l’agitation permanente qu’il connaissait à Londres, les lumières toujours allumées, pas un seul moment de calme, de répit. Ici au moins il a le matin pour lui, pour prendre son petit-déjeuner sur son balcon. La baby-sitter qui garde son fils sait bien qu’il a ses petites habitudes, c’est pourquoi elle vient assez tôt pour s’occuper de lui avant qu’il ne parte à l’école. Ainsi Emrys peut profiter de sa balade matinale, presque, quotidienne. Il se rend au parc, non loin de chez lui, et y fait un petit tour les mains dans les poches. Bien sûr il y a quelques personnes qui court, il n’est pas totalement seul mais c’est presque comme-ci. Il n’y a que leur pas qui résonnent sur les graviers et leur souffle régulier. Il s’assoit sur un banc profitant de ce moment pour bien commencer sa journée. |
| | | Invité | Sujet: Re: feels like home (naveen) Lun 21 Aoû 2017 - 2:58 | |
| À tous les matins, à cinq heure et trente minutes, Naveen se réveillant un peu avant le soleil, avant les autres habitants de la ville aussi, afin de se rendre sur le toit pour y réciter sa première prière de la journée. Une habitude qu’il avait pris dès son arrivée, parce que les cinq prières avaient toujours fait partie de sa routine, de la routine de sa famille, et c’était bien la seule constance à laquelle il pouvait s’accrocher désormais. Puis, de temps en temps, après avoir replié son tapis et être redescendu jusqu’à son logement, il quittait ce dernier afin de se rendre au parc le plus près de chez lui. Parfois, il ne faisait que se balader dans les quelques sentiers qui parcouraient la verdure, d’autres fois, il apportait avec lui un livre et le lisait jusqu’à ce que la ville s’anime et qu’il continue sa journée plus ou moins au même rythme que les autres. Au fond, Naveen ne serait jamais totalement comme eux. Déjà, ses nuits étaient écourtées par ses heures de prière mais aussi par les terribles images et souvenirs qui le maintenaient réveillé aux moments où il aurait dû récupérer son énergie. Puis, ses horaires de chauffeur de taxi qui s’étendaient souvent jusqu’à l’heure de fermeture des bars venaient également troubler son quotidien. Il était comme toujours un peu décalé par rapport aux autres, raison de plus qui lui donnait l’impression de ne pas appartenir à ce monde, même s’il était en sol australien depuis près de neuf mois maintenant. Ce matin, Naveen se rendit au parc avec, dans sa main, un recueil de poésie de Salim Barakat. Il se dirigea d’un pas lent mais décidé vers le fond du parc, où se trouvait le banc où il avait l’habitude de s’asseoir pour lire jusqu’à ce que la chaleur du soleil naissant vienne doucement réchauffer sa peau. Quand il arriva à quelques pas de ce banc, toutefois, Naveen y vit un homme assis, déjà avant lui, au coin. Le syrien hésita, puis, d’un pas qui hésitait tout autant, il s’approcha. « Je peux ? » Demanda-t-il en désignant la place libre, à l’autre bout du banc. Et pourtant, le parc était désert, et de nombreux autres bancs étaient disponibles. Mais Naveen s’accrochait à sa constance, sa seule constance. |
| | | Invité | Sujet: Re: feels like home (naveen) Lun 21 Aoû 2017 - 17:52 | |
| Un pas lent se fait entendre près du banc puis s’arrête, le vent souffle légèrement dans les feuilles des arbres non loin. Un homme lui demande s’il peut s’asseoir à côté de lui. En observant le reste du parc Emrys constate qu’il y a pléthore de banc non occupés mais celui-ci semble plus intéresser l’inconnu. Parce qu’il y a quelqu’un dessus ou simplement parce qu’il a ses habitudes. Le jeune homme peut tout à fait comprendre cela, les habitudes, ça a quelque chose de réconfortant, comme une constante, quelque chose qui sera encore là demain si tout s’en va. Aller à la boxe le mardi soir, boire un thé en lisant un livre. Il en a aussi des habitudes, une routine. D’un geste de la main il invite l’inconnu. Il ne va tout de même pas lui refuser une si modeste demande. Le professeur, grand amateur de littérature, aperçoit le livre que tient l’inconnu, des poèmes de Salim Barakat, il en a lu certains sans pour autant tous les connaître par cœur. S’il connaît un nombre relativement élevé de citations de livres ainsi que de poèmes il est bien loin de se rappeler tout ce qu’il lit. Un vers l’a particulièrement marqué dans l’œuvre, qu’il n’a pas pu lire dans sa version originale, ne maîtrisant malheureusement pas assez l’arabe pour ça. Malgré tout il a voulu en connaître la version originale et a donc appris ce vers par cœur « Nulle aube ne me renvoie à ce que je fus. » Il s’adressait peut-être plus à lui-même qu’à l’homme assis à côté de lui. Son accent est loin d’être parfait, on distingue parfaitement son accent anglais. Il s’est promis qu’un jour il apprendra réellement cette langue, comme toutes les autres parlées mais pour l’heure il n’en a pas le temps et est penché sur le japonais. |
| | | Invité | Sujet: Re: feels like home (naveen) Lun 21 Aoû 2017 - 23:52 | |
| D’un geste de la main, l’homme l’invita à prendre la place qui venait de lui être demandée. Naveen hocha la tête, souffla un rapide « merci », puis prit place à ses côtés, gardant une distance raisonnable puisqu’il lui avait bien semblé que les contacts de ce genre n’étaient pas forcément appréciés de n’importe qui. Il plaça derrière son oreille une mèche de cheveux qui retombait devant son visage, et posa son livre sur ses genoux. La voix de l’homme s’éleva de nouveau à ses côtés, mais cette fois, c’est sa propre langue qu’il entendit comme un doux écho du passé. Il venait de réciter un vers d’un des poèmes de Salim Barakat, en arabe. Un passage qui avait marqué Naveen, puisqu’il s’était reconnu dans cette perte de soi-même, dans ce brouillard l’éloignant de chez lui, de ce qu’il connaissait. Et rien ni personne ne lui permettrait de redevenir celui qu’il avait un jour été. Il leva un regard surpris vers l’homme, le dévisageant comme s’il s’agissait d’un mirage. « Nulle défaite ou victoire, nul chemin ne me renvoie à ce que je fus. » Lui répondit-il dans sa langue maternelle après être sorti de sa transe. C’était un extrait d’un poème de son recueil paru deux années auparavant, Syrie et autres poèmes. Il l’avait lu alors qu’il l’avait emprunté à un voisin de tente, à Za’atari. C’était d’ailleurs là qu’il avait découvert Salim Barakat, lui qui n’avait auparavant jamais pris le temps de lire de la poésie. Mais pendant la guerre, et une fois passée la frontière de la Jordanie, le temps semblait s’être arrêté, et l’homme avait passé des heures à s’échappe à travers les pages de cet auteur. Celui qu’il tenait entre ses mains, c’était la seule copie qu’il avait pu trouver dans une librairie à Bowen. الأبواب كلّها. All the doors. Son regard se posa sur la couverture, la caressant doucement du bout de ses doigts, avant de relever un regard intrigué vers l’étranger à ses côtés qui, de façon surprenante, était la personne qui lui était la plus familière depuis son arrivée au pays. « Vous connaissez Salim Barakat ? » S’étonna-t-il, avant de poursuivre. « Et, surtout … vous parlez l’arabe ? » Demanda-t-il, la surprise se lisant sur son visage, mais aussi le soulagement. Pendant près de neuf mois, il avait été confronté à de nouvelles réalités, n’ayant aucun point de repère auquel s’accrocher pour ne pas oublier d’où il venait, mis à part ses souvenirs qui s’étaient avérés trop douloureux à ressasser. Mais cet homme, cet homme assis à côté de lui, représentait tout d’un coup un espoir de ne plus être constamment incompris. |
| | | Invité | Sujet: Re: feels like home (naveen) Mer 23 Aoû 2017 - 14:49 | |
| L’inconnu ne semble pas découvrir les poèmes de l’auteur dont il a le livre entre les mains puisqu’il récite un vers du même poème que celui cité par Emrys. Il le dit en arabe, avec aucun accent seulement l’accent de chez lui. Il ne sait pas déterminer lequel, il penche plutôt vers le Liban, la Syrie ou l’Irak dans cette zone. Pour avoir parlé parfois à des homologues arabes, il reconnaît à peu près la zone, du moins il sait différencier l’accent du Maghreb de celui du Golfe. Le jeune professeur comprend l’arabe bien mieux qu’il le parle, l’écrit ou le lit. Ses compétences à l’oral sont d’ailleurs bien meilleures dans cette langue qu’à l’écrit. Cela est due au fait que l’alphabet est différent, l’écriture n’a rien à voir avec les lettres occidentales. Il arrive seulement à comprendre quelques mots. « C’est un beau poème. » poursuit-il cette fois en anglais. C’est un poème qui lui ressemble, auquel il s’identifie sans mal. La perte, le changement, rien ne sera plus comme avant. L’inconnu lui demande s’il connaît cet auteur dont il vienne de parler. Emrys est un grand amateur de livres, il en lit énormément, c’est ce qui l’aide à tenir, il s’évade dedans. Il en lit une quantité astronomique, il a chez lui une immense bibliothèque regroupant les livres lus depuis qu’il est à Bowen, ceux qu’il souhaite lire. Beaucoup sont d’occasions, les étagères sont prêtes à s’effondrer sous le poids des livres qu’il y entasse. Il devrait en vendre, en donner, faire quelque chose. Il est assez maniaque et voir tous ces livres rangés sans aucun sens l’agace. Seulement il n’a pas le courage de prendre le temps pour faire un tri complet, alors elle reste comme ça, en désordre. L’inconnu enchaîne en lui demandant s’il sait parler arabe puisqu’il vient de citer un passage du poème dans cette langue. « J’ai lu plusieurs œuvres de cet auteur. » dit-il d’abord avant de répondre à la deuxième question. « Oui, un peu, je suis bien loin d’avoir un excellent niveau mais je sais me faire comprendre et comprendre ce que l’on me répond. » Ce qui est le plus important lorsqu’il s’agit d’échanger avec quelqu’un. Pas besoin d’un accent fabuleux ni de tournures bien compliquées. Le tout est d’arriver à communiquer. « Vous également. C’est votre langue maternelle ? » Emrys n’est pas un homme curieux, il a seulement remarqué l’accent dans la voix de cet homme et souhaite confirmer ses hypothèses. |
| | | Invité | Sujet: Re: feels like home (naveen) Sam 26 Aoû 2017 - 0:06 | |
| C’était un beau poème, oui. Un poème qui torturait et aidait Naveen, tout à la fois. Le lire le replongeait dans ce qui avait un jour été sien et qui était maintenant disparu de la surface de ce monde, mais lui faisait aussi ouvrir les yeux sur le fait que ces changements et ces pertes, tout le monde en vivait. Certes, ce qui se passait chez lui était injuste, cruel et horrible, mais la justice en ce monde n’avait jamais été bien présente. Pas de manière uniforme, pas de manière homogène. Il y en avait toujours qui payaient le prix pour d’autres. Il gardait tout de même ce goût bien amer quand il songeait au prix que lui avait dû payer, alors qu’il s’était toujours efforcé de demeurer un homme droit, un homme bien. « Ça l’est. Je ne me lasse jamais de redécouvrir les poèmes de Barakat. » Parce que si ce poème était unique et connu pour sa beauté, cela n’enlevait rien à toutes les autres œuvres de l’auteur, qui avaient cette même particularité, ce même style que le syrien emportait avec lui sous sa plume. Curieux d’ainsi découvrir un personnage qui a priori n’avait rien en commun avec lui, mais qui était jusqu’à maintenant le plus près de lui qu’il avait rencontré, Naveen le questionna autant sur ses connaissances sur Salim Barakat que sa connaissance de la langue arabe. Il aurait eu mille et une questions à lui poser, tout d’un coup animé par l’espoir de ne pas être complètement perdu dans une vie qui ne semblait plus être la sienne. Il se garda toutefois une retenue, parce qu’il n’avait jamais été impulsif, Naveen. « J’ignorais qu’il était connu jusqu’en Océanie. » Comme l’auteur vivait présentement en Europe, il savait que ses œuvres se trouvaient aussi facilement là-bas, mais à voir l’offre en Australie, le syrien était assez surpris que le hasard l’ait conduit aux côtés de quelqu’un qui partageait aussi une passion pour cette poésie. « Vous vous débrouiller très bien, de ce que j’ai pu entendre. » Il aurait eu envie de continuer à converser avec lui en arabe, pas pour le passer au test, mais pour retrouver une part de lui qu’il avait l’impression d’avoir laissée en Jordanie quand il avait quitté le camp de réfugiés. Il n’avait parlé arabe avec personne d’autre que lui-même depuis près de neuf mois et ça, c’était déroutant. « Oui, c’est ma langue maternelle. J’ai heureusement appris l’anglais à l’université, ce qui m’a permis de ne pas être trop dépaysé à mon arrivée ici. » Il l’avait quand même été, dépaysé, mais il n’osait même pas imaginer ce que c’aurait été s’il n’avait pas compris un traitre mot de ce qu’on lui disait dans la rue, dans les magasins, dans son taxi. |
| | | Invité | Sujet: Re: feels like home (naveen) Jeu 14 Sep 2017 - 15:57 | |
| Il est bien rare de trouver des personnes lisant de la poésie aujourd’hui. Emrys est un peu un vieux grincheux militant du c’était mieux avant, vivant dans une époque qui n’existe plus. Il aime lire, écouter de la vieille musique. Son téléphone est un vieux modèle qui a déjà des années et qui ne possède aucune fonctionnalité extravagante des nouveaux téléphones. Il lui sert uniquement à appeler, envoyer quelques sms, juste ce dont il a besoin. Chez lui il n’y a pas de télé. Seul technologie présente, un ordinateur, pas un dernier modèle non plus mais quelque chose d’assez récent tout de même, il lui sert pour recopier ses cours, qu’il écrit une première fois à la main. Il lui permet aussi de faire des recherches pour sa thèse ainsi qu’à la rédiger. Non, les nouvelles technologies ce n’est pas pour lui. Le jeune professeur préfère davantage lire un livre dans un bon fauteuil que regarder une énième émission de télé abrutissante. Cependant il lui arrive de regarder des reportages télé en replay, notamment ceux concernant l’histoire même s’il est curieux de bien d’autres choses. L’inconnu exprima son étonnement quand au fait que cet auteur soit connu jusqu’en Australie, ce qui n’est pas la porte à côté. « Je ne suis pas australien donc je ne sais pas s’il est vraiment connu ici. » Dans tous les cas Emrys cherche souvent des auteurs pas forcément très connus. Il ne s’arrête pas à la couverture ou à la notoriété d’un auteur pour lire une œuvre. En général ce qui arrête son choix c’est le résumé et parfois les critiques qui peuvent être faite d’un livre. Par exemple s’il a gagné un prix prestigieux, il ira le lire pour avoir son propre avis sur la question et voir s’il partage le point de vu du jury. L’homme le complimenta ensuite sur son arabe, qu’il ne trouvait pas si catastrophique que ça pouvait en avoir l’air. Emrys le remercia d’un signe de tête et d’un mince sourire avant de revenir à la conversation. Il lui expliqua que l’arabe était sa langue maternelle mais qu’il avait appris l’anglais à l’université ce qui aujourd’hui lui est assez pratique. « Vous vous débrouillez également très bien en anglais. » répondit-il même s’il a un accent. De toute façon même Emrys a abandonné l’idée de parler avec un accent australien pour couvrir ses origines européennes. Un peu trop curieux il se demanda ce qui avait poussé cet homme à venir ici, un pays aussi loin du sien. Un nouveau travail ? Ou quelque chose de pire ? Il sait bien que la zone du golfe est très instable, surtout en ce moment. « Je vais sans doute me montrer indiscret, mais de quel pays venez-vous exactement ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: feels like home (naveen) Lun 18 Sep 2017 - 5:10 | |
| Quand il était chez lui, en Syrie, Naveen vivait autant avec les livres qu’avec les nouvelles technologies. Il trouvait plus facile d’accéder à l’information avec les ordinateurs, tout était à portée de la main. Et il suffisait d’ouvrir la télévision pour avoir accès au monde entier, en quelque sorte. Il trouvait cela fascinant, tout en n’oubliant toutefois jamais l’époque dans laquelle il avait grandi, puisque celle-ci l’avait façonnée. Il avait trouvé le juste équilibre, jusqu’à ce qu’il arrive ici. Même après quelques mois, ses revenus assez maigres ne lui avaient pas permis de s’installer aussi bien qu’il l’avait été chez lui. Il avait une télévision mais n’avait accès qu’à deux ou trois chaînes, n’avait pas d’ordinateur et n’avait un téléphone portable que pour le travail, et un modèle bien de base. C’est pourquoi il s’était en quelque sorte replongé dans ses vieilles habitudes, dans ses auteurs préférés qu’il avait pu délaisser au fil du temps. Salim Barakat faisait partie de ceux-là, et il fut bien surpris de rencontrer quelqu’un qui partageait cette passion, cette connaissance. En apprenant que son interlocuteur ne venait pas d’ici, il hocha la tête. Ils parlèrent de langues, de l’arabe, de l’anglais, que l’un et l’autre maîtrisaient à leur manière. Naveen complimenta l’homme, et ce dernier lui renvoya le compliment sur son anglais. « Merci ! Je prends quand même des cours, pour avoir un plus grand vocabulaire, et m’améliorer. » C’était compris dans l’entente, dans l’aide aux réfugiés, alors Naveen s’était dit que c’était un effort de plus vers l’intégration. Son interlocuteur lui demanda alors d’où il provenait, exactement. « Ce n’est pas indiscret, ne vous en faites pas. Je viens de Syrie. Je suis réfugié, arrivé en janvier. » Comme si c’était tout ce qui le décrivait, maintenant. Être réfugié. Mais Naveen avait pris l’habitude, maintenant. C’était un passage inévitable dans ses rencontres. Dans quelques mois, peut-être, serait-il autre chose que ça aux yeux de quelqu’un. « Et vous, qui n’êtes pas australien, d’où venez-vous ? » Demanda à sno tour Naveen. Les gens de Bowen semblaient provenir de bien des endroits dans ce monde. Sur son chemin, celui emprunté depuis son arrivée en sol australien, Naveen avait rencontré Maxim, un français, Wyatt, un américain, Cleo, une irlandaise, Andeana, une vénézuélienne, et un tas d’autres gens dont les origines différaient de l’Australie, cet homme s’ajoutant maintenant à sa liste. Cette ville était un portrait magnifique de diversité, et peut-être, oui peut-être, que Naveen pourrait un jour y amener sa touche à son tour aussi, s’il trouvait un moyen de mieux s’intégrer. Il n’avait pas croisé énormément d’arabes, ce n’était pas une communauté bien ancrée ici, et d’ailleurs cela se voyait par le faible nombre de restaurants ou d’épiceries servant ou offrant des mets de chez lui. Toutefois, puisque des gens d’ailleurs semblaient capables de se faire une maison ici, même en étant seuls, il ne voyait pas pourquoi il n’y arriverait pas de son côté aussi. |
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