happy ending -r.

La vie s'était déroulé sans problème. Ces cinq dernières années, ta relation qui avait vu le jour avec Fleur peu avant l'avancée de son cancer, tenait toujours le coup. Tu étais marié, papa d'un petit garçon et futur papa d'un autre petit bout de chou. Tu avais un poste fixe à l'école, tes relations avec Aino étaient à la normale. Tout allait bien, pas la moindre zone de crise en préparation. Tu te la coulais douce et tu profitais de cette vie. Aujourd'hui, vous profitiez du plein air avec un pique-nique dans le parc, près du lagon. Assis sur un nappe, tu attrapais les affaires dans ton sac à dos, tirant un doudou, une bouteille d'eau et de la crème solaire. « Tim, viens mettre de la crème solaire. » Tu appelais ton fils pour la seconde fois mais il n'était pas enclin à t'écouter, il préférait courir dans l'herbe autour de vous, avec son petit avion en plastique. Tu le laissais faire en souriant, tournant le regard vers Fleur, elle avait plus d'emprise sur vos enfants que toi, tu étais plus le genre papa cool à attendre que ça se fasse. Fleur était resplendissante, elle entamait à peine son quatrième mois de grossesse, vous ne saviez pas encore le sexe, mais tu voulais une petite fille maintenant. Tu le saurais bien assez tôt. « Tu veux un peu d'eau ? » demandais-tu en regardant ton épouse. Tu ne te lasserais pas de dire ces mots. Aino ne te croyait pas il y a des années de ça quand tu lui avais dit que tu l'épouserais et tu l'avais fait, peu après l'annonce de sa grossesse, tu ne voulais que ton enfant naisse hors-mariage.

« J’ai cette sensation d’avoir trouvé la dernière pièce manquante du puzzle ». Et elle l’avait trouvé, en effet. Cinq années se sont écoulées. Maxwell et Fleur se sont mariés, devenus parents et vont le devenir une seconde fois. Comme tous les couples, il y a eu des hauts et des bas. Mais leurs montagnes-russes à eux, n’ont faits que de monter. Après avoir guérie de son cancer, Fleur prit conscience que la vie était bien trop courte. Elle écrivit un recueil de poèmes - qui ne fut pas un best-seller certes - mais qui lui permettra de mettre du beurre dans les épinards. Puis elle quitta son amour des livres, pour l’enseignement. Après avoir passé son concours, elle devint institutrice. C’était assez drôle d’être à la fois collègue et amant.

Aujourd’hui, comme chaque fin de semaine, ils profitaient d’une sortie en famille. Pique-nique ! Escortée par Maxwell, Fleur s’assit sur la nappe en tissus.

- Tim ! T'as entendu ce que t'as dis papa?

La force dans l'éducation de leur enfant se basait sur une règle unique : ils se mettaient toujours en accord. Néanmoins ils n'avaient pas à exercer souvent de leur autorité parentale. À trois ans, Tim était un petit garçon adorable et très rêveur. Il avait hérité des cheveux noirs de son père et des yeux verts de sa mère. Les autres adultes le trouvaient irrésistible, tout comme ses parents.

Quelque temps après la naissance de Tim, Maxwell et Fleur désiraient un autre enfant. Le destin a fait qu'ils ont dû être très patients. Leur second enfant était donc très attendu. En dépit des sauts d’humeurs, Maxwell prenait soin de son épouse et écoutait sagement les conseils du gynécologue. ‘‘Madame Eklund, buvez de l’eau. Beaucoup d’eau’’.

- Si je dis non, je suppose que tu vas m'harceler jusqu'à ce que mort s'en suive? demande t-elle d'un sourire narquois.

Autant la grossesse de Tim s'était merveilleusement bien passé, cette deuxième se révélait riche en symptômes. Les nausées faisaient partie de son quotidien… tout comme ses envies subites de croissant au Nutella à deux heures du matin. À seulement 4 mois de grossesse, Fleur avait pris 8 kg. Son ventre et ses cuisses en faisaient les frais.

Tu avais lancé un regard à Fleur pour qu'elle te vienne en aide, vous étiez toujours en adéquation lorsqu'il s'agissait de Tim, le but était de se soutenir et de ne jamais se tirer dans les pattes. Vous vouliez lui offrir de l'amour, une bonne éducation et surtout beaucoup de bonheur. Tu avais eu une enfance joyeuse malgré le fait que vous étiez pauvre. Pour lui, ce ne serait pas le cas, Fleur avait ses écrits de recueil de poèmes, même si ça ne décollait pas autant que vous aviez pu l'imaginer. Quant à toi, tu étais professeur titulaire depuis presque 4 ans et tu te plaisais là où tu étais. « Je crois qu’il aime trop courir dans l’herbe pour nous entendre. Je n’avais pas le souvenir d’être aussi actif, petit. » C'était un garçon plein de vie, il avait appris à marcher très tôt et vous ne l'aviez jamais forcé à faire quoique ce soit, il était important de suivre le rythme de l'enfant et vous aviez écouté beaucoup de vos proches pour ne pas faire de bêtises. Vous vous consultiez même avant de prendre une décision importante, comme le passage au repas en purée, aux morceaux, la propreté, le choix de l'école maternelle, des activités qu'il pourrait faire en grandissant si l'envie lui prenait. « N’exagères pas, si tu n’as pas soif, je ne vais pas te forcer, mais le medecin a dit que tu devais boire beaucoup d’eau ! » Tu laissais un sourire innocent se dessiner sur tes lèvres à mesure que les mots sortaient de ta bouche. Vous aviez désiré un second enfant peu de temps après Tim, mais vous n'aviez pas été aussi chanceux que la première fois, ça avait été plus long et cette grossesse ne se déroulait pas aussi bien que la première. C'était parfois le cas, rien d'inquiétant, tant que tout ce petit monde se portait bien, c'était le plus important aujourd'hui.

« Attaque de bisous, bisous, mamannnnn ! » s’écria Tim en se jetant dans les bras de Fleur. Dès lors, on voyait à peine son visage qui ne pouvait pourtant cacher un large sourire. Il est vrai que leur petit garçon avait un esprit très vif, de quoi bien occuper les journées de ses parents. Fleur et Maxwell en étaient comblés si bien que cela ne les empêchèrent pas de vouloir un deuxième bébé, qui était actuellement en route. En effet, Fleur était enceinte de quatre mois.

- Si seulement mes grossesses pouvaient se ressembler, se plaignit Fleur évitant le sujet.

Car tous les conseils des médecins l’horripilaient au plus haut point. Sa première grossesse fut merveilleuse. Être enceinte a toujours été une grande fierté dans sa vie de femme. Elle aime se pavaner avec son ventre rond, son bola de grossesse, aux bras de son mari et de son fils bien aimé. Pour l’accouchement, elle souhaite que tout se passe aussi bien que celui pour Tim.

- Tu te rappelles pour Tim ? se remémora Fleur, un sourire nostalgique.

C’était un dimanche matin, elle avait pris une bonne et longue douche. Elle et Max devaient voir des amis, et se rendre à un barbecue. En sortant de la salle de bain, elle sentit quelque chose d’humide couler en travers ses jambes. Elle fit abstraction et voulut s’habiller, mais de l’eau coulait littéralement. Elle comprit alors qu’elle « perdait les eaux ». Paniquée, Fleur avait appelé Max qui aussitôt accourait du premier étage. Mais une fois arrivés à l’hôpital, l’attente fut longue. Le travail n’avait pas encore commencé alors il fallut enclencher les contractions.

- J’espère que tu seras tout aussi présent.

Sa présence a été indispensable tout le long du travail. Les contractions étaient douloureuses, très douloureuses même. Heureusement Maxwell la réconfortait avec des massages, des positions relaxantes et de douces paroles. Et surtout il l’avait aidé à se détendre lors de la pose de la péridurale. L’anesthésiste avait autorisé la présence de Maxwell, en sollicitant son aide pour déstresser Fleur qui souffrait de ses contractions. Dès que la péridurale fut faite, tout s’est naturellement très bien passé.

Tim était venu se jeter sur sa mère pour lui offrir un tornade de baisers, quand à toi, c'était plutôt des chatouilles. La tendresse et la folie en moins d'une minute. Tu aimais cette petite tête brune presque autant que sa mère. « Je crois que ce serait injustes pour celles qui ont eu une première grossesse difficile. » Tu pensais à ses femmes qui n'avaient pas eu la même chance que Fleur pour leur grossesse, notamment une de ses amies, qui avait fini par perdre le bébé. Mais elle avait raison, la vie serait sûrement plus simple si cette grossesse se passait comme la première. Pourtant, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. « Oui, tout était passé si vite, pas la moindre anomalie en neuf mois mais elle, ou il, n’est pas Tim ! » Fleur arrivait tout juste à son quatrième mois de grossesse, vous n'aviez pas encore fait l'échographie qui vous permettrez de connaître le sexe. Pour le moment c'était une petite crevette sans nom, ni sexe. Mais tu avais déjà beaucoup d'amour pour ce bébé là. « Tant que vous allez tous les deux bien, » Tu ne voulais pas t'inquiéter tant que rien ne mettait en danger votre enfant ou même Fleur. Elle avait vaincu le cancer et son combat avait été difficile, une vraie lutte. « Toujours, tu ne vas pas te débarasser de moi aussitôt. Je te rappelle qu’on est mariés maintenant, Mme Eklund, pour le meilleur et pour le pire. » Tu t'approchais de ta femme pour l'embrasser. Tu avais un grand sourire sur le visage. Tim s'était enfin posé pour manger les bâtonnets de carottes que vous aviez préparés plus tôt dans la journée. Tu avais peut-être un boulot à plein temps, mais c'était les mêmes horaires que les petits à la crèche, ce qui faisait que le soir, tu pouvais récupérer Tim et t'en occuper jusqu'au coucher.

Chaque grossesse est différente et ça, pour chaque femme. Celle pour Tim s'est merveilleusement bien passée. Hormis les symptômes très gênants, cette deuxième grossesse ne présentait rien d'alarmant. Pas d'anomalie présente. Seulement ses antécédents l'obligeaient à avoir un suivi plus régulier et c'était à la fois du stress et un réconfort. Au moins ils savaient que tout allait bien et que la croissance de leur bébé se passait bien.

- Il ou elle, répéta Fleur de façon énigmatique. Moi je sens que c'est une fille! dit-elle décidée.

Parait-il que les femmes ont un instinct redoutable. Mais c'était surtout son ressenti. Fleur avait la chance d'avoir un mari qui supportait ses sauts d'humeur. Oui, son mari! Fleur avait acquis ce qu'elle désirait le plus au monde, le nom de Maxwell. Eklund. Un cadeau aussi précieux que ses enfants.

- Oh je m'en lasse pas de te l'entendre dire. Comme dit Beyonce, si tu l'aimes passe-lui la bague au doigt! chantonna t-elle en agitant son alliance.

Ce fut un mariage magnifique au bord de la plage. Cléo, organisatrice et amie de Max, avait fait les choses bien. Des arbres exotiques importés de Bali. De la porcelaine neuve. Des chandeliers.  Sous une tente de soie, un voile assez fin pour entrevoir les étoiles briller. Fleur portait une robe traditionnellement blanche, bustier en dentelle, fluide et  suffisamment longue pour ne pas entrevoir ses pieds. La voix entraînante d'Elvis Presley avait ouvert leur bal... Une journée magique, digne d'un comte de fée.

L'entendre reprendre tes mots, mettant un peu de suspens sur l'un comme sur l'autre, te faisait étirer un sourire. Elle avait une intuition féminine, tu étais assez favorable pour croire au destin, pour croire les signes parce que c'étaient eux qui t'avait toujours donné le sourire, qui te rendait heureux. Aujourd'hui tu étais l'époux d'une adorable française et tu avais le plus merveilleux des garçons bien qu'un brin turbulent. « Alors ce sera elle ! » Tu venais poser ta main sur son ventre pour essayer de sentir si le bébé bougeait. Tu avais aimé le sentir la toute première fois lorsqu'elle était enceinte de Tim. C'était comme s'il avait voulu t'envoyer un signal, pour te dire qu'il était là, qu'il avait hâte de sortir pour te rejoindre toi, ainsi que Fleur. C'était à ce moment là que tu étais tombé amoureux de ton fils, bien avant même sa naissance. Et c'était pareil pour ta fille. Qui n'avait pas encore de prénom. Mais tu étais focalisé sur ce qu'elle venait d'ajouter. « Tu sais que si je le pouvais, je t'épouserais chaque jour, jusqu'à ce que la mort nous emporte. » Ce serait sûrement cliché et tu serais sûrement interdit d'église et de mairie pour les années à venir. Mais c'était vraiment cette sensation que tu avais tous les matins lorsque tu te levais à ses côtés. C'était ça l'amour. Tu flottais sur un petit nuage de bonheur et tu avais l'impression d'être une guimauve dans un super chocolat chaud. Cette pensée te faisait rire, te ramenant à l'autre forme d'amour. Le petit coup de pied dans le ventre de Fleur, comme pour te rappeler, qu'elle aussi était là. « Tu sais qu'on a même pas encore choisi de prénom ! » Pour Tim aussi, vous aviez pris votre temps. Optant pour un prénom à sonorité française, Timothée. Pour elle, tu aurais bien aimé lui donner un prénom suédois, pour rappeler tes origines.  

La perspective qu'ils attendaient une fille, enchantaient Maxwell et Fleur. Bien que la seule idée d'un nouveau membre de la famille, leurs comblaient de joie. Ils se sentaient particulièrement heureux de vivre une toute nouvelle aventure. Maxwell posa sa main sur son ventre. Ce geste fit sourire Fleur. Elle aimait le voir ainsi, entretenir une relation spéciale - que ce soit avec le contact de la paume de sa main ou le son de sa voix. Fidèle à lui-même, Maxwell montrait son romantisme. Il l'épouserait chaque jour jusqu'à ce que la mort les emporte. Les yeux de Fleur se mirent à briller. C'est ainsi qu'elle est tombé amoureuse de lui, pour son romantisme.  Ils s'étaient bien trouvés, tous les deux.

- Et chaque jour je te dirais oui, approuva Fleur d'une voix douce.

Elle se pencha pour donner un baiser à son époux et quand elle se redressa elle découvrit Tim grimacé. Cela la fit rire et se retint bien de rappeler à son fils comment il  est venu au monde. Il était le fruit de leur amour et à présent leur famille allait s'agrandir. Son instinct la persuadait qu'elle était enceinte d'une petite fille mais ils n'avaient rien décidés concernant le prénom de leur futur bébé. Pour leur fils, ils avaient longuement réfléchi avant de se décider pour le prénom Timothée, dit Tim. D'ailleurs le prénom fut révélé à la famille qu'après la naissance. Sûrement feront-ils de même pour ce second enfant, encore faudrait-il qu'ils le choisissent.

- Je sais, oui. Tu as une idée? Ou un coup de coeur? lui demanda-t-elle.

Elle n'était fermée pour aucune proposition.

Fleur et toi, vous vous étiez bien trouvés, ensemble, vous étiez parfaitement mignons. Vous pensiez de la même façon, terminant les phrases de l'autre, sachant ce que l'autre pourrait dire ou non selon les situations. Et au niveau des amours, du romantisme, vous étiez comme deux pièces d'un puzzle. Vous atteigniez le summum de la niaiserie pour un œil extérieur, mais pour vous, il n'y avait pas mieux. C'était le paradis et il n'y avait pas mieux sur Terre. Entre Fleur et Tim, tu étais comblé. Et bientôt, un nouveau membre intégrerait votre équipe, une petite fille que tu aimerais de tout ton être et que tu protégerais comme le papa poule que tu étais. « Ça je n'en doute pas. » Tu venais l'embrasser. Un mariage chaque jour, ça finirait par revenir cher, sauf si vous vous contentiez de vous dire oui chaque matin en vous réveillant. Ce serait un peu comme votre petite routine romantique afin de bien commencer la journée. « J'aurais bien aimé un prénom à sonorité suédoise, ma grand-mère s'appelait Linnea et j'aurais aimé lui rendre hommage. » Ta main glissait dans son dos, Tim s'était assis contre vous, fermant les yeux quelques instants, il devait recharger ses batteries avant de se remettre à courir partout et donner donner l'impression d'avoir de l'énergie de façon infinie. Et puis peut-être que lui aussi voulait donner son avis sur le prénom de sa petite sœur. « Mais si tu n'aimes pas, je comprendrais aussi ! » Un léger sourire se dessinait au coin de tes lèvres. Tu n'avais pas le souvenir qu'on se soit moqué d'Aino lorsqu'elle était plus jeune et que vous aviez migré pour Perth, mais tu ne savais pas si Linnea serait un prénom facile à porter. Les enfants faisaient des jeux de mots sur tout et n'importe quoi, se moquant de tout en toute impunité. Alors tu ne voulais pas que ça arriver à tes enfants.

Timothée étant un prénom français, Fleur désirait, elle aussi, choisir un prénom suédois pour leur futur enfant. Ainsi ils équilibreront l'harmonie de leurs origines. Lorsque Maxwell prononça le prénom Linnea, Fleur fut tout de suite charmée. D'autant plus que ce prénom serait un hommage en la mémoire de sa grand mère.

- Linnea? répéta-t-elle intéressée. J'aime beaucoup. C'est doux. À l'image que j'imagine pour notre fille.

Pensive, elle s'inventa la bouille de sa petite fille. Une brunette aux yeux verts, aux traits quasi identiques de ceux de son grand frère Tim. Les yeux de Fleur fixaient son ventre, puis Tim, et enfin Maxwell. Elle le regardait amoureusement. Ils formaient une belle famille.

- Je suis tellement heureuse. J'ai un homme merveilleux. Un fils adorable. Et bientôt nous serons quatre. Je vous aime tellement, vous êtes ma vie! Venez-là mes amours!

Elle attrapa ses deux hommes et les enlaça, un dans chaque bras. Fleur était devenue une femme accomplie. Ses peines amoureuses lui semblait si loin à présent qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle avait tant pleuré autrefois. Si elle rencontrait la Fleur de cinq ans auparavant, elle lui dirait  ne t'inquiètes pas, tout ira bien, tu verras. Il faut embrasser plusieurs crapauds avant de tomber sur le prince charmant. Tu peux avoir foi en l'avenir. Garde confiance en toi. Et elle disparaîtrait comme par magie, comme dans les comtes de fée. Elle en vivait un de comte de fée. Maxwell et elle vivaient heureux et comptaient avoir beaucoup d'enfants... enfin deux c'était déjà bien.

L'attente ne fut pas longue, quasi tout de suite après tu entendais Fleur le répéter tandis que Tim te lançait un grand regard. Tu avais l'impression de vivre ces instants où tu réalisais que tu étais heureux. Qu'elle aime ou non, tu serais tout de même heureux parce qu'à présent il n'y avait que votre bonheur qui comptait. « J'en suis vraiment ravi alors ! » C'était de toute évidence la femme de ta vie. Vous n'étiez pas d'accord sur tout parce que ce n'était pas toujours possible, il fallait parfois être raisonnable, mais vous aviez une bonne communication, ce qui permettait d'avoir un amour fort et solide entre vous. Et vous instauriez cette même relation avec Tim, essayant de vraiment mettre des mots sur tout et en particulier ses sentiments parce qu'il fallait apprendre à en gérer certaines. « Mais on ne vit pas que d'amour, il faut aussi de l'eau fraîche. » Tu n'étais pas du tout insistant, tu voulais juste lui faire un petit clin d'oeil. Et tu aimais bien lui répéter parfois aussi qu'elle avait vraiment besoin de boire parce que c'était bon pour elle, bon pour son corps. Mais tu ne quittais la position que vous aviez adopté, elle contre toi, ta main sur son ventre. Toi aussi, tu étais plutôt bien, en famille. « Est-ce qu'après la naissance, tu voudrais qu'on parte se faire un petit voyage à Paris ? » Pas tout de suite après parce qu'il faudrait attendre que le bébé ait au minimum un mois mais cela pourrait être un bon moyen de prendre un peu le large, de profiter de la famille, de la ville parisienne. S'il y a bien une chose que tu voulais c'est que tes enfants puissent parler vos trois langues mais qu'ils connaissent aussi les pays d'origines de leur parents. Qu'ils profitent de ce que chaque pays, que chaque voyage a à leurs apporté.

- Tu as gagné! soupira-t-elle avec le sourire.

Face à l'entêtement de son mari, Fleur céda et prit la bouteille d'eau et but une gorgée. Maxwell pensait à bien et elle savait qu'il avait entièrement raison à ce sujet. Une femme enceinte devait faire attention à son hygiène de vie, davantage vis-à-vis de ses antécédants médicaux. Fleur accordait énormément d'importance à ce deuxième bébé, tant attendu. Alors lorsque Maxwell suggéra l'idée d'un voyage à Paris après la naissance du bébé, elle se montra réticente.

- Je ne sais pas. J'appréhende le voyage. Gérer le bébé, Tim, ce sera long, énuméra-t-elle ses craintes avec inquiétude.

Paris - Bowen sera effectivement un long voyage. Le vol risquera d'être pénible avec deux enfants en bas âge. Même si elle avait très envie que ses parents rencontrent leur nouveau né, Fleur pense qu'il sera préférable qu'ils viennent, eux, à Bowen.

Fleur pris un air résigné avant de déclarer ta victoire et tu ne pouvais t'empêcher de rire. Tim t'accompagnait même dans cet instant. « C'est que je suis un homme persuasif ! » Tu pris un air sérieux pendant quelques secondes avant de sourire légèrement. Tu ne voulais pas la forcer mais tu étais quand même pas mal insistant pour qu'elle puisse prendre ces choses là au sérieux. Et elle faisait de même quand c'est toi qui prenaient les choses avec trop d'insouciance. « C'est vrai que j'ai tendance à m'emballer à oublier la partie technique. » Tu . aurais déjà dû penser que rien que pour nourrir le bébé dans un avion, ce ne serait pas facile. Sans compter qu'il faudrait garder Tim sur son siège pour au moins une dizaine d'heures. Un film ou deux pourraient le distraire mais après il faudrait combler le reste du temps et Tim était un petit garçon qui aimait beaucoup bouger. Même un voyage en voiture pouvait être compliqué parfois alors il ne fallait peut-être pas espérer pour un voyage en avion. « On fera venir ta mère alors ! » proposais-tu doucement, c'était une solution qui semblait plus réalisable et qui comblerait Fleur puisque sa mère serait présente à ses côtés. Et quand les enfants seraient plus grand, un voyage vers Paris serait envisageable. Mais il allait falloir attendre quelques années encore.

Maxwell se montrait, bien que ce fut déjà le cas auparavant, plus qu'attentionné dès l'annonce de cette seconde grossesse. Ses moindres envies étaient écoutées, bien que Fleur ne pouvait céder aux sushis à son grand désespoir. Après de nombreuses années d'attente pour ce deuxième enfant, elle se devait d'être attentive à sa santé et celle du bébé.  Boire de l'eau faisait partie d'une priorité parmi tant d'autres. "Tu as raison, il faudrait que je bois plus d'eau" avoua-t-elle. Son mari savait effectivement la persuader sur de nombreux domaines. Quant au voyage à Paris, cela attendra encore. "On fera les choses en temps voulu." assura Fleur après réflexion. "Ma mère sera ravie de venir, ça oui!" rajouta-t-elle. Elle regardait son fils Tim d'un air nostalgique, et passa une main sur son ventre rond. Si elle verrait la Fleur du passé, elle lui dirait de ne pas s'inquiéter. Car tout ira bien.

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