if we've only got this life, in this adventure, then I want to share it with you (eleanor)

Pendant toute la semaine, Maxence et Eleanor s’étaient envoyés des petits mots, et aussi quelques petites piques, via leurs téléphones portables qu’ils s’étaient échangés. Maxence ne s’était pas gêné, encore une fois, pour parcourir les images récentes de la jeune femme. Avec tout ce qu’ils avaient vécu toutefois, contrairement à la première fois où ils avaient fait cet échange par erreur, Maxence devait avouer que c’était plus difficile d’ainsi pénétrer dans l’intimité d’Eleanor. Il se sentait comme un voleur, comme un voyeur, et pour cette raison-là il s’en était tenu à ce qui lui semblait le moins personnel. Il n’avait ouvert aucune conversation que ce soit par sms ou par courriel, il n’avait consulté aucun de ses téléchargements ou quoi que ce soit de plus poussé que sa galerie de photos. Il avait vu, à travers son regard, quelques paysages de la ville ou même de l’Italie, ce qui lui avait donné envie de découvrir ce pays à son tour, mais il savait bien qu’Eleanor ne lui suivrait pas là-bas. Pas avec la décision qu’elle venait de prendre, pas avec la réaction de sa famille. Il s’en voulait de lui avoir arraché cela, en quelque sorte, même s’il n’était pas assez imbu de lui-même pour croire qu’il ait été le seul motif de ce détachement. Bref, au bout de cette semaine à regarder les mêmes photos encore et encore, n’en ayant jamais assez de faire le sourire d’Eleanor sur les quelques selfies qu’elle avait enregistrées, Maxence se prépara pour ce fameux rendez-vous qu’ils avaient prévu pour ce soir. Sept jours depuis leur dernière rencontre. Sept jours à attendre impatiemment. Plus le temps passait, plus ils conversaient à distance sans pour autant se voir, plus Maxence réalisait qu’il avait besoin d’Eleanor dans sa vie. Et qu’il était sans doute plus prêt à la pardonner qu’il ne l’aurait pensé. Chic, comme toujours quand il sortait dans un restaurant un peu plus classe – même si ça se faisait rare à Bowen -, Maxence avait mis un pantalon propre d’un gris clair, accompagné d’une ceinture noire et d’une chemise blanche rentrée à l’intérieur du pantalon. Il avait décidé de laisser de côté la cravate, pour adopter un style plus décontracté qu’à son habitude. Il enfila rapidement ses souliers de cuir noir et se rendit au restaurant asiatique The Cove, où il avait réservé une table sur la terrasse qui donnait sur la plage et la mer. Eleanor était déjà arrivée, et il accéléra donc le pas pour aller la rejoindre. « Bonsoir Ele'. Tu es magnifique, comme toujours. » Il sourit et, malgré leur souhait de revenir lentement dans leur relation, Maxence ne put s’empêcher de déposer un baiser sur les lèvres d’Eleanor dès son arrivée. Parce que son cœur allait imploser s’il ne renouait pas avec elle plus rapidement. Le juge s’assit finalement en face d’elle. « Je suis désolé de t’avoir fait attendre, j’ai mis un peu de temps à me préparer … » Avoua-t-il avec un sourire coupable.

Une semaine s'était écoulée depuis la dernière fois que vous vous êtes vus avec Maxence et tu dois bien l'avouer, cette semaine t'a semblé interminable. Tu t'es rendue compte que tu avais besoin de la présence de Maxence dans ta vie quotidienne plus que n'importe quoi d'autre. Tu t'es demandée bien des fois pourquoi tu avais déconné à ce point sans réellement trouver de réponses adéquates. Tu as été stupide, voilà tout. Parfois, il ne faut pas chercher plus loin que ça. Durant cette semaine, tu en as profité pour te balader à travers le téléphone du jeune Kearse, à la recherche de petits détails sur lui qui t'auraient échappés jusqu'ici. Tu as évité ses conversations personnelles parce que tu avais peur de tomber sur quelque chose qui te briserait le coeur. Comme par exemple une conversation privée avec une autre femme ou quelque chose dans ce genre-là. Alors, pour éviter toute peine, tu as préféré relire vos conversations personnelles datant de quelques mois maintenant. Tu as retrouvé la Eleanor joyeuse et pétillante que tu étais au début de votre relation. Et après avoir lu tout ça, tu t'es jurée de redevenir cette Eleanor-là et plus celle qui cherche à tout prix à plaire aux hommes alors qu'elle a déjà l'homme idéal à qui plaire. Tu as aussi découvert que Maxence avait un petit don pour la photographie et encore plus lorsqu'il s'agissait de capturer ces moments uniques partagés avec Abygaël. A travers ses photos, tu as découvert un Maxence paternel que tu ne connaissais pas jusqu'ici. Tu ne vas pas le nier, tu as imaginé quelle serait votre vie avec des enfants et ce qui est ressorti immédiatement c'est qu'il ferait un père formidable. Te concernant, tu en es moins certaine mais il est certain qu'à présent, tu imagines ta vie de famille aux côtés du jeune Kearse. Bref, après quelques jours interminables, cette semaine a enfin pris fin, pour ton plus grand plaisir. Maxence t'avait donné rendez-vous dans un restaurant asiatique avec une vue impénétrable sur la mer et la plage de Bowen. Tu reconnaissais son côté romantique dans ce genre de geste et ça ne pouvait que te plaire. Après t'être décidée sur la robe à porter, tu filais vers la salle-de-bain afin de coiffer tes cheveux et de te donner un petit coup de frais au visage. Tu portais une robe cintrée à la taille et tri-colore de quoi être bien habillée sans l'être trop. Tes cheveux bouclés retombaient à présent sur tes épaules et un rouge-à-lèvres rouge habillait ton visage. Une fois prête, tu ne tardas pas à rejoindre le restaurant où tu patientas jusqu'à l'arrivée de Maxence. « Salut. » Dis-tu avant de retrouver les lèvres du jeune homme. Ce petit geste affectueux est plus que rassurant à tes yeux car il faut bien le dire, tu étais assez stressée quant à l'issue de ce rendez-vous. Même si vous ne vous étiez pas quittés fâchés la dernière fois. « Ce n'est pas grave. Tu es vraiment très beau. » Ajoutes-tu, un sourire au coin des lèvres. Il n'y a pas à dire, tu as vraiment un homme aussi parfait physiquement que mentalement. « Tiens. J'ai vraiment adoré vos photos avec Abygaël, tu as l'air génial avec elle. » Tu lui tends son téléphone portable tout juste sortit de ton sac. Maintenant que la semaine est terminée, il n'y a plus de raisons que tu le gardes.

Il l’avait déjà complimentée sur sa beauté et pourtant, Maxence continua de la dévorer du regard. Dans cette robe, définissant bien sa taille et arborant une couleur vive vers le bas, Eleanor rayonnait. Il laissa son regard glisser de haut en bas, ne cachant pas le sourire de désir qui naissait sur ses lèvres. Il s’assit finalement en face d’elle après avoir déposé un chaste baiser sur ses lèvres – et peut-être que, vers la fin de la soirée, leurs contacts seraient de moins en moins sages. Il faudrait voir l’évolution du repas, parce que si Maxence avait appris une leçon dans les derniers mois, c’était que son instinct pouvait parfois le tromper, et que ses feelings n’étaient pas toujours les bons. S’il partait avec une idée positive de cette soirée, tout pouvait changer. Après tout, lors de cette rencontre durant laquelle Eleanor lui avait avoué sa relation avec Lachlan, Maxence était parti du bon pied et était reparti bredouille. L’espoir le faisait vivre, mais il ne devait pas commencer à le détruire. Le juge s’excusa pour son léger retard, pas du tout gêné de dire que c’était parce qu’il avait pris le temps de se préparer. Maxence avait toujours une apparence bien soignée, et sans doute Eleanor savait-elle que ça ne lui venait pas en un claquement de doigts. « Merci. » Il sourit, et alors qu’il s’installait encore plus confortablement sur sa chaise, l’italienne enchaîna déjà sur la remise de leurs téléphones portables respectifs. Maxence attrapa le sien qu’elle venait de lui tendre et sourit quand elle parla de ses photographies avec Abygaël. Il essayait de lui accumuler le plus de souvenirs possible, et à lui aussi d’ailleurs, parce qu’il savait que ce petit duo qu’il avait avec la petite ne durerait sans doute pas éternellement. Il s’accrochait à ces beaux moments qu’il avait la chance de partager avec elle, en attendant que sa situation familiale se stabilise. « C’est de plus en plus facile. Au début, ce n’était pas évident, elle a traversé des épreuves difficiles pour son jeune âge, mais on s’habitue l’un à l’autre, on s’apprivoise. Elle est vraiment une enfant incroyable. » Il sourit, content de pouvoir partager cette expérience avec Eleanor sans avoir à se retenir, de peur de lui faire de la peine. L’annonce de sa prise sous tutelle d’Abygaël avait difficilement été reçue par Eleanor, mais visiblement, elle s’était faite à l’idée. Au tour de Maxence de sortir le téléphone portable de sa poche de pantalon, et de le glisser sur la table, vers la brunette. « Je tiens à te dire que je n’ai pas fait mon curieux comme la première fois. J’ai regardé tes photos, moi aussi, parce que j’aime découvrir le monde à travers ton regard. Mais c’est tout. Je n’ai pas ressenti le besoin d’aller plus loin que ça, je préfère découvrir ce que je ne connais pas encore de toi à travers les mois et les années. » C’était sa façon de lui dire qu’il était prêt à être avec elle, sur le long terme. Qu’ils pouvaient mettre tout le négatif derrière eux et, enfin, regarder vers l’avant. Ensemble, reprendre la route.

Tu ne peux manquer le regard insistant de Maxence vis-à-vis de ta tenue. Il est vrai que tu as choisi cette robe pour mettre toutes tes courbes en valeurs. Et visiblement, cela fait son effet, ce qui t'arrache un sourire. Parce qu'après tout ce qu'il s'est passé entre vous, voir que le jeune Kearse te désire encore est un réel soulagement. Et évidemment, c'est réciproque. Maxence a toujours fait attention à son apparence et il a toujours eu un don pour choisir des vêtements qui mettent en valeur son corps d'apollon. Tu dois bien l'avouer, tu adores ce qui se trouve dans la tête de l'australien mais tu aimes encore plus ce qui se trouve sous ses vêtements. Bref, après ce petit moment d'égarement à, toi aussi, détailler le corps du jeune homme, tu retrouves toute ton attention pour l'écouter parler de sa relation avec Abygaël. Il fut un temps où tu supportais mal qu'il ait fait ce choix sans même t'en parler mais aujourd'hui, tout est différent. Aujourd'hui, tu ne peux plus lui reprocher cet acte alors que tu as vu à quel point il semble heureux aux côtés de cette petite. Et puis, toute façon, la décision avait déjà été prise et tu ne pouvais demander à Maxence de faire machine arrière. Cette petite n'avait rien avoir dans vos histoires et elle ne devait aucunement en subir les conséquences. En bref, à l'heure d'aujourd'hui, tu préférais t'en réjouir plutôt que de t'en plaindre. « C'est ce que j'ai cru remarquer, oui. » Réponds-tu, avec une pointe de nostalgie. Tu aimerais la connaître, toi aussi, mais tu n'oses pas  en demander autant alors que Maxence te laisse tout juste une nouvelle chance. Néanmoins, tu es persuadée que ce jour arrivera à un moment ou un autre et jusque-là, tu sauras te monter patiente. Alors qu'il te rend ton téléphone, le jeune Kearse t'explique qu'il n'a pas fouillé de fond en comble, préférant découvrir de nouvelles choses par le biais des mois et des années. Ton regard s'illumine sous de telles déclarations. Tu ne t'attendais pas à tant de belles paroles en venant ici. Tu pensais qu'il te faudrait davantage de temps pour faire tes preuves mais encore une fois, Maxence t'épate. Tu sens l'émotion te monter aux yeux mais tu retiens ces larmes qui menacent de couler sous l'effet de la joie. « Tu ne pouvais pas m'offrir meilleur cadeau que ça, Maxence. » Dis-tu en tendant la main pour attraper la sienne. Tu sens déjà que ton corps est en manque du sien et tu ne peux qu'espérer, secrètement, qu'il le retrouvera ce soir. « Pour ma part, j'ai vu les choses de la même façon que toi. Je n'ai pas fouillé bien loin, préférant voir ta vie sous un nouveau jour, avec Abygaël. Oh et j'ai aussi écouté ta playlist en boucle, tu as vraiment de bons goûts en matière de musique. » Réponds-tu, un sourire amusé aux lèvres. Alors que vous êtes en pleine discussion, la serveuse vous interrompt pour déposer les cartes. Une fois celle-ci en main, tu arpentes déjà le menu à la recherche du plat idéal. « Il y a tellement de choix. » Répliques-tu, en riant légèrement. S'il y a bien une cuisine que tu adores, c'est la cuisine asiatique et ne mangeant pas de viande, il est évident que tu vas te tourner vers les sushis ou les fruits de mer.

Entre voir Abygaël sur de simples clichés et la côtoyer dans la vraie vie, il y avait un écart, un grand écart, et pour le moment Eleanor n’avait donc qu’entrevu cette nouvelle vie que Maxence vivait en tant que tuteur légal de la jeune fille. Elle avait encore tant à découvrir sur ce nouvel homme qu’il était, qu’il découvrait lui-même jour après jour en constatant son changement. Même son reflet dans le miroir ne semblait plus être le même. Ses traits s’étaient adoucis, son sourire apparaissait plus facilement sur ses lèvres, ses yeux brillaient d’une flamme qu’il n’aurait jamais pensé voir dans ses pupilles. Maxence s’était tellement concentré sur sa carrière que son emploi était devenu sa zone de confort, c’était devenu tout ce qu’il connaissait. Mais cet endroit qui aurait dû lui être sécuritaire et calme était bien loin de l’être. Maxence prenait conscience du fait que son emploi lui demandait énormément d’énergie, de temps et surtout, qu’il lui apportait énormément de stress. Autrefois, quand il n’avait rien d’autre en tête que le boulot, Maxence se perdait dans cette anxiété, tentait de l’harmoniser avec son mode de vie, alors qu’il aurait dû dès le départ y voir un signal d’alarme. Maintenant qu’il avait Abygaël, Maxence n’avait pas le choix de s’offrir un peu plus de temps, pour pouvoir le lui offrir à elle. Et c’est là qu’il réalisait à quel point il avait besoin de se laisser aller, de s’écouter un peu plus, et de s’aimer à travers autre chose que la justice. Avec ce nouveau départ auprès d’Eleanor, Maxence espérait lui prouver qu’il n’avait plus que sa carrière en tête. Il s’était ouvert à de nouveaux horizons, et il désirait qu’elle en devienne un pilier. Il lui faudrait encore un peu de temps avant d’éliminer complètement la pensée de Lachlan, et les doutes qui venaient avec, mais il se disait que ce serait plus facile d’oublier dans les bras d’Eleanor plutôt que dans la distance. C’est pourquoi, en lui rendant son téléphone portable, il lui transmit aussi un message d’espoir, quelques paroles qui lui feraient comprendre qu’ils n’avaient plus besoin de se mettre des barrières, maintenant. Il était prêt à lever les voiles. Émue et heureuse, Eleanor tentait de retenir quelques larmes qui lui montaient aux yeux. Elle avança sa main vers lui, et lui n’hésita pas à la saisir en retour. Elle lui partagea un discours sensiblement pareil au sien, quant au fait qu’elle n’avait pas ressenti le besoin d’aller fouiller bien loin dans sa vie intime conservée dans cet appareil technologique qu’il venait de remettre dans sa poche. Il sourit, amusé, quand elle parla de sa playlist. « Heureusement, j’avais supprimé les enregistrements dans lesquels je me prends pour Freddie Mercury. Ça ne t’aurait pas amené les mêmes rêves avant de t’endormir. » Il rit, et n’adoucit son rire que lorsque la serveuse vint déposer les cartes du restaurant devant eux. Il en prit une et la remercia, ouvrant le menu sans plus tarder. « J’étais venu il y a longtemps, mais ils ont changé d’administration depuis. Tout a changé, il faudra que je redécouvre leurs plats. » Maxence opta finalement pour une assiette terre et mer, et referma le menu pour le déposer devant lui, regardant maintenant la table des vins. « Tu as envie de vin blanc, ou de rouge ? » La questionna-t-il tout en avançant une jambe vers elle, sous la table. Son pied vint se poser entre ses deux talons, et son genou glissa tout légèrement contre l’intérieur de la cuisse d’Eleanor – c’était l’avantage de la petite taille de ces tables bistrot. Le corps d’Eleanor lui avait tant manqué, il n’arrivait même plus à contrôler son envie de la toucher, de la caresser, de la sentir près de lui. Un mince sourire s'était dessiné sur son visage alors qu'il guettait la réaction de l'italienne.

Tu adorerais découvrir de nouvelles facettes de Maxence et encore plus celle où il se comporte en bon père de famille. Il n'a pas exactement ce rôle avec Abygaël mais ça y ressemble assez. Tu espères qu'un jour, tu pourras découvrir un Maxence affectueux avec vos propres enfants. Car oui, tu as toujours rêvé d'avoir une grande famille et la fonder avec le jeune Kearse est devenu un de tes plus grands rêves. Mais aujourd'hui, vous avez besoin de temps pour vous et pour retrouver des bases solides. Des bases qui permettront à votre couple de surmonter tous les obstacles quels qu'ils soient. Ce dont tu es certaine, c'est que tu ne feras plus les mêmes erreurs que par le passé. Ce petit retour aux sources en Italie t'a permis de retrouver les choses essentielles et simples de la vie. Même si tu n'as pas passé un voyage des plus agréables auprès de ta famille, tu as tout de même pu retrouver ta terre natale et des amis que tu avais perdu de vue. Des amis qui ont été de très bons conseils vis-à-vis de ton couple et qui t'ont, sans aucun doute, permis de redevenir la Eleanor du passé. Celle que tu es vraiment. Et c'est cette Eleanor là que tu voulais que Maxence redécouvre sous tous les angles. Tu ris alors qu'il t'explique qu'il y avait dans sa playlist jusqu'à il y a peu encore, des enregistrements où il chantait du Queen. Tu aurais adoré écouter ça. « J'espère que j'aurai la chance d'entendre ça lorsque tu seras sous la douche. » Réponds-tu, taquine. Cela fait tellement du bien de retrouver cette simplicité et cette authenticité entre vous. C'est davantage maintenant que tu te rends compte à quel point ça t'avait manqué. Le juge t'explique par la suite que ce n'est pas la première fois qu'il met les pieds dans ce restaurant mais qu'il a beaucoup changé depuis la dernière fois. Tu hoches la tête tout en continuant à lire la carte. Tu optes finalement pour un plat de scampis au curry. Un combo qui fonctionne à tous les coups pour toi. « Vin blanc si ça va pour toi. » Dis-tu en souriant au jeune homme. Mais alors que tu replies ta carte, tu sens le genou de l'australien se glisser contre ta cuisse. Inconsciemment, tu refermes les jambes pour renforcer le contact de vos deux corps. Un sourire malicieux se dessine également sur tes lèvres alors que ton regard ne quitte pas celui de Maxence. Tu glisses une main sous la table et vient la déposer sur sa cuisse pour remonter doucement vers son entrejambe. « Monsieur Kearse, je ne vous savais pas si dévergondé. » Dis-tu amusée avant d'ajouter : « Si vous continuez comme ça, je ne suis pas sûre d'avoir envie de manger finalement. » Et alors que ta main continue de remonter, vous êtes interrompus par la serveuse qui vient prendre votre commande. Très vite, tu retires ta main du dessous de la table et tousses, légèrement gênée, sentant déjà le rouge s'installer au creux de tes joues. Tu passes commande et attends que la serveuse ait terminé avec celle de Maxence avant de dire : « C'est pas bien de jouer avec moi comme ça, regarde dans quel état j'étais quand la serveuse est arrivée. » Tu ris de bon coeur avant de caresser du bout des doigts la main de Maxence que tu gardes bien auprès de toi. Tu as beau dire tout ce que tu veux, tu adores ces petits jeux d'attirance que vous partagez avec Maxence. Ca ne fait que renforcer votre amour et le désir que tu éprouves pour lui.

Un sourire se dessina sur les lèvres de Maxence alors qu'elle plaisantait sur ses concerts solos de Queen, espérant pouvoir l'entendre chanter sous la douche, un de ces jours. Leur relation pouvait être si complexe et si simple à la fois. Quand on ne prenait aucun facteur extérieur en considération, on ne pouvait nier que tous les deux filaient un parfait bonheur si simple de par leurs personnalités qui s'accordaient si bien l'une à l'autre. Même après la tempête qu'ils avaient bravée de peine et de misère, les voilà qui recommençaient déjà à rire et plaisanter ensemble. Comme si rien de tout cela ne s'était passé. Et pourtant, les blessures étaient bel et bien présentes. « Qui sait ... » Déclara-t-il simplement, laissant planer le suspens, le mystère. En vérité, Maxence n'avait aucun doute que cela pourrait se produire un jour, parce qu'il ne désirait qu'une chose : réintégrer Eleanor à son quotidien, passer du temps avec elle comme ils avaient pu le faire autrefois, avant que tout ne s'écroule entre eux. Comme elle semblait partager ce désir, le juge ne pouvait que croire à l'éventuelle réalisation de ce souhait. Pour le moment, malgré tout, ils tentaient de repartir du bon pied de manière progressive, même si Maxence avait de forts doutes quant au fait qu'ils soient capables de se retenir bien longtemps. Déjà son corps appelait le sien, déjà ses lèvres cherchaient à retrouver les siennes. Leurs regards ne se fuyaient plus, enfin. « Allons-y pour le blanc. » Il reporta son regard sur la carte des alcools et sélectionna un Chardonnay qui apparaissait vers le bas de la liste. Maxence avait toujours aimé le bon vin. Une fois les plats choisis et les menus fermés devant eux, Maxence profita de l'attente de la serveuse pour laisser son corps chercher celui d'Eleanor. Son genou glissa vers les jambes de la jeune femme, trouvant rapidement l'une de ses cuisses, qu'il vint caresser d'un mouvement lent mais assuré. Les jambes d'Eleanor se refermèrent alors, et d'abord Maxence pensa que c'était un réflexe pour l'en empêcher, mais bien vite il comprit qu'elle cherchait simplement à augmenter le contact entre eux. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres, et encore plus lorsque la jeune femme glissa une main sous la table pour la déposer sur sa cuisse et, lentement, remonter vers son entre-jambes. « Mademoiselle Milani, vous êtes en bien mauvaise position pour me le reprocher ... » Releva-t-il en arquant un sourcil. Certes, elle ne lui reprochait rien du tout, au contraire elle semblait même prendre un malin plaisir à participer à ce petit jeu. Et au moment où elle mentionnait ne plus être certaine de vouloir prendre le temps de manger, la serveuse arriva pour prendre les commandes, coupant court à ce moment des plus intimes et pourtant publiquement vécu. Les joues d'Eleanor s'empourprèrent tandis qu'elle toussotait, comme pour cacher ce qui venait de se passer. La serveuse les dévisagea un instant, interloquée, avant de noter leurs plats et de repartir. Maxence réprima un rire. « Et encore, tu n'as pas bu une seule coupe de vin. Je sais dans quel état ça peut te mettre. » Et Maxence aussi, d'ailleurs. Il savait qu'après deux verres, il ne saurait réprimer son envie d'avoir le corps d'Eleanor contre le sien, d'être en elle, de la retrouver alors qu'ils avaient passé de nombreux mois sans s'unir. Le vin ne tarda d'ailleurs pas à arriver, la serveuse leur laissant la bouteille dans une petite chaudière de glace après les avoir servis. Maxence leva sa coupe. « À notre nouveau départ. » En espérant que cette fois serait la bonne.

Même si ces derniers mois ont été difficiles, aujourd'hui, vous prouvez encore une fois que votre couple peut surmonter bien des choses. Néanmoins, tu sais que tu n'auras pas une seconde chance. Tu sais que si tu fautes encore une fois pour quoi que ce soit, tu perdras Maxence à tout jamais. Alors, tu préfères être prévenante et ne pas foncer dans le tas comme tu l'aurais fait autrefois. Tu ne veux pas brusquer les choses et être déçue par la suite. Parce qu'il serait tout à fait légitime que l'australien t'en veuille encore après ce que tu as fait. Du coup, lorsque Maxence laisse planer le doute en ne confirmant pas que tu puisses l'entendre chanter sous la douche un jour, tu retiens une légère moue déçue. Tu préfères ne rien laisser paraître et prendre sur toi parce qu'après tout, c'est tout ce que tu mérites. Il est tout à fait normal que Maxence ait encore des doutes par rapport à votre couple et votre avenir même s'il montre déjà énormément d'efforts. Néanmoins, s'il y a bien quelque chose qu'il ne peut cacher, c'est l'attirance qu'il éprouve toujours pour toi. Et bien sûr, cette attirance est partagée. D'ailleurs, tu n'hésites pas à y répondre, laissant ta main remonter le long de sa cuisse pour se loger au creux de ses jambes. « Je pense que vous déteignez sur moi Monsieur Kearse. » Réponds-tu, un sourire malicieux au coin des lèvres. Vos caresses auraient pu se prolonger mais malheureusement pour vous, vous êtes rapidement interrompus par la serveuse. Son arrivée te surprend et te met assez mal à l'aise. Et lorsque tu es mal à l'aise, Eleanor, tu as tendance à gaffer et à empirer les choses. Et c'est ce que tu fais à cet instant précis. Heureusement pour toi, ça semble plus faire rire Maxence qu'autre chose. Sans doute est-il habitué à ton côté maladroit. « C'est vrai, tu devras sûrement me porter jusqu'au lit ce soir. » Dis-tu en riant. Heureusement que tu ne conduis pas ce soir car il est vrai que tu ne tiens pas l'alcool du tout. C'est sans doute un manque d'habitude de ta part mais tu n'aimes pas boire pour boire. Tu préfères savourer un bon vin avec un bon repas et là-dessus, Maxence te rejoint souvent. Une fois la bouteille de vin servie, le jeune Kearse lève sa coupe pour trinquer à votre nouveau départ. Tu hoches la tête et répètes : « à notre nouveau départ » avant de porter ta coupe à tes lèvres, savourant le doux parfum de ce vin blanc. Maxence a toujours été doué pour choisir les vins contrairement à toi. Déposant  ta coupe devant toi, tu approches ton visage de celui du jeune homme pour venir déposer un baiser au creux de ses lèvres. Tu n'hésites pas à le prolonger un peu plus que le premier pour retrouver la douceur des lèvres de Maxence. « Ca fait du bien de ne plus avoir à se cacher. » Dis-tu, un sourire aux lèvres. Ce n'est pas un reproche envers Maxence puisque tu étais aussi fautive que lui à ce sujet. Après tout, si tu n'étais pas mariée à la base, votre relation publique aurait sans doute été facilitée. « Et de pouvoir faire ça. » Dis-tu en laissant à nouveau ta main glisser vers le haut de la cuisse de Maxence.

Leur complicité, leur moment d'intimité, furent rapidement interrompus par la serveuse qui arriva prendre leur commande, au plus grand désarroi de Maxence qui était encore sous l'effet du charme d'Eleanor et de la douceur de sa main sur sa cuisse. Mais voir Eleanor aussi gênée et mal à l'aise suffit à le faire rire et à lui faire oublier la soudaine chaleur qu'il avait ressentie - et qui ne tarderait de toute façon pas à revenir. Le juge releva le fait que si elle était déjà dans cet état sans avoir pris un seul verre, alors elle aurait bien du mal à se contenir après leur bouteille de vin. Elle ne le contredit pas là-dessus, au contraire, et sa réponse lui soutira un sourire amusé, mais aussi ravi. « J’commence à en avoir l’habitude. » Il sourit. Le vin arriva enfin, et sans plus tarder Maxence leva son verre afin de trinquer à ce nouveau départ. Pour qu’ils puissent se créer de nouvelles habitudes, des vraies. Eleanor répéta ses paroles avant de porter sa coupe à ses lèvres, tout comme le trentenaire. Quand ils eurent redéposé leurs verres, la belle italienne se pencha vers lui pour l’embrasser, prolongeant cet échange tout en gardant sa douceur, sa chasteté. Et pourtant, le reste de leurs gestes ne l’étaient pas pour autant, la preuve la jeune femme posa de nouveau sa main sur la cuisse de Maxence. « C’est vrai que c’est … un soulagement. » Un sourire en coin s’installa sur son visage alors que la main de la jeune femme glissait vers le haut de sa cuisse, le faisant frémir. Autour d’eux, personne ne semblait vraiment porter attention à l’escalade d’excitation qui se passait entre les deux amants. « Attention, mademoiselle Milani, bientôt je ne serai plus dans un état convenable pour être en public … » Releva-t-il, faisant évidemment référence au désir grimpant qui devenait de plus en plus visible. Si rien que son regard envoyer valser son cœur, alors le contact de sa main sur son corps ravivait en lui des flammes d’envies purement charnelles. C’est pourquoi, lorsque la serveuse arriva avec leurs plats, Maxence leva le regard vers elle et, courtois, annonça : « Finalement, nous avons changé d’avis. Serait-ce possible d’avoir les plats pour emporter ? » Elle acquiesça et repartit avec les assiettes, prête à les transférer dans des plats pour le take-out. Maxence posa de nouveau son regard sur Eleanor, un sourire amusé et coupable égayant son visage. « Je ne pouvais vraiment plus attendre … » Se justifia-t-il.

Tu ne peux que rire à la remarque du jeune Kearse. Il est vrai que tu ne tiens absolument pas l'alcool et ce, malgré que tu boives du vin régulièrement. Tu te rappelles encore d'un soir où vous aviez bu une bouteille de vin tous les deux - ce qui est un exploit vous concernant. Vous aviez terminé votre soirée au lit où Maxence t'avait amenée bien difficilement. Une soirée mémorable que tu n'es pas prête d'oublier et qui restera gravée dans ta mémoire, tu en es persuadée. « Ou peut-être que je suis super bonne comédienne, juste pour que tu me mettes au lit. » Réponds-tu, taquine. Tu ne détaches pas ton regard de celui de Maxence lorsque ta main remonte vers son entrejambe. Tu vois que ce n'est pas un geste anodin et sans conséquences pour lui. Tu vois le désir planer dans ses yeux qui sont sans doute le reflet des tiens. Si vous n'étiez pas dans un lien public, tu te serais sans doute déjà glissée contre le corps du juge afin d'enfin faire peau contre peau. Un contact que tu désires bien trop depuis des semaines voire des mois. Il y a trop longtemps que vos corps ne se sont plus rencontrés et ça se ressent. « Je ne demande qu'à voir. » Dis-tu en mordillant ta lèvre inférieure sous l'effet du désir. Maxence a toujours eu le don de raviver la flamme avec de simples mots. C'est un talent que tu apprécies particulièrement chez lui, tu dois bien l'avouer. Ta main continue sa course se posant à présent contre l'érection naissante du jeune Kearse. Cette fois, lorsque la serveuse arrive, tu n'enlèves pas ta main mais tentes de rester discrète. Alors que le jeune homme demande d'emporter vos plats, ton sourire s'agrandit. « Si tu ne le faisais pas, c'était moi. » Rétorques-tu, le regard remplit de désir. Une fois vos plats transférés, tu les emportes et ne tardes pas à te lever afin de quitter le restaurant. Prenant Maxence de court, tu paies l'addition, un sourire malicieux au coin des lèvres. Une fois à l'extérieur, tu attires le jeune homme contre toi et retrouves ses lèvres dans un baiser bien plus passionné qu'auparavant. Votre désir réciproque se ressent et il est temps pour vous de trouver un endroit bien plus privé. « Chez toi ? Chez moi ? » Demandes-tu en gardant tes lèvres à quelques centimètres de celles de Maxence, un sourire malicieux illuminant ton visage.

Maxence arqua un sourcil en regardant Eleanor, un sourire au coin des lèvres. « Après la danse, l’acting. Tu as une vraie âme d’artiste. » La nargua Maxence même si, au fond, ce n’était absolument pas une plaisanterie. Eleanor bougeait si bien, si gracieusement, elle avait tellement de facilité à se transformer en une femme méconnaissable lorsqu’elle dansait, que Maxence n’avait aucune difficulté à croire qu’elle avait aussi un talent pour le théâtre, la scène, jouer un rôle. Et si elle ne jouait que ce rôle-là devant lui, alors il pourrait très bien vivre avec ce masque qu’elle ne portait que pour arriver à ses fins, fins qui convenaient totalement à l’homme. La serveuse étant partie avec leurs commandes, Eleanor recommença ce petit jeu en remontant sa main jusqu’à son entrejambe. Maxence ne tarda pas à lui faire réaliser que, à force de se montrer aussi peu sage, elle finirait par rendre l’apparence du juge inappropriée pour un tel endroit, un endroit public. Ce qui se passait dans sa tête et dans son corps étaient loin d’être des idées qu’on pouvait se permettre d’étaler dans un restaurant. Ce qu’il avait envie de faire à Eleanor, en ce moment-même, n’étaient pas du tout convenables pour deux adultes sérieux et droits comme eux. Peut-être ne l’étaient-ils pas autant qu’ils le laissaient paraître ; raisonnables. Peut-être les apparences étaient-elles trompeuses et cachaient-elles des âmes un peu plus assoiffées. Assoiffées l’une de l’autre. Assoiffées après autant de temps passé aussi loin. Leurs corps et leurs esprits ne demandaient qu’à se retrouver après ces longues semaines à s’attendre, sans même savoir si ce jour viendrait éventuellement. Maintenant qu’il n’y avait rien de plus certain que leur réunion, même qu’éphémère, il semblait que même la raison les quittait. Ainsi, aussitôt la serveuse revenue avec leurs plats tout prêts, tout chauds, aussi chauds que leurs corps qui s’embrasaient, Maxence lui fit part du changement dans leurs plats, et de leur désir – plus qu’ardent – de les prendre pour emporter. Elle n’était pas dupe, sans doute avait-elle observé leur comportement, sans doute avait-elle bien remarqué la main d’Eleanor toujours sur l’entrejambe de Maxence, mais peu importe. Elle ne dit rien, et ils ne diraient rien non plus, comme un secret partagé dans un silence de gêne pour elle, et d’excitation pour eux. « J’ai toujours tes meilleurs intérêts à cœur. » Lança Maxence avec un sourire quand Eleanor lui dit que s’il ne le faisait pas, c’était elle qui le faisait. La serveuse revint avec leurs plats transférés dans des boîtes pour emporter, et Eleanor joua sur la rapidité en sortant sa carte de crédit avant-même qu’il n’ait pu atteindre la poche arrière de son pantalon. Il la dévisagea avec un regard accusateur, l’air de dire qu’il s’occuperait de son cas plus tard, mais la laissa faire. Une fois la facture réglée, le couple ne se fit pas prier pour se lever et quitter la terrasse, rejoignant le stationnement sans plus attendre. Eleanor attira l’homme vers lui et captura ses lèvres le temps d’un baiser passionné qui ne fit qu’augmenter la hâte de Maxence de la retrouver, au complet, sans regard sur eux autres que les leurs. « Chez toi. La gardienne reviendra sans doute à la maison avec Aby dans peu de temps. » Elles étaient parties au restaurant, puis au cinéma, soirée entièrement payée par Maxence évidemment. Et comme le trentenaire avait bien l’intention de profiter d’Eleanor le plus longtemps possible, il s’assura qu’ils auraient davantage que deux ou trois heures devant eux. Ne lâchant la main de la jeune italienne que lorsqu’il fut arrivé devant la portière du côté passager, Maxence la lui ouvrit et la laissa s’asseoir avant de contourner la voiture et de s’asseoir à son tour, à ses côtés. Il démarra et, comme si même la courte distance du trajet les séparant d’ici à chez elle était déjà de trop, sa main vint instinctivement se poser sur la cuisse gauche d’Eleanor, ses doigts glissant tout doucement vers l’intérieur de celle-ci.

Le cours d'art dramatique faisait partie de tes options durant ton cursus à l'université mais c'était plus un plaisir ou un passe-temps qu'une réelle envie de carrière. La danse a toujours été ta priorité malgré que tu aimes l'art sous toutes ses formes. « Tu n'es pas au bout de tes surprises. » Réponds-tu, un sourire en coin. « D'ailleurs, on m'a proposé de participer à un ballet qui a lieu dans quelques semaines, j'ai accepté. Tu es, bien sûr, invité à la grande première. » Il s'agit d'un ballet organisé au Queensland Ballet par la compagnie Strut Dance qui est assez connue et qui a su faire sa place en Australie. C'est de la danse contemporaine et même si ce n'est pas ce dont tu as le plus l'habitude, tu as décidé de relever le challenge. En danse, tu aimes être là où on ne t'attend pas et tu espères que Maxence pourra assister à cela. Maintenant que votre futur paraît plus clair, tu espères que le juge pourra découvrir plus en profondeur ta passion et ton métier par la même occasion. Bien sûr, ce n'est pas la première fois qu'il te verra danser mais cette fois-ci, à tes yeux, c'est différent. Ton regard ne se détache pas de celui de Maxence lorsque ta main remonte doucement vers le creux de son intimité. A présent, tu n'as plus peur des démonstrations en public. Ni pour toi, ni pour Maxence. Au début de votre relation, vous vous montriez bien plus prudents afin d'éviter un scandale dans la presse qui provoquerait des ennuis au travail du jeune Kearse. Vous étiez bien trop prudents. Maintenant, vous semblez plus insouciants et encore plus épanouis et amoureux qu'avant. Tu n'aurais jamais pensé ça possible il y a quelques jours encore. Il n'y a pas à dire, Maxence est le plus étonnant - et épatant - des hommes que tu connaisses. Un sourire malicieux s'étend sur tes lèvres lorsque le jeune homme explique qu'il a tes meilleurs intérêts à coeur. A vrai dire, tu n'en doutais pas. Une fois vos plats à emporter prêts, tu profites d'un moment d'inattention de Maxence pour régler l'addition. Tu ne manques pas son regard accusateur mais là, tout de suite, tu t'en fiches. Tu es bien loin des stéréotypes disant que seulement les hommes sont aptes à payer les additions. Aujourd'hui, au 21e siècle, les choses ont changé. Une fois dehors, tu ressens le besoin d'à nouveau sentir les lèvres de Maxence contre les tiennes et tu n'hésites pas à répondre à ton désir en t'approchant au plus vite, collant ton corps contre le sien. « Va pour chez moi. » Réponds-tu en entremêlant tes doigts à ceux du jeune homme lorsque vous prenez la direction de la voiture. En tant qu'homme parfait qu'il est, Maxence t'ouvre la portière lorsque vous arrivez à hauteur de la voiture ce qui te décoche un sourire. A peine celle-ci démarrée, tu sens déjà la main de Maxence s'approcher dangereusement du creux de ta cuisse. Tu fermes les yeux, savourant ce doux contact qui t'a tant manqué. A présent, l'appel de vos deux corps semblent plus fort que tout et la distance du restaurant à ton domicile te paraît être une éternité. « C'est fou ce que j'aimerais habiter encore plus près. » Tu ne peux t'empêcher de rire parce que tu habites déjà tout près mais à tes yeux, là, tout de suite, ce n'est pas encore assez. Finalement, après quelques minutes qui te semblent des heures, Maxence se gare dans l'allée de la maison. Tu sors de la voiture, tes clés déjà en main afin d'ouvrir la porte d'entrée. Une fois à l'intérieur, tu te retournes vers l'homme que tu aimes, les yeux brillants de désir.

Maxence semblait s’entourer d’âmes d’artistes, de talentueuses personnes qui avaient la magie au bout des doigts ou carrément dans le mouvement de leur corps. D’abord Daemon qui était reconnu mondialement comme pianiste, et maintenant Eleanor qui se faisait proposer de participer dans un ballet, pour une compagnie connue à travers le pays. Sans doute que des milliers de ballerines rêvaient d’une offre pareille. Mais ce serait elle qui brillerait pour chacune d’entre elles, et elle avait assez de lumière pour le faire. « Je viendrai avec grand plaisir. Tu n'auras qu'à me donner la date exacte, que je m'assure de rentrer l'événement dans mon agenda. » La dernière fois que Maxence avait vu Eleanor danser, devant public du moins, c’était au festival qu’il y avait eu en début d’année dernière. Cela faisait si longtemps déjà, et pourtant il avait encore les images bien en tête. Elle dansait avec une telle aisance, une telle grâce. Et une beauté inégalable. Peut-être était-ce parce que Maxence était amoureux d’elle, même à ce moment-là alors qu’il ne se l’était pas encore avoué, mais son regard avait été rivé sur elle du début jusqu’à la fin du numéro. Il ne doutait pas que ce serait la même expérience lors de la grande première dans quelques semaines. Avant cela toutefois, ils avaient une toute autre expérience à vivre à deux : celle de se laisser aller, complètement. De ne plus songer à ce qui pourrait arriver, déraper, de ne plus se soucier des autres et des limites qu’ils s’imposaient. Ces barrières, au fond, n’étaient pas aussi solides que leur amour. Ils n’avaient qu’à passer par-dessus, et rien ni personne ne les en empêcherait. Ils avaient été les seuls à mettre les freins, à se retenir de faire le grand saut, mais désormais ils semblaient tous les deux prêts à aller de l’avant. Cette nouvelle tournure amenait également son vent de folies, et Maxence et Eleanor se laissaient happer par ce tourbillon sans trop lutter. Après ces démonstrations plus que publiques qui, étonnamment, n’avaient pas attiré l’attention de qui que ce soit d’autre que leur serveuse légèrement interloquée, les deux amants se sauvèrent du restaurant avant même que la soirée n’ait réellement commencée. Avant d’entrer dans la voiture, ils décidèrent de se rendre chez l’italienne, question d’avoir la paix un peu plus longtemps. Une fois chacun assis de leur côté, mais incapables de supporter cette distance, Maxence démarra et se mit en direction de chez la belle brune, sans pour autant enlever sa main de sa cuisse, où il maintenant la température bien élevée pour raviver la hâte. « Un peu de patience, mademoiselle Milani. C’est la plus grande des vertus. » Lâcha-t-il en arquant un sourcil, la regardant du coin de l’œil avec un regard amusé, taquin. Évidemment qu’il la charriait, gentiment. Lui était tout aussi impatient qu’elle de retrouver son corps, de s’unir comme pour sceller ce pacte qui leur permettait enfin de laisser tout le reste derrière eux. Le juge se gara dans l’allée de la maison et il suivit Eleanor jusqu’à l’entrée, dont elle ouvrit la porte sans plus tarder. Une fois à l’intérieur, la jeune femme se tourna vers lui, et elle l’attendit, laissant son corps réclamer silencieusement celui de Maxence, qui ne les fit pas attendre plus longtemps. « Et si on arrêtait nos conneries ? Pour de bon cette fois ? » Murmura-t-il, reprenant presque les mêmes paroles qu’il avait prononcées cette nuit-là, quand il avait couru jusqu’à Eleanor, à bout de souffle, pour enfin s’ouvrir à elle, complètement. Ils avaient fait l’amour, sur le canapé dans le salon adjacent à l’entrée. Il avait alors décidé d’arrêter ses conneries, et pourtant, encore et encore les deux adultes s’étaient blessés, déçus. Cette fois, il espérait qu’ils auraient appris de leurs erreurs, qu’ils seraient prêts à se montrer complètement honnêtes l’un envers l’autre.