don't be a bummer babe (eden)

Le départ de son colocataire avait beaucoup affecté Evie. Milo était loin d'être le meilleur des colocataires mais elle commençait à bien s'entendre avec lui. Et il était parti, simplement. Evie était désormais seule dans son appartement. Finie la compagnie ! A nouveau, elle allait connaitre les joies de la solitude. Heureusement qu'elle avait retrouvé Callie. Cela lui permettrait de sortir de temps en temps, d'arrêter de se morfondre sur son sort. De toute façon, elle finirait bien par trouver quelqu'un. La jeune femme était très jolie, et sur le plan psychologique, elle avait beaucoup d'atouts. Evie était quelqu'un d'attentionnée, sincère, loyale, posée... Ainsi, elle méritait de trouver chaussure à son pied et d'être heureuse aux côtés de quelqu'un. Ce matin, elle prit un chemin différent pour se rendre au travail afin de passer chez Imogen, la fameuse boulangerie que tenait Jake. Puis, en poursuivant sa marche, son attention fut portée sur une plaque. Une plaque sur laquelle il était inscrit un nom. Un nom qu'elle connaissait bien. Eden Parker-Lane. Il était donc médecin ? Evie essaya de se raisonner. Bowen était à des milliers de kilomètres de Londres et il était impossible qu'elle retombe sur cet homme après tant d'années, et à cet endroit. Pourtant, le monde est petit... Elle choisit donc de faire une halte au cabinet. Si ce n'était pas lui, elle ferait en sorte de prendre un rendez-vous, une visite de contrôle. Elle prit l'ascenseur et monta à l'étage indiqué. Il n'y avait personne dans la salle d'attente. A travers la porte, elle entendit quelques bruits. Quelqu'un semblait occupé avec la paperasse. Elle toqua à la porte, puis attendit sagement. Lorsque la porte s'ouvrit, quelle fut sa stupéfaction ! Eden, LE Eden en personne. L'homme de passage à Londres, pour lequel elle s'était éprise le temps d'une soirée, alors qu'elle était désespérée par le décès de sa mère. Elle lui avait offert son corps. Dans sa vie, ce n'était arrivé que deux fois: avec lui, et son ex. Aujourd'hui, elle regrettait qu'une telle chose soit arrivée si facilement. Evie garda son calme. Plusieurs années étaient passées depuis leur rencontre et il ne devait pas se souvenir d'elle. « Bonjour, excusez-moi de vous déranger... vous êtes bien monsieur Parker-Lane ? » demanda-t-elle de façon hésitante.

La fois où ils s'étaient rencontrés, Evie errait dans les rues de Londres, alors que le soir tombait. Pour éviter de rester toute seule dans la rue, elle pénétra dans le premier bar alentour. Là, elle commanda quelques verres et aperçut un homme charmant assis à côté d'elle, au comptoir. L'effet de l'alcool la poussa à lui faire un petit signe de la main. Ce soir là, elle avait envie de parler. Pas de sa mère, pas de ses problèmes, mais elle avait besoin de quelqu'un pour l'écouter, toute la soirée. Cela fait longtemps qu'elle ne s'était pas confiée. Au fil du temps, ses entrevues avec Callie s'étaient faites rares et elle sombrait dans une solitude pesante. Elle se sentait vide. Alors cet homme s'était rapproché d'elle et il lui avait posé quelques questions. Evie n'avait pas cherché à essayer de le cerner ni à se demander si c'était quelqu'un de bien, ou pas. Elle voyait juste qu'il était là, qu'il l'écoutait. Puis, elle continua la soirée avec quelques grammes d'alcool qui s'ajoutaient dans son sang. Il lui fit un compliment, et elle rougit bêtement. La seule scène dont elle se souvenait après cela était ce matin où elle s'était réveillée à ses côtés. Elle était partie au petit matin, sans dire au revoir à son coup d'un soir. Aujourd'hui, elle s'en souvenait avant tout comme de quelqu'un d'agréable, avec qui elle avait parlé un peu de tout avant de se perdre faiblement dans ses bras. Tous les deux avaient partagé une nuit, en sachant que le lendemain, ils ne reverraient pas. Ils s'étaient bien trompés, en vérité. Parce que, cette nouvelle fois Evie le voyait, le reconnaissait, et c'était bel et bien réel ; Eden le confirma lorsqu'il l'appela par son nom. "Bonjour, Evie"... Pas l'habitude de revoir ses coups d'un soir ? Il avait donc dû en faire succomber plus d'une. « C'est fou comme le monde est petit. » Elle observa les recoins de la pièce avant que ses yeux ne se plantent dans ceux d'Eden. « Je vois que tu t'en sors bien. Qu'est-ce que tu fais ici ? » Evie lui parlait comme s'ils se connaissaient bien, alors qu'au final, c'étaient comme deux inconnus qui se rencontraient pour la première fois.