french kiss -r.

Tu étais rentré un beau matin, lui disant de prendre son manteau et son sac, que tu lui préparais une petite surprise mais que pour ça, il fallait sortir. Tu avais pris la route jusqu'à l'aéroport et elle avait gardé un joli bandeau en soie sur les yeux tout le long du trajet. Tu t'étais garé, la faisant sortir avant de prendre vos deux valises. Tu avais eu un coup de main de Jim ainsi que de Cleo pour tout organiser. Jim avait fait sortir Fleur de l'appartement et avec Cleo, tu avais préparé tous les détails du voyage, jusqu'au valise. Tu avais eu l'accord du médecin pour la faire quitter la ville. Tu t'approchais d'elle, pour enfin lui découvrir les yeux, qu'elle puisse voir le monde alentour. « Je crois que maintenant, je ne peux plus trop te cacher la destination de notre voyage. » Un aéroport, c'était assez évident et difficile à cacher. Et de toute façon, une fois que vous arriverez à la porte d'embarquement, elle serait au courant alors autant lui dire maintenant. « On décolle pour Paris ! » Tu attrapais sa main, pour l'attirer à toi et l'enlacer doucement. Après tout ce qu'elle avait traversé, tu avais eu envie de lui faire plaisir et tu avais eu un sacré coup de main. En plus de Cleo, les deux papas de Fleur ainsi que sa maman avaient pris part à l'opération. Mais pour le moment, tout ça restait un secret pour elle. Tu attrapais les valises, avançant doucement vers l'entrée. « Toute ta famille nous y attend, surprise ! » Tu avais un grand sourire idiot sur le visage maintenant que tu lui avais dit toute la vérité. Enfin, presque, de nombreuses surprises l'attendrait encore une fois sur place, mais tu allais les garder pour plus tard.

Ces derniers mois furent éprouvants pour Fleur. Le combat contre son cancer continuait. Les séances de chimiothérapie étaient bientôt terminées et les résultats se présentaient très optimistes pour la suite. La peur était toujours belle et bien présente, mais chaque jour Maxwell lui prouvait son soutien qui lui était désormais indispensable. Ils vivaient ensemble et même si la maladie a été la raison pour laquelle les choses se sont accélérées, Fleur ne voyait plus faire sa vie sans lui. Elle redoutait secrètement qu'il retourne habiter avec sa sœur Aino. C'était égoïste de sa part, elle en avait bien conscience, c'est pourquoi elle gardait ça honteusement pour elle. Autrement, elle savourait chaque instant à ses côtés.

Ce matin-là, Maxwell lui avait prévu une surprise. Elle ne s'attendait pas du tout à quoi que ce soit, seulement elle connaissait son homme et elle était certaine d'apprécier cette surprise. Rien que l'idée qu'il ait prit l'initiative d'en faire une, lui faisait plaisir. Les yeux bandés, elle ne sut reconnaitre la distance qu'ils avaient parcouru en voiture car elle s'était endormie sur la route. Ce n'est qu'une fois sur place qu'elle reconnut les bruits de l'aéroport. Ils allaient à Paris, sa ville natale. Maxwell défaisait son bandeau et c'est une Fleur émue qui prit la parole.

- Oh, c'est pas vrai! T'as pas fait ça!

Elle avait les larmes aux yeux. Des larmes qui coulaient à présent. Des larmes de joie. Elle l'enlaça, l'embrassa, le remercia. Fleur était tellement ravie de pouvoir revoir sa mère, dont il y a à peine trois jours pleurait en appel visio. Fleur comprenait maintenant pourquoi, elle qui lui avait dit qu'elle lui manquait terriblement. Avant de tomber malade, jamais elle ne s'est privé de lui rendre visite. Mais les médecins lui avaient formellement interdit tout long voyage.

- Que va dire l'oncologue? appréhenda Fleur, soudainement inquiète.

Pendant le trajet, Fleur avait essayé de deviner et elle s'était assoupie, cela t'avait bien fait rire d'ailleurs parce qu'elle s'était endormie sur une de ses propositions. C'était tellement adorable, si tu n'étais pas au volant, tu serais venu l'embrasser mais dans ta situation, ce n'aurait pas été prudent. Lorsque tu lui annonce la surprise, elle ne semblait pas y croire, comme si c'était quelque chose d'irréel. Et pourtant, c'était bien votre réalité, tu allais découvrir la France pour la toute première fois, ainsi que la mère de Fleur. Tu avais fait une rencontre non officielle via les appels vidéos mais là, ça devait quelque chose de plus concret, de plus réel. Le pompon dans tout ça, c'était de découvrir la ville rose, la ville de l'amour et du romantisme par excellence. « Je crois que si ! » Ton sourire ne cessait de grandir à mesure de sa réaction à elle, elle ne semblait vraiment pas y croire. D'ailleurs la première question qu'elle posait, c'était à propos de ce qu'en penserait le médecin. A juste titre d'ailleurs, parce qu'avec son combat, elle était assez faible et qu'un voyage avec un aussi grand nombre d'heures n'était pas forcément conseillé, mais elle avait eu une autorisation. « On a eu le feu vert, et on a eu le numéro d'un spécialiste en France si jamais il y avait besoin d'une consultation en urgence. » Tu espérais bien sûr ne pas avoir à te servir de ce numéro là. Elle semblait aller de mieux en mieux, reprendre du poil de la bête, même ses cheveux avaient commencé à repousser, résistant à la chimiothérapie. Mais une rechute était toujours possible et ça te faisait peur parfois mais tu le gardais pour toi. « Je sais à quel point tu avais envie d'aller voir ta mère, et tes pères aussi, alors on a vraiment voulu récompenser toute la force que tu avais démontré pour lutter contre ton cancer ! » Tu venais embrasser sa tempe, la serrant contre toi. Vous étiez maintenant dans la file d'attente pour les contrôles.

De tous les hommes de la terre, Fleur avait trouvé le plus attentionné. Du moins à ses yeux, il l'était. Plus leur relation avançait dans le temps, plus elle était sûre qu'elle avait trouvé sa moitié. Il la rendait heureuse.

-Je n'ai aucun mérite. Sans votre soutien, je ne sais pas comment je ferais.

Bien entourée, Fleur pouvait compter sur ses proches face à son combat contre le cancer. Elle qui voulait les repousser, par peur de les voir souffrir, elle a vite réalisé que leur présence lui faisait un bien fou. Tous étaient là pour elle. Son cousin Arthur, qui la détestait réciproquement, faisait preuve d'efforts considérables. Ses amis et sa famille prenaient soin d'elle. Il ne manquait plus que la présence physique de sa mère. Maxwell lui faisait donc un magnifique cadeau en lui permettant de la revoir. Les médecins avaient accordé ce voyage, la voilà rassurée. Mais un propos ne lui échappa pas.

- Mais attends, mes pères sont en France? s'étonna-t-elle.

Ce détail la surprenait. Bien qu'ils soient tout deux français, ils fréquentaient que très rarement leur pays d'origine. Non pas qu'ils ne le voulaient pas, loin de là, mais ils étaient tellement pris dans les affaires qu'ils voyageaient peu souvent pour prendre des vacances. De plus, son papa avocat prétendait être sur une très grosse affaire juridique. Était-ce une surprise supplémentaire? Sa  question resta sans réponse immédiate car le couple venait d'être contrôlé à la douane.

« C'est quand même toi qui te bat contre la maladie, nous on ne fait pas grand chose si ce n'est espérer qu'elle s'en aille pour de bon et à tout jamais. » C'était quand même elle qui avait tout le mérite dès le départ. Certes, vous étiez une bonne équipe et vous preniez tous le relais auprès d'elle dans les moments les plus durs. Mais elle se battait pour un avenir encore plus beau et tu essayais de lui montrer chaque jour qui passe. Une fois les émotions passées, elle rebondissait sur quelque chose que tu avais dit au tout début. « Et oui, c'est une occasion très spéciale tu sais, ton premier voyage depuis des mois ! Ils voulaient être là eux aussi et ils savent que ça va te faire plaisir. » Ton sourire était grand, c'était vraiment une grande occasion, si ça se passait bien comme tu l'avais prévu. Après, même si ce n'était pas le cas, tu avais une idée en tête et ton seul but, c'est d'y parvenir, même si ce n'est pas ce que tu avais planifié. Une fois les contrôles passés, il était tant de s'installer dans l'avion. Première fois de ta vie que tu voyageais en première classe. La dernière fois que tu avais pris l'avion, c'était pour rentrer de New-York où tu avais fini ton voyage lorsque tu étais parti pour le Brésil. Un souvenir qui ne te faisait pas autant plaisir. Peut-être le seul secret que tu gardais aux yeux de tous. Ce voyage n'aurait rien à voir avec les autres. Tu t'envolais pour Paris, pour la ville de l'amour avec la femme qui faisait battre ton cœur. Pour toi, il n'y avait pas plus beau voyage. Cela concrétisait aussi ce que tu avais promis à Fleur lorsqu'elle était à l'hôpital, vous aviez longuement parlé de tout ce qu'il y aurait après le cancer. Il lui resterait encore à rencontrer ta famille, mais ça ne saurait tarder. « Comment tu te sens ? » demandais-tu alors que vous étiez déjà à presque mi-chemin du vol.

Encore dans l'euphorie, Fleur ne parvenait pas à y croire. Maxwell avait organisé un voyage tout spécialement pour elle. Cette merveilleuse surprise ne pouvait pas mieux tomber. La France ne lui avait jamais autant manqué depuis sa maladie et elle allait enfin pouvoir retrouver sa mère... mais aussi ses deux papas.

- Ça me fait trop plaisir! confirma Fleur, toute joyeuse.

Au moins son cancer revélait l'affection de son entourage. La relation entre ses pères et sa mère s'était nettement améliorée. Toute sa famille se montrait unie. Même son cousin Arthur qui la détestait tant, lui fit découvrir une toute nouvelle facette de sa personnalité. Très protecteur envers elle, il agissait de façon fraternelle. Ses proches la choyaient, la faisant sentir comme dans un cocon. Celui qui le prouvait davantage était Maxwell. Maxwell qui pendant le vol, la laissa dormir paisiblement. Elle se réveillait et s'endormait. Elle n'aimait pas mentir et encore moins à lui.

- Fatiguée, admit-elle lorsqu'il lui demanda comment elle se sentait.

Elle lui attrapa sa main et laissa sa tête se reposer sur son épaule. Le vol lui semblait si court. Le temps passe vite quand on passe la moitié de son temps à dormir.

- Est-ce que ma mère va venir nous chercher? Et pendant combien de temps nous resterons? demanda-t-elle, les yeux à demi fermés.

Son épuisement physique et émotionnel l'avaient empêché de l'interroger sur tous les détails de leur voyage.

Evidemment que ça lui faisait plaisir, prendre l'avion pour aller en France, pour rejoindre sa mère qu'elle n'avait pas vu depuis des mois en sachant que ses pères serraient là, eux aussi. Mais sans se douter un instant de ce qui se passait réellement. Et tant mieux, sinon ce ne serait plus une surprise. « Reposes-toi encore un peu. » Tu venais déposer un baiser sur son front, laissant ta main se glisser dans la tienne. Tu avais un léger sourire sur le visage, celui du bienheureux. « Normalement oui, mais on va faire un petit arrêt avant d'aller chez elle. Et on y est pour une dizaine de jours ! » ajoutais-tu doucement en exerçant une petite pression sur sa main.Elle ferait sûrement la curieuse mais tu n'avais pas prévu de lâcher le morceau, c'était trop important pour le lui dire là, à bord d'un avion entouré d'inconnus. « J'espère juste que je n'ai rien oublié dans tes affaires ! » Parce que c'était facile de prendre les tiennes, tu savais ce que tu aimais ou non alors que prendre des affaires dans la garde robe de Fleur, c'était une autre histoire. Tu avais pris en nombre et de toutes les saisons parce que même si en Australie, c'était l'hiver et qu'il faisait chaud, tu savais qu'en France c'était l'été et que ce n'était pas forcément chaud pour autant. En tout cas, vous n'auriez sûrement pas la même chaleur qu'à Bowen. Et vous n'aurez pas non plus la mer à proximité pour aller vous baigner. Si jamais, elle pourrait faire les boutiques avec sa mère, mais tu voulais lui éviter le moindre désagrément. Elle avait fini par se rendormir et tu l'avais suivi sur ce chemin. Tu te réveillais lorsque l'hôtesse demandait à chacun d'attacher sa ceinture, le commandant était en train d'amorcer l'atterrissage. « Réveilles-toi ma douce, on atterrit. » Un nouveau sourire sur le visage, tu avais une vision angélique de ta douce Fleur alors qu'elle ouvrait lentement les yeux.

De toute évidence, Maxwell avait tout parfaitement organisé. Si bien, qu'elle ne se posa pas plus de questions que ça. Sûrement voulait-il visiter un peu la capitale avant d'aller chez sa mère. En tout cas il avait l'air d'avoir tout prévu, même si il doutait d'avoir pris les affaires adéquates pour Fleur.

- Je ne m'en fais pas pour ça.  Au pire des cas, ma mère a gardé certains vêtements dans ma garde robe.

Avant sa maladie, Fleur venait souvent voir sa mère. Depuis toujours elle y passait à chacune de ses vacances. Elle avait pour habitude de retrouver sa chambre intacte, comme elle l'avait laissé. Il y avait encore ses vieilles peluches et sa poupée aux joues roses. Les murs étaient couverts des dessins crayonnés lors de son adolescence. À chaque fois qu'elle rentrait dans cette chambre, des souvenirs heureux la submergaient. Puis la mélancolie prenait le dessus. Partagé entre son amour pour Paris et celui de Bowen, elle n'a jamais voulu choisir entre ses pères ni sa mère. Et aujourd'hui elle allait retrouvé les siens. Tous réunis. 

Bercée par cette douce pensée et les bruits de l'avion, la Fleur assoupie rejoignit le pays des rêves. La voix de Maxwell la réveilla. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, les nuages flottaient dans un ciel bleu azur. L'avion venait d'atterrir et il faisait beau à Paris.  Sa main toucha celle de Maxwell. Elle sourit.

- Nos premières vacances ensemble! réalisa-t-elle toute excitée.

Avant de descendre l'avion, Maxwell et Fleur attendirent que tous les passagers sortent de l'avion. Ils passèrent également un bon bout de temps à récupérer leurs bagages. Ce n'est qu'après une vingtaine de minutes qu'ils purent s'échapper vers la sortie. Elle avait l'impression de revivre, que le destin lui offfait un merveilleux cadeau. Mais non, c'était lui, c'était Maxwell. C'était son amour pour lui qui la rendait aussi heureuse.

Fleur ne semblait pas douter de toi, de ne pas douter de ta rigueur parce que tu avais vraiment essayé de penser à tout. Ou de vraiment faire au mieux. Ce n'était pas elle qui te jetterais  la pierre si jamais tu avais oublié quelque chose. Tant qu'elle avait ses médicaments et des vêtements, tout irait bien. Elle aurait toute sa famille autour d'elle. Elle se réveillait au son de ta voix, l'avion venait de se poser au sol. Chacun se levant et sortant. Tu suivais Fleur parmi le dédale de couloirs, tu te sentais pas mal perdu et déboussolé, surtout que tu ne parlais pas un mot de la langue. Fleur t'entraînait parfois mais à part bonjour et merci, tu n'allais pas dire grand chose. « Les premières d'une longue série ! » Récupérant les valises, tu filais avec Fleur à l'entrée de l'aéroport, le temps de trouver un taxi et vous étiez en route pour une destination qu'elle ne connaissait pas encore. « Avant de les rejoindre, je voudrais visiter quelque chose. » Tu laisses un petit air énigmatique planait dans le taxi. Tu donnais un bout de papier au chauffeur pour qu'il vous y emmène ne voulant pas trahir de la destination avant d'y arriver. Une fois sur place, tu donnais de l'argent au taxi pour lui demander de vous attendre. Tu n'en avais pas pour longtemps. Marchant avec Fleur jusqu'à l'imposante construction. « N'est-ce pas merveilleux ? » demandais-tu en contemplant la tour Eiffel. Tu l'avais longtemps rêvé, longtemps imaginé et ça devenait quelque chose de réel, de vraiment concret. Fleur avait aussi détourné le regard pour la bâtisse et c'était le moment idéal. Tu attendais juste qu'elle te lance un regard et lorsqu'elle le fit, elle semblait avoir compris ce qui se passait. « Fleur, ma belle Fleur, veux-tu bien m'épouser ? » Tu n'étais peut-être pas dans un beau costard et ce n'était peut-être pas aussi romantique et cliché que dans ton esprit, mais c'était comme ça que tu voulais que ça se passe  et tu étais heureux de ça. La bague au bout de la main, ton regard ne quittait pas le sien, un immense sourire sur le visage.

Fleur s'attendait à ce que sa mère vienne les chercher à l'aéroport mais personne ne vint. Maxwell semblait avoir organisé un tout autre plan pour leur journée. Il voulait visiter quelque chose, et c'est donc sans réfléchir qu'elle se laissa guider par son envie. Peut-être voulait-il faire un tour sur Paris avant de rencontrer sa famille, profiter d'un moment en amoureux. Dans le taxi, elle lui lança quelques regards intrigués et bien qu'elle lui posa des questions, Maxwell faisait planer le mystère. En arrivant à destination, elle découvrit l'immense Tour Eiffel.

- Magnifique. J'aime tellement Paris, confia-t-elle, un brin nostalgique.

Paris lui inspirait de bons souvenirs. Le froid d'un hiver sous la neige. L'odeur des croissants chauds dans la boulangerie. Les grandes bâtisses haussmanniennes. Les casquettes à l'envers dans le dixième arrondissement. Les affiches de mode dans le métro. Et puis toute son enfance. Dans ses pensées, Fleur se tourna vers Maxwell avec un grand sourire. Un sourire qu'elle perdit car elle réalisa ce qui était en train de se passer. Ce voyage, cette réunion de famille, la Tour Eiffel... c'était pour la demander en mariage! Son coeur battait la chamade. Elle perdit tous ses moyens.

- Oh mon dieu... murmura-t-elle abasourdie. T'es... t'es sûr?

Ce sont les seuls mots qui sortirent de sa bouche. Parce qu'elle n'a jamais touché de ses doigts un tel bonheur, les larmes montaient encore, encore et encore. Sa lèvre tremblait, tout comme ses mains qui n'osaient pas toucher la bague qu'il tenait. Consciente qu'elle vivait un moment magique, un moment inoubliable, Fleur cacha son visage et éclata en sanglot.

- Oui, oui, oui !

Bien sûr qu'elle voulait l'épouser! Eux deux, c'était une évidence.

Fleur aimait la France et toi aussi, mais tu aimais Fleur par dessus tout. Tu avais eu cette idée depuis que vous en aviez parlé sur son lit à l'hôpital et tu l'avais mis en oeuvre avec Jim. Opération Carbone ! Pas besoin d'expliquer pourquoi ce nom de code et tu ne dévoilerais rien de plus de cette mission secrète. Juste que tu l'avais mené à bien parce que tu avais un genou par terre, devant un monument français alors que tu commençais à ressentir le contre-coup du décalage horaire. Le jetlag avait fini par avoir ta peau et tu ne pu cacher ton bâillement plus longtemps. Élégant, n'est-ce pas ? « Plus que jamais Fleur ! » Un sourire venait s'étirer sur ton visage, cachant rapidement tes traits fatigués sous tes pommettes. Ce n'était pas qu'un simple oui. C'était un oui qui avait le plus de valeur pour toi à tes yeux, en ce moment en tout cas. Il serait encore plus fort une fois que tu serais devant l'autel mais tu ne te projetais pas encore aussi loin dans l'avenir. « Je te l'avais dit, si je le pouvais, j'aurais fait ma demande plus tôt » Tu attrapais la bague pour la lui passer au doigt avant de te relever pour venir l'embrasser avec envie. Si tu avais eu des doutes, c'est à ce moment là qu'ils se seraient envolés, mais tu n'en avais eu aucun. Tu savais que le retour serait compliqué parce qu'il faudrait te l'annoncer à ta sœur et ça, c'était moins drôle. Mais tu ne voulais pas y penser maintenant. « Je t'aime Fleur et je veux faire de toi ma femme, ma partenaire, qu'ensemble on ferme le puzzle ! » murmurais-tu doucement. Elle n'avait sûrement pas entendu avec tous les bruits alentours, entre les passants qui parlaient ou riaient et les voitures qui ne faisaient que passer parfois dans un dédale de klaxons. C'était bien loin de la tranquillité qu'on pouvait avoir à Bowen. « Maintenant que c'est fait, je peux te dévoiler que ta famille se trouve juste par là. » Tu pointais du doigt une femme qui se mouchait, sûrement encore émue par ce qu'elle venait de voir et deux hommes qui se tenaient juste à côté d'elle, de grands sourire sur le visage. Tu leur avais donné rendez-vous à la Tour Eiffel pour qu'ils puissent assister à la demande et pour qu'ils puissent serrer Fleur dans leurs bras, le plus rapidement possible.

La Tour Eiffel ne lui a jamais paru aussi belle. Oui, oui, oui! Elle aurait pu le répéter un million de fois encore afin de réaliser qu'elle ne vivait pas un rêve. Maxwell venait tout juste de la demander en mariage. Cela pouvait paraître insensé ou carrément dingue, mais ils étaient sûrs l'un et l'autre. Ils s'aimaient, alors pourquoi perdre son temps? Fleur n'avait aucun doute là-dessus : Maxwell était le bon. Elle avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Prise dans un tourbillon de sentiments, elle aurait pu exploser de rire et fondre en larmes à la fois. Ce n'était rien à ce qui l'attendait. Non loin d'eux, des visages familiers la saluaient. Aux cotés de sa mère, ses pères se tenaient la main. Elle leur montra fièrement sa bague au doigt. En les voyant tous rassemblés, tous émus, Fleur crut tomber car elle ne sentait plus ses jambes. Sa mère pleurait et elle s'effondra dans ses bras, avec des larmes de joie. Dans sa langue natale et avec beaucoup d'émotion, Fleur lui implora de ne pas pleurer. Pourtant elle pleurait, elle aussi. Parler anglais relevait d'un effort considérable pour sa mère mais les mots n'avaient aucune valeur face à l'accueil qu'elle fit à Maxwell. Elle le serra fort dans ses bras et lui fit une bise sur la joue. Son anglais était très approximatif mais elle lui dit : 《 Ouel-come to ze famili. 》, puis l'enlaça de nouveau. Elle revint ensuite dans les bras de sa fille, le visage rayonnant. Cette journée était merveilleuse, magique.

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Peu après l'arrivée de ses parents, la mère de Fleur la prenait dans ses bras pour l'embrasser, pour la féliciter et l'embrasser. Elles ne s'étaient pas vu depuis un moment, et tu pouvais ressentir toute la joie qu'elles éprouvaient à cet instant. Pendant ce temps, tu discutais rapidement avec les deux papas de Fleur, présents eux aussi pour cette grande occasion. Une belle famille réunie et tout ça pour l'amour deux jeunes personnes. La mère de Fleur t'attrapait à son tour en te disant bienvenue dans sa famille avec un anglais très approximatif mais qui t'allait droit au cœur. Tu la saluais avec beaucoup d'entrain. Vous restiez là un petit moment, à discuter, à s'enlacer, à rire et à sourire et même à pleurer quelques petites larmes de bonheur. Ils proposaient alors de rentrer et ce n'était pas de refus, après cette montagne d'émotions et le voyage, tu te sentais fatigué. Tu aurais bien fait un petit somme avant de continuer le voyage mais l'excitation de tout ces soirées à venir avec sa famille arrivait à te garder assez réveillé. Sa mère vous proposer de vous emmener et tu filais payer le taxi en récupérant vos sacs pour les mettre dans la voiture de sa mère. Vous montiez alors tous les deux à l'arrière. « Alors, heureuse ? » demandais-tu doucement alors qu'elle venait poser sa tête sur ton épaule. Tu esquissais un fin sourire sur le visage, celui du bienheureux. A ce moment là, tu ne voulais rien de plus que Fleur, rien de plus que ce que vous aviez déjà. Et secrètement tu priais pour qu'elle soit à jamais guérie de ce foutu cancer.  

《 Oh oui! Mais t'es dingue, c'est fou! 》 s'exclama Fleur les bras autour de son cou, désorientée. Elle embrassa son Maxwell sans réaliser encore de ce qui venait de se produire. 《 J'peux pas y croire. C'est fou! 》 répèta-t-elle, ébahie. Une demande en mariage sous la Tour Eiffel, près de ses proches, est de loin le cadeau le plus merveilleux que Maxwell ait pu lui offrir. C'en était trop beau pour être vrai. Fleur ferma les yeux pour s'imprégner à jamais de ce moment de bonheur. Quelques secondes lui suffirent pour revenir face à la réalité. Le cancer... Et si? Et si la maladie devait l'emporter? Elle partira avec la conscience sereine d'avoir trouvé l'amour. Dans ses pensées, Fleur eut l'image d'une pierre tombale inscrite Fleur Eklund. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle se sentait apaisée. N'allait-elle pas épouser l'homme de sa vie?