about a million reasons (eleanor)

Ses dossiers en main, elle s'apprêtait à partir pour la gare où elle rejoindrait Brisbane pour quelques légers jours, se retrouver avec son père et sa famille, ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Et si pendant des années, elle avait vogué autour du monde, savourant chaque parcelle qu'elle explorait, qu'elle s'était montrée absente aux yeux de ses proches, même si elle restait envoyer des messages, il n'y avait rien qui la rendait plus heureuse que de les voir, que de pouvoir les serrer dans ses bras. En quête d'un cadeau pour sa belle-mère, Andeana se baladait sac sur le dos, pochette d'art dans la main où elle conservait ses moodboards, ses croquis, ses idées. C'était bien la chose la plus encombrante qu'elle pouvait emmener, mais ça ne rentrait nulle part dans ses bagages. Sans doute qu'elle devait être regardée de travers quand elle passait la porte d'un magasin de luxe avec son air de vagabonde, qu'elle n'avait rien de chic sur elle pour pouvoir voyager tranquille. Mais il lui restait du temps et l'envie de faire plaisir, alors elle en profitait. La blonde traversait la rue commerçante, zieutant chaque recoin, chaque magasin ou stand qui pouvait lui paraître comme le paradis. Si le coup de cœur ne venait pas de suite, son cœur lui flanchait lorsqu'un visage sortait de la foule. Celui d'un passé perdu de vu, loin mais si proche dans ses souvenirs, les gens, elle avait beau en avoir du des milliers, elle n'oubliait que très rarement les visages. Ça restait encrée en elle comme une connaissance. Quelques secondes lui avait suffit pour retrouver un prénom. « Alana ! » La blonde hurlait, sourire aux lèvres en levant la main. Sans doute qu'elle devait passer pour une folle, surtout si elle ne lui répondait pas, si elle l'évitait ou si elle l'avait simplement oubliée. Elle se faufilait entre les gens, se servant de sa pochette comme bouclier contre les coups. « Milani, t’es sourde ou quoi ? C’est Andeana … Andeana Joseph, tu te souviens de moi ? » Rien n'était dit méchamment, c'était sur le ton de l'humour, comme toujours avec la vénézuélienne. Elle ne pensait pas une seconde qu’elle pouvait la snober, parce qu’elle n’avait pas l’habitude de côtoyer ces gens-là et qu’elle avait plus d’estime pour cette personne.