baby change life -r.

On frappait à ta porte, tu n'eus pas le temps de dire oui qu'elle s'ouvrait, tu t'attendais alors à voir la tête d'une sage-femme dépasser, peut-être celle de l'auxiliaire pour comme se portait le bébé mais à la place de ça, c'était une magnifique crinière rouge qui prenait la place. « Bonjour Lilas ! » Un grand sourire se dessinait sur ton visage, tu aurais aimé te lever pour la saluer mais tu étais encore pas mal fatiguée de l'accouchement, des rebondissements qui avaient suivi et des pleurs du bébé, tu dormais très peu la nuit. Nelligan ne pouvant pas rester tous les soirs parce qu'il fallait qu'il continue d'aller en cours et qu'il bosse pour payer les factures. C'était bien beau d'être parents mais la vie continuait elle aussi et ça changeait pas vraiment la situation. Elle s'approchait de ton lit mais aussi du berceau. « Je te présente Lexi ! » Tu la découvrais un peu pour qu'elle puisse l'apercevoir. De ton point de vue, ton enfant était le plus beau et le plus parfait du monde même si elle avait encore un peu les traits déformés à cause de l'utilisation de la ventouse. Elle avait aussi encore l'appareil qui donnait ses constantes. Comme ça on pourrait croire que ton enfant était malade et qu'il se portait mal mais ce n'était pas le cas. Elle était juste née prématurément. Très vite, elle fit le tour du lit pour venir se poser dans le fauteuil juste à côté et tu en profitais pour te redresser un peu. « Alors, comment tu vas ? Et comment va Mélodie ? Et tu es toujours avec ce grand brun là, Jonathan ? » Honnêtement la mémoire ce n'était pas vraiment ça et tu avais fait une grimace en le prononçant, pas certaine de toi. Tu avais même l'impression de faire plus une boulette qu'autre chose mais avec ta petite tête d'ange, on te pardonnait assez facilement ces petits faux pas.

Lorsqu’elle s’était approchée du petit berceau pour se présenter mais aussi pour voir ta petite puce, elle le fit d’une autre façon. D’une façon assez inattendue mais ça n’aurait pas dû l’être. C’est toi qui avait un peu la tête en vrac avec tout ça et puis tu n’avais pas eu l’occasion de la revoir ni même de parler avec elle après son anniversaire. Tu te sentais déjà bien heureuse de la voir là aujourd’hui parce que rien ne l’obligeait à venir. Mais elle était ton amie et ce n’était pas rien. « J’oublie toujours de ne plus t’appeler Lilas, ça me fait tellement étrange ! » ajoutais-tu doucement avec un léger sourire. Tu n’étais pas sûre de t’y habituer un jour, tu l’avais connu comme étant Lilas et tu aurais du mal à l’appeler Amélia. Elle serait toujours ta tornade rousse au doux nom de Lilas, comme la fleur violette que tu aimais sentir. « Oh là là, c’est vrai qu’elle approche des un an, elle doit tellement avoir grandi ! Et je suis ravie d’entendre ça ! » Tu avais tant de questions en tête et pourtant très peu sortaient de ta bouche, tu ne voulais pas non plus l’assaillir, qu’elle prenne un peu le temps de se poser et de respirer, surtout avec la grosse peluche qui cachait pas loin de la moitié de son corps. Mais c’était bien là que tu la reconnaissais. « Oh merci, tu n’aurais vraiment pas dû.. » Toi tu n’avais pas pu être là pour la naissance de Mélodie et lorsque tu l’avais vu pour la première fois, tu n’avais rien eu à lui offrir. Tu t’étais assez vite rattrapé depuis parce que tu craquais trop facilement devant les boutiques pour enfants et encore plus lorsque tu étais enceinte. « Promis, je ne nous affligerais pas ça, hors de question ! » Toi non plus tu n’en pouvais plus de ce dessin-animé, il te sortais par les trous de nez et tu avais même décidé qu’il n’existerait pas. Jamais ton enfant n’en entendrait pas parce que tu ne te sentais pas de le regarder dix fois par semaine. Tu opterais pour un autre costume, plutôt Ariel de la Petite Sirène ou Mulan, si jamais ça existait parce que tu ne connaissais pas tellement Disneyland. « Je crois que tous les cours de préparation à l’accouchement ne seront jamais assez efficace ni concret tant qu’on ne vit pas l’expérience. Et c’est encore pire que ce qu’on pouvait imaginer. » Tu avais encore le souvenir de l’accouchement en tête. De cette péridurale qui a été planifiée bien trop tard et que tu n’as pas pu avoir, du col qui se dilatait très lentement mais suffisamment pour qu’on tente le passage par voie basse, le bébé qui s’essouffle au milieu du chemin et l’obstétricien obligé de prendre la ventouse pour la tirer. Tu en avais les jambes toutes tremblotantes. « Mais maintenant, je suis heureuse. » Maintenant tu avais un sentiment de béatitude qui planait sur toi. Tu te sentais sereine, plus qu’au début de l’accouchement.

Il n’y avait que Lily et sa puce pour changer mes plans. Nous avions établi avec mon frère un plan bien précis de mon retour à la vie. J’allais devoir laisser Lilas derrière moi. J’avais déjà préparé un courriel à Conchobàhr, pas vu depuis quatre mois, où je m’excusais et où j’allais partir pendant longtemps. La perspective de laisser Mélodie ou Jeremy ne me plaisaient pas plus. Mais je ne pouvais pas en parler à Lily. Elle venait d’avoir son bébé, elle avait sa vie, sa famille. Et elle était ma meilleure amie. Je ne voulais pas lui imposer ça. Et son petit bébé était adorable. Comme Mélodie lors de sa naissance. « Ouais moi aussi ! Mais maintenant c’est officiel. Il ne me reste plus qu’à couper mon ancienne carte d’identité et la partie Lilas sera derrière moi. » Ainsi que les vingt-cinq années de ma vie où j’ai passé à l’être. Vingt ans plutôt. J’avais quatre ans lorsqu’elle m’a enlevée et vingt-quatre lorsque j’avais retrouvé les Martin. Prenant leur nom de famille et abandonnant Dubois. « Elle est immense. Elle va bientôt mettre du deux ans si elle continue comme ça. » Un bébé immense. Comparée à Lexi qui était toute petite. Je pose l’immense Mickey sur le coin du lit avant d’éclater de rire. « Bien sûr que si. Je n’ai pas été présente pendant ta grossesse donc il est normal que je me rattrape avec une immense peluche. » Et il s’en était passé des choses en neuf mois. J’avais perdu Concho mais j’avais trouvé Jeremy. Je comptais passer voir mon ancien meilleur ami avant de partir. Histoire de lui dire tout ce que j’avais sur le cœur une bonne fois pour toute et de fermer la parenthèse australienne derrière moi. Il n’y a que pour Lily que je reviendrai. « Tu verrais les gamines ne jurent que par elle. J’en peux plus. » Je grimace lorsqu’elle vient à me parler de cours de préparation. Je ne les avais pas suivis. Je n’avais pas encore rencontré mon prince charmant il faut dire aussi. Quoique Jeremy a plus l’étoffe d’un Jafar que d’un véritable prince. « C’est pour cette raison que Mélodie demeurera fille unique, j’ai trop souffert. » je remarque que les jambes de mon amie tremblent. Alors, je pose ma main dessus pour lui sourire. « Tant mieux pour toi. » Je penche alors la tête pour jouer avec mes mains. « En fait, il y a quelque chose que je devais te demander. Tu sais t’es la dernière personne qu’il me reste à Bowen désormais. Hormis Jeremy et j’aimerai que Mélodie t’ait dans sa vie. Donc je voulais te demander si tu voulais pas être… » Je me pince la lèvre avant de sourire. « Si tu accepterais d’être sa marraine. »

Elle t’avouait qu’elle aussi avait dû mal à s’y faire. Pendant une longue période, elle avait cru s’appeler Lilas, découvrant des années plus tard que tout ça n’était qu’un tissu de mensonge, que sa mère n’était pas vraiment sa mère. Une vraie histoire de dingue mais elle tenait le coup, elle avait toujours été bien plus forte que toi. Et tu l’admirais pour son courage. « Amelia Martin ! Ça sonne bien. » Un grand sourire sur le visage, tu le répétais encore une fois pour essayer de te familiariser à ce que tu avais toujours connu, c’est à dire Lilas Dubois. Ça ne sonnait pas pareil, c’était presque dérangeant. « Elle tient ça de sa maman, on ne peut pas dire que tu est petite toi. » De ton côté ce n’était pas mieux, tu étais peut-être un petit bout mais ton mari lui, était un géant alors il y avait de fortes chances que Lexi suive le même chemin que Mélodie. Au moins, si c’était le cas, tu pourrais demander conseiller à Lilas sur les tailles puisqu’elle passerait toujours par là avant toi. « Tu sais que même si tu avais été là, tu n’aurais pas pu faire grand-chose pour m’accompagner. » Tu avais passé le plus clair de ton temps à travailler, mettant en forme la boutique, formant une nouvelle personne pour qu’elle puisse prendre le relais pendant ton congé maternité parce que tu ne pouvais tout simplement pas fermé boutique. La vie à Bowen avait un coût, et puis maintenant qu’il y allait avoir un bébé, il fallait faire des économies, mettre de l’argent de côté pour les études, pour un logement, pour une voiture. Des dépenses qu’il fallait commencer à anticiper dès maintenant. « Oh oui, je sais, j’ai eu des dizaines de mamans qui voulaient le livre de Disney pour l’offrir et j’étais en rupture de stock, j’ai eu l’impression qu’elles allaient faire des dépressions ! » Tu rigolais doucement mais tu revoyais encore le visage de ces mamans. Une véritable déception. Pour certaines, tu avais pu leur venir en aide parce que tu avais pu le recevoir à tant mais pour d’autres, c’était fait à la dernière minute et c’était déjà trop tard, à moins d’un miracle mais tu ne pouvais pas vraiment en créer un. Elle prit ensuite la parole, parce qu’il y avait quelque chose qu’elle voulait te demander. Dis comme ça, tu avais très peur de ce qu’elle allait pouvoir dire mais en l’entendant, tu te contentais d’hocher la tête. « Oh Lilas.. ! » Les larmes te montaient aux yeux, tu n’arrivais pas à dire grand-chose de plus, trop occupée à essayer de refouler tes émotions. Tu avais eu l’impression de vivre sur des montagnes russes pendant ta grossesse et c’était comme si ça continuait. Il fallait vraiment que tu demande au médecin si ça allait s’arrêter bientôt. « J’en serais vraiment très ravie ! » Un grand sourire sur les lèvres, tu réalisais alors qu’avec Nelligan, vous n’aviez même pas pensé à tout cela et qu’il faudrait peut-être y remédier bientôt. Surtout maintenant que Lexi était venue au monde.

Je n’osai le dire à Lily. Qu’elle me parlait dans ma tête. Amélia ou Lilas. Je ne savais plus qui j’étais. J’aimerai en parler à mon amie, lui parler de mon conflit intérieur. De qui j’étais. Je la regarde donc avec un petit sourire lorsqu’elle me dit que ma véritable identité sonne bien. Oui Amélia. J’étais Amélia. Tu seras toujours moins forte que moi. Je suis Amélia. J’ai des parents qui m’aiment, j’ai un petit-ami qui m’aime. Non il aime Lilas. J’avais une meilleure amie qui m’aimait. Non, elle aime Lilas aussi. Je souris à Lily avant d’éclater de rire. « Un mètre quatre-vingt. Alek, mon frère fait quasiment deux mètres et on dirait un ours. Mais je suis certaine que tu l’adorerais. » Pour cause que tout le monde adorait Alek. Sauf Lilas, Lilas elle ne l’aime pas. Je serre doucement le poing tandis qu’on évoque sa grossesse. « J’aurai dû être là. Si elle m’avait laissée être là, j’aurai été là. Je suis désolée. » Je ne faisais que ça. M’excuser, j’avais écrit des lettres d’excuse à tout le monde. J’étais même montée sur scène pour clamer haut et fort que j’étais Squirrel. La hackeuse mondialement recherchée. Celle qui avait piraté tant de système. Je l’avais fait par impulsivité. Car je ne voulais pas la laisser gagner. Sauf que j’ai gagné dans le find, tu as tout perdu. Oui, j’avais tout perdu. Elle avait gagné. « Ne te moque pas des mamans qui font des dépressions. On en fait toutes tu sais. » Dépression ? devenir folle ? ça revenait du pareil au même dans le fond. « Je voudrais que… enfin s’il m’arrive quelque chose, Mélodie soit confiée à des gens responsables et des gens biens. » Une larme coula le long de ma joue tandis que je me levai. Après tout, je ne savais pas quand je la reverrai donc autant lui en parler maintenant. « Je suis malade. J’ai… je ne saurai pas comment te le dire mais vous le saviez que j’étais quelqu’un de mauvais, hein ? Qu’elle était mauvaise. J’ai détruit Conchobàhr parce qu’elle était jalouse de Zelda. Je l’ai laissé lui dire des choses très très méchantes et j’ai perdu mon meilleur ami. J’ai perdu mon petit-ami car il l’aimait elle. » Je me glisse doucement vers Lexi, posant ma main sur sa vitre en regardant le petit bébé dormir. « Trouble dissociatif de la personnalité. Je suis Amélia et elle, c’est Lilas. Je sais plus quoi faire. Ce qui est bien, mal. Alors je me suis rendue à la police et on m’a autorisé à mettre mes affaires en ordre avant que je n’aille en prison. Je sais que tu l’aimais mais je peux pas laisser Lilas revenir. Elle a fait trop de mal aux gens et si je dois la mettre hors d’état de nuire, je le ferai. » traduction : s’il fallait que je me tue, je le ferai.

La visite de Lilas te rendait très heureuse aujourd'hui, tu ne l'avais pas vu depuis tellement longtemps, avec ton mariage, ta grossesse, tu avais eu l'impression de t'éloigner de tous les gens qui comptaient pour toi et ce n'était pas peu de le dire. Tu n'avais pas revu Léo depuis son anniversaire, Concho depuis qu'il était rentré de la croisière et Nevaeh depuis sa rupture avec CJ, soit plus de 4 mois pour la plus part d'entre eux. « J’adorerais pouvoir le rencontrer un jour ! » Un grand sourire sur le visage, savoir qu'elle avait retrouvé sa famille biologique, qu'elle s'était faite une place parmi eux et qu'elle se sentait aimée, c'était tout ce que tu souhaitais pour elle à l'avenir. Tu ne savais pas trop ce qu'il en était de son couple et tu n'osais pas vraiment poser la question. Tu avais appris à avoir un peu de retenu, même si ce n'était que pour quelques minutes. « Ne le sois pas d’accord, le plus important c’est que tu sois là maintenant. » Tu te levais pour venir attraper sa main et t'asseoir juste à côté de ton amie, elle semblait si triste, comme si quelque chose se tramait. « Amélia, qu’est-ce.. » Tu ne terminais pas ta phrase, la laissant parler de ce qu'elle avait fait, de ce qu'elle avait pu dire et de là où elle se trouvait aux milieux de ses relations. Avec Concho ça n'a jamais été facile entre eux deux et tu étais toujours partagée parce que tu étais toujours au milieu des deux. Tu n'avais jamais pris de parti et c'était délicat pour toi, comme à chaque fois qu'ils se disputaient. « Tu n’es pas une mauvaise personne, d’accord ! » Tu fronçais les sourcils, où était donc la jeune femme plein d'assurance qui savait ce qu'elle faisait de sa vie, qui te rendait jalouse parce que tu aurais aimé avoir autant de répartie qu'elle, de classe et de confiance en toi qu'elle pouvait en avoir elle. « Pour Concho, rien n’est définitif, tu peux toujours lui parler, lui expliquer et il sera sûrement prêt à t’écouter. Ça arrive à tout le monde de dire des choses qu’on ne pense pas, des choses qui vont plus loin que ce qu’on aimerait, mais ça peut toujours se rattraper. » Tu vivais toujours dans le monde des bisounours, celui où tout était rose et où tout le monde s'aimait, où tout le monde était ami, où il n'y avait pas de dispute et de conflits qui durent éternellement. Il serait peut-être temps de sortir de ta bulle et de voir le monde en face sinon tu allais bercer ta propre fille dans un tissu de mensonge. « Mais pourquoi aller en prison ? Il n’y a pas de traitement possible ? » Ton esprit s'embrouillait, elle avait parlé de confier Mélodie à des personnes de confiance, d'aller en prison et de faire tout ce qu'il faudrait pour ne pas la faire revenir. Sa maladie te semblait si soudaine, et tu te sentais effrayée. Tu avais peur de la laisser partir et de ne plus jamais la revoir, tu serrais doucement ses mains dans les tiennes, sentant les larmes arriver.

Je n'osai pas dire à Lily que même si Lilas aimait Jeremy, j'avais rompu avec lui alors je lui souris. Elle semble si fatiguée que je ne voulais pas l'embêter avec mes soucis. " ouais tu verras il est cool. Je suis certaine qu'il t'appréciera tout de suite. " Car il était comme ça mon grand-frère. Il appréciait les gens tout de suite. je savais qu'il n'aimerait pas Jeremy par contre. Quel gâchis quand on y pense. J'étais enceinte de lui et je n'étais plus avec comme lorsque Lilas attendait Mélodie. Je sens les larmes me monter aux yeux alors qu'elle me qualifie de bonne personne. ce n'était pas vrai. je n'étais pas une bonne personne. nous ne le sommes pas. je ferme les yeux. " Elle… Lilas, elle a gâché ma vie. " C'est vrai. je m'approche un peu plus de mon amie pour serrer ses mains et lui avouer que j'allais sans doute faire de la prison. Vu que je m'étais rendue à la police. Pour faire amende honorable. " Et lui expliquer quoi hein ? Que j'ai créé une autre personnalité pour me protéger d'une mère qui me maltraitait ? il ne comprendrait pas. c'est trop complexe. " Alors, je me penche vers elle pour la prendre dans mes bras. Je ne connaissais pas Lily sauf des images entreaperçus. " Je ne te connais pas dans le fond. Tu as connu Lilas mais nous sommes deux… enfin trois avec le bébé mais tu ne me connais pas. " je me mordille la lèvre inférieure. " Oui, j'attends un enfant de Jeremy alors que je ne suis même plus avec lui, super ma vie. "

Son frère t'adorerait sûrement, rien que cette pensée était suffisante à te faire rire. Tu avais écouté tout ce qu'elle avait à te dire, dont la prison, sa maladie et même le bébé. Tu ne savais pas vraiment par où commencer, ce n'était sûrement pas évident à vivre et encore moins à raconter. Tu ne savais pas non plus comment le prendre, elle devait avoir l'impression de ne pas connaître les gens qui l'entourent et pourtant, tu n'avais pas l'impression que tout avait changé. « Amélia, j'ose croire qu'il y a pleins de choses qu'on partage et qui nous unisse, peu importe qui tu es. Si on a pu s'entendre un jour c'est bien pour quelque chose ! » Peut-être que c'était toi qui était dans le déni, dans le faux tout simplement mais tu ne pouvais pas imaginer que tout ce que tu avais vécu, tu l'avais vécu avec Lilas uniquement. Elle avait toujours été bien sage avec toi. Surtout parce qu'elle savait que tu ne pourrais pas la suivre si elle partait trop loin. Tu avais toujours admiré le courage dont elle faisait preuve, sans jamais pouvoir l'égaler. Là encore, elle se montrait très courageuse face à toi, en te racontant son histoire. « Tu as tort, il est capable de comprendre, il serait même très compréhensif sur la situation.» Tu connaissais bien ton ami, tu savais ce qu'il avait en tête, ou presque toujours. C'était d'ailleurs pour ça que vous vous entendiez bien. Certes, elle lui avait fait du mal, avait eu des paroles qu'elle regrettait. Mais il n'y avait rien d'irréparable dans tout ça, en tout cas à tes yeux. Et s'il fallait que tu les enfermes dans une pièce pour qu'ils crèvent l'abcès, tu le ferais sans hésiter. « Il est au courant ? Tu penses le garder ? » Élever un bébé en bas âge ce n'était pas toujours évident. Ça l'était encore moins avec une rupture dans les pattes et une maladie fraîchement nouvelle. Elle était enceinte du second et tu ne savais pas si tu devais te réjouir pour elle ou non. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, je veux que tu saches que tu peux compter sur moi, d'accord ? Je serais toujours là pour toi ! » Tu attrapais ses mains que tu serrais doucement dans les tiennes. Tu connaissais Lilas depuis tellement d'années maintenant que tu n'imaginais pas vivre ta vie sans qu'elle en fasse partie.