#28 ◊ i'm not just a fuck-up, i'm the fuck-up you need (andreja)

En amitié, tu étais à peu près prête à tout. Inutile de parler d’amour car ça ne fait pas vraiment partie de ton vocabulaire quotidien. A la place, tu préfères miser sur des amitiés solides et durables, comme avec Andreas. Du coup, lorsqu’il te parle d’un potentiel mariage avec Lennox, tu ne peux que penser à organiser son enterrement de vie de garçon. C’est l’avantage avec un meilleur ami gay, on n’est pas obligé de se coltiner toute une horde de femmes en chaleur excitées à l’idée d’enterrer sa vie de jeune fille. Tu as toujours été plus proche des hommes, préférant leur côté « chill » à celui des femmes. Pourtant, lorsqu’il s’agit de passer sous la couette, la compagnie des femmes est plutôt appréciable, à tes yeux. Mais ça, c’est un tout autre sujet. Tout ça pour dire que tu étais plus que prête à préparer un enterrement de vie de garçon digne de ce nom pour ton meilleur ami. Toutes tes idées germaient déjà dans ton cerveau alors qu’aucun  mariage n’était encore annoncé. C’est tout toi, ça. « Et tu l’auras ! » Répliques-tu fièrement en faisant allusion à ce fameux strip-tease. Andreas n’y manquera pas. Et puis, ce n’est pas comme s’il n’avait jamais vu ton corps nu. Maintenant que vous étiez passés aux « révélations », vous saviez tous les deux que votre nuit ensemble n’était pas passée inaperçue. « Parce que tu crois que je vais te laisser le choix ?  » Demandes-tu en prenant un air faussement horrifié avant d’ajouter : « Crois-moi, ce sera une soirée mémorable ! Est-ce que je serai la seule femme dans ton groupe d’ami ? » Tu l’espérais, en tout cas. Tu aimais penser que tu étais la seule femme qui compte dans la vie d’Andy mais tu n’en avais aucune certitude. Tu connaissais bien certains de ses amis mais plutôt masculins et ça s’arrêtait là. Le ton de la soirée devient très vite plus pesant lorsque tu apprends le décès du père d’Andreas. Cette nouvelle semble le chambouler et sur bien des points. Cela peut se comprendre, après tout. Enfin, en ce qui te concerne, tu serais heureuse d’apprendre le décès de ton père. Mais il n’est pas question de toi. Et même si les relations étaient plutôt tendues entre Andreas et son père, tu sais que cette nouvelle ne le laisse pas indifférent. « A d’autres. » Murmures-tu en le serrant un peu plus dans tes bras. Il peut faire croire à qui il veut qu’il va bien mais pas à toi. Tu le connais trop bien, tu vois que ça le chamboule plutôt. « Alors compte sur moi. Je serai là. » Réponds-tu avec un léger sourire pour rassurer ton meilleur ami. Cette journée sera pénible mais Andy a besoin de toi et tu le sais. « Je m’en doutais. Pourquoi le précises-tu ? » Demandes-tu en fronçant légèrement les sourcils. Il n’avait pas besoin de préciser que Lennox serait présent, c’était plutôt évident à tes yeux mais tu es curieuse de connaître ses raisons. Quelques minutes plus tard, Andy décide qu’il est temps de te nourrir et évidemment, tu ne peux refuser. Tu n’as pas particulièrement faim mais tu veux faire plaisir au norvégien. Il semble réellement inquiet pour toi et ne voulant pas l’inquiéter davantage, tu préfères ne rien dire sur tes problèmes actuels. Pourtant, ton meilleur ami semble insister. Beaucoup. Et il n’hésite pas à lancer une pique concernant Woody. Tu fronces les sourcils, voyant clairement sa jalousie. « Tu es jaloux ? » Demandes-tu en t’approchant du jeune homme. « Tu ne peux pas comparer ma relation avec Woody à la nôtre, Andy. Cela n’a rien avoir. Tu es mon meilleur ami pour la vie, je t’aimerai toujours comme si tu étais ma moitié, mon âme sœur. » Dis-tu en venant poser ta tête contre son torse, relevant la tête pour plonger ton regard dans le sien. « J’aime Woody évidemment. Mais d’une façon différente, tu n’as rien à lui envier. » Ajoutes-tu sincèrement. Tu ne veux pas qu’il doute de lui, de toi ou même de vous. Votre amitié est plus précieuse à tes yeux que n’importe laquelle au monde. Et de cette façon, ça te permet de dévier un peu le sujet, aussi, en passant. Ce n’était pas volontaire mais ça n’est pas négligeable.

Tu ne peux t'empêcher de sourire, légèrement mais fièrement, en entendant Andreas confirmer que tu es la seule femme de son groupe d'amis. Vous savez tous les deux que tu es la seule femme avec qui il a couché, aussi. Bref, tu es la seule femme pour beaucoup de choses dans la vie de ton meilleur ami et c'est tout ce qui compte à tes yeux. Tu aimes voir que votre amitié est omniprésente dans la vie d'Andreas parce que ça te prouve qu'il tient à toi. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, tu as très peu confiance en toi et tu as du mal à imaginer qu'on puisse t'aimer. Du coup, entendre que tu es la "seule" femme dans la vie d'Andreas, ça te touche beaucoup. Et ça diminue un tout petit peu ton manque de confiance. « C'est pas bête. » Dis-tu simplement avec un léger sourire aux lèvres. « Mais je ne réserve mon corps que pour toi ! » Du moins, dans cette occasion-là. A côté de ça, tu es plutôt volage avec les hommes et les femmes. Et de toute façon, en d'autres temps, ton corps n'intéresserait même pas Andy. Il est plutôt du genre pénis, lui. Quelques minutes plus tard, alors que vous parlez de l'enterrement du père d'Andreas, il précise que Lennox sera présent et cette précision t'interpelle. Il n'était pas nécessaire de le préciser, pourtant, Andreas l'a fait. Du coup, tes sens se mettent en alerte et tu comprends que quelque chose l'embête. Mais quoi ? Tu ne tardes pas à le savoir lorsque le norvégien t'explique qu'il ne sait pas ce que tu penses de Lennox. Tu fronces les sourcils un instant, réfléchissant à la question. En fait, tu ne sais pas toi-même ce que tu penses de lui. Il rend heureux Andy et c'est le plus important mais à côté de ça, tu ne sais pas grand chose sur son petit-ami. Très vite, le jeune homme te dit d'oublier la question mais tu n'en fais rien. Il devrait savoir que tu ne passes pas à côtés de ce genre de questions avec ton caractère plutôt trempé. Et puis, tu es plutôt du genre à tout assumer. « Je ne le connais pas assez je crois... Il est plutôt timide non ? » Demandes-tu sans certitude. Toi qui est plutôt enjouée et démonstrative en présence d'Andreas, c'est tout l'inverse pour Lennox. Du moins, c'est l'impression que tu as eu les rares fois où tu l'as vu. « Il m'a l'air vraiment gentil et attentionné mais je ne l'ai pas vu assez pour en dire plus... Ce n'est pas que je ne l'apprécie pas, c'est juste que je ne sais rien de lui. » Ajoutes-tu simplement en haussant les épaules. Tu n'es même pas sûre de connaître son métier, c'est pour dire. Lennox n'a pas l'air d'être très bavard, du moins, il ne l'a pas été en ta compagnie. Tu secoues la tête négativement lorsqu'Andreas mentionne que Woody l'a remplacé. C'est faux, archi-faux et tu veux que ton meilleur ami se le rentre dans le crâne. Malheureusement pour toi, il ne semble pas décidé à comprendre. « Pourquoi penses-tu cela ? » Demandes-tu pour essayer de comprendre ton meilleur ami. Lorsque tu t'approches pour le prendre dans tes bras, Andreas te repousse et ça te fait l'effet d'un couteau en plein coeur. Est-ce qu'il t'en veut encore ? Est-ce qu'il te pardonnera un jour ? Tu n'en sais rien et ça te fait mal de penser que non, peut-être pas. « Ne me repousse pas... » Murmures-tu en ne détachant pas ton regard du sien. « Je suis partie toute seule Andy, je te l'ai dit ! Il m'a simplement rejoint pendant deux semaines. Il a le goût du voyage, comme moi et surtout... » Il peut compenser tes besoins physiques comme personne. Mais tu n'es pas certaine qu'Andy a envie de l'entendre. Alors, tu préfères secouer la tête et essayer de convaincre le jeune homme qu'il compte plus que tout. « Arrête de te comparer à lui ! Andy, qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour te prouver à quel point je t'aime ? Tu es mon meilleur ami pour la vie, on se l'est toujours dit. Pourquoi tu en doutes aujourd'hui ? » Demandes-tu en essayant de capter son regard qui fuit le tien. « Je suis amoureuse de Woody, tu ne peux pas comparer ça à notre amitié. » Ajoutes-tu en soupirant. Ce n'est pas facile pour toi d'avouer que tu aimes Woody à ce point-là mais si c'est ce que tu dois faire pour convaincre Andreas de votre amitié solide comme un roc, alors tu le feras. Lorsqu'il t'annonce que les pâtes sont prêtes, tu n'as absolument pas faim mais tu le suis à table pour lui faire plaisir.

Oui, renfermé sur lui c'est les termes que tu emploierais pour parler de Lennox. Même s'il n'aimait pas être le centre de l'attention, tu aurais espéré qu'il en fasse un peu plus pour apprendre à te connaître. Parce que tu sais que tu es quelqu'un d'important dans la vie d'Andy même si aujourd'hui, tu as l'impression d'être à des kilomètres de lui. Mais tu ne peux pas en vouloir à Lennox si ça fait partie de son tempérament. Et puis, vous n'avez pas eu assez d'occasions pour réellement apprendre à vous connaître. « Andy, tu ne me saoules jamais. » Dis-tu en secouant la tête, ne comprenant pas comment il peut penser ça. « Oui tu es collé à lui non-stop mais en même temps si tu es heureux moi ça me va. Je serais ravie d'apprendre à connaître un peu plus Lennox parce qu'il fait partie de toi, maintenant. Mais les occasions n'ont pas été nombreuses. » Tu fronces légèrement les sourcils, réfléchissant à la question. Tu ne sais pas si c'est par ta faute, que les occasions ont manqué, ou celle d'Andreas. Ou peut-être les deux ? Peut-être que son couple vous a un peu éloigné, oui ? Ou peut-être est-ce ton départ ? Tu ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé à ce niveau-là mais à tes yeux, ce n'est rien qui ne puisse pas être remédiable. « Je ne vois pas comment je ne pourrais pas l'aimer alors que je ne sais pas grand chose de lui. Enfin, je sais ce que tu me dis toi mais ce n'est pas la même chose. Je ne juge pas sans connaître, tu le sais, non ? Laisse-nous un peu de temps pour apprendre à se connaître plutôt que de partir défaitiste. Mais il faut qu'on trouve des occasions de se voir tous les trois si tu veux qu'on puisse s'entendre tous les deux. » C'était la stricte vérité, tu ne pouvais pas juger Lennox sur... du vent. Tu avais besoin d'en savoir davantage sur lui pour te faire ton propre avis mais tu devais l'entendre de sa bouche, à lui, pas de celle d'Andreas. Malheureusement pour toi, alors que tu pensais que la tempête était passée et que ton meilleur ami t'avait pardonné, il n'en est rien. Andreas revient à la charge abordant le sujet "Woody" qui ne semble pas lui plaire du tout. De la jalousie, pure et dur. « Je lui ai dit seulement quand je l'ai appelé pour qu'il me rejoigne. Sinon, il ne savait pas. » Tu ne comprenais pas pourquoi Andreas accordait tant d'importance à ce "détail" mais c'était le cas alors tu devais faire avec. « Qu'est-ce que je dois faire pour que tu me fasses à nouveau confiance ? Je t'ai promis que ça n'arriverait plus et en plus je me suis excusée ! Je pensais que tu avais compris... » Dis-tu plus fort que tu ne le voudrais. Maintenant qu'il retourne sur le sujet "tabou" du début, tu te sens légèrement agacée. C'était pas le sujet, pourtant. Le sujet c'était Woody et la jalousie maladive d'Andreas qui n'a pas lieu d'être. Un blanc s'installe durant quelques secondes avant qu'Andreas ne reprenne la parole et lorsque ses yeux se posent sur toi, tu peux voir à quel point il est peiné et triste par cette discussion. Tout ton agacement retombe pour ne faire place qu'à de l'amour que tu ressens pour cet homme et de la compassion. Tu t'en veux, aussi, de lui faire subir tout ça. Peut-être ne lui montres-tu pas assez ton attachement ? Peut-être est-ce de ta faute, tout simplement ? « Bien sûr que j'ai besoin de toi dans ma vie ! C'est juste que j'ai appris à régler mes problèmes seule à mon arrivée à Bowen et cette vieille habitude perdure. Mais tu es sans doute l'homme que j'aime le plus au monde. Qu'est-ce que je dois dire ou faire pour que tu comprennes ça ? » Demandes-tu en ne détachant pas ton regard du sien. « Je te jure que c'est vrai, Andy. Arrête de souffrir pour ça, s'il te plaît. » Ajoutes-tu en attrapant sa main.

Tu baisses la tête, posant ton regard sur tes mains qui jouent l'une avec l'autre alors qu'Andreas n'a aucune réponse à t'apporter pour regagner sa confiance. Tu as merdé, tu le sais mais tu ne pensais pas que ça irait si loin. Tu ne pensais pas tout foirer à ce point. Ça prouve encore une fois que tu ne penses qu'à toi et pas assez à tes proches. Tu es nocive pour tout ce qui t'entoure, tu le savais déjà mais les paroles d'Andy ne font que renforcer ce sentiment. « Tu veux dire qu'il n'y a pas de solution ? » Murmures-tu faiblement face à la souffrance que tu éprouves en pensant qu'il n'y a aucune issue. Tu n'imagines pas tirer un trait sur ton meilleur ami, c'est impossible pour toi de le concevoir. Tu secoues la tête lorsqu'Andreas s'accuse d'être à l'origine de ton départ. C'est faux, tu étais un désastre à l'époque et surtout, tu es partie parce que tu avais gravement merdé mais tu n'en as jamais parlé à personne. C'est un épisode de ta vie que personne ne soupçonne, ne connait. Un épisode dont tu n'es pas prête à parler. Ni maintenant, ni jamais. « Arrête de penser autant de mal de toi, Andy. » Tu attrapes sa main pour entrelacer tes doigts aux siens, caressant sa paume de ton autre main.« Je suis partie parce que je ne supportais plus de vivre dans une ville où vivait mon père. Parce que je n'allais pas bien, parce que je me sentais étouffée et pour un tas d'autres raisons encore mais aucune qui te concerne. Tu es la raison pour laquelle je suis restée si longtemps sinon je serais partie bien plus tôt majeure ou non. » S'il n'y avait pas eu Andreas et ton petit-frère, tu serais partie bien plus vite de la Norvège, mettant un terme à ce supplice que tu vivais dans ton pays natal. Tu secoues une nouvelle fois la tête lorsqu'Andy pense que tu reproduis le même schéma avec Woody qu'avec lui. C'est totalement différent mais le norvégien refuse de le comprendre, refuse de voir l'évidence. « Ça n'a rien avoir Andy... Tout d'abord, Woody est conscient de mes sentiments, je lui ai déjà dit. Ensuite, j'ai couché avec lui un nombre incalculable de fois. Et surtout, je suis tombée amoureuse de lui alors qu'il aimait une autre. Cette relation avec lui est plus complexe, plus destructrice. Cela n'a rien avoir avec la nôtre. Tu ne savais même pas que j'avais des sentiments pour toi ! Après ça, je suis passée à autre chose parce que je voulais privilégier notre amitié plus que tout. Tu es mon meilleur ami depuis toujours, je ne pourrai jamais t'écarter de ma vie. Tu ne me feras jamais souffrir, je le sais. Tu es la personne la plus formidable que je connaisse. » Tu ne pouvais être plus sincère avec Andy mais il doutait sans cesse de lui, sans que tu saches pourquoi. Et ça te tuait qu'il ait une si mauvaise opinion de lui, de sa place dans ta vie. « C'est surtout que tu n'as aucune raison de l'être. A mes yeux, dans mon coeur, tu as toujours la même place qu'avant. Tu ne bougeras jamais parce que je t'ai dans la peau, Andy, et au plus profond de mon coeur. » Tu écarquilles légèrement les yeux en apprenant qu'il désirait se faire tatouer pour toi. Tu l'ignorais. « C'est vrai ? » Demandes-tu d'une petite voix. Vous aviez un tatouage commun avec Ruby et tu avais longtemps pensé en faire de même avec Andy mais l'idée n'avait jamais été mise sur le tapis. Tu fronces les sourcils lorsque le norvégien te dit que tu ne sais pas tout de sa vie. Tu ne comprends pas où il désire en venir et surtout, ce qui pourrait l'inquiéter autant. Tu soupires un instant en comprenant qu'il attend sûrement que tu lui révèles tous tes secrets. Et particulièrement celui qui te ronge actuellement. Tu ne sais pas si tu es prête pour voir de la déception dans son regard à lui aussi. « Oh Andy... Tu aurais pu me demander de l'argent, à moi, plutôt que de devoir faire ça. » Dis-tu en plongeant ton regard peiné dans le sien. Ça te fait de la peine qu'Andreas ait du en arriver là. Tu ne l'aurais jamais imaginé. « Je suis d'accord pour le fait d'arrêter de se cacher des trucs mais quand ça risque de faire souffrir l'autre, je ne sais pas si c'est nécessaire. » Ajoutes-tu en baissant légèrement la tête. Si Andreas insiste, tu te montreras sûrement honnête avec lui mais si tu remarques ne fusse qu'une parcelle de déception ou de tristesse dans son regard, ça risque de t'achever. Une bonne fois pour toutes.

A cet instant précis, tu te sens réellement impuissante face au mal-être d'Andreas et tu détestes ce sentiment. Tu ne sais pas ce que tu dois faire ou dire pour qu'il arrête de penser tant de mal de lui, de toi, de votre amitié. Lorsqu'il répond qu'il ne connaît pas encore la solution à ce problème mais qu'il en existe une, tu te sens soulagée, du moins un peu. C'est un bon début, déjà. Tu penses à quelque chose mais tu ne sais pas si ça plaira à Andy et surtout, si c'est faisable. Tu soupires un instant puis décides de lui proposer quand même, au fond, tu n'as rien à perdre. « Un client m'a offert un week-end dans sa villa avec jacuzzi, piscine intérieure, etc. Ça te dit qu'on y aille tous les deux le week-end prochain ? Ou celui d'après si tu n'es pas disponible. » Tu n'avais pas encore réfléchi avec qui tu irais mais maintenant que vous étiez dans cette "impasse" avec Andreas, la réponse semblait plutôt évidente. Ce petit week-end vous permettrait de vous retrouver, rien que tous les deux, et de profiter un peu de la présence de l'autre sans tous vos problèmes extérieurs. Ça ne pouvait qu'être bénéfique à tes yeux mais tu n'étais pas certaine qu'Andy apprécierait l'idée vu que ça le maintiendrait loin de Lennox et tu sais à quel point il a besoin d'être proche de lui genre... tout le temps. Tu ne lui reproches pas, tout ce que tu veux toi, c'est qu'il soit heureux. Tu secoues à nouveau la tête en voyant Andreas se reprocher de te faire souffrir. Tu souffres plutôt de la situation, pas par sa faute. Tu n'aimes juste pas qu'il se sente mis de côté dans votre amitié alors que ce n'est pas le cas ni dans votre amitié ni dans ton coeur. Il ne sera jamais mis de côté à tes yeux. Jamais. « Non Andy... c'est plutôt que je m'en veux de te faire ressentir ça. C'est ma faute. » Dis-tu en baissant les yeux, n'osant pas croiser les siens à cause de la culpabilité qui te submerge. En ce moment tu fais tout de travers et tu le sais mais tu ne pensais pas que ça influencerait sur ton amitié avec ton meilleur ami. « Oh... » Murmures-tu simplement en entendant qu'il a annulé son tatouage à cause de ton départ. Tu ne peux que le comprendre mais ça n'empêche que ça te fait mal au coeur de l'entendre. Tu as fait souffrir Andreas avec ton départ davantage que tu ne l'aurais imaginé. A l'époque, tu pensais simplement à fuir pour survivre, tu n'aurais pas imaginé lui faire autant de peine. Mais tu as toujours été égoïste, d'une certaine façon. Tu ne mérites pas d'avoir des amis en or comme Andreas, Woody ou Ruby. Tu sens ta culpabilité grandir lorsque le norvégien t'explique qu'il a dû travailler comme escort en arrivant à Bowen. Tu n'aurais jamais imaginé qu'il ait dû en arriver là, Andreas. Tu t'en veux de n'avoir rien vu, rien su. Comment est-ce possible ? « Tu es mon meilleur ami, tu peux me demander tout ce que tu veux, n'importe quand. » Réponds-tu en attrapant sa main dans la tienne. Même si, un jour, Andy s'éloigne de toi pour x ou y raison, tu seras toujours là pour lui. Tu ne veux pas qu'il en doute. Tu soupires en entendant qu'il désire savoir ce qui se passe dans ta vie actuellement et qui te rende si malheureuse. Il te connait, Andreas, il sait quand quelque chose ne va pas. « Ça, j'aimerais juste ne le dire à personne. » Dis-tu faiblement en soupirant à nouveau, sentant une boule se former dans ta gorge. « Je n'ai pas envie que tu me regardes différemment après ça. » Ajoutes-tu en posant ton regard dans le sien.

Tu baisses la tête alors qu'Andreas zappe ta proposition de week-end à deux. Est-ce volontaire ? Ou est-ce qu'il a besoin d'y réfléchir voire même d'en parler à Lennox ? Tu ne sais pas mais tu te sens blessée sur le coup et vulnérable face à ton meilleur ami. De toute façon, c'est toujours les personnes les plus proches de toi qui peuvent atteindre ton coeur et l'entacher. Il n'y a qu'à prendre Woody pour le comprendre. Néanmoins, tu retrouves vite tes esprits, te concentrant sur les paroles du norvégien, essayant de mettre de côté ce week-end "bafoué" pour l'instant. « J'espère qu'un jour tu me pardonneras. » Dis-tu en soupirant et en gardant le regard rivé sur tes mains. Ce n'est pas gagné mais tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour qu'il te pardonne. Même si ça risque de prendre du temps. Tu hausses les épaules lorsqu'il parle de nourriture et rejoins le canapé, accompagné de l'ambulancier. Vous serez mieux ici pour discuter de sujets aussi sérieux, oui. Vous n'aurez qu'à réchauffer les pâtes par après. Tu n'aimes pas le gaspillage. Une fois sur le canapé, tu rejoins les bras d'Andreas qu'il te tend et soupires de contentement une fois blottie contre lui. Ce geste t'apaise au moins un peu. « Non tu n'as pas fait la pute Andy. » Dis-tu en relevant la tête pour croiser son regard. « Et évidemment, non, mon regard sur toi n'a pas changé parce que je t'aimerai toujours peu importe ce qui arrive. » C'était une certitude, Andreas, tu l'avais dans la peau. Et dans le coeur avant tout. Tout le monde ne gagnait pas une place dans ton coeur, comme ça, du jour au lendemain, mais une fois à l'intérieur, il était difficile d'en sortir. « J'ai toujours eu l'habitude de gérer mes problèmes seule, ça doit être pour ça. » Dis-tu en haussant les épaules. Même si tu t'étais toujours confiée à Andreas jusqu'ici, là, ce n'était pas un sujet facile. Là, tu risques de vraiment le décevoir plus que lorsque tu es partie sans rien dire. Et tu ne sais pas si tu es prête pour ça. Ou si lui, est prêt pour ça. Tu soupires, relevant légèrement le haut de ton corps pour être face à ton meilleur ami. « Ne te fâche pas, d'accord ? » Demandes-tu afin d'avoir son approbation claire. Une fois que tu l'as, tu relèves tes manches, lui laissant entrevoir une partie des cicatrices causées par la prise de drogue intraveineuse. Tu n'oses même pas relever la tête pour croiser son regard de peur d'y lire de la déception. Ça t'anéantirait, sans aucun doute.

Tu n'étais pas prête, pas du tout. Mais est-ce que tu le serais un jour, pour ça ? Pour montrer ta plus profonde souffrance à tes proches ? Sans doute pas. Il n'y avait pas de bon moment pour ce genre de choses alors il suffisait de se lancer, une bonne fois pour toutes. Malheureusement, ce n'était pas si simple. Lorsque tu relèves tes manches pour faire apparaître tes cicatrices, tu n'oses même pas croiser le regard de ton meilleur ami. Tu n'oses pas relever la tête de peur d'y voir des émotions que tu ne supporterais pas : la colère, la peur mais surtout la déception. L'opinion qu'Andreas a de toi est une des choses qui compte le plus à tes yeux. Alors, voir cette opinion être anéantie, ce serait bien trop douloureux. Après une éternité à sentir le regard d'Andy plongé sur toi ou plus probablement sur tes bras, il se décide enfin à prendre la parole. Des paroles pas très réconfortantes du moins au début. T'aider ? A quoi, au juste ? Dans cette situation, il n'y a que toi qui peux changer les choses. Que toi, qui peux prendre la décision d'arrêter. Si on t'y oblige, tu sais que ça ne fonctionnera pas. Mais tu ne peux pas décevoir encore une fois ton meilleur ami alors tu hoches la tête, résignée. Tu le laisses te prendre dans ses bras pendant quelques instants puis relèves enfin la tête vers lui. « Je te pardonnerais tout, de toute façon. » C'était évident, à tes yeux. Andreas pourrait sans aucun doute faire n'importe quoi, il ne sortirait pas de ton coeur pour autant. Il était ancré en toi à vie et ça, c'était une certitude. Même si lui, ne semblait pas le voir ni le comprendre. « Je vais m'en sortir, Andy. Ça va aller. J'ai juste besoin d'un peu de temps. » Du temps pour digérer toutes les noirceurs de ta vie actuelle, du temps pour reprendre le contrôle. Du temps, tout simplement. Mais était-il prêt à t'en donner ? Tu n'en étais pas certaine. Le norvégien voudrait sans aucun doute que tu règles ce problème au plus vite mais pour toi, ce n'est pas si facile. Pour toi, à l'heure actuelle, ça semblait même carrément impossible.