alek. - candies and memories.

Ce matin-là, Orson avait échangé avec un gars prénommé Alek. Il s’agissait d’un de ses plus proches amis. Une personne en plus qu’il n’allait pas reconnaître … Cela le désespérait vraiment. Qu’on ne s’y méprenne pas, il aimait savoir quel était son entourage, surtout qu’il trouvait qu’il était jusque là très bien entouré. Ces personnes le correspondaient bien, il s’entendait toujours avec la plupart d’entre elles. Cela voulait certainement dire que son accident ne l’avait pas vraiment changé, au fond. De plus, Alek avait l’air très sympathique et Orson aimait le fait qu’il essaie de lui ramener ses souvenirs. Il avait une manière de faire qui lui plaisait. Et puis quand bien même il avait tout oublié, Alek n’avait pas changé de comportement pour autant. Et c’était tant mieux ! Orson ne voulait pas que les gens changent face à lui. Ces regards de pitié ne l’intéressaient pas. Il était vers midi quand Orson entendit frapper à la porte. Il se douta que c’était Alek. De toute façon, il n’y avait que deux possibilités à cette heure-ci. Soit Alek, soit l’infirmière qui rapporte la bouffe dégueulasse. Il fut fixé dès lors qu’il vit un jeune homme entrer, c’était bel et bien Alek. Il se redressa jusqu’à s’asseoir sur son lit en examinant son ami du regard, peut-être pour tenter d’y trouver quoi que ce soit qui serait susceptible de lui rappeler quelque chose. « Ah ! Alors c’est toi, Alek ! J’avais raison, t’es sexy. Mais pas plus que moi ! » Voilà qu’il avait retrouvé sa bonne humeur. Un rire se fit entendre de sa part, arrêté cependant par une grimace lorsqu’il décide de se lever. Il avait encore du mal avec son corps plein de bleus. « Uh … Je crève la dalle. Dis moi que tu me kidnappes pour m’emmener bouffer ailleurs. »

Parfois, il suffisait à Orson d'une simple visite de bonne compagnie pour retrouver le sourire dans ses moments sombres. Et c'était exactement ce qui arrivait là. Déjà, les sms échangés avec Alek le firent marrer alors de le voir arriver, il savait qu'il allait s'éclater. Au moins un peu avant de retourner à la dure réalité. Il ne put s'empêcher de le charrier et de le complimenter dès lors qu'il arriva. Alek était tout à fait le type d'Orson et il comprenait maintenant pourquoi il l'avait dragué au début. « Non, c'est juste que tu veux pas l'avouer, c'est tout ! » Le voilà qu'il riait déjà. Bon, il fut arrêté par la douleur de ses blessures mais quand même ! Cette journée promettait. « J'crois que tu te doutes de ma réponse. Je resterais pas une seconde de plus enfermé dans cette chambre à la con ! » Alek arrivait au bon moment. Et c'était plutôt cool, il ne savait pas encore où il allait l'emmener mais il était plutôt content de sortir d'ici. Il s'assit pour mettre ses chaussures puis se releva ensuite, non sans difficultés. « Allez grand fou, on y va ! D'ailleurs on va où ? »

C’était compliqué en ce moment pour Orson. Il était blessé physiquement, et à cause de sa perte de mémoire, il l’était aussi moralement. Les gens qui venaient le voir n’y faisait pas attention et il ne pouvait pas les blâmer pour ça, mais la plupart d’entre eux pleuraient ou réagissaient de façon dramatique … Ce qui n’arrangeait pas vraiment l’état d’Orson. Il se sentait coupable de les voir se plaindre ainsi. Mais Alek était différent, il n’en parlait pas et ne pleurait pas non plus. Au contraire, il était enjoué et content de le voir et ça lui faisait du bien, à Orson. Même s’il savait qu’il allait tôt ou tard devoir lui raconter ce qu’il s’était passé. « Oh bah tu sais, ce serait impoli de refuser une invitation alors je vais venir avec toi manger un burger ! » Il eut un petit rire et après s’être chaussé, il attrape son paquet de clope et suit Alek en dehors de sa chambre. « Ben ma vie actuelle ne tourne qu’autour de ça alors … Je suppose que j’ai pas la réponse. » Il haussa les épaules. C’est vrai, que pouvait-il dire d’autre de toute façon ? Il avait tout le temps les questions de son existence en boucle dans sa tête. Il ne pensait qu’à ça sans pouvoir s’en échapper. « Je sais pas si je vais bien en fait. » Avoua-t-il en soupirant. « Mais bon, je fais avec ! Et toi, ça va ? »