Viva españa!

Une soirée espagnole. Je reçus l'invitation en fronçant les sourcils. Ainsi c'était ça découvrir ses coutumes. Je lui répondis par l'affirmative que je viendrai pour deux raisons : j'étais accro à son corps et je refusai qu'une nana vienne draguer mon mec en mon absence. J'inspirai longuement avant de rester devant ma penderie pour regarder les robes que j'avais. J'en avais bien une rouge mais oserai-je ? Elle a un col style bardot et descendait en froufrou comme les danseuses de flamenco. J'allais tomber dans le cliché pour sûr. Je m'assois devant ma coiffeuse où trône Monsieur Moustache qui me fixe de son air imperturbable. Je le caresse du bout des doigts de boucler mes cheveux que je coiffe d'un côté de ma tête à l'aide d'épingles. Puis j'applique une couche de rouge à lèvres un peu rosé que mes lèvres avant de me faire un trait d'eyeliner parfait. Je ressemblai à une biche. Une biche en plus laid car la maman de Bambi est magnifique. Puis après avoir mis mes talons de douze sans hésiter, j'attrape les clés de ma voiture pour conduire jusqu'au Hendrix. Lorsque j'y pénètre l'ambiance est déjà caliente. J'hésite un instant sur le seuil avant de raser les murs, incertaine de ma tenue finalement. Les gens semblaient bien s'amuser. Je vins jusqu'au comptoir pour me poser. " je peux vous offrir un verre ? " Je tourne la tête vers le mec avec un sombrero ridicule sur la tête pour faire les gros yeux. le regard du gars s'attarde un peu sur mon décolleté à mon goût et je cherche Alfie du regard. jamais là quand il faut. Je secoue la tête à la négative mais le gars insiste. Putain mais quand je dis non, c'est non bordel de merde !

Cette soirée a en réalité deux buts, même si l'idée lui est venue après que Ruby ne lui ait fait part d'une de ses habitudes lorsqu'elle était encore en Ecosse. Lui faire vivre une soirée en Espagne, avec ses coutumes à lui et ses habitudes mais aussi, célébrer son retour en ramenant un peu de son chez-lui dans ce bar qu'il a construit. Comme à chaque fois qu'il travaille, Alfie a enfilé une chemise noire dont il a déboutonné les premiers boutons. Forcé de travailler au moins quelques heures pour ne pas décevoir sa clientèle habituelle, il nettoie des verres sur un air de musique espagnole tout en guettant la porte d'entrée. Il sait qu'elle ne va pas tarder, Ruby n'est pratiquement jamais en retard. Il se réjouit de découvrir sa tenue, sa beauté écossaise dans ses couleurs à lui. Mais alors que la porte du bar s'ouvre, son attention est attirée par une bande de quatre cherchant une table où s'asseoir. Alfie contourne le bar et s'empresse d'aller débarrasser une table contenant quelques bouteilles vides. Il offre à ses clients son plus beau sourire suivi d'un « Buenas tardes » pas bien difficile à traduire en anglais. Et lorsqu'il veut retourner vers le bar, il porte sans même le faire exprès son attention sur une beauté rousse en robe rouge. Ruby. Ce soir, elle porte son prénom à ravir. Elle n'est pas seule cependant, Alfie remarque un homme à ses cotés qui cherche visiblement à lui offrir un peu plus qu'un simple compliment. Sans hésiter, il s'avance jusqu'à eux et passe une main derrière le dos sa copine. « Désolé bro, elle n'est pas libre ce soir. Et aucun autre, d'ailleurs. » Il lui offre un sourire mi-poli mi-provocateur avant de porter son attention sur Ruby. « Hola guapa, » souffle-t-il avant de baisser les yeux vers sa tenue. « Si j'avais su que le rouge t'allait si bien, je t'aurais proposé une soirée à l'espagnole chez toi et non dans un lieu publique. » Il fait référence aux autres hommes, même si maintenant qu'il est à ses cotés elle ne risque plus de se faire aborder. « Je t'offre à boire ? Sans nécessairement que ce soit alcoolisé, » ajoute-t-il en référence à son état, alors qu'il sait très bien qu'elle compte se faire enlever ce bébé. Quoi que cela fait un moment maintenant qu'ils n'ont plus évoqué le sujet.

Je n'étais venue que pour lui. j'adorai aussi son bar. Il en avait fait quelque chose de fabuleux. Mon regard détaille les lieux aux couleurs de l'Espagne et j'ai l'impression de voyager un peu. Je cherche Alfie du regard mais il y a trop de monde alors comme à chaque fois, je vais me poser au bar. Avec cette imposante robe, je me pose sur le tabouret lorsqu'un mec vient m'aborder. Non mais. Je le fixe en fronçant les sourcils lorsque je sens une main dans mon dos. Alfie. Je me tourne vers lui le regard brillant. Je lui souris alors que l'autre gars capitule devant le géant espagnol qui vient de nous rejoindre. Je lui souris pour me sentir rougir lorsqu'il détaille ma tenue. " Holà, dis-je d'une petite voix avant de prendre un peu plus de couleur. " je penche la tête sur le côté avant de caresser son visage. " aucun autre soir, hein ? " C'était donc ça l'amour. Je fixe la robe avant de soupirer puis je me relève pour me mettre debout. Je l'embrasse de manière plus chaste avant de me murmurer à son oreille. " j'ai les sous-vêtements assortis si jamais tu éprouves le besoin d'aller faire un tour dans la réserve à un moment. " je lui fais un clin d'œil avant de jeter un coup d'œil au comptoir. Ce même comptoir où nous nous étions retrouvés. " oui une cocktail de chez toi sans alcool s'il te plait. " je ne mentionne pas le bébé car je n'avais pas envie de ternir notre soirée à tous les deux. " Alors, on fait quoi d'autre dans ton pays ? " Je m'approche pour le prendre dans mes bras posant ma tête sur sa poitrine, consciente que ce moment n'allait pas durer longtemps car il allait être appelé ailleurs.

À sa question quant-aux autres soirs, il se contente de secouer négativement la tête pendant qu'un sourire innocent vient étirer ses lèvres. Non il ne compte pas la partager, quitte à ce qu'il donne l'impression de se montrer possessif envers elle. Elle est sienne ce soir, elle sera sienne demain et encore les jours qui suivront. Quand elle lui murmure ces mots au sujet de ses sous-vêtements, Alfie hausse les sourcils avant de se reculer légèrement afin de pouvoir croiser son regard. « J'aimerais pouvoir vérifier cette affirmation plus tard dans la soirée, si tu me le permets. » Il lui sourit à nouveau, cette fois sans cacher son envie pour elle. Il contourne ensuite le bar et sort une bouteille de jus afin de lui préparer quelque chose de semblable aux cocktails qu'ils servent pour la soirée, mais sans alcool pour elle. Il n'a pas envie de la questionner sur son état, ou sur l'avancée de la grossesse. Pas ce soir du moins, il aimerait pouvoir profiter de cette soirée avant qu'ils ne se lancent dans les sujets un peu plus sérieux. Après avoir mélangé différents sirops, il apporte sa boisson à Ruby. « On fait beaucoup de choses, » lui répond-il avant de caresser son dos quand elle vient se coller contre lui. Il jette un coup d'oeil en direction de la salle afin de voir si personne ne manque de quoi que ce soit mais, alors qu'il agissait pour une fois comme un adulte doté de responsabilités, une musique venant du jukebox l'interrompt dans son élan de lucidité. C'est une musique sans parole, une sur laquelle il se souvient avoir fait danser sa plus jeune soeur durant cette période où elle rêvait de faire partie d'une émission télé pour jeunes talents. « Dis-moi, mi querida, est-ce que tu as déjà dansé un tango ? » lui demande-t-il en plantant son regard dans celui de sa jolie rousse. Alfie fait un pas en arrière, laissant ses doigts glisser le long de ses hanches avant de quitter son corps. Il se sépare d'elle de seulement quelques pas avant de tendre une main dans sa direction. « Ça leur fera de l'animation, » ajoute-t-il pour mentionner ces clients qu'il abandonne le temps d'une chanson.

J'ai une petite moue amusée en le voyant secouer la tête à la négative. Bien sûr qu'il ne comptait pas me partager, il est trop possessif pour ça. nous l'étions tous les deux. Je l'avais vu lorsqu'il avait posé sa main dans mon dos l'air de rien. Je ne peux m'empêcher de faire des efforts pour lui montrer que ma tenue était entièrement espagnol. J'esquisse un franc sourire avant d'éclater de rire. " Bien entendu, mi amor. " je bats des cils un instant avant de regarder les environs. C'était magnifique. Et j'aimerai bien y aller pour de vrai. afin de voir mon amoureux dans son élément naturel et de comprendre d'où lui venait cette passion. dans cette ambiance, il est plus sexy que jamais et mon cœur s'emballe un peu plus. mon tout petit cœur. " que de mystères, señor Bartholomew. " Car je continuai de prendre mes cours d'espagnol pour pouvoir lui parler dans sa langue natale. Certes mon accent était débile puisque j'avais déjà l'aspect écossais mais j'essayai du mieux que je le pouvais. Une musique passe et j'écoute, l'oreille attentive avant de voir Alfie me proposer une danse. " N… n… non, répondis-je en rougissant avant de baisser la tête, intimidée. " Mais je tends tout de même la main pour finir par la glisser dans la sienne. Je me retrouve collée à lui. Je lui souris. Je ne voulais pas le tourner en ridicule mais j'avais vu assez de tango pour connaitre un peu les pas. alors, je prends une profonde inspiration et je me laisse guider par ma petite flamme espagnole.

Lui qui a toujours eu du mal à exprimer son affection envers qui que ce soit, il n'arrive à rien d'autre qu'à lui montrer son attachement pour elle à l'aide de petits gestes qui ne veulent sûrement rien dire pour d'autres, mais beaucoup pour lui. C'est la première fois qu'il se comporte ainsi avec une fille, lui qui n'a jusque là jamais expérimenté le sentiment de jalousie. Avec Ruby, le simple fait de la voir avec un autre homme suffit à l'agacer prodigieusement. Il remarque qu'elle continue à utiliser quelques mots d'espagnol dans ses phrases et ça lui fait plaisir, même si il maîtrise parfaitement l'anglais à présent. Elle semble si confiante, si sexy dans sa robe, mais perd pied dès l'instant où il mentionne le mot "tango". L'entendre bégayer à nouveau fait naître un sourire au coin de ses lèvres comme à chaque fois que Ruby redevient timide face à lui. Il la trouve adorable avec ses joues rougies et son regard fuyant. « Alors laisse-moi te montrer. » Même si il est sûrement rouillé, car cela doit déjà faire plus de huit ans qu'il n'a plus dansé sérieusement. Il sert doucement la main de Ruby qui glisse dans la sienne et l'amène contre lui, plaçant ensuite l'autre au niveau de ses hanches. Il fait un peu sur le coté, un autre de l'autre coté, puis fait tourner Ruby avant de la ramener tout contre lui. Il prend un instant pour caresser sa joue afin d'y dégager une mèche de cheveux avant de maintenir son dos pour la faire légèrement basculer en arrière. Après l'avoir lentement relevée, rapprochant leurs visages, Alfie reprend la danse jusqu'à la fin de la chanson. Ruby sera décidément sa première fois dans un grand nombre de catégories, jamais il n'a été jusqu'à révéler ces vieux talents qu'il a toujours préféré garder secrets.

J'en ai vu des tango. J'en ai vu dans les films. J'ai même pu voir une comédie musicale où était dansé le plus beau tango. Sans doute une danse trop sensuelle pour quelqu'un comme moi. alors qu'Alfie raffermit sa prise sur ma hanche, je me laisse dans un premier temps mener pour finalement lâcher prise lorsque je sens que les pas ne sont pas trop compliqués à danser. Je le laisse me faire tourner tout en maintenant le cadre, je le laisse me faire me pencher pour me redresser. Lorsqu'il me tourne que je me retrouve le dos collé contre sa poitrine, je relève la tête pour échanger un baiser brûlant avec lui. un baiser empli d'amour et de désir. Enfin, la danse s'arrête et je demeure contre lui, mon cœur cognant trop fort dans ma poitrine. " Magnifico. " Je caresse doucement sa joue. " A mon tour de te montrer la surprise prévue pour cette soirée. " Je l'abandonne non sans avoir caresser le bout de ses doigts avant de monter sur scène. Je sors la rose que j'avais disséminé dans mes cheveux puis je lui lance avant de commencer à me mettre à chanter Quijote, une chanson entièrement en espagnol entièrement apprise pour cette occasion.

Il s'est toujours qualifié de piètre danseur et pourtant, lorsqu'il est question des coutumes de son pays, Alfie se sent capable de repousser toutes ses limites. Il arrive à enchaîner les pas avec une adresse qui ne lui ressemble plus, prend plaisir à voir ses gênes d'espagnol resurgir alors qu'il a toujours clamé haut et fort qu'il n'appartenait plus à ce pays. Ou juste à sa famille, bien qu'il n'aurait jamais pu continuer à l'éviter s'il était resté chez lui. Quand la chanson touche à sa fin, il plante son regard dans celui de Ruby pendant que sa respiration plus accélérée soulève rapidement son torse. Il sourit mais, lorsqu'elle lui parle de surprise, on rictus laisse petit à petit place à un air d'incompréhension. « Une surprise ? » demande-t-il pendant qu'elle se détache de lui afin d'aller rejoindre la scène. C'est une chanson qu'il ne connait pas qui démarre, étrangement. Sans quitter Ruby des yeux, son sourire refait petit à petit surface et il la contemple pendant qu'elle retire la fleur de ses cheveux. Sa voix prononce à la perfection des mots espagnols et, en prenant appui sur le bar, Alfie continue d'admirer sa petite danseuse de flamenco pendant que dans sa poitrine, les battements de son coeur vont en parfaite harmonie avec la musique qui résonne dans la salle.

Le tango avait un peu échaudé mon esprit déjà volatile. Alors lorsqu'Alfie me pose la question, je ne lui réponds que par un sourire. un sourire séducteur. Je monte sur scène pour dire au mec qui s'occupait de la musique de mettre mon CD. J'avais entendu cette musique il y a quelques temps déjà, issu d'un de mes livres favoris, d'un film d'animation français que j'avais apprécié. Je commence donc à chanter la chanson d'abord d'une voix fébrile qui prend de l'assurance au fur et à mesure que la musique prend de l'intensité. Puis lorsqu'elle prend fin, sous les applaudissements polis de la salle, je descends d'un pas mal assuré pour aller retrouver mon espagnol. Je me dirige vers le bar pour aller voir Alfie et le planter mon regard dans le sien. Je lui fais signe d'aller dans la réserve d'un coup de tête avant de m'y rendre à mon tour, me retrouvant plongée dans le noir. Je n'ose lui faire face pour lui poser la question qui me brulait les lèvres depuis quelques temps. " Alfie… " Ma voix se faisait plus fébrile et moins assurée. Pleine de désir à son encontre. Je me tourne vers lui pour le plaquer contre le mur. " Si… " Oh puis merde pour les questions, on verra ça plus tard. Ma bouche s'écrase sur la sienne avec passion, en proie à un désir primal. Celui de sentir mon corps contre le sien maintenant. Celui de l'avoir en moi. maintenant. " Te quiero, murmurai-je contre ses lèvres avant de m'abandonner entre ses bras. " Et rien que dans ses bras.

Elle a la voix d'une sirène capable d'envoûter le moindre marin, lui inclut. Ajouté à ça, son corps de déesse aux courbes si joliment tracées qu'il en oublie que vit dans son ventre un petit être qui, bientôt, ne sera plus. Il se contente d'abord de ne plus y penser pendant qu'elle chante une chanson qu'il n'a jamais entendue alors que cette pensée de Ruby enceinte hante ses esprits de jour comme de nuit. Quand elle revient vers lui et désigne une porte interdite aux clients, la réserve, Alfie fronce légèrement les sourcils sans comprendre mais agis sans se poser plus de question. Une fois dans la pièce dénuée de lumière, la porte ne tarde pas à s'ouvrir afin de laisser Ruby se faufiler à sa suite. Il entend qu'elle a quelque chose à lui demander et pourtant, elle ne va pas plus loin. À la place, elle plaque ses lèvres contre les siennes et dans cet élan d'imprévu, elle vient effacer toutes les pensées autour du bébé de l'esprit d'Alfie. Il se sent bien avec elle, dans cette bulle qu'elle arrive à créer à l'aide d'un simple regard. Elle lui dit "je t'aime" en espagnol comme elle l'a déjà fait par le passé et il glisse une main dans sa nuque, caresse sa joue à l'aide de son pouce, puis s'empare de ses lèvres avant de remonter sa main libre le long des ses hanches jusqu'au bas de son dos. Il embrasse ses lèvres, sa nuque, puis s'écarte légèrement d'elle. « Je t'aime, » souffle-t-il sans la voir, un moment de douceur malgré son envie pour son corps qui a monté en flèche dès l'instant où elle s'est mise à l'embrasser. Deux petits mots qu'il n'avait jamais dit, deux mots qui veulent tellement dire et qui, pourtant, son sortis sans même qu'il ne s'en rende compte tout de suite. Il continue de caresser son dos par-dessus le tissus de sa robe et espère que personne n'aura besoin de quoi que ce soit dans la réserve avant un bon moment.