Des chemins qui se croisent. [Karel]

Je fronce les sourcils à ses paroles. Soit ses relations avec son paternel sont aussi cordiales que les States avec l’URSS durant la guerre froide, soit il parle de lui, incapable d’assumer une paternité. « Vous avez mis une fille enceinte et vous vous êtes barrer ? »  lui demandais-je en le dévisageant presque avec dégoût.

J’hausse les épaules, pas vraiment convaincu que vivre de petits boulots qui se présentent soit d’une grande ambition, et bonjour la stabilité. Mais bon, visiblement, une vie stable ne semble pas être son rayon, tant mieux pour lui. C’est quand même bizarre. Quand je le vois, il me paraît être plus posé que Jeremy.

« Horrifiant ?  Pourquoi ? » lui demandais-je en fronçant les sourcils. Après tout, s’il baigne dans le même milieu que Jeremy, se serait pas tellement étonnant.

Pas ce genre de mec ? J’arque un sourcil interrogateur et je le dévisage un moment avant de lui demander sur un ton détacher. « Ah. Vous êtes gay ? » C’était ce que j’en avais conclu alors qu’il m’assurait ne pas être le genre de mec à mettre les filles enceintes. A moins qu’il soit stérile ? Fin, c’est pas comme si je m’en préoccupais vraiment, il fait ce qu’il veut de son cul après tout.

Je fronce les sourcils, intrigué par le métier qu’il exerce. Toutes mes suppositions sont balayées, et l’assimilé à ce monde de corruption n’a pas l’air de lui faire plaisir. « Je vois.   Vous avez pas l’air d’être un toxico non plus. Vous êtes un dealer ? » supposais-je alors. Je ne voyais plus que ça pour justifier que le travail ait pu réunir Jeremy et lui. Cela voudrait donc dire qu’il travaillait pour Jeremy et pas avec ?  « Vous deviez retrouver Jeremy a quelle heure? » l'interrogeais-je, alors que le paternel ne se montrait toujours pas.

Karel semblait être un maître dans l’art des réponses monosyllabes, le tout dans un calme olympien, comme si aucune suggestion ou insinuation ne pouvait le perturber, ou presque. Je note qu’il a été vexé d’être pris pour un mafieux ou un proxénète. Mais ça ne m’aide pas du coup, à savoir dans quoi il travail pour connaître Jeremy. Peut-être que… peut-être qu’ils sont amants ? C’est pas impossible, il peut très bien avoir nié être gay parce qu’il ne l’assume pas. C’est une piste à ne pas exclure, j’interrogerais Jeremy la-dessus.

-Après cette conversation… passionnante, je pense qu’on peut effectivement dire que Jeremy a oublié que vous deviez vous voir, constatais-je avec calme en me levant du fauteuil.

A mes pieds, Lokhen se dresse à son tour sur ses pattes et je reconduis Karel à la porte.

-Je lui dirai, affirmais-je sur un ton détaché en lui ouvrant la porte, au revoir ! abrégeais-je avant de fermer la porte et de repartir vaquer à mes occupations.