➳ freja's wedding (sujet commun)

Tu ne peux nier le fait que Woody a raison, des banalités ce n'est absolument pas ce dont vous avez besoin actuellement. Vous avez très certainement besoin d'une grosse discussion mais vous n'avez jamais été doué pour ça, Woody et toi. Vous avez toujours préférez faire parler vos corps plutôt que vos lèvres, cherchant à tout prix à éviter de mettre sur le tapis vos sentiments, vos envies, vos peurs et même vos doutes. Entre vous, ça a toujours été explosif tel un feu d'artifice sauf que les retombées sont souvent catastrophiques... Heureusement, jusqu'ici, vous avez pu surmonter chaque obstacle mais aujourd'hui, est-ce que vous y parviendrez encore une fois ? Tu n'en sais rien. Absolument rien. « Qu'est-ce qu'il y a à dire, au juste ? On a jamais été doué pour parler des vrais choses toi et moi. » Dis-tu en levant les yeux au ciel avant de balayer la salle du regard pour être sûre que personne ne vous écoute ou vous observe. Tu n'as pas envie de créer une dispute ici, au beau milieu de ton mariage, mais visiblement, c'est plus fort que vous. « Non, Woody, tout ne tourne pas autour de toi. J'voulais faire ça pour moi, juste un truc pour moi, pour une fois... Faut croire que c'était trop demander. » Réponds-tu en soupirant avant de demander au serveur de remplir à nouveau ton verre. Ça doit être au moins le troisième ou le quatrième que tu bois, à cette allure, dans une heure, tu seras bonne pour aller dormir. Mais tu t'en fous complètement, aujourd'hui c'est ta journée, pas vrai ? « T'es revenu, d'accord. Mais ça n'excuse pas ton geste, j'ai failli m'effondrer en te voyant partir. T'imagines pas la peine que ça m'a fait. » Dis-tu sur un ton un peu plus bas, baissant les yeux sur ton verre et sur cette douce liqueur que tu fais tournoyer dans celui-ci.

Elle levait les yeux au ciel alors que lui leur faisait faire un tour complet, pris d’une exaspération mais pas forcément par rapport à Freja seulement. Par rapport à eux. Par rapport à ses sentiments qu’il n’arriverait sans doute jamais à extérioriser comme il le fallait. Sans doute parce qu’il ne le fallait pas. C’était bien là tout le problème. Et pourtant, ce soir, Woody avait envie de cette vérité trop longtemps esquivée, il avait envie qu’ils se disent ces vraies choses autour desquelles ils tournaient, comme une danse trop bien exécutée. C’était devenu un réflexe, pour eux. De se mentir. De se fuir. De se faire du mal pour ne pas avoir à souffrir – cette pensée illogique était reine de leur relation. « Non, t’as raison, on est plus doués pour nous prendre la tête, pour nous lancer des couteaux de par nos regards, et pour coucher ensemble quand c’en est trop. Mais est-ce que ça se résume vraiment à ça ? Hein, Freja ? Is that all there is ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils et en inclinant légèrement la tête. Pour lui, ce n’était pas que cette relation banale qu’il venait de décrire si sommairement. Autrement, il n’aurait même pas daigné se présenter aujourd’hui. Et surtout, jamais il ne serait retourné dans cette salle. S’il l’avait fait, c’était pour elle. Et il était bien rare que Woody s’oublie, au fond. « Bof, à en voir tout c’qui s’est passé, je crois pas que c’était que pour toi, non. Y’en a un tas d’autres qui en ont profité pour faire leur show, et t’montrer qui t’voulait le plus. Et bah désolé, si tu t’attendais à un combat de coqs ou un truc du genre, je suis pas intéressé par ça. » Il était intéressé par elle, mais avait-il à se battre devant tous pour qu’ils le comprennent enfin ? Woody reçut son premier verre en maintenant que le énième de Freja, et il le descendit tout aussi vite. Le carburant de leur hargne. « Et j’ai failli m’effondrer quand j’ai vu ce nobody te demander ta main. Qu’est-ce que tu comprends pas, fuck ? I needed to go. » Lâcha-t-il en insistant sur ce besoin qu’il avait eu de fuir. De la fuir, de les fuir. Comme il le faisait à toutes les fois.  

Bien sûr que non, votre histoire ne se résume pas à ça, bien au contraire. D'ailleurs, il est sans doute là le problème. Vous êtes bien plus l'un pour l'autre que ce que vous voulez bien admettre. Au fond de vous, vous savez l'un comme l'autre que vos sentiments dépassent tout le reste mais vous n'êtes pas prêts à les affronter. Vous avez bien trop peur que ça finisse par vous détruire alors que c'est exactement ce qui est en train de se passer. Vous enchaînez les disputes même si, par miracle, vous parvenez à vous retrouver quand même. Mais jusqu'à quand ? Tu n'en sais rien. « Tu sais bien que non. Mais on est juste trop bornés pour assumer ce qu'il se passe réellement entre nous. » Ça au moins, tu étais prête à l'admettre. Mais dire les vraies choses à voix haute, c'est une autre paire de manches. Tu soupires et secoues la tête face aux paroles de Woody. Non, tu ne voulais pas un combat de coqs, tu désirais simplement passer une bonne journée avec tes proches et là, c'est tout l'inverse. T'as l'impression de te prendre juste la tête depuis le début. Et Dieu sait que tu détestes ça mais avec Woody ça semble plutôt récurrent malheureusement. « Parce que tu crois que c'est ce dont j'avais envie ? J'ai rien demandé moi, Woody. Désolée si d'autres personnes sont plus aptes que toi à dévoiler leurs sentiments. » Mais ça, ce n'est pas vraiment compliqué, il est fermé à ce niveau-là. Tout comme toi. « C'est le cousin d'Andreas, on a été ensemble en Norvège, si tu veux tout savoir. » Peut-être qu'il ne le désirait pas finalement mais tu ne peux rien lui cacher. Et si ça peut le rendre jaloux davantage, tu ne vas pas cracher dessus, qu'on se le dise. « Je sais que ça n'a pas dû être facile pour toi. Désolée si ça t'a blessé. » Même si concrètement, tu n'étais pas responsable de ce geste. « Mais chaque fois que ça devient un peu compliqué, tu fuis. C'est sûrement plus simple comme ça mais ne t'étonnes pas alors si d'autres essaient de prendre ta place. » Parce que la vérité c'est que la seule place importante dans ton cœur, c'est Woody qui la détient.

Ça ne pourrait pas durer éternellement, ce jeu immature auquel ils jouaient. Woody et Freja avaient beau se voiler le visage, se mentir en se disant que c’était ce qu’ils étaient, qu’ils fonctionnaient comme ça … ils ne tiendraient jamais le coup. La journée d’aujourd’hui en était d’ailleurs la preuve. Son cœur finirait par appartenir à un autre pour de bon, et lui fuirait, encore et encore. « Pas bornés. Réalistes. » Lâcha seulement Woody, sans s’expliquer davantage. Il savait que ça ne pourrait pas fonctionner autrement, ou alors que ça ne devait pas être différent. C’était la raison pour laquelle il avait autant repoussée Sara, ce serait la raison pour laquelle il perdrait Freja. Il avait bien failli la perdre moins d’une heure auparavant, aux mains d’un autre. Mais se battre pour une personne qu’il n’était pas tout à fait prêt à avoir, c’était juste stupide. Et injuste. « Non, je veux pas savoir. J’ai aucunement envie de connaître tous les détails sur tous tes autres amants, Freja. Même que j’préférerais en savoir le moins possible, et essayer d’oublier qu’ils existent. That would be so much easier. » Il soupira, et prit enfin place à côté d’elle sur le tabouret du bar. Le ton de la conversation semblait s’adoucir, alors aussi bien prendre une posture un peu moins hostile. Elle s’excusa que ça l’ait blessé. Il garda le silence, le regard rivé sur son verre. Sa mâchoire se crispa quand Freja lui reprocha de fuir à chaque fois que ça se compliquait, et que d’autres essaieraient toujours de prendre sa place. Il hésita un moment, avant d’oser demander : « T’as hésité. À lui dire oui. T’as eu envie de le faire, pas vrai ? » Il ne voulait sans doute pas entendre la réponse, mais il avait besoin de savoir. Besoin de savoir combien de temps il lui restait avant qu’elle ne le quitte pour toujours.  

Réalistes ? Tu fronces les sourcils, ne comprenant pas vraiment où Woody désire en venir. Est-ce qu'il entend par-là qu'il n'y aura aucune issue possible, entre vous ? Aucune évolution dans votre relation ? Peut-être bien. Peut-être que, finalement, il est plus lucide que toi et qu'il prend la décision pour vous deux. Celle qui mettra un stop définitif à toute relation amoureuse entre vous. Tu le dévisages pendant quelques secondes avant de retrouver un visage impassible comme si ce qu'il venait de dire ne t'atteignait pas, ne te blessait pas. Mais Woody te connait et il verra sans aucun doute très clair dans ton jeu et dans ton attitude. Quand il répond qu'il ne veut rien savoir, c'est plutôt logique. De ton côté, c'est la même chose. « Evidemment. Mais ça fait aussi partie de ce que je suis. » Comme le côté volage de Woody, ça fait partie de lui. Et contre toute attente, tu l'aimes avec ses défauts comme ses qualités. Il en a des qualités l'australien, bien plus qu'on ne pourrait penser et souvent, tu te sens un peu privilégiée d'être une des seules à le connaître sous cet angle. Malheureusement, tu es terrifiée à l'idée, qu'un jour, une autre ait cette chance et gagne son coeur pour de bon. Lorsqu'il te demande si tu as hésité à accepter la demande en mariage de Wolf, tu es prise de court. Tu ne sais pas vraiment quoi répondre au fond parce que tu ne veux pas le blesser mais il n'est pas si loin de la vérité que ça. Tu aurais bien dit oui afin de ressentir et vivre pour la première fois de ta vie l'amour, le vrai. Mais en même temps, tu n'es pas sûre d'être à la hauteur et surtout, tu ne voudrais pas faire souffrir un ami comme Wolf. « J'aurais pu dire oui. » Dis-tu en soupirant puis en tournant la tête pour croiser le regard de Woody maintenant assis à côté de toi. « Mais ça n'aurait pas été la bonne chose à faire. D'abord parce que Wolf mérite bien mieux qu'une fille comme moi. » C'était plus qu'évident à tes yeux. « Mais surtout parce que mon coeur appartient déjà à un autre. » Tu fixes son regard pendant quelques secondes avant de détourner la tête en réalisant qu'avouer tout ça ne servira à rien de toute façon. « Ça aurait été facile, la vie avec lui. J'aurais été aimée, entourée, soutenue face à toutes les épreuves de la vie mais... je ne suis pas certaine que ça m'aurait suffit. Du moins, pas pour l'instant. » Malgré tout, tu comptes quand même revoir Wolf et voir où tout ça vous mène. Mais tu n'es pas prête pour avouer tout ça à Woody et pourtant, peut-être que ce serait la bonne solution pour le faire réagir.

Freja se contenta de froncer les sourcils, sans relever ses paroles, sans poser davantage de questions. Ça arrangeait Woody, au fond, parce qu’il avait peut-être impulsivement corrigé Freja sur le terme à emprunter, mais il n’avait pas forcément envie de s’expliquer. Si elle comprenait les raisons exactes pour lesquelles Woody se bornait à refuser quoi que ce soit de plus entre eux, elle voudrait sans doute le convaincre du contraire. Que ce qu’il s’imaginait comme inévitable futur n’était pas une condamnation comme il le croyait dur comme fer. Ils avaient déjà eu cette conversation-là, autant quand il était plutôt question de Sara que lorsqu’ils parlaient d’eux deux, sans pourtant être à ce point-là sérieux. Woody ne savait pas si Freja avait encore en tête ces raisons-là, il ne savait pas si elle se doutait que c’était à la base de tout. La fondation de tous ses refus, de tous ses mouvements de recul. De toutes ces blessures qu’il leur infligeait. Ce fut au tour de Woody de garder le silence quand Freja lui dit que ses histoires avec d’autres hommes faisaient partie de qui elle était. Tout comme lui avait les siennes, ce n’était un secret pour personne, surtout pas pour Freja. Il continua à fixer son verre, entretenant le silence, avant d’oser parler directement de la demande de Wolf. Et de l’hésitation de Freja, cette flagrante incertitude dans le regard, qui avait brisé le cœur de Woody. Quand elle énonça ses raisons, dont celle que son cœur appartenait déjà à un autre, il plongea son regard dans le sien, profondément. Son cœur se serra dans sa poitrine. Tellement de distance entre eux, et pourtant ils ne s’étaient jamais rendus aussi près … « Qu’as-tu besoin de plus ? » Demanda-t-il. « Il t’offrait sur un plateau d’or ce que tu attends depuis tellement longtemps. Alors qu’attends-tu de plus ? » Ajouta-t-il, posant de nouveau sa question. C’était à croire qu’il essayait de la pousser à revisiter sa réponse, lui qui serait mort sur place en l’entendant dire oui. Ou alors désirait-il l’entendre lui dire que c’était lui, qu’elle attendait ? Que c’était de lui, dont elle avait besoin de plus ?

Ce dont tu as besoin ? C'est plutôt évident dans ton coeur mais ta tête te crie autre chose. Elle exige que tu dévies de tes envies, que tu mettes de côté tes sentiments et ton coeur. Pourquoi ? Parce que tu as déjà bien trop souffert par le passé et que tu n'es pas prête à revivre tout ça si ça devait se reproduire. Tu ne t'en relèverais sans doute pas. Alors, la réponse pour ton coeur aurait sans aucun doute été : j'ai besoin de toi, rien d'autre que toi, Woody. Mais ta tête refuse que tu admettes l'évidence. Elle veut que tu te barricades, que tu te protèges comme tu l'as toujours fait. « Que ça soit une évidence, sans doute. » Dis-tu en haussant les épaules. « Que je n'ai pas à réfléchir, que la seule réponse acceptable soit "oui". » C'est une manière détournée de répondre à la question mais tu n'es pas prête à lui en dire plus maintenant. Tu as déjà avoué à Woody que ton coeur appartenait à un autre et il n'a même pas relevé alors à quoi bon lui dire que tu as besoin de lui ? « Mais je dois être trop exigeante, trop idéaliste, sans doute. » Ajoutes-tu en soupirant avant de porter à nouveau ton verre à tes lèvres pour le terminer une bonne fois pour toutes. Afin d'éviter d'être ivre et surtout malade, tu décides de faire une pause "alcool" pour reprendre un peu tes esprits. Et pourtant, alors que vous parlez de sujets aussi sérieux avec Woody, tu aurais bien besoin d'un verre de plus. « Et si j'avais dit oui ? » Demandes-tu en fixant le regard de Woody des yeux. « Tu aurais disparu définitivement ? » En d'autres termes, aurait-il supporté de te voir avec un autre que lui ?

Et si c’était lui qui s’était levé, contre toute attente, à l’improviste, devant tous ces gens ? Et si c’était lui qui avait marché jusqu’à Freja et qui lui avait demandé sa main devant tous ses invités ? Aurait-il été une évidence, son évidence ? Aurait-elle réfléchi comme elle avait hésité pour Wolf, ou bien aurait-elle accepté dans la seconde ? Une question qui demeurerait sans réponse, parce que Woody n’avait pas le courage grandissant en lui. Il était incapable de le lui demander. À la fois parce que la réponse le terrifiait. À la fois parce qu’il ne voulait pas que son ton de voix trahisse le désir qu’il aurait eu de le faire, lui aussi. En fait, quand Wolf lui avait demandé de l’épouser, à Freja, Woody s’était maudit de ne pas être assez bon pour le faire en premier. Le faire tout court. « Je ne pense pas que ce soit impossible ou irréaliste. Je pense qu’on ne devrait jamais dire oui à passer sa vie auprès d’un autre tant que ce n’est pas une certitude. » Et peut-être était-ce là le problème, entre eux. Parce que Woody savait que la certitude du présent ne serait pas la même que celle du futur. Freja ne saurait jamais exactement dans quoi elle s’embarquait avant de le vivre pour de vrai, en face. Et il serait alors trop tard pour reculer, ou du moins elle n’aurait jamais la force de le faire. De tourner le dos à un Woody devenu faible, malade, presque sans vie. Ce fut alors au tour de Freja de poser une question hypothétique, qui prit de court Woody. Il fixa son regard en retour. « Je … je ne sais pas. » Il haussa les épaules, secouant doucement la tête. « Je ne pense pas être capable de disparaître complètement de ta vie, Freja. Je ne sais peut-être pas comment y être, mais je sais que j’ai besoin d’y être. » Il soupira discrètement. « Mais si tu avais dit oui … plus rien n’aurait été comme avant. Jamais. »

Ce n'est pas impossible ni irréalisable sauf lorsque la seule évidence possible à tes yeux est Woody et que tu sais pertinemment que de son côté, il ne t'aimera jamais comme tu l'attends. Tu sais qu'il ne sera jamais capable de se poser peu importe la force de l'amour qu'il éprouve pour toi. Tu ne doutes pas qu'il t'aime mais pour lui, ça ne semble pas suffisant. Comme quoi, l'amour ne triomphe pas toujours comme on aimerait le croire. « Tu as sûrement raison. Mais en refusant, j'ai pris le risque de vieillir seule. » Dis-tu en haussant les épaules. Parce que si tu as refusé face à Wolf à cause de Woody, tu n'es pas certaine de trouver quelqu'un d'autre qui te correspondra et qui te fera oublier cet amour que tu éprouves pour ton meilleur ami depuis si longtemps maintenant. Tu soupires face à cette évidence et décides de poser à l'australien cette question qui te brûle les lèvres et qui semble le prendre de court lui aussi. Il ne sait pas ? Tu fronces les sourcils, attendant la suite de la réponse parce qu'il y en a forcément une. Ça ne peut pas être juste "je ne sais pas". La suite arrive enfin et même si elle demeure plutôt rassurante, elle reste également très floue sur le ressenti de ton meilleur ami. « Je n'imagine pas ma vie si tu n'es pas à mes côtés. » Réponds-tu avec sincérité. Même si Woody le sait sans doute, vous n'êtes pas si bavards d'habitude, du moins pas en ce qui concerne vos sentiments respectifs. C'est une première, pour vous. Peut-être que ce mariage permettra de délier les langues, finalement ? « Si j'avais dit oui on aurait dû s'en tenir à une amitié simple... plus d'explorations du monde et surtout plus de nuits passées dans tes bras. » Ajoutes-tu en levant le regard vers lui avec une once de désir et d'envie dans celui-ci. Quoi que tu fasses, ton corps réclame toujours le sien même lorsqu'il ne le devrait pas. Comme aujourd'hui, lors de ce mariage, après tout ce qu'il s'est passé durant la cérémonie et toute la colère que tu éprouvais envers lui quelques minutes plus tôt.

Sous les ordres de Freja, tu étais partis rejoindre la belle blonde dehors. Tu ne savais pas ce que tu aurais bien pu lui dire. Alors durant le trajet entre la salle du casino et l'extérieur tu pensais à plusieurs scénarios mais aucuns n'allaient parfaitement avec ce que tu pouvais faire ou même dire. Alors une fois dehors, tu t'allumais une cigarette. Nerveusement, surement. Bref, tu allumais ta cigarette et tu allais à la rencontre de l'amour de ta vie, Andeana. Une main gênée dans les cheveux tu la salua et tu lui dis à quel point tu étais content de la voir ici. Mais directement, tu te pris un reproche dans la tronche. Fallait s'y attendre. « T'es jalouse ? » demandas-tu à la jeune femme en fermant ton visage. C'est vrai, elle semblait jalouse dans ses paroles, mais Freja n'était qu'une simple amie. Enfin pas simple, une de tes amies les plus proches, c'est certain. « Andeana, cette fille est l'une de mes plus proches amies de Bowen, une de mes meilleures amies » te justifias-tu en parlant avec les mains, comme tu sais si bien le faire. « Et puis, qu'est ce que je devrais dire ? Tu étais bien accompagnée toi aussi ! » finis-tu en trombe. C'est vrai, tu avais fais l'indifférent parce que tu étais jaloux, mais ça c'était un secret pour personne à vrai dire.

Lorsqu'il lui demandait si elle était jalouse, elle fronçait les sourcils. C'était certain qu'elle était jalouse, ça crevait les yeux. Elle détestait savoir qu'une femme pouvait être aussi proche de lui, elle ne supportait pas l'idée qu'il puisse envisager quelque chose avec une autre femme qu'elle. Ils ne s'étaient pas quittés par manque d'amour, elle avait même essayée de le remplacer en se mariant à un autre homme, trop rapidement, mais elle n'avait jamais pu l'oublier lui. Et même si elle était fiancée à un autre homme, ça la rendait malade de pouvoir l'imaginer faire une vie avec une autre, parce qu'il avait fait n'importe quoi quand elle s'était exprimée sur ses sentiments, sur son envie d'aller plus loin quelques années auparavant. « Non je ne suis pas jalouse. » Si elle ne l'était pas, ils ne se retrouveraient pas tous les deux dehors, à l'écart des autres, elle ne ressentirait pas non plus ce feu qui jaillissait dans son coeur la transformant en une personne qu'elle détestait. « Et t'as toujours été aussi proche de tes meilleures amies ? » Elle soupirait, toujours vexée. « De toute façon, les femmes n'ont pas besoin d'être tes amies pour que tu sois proches d'elles. » Déviait-elle en pensant bien trop fort ce qu'elle devrait garder pour elle. Il parlait de Léo, il avait un bon point. « Moi je jouais la comédie. » Ils avaient toujours fait ça Léo, jouer la comédie, depuis qu'ils étaient forcés de traîner dans les bals, les galas, ils étaient des bons partenaires et lorsqu'ils en avaient besoin, ils faisaient semblant d'être un couple. Ça avait été un énorme échec avec Allen. « Mais de toute façon, t'en avais rien à faire. » C'était sa seule excuse pour lui dire qu'il n'avait pas le droit de venir lui reprocher ça.

Non, elle n'était pas jalouse. Enfin, elle ne voulait pas te le dire. Mais inconsciemment, tu savais qu'elle l'était mais qu'elle ne te le dirais pas. Ca t'agaçait énormément, tu voulais qu'elle te le dise, qu'elle te gifle au pire. Qu'elle avoue enfin que tu faisais toujours partie de sa vie. « Oui, je suis proche de mes meilleures amies. Désolé d'avoir des amies femmes, Andeana » répondis-tu d'un ton sec. Oui, cela t'agaçait qu'elle t'agresse comme ça et qu'elle mêle ton amie à cette histoire. Et elle en rajoutait une couche. « Mais bordel, je dois te le dire en quelle langue que c'est toi que j'aime putain ? Je ne veux pas d'une autre femme, même si je sais que je t'ai perdue. Alors arrête de me traiter de coureur de jupons, je ne vis que pour toi, et tu le sais » finis-tu en haussant légèrement la voix. Ma cigarette se consommait, je la portais à ma bouche pour la finir et la jeter dans le cendrier devant la porte. Elle avait l'air que tu détestais, là elle en devait agaçante et elle jouait pour te rendre à ton tour jaloux. « Tu joues bien la comédie, bella » avouas-tu à la belle blonde. Perdu dans ta tête, ton cerveau explosa lorsqu'elle te dit que tu n'en avais rien à faire. « Tu sais très bien que ce que tu dis c'est faux Andeana, tu le sais » ajoutas-tu après elle. Que pourrais-tu faire pour lui prouver enfin que tu la voulais elle et pas une autre ? « Je suis venu au mariage d'une amie, je ne pensais pas te voir. Je t'aime, tu le sais alors joue pas sur les mots » finis-tu un peu plus calmement, sans t'énerver, en faisant face à elle.

Ce n'était pas le fait qu'il avait des amies femmes qui dérangeaient la blonde, juste le fait qu'il puisse être aussi tactile avec elles ou simplement il ose l'être devant ses yeux. Lorsqu'il s'élançait dans une tirade pour lui dire que c'était elle qu'il aimait, elle ne savait pas où se mettre. C'était ça le plus gros soucis. Elle n'avait pas envie de le voir aimer quelqu'un d'autre, mais elle ne pouvait pas lui rendre son amour. Ce n'était pas qu'elle était incapable de l'aimer, bien au contraire, elle avait toujours ressentie quelque chose pour lui et c'était un sentiment qui ne s'évanouissait pas, comme pour chacun de ses exs, à chaque fois elle restait les aimer, mais tous différemment et elle ne pouvait se résigner à les voir en couple avec quelqu'un d'autre. C'était bien la seule chose sur lequel les autres pouvaient la juger égoïste, l'amour. Andeana avait une centaine d'idées de quoi lui répondre pour lui donner tort, mais elle restait aphone. Ses joues qui prenaient de la couleur parlaient pour elle. Finalement, il venait à parler de Léo et elle lui disait rapidement que ce n'était que de la comédie, que même si Léo et elle étaient proches pour ce genre de bal, qu'ils étaient amis, ils n'avaient jamais eu rien de plus et il ne se passerait jamais rien. « Visiblement non. » Parce que dans sa tête, il n'avait même pas fait attention à elle, il ne l'avait pas calculé une seconde. « Non j'en sais rien et je ne pouvais pas le lire dans tes yeux parce que tu m'as pas regardé une seconde. » Elle savait qu'aujourd'hui c'était la journée de Freja, qu'il devait en avoir que pour elle et qu'elle n'avait pas à être jalouse, mais c'était plus fort qu'elle. Andeana aurait voulu que ses yeux ne se posent que sur elle. « J’ai dû mal à y croire. » C’était tout ce dont elle était capable de répondre, parce qu’elle ne pouvait pas répliquer positivement. « Et j’ai plus l’impression que tu le dis uniquement pour me calmer. » Et quelque part ça marchait, son cœur s’apaisait à entendre qu’il l’aimait elle, pas une autre. « Je devrais retourner voir Léo. » Soufflait-elle pour fuir une nouvelle fois, comme elle l’avait fait quand ils s’étaient retrouvés parce qu’elle ne pouvait rien faire de plus.

Elle dramatisait, Freja. Du moins, Woody le voyait comme ça. Elle avait l’impression d’être condamnée à une éternité de solitude, à finir ses vieux jours seule comme elle l’aurait été toute sa vie. Ce qu’elle ne semblait pas voir, c’était l’être exceptionnel qu’elle était. N’importe qui aurait été chanceux de promettre une vie aux côtés de Freja, autant dans ses failles que dans ses forces. Le problème pour Woody était qu’il ne pouvait rien lui promettre, rien du tout. Ni une vie, ni le bonheur. Et là, oui, là, Freja pourrait prétendre être condamnée. « Pour gagner, il faut risquer de perdre. » Cita Woody. C’était une phrase qu’on lui avait à maintes reprises répétées avant ses compétitions de vélo, mais elle s’appliquait tout autant ici. « Tu gagneras un jour, Freja. » Et parlait-il de lui, ou parlait-il d’un autre homme qui l’attendait à quelque part, lui-même dans le brouillard ? Woody ne parlait qu’à demi-mot, Woody restait dans le vague, comme si c’était lui au fond, cet homme dans le brouillard. Après tout, il venait bel et bien de lui avouer ne pas pouvoir vivre sans elle. Alors s’il ne pouvait disparaître de sa vie, et s’il ne pouvait pas non plus la voir avec un autre, que leur restait-il ? « Je pense que si on devait analyser toutes les avenues parallèles que notre histoire aurait pu prendre, il n’en existe aucune, aucune, dans laquelle ça ne terminait pas comme ça. » Jamais ils n’auraient pu s’en tenir à une amitié simple. Jamais ils n’auraient pu rester les meilleurs amis qu’ils étaient avant que tout ne se complique. « Je devrais laisser la mariée à ses invités. » Lâcha finalement Woody, terminant son verre d’un trait.

Tu ne savais quoi dire à Andeana pour lui prouver à quel point tu l'aimais. Oui, tu te sentais obligé de te justifier, comme si vous étiez encore ensemble alors tu le faisais. Alors après ta tirade, tu attendais la réaction de la demoiselle. Elle ne répondait rien en premier lieu. Oui, tu avais quand même le droit d'avoir des amies féminines. Et tu n'allais pas changer là dessus, oui tu aimais la compagnie des belles femmes mais tu es un homme après tout. La seule belle femme que tu voulais c'était elle, mais elle n'avait pas l'air de le comprendre. Visiblement non. Visiblement elle ne savait pas qu'elle était tout pour toi et que tu ferais n'importe quoi pour elle. « Pourquoi j'ai fais ça ? Parce que tu étais occupé avec l'homme que tu tenais au bras tiens. Tu crois que je ne t'ai pas remarqué dès ton arrivée pendant la cérémonie ? » demandas-tu à la belle blonde. Tu étais hors de toi, cette situation t'énervais. La vénézuélienne t'avait demandé de passer à autre chose, de trouver quelqu'un d'autre pour refaire ta vie et tu avais essayer en vain. Mais elle avait du mal à croire que tu ne vivais que pour elle. Pourtant, tout ce que tu lui disais était vrai. Et tu ne pouvais pas faire mieux. « Mais Andeana, je ne dis pas ça pour te calmer, c'est simplement vrai » soufflas-tu avec les mains sur la tête. A croire que maintenant c'est toi qu'il faut calmer, car tu étais hors de toi. Comment lui prouver que tu ne voulais qu'elle ? Et pourquoi faisait-elle ça alors qu'elle ne voulait plus de toi ? « Va voir ton mec, il sera surement plus agréable que moi, et il doit te chercher » dis-tu finalement alors que non, la dernière chose que tu voulais c'était qu'elle parte.