turn on a million blinding brilliant white incendiary lights (andeana)

L’espoir, les souhaits, les vœux, c’était ce que ces étoiles filantes représentaient pour bien des gens. On le voit traverser le ciel, cet éclat de lumière, ce tracé de poussières brillantes, puis on ferme les yeux et on souhaite que ce passage éclair puisse répondre à toutes nos attentes. Naveen n’était pas superstitieux, il ne croyait pas en ces doux miracles qui auraient été donnés à bien trop de gens en même temps, mais ce soir, il avait envie de croire un peu plus. De croire un peu mieux, un peu plus grand. Et puis, qui d’autre qu’Andeana pour raviver en lui la flamme de l’espoir ? Elle avait cette manière de voir ce monde d’une manière si belle, porteuse de tant de bonheurs au quotidien, que Naveen ne pouvait que doucement se laisser bercer par ses sourires et son regard brillant. Plus brillant que ciel qui était pourtant cette nuit peinturé de lumières blanches et scintillantes qui parcouraient de temps en temps une distance avant de s’évanouir sous leurs yeux, ne redevenant que noirceur. Il ne voulait pas ne devenir que noirceur, Naveen, il ne voulait pas être cet homme en compagnie de qui tout semble plus terne. Il n’avait jamais été cette personne et malgré le drame, malgré la tragédie, il n’avait pas envie de se perdre. Il avait assez perdu pour toute une vie. Peu à peu, alors, le syrien s’ouvrait à ce que cette nouvelle vie avait lui à offrir, reculant de moins en moins face à l’inconnu. En ce jour de Saint-Valentin, alors, fête qui était de plus en plus fêtée en Syrie, Naveen avait décidé d’accompagner Andeana jusqu’à la falaise pour les voir, ces fameuses étoiles filantes. C'était aussi une bonne manière de se fixer un point de rencontre, eux qui ne se rencontraient encore que par les plus beaux des hasards. La date n’avait rien de particulier, c’était davantage le rassemblement de tout ce beau monde qui avait motivé l’invitation, sans doute. Être entourés, voir les sourires des autres alors que leurs visages contemplaient le ciel, ça ne pouvait que chasser les ombres. Andeana le faisait déjà assez bien par elle-même, toutefois. Les meilleurs points de vue étaient pris, plus près du sommet de la falaise, mais toute la route durant l’ascension offrait des belvédères naturels bien moins bondés. Un peu à l’écart, un peu plus bas, sans toutefois s’isoler au point de ne plus entendre les rires et les cris de surprise, Naveen s’arrêta. « Je ne sais pas s’il restera de la place … Préfères-tu qu’on tente quand même, ou qu’on s’arrête ici ? » Demanda-t-il, ne voulant pas donner l’impression de vouloir rester à l’écart des autres, ne voulant pas envoyer un message dont il ignorait lui-même toutes les significations possibles.

Les étoiles tapissaient le ciel, les yeux étaient tous rivés sur elles alors que les siens étaient rivés sur son partenaire de soirée. Journée de l'amour, celle qu'elle passait sans le sien et si ça lui avait manqué lorsqu'elle s'était retrouvée seule, maintenant il semblait oublié, s'effacer à cause de la présence radieuse de Naveen. Celui qu'elle avait toujours considéré comme son sauveur, celui pour qui elle ne voudrait se détacher puisqu'elle lui devait la vie, s'ils se voyaient toujours de manière aléatoire, aujourd'hui c'était bien différent et elle s'était montrée impatiente, intenable auprès de sa colocataire avant de le rejoindre. Peut-être trop pour ce qui devait être presque un inconnu à ses yeux, elle connaissait quelques lignes de sa vie, elle lui était reconnaissante, mais elle ne savait pas réellement ce qu'il était pour elle, si à ce stade, au bout de trois rencontres, ils pouvaient s'estimer amis. Il avait quelque chose en plus qu'elle ne pouvait expliquer, que sa présence était rassurante et qu'une fois avec lui, elle faisait tout pour retarder son départ. Ils s'éloignaient de la masse, des personnes qui préféraient se priver d'intimité, s'incruster au plus profond des nuisances abondantes tant qu'ils avaient une place correcte pour contempler les étoiles. Peut-être que c'est ce qu'ils auraient fait, si les places n'étaient pas réduites. Les deux s'arrêtaient un peu plus loin, dans un endroit où ils pouvaient se parler sans qu'une personne puisse s'incruster dans leur conversation, là où même si les étoiles étaient moins visibles, elles resteraient illuminer leurs yeux. Il y avait toujours les bruitsqui rappelaient qu'ils ne s'étaient pas complètement coupés du monde, qu'ils avaient toujours un pied dedans. Ce qui n'était sans doute pas plus mal pour son image personnelle, une fiancée qui s'isolait avec un autre homme, c'était mauvais.  « Tu as peur qu’on tombe sur une autre personne qui t’avait invitée à regarder les étoiles si on continue ? » Elle riait légèrement, sans se rendre compte que ça pourrait le mettre mal à l’aise, la dernière chose qu’elle voulait de la soirée. « C’était une blague, mais j’espère quand même pour toi que tu n’avais pas promis cette soirée à plusieurs personnes. » Ce n’était pas elle qui allait le réprimander pour ça, elle ne serait peut-être même pas capable de lui en vouloir, mais il suffisait de tomber sur une personne jalouse et il pouvait mal finir sa nuit. « Cette place me va parfaitement si elle te va aussi. » Elle ne mettait pas longtemps à s’asseoir, invitant le syrien à faire de même.

Si les lumières d’une ville arrivent à éclairer le ciel au point d’en faire disparaître les étoiles visibles à l’œil nu, alors peut-être que le brouhaha des gens un peu plus haut ne ferait qu’effacer la beauté du spectacle. N’y avait-il pas quelque chose de spirituel, presque religieux, dans la contemplation des étoiles qui filent à travers le ciel dans une lignée de poussière brillante ? Naveen se voyait mal gâcher le moment en étant entouré d’une cinquantaine de personnes et en étant plongé dans des conversations dans lesquelles il n’avait rien à voir. La seule voix qu’il voulait entendre ce soir, c’était celle d’Andeana, parce que les mots qui sortaient d’entre ses lèvres avaient constamment le don d’égayer son esprit, d’alléger le poids de son cœur meurtri. Il s’était donc arrêté, Naveen, sur une sorte de plateau un peu plus haut qu’à mi-chemin du sommet des falaises, et avait proposé à Andeana de s’installer là. Là où eux seuls partageraient ce bout de ciel pendant que les yeux des autres étaient rivés ailleurs. Peut-être verraient-ils certaines étoiles filantes avant eux, et alors leurs souhaits ne seraient pas arrachés par ceux des autres, leurs vœux ne se perdraient pas à travers les rêves inavoués de tous ces êtres qui, le temps d’une nuit, remettait leur sort et leurs espoirs entre les mains d’un phénomène astral. Andeana avait toujours une pointe d’humour dans ses paroles, même quand Naveen était sérieux, elle faisait en sorte de détendre les muscles de son visage. De le rendre un peu plus humain à regarder. De le rendre un peu plus comme avant, lui-même. « Personne d’autre ne m’a invité, je t’assure. » Affirma-t-il avec un léger sourire. Après tout, c’était une soirée pour les amoureux, et Naveen avait perdu sa flamme, le feu avait été submergé par l’eau, et elle avait gagné. Tout emporté. Andeana avait été la seule à oser passer par-dessus la signification de l’événement, pour simplement mettre de l’avant la beauté du moment et son envie de le partager avec Naveen. Ça l’avait touché, profondément. « Elle me va aussi. » Il hocha la tête, avant de s’asseoir aux côtés de la blonde. Il n’avait rien prévu pour leur confort, il avait eu l’habitude de même dormir dans de biens pires conditions. C’était une réunion avec la nature, nul besoin de s’en détacher avec quoi que ce soit. « Tu sais … C’est surtout que … que je n’aime pas vraiment les foules. Je ne me sens pas bien, quand il y a trop de monde. Je ne voulais pas que ça vienne jouer sur cette soirée … » Il avait envie que ce soit l’un de ces moments dont on aime se rappeler, Naveen, pas une soirée durant laquelle l’angoisse l’aurait gagné peu à peu.

Andeana ne savait pas si une âme habitait le crâne de son partenaire, elle savait son cœur rempli d'amour pour une famille disparue, mais peut-être qu'il avait laissé cette histoire appartenir au passé. Qu'il aurait accepté d'avancer, de continuer de vivre. Parce que pour la blonde, on ne vivait pas sans amour. Elle ne voulait pas se prétendre plus important qu'une autre personne, elle était simplement heureuse que ce soit elle à ses côtés ce soir pour partager l'expérience des astres avec lui. « Très bien, je n'aurais pas à me battre pour garder ta présence ! » Elle riait une nouvelle fois alors qu'en réalité, si une personne, homme ou femme, venait réclamer la présence de Naveen, elle le laisserait s'en aller avec une pointe dans le cœur mais un sourire au visage. S'il disait avoir du mal à s'intégrer la dernière fois qu'ils s'étaient vus, alors elle ne pourrait être qu'heureuse de savoir qu'il avait réussi à trouver quelqu'un d'autre à qui parler, se confier. La blonde s'installait à cet endroit qui convenait à tout le monde, à cette place, ils pourraient toujours voir les étoiles, même si la place n'était pas la meilleure, elle restait la meilleure à ses yeux pour ce soir. Ils ne seraient pas déranger pas des cris omniprésents et quelque part, elle avait peur que des couples aient ramenés des enfants, que ça rappelle des mauvais souvenirs à Naveen. Même s'il avait sûrement dû voir des milliers d'enfants se balader dans les rues de Bowen depuis son arrivée dans la ville, et pas qu'ici d'ailleurs. Elle ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter alors qu'elle se voulait si naturelle avec lui. « Alors, on est très bien ici, je ne veux pas te mettre mal pour pouvoir regarder les étoiles dans un meilleur angle. » Ce n'était pas parce qu'il avait des gens avec lui toute la journée dans sa voiture qu'il devait forcément apprécier la foule, elle en avait conscience.  « Puis ça ne m’aurait pas tellement arrangée que l’on soit vu ensemble. » Son rire se faisait plus nerveux après qu’elle se soit rendue compte que ce soit maladroit. « Ne pense pas que j’ai honte de toi ! Ce n’est pas du tout le cas ! C’est par rapport à autre chose, il ne vaut mieux pas que je sois vu avec un homme. » Peut-être qu’elle en disait trop, peut-être que ça allait le mettre mal à l’aise. Elle ne savait pas comment se rattraper. « Enfin … c’est mieux pour toi de te concentrer sur les étoiles plutôt que mes histoires. » La vénézuélienne préférait l’écouter lui, parler de sa vie plutôt que parler de la sienne.

Retomber amoureux n’était pas quelque chose que Naveen avait envisagé, pour le moment. Ça n’était pas vraiment une idée qui effleurait ses esprits, ou du moins, pas pour le peser et le tourmenter. Il pensait souvent à sa solitude, Naveen, mais c’était davantage en songeant à ce qu’il avait perdu qu’en pensant à ce qu’il pourrait gagner auprès d’une autre. Le souvenir de sa femme, et de ses enfants, était encore bien trop vif pour qu’il puisse ne serait-ce que se projeter dans un futur impliquant de nouvelles personnes, comme une sorte de remplacement de leurs fantômes qu’il ne pourrait indéfiniment traîner à ses côtés. Il ne les oublierait jamais, ça il le savait fort bien, mais il allait devoir laisser la place à d’autres, Naveen. Autrement, cette solitude le dévorerait tout entier. Toutefois, encore pour quelques temps, le syrien préférait cette solitude, ce silence, ce calme, durant lesquels il se recueillait en l’honneur de sa famille disparue. Il n’avait pas besoin qu’on lui détourne le regard de vers le passé. Il avait besoin de guérir, avant. Et c’était un chemin long et difficile. Le jeune homme eut un léger rire en entendant Andeana affirmer qu’elle n’aurait pas à se battre pour conserver sa présence pour elle seule. « J’ai bien du mal à t’imaginer sortir les poings. » Il sourit. « Encore moins pour ne pas vouloir me partager. » Parce que même si ce que Naveen et Andeana vivaient ensemble à chaque rencontre était une connexion unique, des moments à part, il savait aussi qu’elle avait un trop grand cœur pour ne pas vouloir répandre l’extraordinaire. Ce ne serait jamais à elle de le partager lui, mais à lui de la partager elle. Les deux s’installèrent enfin en cet endroit reculé, isolé des autres, mais qui contre toute attente était exactement la place où Naveen avait besoin d’être en ce moment précis, avec Andeana. Il avait l’impression qu’il s’apprêtait à vivre un de ces moments hors de ce monde, et il se donnait toutes les chances de l’apprécier à sa juste valeur. Quand la blonde lui avoua que ça ne l’aurait pas arrangée qu’ils soient vus ensemble, le réfugié tourna un regard intrigué vers elle, presque blessé en raison de toutes les explications qui lui venaient actuellement à l’esprit. Et évidemment, ça en revenait constamment à l’image qu’on pouvait avoir de lui. « Oh … » Andeana sentit sans doute son trouble, puisqu’elle se rattrapa bien vite en lui assurant qu’elle n’avait pas honte de lui, que c’était autre chose. « Tu sais bien que j’aime t’entendre parler, de tout comme de rien. » Lui dit-il, avant d’ajouter : « Et ce que tu me dis … je n’ai plus l’habitude de l’entendre. Chez moi, une femme qui traîne autant avec un homme à qui elle n’est pas mariée, ce n’est effectivement pas bien vu. Sauf que ce n’est pas le cas ici … alors … pourquoi ? » Demanda Naveen, curieux d’en apprendre sur une partie peut-être un peu moins lumineuse d’Andeana.

Il avait raison de croire que la blonde ne pouvait pas sortir les poings, elle n'avait même pas été capable de se défendre lorsque son second ex-mari la frappait. Il y avait toujours un moyen de régler les conflits, autre que par la violence, à ses yeux. La seule chose qu'elle serait capable de faire si une femme venait quémander la présence de Naveen était de faire la moue, peut-être même envier l'autre personne. « La vie est pleine de surprise. » Disait-elle en relevant un bras et le replier pour essayer de montrer un semblant de 'muscle'. Elle n'avait pas envie de le partager, elle avait bien prévu de passer sa soirée à ses côtés, contempler les étoiles avec les mêmes yeux que lorsqu'ils avaient regardé le lever du soleil la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. À deux, loin du monde, loin des regards qui même s'ils devaient être guidés dans le ciel finissaient par se perdre dans les gens, recherchant le moindre geste pour en parler. C'était si facile de faire quelque chose de travers, d'entendre les amplifications du geste, c'était si facile de tout gâcher ce qu'elle avait mis du temps à bâtir. Peut-être qu'elle l'avait dit une mauvaise manière, c'était sûr en fait, quand on prenait le temps d'analyser le visage du brun, mais elle ne le faisait pas. Andeana n'avait pas honte de lui, loin de là. Mais c'était peut-être parce qu'au fond, elle était gênée de dire complètement le pourquoi. Elle n'avait pas du beaucoup se confier à Naveen, le laissant plus parler qu'elle parce qu'elle estimait sa vie beaucoup plus intéressante. Qu'est-ce qu'il savait vraiment sur la blonde ? Il n'était même pas au courant qu'elle allait bientôt se marier pour la troisième fois, alors que c'était quelque chose d'important la vie de tout le monde, la blonde omettait de lui donner des informations sur elle-même pour ne pas salir l'image qu'il avait d'elle, pour ne pas l'éloigner. Comment est-ce qu’elle pouvait le dire simplement ? Elle avait juste l’impression d’avoir honte de son fiancé alors que ce n’était pas le cas habituellement. « C’est juste que c’était peut-être pas intéressant. » Qu’il aime l’entendre parler ou non. « Je vais bientôt me marier, du coup je n’ai pas trop envie que mon fiancé pense que je le trompe lorsqu’il est absent. » Même si le ‘bientôt’ était un inconnu puisqu’elle devait guérir avant de nouveau se vêtir de blanc et que ce n’était pas près d’être le cas. « Les gens créent des histoires facilement pour rien parfois, alors, voilà. » Elle riait maladroitement, pensant à ces couples qui avaient dû se séparer à cause des mots qui se baladaient de bouche à oreilles. « Ça ne te dérange pas toi … hein ? » S’il avait vécu dans cette idée qu’une femme ne devait pas côtoyer autant un homme sans être lié, alors peut-être qu’il était gêné maintenant, qu’il ne voulait plus être avec Andeana. Elle fût blessée rien qu’en l'imaginant être dégoûtée d’elle.

Ce qui aurait normalement traversé l’esprit de Naveen en entendant que la vie était pleine de surprises, c’était qu’effectivement, la vie avait plus d’un tour dans son sac et pas forcément drôles ou positifs. Il aurait songé à sa femme et à ses enfants, à la guerre chez lui, à sa fuite qui lui avait coûté tout ce qu’il aimait. Toutefois, avec le bras relevé d’Andeana, son grand sourire et son semblant de muscles qui les firent tous les deux s’esclaffer, Naveen n’y songea pas une seule seconde. La surprise qu’il avait en tête, c’était Andeana. La douce surprise qu’elle avait été pour lui, dans une vie qu’il ne pensait pas un jour apprécier. Elle parvenait à lui offrir quelques minutes de liberté face au poids de sa conscience. « J’aimerais bien voir ce bras à l’œuvre ! » Il secoua la tête. « Non, pas du tout en fait. J’ai vu assez de violence pour toute une vie. Si c’est pour éviter que tu aies à te battre, j’accepte volontiers de n’être qu’à toi pour ce soir. » Un sourire égaya son visage, même si sa propre affirmation le rendit mal à l’aise. Par rapport à lui-même, par rapport à sa défunte épouse, par rapport à Andeana, aussi. Il avait l’impression de se retrouver comme le jeune Naveen de seize ans qui faisait la cour à Amena, le jour où ils avaient appris qu’ils seraient promis l’un à l’autre. Présentement, la situation était loin d’être la même, et sans doute était-ce cela la source du malaise, du mal-être, du syrien. Andeana ne lui était pas promise, ils n’avaient qu’une relation purement amicale, et même il apprit alors qu’elle était fiancée à un homme. Elle était fiancée à un homme et pourtant, c’est auprès de lui qu’elle passait cette soirée normalement réservée aux couples. C’est auprès de lui qu’elle contemplait ce paysage magique et romantique qui ranimait la flamme de tellement de cœurs un peu plus haut sur la montagne. Voler la femme d’un homme, c’était inacceptable chez lui, et même si Naveen n'avait aucunement cette intention, c’était ce qu’ils laissaient paraître. C’était ce que tout le monde pensait. C’était ce que le fiancé d’Andeana verrait en leur relation, en leur escapade au bout du ciel. « Est-ce que ce serait vraiment pour un rien ? » Demanda Naveen, relevant les yeux vers elle. Puis, il secoua la tête en réalisant l’ampleur de ses paroles. « Je ne veux pas dire par là qu’il y a quoi que ce soit entre nous. Je … je veux simplement dire que … que vous devriez être avec lui. Pas avec moi. » La distance s’était recréée, sans prévenir, rien que par le vouvoiement de Naveen alors qu’ils avaient franchi ces politesses depuis leur dernière rencontre. Comme si tout d’un coup, Andeana redevenait cette personne inatteignable. Il soupira, déçu de lui-même. Sauf que c’était plus fort que lui, ça venait avec tout son bagage. « Je ne voudrais pas qu’on pense que je vous vole à qui que ce soit. » Son image était-elle réellement plus importante que sa relation avec Andeana ?

En l'écoutant, Andeana ne savait pas si elle devait être amusée du fait qu'il dise qu'il voulait bien être le sien pour la soirée ou peinée de l'entendre dire qu'il avait vu assez de violence dans une vie pour l'empêcher d'utiliser ses 'muscles'. Comme s'il ne pouvait pas décrocher de son passé pendant quelques heures, qu'il le traînait à chaque minute comme un fardeau. Elle ne lui en voulait pas de ramener son passé, elle se voulait être une bonne oreille, une personne à qui il pouvait parler de n'importe quoi et de son passé qui étant tant intéressant, quand il en ressentait le besoin. Mais ça sonnait comme un automatisme dans son crâne, que les souvenirs revenaient toujours à l'avant. Elle ne pouvait lui dire de l'oublier le temps d'une soirée parce que les efforts qu'il devrait fournir allaient être infranchissable et qu'elle ne pouvait pas demander une chose pareille. Peut-être même qu'elle partait trop loin dans les réflexions, qu'elle se faisait des films, que dans son esprit, il ne ressassait même pas le passé. « Très bien, mais si je te vois regarder une autre trop longtemps, je lui ferais comprendre que tu es mon Naveen ! » Elle riait de plus belle, espérant que son humour n'était pas trop étrange ou osé pour lui, parce qu'elle se plaisant à regarder ses pommettes ressortirent, ses fossettes se creuser lorsqu'il souriait et qu'elle n'était pas tentée de le voir fâché ou gêné. La conversation dans laquelle ils s'embarquèrent n'aidait pas, elle avouait qu'elle préférait être discrète lorsqu'elle se trouvait en compagnie d'un homme pour ne pas éveiller les soupçons auprès des habitants. L'image qu'elle devait ressortir n'était pas que pour son fiancé, elle ne voulait pas salir le nom Joseph, bien qu'elle n'était pas le membre de la famille le plus sous la lumière, elle voulait faire attention à tout. Elle venait à avouer qu’elle allait bientôt se marier, avant de s’inquiéter si ça changeait quelque chose pour Naveen, si son regard sur elle n’allait pas changer. Sa question venait enfoncer Andeana une première fois, elle restait l’écouter alors que son visage expressif venait de perdre tout éclat, que son sourire s’était déformé. Elle était vexée, qu’il pense que ce n’était pas pour rien. Que les gens faisaient des histoires parce qu’elle pouvait potentiellement trahir son copain. Il poursuivait maladroitement, changeant de pronoms en parlant d’elle et ça la rendait toujours un peu plus mal à l’aise. La tristesse et la colère se disputaient pour savoir qui prendrait la place avec la parole. « Je dois te vouvoyer, moi aussi ? » Ce n’était pas une vraie question, c’était simplement pour lui dire que ça l’avait blessée. « Est-ce que j’ai été stupide en te pensant différent des autres ? » Ses yeux dirigés au sol, elle tournait la tête, pour n’avoir en aucun cas avoir à confronter son visage, parce qu’elle ne pouvait pas être en colère contre lui quand elle le regardait. « Pourquoi est-ce que je devrais être plus avec lui qu’avec toi ? À cause de la St-Valentin ? Ce n’est qu’une date, le 14 février. Tout le monde ne le fête pas et je fais partie de ceux-là. » Si ce n’était que ça, ils auraient dû venir un autre jour pour éviter l’ambiguïté, mais c’était trop tard pour se dire ça. « Et c’est pas parce que j’ai préférée passer ma soirée avec une personne qui, je pensais, pourrait apprécier l’événement plutôt que me juger parce que je suis en couple, que je vais tromper mon copain avec. » Ses joues viraient presque rouge, elle n’avait pas l’habitude d’être dans cet état. Mais elle voyait tellement de sous-entendus dans les phrases de Naveen, elle n’arrivait pas à supporter qu’il puisse la juger. « Alors oui, c’est vraiment pour un rien qu’ils font des histoires et personne ne va penser que tu me voles à quelqu'un d'autre parce que pour ça faudrait que tu aies des idées derrière la tête et tu en as pas, normalement. » Et s'il en avait, après toutes ses paroles, pas sûr qu'il reste quelque chose. Elle s’emballait légèrement trop, elle s’en rendait pas réellement compte, elle laissait juste ses émotions parler tournant cette soirée en cauchemar pour elle.

Son sourire se perdit dans le temps, dans l’espace, cette infinité au-dessus d’eux, quand Andeana prononça les mots mon Naveen. Son Naveen. Les lèvres suspendues à une seconde qui s’éternisait malgré la trotteuse qui continuait son tour de l’horloge, le syrien plongea son regard dans celui de la jeune femme, essayant de comprendre tout ce sens que prenait ces paroles. Il ne pouvait les prendre à la légère, lui. On ne s’appropriait pas une personne pour le plaisir, pour une douce plaisanterie, de là où il venait. À ses yeux, de telles paroles n’étaient jamais innocentes. Pourtant, il savait Andeana animée de cette belle frivolité qu’il appréciait d’ailleurs autant chez elle. Et son rire clair ne pouvait qu’indiquer le chemin vers l’humour, là vers où Naveen aurait dû tourner son esprit, et pourtant … Son rire n’étincela pas autant que celui de la blonde. Le sien était davantage touché, réservé, énigmatique. Parce qu’elle l’était. « Aussi loin des autres que nous sommes, il y a bien peu de risque. » Il élargit un peu plus son sourire, davantage pour sortir de cet état presque immobile, pour redonner vie à un visage qui s’était figé d’un bonheur inexplicable, incontrôlable. Bonheur qui s’évanouit bien vite comme les étoiles au-dessus de leurs têtes lorsqu’elles terminaient leur course. Andeana était fiancée à un homme, homme dont il n’avait jamais entendu parler jusqu’à maintenant, homme qu’il n’avait jamais vu jusqu’à présent. Ce sentiment de secret, cette impression d’avoir été berné, donna une certaine distance à Naveen qui tout d’un coup se sentait fautif. Coupable de sa propre ignorance. Cette distance se traduisit bien sûr dans ses gestes, mais surtout dans ses paroles, et la blonde ne tarda pas à le relever. « Non … Je veux dire … Je … Je ne sais pas. Je ne sais plus. » Qui ils étaient. Ce qu’ils étaient. Ils n’avaient pourtant jamais été plus que des amis, mais tout d’un coup le syrien avait l’impression que même cela dépassait les limites, les barrières. « Je n’ai jamais prétendu être différent. Je n’ai jamais voulu l’être. » Affirma Naveen en fronçant les sourcils, et en secouant légèrement la tête. Lui, tout ce qu’il voulait, c’était se fondre dans le décor, ne devenir qu’un homme parmi les autres. Elle lui rappelait trop bien à quel point il était à part, complètement à part. Andeana plongea dans une tirade qui expliquait leur présence à tous les deux ici ce soir, son choix d’être avec lui plutôt qu’un autre, plutôt que son fiancé. Et si ces justifications avaient du sens pour la jeune femme, elles n’étaient pas suffisantes pour Naveen. « Vous ne comprenez pas. Vous ne comprenez pas tout ce que cela implique, ce que cela représente. Je ne vous juge pas, vous … Je me juge, moi. » Andeana continuait de le tutoyer, et sans doute aurait-il dû en faire de même, mais il avait besoin de mettre au clair, entre eux, et surtout pour lui-même, cette cassure. Ce frein. Quand elle laissa entendre qu’il n’avait pas d’idée derrière la tête, et que cela signifiait qu’il ne pouvait la voler à qui que ce soit, Naveen secoua la tête en détournant le regard un moment. Le temps de réfléchir, de mettre un peu d’ordre dans ce désordre bien trop vite semé. « Je suis vraiment désolé, Andeana. Croyez-moi. Je suis … tellement désolé. C’est trop confrontant pour moi. » Dit-il tout en se relevant dans un mouvement hésitant.
 

La blonde souriait, personne ne risquait de se douter que deux personnes se trouvaient ici, si une prétendante de Naveen cherchait à l'espionner, elle serait sûrement dessus. Ils semblaient se cacher sans vraiment le vouloir, ils s'étaient mis loin des autres pour pouvoir profiter rien qu'à deux les milliers d'étoiles comme si ce n'était qu'un moment que pour eux-deux, qu'ils étaient les seuls à avoir eu cette idée. Seuls les bruits environnant pouvait les faire revenir à la réalité. Peut-être qu'ils ne seraient pas venus à cette conversation s'ils avaient été au milieu de tout le monde, peut-être que les réactions auraient été différentes. Elle avait tout ruinée en avouant qu'elle était fiancée et avait l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Alors qu'il n'y avait rien de mal à aimer, tout comme il n'y avait rien de mal à avoir des amis. Même si elle ne savait pas comment qualifié le syrien, qu'elle ne savait pas s'il était un simple ami, s'il était un sauveur qu'elle adulait de trop. Peut-être qu'elle aurait dû en parler avant, peut-être que quand ils s'étaient donné rendez-vous sous les astres, elle aurait dû le prévenir qu'elle était en couple, mais ça ne lui était pas venu à l'esprit parce qu'ils n'étaient pas là pour des sentiments, ils étaient là pour profiter du moment à ses yeux. Et même si elle le respectait, qu'elle s'intéressait à comment il vivait dans son ancien pays, elle ne pouvait pas comprendre le rejet qu'il avait envers elle en sachant cette nouvelle, cette distance qu'il imposait et qui faisait éclater le coeur d'Andeana, qui la remplissait d'un sentiment étrange, elle était blessée, triste et fâchée. Fâchée d'être celle qui était la coupable parce qu'elle avait une bague au doigt, déçue d'avoir pensée qu'il aurait pu réagir autrement et de comprendre qu'ils s'étaient mal compris. Face à ses mots, elle ne trouvait rien à dire, elle avait simplement une boule dans la gorge qui l'empêchait de dire n'importe quoi. Les traits de son visage devenaient plus tristes, elle se sentait trahie et avait envie de revenir en arrière, simplement dire autre-chose, ne pas faire référence à son couple. Elle ne voulait pas s'éloigner de Naveen, elle ne voulait pas l'entendre dire qu'il était comme les autres, ça ne faisait que la contrarier de savoir qu'elle s'était trompée dès le début. « Est-ce que tu es en train de me dire que tu as envie d'être comme ces gens qui font des histoires pour ceux qu'ils voient, sans rien connaître derrière ? » Parce que s'il voulait être comme les autres, il n'avait qu'à faire ça. La mannequin finissait par expliquer son point de vue, espérant que tout s'arrête, qu'il arrête de créer un fossé entre-eux, mais elle n'était pas assez convaincante, parce qu'elle ne comprenait pas et qu'elle n'arrivait pas à voir ce qu'il y avait à comprendre. « Si je ne comprends pas, explique-moi, aide-moi à comprendre ce qu'on fait de mal. » Il n'avait pas à se juger, parce qu'il ne faisait rien. « Est-ce que je t'ai laissé croire quelque chose ? » Parce qu'elle-même ne savait pas ce qu'elle laissait voir, qu'elle ne savait pas ce qu'elle voulait de cette relation qu'ils avaient, si ce n'était pas de l'amitié, c'était quoi, vers quoi ils s'aventuraient ? Son esprit était tellement brouillé qu'elle ne comprenait pas ce qu'il finissait par dire, ne le regardant que se relever. La vénézuélienne se recroquevillait légèrement contre elle-même. « Vous pouvez partir, si je suis un si gros problème. Je vais rester, moi. » Marmonnait-elle en essayant de contrôler le tremblement de sa voix en détournant le regard pour ne pas qu'il puisse voir que son regard se voiler d'une barrière d'eau. De toute manière, il ne devait pas avoir envie de la raccompagner quelque part.

Ce qui avait d’abord été si doux, si beau, comme une pure innocence que rien ni personne n’aurait pu venir ébranler, tomba pourtant tout d’un coup. Sans prévenir. Sans perdre une seule seconde. Le déclic s’était fait dans la tête de Naveen et une fois que l’interrupteur changeait de position, il était difficile de rallumer une quelconque lumière sur eux-mêmes. Pourtant, c’est tout ce qu’il aurait voulu, Naveen. Faire abstraction de ce qu’Andeana venait de lui révéler. Laisser de côté cette information qui les rendait prisonniers d’une situation trop délicate pour un homme comme lui. Se laisser submerger par l’éclat de soleil qu’avait été la blonde depuis leur toute première rencontre. Est-ce que le fait qu’elle soit fiancée venait réellement tout changer ? Qu’elle soit promise à un autre diminuait-il la personne qu’elle était ? Non, bien sûr que non. Et pourtant, Naveen n’arrivait plus à voir autre chose que la trahison, la culpabilité, la menace. Il avait l’impression d’être l’homme sale qui vole sa femme à un autre. Ce n’était peut-être pas ce que les autres verraient en leur amitié, ce n’était sans doute pas ce qu’Andeana avait en tête en l’accompagnant jusqu’ici, mais c’était la pensée qui résonnait entre les deux oreilles de Naveen. Ces voix, ces voix si fermes, si autoritaires, le syrien avait du mal à les oublier même dans un monde qui ne les écoutait pas. Lui les écoutait. Il se maudissait de le faire, pourtant, Naveen. D’autant plus qu’il lisait la tristesse et la déception dans le regard d’Andeana. Il s’agissait des derniers sentiments qu’il aurait voulu voir à travers son regard quand elle le regardait lui. Elle lui avait donné l’impression d’être un homme bien, un homme extraordinaire, et voilà qu’il lui donnait toutes les raisons du monde de croire autrement. « Non, je ne veux pas être comme ça. Je ne veux pas juger, je ne veux pas me faire d’histoires, mais je ne veux pas non plus faire partie de ces histoires. » Naveen avait cessé d’exister dans la vie des autres le jour où ses plus proches amours étaient tous passés de l’autre côté. Naveen n’avait plus eu à se voir à travers les yeux d’un autre pendant de nombreux mois, ou du moins, son reflet ne renvoyait qu’à un homme parmi tant d’autres. Il n’était pas Naveen, il était un réfugié. Maintenant que ses heures passées en Australie s’accumulaient, maintenant qu’il bâtissait un semblant de vie ici, Naveen devenait une présence de nouveau. Il existait à nouveau. Et il n’avait aucunement l’intention d’exister pour des histoires qui ne le représentaient pas. « Ce n’est pas de votre faute, Andeana. Vous ne m’avez rien laissé croire, de toute façon je n’ai pas cherché à croire quoi que ce soit. Mais … Comprenez, à quel point … C’est … Pour un homme, comme moi, d’être vu en compagnie d’une femme qui n’est pas son épouse et qui, pire encore, est promise à un autre … C’est mal. » Expliqua-t-il, mais les notions de bien et de mal d’ici et d’ailleurs n’étaient pas les mêmes, il s’agissait de concepts subjectifs, au fond. Naveen avait juste choisi d’aller dans le sens le plus négatif, parce que c’était ancré en lui. « Ce n’est pas vous, le problème. Ce sera toujours moi. » Et pourtant, il ne reprenait pas place à côté. Et pourtant, Naveen partirait quand même. Il devait se retirer de l’équation.

Andeana ne savait pas où se placer, parce qu'elle aimait son fiancé et qu'elle ne voulait pas non plus se défaire de Naveen, se dire qu'à cause d'une relation il allait s'éloigner, qu'une bague au doigt pouvait effacer les souvenirs qu'ils avaient, même si tout était innocent, tout ne s'oubliait pas ainsi. La blonde le voyait comme son héros, son sauveur, une personne à qui elle ne pouvait pas tourner le dos. Pourtant, elle sentait à son regard qu'elle avait changé avec la simple évocation de l'amour qu'elle pouvait porter à un autre, à la promesse d'une union. Son avis sur lui changeait également, peut-être que c'était parce qu'elle l'avait bien trop idéalisé que connaître la vraie personne qui se cachait derrière ce masque n'était pas la même qu'elle espérait. Elle était vraie, lorsqu'une émotion lui passait, elle ne pouvait pas faire semblant et la déception s'était imprégné de ses traits, la tristesse s'était emparée de son coeur qui lui serrait toujours un peu plus qu'il parlait, qu'il agissait comme il le faisait. Peut-être que c'était exagéré, mais Andeana avait toujours été sensible avec les humains, les relations qu'elle pouvait avoir. Si l'idée d'être séparée d'une personne ne la dérangeait pas, savoir qu'elle ne pourrait plus jamais la retrouver l'affectait. Et puisqu'elle n'avait aucune envie d'abandonner son fiancé, tout laissait pensée qu'ils allaient se dire au revoir et ne plus se chercher. Ils auraient pu continuer, mais elle ne voulait pas plus le brusquer que ça en continuant de lui dire qu'ici, ce n'était pas anormal de se balader avec une personne promise à une autre, que la vénézuélienne était plus ouverte encore, que les relations de ses amis ne changeaient rien. Cette manière de pensée était encrée en lui et elle n'était personne pour pouvoir lui faire changer. Son importance était aussi moindre pour qu'il ne veuille même pas essayé de surpasser ça, c'était comme ça qu'elle le voyait, c'était comme ça qu'elle se tuait le coeur avec ses pensées. « Oui, je comprends. » Soufflait-elle simplement, même si elle était têtue à rester dans sa position, elle ne voulait pas être le démon de quelqu'un, une personne qui le poussait vers le mal. La blonde finissait par le vouvoyer, pour qu'ils retournent à la case départ tous les deux. Ça ne servait à rien de se battre contre un mur pareil. « Ce n'est pas vous le problème. » C'était simplement une partie de son esprit et visiblement, ce n'était un problème que pour elle, parce que ça ne l'arrangeait pas de devoir s'en défaire. Ses yeux azurs se dirigeaient une dernière fois vers lui avant de se lever vers les étoiles. C'était tout ce qu'il lui restait à faire, elle lui avait déjà dit de partir s'il le souhaitait et puisqu'il ne revenait pas à ses côtés, elle comprenait bien qu'ils ne seraient plus deux à apprécier le spectacle.