Et PAF le clebs

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Dans ta bagnole. En train d'rentrer du bordel. C'pas glamour dit comme ça mais c'pas comme si tu pouvais ram'ner une nana qu't'avais choppée au bar. Avec ta sale gueule. Et l'fait qu'tu bois pas une goutte d'alcool. Mais surtout ta sale gueule. Alors t'restes plus qu'les putes. Là c'est encore moins glamour ouais. Oh c'est d'jà arrivé qu'tu prennes une femme qu'avait envie d'toi, et gratos, mais c'tellement rare. Alors pas trente-si solutions. Tu vas faire c'que t'as faire contre un beau billet puis tu r'pars chez toi. Passant par la p'tite route en forêt. C'plus court. Pis ça va c'est pas un sentier non plus. T'sais passer tranquille. Alors tu roules. Jusqu'au moment où t'vois, trop tard, un truc débouler de derrière un arbre ou un buisson. T'mets l'coup d'frein, l'coup d'volant mais c'pas suffisant et t'percutes le truc en question. Un truc vivant donc ouais. T'penses pas qu'ça soit un homme. Un animal p'tet. T'sors direct de la voiture pour mieux voir. Même si ça peut être dangereux. T'allais pas vraiment vite. Plus l'coup d'frein. Alors la « bête » est encore en vie c'sûr. T'parles pas d'un chat qui s'rait passer sur la roue. Pis tu l'vois. Un clébard. Mais pas n'importe quel clébard. C'lui du p'tit con là. Putain il manquait plus qu'ça. D'jà qu'il t'aime pas mais là. Et tu l'vois débouler le p'tit con. Tu t'doutes bien d'son état. J'l'ai pas vu v'nir il a déboulé d'n'importe où. J'ai freiné et tout mais l'est v'nu s'cogner à l'avant quand même. Bon techniquement vous vous êtes rentrés d'dans tous les deux. La faute à personne. Même pour l'gamin tu dois être en tort. Plus qu'en tort même. Mais l'clebs est en vie. Il est juste bien sonné. T'penses pas qui saigne mais t'peux t'tromper. T'attends juste de voir c'que fait l'gamin. Et après … Putain tu penses bien qu'tu vas d'voir prendre l'bestiau dans ta bagnole.

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Même si j'habite avec Jeremy à présent, Je garde une certaine liberté. Je profite de ce soir pour aller me balader avec Lokhen. Je suis parti en début de soirée et là, il commence à se faire tard. Je marche dans la forêt, une frontale pour éclairage, et je laisse Lokhen gambadait en liberté alors qu'on prend la direction de la ville. Dans mes pensées, je ne vois que trop tard l'ombre de Lokhen au loin quitter les bois pour se trouver près de la route qui le traverse. « Lokhen ! » criais-je en m'elancant vers lui. J'ai beau courir vite, j'entends au loin des crissement de pneus alors que mon cœur s'affole. Mes poumons en feu, je prie en appelant mon chien « Lokhen !!! » Et je finis par arriver sur la route ou Lokhen est couché, immobile mais conscient, couinant. Je suis à la limite de paniqué alors que je me jette par terre à côtés de lui, bouleversé « nan… nan… Lokhen » fis-je alors que les larmes coulaient de mes yeux. Il n'avait pas l'air blessé à première vue, mais s'il était allongé, c'est que quelque chose n'allait pas. La voix de l’homme retentit, et tu la reconnais aussitôt. Cet enfoiré de Ramirez. « y a une clinique vétérinaire dans le coin ? »le coupais-je, me foutant bien de sa justification. « t'en fait pas Lokhen, ça va aller » dis je en francais, en lui caressant le haut de la tête en douceur. « tu peux nous amenés ? » demandais-je a Jorge. C'était plus rapide et surtout Lokhen était un chien très lourd de muscles alors le portait sur deux-trois kilomètres jusqu'à la clinique, c'est pas une mince affaire.

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Manquait plus qu'ça putain. Qu'tu renverse un clébard au milieu d'nulle part. Qu'est-ce qui fout la lui aussi. Putain d'clébard errant. Et son maître pas capable de l'tenir en laisse. T'as fait ton possible pour l'esquiver mais pas moyen nan. T'sors et tu l'reconnais direct l'clebs. C'est c'lui du p'tit merdeux. Il t'aime d'jà pas mais c'pas ça qui va arranger les choses. T'regardes comment va l'chien. Pas trop bien mais tu t'dis qu'ça pourrait être pire. L'gamin arrive avec des larmes plein les yeux et la voix tremblotante pis … boarh t'vas pas t'dire que ça t'touche mais un peu quand même ouais. Ca t'touche p'tet même plus que si c'était une personne qu't'avais renversé en vrai. Pauvre clébard. T'lui expliques au gamin qu't'as rien vu. Qu't'as fait ton possible. Mais forcément il s'en fout. Il veut savoir qu'un truc. Comment sauver l'chien. Euh … J'en sais rien. Doit bien y'avoir ça ouais mais … t'es au courant toi. Qu'est-ce ça pourrait t'foutre de savoir où est la clinique pour animaux ? Pas comme si t'envisageais d'prendre un clebs. Et t'as jamais entendu parler d'véto. Il glisse quelques mots incompréhensibles pour toi au creux d'l'oreille de son clébard. Pis il te d'mande de l'emmener. Bah t'veux bien mais où ? L'est con lui. Ouais … Bah ouais. On d'mand'ra sur le ch'min. T'approches d'un pas. L'est gros l'bestiau alors c'est pas lui qui va pouvoir l'foutre dans ta caisse. Attends laisse moi l'prendre. En espérant qu'il vienne pas t'bouffer la main c'con. D'jà qui vient s'empaller sur ta caisse. Ca va l'a pas l'air trop blessé. Juste un bon gros ko quoi. T'as l'habitude d'en voir. D'en distribuer d'temps en temps. Faut p'tet juste checker ses réactions ou quoi pour voir la « gravité » du truc mais c'pas comme si il allait crever. Monte à l'arrière avec. Reste avec lui. Façon t'penses bien que l'gamin l'aurait pas laissé en montant d'vant quoi. Et t'rapproches un peu plus du clébard donc. Pour l'prendre à bras. Et l'mettre sur ta banquette arrière. Plus qu'à trouver un véto maintenant. Putain d'soirée encore …

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Je suis dans un état proche de la panique a la vue de Lokhen étendu sur le sol goudronné devant le véhicule à l’arrêt. Je tente de raisonner pour le mieux et cela va s’en dire que je dois amener Lokhen au vétérinaire. Autant, j’arrive à le porter malgré son poids, autant je peux pas le transporter à bout de bras sur des kilomètres. D’mander sur le chemin, ouais en ville ce sera plus simple. Je vais pour le soulever, mais Jorge me dit de le laisser faire. Je lui rétorque avec violence. « Le touche pas ! » lui hurlais-je dessus avec violence avant de me pencher sur mon chien pour le soulever doucement dans mes bras. « ça va aller Lokhen, T’en fais pas, ça va aller » lui marmonnais-je avec douceur alors qu’il se laisser soulever. Il est peut-être seulement sonné, mais je ne veux pas prendre de risque. « Tu peux ouvrir la portière s’te plait, » marmonnais-je à la hâte au latino. Quelques secondes plus tard qui parurent une éternité car rentrer un chien de cette carrure à l’arrière d’une voiture n’était pas une mince affaire « Me semble qu’il y a une clinique vétérinaire dans le centre de Bowen » informais-je alors Jorge, me souvenant vaguement de l’endroit pour y être aller une fois. Sous-entendu ? Fonce ou je te défonce.

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L'gamin t'gueule dessus. Pas étonnant vu qu't'as « écrasé » son chien. Bon ouais c'est juste rentré d'dans. De un. Pis c'est lui qu'est v'nu s'foutre en plein dans ta bagnole ce con. Alors ouais t'fais un pas d'recul. Ca va ça va … T'disais juste ça parce que c'est une belle bête et qu't'aurais eu aucun mal à l'soulever. Alors que l'gamin lui il va galérer. Mais bon t'comprends qu'il veule pas qu'tu touches à son clebs. D'ja en temps normal il t'laisserait pas approcher mais là c'est mort. Alors que bon, t'veux juste le prendre tranquille pour l'foutre dans ta caisse. Sans lui faire mal. Mais tu laisses donc faire l'gamin. Qu'il galère s'il veut tu t'en branles. Enfin bof car t'as bien envie d'te barrer d'là pour arriver plus vite au véto. Même si t'avais rien à foutre du reste de ta soirée ça fait chier. T'étais bien tranquille après avoir tiré ton coup pis v'la qu'tu t'retrouves dans ce bordel. Ouais ouais voila. T'ouvres la portière donc. Et tu touches à rien d'autre. Même si t'aurais bien envie d'juste passer un bras sous l'clebs histoire de vous magner un peu plus. Au pire il s'passe quoi hein ? C'pas comme si l'gamin allait t'défoncer. Pis il a b'soin d'toi pour conduire alors hein. Mais nan t'le laisses faire. Et tu r'fermes la portière quand ils sont montés avant d'repasser derrière l'volant. T'démarres le moteur et t'es parti. Vers où ? Bonne question. Centre de Bowen que l'gamin t'dis. J'pars vers l'centre alors pis on verra bien. T'roules pas comme dans une formule 1 mais ouais t'hésites pas à accélérer. Manqu'rait plus qu'tu t'choppes un putain d'procès. Ou t'faire arrêter par les filcs. Alors là … M'enfin p'tet qui s'ront sympa vu l'chien et l'gamin. Sont cons les gens quand ils voient un clebs. Moins sympa avec toi car ils auront p'tet compris qu'c'est toi qu'a envolé l'chien. Bref. Vous en êtes pas là. Et t'arrives dans Bowen, la ville. Personne dans les rues. Putain. Faut dire qu'c'est pas l'heure de point là. T'sors ton téléphone. Tu l'tends à l'arrière. Au gamin. Tiens. R'garde l'adresse. Sinon d'main on est cor là. En temps normal t'lui aurais pas donné comme ça mais tu t'doutes qu'il va pas faire l'connard à envoyer des messages de merde. Pis au pire hein … tu t'en fous. C'pas comme s'il allait t'faire honte. T'trouves ? Parce que douc'ment t'arrives dans l'centre. Ah y'a quelqu'un là-bas. Alors même s'il trouve pas c'bon. Sauf si l'type est un paumé et qui connaît rien lui non plus.

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L’angoisse me prend aux tripes alors que Lokhen pleure. Je ne sais pas si c’est grave ou si c’est juste le coup, mais j’ai peur. Peur de le perdre. Je laisse Jorge nous conduire, à peine conscient qu’il me rend service. En tant normal, j’aurai refusé son aide, mais c’est à cause de lui que j’en suis à courir chez le véto et que Lokhen souffre. Je réalise pas encore je crois, parce que si c’était le cas, je lui aurais sans doute déjà cassé la gueule. Rien à battre de m’en prendre en retour. Heureusement que ma principale préoccupation, c’est mon chien.

Dans la voiture, il me tend son portable, j’en déduis aussitôt que c’est pour chercher l’adresse. Je l’attrape et tape rapidement les mots clés sur le web et je lui communique l’endroit rapidement. « Ouais dans le centre, dans une rue derrière la place principale » lui indiquais-je rapidement. Arrivé dans le centre, il trouve le moyen de nous faire perdre du temps en s’arrêtant près d’une personne pour demander des infos. « Bordel, mais roule, j’ai mis le gps sur ton portable ! » l’engueulais presque, sans aucune retenue « Et tourne à gauche à la deuxième intersection. » ajoutais-je d’humeur massacrante. Finalement, on arrive tant bien que mal aux urgences vétérinaires. Je descends avec difficulté de la voiture, avant de tenter de sortir Lokhen. Chose difficile étant donné qu’il se laisse à peine toucher, même par moi. « Lokhen ! » soufflais-je alors qu’il me grogne dessus. « Calme toi, je veux juste t’aider. » marmonnais-je en l’attrapant pour le tirer vers l’extérieur. L’un des vétérinaires arrive et je lui résume vite fait ce qu’il s’est passé avant de le regarder partir avec mon chien, impuissant.

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P'tain. Cor heureux qu'tu roulais pas vite sinon cet imbécile de clébard aurait pu s'retrouver dans un état bien pire qu'là. Même si la bête elle chouine un peu là. Putain. C'gamin aura fait qu't'attirer des emmerdes. Mais t'allais quand même laisser son clebs crever au milieu d'la forêt. Quasi personne qui passe par là. Et d'jà qu'il a galéré à l'foutre dans ta voiture. T'comprends qu'il veuille pas qu'tu touches son clebs mais c'pas comme si t'allais pas faire gaffe. Ouais la délicatesse c'pas ton truc. Mais si t'étais un connard t'aurais tracé ta route et basta. T'es tellement pas un connard qu'tu donnes ton tel pour qu'il cherche l'adresse du véto'. Okay. T'files donc vers le centre. En roulant un peu plus vite que d'habitude. Et t'roules déjà pas lentement d'habitude. Mais t'grilles pas pour autant le feu rouge ou quoi. T'vois un gars et t'es à deux doigts d't'arrêter pour lui demander où c'est exactement. Sauf que l'gamin t'rappelle à l'ordre. Non mais quel p'tit emmerdeur de merde c'lui-là. Tu raccélères en pestant. Puis il t'ordonne de nouveau un truc là. P'tit con. Et tu m'parles sur un autre ton ! T'vas pas t'laisser parler comme ça. Il rêve le gamin. Puis rends moi ça là au lieu d'gueuler. D'une main t'essayes d'reprendre le tel. Un œil sur la route et l'autre derrière. Presque d'quoi provoquer un accident. Ca va vite, suffit qu'un connard de chien traverse comme un abruti. Sert à rien d'gueuler putain on arrive. On peut pas dire qu'tu sois d'bonne humeur. Pourtant, après avoir tiré ton coup, tu devrais plus ou moins l'être. Si l'gamin pouvait t'rembourser l'prix qu't'as couté la d'moiselle … Tu fous donc la bagnole juste devant l'entrée. Et tu l'laisses faire ce p'tit con. Puisqu'il veut pas qu'tu touches son clébard, qui s'démerde. Qu'il galère bien aussi. Mais t'sais pas pourquoi t'l'accompagnes quand même. Son clebs partant avec un véto. L'a juste était sonné mais c'bon il va pas crever. Toi. Et ta délicatesse ouais. Pas sûr que ça va calmer l'gamin. P'tet même que ça va être pire que mieux en fait.

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Dans la voiture c’est tendu, mais l’heure n’est pas aux règlements de compte ! Pour l’instant, ma priorité, c’est Lokhen et ça le reste jusqu’à ce qu’on arrive au vétérinaire. Il est aussitôt pris en charge et je le vois disparaitre derrière une porte. Je suis seul avec mon angoisse et le stress. Je ne veux pas le perdre. Je ne peux pas le perdre. Je revois la mort de mes parents dans ma tête et je réalise que si je perds Lokhen, je serais définitivement tout seul. Je reste un moment immobile, jusqu’à ce que la voix de Jorge me rappelle à la réalité.

Jorge a écrit:: L'a juste était sonné mais c'bon il va pas crever.

J’hallucine. Mon sang ne fait qu’un tour et à peine mes poings serrés que je pivote avant de lui décrocher un crochet du gauche en plein dans sa tronche déjà bien moche. « Putain d’enfoiré ! Tu l’as fait exprès ! » lui hurlais-je avant de lui décrocher un nouveau coup de poing dans le ventre. J’ai l’effet surprise sur lui et je me fou bien des conséquences que ça va avoir. J’y penses même pas à vrai dire. Il doit être surpris que je sache cogner par contre, lui qui semble voir en moi qu’un gamin arrogant et faiblard, il vient de goûter en deux coups à la force que je peux avoir. 10 ans de taekwondo, ça laisse forcément des traces, et Jorge le découvre à ses dépends. J’utilise rarement la force parce que je ne suis pas violent, mais là… Plus rien n’a d’importance… Je veux juste lui faire mal, comme il en a fait à Lokhen. Comme il m’en a fait. Parce qu’il va pas me dire que c’est qu’une coïncidence s’il a percuté mon chien ? De toutes les personnes qui habitent à Bowen, c’est celui avec qui j’ai eu des différents qui renverse Lokhen. Etrange coïncidence, non ? « S’il meurt… je te tue. » assurais-je avec rage alors que j’avais la gorge noués par les sanglots que je refoulais.

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T'amène donc l'gamin et son clébard au véto d'urgence. Si on t'avait dit qu'tu f'rais ça un jour. Surtout pour ce p'tit branleur. Remarque t'la d'jà sauvé des trois brutes l'aut' fois donc bon. 'Fin ça t'fait plus plaisir d'démolier trois gugusses qu'un clébard. Surtout qu'tu l'as pas fait exprès vu qu'il débarquait d'n'importe où. L'avait qu'à l'tenir en laisse son clebs aussi. D'ja qui t'regarde méchant d'puis taleur. Pas une raison pour t'parler comme à une merde. Alors bon. Ta phrase est p'tet un peu maladroite quoi. Et nan t'le vois pas v'nir l'premier l'coup. T'voyais bien qu'le gamin était tendu ouais mais t'pensais pas à ça. Sauf qu'tu t'ressaissis vite. Et son deuxième coup te touche pas d'plein fouet. Mais t'touche quand même. Et pourquoi j'écraserais ton clebs ??? T'es con ou quoi. C'lui qui s'est foutu sur la route ! Le p'tit ch'min plutôt qu'la route même mais bon t'vas pas t'corriger. Et ouais t'restes « calme ». T'vas pas bondir et défoncer l'gamin. T'pourrais mais ... t'es pas autant d'mauvais poil aujourd'hui. T'crois qu'j'amuse ?? T'crois que ça m'fait kiffer d'renverser un clébard ?? Sérieux quoi. L'est con le p'tit merdeux. Ou il est juste en colère. Ouais. Alors tu peux laisser passer bien des choses. Mais ça là. Ces menaces. T'serres les mâchoires. Y'a qu'ont pris cher pour moins qu'ça. Y'en a qu't'as envoyé à l'hosto pour c'genre de connerie. Parce qu'on déconne pas avec toi. Pas là-dessus nan. R'garde moi bien gamin. Tu l'fixes. Oh t'sais bien qu'il va t'retourner ton regard mais tu t'en branles. T'es même pas véner là. T'es sérieux. Genre bien bien sérieux. Quand tu dis d'tel trucs t'as intérêt à aller jusqu'au bout. Et si t'veux m'buter t'as pas intérêt à m'rater. C'moi qui te l'dis. Parce que sinan ... Sinan t'lui décolles la tête à gamin. Une fois on a essayé d'te planter. C'lui qu'a fait l'mariole est plus là pour en parler aujourd'hui ... Puis si t'veux d'défouler viens. J't'attends. T'lui fais un putain d'sourire provocateur en écartant les bras. P'tet qu'il a b'soin d'ça. Et toi aussi. T'vas juste t'contenter d'le maîtriser. Pas d'lui péter la gueule.

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La peur qui m’habite est indescriptible. L’idée de perdre Lokhen maintenant m’est inconcevable. Il est tout ce qui me ramène à ma vie d’avant. Il est tout ce qui me rappelle mes parents. L’angoisse, la crainte de me retrouver définitivement tout seul me font réagir aux quarts de tour. J’accuse Jorge. Il est forcément le coupable. Parce que s’il ne l’est pas, qui l’est ? Moi ? Coupable de ne pas le tenir en laisse… Mais c’est Jorge qui conduisait. Et, c’est tellement plus facile de l’accuser lui. Mais il se défends le quasimodo, et ça m’énerve encore plus. « Pourquoi ? Bah j’sais pas…. P’tre que… parce que depuis le premier jour, tu peux pas me blairer ! » lui crachais-je avec hargne. Exit les raisons de nos conflits, je retiens juste que c’set lui qui est venu me chercher alors que j’avais rien demandé. « T’es tellement déranger que ça m’étonnerait pas ! » lui balançais-je avec colère en me rappelant qu’il était facilement enclin à utiliser la violence. Et je le menace. Parce que si j’ai plus Lokhen, j’en ai plus rien à foutre de moi-même. Lokhen est la seul chose qui me donne encore un sens de remonter la pente pour m’en sortir. Alors si je le perds, j’en aurai plus rien à foutre de mettre ma vie en danger. Y aura plus personne pour compter sur moi. « C’est pas des paroles en l’air. » lui fis-je comprendre en plantant mon regard bleu-vert dans le sien, déterminé. « S’il meurt, t’es mort. » assurais-je avec certitude. Et tes paroles le font réagir. Il joue la carte de la provocation avec son sourire à la con. Déjà qu’il est moche à la base, mais quand il sourit n’en parlons pas. Je le fixe, et bien que l’idée de lui en coller une me tente, j’en fais rien. Pour le moment ma seule préoccupation, c’est mon chien. « T’es vraiment qu’un connard. Pas étonnant que t’es besoin d’aller aux putes pour te satisfaire… Personne ne voudrait jamais de toi… Et c’est pas à cause de ta tronche… T’en as rien à faire des autres… tout ce qui compte, c’est ton propre plaisir et la violence… » lui balançais-je en le regardant avec dégoût. Je vais m’asseoir sur l’une des chaises de la salle d’attente, plantant Jorge ici. J’en ai franchement plus rien à faire de lui, et si Lokhen meurt, je saurai ou le trouver ce bâtard.

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Il a toujours rien compris ce p'tit emmerdeur. S'il t'avait pas pris pour un gros con à s'foutre d'ta gueule t'en s'rais jamais v'nu à lui foutre une tarte sur la gueule. Et comme si t'allait laisser passer son comportement de p'tit con d'merde. C'toi qui peut pas m'blairer. T'as été l'premier à m'parler comme si j'étais ton chien. Ouais sur l'coup c'pas toi qu'a tort. Mais l'gamin est trop gamin pour prendre l'truc à son compte. Emmerdeur d'première. Alors ouais t'insist'ras toujours qu'c'est pas d'ta faute tout ça. Et l'chien non plus. C'lui qu'est v'nu s'empaler sur ta bagnole p'tain. Trop con pour l'voir ça aussi l'enfoiré d'gamin. C'toi qui m'prend pour un dérangé. Alors qu'tu l'es pas vraiment. Ouais t'es pas l'gars l'plus sympa et l'plus normal du monde. Mais c'pas pour ça qu't'es un bizarre non plus quoi. Alors même s'il l'pense que t'es un gars bizarre il l'dit surtout parce qu'il est sur les nerfs le p'tit. L'a la rage et il t'menace. Le p'tit enfoiré. Il doit pas bien savoir c'qu'il dit. T'menacer toi ? Il sait qu's'il s'rate sur c'coup c'est lui qui crève ? J'espère qu't'as bien réfléchis à tes mots … T'amènes son clébard à l'hosto et tout c'qu'il trouve à t'dire c'est qu'il va t'buter. T'aurais du l'laisser crever sur place son chien pour la peine. Quoiqu'nan. L'chien est p'tet bien sympa. C'juste son maître qu'est un p'tit con. Alors tu l'nargues. S'il a envie d'venir te cogner qu'il le fasse. Mais il s'défile, l'ose pas. Une grande gueule mais des p'tits bras. Comme beaucoup d'gens. Puis c'jamais qu'un gosse quoi. Ou alors il sait qu'il a genre zéro chance contre toi. Un connard. T'es un connard. Ouais. Pas faux. T'sais pas si l'gamin tente de t'faire réagir mais … Mh. C'pas comme s'il t'apprenait des trucs. T'vas aussi m'chanter que « l'physique c'est pas ça qui compte » ? Arh. J'sais bien qu'les femmes kiffent pas d'avoir ça d'vant la gueule. Mais l'gamin s'barre. Enfoiré. T'le suis pas pour autant. Mais t'reste. Pas loin. Pour savoir si l'chien a crevé ou pas. Ca pourrait d'apporter des problèmes. Puis l'doc revient avec une tête des bons jours. T'entends la discussion d'loin. L'clébard a quasi rien. Juste genre une commotion ou quoi. Tu l'dis d'puis l'début. C'pas aujourd'hui qu'le gamin t'tuera du coup. Ouf.

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J’ouvre la bouche, puis je la referme. C’est inutile de parler avec lui, il veut toujours avoir raison. Puis de toute façon je m’en fous maintenant, c’est le cadet de mes soucis. « C’est ça. » marmonnais-je en roulant des yeux. Je le prends effectivement pour un déranger, mais quand on le voit agir, quand on l’entend parler, y a rien qui porte à croire qu’il est sain d’esprit le gars. « Et alors ? C’est pas comme si t’en avais quelque chose à foutre, non ? » répliquais-je en haussant les épaules, lassé par nos querelles à répétition. Si ça m’a longtemps amusé, aujourd’hui, je trouve ça beaucoup moins drôle et Lokhen ne cesse de me revenir en tête. « ça tu peux compter la dessus. » lui dis-je en plongeant mon regard haineux dans le sien. « Tu devrais te demander si c’est pas ton caractère de merde qui leur fait peur plutôt que ta tronche, Quasimodo. » lui balançais-je sans retenue, aucune. Evidemment que sa tête surprend, pourtant, il y a des moyens pour faire connaissance sans avoir à mettre en avant son physique, surtout au XXIe siècle ! Je dis pas que toutes les meufs accepteraient sont physiques, c’est sur, mais de là à ce que toutes soient aussi superficielles ? Je vais alors m’asseoir, me prenant la tête entre mes mains, retenant mes larmes. Et si Lokhen ne s’en remettait pas ? Je serais… tout seul. Définitivement tout seul. Finalement, au bout d’interminables minutes, le vétérinaire revient vers moi. Lokhen va bien. Je pousse un soupire de soulagement et je me lève pour suivre le véto jusqu’à mon chien. Il m’explique qu’il va avoir quelques jours des médicaments à prendre, ça lui permettra de ne pas trop avoir mal après le choc qu’il a subi. J’acquiesce d’un signe de tête en lui suivant, ignorant totalement la présence de Jorge. Je me dis que s’il est resté tout ce temps, c’est surtout pour se foutre de ma gueule plus tard, il en est bien capable. En attendant, c'est pas aujourd'hui que je vais lui régler son compte, et j'espère ne plus jamais le trouver sur mon chemin, cet enfoiré.

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