| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| we do not stand alone (lisandro) | |
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Auteur | Message |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: we do not stand alone (lisandro) Dim 1 Avr 2018 - 3:18 | |
| C’est Lisandro qui avait fait le premier pas, c’est lui qui était entré en contact avec Woody pour la première fois depuis leur « dispute » et depuis qu’ils avaient mis fin à leur relation professionnelle de physiothérapie. Ça n’aurait pas pu être autrement, Woody était bien trop fier, et surtout il avait eu bien trop honte d’avoir ainsi déversé toute sa colère et tous ses malheurs sur Lisandro alors qu’il ne lui avait rien demandé. Ça n’était pas son genre, à Woody, de se donner en spectacle de cette manière, pas quand il était question de sa maladie. Il avait davantage tendance à s’en cacher, à mentir aux autres pour mieux se voiler son propre visage face à ce qui l’attendait. Il n’avait jamais eu envie d’entrevoir son futur, Woody, et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait toujours refusé d’un pied ferme d’assister à des séances de groupes de support de gens atteints de la sclérose en plaques. Plusieurs personnes, plusieurs stades, plusieurs formes. Il n’avait pas envie, Woody, de savoir à quoi il ressemblerait dans cinq, dix ou quinze ans. Peut-être même moins longtemps que ça encore. Il avait déjà entendu des témoignages, il avait bien assez lu sur le sujet quand on l’avait diagnostiqué, mais maintenant, il laissait toute la place au déni. Il ne voulait pas savoir. Il ne voulait pas savoir. Et pourtant, quand il avait vu Lisandro dans son fauteuil roulant, quand il l’avait vu baisser les bras à de si nombreuses reprises, quand il avait semblé abandonner chaque sphère de sa vie l’une après l’autre, Woody avait été contraint d’être confronté au reflet d’un lui-même pas si lointain que ça. Alors oui, Lisandro avait été le récipient de son jugement et de sa colère, et il avait enduré un physiothérapeute qui n’était définitivement pas à la hauteur en raison de sa propre expérience. Woody avait merdé, mais il avait été trop fier pour l’admettre et, surtout, il avait préféré éviter Lisandro pour ne pas avoir à reparler de cette journée-là où il s’était ouvert à un point tel qu’il avait eu du mal à en refermer la cicatrice. Toutefois, lorsque Lisandro lui avait tendu la main dans son message texte, Woody n’avait eu d’autre choix que de l’attraper. Ils ne se laisseraient plus tomber. Ni l’un, ni l’autre. À l’heure du déjeuner, dimanche, le trentenaire cogna à la porte de la résidence de Lisandro dont il connaissait l’emplacement par cœur depuis un bon moment, mais il n’y avait toutefois pas remis les pieds depuis quelques semaines maintenant. Il attendit qu’on vienne lui ouvrir cette fois, s’attendant surtout à ce que ce soit l’aide à domicile qui l’accueille. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Ven 13 Avr 2018 - 12:00 | |
| Depuis quelques semaines maintenant, Lisandro avait pas mal évolué sur son handicap. Il ne l'acceptait pas encore de gaieté de coeur, mais il avait réussi à aller de l'avant concernant certains aspects. Mais il n'était plus seul désormais et c'est aussi sans doute pour cette raison qu'il avançait plus facilement, parce que le soutien qu'il avait à ses côtés était indéniable. Même si au fond de lui, il ne pouvait s'empêcher de penser à son ex-petite amie qui l'avait abandonné sans véritable raison. Il espérait que la situation ne soit pas trop compliquée et que Maddie décide de faire la même chose d'ici quelques semaines voire mois.
Non seulement pour lui annoncer cette bonne nouvelle mais avant tout, prendre de ses siennes, Lisandro avait décidé d'envoyer un message à Woody. Depuis leur dispute, ni l'un ni l'autre n'avaient rompu ce douloureux silence. L'italien avait conscience qu'il avait été détestable avec lui et il souhaitait se racheter. D'ailleurs, lorsque son ami avait décidé de le confier à un de ses collègues, Lisandro avait refusé et depuis, il n'avait plus fait aucune rééducation. Il savait que c'était mauvais pour lui, mais tant pis, il voulait simplement récupérer son ami, s'excuser et revenir à leur relation d'avant. Il en avait besoin pour avancer, et il savait surtout, que même si Woody ne disait rien, lui aussi avait besoin d'aide et de soutien, alors le jeune homme s'était promis d'être aussi présent que lui l'avait été à ses côtés. Après tout, c'est bien ça l'amitié non ?
Une fois qu'ils eurent échangés tous les deux par message, ils avaient établis leur rendez-vous dimanche, juste pour l'heure du déjeuner, ils auront ainsi toute l'après-midi pour discuter de tout et de rien. Simplement se retrouver c'est déjà une bonne chose. Pour la première fois depuis son accident, l'ancien footballeur avait demandé à Kaya, son aide à domicile d'aller faire les courses avec une idée et liste précise en tête. Aujourd'hui, c'est lui qui allait se mettre au fourneau. Avant tout cela il adorait cuisiner, alors c'était l'occasion de reprendre la main, même s'il allait sans doute à voir besoin d'un peu d'aide.
Entendant quelqu'un frapper à la porte, il demanda à Kaya si elle pouvait aller lui ouvrir pendant qu'il surveillait la cuisson de son plat. Il n'avait rien fait de très extraordinaire, simplement son plat favori et celui qui lui rappelait ses origines : des spaghettis bolognaise. Il espérait simplement que Woody aurait assez faim pour la quantité qu'il avait préparé.
Lisandro était à la fois heureux de revoir son ami mais très stressé aussi. Il savait qu'un mot de travers pour tracer un trait définitif sur leur amitié, et il refusait de perdre ses amis. Il s'absenta quelques minutes quand Woody fut entré dans le salon pour aller à sa rencontre. Un sourire radieux inonda son visage quand il vit son ami.
" - Salut toi. Ça me fait plaisir de te revoir."
Et ses propos étaient plus que sincères, ils avaient tellement de choses à se dire, à partager. Ils avaient du temps à rattraper même si ce n'était que quelques semaines, pendant ce temps, il s'en était passé des choses, du moins, dans la vie de l'ancien sportif.
" - Fait comme chez toi, le repas devrait être bientôt prêt. J'espère que tu aimes la nourriture italienne !"
Sinon et bien.. Il trouvera toujours d'autres ingrédients pour lui concocté une petite salade ou autre. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Mer 2 Mai 2018 - 15:14 | |
| Les mains jointes devant lui, comme s’il attendait poliment qu’on vienne lui ouvrir alors que Woody n’avait pourtant pas grand-chose de poli, il releva la tête quand la porte s’ouvrit face à lui. Sans grande surprise, c’était l’aide à domicile de Lisandro qui se trouvait là à l’accueillir avec un charmant sourire. Il ne mit pas de temps à songer que si Lisandro ne se la tapait pas, lui le ferait volontiers. Mais ce n’était sans doute pas le genre de pensée à avoir présentement, d’autant plus que sa relation avec l’italien était plutôt fragile étant donné leur dernière conversation verbale. Disons qu’il se garderait ses commentaires machistes pour plus tard, si jamais ils arrivaient à réparer les pots cassés et à repartir à zéro. Complètement à zéro, oui. Sans les jugements, sans les piques et les attaques, sans le découragement d’un côté comme de l’autre. La jeune femme, qui se présenta sous le joli prénom de Kaya, l’invita à rentrer dans la demeure de Lisandro, avant de refermer la porte derrière le physiothérapeute. Il passa au salon et remercia la demoiselle avant d’attendre que Lisandro le rejoigne. Il était dos à l’homme quand ce dernier entra dans la pièce. Alerté par le bruit de sa chaise, surtout, Woody se tourna et fut plutôt surpris de se retrouver face à un sourire radieux illuminant le visage de l’italien. Ça ne pouvait qu’avoir un effet contagieux, et l’australien sourit largement à son tour en s’avançant vers Lisandro pour échanger une poignée de main avec lui. « Hey ! Ça me fait plaisir aussi. Thanks for reaching out. J’avoue que … c’est plutôt mon genre de laisser couler, par orgueil et fierté p’t’être, mais je suis vraiment content que tu m’aies texté. » Il hocha la tête avec un sourire, replongeant ses mains dans les poches de ses jeans alors que Lisandro lui disait de faire comme chez lui en attendant le repas. « Y a-t-il vraiment une seule personne sur cette terre qui n’aime pas la nourriture italienne ? » Demanda Woody, amusé. Les pâtes, la pizza, le bon vin, pour lui ça semblait plutôt faire l’unanimité. « Me dis pas qu’en plus, j’aurai droit à de la bouffe signée Salvao ? » Contrairement à Kaya, c’était plutôt Lisandro qui avait l’air d’avoir passé l’avant-midi derrière les fourneaux. Ça lui ferait déjà plaisir, ça, à Woody, parce que ça démontrerait un premier changement depuis les dernières semaines. Il prenait sa vie en mains, et c’était beau à voir, surtout pour Woody qui attendait depuis si longtemps ce moment. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Mer 9 Mai 2018 - 12:37 | |
| Comme bien souvent, lorsque Kaya était là, c'est elle qui ouvrait la porte aux invités ou tout du moins, aux personnes qui sonnaient à la porte. Mais à la différence prêt, c'est que normalement elle le faisait parce que l'italien mettait trop de temps et qu'ils avaient convenu ainsi, mais c'est surtout, qu'il avait passé tellement de temps enfermé dans sa chambre, que c'est elle qui avait dû ouvrir. Elle commençait d'ailleurs à connaître certains amis de l'ancien sportif, comme Woody par exemple. Mais cette fois-ci s'il n'avait pas ouvert de lui-même c'était pour une toute autre raison. Tout simplement parce qu'il était en train de préparer le repas pour son ami, et ça, ça valait le coup de ne pas ouvrir la porte lui-même non ?
Une fois qu'il eut fini la tâche qu'il était en train de faire, il surveilla une dernière fois les fourneaux pour s'assurer qu'il n'avait rien laissé qui risquait de brûler ou autre, il ne manquerait plus que ça ! Il quitta alors la cuisine pour rejoindre le salon où se trouvait son ami. Après une poignée de main, l'italien ne put s'empêcher de rire. La fierté et les hommes, une sacrée plaie ! Mais au fond, il ne pouvait pas lui en vouloir, c'est aussi pour ça que c'est lui qui avait pris les devants, parce qu'il savait que l'inverse n'arriverait sans doute jamais.
" - Je ne sais pas, je préfère demander. Il y a bien des gens allergiques aux fruits de mer, pourquoi pas des gens allergiques à des herbes présentes dans la sauce tomate ou bien au gluten ? J'aimerai bien ne pas devoir te conduire à l'hôpital à cause de ce que j'aurai fais à manger."
C'était peut-être une mauvaise idée de plaisanter sur le sort de Woody étant donné la malade qui devait l'envahir un peu plus chaque jour, et c'est aussi pour ça qu'il avait repris contact avec lui. Il en avait besoin, égoïstement mais aussi, parce qu'il voulait être auprès de lui pour le soutenir comme il l'avait soutenu tout ce temps et sans broncher.
" - Huuum.. Bah je crois que si.. Après si ça te dérange, on peut aussi commander un truc hein.."
Lisandro savait cuisiner, c'est juste que durant tout ce temps, il avait perdu goût en la vie, et même la cuisine qu'il aimait faire auparavant n'avait pas échappé à son état d'esprit. Mais aujourd'hui, il reprenait doucement et il espère que son ami sera content d'observer les changements qui s'opèrent doucement. Après tout, il ne lui a pas menti, Lisandro commence à changer, mais il va falloir être patient, ça c'est une certitude. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Mer 16 Mai 2018 - 3:10 | |
| Lisandro se contenta de rire au commentaire de Woody, ce qui était déjà un bon début, en réalité. Après tout, bien des gens auraient pu s’offusquer que l’homme ne daigne même pas décrocher le téléphone et ça, pour une histoire de fierté. L’amitié ne valait-elle pas plus que ça ? Pour Woody, c’était bien plus compliqué qu’une simple ligne entre l’un et l’autre. Peut-être que Lisandro le connaissait un peu mieux, à présent. L’italien passa donc tout de suite au sujet principal : la nourriture. Woody n’était pas bien difficile, même s’il faisait normalement le plus possible attention à ce qu’il mangeait en raison de sa maladie qui demandait un mode de vie des plus sains s’il voulait avoir la meilleure qualité de vie le plus longtemps possible. Un met cuisiné maison serait certainement acceptable, et surtout, délicieux. D’ailleurs, Woody s’étonnait que quelqu’un dans ce monde aurait pu répondre à la négative à la question de Lisandro. « T’en fais pas, je suis allergique à rien. Aucun risque de devoir partir en urgence. Si je pars en flèche, ce sera si une scène comme la dernière fois se reproduit et … on va essayer d’éviter, maintenant, hein ? » Lança Woody, un léger sourire amusé aux lèvres. « Too soon ? » Ajouta-t-il. C’était la première fois qu’ils se voyaient depuis ladite scène, ce moment qui s’était soldé par une dispute, une rupture dans leur relation, et pourtant c’était bien la deuxième fois que Woody abordait la chose en l’espace de cinq minutes. Sans doute pas le meilleur moyen pour aller de l’avant. Le physiothérapeute demanda si c’était une sauce signée Lisandro, et tout de suite l’italien confirma, affirmant qu’ils pouvaient commander si ça dérangeait. Woody fronça les sourcils et secoua la tête. Lisandro avait changé, certes, mais pas du tout au tout. Il fallait encore, parfois, marcher sur des œufs. « Hé, stop ! Pas question qu’on commande un truc fait en cinq minutes alors que tu nous as concocté une de tes spécialités ! Tu rigoles ou quoi ?! » Lança Woody pour le rassurer, d’une manière bien à lui. « D’ailleurs ça sent extrêmement bon. Rien que l’odeur m’ouvre l’appétit. » Il était prêt à passer à l’attaque. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Jeu 17 Mai 2018 - 14:06 | |
| Malgré les clichés sur les italiens et les hommes plus largement, oui Lisandro avait une fierté, comme tout le monde, mais il ne l'avait jamais utilisé à mauvais escient, comme par exemple de pas vouloir recontacter quelqu'un par simple fierté. Mais il n'en voulait pas à Woody, sinon, pourquoi il l'aurait invité ici ? C'était du passé, il avait tourné la page et maintenant, il désirait retrouver son ami comme ils l'avaient été tous les deux au début de leur relation. Ça prendrait sans doute du temps pour retrouver leur complicité, mais il était prêt à être patient pour ça, si ça pouvait lui permettre de retrouver l'homme qu'il appréciait et de le soutenir comme il l'avait soutenu lui.
Ils abordèrent ensuite le thème du repas. Repas spécialement concocté par l'italien en personne. Un changement depuis la dernière fois qu'ils s'étaient quitté. Mais il ne fallait pas non plus être trop impatient, Lisandro avait changé, mais pas entièrement, il restait assez fragile et le moindre petit faux pas pourrait le faire retomber plus bas.
Il hocha la tête à sa question, ne sachant pas vraiment si ça en était une. Évidemment qu'ils allaient éviter que cela se reproduise, c'est ça aussi qui avait mis du plomb dans la tête de l'ancien sportif, et même si pour se punir à la suite de cette rupture, il avait totalement arrêté la rééducation. Heureusement, depuis, il avait repris, même s'il avait eu beaucoup de mal à s'y remettre.
" - Si tu as faim ça tombe bien, c'est prêt. Il me reste juste à mettre le couvert et on pourra s'installer !"
Lisandro ouvre donc les placards afin de sortir les assiettes et les couverts, puis il les pose sur ses genoux l'instant de les déposer sur la table à manger. Maintenant que Lisandro est un peu plus autonome, Kaya ne vient que pour faire sa toilette et l'habiller le matin et éventuellement deux ou trois autres tâches, le reste il le fait seul. Et donc, maintenant que le repas est prêt, il peut lui donner son argent et sa soirée pour qu'elle puisse rentrer chez elle, ce qui laissera les deux hommes en tête à tête.
S'installant à table, Lisandro ne put s'empêcher de sourire lorsque la jolie blonde fut partie.
" - Je crois que tu as une sérieuse touche avec elle ! Elle me parle souvent de toi, me demande si j'ai de tes nouvelles. Je crois que tu ferais bien de discuter avec elle." fit-il ave un large sourire.
Ce qu'il voulait, c'est que son ami garde le moral, en fait, il voulait éviter tout ce que lui avait fait, mais si ça trouve, Woody serait bien plus fort et ne descendait jamais aussi bas, du moins, pas lorsqu'il est en compagnie de quelqu'un, mais seul, on ne sait jamais comment sont les gens.
" - Je te laisse te servir. Bon appétit !" |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Dim 27 Mai 2018 - 3:55 | |
| C’était tout ce qu’il voulait aussi, Woody, retrouver cette complicité d’avant. Celle qui s’était installée bien avant l’animosité, celle qui leur avait permis de devenir même amis avant que leur relation de professionnel à client n’ait raison d’eux. Le jeune homme tenta d’ailleurs une blague là-dessus, enfin, pas forcément une blague … juste une légère allusion à la dernière fois. Lisandro se contenta d’hocher la tête quand Woody demanda si c’était trop tôt pour revenir sur les événements, alors oui, le physiothérapeute en conclut que c’était too soon. Il esquissa un mince sourire presque gêné, il n’y avait que Lisandro pour le mettre dans un tel état. Woody se fichait normalement fort bien de ce qu’il pouvait dire de mal ou de bien, il ne portait que très peu d’importance à l’image qu’il pouvait avoir auprès des autres. Pourtant, avec lui, il savait que le moindre faux pas pourrait encore une fois tout foutre en l’air. Et il n’en avait pas envie. Il avait trouvé en Lisandro une amitié qui ne se trouvait pas chez beaucoup de personnes autour de lui, et ça se faisait si rare dans sa vie. Il s’y accrochait. Il n’avait peut-être pas été celui à faire les premiers pas vers la réconciliation, mais il s’accrochait quand même. Autrement, il aurait juste décliné l’invitation de l’italien. Il aurait tout laissé derrière. Fuir, c’était ce à quoi il était le plus doué, Woody. « Good ! » Lança-t-il simplement en suivant Lisandro jusqu’à la cuisine. « T’as besoin d’aide pour finaliser quoi que ce soit ? » Mais le jeune homme se débrouillait très bien. Il posait les assiettes sur ses genoux pour ensuite se rendre jusqu’à la table, sans problème. Cette autonomie faisait sourire Woody, qui ne le montra toutefois pas trop. Et puis, son offre de l’aider n’était pas seulement basée sur son handicap. C’était une politesse qu’il avait envers n’importe qui qui l’invitait à manger. Il n’allait quand même pas rester là les bras croisés. Woody s’installa à la table pour laisser Lisandro régler la fin de journée avec Kaya, et le regarda avec un peu de surprise mais surtout de l’amusement quand l’italien lui confia que la jeune femme avait un œil sur lui. « Ah bon ? Ben la prochaine fois, c’est pas avec toi que je devrai être en tête à tête ! Tu nous laisseras un peu seuls. » Woody eut un rire amusé, et après quelques secondes, il ajouta : « Et puis au moins, elle saura dans quoi elle s’embarque, si elle veut du long terme avec moi. » Il fit une légère grimace. Bien sûr qu’il faisait allusion à sa condition qui ressemblerait bien vite à celle de Lisandro. Il était rare que Woody se permette d’en parler, surtout parce que les personnes au courant de sa maladie se comptaient sur les doigts d’une main. « Bon appétit ! » Lança Woody, qui ne se laissa pas abattre par sa propre réflexion. Il s’attaqua bien vite à son repas et ne se gêna pas pour démontrer sa satisfaction en émettant quelques bruits de contentement. « C’est délicieux, Lis. » __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Lun 28 Mai 2018 - 20:59 | |
| Pendant quasiment un an, un peu moins en réalité, Lisandro avait été une véritable ordure avec toutes les personnes qui tentaient de l'approcher. D'abord, tout le personnel médical qui se devait de contrôler régulièrement l'avancée de son handicap, puis les inconnus qui lui lançaient des regards remplis de pitié pour ensuite terminer sur son cercle d'amis plutôt réduit. Il n'avait ménagé personne, beaucoup trop aveuglé par sa propre souffrance, alors il avait rejeté tout le monde, même les personnes qui avaient toujours été là pour lui, comme Daemon par exemple. Lentement, il s'était constitué sa petite bulle s'éloignant du monde réel et s'enfermant dans son monde à lui.
Avec le temps, il avait même mis en péril de nombreuses amitiés, comme celle avec Daemon ou Woody ici présent. Il aurait pu les perdre et en quelque sorte, il les a perdu, mais aujourd'hui, il rame, il fait de très nombreux efforts pour tenter de réparer tout le mal qu'il a pu faire durant cette période. Est-ce qu'il serait capable de réparer tout ce qu'il a pu détruire ? Non, il restera sans doute des séquelles et le terrain sera toujours glissant par moment, mais il veut essayer de faire que tout redevienne comme avant. Comme avant son accident quand il n'était pas cet homme là, et petit à petit, il réussissait à recoller les morceaux.
Il avait invité Woody pour qu'ils puissent se retrouver, discuter et essayer de rattraper le temps perdu. Même si tout se passait bien pour le moment, les vannes concernant leur dernière discussion n'étaient pas les bienvenue, ça serait bête que tous les efforts fournis soient réduits à néant pour ce genre de futilité. Peut-être que d'ici quelques semaines ils pourront en rire, mais pas aujourd'hui. Pas ce soir.
L'italien mit le couvert puis s'installa en même temps qu'il invita son ami à faire de même. Puis, il lui confia que Kaya, son aide à domicile semblait avoir flashé sur lui. Est-ce que Woody était en couple ? Célibataire ? Il n'en savait trop rien, ils n'avaient jamais vraiment parlé de ça ensemble, mais il voulait juste le mettre au courant. Rapidement ce qu'il pensait être une distraction n'en fut pas tant une, puisque Woody évoqua son état dans quelques temps, Lisandro ne put s'empêcher de se sentir coupable..
" - Woody.. Ne pense pas comme ça. Je suis sans doute très mal placé pour te donner des conseils sur ce genre de choses mais.. N'y pense pas et vit au jour le jour, ne pense pas à ce que tu vas être, sinon ça te détruira encore plus.."
Si Lisandro avait su qu'il allait avoir un accident et terminé dans ce fauteuil, les jours précédents celui-ci auraient très certainement changé, il aurait fait des choses tant qu'il le pouvait encore, mais il n'avait pas eu cette "chance" de le prévoir, et en soit, ce n'était pas plus mal que ce soit fait de manière radicale. Même si l'accepter avait été très compliqué, et il n'avait toujours pas totalement accepté sa situation, mais c'était en route.
Après avoir laissé son ami se servir, il remplit à son tour son assiette et mangea. Lorsque Woody le complimenta sur sa cuisine, il eut un petit sourire gêné tout en rougissant légèrement. Ça lui faisait plaisir de voir que ses efforts avaient été récompensés.
" - Je suis content que ça te plaise. Bon alors sinon, parle moi un peu de toi !"
Il savait que c'était un sujet sensible, mais peut-être accepterait-il de l'évoquer avec Lisandro. Ou même de parler de la pluie et du beau temps, ça lui allait parfaitement ! |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Jeu 31 Mai 2018 - 1:54 | |
| Dès qu’il se sentait dans une situation délicate, dès que Woody ne savait pas forcément sur quel pied danser, il choisissait toujours le mauvais. Il n’était pas le genre de personne assez à l’écoute de ses émotions et de celles des autres, assez attentif aux signaux et au non-verbal. Il y allait selon son propre instinct, et ce n’était une surprise pour personne que Woody avait les pires réflexes au monde quand il s’agissait de ses relations, qu’elles soient amicales ou amoureuses. Heureusement, Lisandro semblait réellement prêt à aller de l’avant plutôt que de stagner comme ils avaient pu le faire, ou carrément reculer. En effet, il ne releva même pas les idioties de Woody, pas plus que nécessaire du moins. Autrefois, ils auraient pu se prendre la tête pour de telles futilités, mais un certain laisser-aller se faisait sentir, et dans le bon sens pour une fois. Woody comprit quand même la limite à ne pas pousser, et se promit que ce soir, il tâcherait de rester sur les sentiers battus, de ne pas trop s’égarer sur des pistes qui pourraient s’avérer de vrais culs-de-sac. Malgré cette promesse, dès que Lisandro parla de l’œil que Kaya semblait avoir sur le physiothérapeute, ce dernier ne se retint pas pour parler de sa maladie. C’aurait dû n’être qu’une remarque perdue au milieu des autres, une blague déplacée et mauvaise, mais ils auraient dû s’en foutre puisque pour une fois elle était dirigée contre Woody lui-même. Sauf que Lisandro, maintenant au courant des démons qui rongeaient le corps de Woody et son esprit par le fait-même, releva évidemment la douleur sous-jacente au commentaire de l’homme. « Yeah, c’est ce que j’essaie de faire. Vivre au jour le jour. Mais je le fais constamment dans l’optique que ces jours-là sont comptés, justement. Je ne veux pas ne pas y penser. Je veux me souvenir que tout ce que je fais maintenant, c’est pour ne pas avoir de regrets. » Est-ce que cela fonctionnait ? Non, absolument pas. À trop vouloir parfaire l’achèvement d’une vie qui ne se terminerait pourtant pas là où Woody l’envisageait, il passait à côté de ce qui comptait vraiment. Alors si on parlait de ne pas se détruire encore plus, il fallait d’abord se souvenir que Woody était déjà détruit. Complètement anéanti. Mais si le jeune homme s’ouvrait un peu à Lisandro ce soir, il ne lui confierait toutefois pas toute cette noirceur. Ce n’était pas parce que son ami semblait aller mieux, un peu mieux, qu’il devait alors à son tour devenir le récipient des malheurs d’un autre. Alors Woody délaissa le sujet et revint à l’essentiel : le repas que l’italien lui avait préparé avec talent. Son compliment sembla réjouir Lisandro, qui le remercia avant de retourner la conversation sur le trentenaire. Ce dernier haussa les épaules. « On se croirait à un premier rendez-vous galant. » Il esquissa un sourire. Parler chacun son tour de soi. « Et je me souviens maintenant pourquoi je saute tout le temps cette étape. » Remarqua-t-il en riant. « Je n’aime pas trop parler de moi. À moins de rester dans le superficiel, mais je doute fortement que tu aies envie d’avoir tous les détails derrière mon curriculum vitae. » Lâcha Woody. Il n’y avait pas qu’en amour que Woody était incapable de mettre des mots sur ses états d’âme. __________________________
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Jeu 31 Mai 2018 - 5:29 | |
| Lisandro n'a jamais été quelqu'un qui fait dans la demi-mesure, avec lui c'est tout ou rien. Et l'amitié qu'il avait avec Woody avait pâti de ce type de comportement. Pourtant, il ne pouvait pas encore se permettre de faire les blagues qu'ils pouvaient échanger avant, ces petites piques qu'ils se lançaient mutuellement, pour la simple et bonne raison que l'italien était encore beaucoup trop fragile pour ça, et son état était en amélioration, il refusait que tout soit fichu en l'air parce qu'il se pensait plus fort qu'il ne l'aurait du. Peut-être que ça gêne Woody, peut-être qu'il aurait aimé que Lisandro soit différent, mais il essaye de faire avancer les choses à son rythme pour que bientôt, il puisse se débrouiller tout seul au maximum.
Pour détendre l'atmosphère et éviter d'aborder certains sujets qui pourraient amener des soucis entre les deux jeunes hommes, l'italien opte pour les coups d'oeil que lance Kaya à son ami dès lors qu'il franchit la porte. En soit, il se disait que l'en avertir ne pourrait être que bénéfique, mais il s'est trompé. Woody relie automatiquement ça à sa maladie et ce n'est pas l'ancien sportif qui pourra le blâmer. Il y a quelques mois, c'est lui qui agissait de la sorte, c'était désormais à lui de faire en sorte de tirer son ami vers le haut, comme il avait tant essayé de le faire, malgré leur amitié un peu particulière.
Ne sachant pas trop comment faire, le métisse essaya de trouver les mots adéquats pour le rassurer, mais est-ce qu'il pouvait vraiment le rassurer alors que lui-même ignorait vraiment quel était son avenir ? Ce qu'il faisait, ce n'était que masquer sa peur, sa peur que cette maladie ravage son ami et qu'il devienne comme lui. Non pas qu'il est peur de ce qu'il va devenir, simplement, ils viennent de se retrouver et il a cette fâcheuse manie de penser que leur amitié peut de nouveau très rapidement basculer. Il n'était pas certain de pouvoir le supporter une seconde fois.
" - Ne pense pas à cette maladie, pense à ta vie telle que tu veux la vivre. Je ne peux te mentir, j'ignore ce que c'est exactement, mais je sais que ça peut faire de gros dégâts. Tu as été là pour me relever quand j'étais au plus bas, maintenant c'est à moi d'être là pour toi, à tes côtés."
Finalement, il se rendait compte que lui n'avait pas spécialement la manière de faire les choses. Woody était habitué à comment réagir avec lui, enfin, dans les grandes lignes du moins, mais l'italien n'avait pas la moindre idée de ce qu'il pouvait et ne pouvait pas dire de peur de blesser son ami. C'était frustrant d'être dans une telle position et ce n'est que maintenant qu'il prenait conscience de ce qu'a dû vivre Woody depuis qu'ils se sont rencontrés au début de sa rééducation.
Effectivement, Lisandro n'était pas là pour entendre parler Woody de sa vie superficielle, il était là pour lui venir en aide, comme lui l'avait fait. C'est ce que font les amis non ? Il essayait tant bien que mal d'agir comme il aurait dû le faire depuis le début, mais il ne pouvait nier que Woody avait toujours le don de rendre les conversations sérieuses un peu moins pensantes avec son humour.
" - Désolé de te décevoir mais.. Tu n'es pas mon genre et puis.. J'ai déjà quelqu'un.."
C'était sorti tout seul, bien plus rapidement qu'il ne l'aurait pensé. Il se mit à rougir et savait que désormais, il n'allait pas échapper aux questions de son ami. Avait-il envie d'y répondre ? En partie oui, mais il craignait sans cesse de faire tourner la conversation autour de lui, et ce n'était pas son genre d'être égoïste. S'il avait demandé à Woody de venir dîner c'était pour parler de lui, et non de la récente histoire d'amour que Lisandro avait entamé. En même temps, c'était l'occasion d'avoir des conseils, il se souvenait encore de cette séance où le physiothérapeute lui avait parlé de son avenir "sexuel" il était désormais en plein dedans et était paniqué à l'idée de ne pas combler sa belle comme il le faut. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Sam 2 Juin 2018 - 0:11 | |
| Ça n’aurait rien dû changer entre eux, le fait que Lisandro sache que Woody était malade. Ça n’aurait pas dû affecter la dynamique et encore moins les réflexions du physiothérapeute, et pourtant, le trentenaire se permettait déjà des commentaires qu’il ne pouvait avoir avec d’autres. Il n’avait jamais aimé parler de ce qui l’attendait, Woody, mais il n’en avait pas non plus énormément l’occasion. Après tout, des amis parmi ses plus proches n’étaient même pas au courant. Jake, Bessie, Tiffany, Léo, et tellement d’autres. C’était le secret le mieux gardé de Woody, et pourtant c’était un poids démesuré qui pesait sur ses épaules. C’est pourquoi, sans doute, en compagnie de Lisandro, Woody s’était retrouvé à se replonger plus souvent dans sa condition. Et puis, ça n’était pas entre eux la même relation amicale qu’il pouvait avoir avec d’autres amis de longue date. Alors peut-être était-ce plus simple de s’ouvrir à lui, oui. Lui qui pouvait comprendre. Peut-être Woody en avait-il besoin, après tout, et que ses courtes réflexions ne servaient qu’à annoncer la suite. « Tu sais, je ne vis déjà pas ma vie exactement comme je voudrais la vivre, à cause de la SP. Ce n’est pas une maladie qui apparaîtra tout d’un coup, du jour au lendemain. Elle est déjà là. Elle semble peut-être dans l’ombre, et moi je semble peut-être le même jour après jour … mais je change. Elle me change. Elle ne me définit pas, mais je suis obligé de reconnaître qu’elle est là, en moi. Et y’a des matins, je me réveille, et je ne vois rien d’un œil. Rien du tout. J’ai déjà passé trois journées entières à ne rien voir d’un côté avant que ma vue ne revienne graduellement, après plus d’un mois à faire semblant que tout va, ou alors à rester enfermé chez moi. Y’a des jours, marcher est tellement pénible que je ne sors même pas de mon lit. Et ça m’arrive d’être tellement fatigué que je m’endors au travail, entre deux rendez-vous. Et je commence à être à court d’excuses et de justifications auprès des autres. Et je commence à être à court d’espoir d’avoir encore quelques bonnes années devant moi. » Woody s’était lancé dans cette tirade, à la fois pour que Lisandro comprenne un peu mieux quelle était cette condition, même si c’était encore tellement plus complexe que ça, et à la fois pour enfin révéler à quelqu’un le calvaire qu’il vivait en silence. Étrangement, ça lui faisait du bien, à Woody, de ne plus se sentir aussi seul. Sauf que le ton trop sérieux de la conversation le rendait quand même mal à l’aise, en même temps, et peut-être qu’à force d’en parler il en prendrait l’habitude, mais pour le moment il avait encore besoin de terminer sur une note un peu plus humoristique, comme incapable de parler de lui en long et en large sans se refermer sur lui-même après coup. Heureusement, sa petite touche de plaisanterie envoya Lisandro sur une autre piste, et évidemment que Woody releva la chose. « Tu as … quelqu’un ? Et puisque tu m’as parlé de l’œil que Kaya avait sur moi, j’en déduis que ce n’est pas elle … Alors … qui ? Raconte ! » S’intéressa Woody, ayant tout d’un coup retrouvé son grand sourire, son attitude connue de tous. Voilà un sujet sur lequel il pourrait s’épandre sans regret.
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Sam 2 Juin 2018 - 14:07 | |
| Lisandro savait désormais que son ami était malade mais ce n'est pas pour autant qu'il allait cherché à le traiter différemment. Lui-même dans sa situation, il refusait d'être traité différemment, tout ça parce qu'il avait un fauteuil. Il voulait être vu et traité comme n'importe qui dans cette ville, et même si c'était peine perdue, il osait croire qu'un jour il finirait par y arriver et prendre ne dessus sur tout cela. Mais ce n'était pas le sujet de ce soir, c'était Woody qui l'inquiétait. Certes il avait toujours recourt à l'humour pour rendre les choses délicates et sérieuses un peu qu'elles ne l'étaient, mais il s'agissait tout de même de lui, de sa personne, de son avenir, et si l'italien refusait de remuer le couteau dans la plaie, il aurait apprécié que son ami se confie à lui.
Comme s'il avait entendu ses prières, avant de faire une blague ou autre, Woody se mit à parler d'une voix grave, cette même-voix avec laquelle il parle d'un sujet plus que sérieux. Et sans l'interrompre, le jeune homme l'écoute avec attention, c'est important pour lui que son ami lui dise ce quil ressent, ce qu'il a sur le coeur. Ça permettra par la suite de l'aider du mieux qu'il peut, même si dans l'immédiat il se demande s'il pourra un jour l'aider comme lui l'a fait. Lisandro est loin d'être un médecin, il connait simplement la maladie de nom, même s'il est vrai que lorsque Woody lui a expliqué qu'il en était atteint, le jeune homme s'est renseigné, il avait déjà l'espoir que leur amitié redevienne ce qu'elle avait été et qu'il puisse lui rendre la monnaie de sa pièce en l'épaulant du mieux qu'il le pourrait.
Il le laissa poursuivre sa longue tirade, sentant par moment son coeur se serrer. Bien sûr qu'il avait mal pour Woody, lui aussi était passé par là, pas exactement de la même manière, mais la douleur, la fatigue et de devoir affronter tout cela seul. La seule chose qui les différenciait, c'est que l'état de Lisandro se voyait à des kilomètres à la ronde, tandis que physiquement, lorsque l'on regardait le jeune homme face à lui, on ne se doutait pas de ce qui se passait à l'intérieur de son corps.
" - S'il y a bien quelque chose que j'ai appris avec ce fauteuil, c'est qu'il ne faut pas se projeter plus loin que le jour même. Se demander ce que l'on sera dans deux semaines ou quelques mois ne sert à rien hormis nous rappeler qu'on est condamné. Mais.. Juste une question, tu es libre de ne pas y répondre si tu ne veux pas. Pourquoi tu n'en parles pas ? Je veux dire c'est pas un secret d'État, tu n'es pas le seul à être atteint de cette maladie, c'est triste mais ce n'est pas de ta faute, si tu en parlais, tu aurais une excuse toute trouvé et même si tu risques que les gens changent en l'apprenant, au moins, tu seras à quoi t'en tenir.."
Il est évident qu'annoncer une telle nouvelle ne serait pas facile, et qu'il risque de subir la pitié de certaines personnes, mais au moins, ça pourrait lui permettre lui aussi d'accepter la condition dans laquelle il est. Lisandro se souvient lorsqu'il a annoncé à son ex petite amie qu'il serait paralysé pour le restant de ses jours, elle l'avait lâchement abandonné, alors il est certain qu'au fond, cette maladie ne changeait entre les deux hommes si ce n'était que de renforcer l'amitié qu'il y avait entre eux. Tout du moins du point de vue de l'ancien sportif.
Histoire de détendre l'atmosphère, c'est plutôt le jeune trentenaire qui usa de l'humour pour apaiser les choses et rendre le tout un peu plus léger. Mais il avait sans doute oublié qu'il était face à Woody, et lorsqu'il parle d'une femme, forcément, il aurait dû s'attendre à subir un interrogatoire en règle, et c'était le cas, surtout si Lisandro ne se dépêchait pas d'y répondre. Un sourire se forma au coin de sa bouche.
" - Même si ça avait été Kaya, je te l'aurai quand même dis. Je ne l'intéresse pas de toute manière ! Et puis, fait pas comme si c'était si étonnant que ca que j'ai quelqu'un hein !" fit-il en rigolant.
Il espérait gagner un peu de temps avant de devoir avouer la vérité à son ami, il ne savait pas vraiment comment formuler la chose et pourtant, il n'y avait rien de plus simple. Lisandro était attiré par une demoiselle qui le rendait heureux, ce n'est pas compliqué non ? Et puis, il est vrai qu'avec son handicap et son état d'esprit, ce n'était pas gagné que Lisandro trouve quelqu'un qui puisse lui correspondre, et même si tout n'était pas encore parfait, il essayait de se retirer cette peur de l'engagement qu'il avait et surtout, celle de ne jamais être à la hauteur et de sans cesse se comparer aux autres hommes.
" - Elle s'appelle Maddie.. On s'est rencontré quand j'étais pour des visites de contrôle à l'hôpital. Je lui ai gueulé dessus parce qu'elle essayait de m'aider et faut croire que ça lui a plu.." fit-il en souriant.
Il se souvenait de cette rencontre et de tout ces détails. Et en y repensant, le chemin qu'il avait accompli depuis était plus qu'encourageant, mais il refusait de l'admettre de peur de retourner en arrière. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Dim 3 Juin 2018 - 4:50 | |
| Parce que la plupart des symptômes de Woody n’étaient pas visibles – sa fatigue, l’engourdissement dans ses membres, ses nausées, ses problèmes de vision qu’il cachait du mieux qu’il le pouvait -, les gens ne comprenaient pas forcément. Ils ne comprendraient que si Woody s’asseyait avec eux et qu’il expliquait, en long et en large, tous les symptômes qui venaient avec sa maladie, ceux qu’il ressentait actuellement et ceux qui se développeraient sans doute au fil du temps. Même parmi les personnes qui étaient au courant pour cette épée de Damoclès qui pendait au-dessus de sa tête, ce n’était pas toujours simple de se faire à l’idée que le décompte était déjà commencé. Que Woody n’était pas dans une période de grâce. Il souffrait déjà, on ne pouvait simplement pas le voir, surtout, il se bornait à ne pas le montrer. Il avait de l’orgueil, Woody, il avait cette fierté qu’il traînait comme un trophée depuis plus de trente ans maintenant. Même tout jeune, il se vantait de ses prouesses, de sa force, de son courage. Que lui resterait-il s’il avouait au monde entier qu’il n’était au fond qu’un être des plus faibles et vulnérables ? Les professionnels de la santé ou encore ses amis lui répéteraient que ce n’était pas le cas, que sa maladie n’était pas signe de faiblesse, mais il n’avalait aucune de ces paroles créées pour le faire sentir un peu plus normal, pour lui redonner un peu d’espoir. Il n’était pas dans le déni, Woody. Non, il savait exactement dans quelle situation il se trouvait, d’ailleurs il passait sa vie à aménager sa vie pour faire en sorte de repousser le plus longuement possible l’arrivée de la forme chronique. L’exercice physique, le yoga, la saine alimentation, la méditation, toutes ces activités que Woody semblait faire pour un simple équilibre, représentait en fait tout son espoir. Tout son espoir de ne jamais perdre ce qui le définissait. Lisandro lui posa alors la question qu’il se posait si souvent, Woody, en arrivant toujours à la même conclusion. Pourquoi ne pas en parler aux autres ? « Ce n’est pas un secret d’État non plus que je ne suis pas la personne la plus aimée en ville, tu sais, Lisandro. Et je te dirais bien que ce n’est que parce que je me protège de moi-même et des autres, et que je les protège eux aussi par le fait même, mais ce n’est même pas tout à fait ça. Je suis pas particulièrement une bonne personne, je suis pas un saint. Mais je sais que si on apprend demain que je suis malade, que je suis condamné comme tu dis, y’en aura qui changeront à mon égard parce que tout d’un coup, je ne serai plus cette personne qu’on redoute ou qu’on aime détester. Tu l’as exactement dit : les gens risquent de changer. Et c’est exactement ce que je ne veux pas. Je veux qu’on m’aime ou qu’on me déteste pour ce que je suis, pas pour ce qui me dévore de l’intérieur. Et surtout, surtout, je ne veux pas que mes proches restent auprès de moi par obligation. Quand j’serai un fardeau, j’le serai seul. » Et c’était difficile de l’avouer à Lisandro, parce que c’était comme de lui dire à lui qu’il ne devrait pas non plus avoir recours à toute cette aide, qu’il ne devrait pas dépendre des autres. Sans doute que ça le dégoûtait, lui aussi, tout ça. Mais il le faisait quand même. Et voilà que Woody donnait peut-être l’impression de le lui reprocher, alors que son rôle aurait dû être de l’encourager. Toujours et encore dans ce dilemme intérieur. Cette dualité interne qui les avait poussés à bout, tous les deux. « Je ne parle que pour moi, quand je dis ça, tu sais. C’est parce que je fonctionne comme ça. J’ai toujours été têtu, solitaire, lâche. Je préfère fuir que d’affronter mes peurs. » Au moins, il avait le courage de se l’avouer. C’était peut-être le premier pas à faire. Le ton changea bien vite quand Lisandro parla de cette nouvelle relation dans laquelle il se trouvait, et à en voir ses joues rougir, son regard briller et son sourire s’agrandir, Woody devina bien vite qu’il s’agissait bel et bien d’une relation romantique qu’il envisageait à long terme. Il était grand temps, bordel ! « Non, non, c’est pas étonnant ! Enfin, plus maintenant. » Parce que Lisandro avait l’air bien moins rabat-joie qu’avant, alors forcément, oui, il mettait davantage els chances de son côté. Pourtant, quand l’italien lui parla de leur rencontre, Woody en comprit que c’était quand même dans le temps où la moindre aide suffisait à le mettre hors de lui. « Maddie. » Répéta Woody avec un sourire, et même un certain soulagement qu’il cacha – parce que ça ne lui disait rien d’avoir couché avec une Maddie à Bowen ! Et ça, c’était déjà une grande victoire. « Bien, si elle était déjà capable dès le départ de te tenir tête, elle doit être faite forte, celle-là ! Je ne la connais même pas, mais je l’aime bien déjà. » Il afficha un sourire moqueur. Woody restait Woody. « Alors ça fait combien de temps, ou plutôt, combien de rendez-vous ? » Demanda-t-il, parce qu’on sait tous qu’après le troisième …
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| | | Invité | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Dim 3 Juin 2018 - 14:01 | |
| Au fin fond, Lisandro savait parfaitement pourquoi Woody n'en parlait pas, c'est aussi pour cette raison que leur amitié a été rompu il y a peu. Son ami a une fierté assez grande et pour la protéger, il est près à beaucoup. Voir le regard des autres changer, lire de la pitié dans leurs yeux, c'est ce genre de choses auxquelles il n'est tout simplement pas près à faire face. Bien sûr qu'il peut le comprendre, lui n'a pas eu le choix parce que ça a été soudain. Il se demande si ça aurait été différent si une maladie le condamnait petit à petit chaque jour, il aurait peut-être agit de façon différent. La question ne se pose pas ici de toute manière.
La réponse de Woody ne l'étonnant donc pas plus que ça. La fierté, l'orgueil, voilà quelque chose qui finira par avoir totalement raison de lui, mais l'italien ne jugea pas le moment opportun pour enfoncer encore plus le clou, alors il ne dit rien et l'écouta parler. Jamais l'ancien sportif aurait pu penser que son ami était aussi inquiet de la manière dont il était prévu, il n'avait jamais eu cette impression avant qu'il ne l'évoque à cet l'instant précis, finalement, peut-être qu'il avait encore beaucoup à apprendre sur lui.
Les propos qui suivirent mirent le basané dans une position délicate. Un mélange de colère et de mal-être. Bien sûr qu'il n'a pas envie que les gens le voient changer et le traitent différemment. Lisandro se revoyait parfaitement dans cette situation et il voyait à cet instant précis comment le considérait Woody au départ. Si tant est qu'un jour son avis sur lui à changer. D'un coup, le jeune homme ne sait plus trop quoi penser, il se perd dans ses pensées sans trop écouter la fin de ce qu'il dit. Ce n'est que lorsqu'il reprit la parole pour dire que son discours ne s'appliquait qu'à lui que l'italien aurait dû se détendre. Pourtant ce n'était pas tant le cas. Il avait dû ajouter ça en voyant le changement d'expression sur le visage de son ami. Il avait juste envie de crier, de taper dans quelque chose mais il devait se contrôler, ça faisait parti de sa guérison. Il ne devait plus se mettre en colère comme ça, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas aussi facile qu'on voulait lui faire croire. Il devait arriver à gérer sa colère, ce qui n'était pas gagné.
" - Et comment crois-tu que j'ai accueilli ça moi ? On ne m'a laissé le choix tu sais, et j'ai toujours été solitaire et têtu aussi, mais quand tu sais que c'est la seule solution pour que tu es un semblant d'existence, et bien tu n'as pas le choix, et même si c'est dur à accepter et bien tu fais avec."
Sa voix n'était plus tant amicale que ça, mais pas dure non plus, il voulait juste que son ami se rende compte que les choses n'iront jamais en s'améliorant s'il agissait de la sorte. Il savait que tôt ou tard, il aura besoin de quelqu'un, c'est indéniable, il est simplement persuadé qu'il pourrait se débrouiller. Lisandro aussi le pensait, avant de tomber de nombreuses fois par terre parce que ses jambes le soutenaient plus. Il avait dû rapidement se résoudre à affronter la dure réalité en face.
" - Tu sais, un jour toute cette fierté et cet égo que tu as, ça finira par te tuer, bien plus que ta maladie. Pense y quand tu auras besoin d'aide."
Autrement dit, Lisandro sera là, pas loin s'il accepte encore de le voir lorsqu'il sera diminué. S'il y a bien une personne qui peut le comprendre c'est lui, il est aussi passé par là, voir les gens changés de regard, perdre des amis qu'on pensait sincère, mais c'est essentiel pour ensuite se battre et vivre sa vie en acceptant sa condition. Lisandro n'allait certainement pas le lâcher, mais il n'hésiterait pas non plus à lui faire remarquer les choses comme lui l'avait fait au début. C'était ça aussi les amis non ? Dire quand les choses n'allaient pas.
Afin d'éviter toute dispute qui pourrait leur être fatale, le sujet changea pour se porter sur la demoiselle qui faisait battre le coeur de l'italien. Woody sembla étonné quand il le lui avait annoncé, en soit, il est vrai que lui-même ne s'attendait pas à apprécier la présence de la jeune demoiselle. Forcément, quand il raconte brièvement leur rencontre, il n'aurait pas attendu moins de la part de son ami. Oui Maddie l'avait rapidement remis en place et d'ailleurs, c'est grâce à elle qu'il a pris conscience de plusieurs choses. Mais là encore, il n'en dit rien, pas pour le moment en tout cas.
" - Euh.. Je sais pas trop, j'ai pas compté pour être honnête. On a déjà fait quelques petites sorties et quelques repas chez moi. Donc je dirais entre cinq ou six."
Il n'avait pas réellement compté le nombre de fois où ils s'étaient vu, mais que ce n'était pas le nombre qui comptait, lui se souvenait simplement des bons moments qu'il avait passé en sa compagnie. |
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Woody Rutkowski MESSAGE : 4138 ICI DEPUIS : 03/10/2014 COMPTES : jackson & isaiah & concho & elmo & oskár & reyansh CRÉDITS : urochrome (a) & yourdailykitsch (g) & beloved (s)
STATUT : ⋄ oh, I wish you were right there to fight off the nightmares. you were the night light on a dark night like the stars. | Sujet: Re: we do not stand alone (lisandro) Ven 8 Juin 2018 - 3:27 | |
| Dès que les mots avaient passé le seuil de sa bouche, Woody avait en quelque sorte regretté. Pourtant, l’homme assumait toujours ses propos, ne se cachait jamais derrière des mensonges pour mieux paraître. Il était cash, Woody, et jamais ça n’avait posé vraiment de problème – pour lui, pas pour les autres. Disons que ça résumait assez bien ce qu’il venait de dire à Lisandro : il n’était pas une bonne personne. Alors blesser les autres de par sa franchise, ce n’était pas quelque chose qui l’arrêtait. Évidemment, cela dépendait avec qui, parce que lire la tristesse dans le regard de ceux qu’il aimait profondément, ça ne le laissait que rarement de marbre. Ça ne l’empêchait pas pour autant de se montrer souvent trop sincère, même lorsque ce n’était pas nécessaire. Par exemple, cette fois, Woody aurait pu se retenir de laisser croire à Lisandro que lui non plus n’aurait pas dû dépendre des autres, qu’il aurait dû se laisser couler seul. Ce n’était pourtant pas ce qu’il voulait pour son ami, au contraire, il l’encourageait même depuis si longtemps à accepter l’aide des autres. Cela faisait-il de lui un hypocrite, que de changer complètement de fusil d’épaule maintenant que la situation était renversée ? Woody ne le percevait pas ainsi. La raison pour laquelle il ne voulait d’aucune aide lorsqu’on lui aurait tout pris, ça n’était pas parce qu’il jugeait ne pas en avoir besoin, non, c’était parce qu’il ne voulait pas devenir le fardeau d’un autre que lui-même. Il avait ses propres raisons, ses propres justifications. Il ressentit malgré tout le besoin de s’expliquer auprès de Lisandro et, comme de fait, ce dernier avait plutôt mal pris ses paroles. Heureusement, ils semblaient réussir à se comporter un peu mieux qu’autrefois, et à ne pas lever le ton aussi fort. Cela aidait généralement à ce que Woody se tienne un peu mieux, lui aussi. Surtout face à Lisandro, qu’il savait dans le même bateau que lui – plus ou moins. « La différence entre nous deux, c’est que j’ai le temps de me préparer, j’sais d’avance ce qui va m’arriver alors l’adaptation, je l’aurai graduellement. Et puis, j’serai mon propre physiothérapeute, et pour le reste, j’trouverai un moyen de gérer. » Il se mentait à lui-même, Woody, et même lorsqu’il prononçait ces mots, il se croyait à peine. Plus encore que la simple aide physique, Woody aurait tôt ou tard besoin d’un soutien psychologique. Sans doute en avait-il déjà besoin, vu comment il percevait sa condition, mais il n’en était pas là dans son processus. Qui sait, d’ailleurs, quand Woody atteindrait un point où il accepterait son destin, et ferait avec, comme le disait son ami. Il avait pourtant déjà eu dix années pour se faire à l’idée et pourtant, encore, le jeune homme refusait les alternatives autres qu’une profonde solitude, isolé du monde. « Je vais mourir de toute façon. Que ce soit à cause de mon égo ou des complications de la sclérose, j’crois que je préférerais presque que ce soit moi-même qui me tue avec mon entêtement. » Au moins, il ne donnerait pas la victoire à sa maladie. Évidemment, sa manière de penser était complètement ridicule, et plus le temps avancerait plus il se rendrait compte de ces idioties. Et les paroles de Lisandro finiraient sans doute, un jour, à se frayer un chemin jusqu’à sa raison. Pour le moment toutefois, il était complètement borné. Un peu comme l’italien à ses touts débuts. Au final, ils se ressemblaient beaucoup. La différence majeure, de ce qu’il venait d’apprendre, c’est que Lisandro avait décidé de donner une chance à l’amour, contrairement à Woody. Lisandro avait quelqu’un dans sa vie ; Maddie. « Cinq ou six ? Wow, c’est du sérieux. » Remarqua le jeune homme avec un grand sourire. Sans aucune blague ou mauvaise pensée derrière. Il jouait avec son verre entre ses doigts, regardant son ami en hochant doucement la tête, avant de poursuivre : « Tu te vois aller loin avec elle ? » Demande-t-il avec un doux sourire. Ça lui prenait ça, à Lisandro. Une Maddie. Alors il était ravi pour lui.
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