jeu de "maux" (rosa+ysé)

ysé ouvre ses volets, encore toute endormie après sa courte nuit de sommeil. elle laisse rentrer le soleil dans sa chambre en bazar. la brune se remémore quelques fragments de la soirée à laquelle elle s'est rendue la veille avec rosa, sa colocataire depuis maintenant trois ans. c'est dire si elles commencent à se connaître. même si on peut qualifier cette colocation de "pimentée", les deux jeunes femmes s'apprécient. Cependant elles ne le montrent pas vraiment, préférant passer leur temps à se lancer des piques ou à faire des petites compétitions entre elles. la dernière en date, qui perdure depuis de nombreux mois maintenant, bats son plein en ce moment. c'est à celle qui réussira à conquérir la cible de la soirée. faut avouer que les scores sont serrés. mais cela n'en est que plus amusant pour les deux demoiselles, toutes deux très caractérielles. un accord taciturne est cependant établit entre les colocs'. on ne va pas jusqu'à passer la nuit avec la cible du jeu. jusqu'à présent, cet accord a été respecté. on ne pousse pas le jeu trop loin.

après avoir étouffé un énième bâillement et regardé bêtement chaque goutte de café couler dans les tasses, la ptite ysé quitte la cuisine, direction la chambre de rosa. ysé, c'est pas le genre de fille qui prend les choses ou les gens avec des pincettes au quotidien. surtout en lendemain de soirée, quand ses idées ne sont pas les plus claires au monde. voilà que la brune, armée de bonnes intentions -eh oui- et des deux grandes tasses de café très serré, entre théâtralement dans la chambre de rosa sans crier gare en ouvrant grand la porte et en gueulant "café contre la gueule de bois!!". quelle n'est pas la surprise d'ysé quand elle découvre que la cible de la soirée se trouve dans le lit de rosa. le visage de la brune se teinte d'une expression à demi en colère, à-demi vexée, puis celle-ci lance "très loyal rosa, bravo. tu joues avec la nourriture à ce que je vois" elle toise le type de loin, ainsi que sa colocataire, l'explosive brune.

Après une soirée mouvementée et surtout pleine d'alcool, tu ne t'attends pas à voir Ysé débarquer toute pimpante dans ta chambre avec ses tasses de café. Malgré toutes ses bonnes intentions, tu n'aimes pas du tout être réveillée de cette façon, encore moins un lendemain de soirée. Tu ouvres péniblement les yeux et te redresses, les cheveux en bataille, prête à lui passer un savon. Puis tu te rends compte qu'il y a quelqu'un dans ton lit, le jeune homme avec qui tu viens de passer la nuit. Merde. Qu'est-ce qu'il fout encore ici lui? La soirée d'hier défile rapidement dans ta tête. Avec Ysé, vous vous amusez souvent à ce genre de jeu. Trouver une cible, la séduire tour à tour jusqu'à obtention de son numéro ou même d'un baiser pour les plus chanceuses. Autant dire que la compétition est rude, même si finalement, ce n'est qu'un jeu et que tu ne te considères pas du tout en compétition avec elle dans la vie de tous les jours, même si vous aimez bien vous piquer. Au fond, vous vous aimez. En même temps que tu te remémores cette fameuse soirée, tu te rappelles du pacte qui a été fait entre toi et ta colocataire. Ne. Pas. Passer. La. Nuit. Avec. La. Cible. Du. Jeu. C'est pourtant simple. Et toi, comme une idiote, tu viens de déroger à la règle, même si Ysé n'était pas censée le découvrir. Lorsque tu vois l'expression sur le visage de ton amie, tu te dis que ça va être chaud pour tes fesses. Elle confirme ta pensée avec sa remarque désobligeante que tu reçois comme un coup de fouet. Alors que l'homme se réveille difficilement en entendant ce vacarme, tu lui lances ses vêtements après les avoir ramassés au sol et lui lances un « à bientôt » pas très agréable certes mais là, tu as des comptes à régler. Probablement encore un peu sous l'emprise de l'alcool, il attrape ses vêtements et quitte la pièce, puis l'appartement, sans trop comprendre ce qui se passe mais sans rien demander. Il ne vaut mieux pas qu'il se mette entre vous deux, ça risquerait de ne pas aller pour lui. De toute façon, tu sais que tu ne le reverras pas. « Oh ça va, c'est la première fois. » dis-tu en étant directement sur la défensive. « T'façon il te plaisait pas. » Vas-y Rosa, rajoutes-en encore, tu as raison. Enervée, à la fois par ce réveil difficile et à la fois parce qu'Ysé t'a surprise, tu te lèves brusquement du lit pour aller prendre la tasse de café des mains de ta colocataire et te diriger vers le salon pour ne pas avoir à entrer en conflit avec elle de bon matin.

"mouais, essaye de te rattraper autant que tu veux", lance la brune d'un ton faussement énervé, teinté d'une petite pointe d'humour -un bon début-. toutefois, ysé n'en reste pas moins vexée par cette tournure de la situation. oh, elle s'en moque bien de l'identité du type -elle ne sais même plus quel est son prénom, par ailleurs-. non, elle est juste passablement mauvaise joueuse. la demoiselle suit donc rosa dans la cuisine, où les regards des deux fautives convergent vers mila. mila, c'est leur troisième colocataire, la juge de l'appartement. elle est toujours neutre et sans elle, la colocation aurait peut être été le théâtre d'une troisième guerre mondiale. mila donc, semble quelque peu fatiguée, du moins son visage montre qu'elle aurait apprécié quelques heures de sommeil en plus. ce petit réveil aux aurores est sans doute dû à la voix portante d'ysé et à son "café contre la gueule de bois!". ysé vient s'asseoir non loin de mila, et se sert un jus d'orange. puis quand la question fatidique tombe, elle s'en donne à cœur joie. "ah! eh bien puisque tu le demandes, ce type est notre cible de la soirée précédente, et la demoiselle qui se tient devant toi a amené déloyalement ceci dans son lit!" au fond, toutes les trois savent que ce n'est qu'un jeu. l'histoire sera oubliée dans quelques heures, ou quelques jours tout au plus. mais ça pimente un peu les choses, c'est sans doute ça le plus drôle.

« Je me rattrape pas... Il te plaisait oui ou non ? » demandes-tu alors que tu as déjà quitté la pièce. Au fond, vous savez toutes les deux que ce n'est qu'un jeu et qu'il n'y a aucune vraie compétition entre vous. Seulement, c'est justement pour ça que vous aviez fait ce fameux pacte que tu viens de briser. Ysé et toi n'allez pas vous fâcher pour si peu bien entendu, mais tu peux comprendre le fait qu'elle soit un peu vexée. Tu t'en veux à toi même de ne pas avoir été plus discrète ou même, de ne pas avoir choisi quelqu'un d'autre pour finir la nuit. Alors qu'Ysé t'a suivi, vous croisez le chemin de Mila, la troisième femme de la maison, celle qui n'a pas pris part à ce jeu puéril. Au moins une qui sauve la moyenne d'âge mental de l'appartement.  Avec de petits yeux qui montrent que pour elle aussi le réveil a été difficile, elle demande pourquoi un homme est passé devant elle quasiment nu. Tu ne peux t'empêcher de rire à cette question mais ton sourire disparaît aussitôt qu'Ysé commence à remuer le couteau dans la plaie. Tu l'écoutes parler en buvant une gorgée de café et en levant les yeux au ciel. « Ne l'écoute pas, elle est mauvaise joueuse c'est tout. » Tu lances un sourire moqueur à ton adversaire de la veille. Tu sais parfaitement qu'Ysé ne sera pas fâchée longtemps et que bientôt, cette histoire sera oubliée. « En tout cas il était mignon, hein Mila? » demandes-tu avec un grand sourire en regard tes deux colocataires tour à tour. Ce n'est que de la provocation pure et dure, car finalement tu t'en fiches pas mal de cet homme dont tu ne connais même pas le prénom.