Là où tout peut commencer (Scarlett)

Cette belle journée, tu ne pouvais pas la passer à l’intérieur. Prise dans tes pensées, tu savais qu’à un seule endroit tu pouvais réfléchir et trouver des solutions : le bord de plage. Voilà, c’était ton truc à toi de venir à la plage pour réfléchir à ta vie, à ce que tu ouvris en faire. Avant de partir à Paris, tu étais venue ici, t’assoir sur un banc face à la plage et peser le pour et le contre de cette idée saugrenue. Alors après un rapide tour au bureau pour regarder l’avancée de tes nouvelles collections, tu partais avec ta voiture vers la plage. Sur ton banc, tu enfilais tes écouteur et tu regardais le sable ainsi que la mer en pensant à tous les évènements arrivés récemment ici. La vie te paraissait si lourde, si dure à traverser et tu ne savais quoi faire à présent. Arrêter de voir Conchobàhr pour ne pas te détruire, persister pour lui montrer à quel point tu l’aimes, repartir dans un nouveau pays pour reconstruire ta vie, ne plus penser à cette horreur qu’a été ce voyage en France. Que faire ? C’était la question que tu te posais, en écoutant toutes les notes qui sortaient de tes écouteurs. Une jeune femme te sortit de tes pensées, tu la vis faire tomber une de ses béquilles et en essayant de la ramasser elle tomba par terre. La pauvre. Tu ne pu t’empêcher de te lever pour aller l’aider. « Attendez, je vais vous aider » dis-tu à la jeune femme en rangeant tes écouteurs dans ton sac à main et en attrapant la béquille avant de l’aider à se relever. Le visage de cette femme t’était familier mais tu n’arrivais plus à remettre sa tête sur un prénom. Pourtant, tu étais persuadée de connaître cette fille aux cheveux roux. Elle avait un visage charmant, très douce et très sympathique. C’est aussi pour ça que tu es allé l’aider, elle te paraissait brave, mais un peu renfermée dans un handicap qu’elle n’avait pas l’air d’avoir choisi.

Toi qui voulait passer une meilleure journée, une meilleure après-midi, cela risquait d'être raté. Alors qu'assise sur un banc, tu étais entrain de contempler la vue de la plage, tu observais non loin de toi une jeune femme qui tombait avec ses béquilles. Que faire ? Bien sûr aller l'aider, tu n'allais pas laisser cette femme galérer avec ses cannes et qui n'arrivait par à marcher. En bonne Ste. Nitouche que tu faisais, tu te levais alors de ton banc pour aller la relever. Plus tu t'approchais d'elle et plus tu te doutais que tu avais déjà vu cette rouquine quelque part. Mais impossible de remettre son visage sur un contexte. Tu aidais alors gentiment cette fille qui semblait être en galère avec ses béquilles. Elle te remercia d'un sourire franc mais très froid, et c'est là, lorsque tu croisais son visage que tu savais qui elle était. Zelda McGuiness, la petite-amie de Conchobàhr. Que faire maintenant face à elle ? Il fallait que tu lui parles, il fallait que tu t'expliques. Alors après l'avoir observer de longues secondes qui t'aurais paru une éternité, tu te lanças à sa rencontre. « Je vous dérange si je fais un bout de chemin avec vous ? » demandas-tu innocemment à la jeune femme après avoir réussi à la rattraper. Elle n'avait pas été très loin, mais tu avais marché assez vite pour la rattraper. Tu savais que tu risquais de te faire remballer par la rousse mais tu voulais tenter le coup. Lui expliquer que tu n'allais pas briser son couple, même si tu aimais Bàhr énormément, et que tu voulais juste avouer tes sentiments que tu avais enfoui depuis si longtemps.

Que faire dans une situation comme celle ci ? La plupart essaierait de piquer le copain de l'autre fille, sans pitié. Mais non, tu ne pouvais pas faire ça. La rousse qui s'éloignait de toi rendait ton ami heureux, comme il ne l'avait pas été depuis longtemps. Alors autant faire sa connaissance après tout. Mais sans non plus en faire trop. Voilà que tu t'étais rapproché d'elle, sans trop la déranger. Malheureusement, la rousse avait découvert qui tu étais, ce n'était pas difficile. Vous vous étiez croisé à plusieurs reprises dans des endroits différents, sans jamais vous adresser la parole. Un coup de poignard, voilà ce que ses paroles t'ont faites. « Je ne vous veux pas de mal, avouas-tu à la rousse. Je veux juste apprendre à vous connaître » finis-tu par dire tristement. Si elle rendait ton ami aussi heureux c'est qu'il y'avait bien une raison, non ? Alors il fallait apprendre à connaître cette femme, sans non plus devenir une ennemie. « Vu que vous savez qui je suis, je préfère vous dire que je ne suis pas là pour détruire votre couple, ou quoi que ce soit d'autre que vous pouvez penser. Je veux juste connaître la femme qui partage la vie de mon meilleur ami » dis-tu avant déglutir. Certes, c'était dur à le dire mais c'était la vérité après tout, et tu ne voulais rien gâcher de cette rencontre après tout. Même si tu l'avais déjà fait en exprimant à Concho tout tes sentiments. Cette soirée où tu avais tout gâcher. Tu t'en souviens pas ?

Rencontrer cette femme était une situation très cocasse. La copine de ton meilleur ami, celui pour qui tu es éperdument amoureuse depuis quelques années maintenant. Mais tu l'avais reconnu, après avoir fouillé les réseaux sociaux de ton ami, et d'avoir vu une photo d'elle chez lui. Oui, ils étaient amoureux et tu avais foutu la zizanie dans ce couple qui était si parfait et si paisible. Alors pourquoi pas apprendre à la connaître ? Pour lui montrer que tu ne serais pas une adversaire, que tu ne voulais pas détruire son couple. Juste que tu étais tombée amoureuse de la mauvaise personne. Malheureusement, ce sentiment t'arrivait toujours, tu étais toujours tombé sur les personnes qui ne fallait pas, celles qui te faisaient souffrir ou celles qui étaient déjà prises. Alors tu la suivais, prête à engager la conversation. Zelda semblait réticente à l'idée de te rencontrer. Mais tu allais faire de ton mieux pour que cela se passe bien. « Enchanté Zelda, je suis mannequin et styliste » répondis-tu avec un petit sourire aux lèvres. Voilà comment engager une conversation. La rousse semblait extrêmement gênée, mais tu t'en fichais, tu allais tout faire pour la mettre à l'aise. « Je comprends, c'est délicat comme rencontre. Mais je veux apprendre à vous connaître, de ce que je sais, vous avez l'air géniale » répondis-tu à la jeune femme avec un sourire. Il est vrai que si elle partage la vie de Conchobàhr, c'est que cette fille a quelque chose de spécial et qu'elle doit être géniale. Une si jolie fille, tu en étais légèrement jalouse, mais bon, tu ne faisais pas le poids dans le coeur du garçon. Tu étais sa meilleure amie et tu comptais le rester, et surtout ne pas partir de si tôt.