Nicky fit une triste moue. Décidemment elle n’avait pas réussi à le dérider. Il ne devait pas avoir le moral, ni l’âge, ni l’envie de plaisanter avec elle. Finalement elle se fit à l’idée. « Peu importe, je m’en branle. » Elle haussa les épaules, se releva puis écrasa du pied sa clope qui était un triste mégot.
Elle se dirigea vers le comptoir, ou elle devait continuer à bosser. Elle remercia la serveuse qui l’avait remplacé durant ces cinq ou sept petites minutes qu’elle s’était absentée. De nouveau elle fit plusieurs mélanges d’alcools, goûta à l’élixir qu’elle venait de faire et fit une grimace. C’était dégeulasse.
Tandis que Rafaël revenait, pour finir son dernier verre de whisky, Nicky resta silencieuse, ce qui est particulièrement extraordinaire. Elle qui a l’habitude de ne pas avoir la langue dans sa poche, elle ne disait plus rien. Elle se contentait de regarder fixement le plafond, comme si elle y trouvait un intérêt particulier.