J'ai jeter un sort, sans trop savoir, ce qu'on deviendrait. ♦ Ft. Eibell

Nous sommes en fin d’après-midi, je viens de terminer mon quart de travail à la pâtisserie familiale. Je salue mes parents ainsi que mes sœurs avant de pousser la porte vers la liberté. J’ai pris une douche rapide pour effacer les traces de farine qui sont dues moins visible à l’œil nu. Je compte bien prendre une vraie longue douche rendue chez moi. J’ai un rendez-vous de prévu ce soir. Ce n’est pas un rendez-vous galant, mais je ne veux pas paraître négligé aux yeux d’Eibell. J’ai encore du mal à m’habituer à ce nouveau prénom. J’entends courir derrière moi, je n’ai pas le temps de me retourner que je me retrouve avec un poids sur le dos. « Pfiou… » Je tente de retrouver mon équilibre tandis que ma sœur jumelle joue au koala en s’agrippant à moi. « Tu n’es pas un poids plume… » Elle me frappe gentiment derrière la tête, question de me rendre encore plus grognon que je le suis déjà. « Ce n’est pas gentil de dire ça à une dame frérot! » Je réponds du tac au tac. « Une dame ne saute pas sur le dos des gens! En plus, tout le monde nous regarde! » Effectivement, voir deux adultes qui joue à saute-mouton sur la voie public, c’est, disons distrayant. « C’est parce que tu réagis comme une vedette de cinéma Shiloh! Allez sois gentil, j’ai mal aux jambes…. » Je pousse un soupir avant de placer les jambes de ma sœur autour de mes hanches, question qu’elle puisse y prendre appuie. Elle entoure doucement ses bras autour de mon cou et je me mets en marche sous les regards des passants. On fini par se fondre dans la masse après tout ce n’est pas la première fois que ma sœur et moi on agit ainsi. Elle habite dans le même quartier que moi alors nous faisons souvent le voyagement ensemble. Au bout, d’un moment, elle me demande de la déposer au sol. Chose que je fais sans rechigner, mon dos a besoin de repos. « Tu as prévu quelque chose ce soir ? » Elle me lance un regard en biais. Je sais qu’elle est dévorée par la curiosité. Elle m’a vue envoyer des textos à quelques reprises durant la journée. J’ai refusé de répondre à ses questions à la pâtisserie donc elle compte me cuisiner dès maintenant. « Ouais, j’ai un truc de prévu avec une amie. » Il vaut mieux rester évasif, si je suis habile, je vais être en mesure d’étirer la conversation jusqu’à chez moi sans qu’elle découvre quoique se soit. « Oh! Mon petit frère a un rendez-vous amoureux. Est-ce que je la connais? » Je lève les yeux au ciel en maugréant. « Eibell, n’est qu’une amie bordel! » Oh! Putain! Niveau subtilité je mérite un beau gros zéro. Le visage de ma sœur se décompose légèrement. Je sais ce qu’elle va me dire ou plutôt répéter. J’en ai marre d’entendre toujours le même discours. L’amitié platonique entre un homme et une femme c’est très rare pour ne pas dire inexistant. Je devrais arrêter de jouer à l’autruche, que je ne suis plus un enfant et patati et patata. « Shiloh…. » Je tique, est-ce que je perçois de la déception dans la voix de ma sœur? Non, je dois devenir paranoïaque. « Ne dit rien, il vaut mieux. » Pour une fois, elle décide de m’écouter. Le reste du retour à la maison se fait dans un silence lourd, pesant emprunt de malaise. Je lui fais la bise au moment que nos chemins se séparent. Elle me salue en souriant. Le malaise se dissipe et je gagne mon chez-moi la tête tranquille. J’ai évité de justesse une prise de bec avec mon aîné. Je nourris Khéops et Amon (mes chats) avant de rapidement passer sous la douche pour un nettoyage plus en profondeur. J’ai prévu d’emmener Eibell pour un pique-nique tout près de la rivière. Ensuite, on pourra sauter à l’eau. Enfants, nous adorions faire ce genre d’activité. Un retour aux sources ne peut être que bénéfique à notre relation, non? J’ai encore la tignasse humide quand je me glisse derrière le volant de ma voiture. Le panier-repas, la bonne bouteille de vin ainsi que les serviettes de plage bien en place sur le siège arrière de ma voiture. Pfft qui pourrait penser que c’est un rendez-vous galant!? Bien, voyons! J’en profite d’un arrêt au feu rouge pour appeler Eibell. La prévenir de mon arrivée imminente. C’est environ une dizaine de minutes plus tard que ma voiture s’immobilise devant chez la jolie blonde. La porte cotée passagère s’ouvre tandis que la demoiselle prend place dans la voiture. « Salut! Je ne t’ai pas fait attendre? » Je m’assure qu’elle est bien attachée avant de reprendre la route. « Comment vas-tu? Ta journée s’est bien passée? » Il y a beaucoup de circulation, je sens que l’on va se retrouver dans un bouchon. Bah! Ce n’est pas grave quand on est en bonne compagnie.

Qu'importe le bleu, l'océan, C'est le vide que je vois finalement. Pris ici et rien pour s'arracher. De nos cœurs si intimement liés;

Pando

Les rideaux noirs étaient tirés quoique certains jets de lumière passaient facilement entre les deux fenêtres laissant facilement comprendre l'heure bien avancer de cette journée. Je me retrouvais toujours caler dans mes draps détendus  du mieux que je pouvais après la nuit merdique que j'avais passée au bar. J'attrapai mon téléphone qui était posé sur ma table de chevet afin de voir qui était la source de cette lumière clignotante. Ce fut un message de Siloh qui me mit un sourire dans le visage. Me demandant si j'avais envie de faire quelque chose pendant la soirée.  Bien entendu la réponse était positive quelle question; j'aimais tellement passer du temps avec lui et en plus j'entamais mes journées de congé alors je ne voyais pas ce qui pouvait m'empêcher d'aller m'amuser ce soir.  Je finis par me lever quelque temps plus tard; j'allai tirer ces fameux rideaux afin de me rendre compte que la journée s'annonçait magnifique. Je pris la direction de la douche  afin de commencer à me préparer pour notre fameuse sortie quelque heure plus tard. L'eau chaude longeait mes courbes; je prenais plaisir à profiter de l'instant présent. Une fois bien rafraîchis ce fut direction ma penderie. J'étais là à enfiler mon maillot de bain puis n'étant pas satisfaite de mon reflet je fis défiler pièce par pièce chacun de ceux qui se trouvais cachés dans mon garde-robe. Une pièce; deux pièces je ne semblais jamais trouver celui a mon goût  pour une soirée en compagnie de mon ami. Puis après avoir essayé pas moins d'une quinzaine de combinaison différente, je finis par faire mon choix sur un magnifique deux pieux vert émeraude. J'enfilai par dessus une simple camisole blanche avec un magnifique short en jean; mais je laissai sur ma table de chevet pour la première fois mon fidèle compagnon le couteau. Il ne restait donc plus qu'à l'attendre; un coup de téléphone de sa part me laissa comprendre que d'ici une dizaine de minutes mon carrosse arriverait. Je me tenais devant la fenêtre excitée et anxieuse à guetter son arrivée. Je me voilais la face à me dire que c'était normal d'être si fébrile à l'idée de passer une simple soirée en compagnie d'un ami de longue date; que tout ça était dû aux malheurs qui avaient embrumé nos vies. Une fois que je vis la voiture approcher je sortis a sa rencontre. Je pris place côté passager et mis ma ceinture. '' Salut; non cela ne fait que quelque minutes que je suis prête ne t'inquiète pas!'' un petit mensonge n'était pas méchant au final et en quelque sorte c'était bel et bien le cas!  J'observais la route défiler très tranquillement ; on devait s'y attendre a l'heur qu'il était, mais bon le trajet allait tout de même passer vite puisque nous étions ensemble. '' Je vais mieux maintenant que tu es là pour me changer les idées et ma journée a été plus tôt tranquille versus le cauchemar de nuit passer au travail! Mais toi comment vas-tu est comment cela a été a la pâtisserie? ''  Je souris avant de poursuivre '' tes sœurs ne t'ont pas trop questionné sur notre soirée?'' Je savais très bien qu'elle aimait le taquiner sur ses fréquentations, telle qu’elle soit! en fait une partie de moi était pratiquement jalouse de l,attention familiale qu'il avait d'elles.

Qu'importe le bleu, l'océan, C'est le vide que je vois finalement. Pris ici et rien pour s'arracher. De nos cœurs si intimement liés;

Pando

Je ne peux m’empêcher de sourire en voyant la jeune femme prendre place à mes côtés. On dirait un petit rayon de soleil qui vient illuminer l’habitacle de ma voiture. Impossible, d’être morose en sa compagnie. Je sais, c’est un peu mielleux comme commentaire. Heureusement, pour moi que je n’ose pas le dire à voix haute. Elle risquerait de se moquer de moi. Je n’ose même pas imaginer la honte que je me taperais. Un léger frisson me parcourt l’échine malgré la chaleur ambiante. Je tends la main pour régulariser la température de la climatisation. Question d’éviter les questions gênantes. Je lui offre un sourire, rassuré de ne pas l’avoir fait trop attendre malgré un léger retard de quelques minutes. Impossible d’éviter les bouchons de circulation. Début des questions d’usages pour meubler la conversation. Je détourne légèrement la tête pour ne pas qu’elle remarque les rougeurs qui s’invitent sur mes joues. Elle est contente de me voir ? Je suis bien content de l’entendre le dire. « Une journée tranquille c’est bien une fois de temps en temps. » Je me demande d’ailleurs à quand remonte ma dernière journée ou je n’ai absolument rien fait ? J’ai beau fouiller dans ma mémoire, je n’arrive pas à m’en souvenir. C’est vrai qu’entre le boulot à la pâtisserie et les rendez-vous que mes sœurs m’imposent. Je n’ai pas trop le temps de passer du temps à ne rien faire. Je fronce légèrement les sourcils quand mon amie fait allusion à sa dernière soirée. Qu’est-ce qui sait passer? Je quitte momentanément la route des yeux pour regarder Eibell. « Qu’est-ce qui sait passer? C’était si terrible que ça pour que tu qualifies le tout de cauchemars? » Je me force à rigoler pour donner l’impression de ma désinvolture, mais je me fais tout un tas de scénarios dans ma tête. Elle a peut-être rencontré un homme un peu trop collant? La simple idée qui m’effleure et voila que le sentiment de jalousie s’invite dans mon esprit. C’est con! Eibell est barmaid alors forcément elle rencontre des hommes cons et collants. Ces traits de caractère ne s’améliorent pas au contact de l’alcool bien au contraire! « Il y a encore un mec qui t’a pris pour sa future copine? » Ouais, le truc c’est de se la jouer détendu. J’accompagne ma remarque d’un petit sourire en coin. Les yeux sur la route, les deux mains sur le volant j’écoute mon amie pour ensuite répondre à la question qu’elle m’a renvoyée à son tour. « La pâtisserie, ça va, c’est toujours les mêmes histoires. Mon père pense prendre sa retraite l’an prochain. J’avoue que je ne suis pas trop prêt à reprendre la relève… » Je hausse les épaules. « Je suppose que je suis rendu à ce point dans ma vie. » Eibell aborde le sujet de mes sœurs avec un sourire. Je lui lance un regard en souriant. « Tu sais bien qu’elles tentent par tous les moyens de savoir sur ma vie. J’ai réussi à cacher notre sortie à toutes sauf ma jumelle. » Je glisse une main dans mes cheveux mal à l’aise. « Je me suis comme on dirait vendu. Skye m’a prise par surprise. » Je rajoute, rapidement, peut-être un peu trop même. « Elle sait, que nous sommes, qu’amis…. » Je me mords les lèvres légèrement tandis que j’immobilise la voiture à une intersection. Je pousse un soupir pour ensuite rajouter. « Elles sont déçues que le dernier rendez-vous n’ait pas fonctionné. Elles vont devoir s’y faire. Le célibat m’aime bien! Et toi? As-tu rencontré, la perle rare? » Mais bordel à quoi je joue? Est-ce que je le fais exprès ou quoi?

Qu'importe le bleu, l'océan, C'est le vide que je vois finalement. Pris ici et rien pour s'arracher. De nos cœurs si intimement liés;

Pando

Cela me faisait toujours du bien de me retrouver au côté de Siloh. Du moins j'espérerais sincèrement qu'il ne relèverait pas mon commentaire d'une mauvaise façon... Les amis on bien droit  de dire que leur journée s'améliore en présence de l'autre sans devoir en faire toute une histoire! du moins j'espérais que ma gaffe ne changerait pas le magnifique moment qui nous restait a passé. '' Bien entendu qu'une journée tranquille c'est la joie faut en profiter quand elles passent pour ce ressourcer!"répondis-je. J'étais la première à souhaiter une vie tranquille autant personnellement que pendant mon travail aux bars; je préférais sans l'ombre d'un doute astiquer la vaisselle que de devoir me mettre sur la première ligne, car des connards ne savaient pas se tenir. Et malheureusement c'était ce qui avait chamboulé ma nuit passer. En fait si tu portais une attention particulière à ma main gauche on pouvait encore remarquer quelque rougeur ainsi qu’une ou deux enflures autour de mes jointures. Il fallait croire que sa mâchoire était plus solide que je ne l'avais cru. " Non; le seul qui hier avait daigné me porter de l'intérêt pour un flirt innocent a tout de suite changer d'idée quand il m'a vue intervenir entre deux autres imbéciles qui allait déclencher une émeute parce que l'autre c'était tromper de verre...'' dis-je tout en jouant nerveusement et délicatement avec mes mains. Je jouais toujours franchise avec Siloh quoi qu’en grande partie, car je ne lui disais jamais vraiment ce que je ressentais quand il me parlait n’a son tour de ses fameuses dates organiser par le clan Lowe, mais bon aux finales  c'était probablement juste, car je ne trouvais jamais la prétendante a la hauteur de celui-ci! ", Mais qu’est-ce que tu me racontes!? Tu sembles plus que prêt à prendre sa relève; tu es l'homme le plus passionné que je connaisse face à son métier! Et il sait très bien qu'entre tes mains la pâtisserie sera bien gardée alors pourquoi il se priverait?" j'aimais beaucoup entendre parler Siloh de ces journées ou commande spéciale qu'il avait réalisé, car des qu'il abordait ce sujet une étincelle illuminait d'avantage la profondeur de ces yeux et il était facile alors de s'y perde. Une partie de moi trouvais toujours drôle l'entêtement que ces soeurs exerçait a vouloir connaître ça vie sentimentale ou plus tôt sociale devrais-je dire; et un autre était pour le moins légèrement jaloux de tout ce qui pouvait s'en suivre. Je ne pus m'empêcher de détourner la tête quand il m'assura que sa jumelle connaissait la vraie nature de notre lien. Mais pourquoi je relevais aussi difficilement cette remarque; qu’est-ce que que ça pouvait bien me faire... c'était la vérité! âpres une profonde inspiration afin de ramener mon sourire a mon visage " TU sais très bien que cela ne l'empêchera pas de vouloir connaître les détails de ta soirée et je ne serai même pas étonner  que les autres apprennent que l'on c'est encore vu..'' Répondis-je un peu perdu dans mes penser a me demander si ce serait si mal si la réalité était ce qu'elle s’imaginait.. Je repris peu de temps après sur un ton amuser "c'est le célibat qui  te colle a la peau ou bien toi qui ne veux pas le laisser aller?" je me mordis a mon tour la lèvre; c'est mots avait franchis ma bouche a une telle vitesse que je n'avais pas pris conscience de leur importance... je n'aimais déjà pas l'idée de le savoir en rendez-vous avec une femme alors parler du fait que j'avais plus l'impression qu'il avait choisi lui-même ce mode de vie était peut-être risquer. " Il faut croire que moi aussi j'ai le célibat d'imprégner dans la peau... Et entre toi et moi ma vie est beaucoup trop compliquée pour que quelqu'un veuille bien de moi!" j'étais consciente que je devais bien tricoter chaque parcelle de mon univers et que finalement rentrer une personne de l'extérieur serait tellement compliqué qu'il était préférable que je reste seul. Du moins jusqu'à ce que je trouve la perle rare qui ressemblerait à mon ami. Je devais par tous les moyens éviter de me mettre les pieds a nouveaux dans les plats alors je me décidai a changer de sujet '' avec le temps qu'on a eu cette semaine dite moi que malgré. ton travail tu en as profiter pour passer un peu de temps dehors!''

Qu'importe le bleu, l'océan, C'est le vide que je vois finalement. Pris ici et rien pour s'arracher. De nos cœurs si intimement liés;

Pando

Je ne peux qu’être d’accord avec elle. C’est bien de s’accorder un peu de temps lors des congés. J’ai toujours du mal à accepter de faire la patate de divan. J’ai besoin de bouger, de garder mon esprit actif, car je sais ce qui va m’arriver si je décide de m’arrêter un tant soit peu. Je vais me mettre à me questionner sur ma vie et des choix que je fais bien malgré moi. Je n’ai pas envie de réfléchir à tout ça. Je comprends que le dernier quart de travail d’Eibell ne sait pas passer comme prévu. Je lui lance un regard interrogateur. Mon regard s’arrête rapidement sur ses mains. Je ne peux y déceler aucune blessure, car mon amie joue avec elles nerveusement. Une émeute rien de moins? « Sérieux? Tes clients sont de véritables tarés ma parole. » Je me racle légèrement la gorge avant de rajouter. « Dommage pour le flirt… » Je n’en pense pas un mot. Il n’y a rien de dommage là-dedans. Les bars, c’est des endroits bien pour noyer sa peine ou pour jouer aux fesses rien de plus rien de moins. Eibell mérite bien mieux qu’un mec piller de bar. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi elle bossait comme barmaid. Je sais que les pourboires sont plutôt conséquents et non négligeables, mais il y a mieux comme milieu de travail. « Pourquoi, tu ne te trouves pas un boulot ou le facteur risque est moindre? » Je ne vais pas la forcer à changer de travail juste parce que je suis inquiet à son sujet. Je ne suis pas son petit ami après et même si je l’étais, je n’ai aucun droit de regard là-dessus. Je lui raconte que mon père désire prendre sa retraite dans le courant de l’année prochaine. Je lui confie mes craintes, car je vais devoir prendre la relève. Eibell balaie du revers de la main mes peurs. Elle utilise des arguments plus que convaincants. « C’est vrai que j’adore mon métier. D’ailleurs cette semaine, on a fait un gâteau de mariage avec un dragon dessus. Je te monterais les photos que j’ai sur mon téléphone. » Je regarde Eibell avec un énorme sourire sur les lèvres. Un petit rire quitte mes lèvres aux mêmes moments. « Tu as raison, je suis vraiment quelqu’un de passionné. Je crois que c’est de savoir que mon père ne sera plus avec moi dans la cuisine, c’est qui va me manquer le plus. » Je roule des yeux avant de rajouter. « Car les frangines seront toujours là pour m’embêter elles! Je n’aurais plus d’allier, ça ne te tente pas de venir travailler à la pâtisserie? » Le sujet de conversation bifurque sur mes sœurs. Eibell me confirme ce que je sais déjà. Mes sœurs doivent déjà savoir que nous passons une fois de plus une soirée ensemble. « Elles sont pires que la C.I.A. Elles ont vraiment manqué leurs vocations. » La question que me pose mon amie me prend légèrement au dépourvu. Mes mains se referment sur le volant, assez fort pour que mes jointures deviennent légèrement blanches. Pourquoi notre conversation devient-elle aussi sérieuse tout à coup? « Un peu, des deux je dirais. » Le célibat m’a choisi, mais je sais très bien qu’il m’est difficile de me lâcher comme dit si bien Eibell. « Accepter de partager sa vie avec quelqu’un c’est aussi accepter le fait qu’un jour tout ou tard tu vas perdre cette personne. » Le souvenir de Rose me revient en mémoire, comment ne pas y penser? Je pense également à Eibell, sa disparition, il y a de cela quelques années, ne m’a pas laissé indemne non plus. « Je préfère ne pas m’attacher, le sacrifice est trop cher à payer. » Le célibat colle aussi à la peau de mon amie. Sa remarque me fait sourire. « Sottise, tu vas te trouver quelqu’un bien avant moi. Tu as une vie compliquée, je te l’accorde, mais tu vas finir par tomber amoureuse de quelqu’un et ça n’aurait plus aucune importance. » Je suis doué pour donner des conseils aux autres, mais trop con pour les suivre moi-même. « Ma grand-mère disait toujours, chaque torchon trouve sa guenille. » L’image n’est peut-être pas top tout compte fait. C’est donc en riant nerveusement. « Je veux dire… Tu es une TRÈS belle guenille! » Je rigole une fois de plus tandis que j’emprunte la bretelle de sortie de l’autoroute. La voiture s’immobilise dans le stationnement proche de la rivière. « Il n’y a pas trop de monde ce soir. » Je repère une jeune famille ainsi qu’un couple d’adolescents un peu plus en retrait. « Je compte sur toi pour nous choisir un petit coin tranquille! » Je sors de la voiture et récupère le panier-repas, les serviettes et la bouteille de vin. Ainsi armée, je suis Eibell pour qu’elle nous déniche un endroit pour piqueniquer tranquille avant de sauter à l’eau.

Qu'importe le bleu, l'océan, C'est le vide que je vois finalement. Pris ici et rien pour s'arracher. De nos cœurs si intimement liés;

Pando