Iiiiih-ahhhh - feat Jorge

Un lasso. Je reconnais bien là, ma meilleure amie. Les idées complètement farfelues qu'elle a quand même. En soi, je trouve ça marrant. Le mot qui accompagne le cadeau par contre, il me blase un peu. « la première fille – ou mec – que t'attrappes avec, tu lui roules une méga pelle ! », euh, comment dire ? Dans tes rêves ? Si son idée est complètement tordue, en revanche, ça fait deux semaines que le lasso monopolise tout mon temps libre. Mes premiers essais n'ont pas été concluant, pour ne pas dire désastreux. J'ai pris le plis du mouvement de la main au bout du quatrième jour, mais on peut pas dire que le lancer fut plus simple. Après deux semaines, j'arrive par moment à attraper quelque chose, c’est déjà pas mal.


Aujourd'hui, je m'ennui. Il commence à se faire tard, Jeremy bosse et Alek est avec sa nurse. Moi, je me ballade avec Lokhen et le lasso dans le centre ville, avec comme superbe idée, attraper des passants, histoire de faire un peu le con. Comme il fait nuit, je passe moins pour un abruti de cowboy on va dire, du moins j'espère. Je roule le lasso, je tente d'après une première personne, mais l'échec et cuisant. Je soupire. C'est pas le moment de se décourager, Je prends une profonde inspiration, je refais le mouvement du poignet faisant tourner la boucle du lasso au dessus de ma tête et je vise une fille qui passe devant. Mignonne… J'envoi et j'ai une prise, je tire vers moi pour resserrer et emprisonner ma proie tout en criant « Je suis comme la poisse ! J'arrive là où on ne m'attends pas ! » lancais-je hilare avant de tirer un coup sur le lasso. OH MISERE ! J'ai loupé ma cible et pour le coup on peut dire que j'ai vraiment, mais vraiment la poisse ! Au bout de la corde, prisonnier du lasso : ce connard de Ramirez. Décidemment… Et… je me souviens de la lettre de ma meilleure amie. Il est hors de question que je lui roule une pelle à ce gros lard ! D'ailleurs, je me rends compte que je tiens toujours le lasso et que j'ai tiré un grand coup sans le vouloir.  J'avoue que maintenant, je redoute l'instant où il sera libéré de son lien, alors je réfléchis rapidement à ce que je vais dire sans en avoir fichtrement aucune idée. J’ose enfin le regarder pour le trouver par terre. Oups, j’ai du le faire tomber en tirant sur la corde. Merde… la par contre, je sens que ça va dégénèrer et comme un con, je continue à tirer sur la corde pour que Jorge ne se defasse pas de son lien et qu'il m'en plante une au passage

T'sors d'la réunion et t'file droit récupérer ta caisse. Comme d'hab il s'fait un peu tard alors t'as pas envie d'traîner. Façon qu'est-ce tu pourrais bien foutre à une heure pareille. Demain tu t'lèves tôt, comme d'hab, alors il t'faut dormir. Même si genre quatre heures de sommeil ça t'suffit presque. T'as jamais eu l'sommeil d'plomb toi. T'as pas bu d'café alors ça d'vrait l'faire. Ce s'rait complètement con d'remplacer ta dépendance, ou ancienne dépendance, à l'alcool par un aut' truc. Notamment l'café. Ca t'boufferait presque autant qu'la bouteille. Du coup tu marches pis là t'sais pas quoi y'a un truc qui t'arrive dessus. Avant qu't'ai pu comprendre le bazar tu t'sens tiré. T'es surpris alors tu t'laisses à moitié faire. Pis tu t'emmêles à moitié les jambes avec celles d'une nana qui passait par là et tu t'retrouves par terre comme une putain d'merde. T'as rien compris et t'sais pas c'est quoi c'bordel mais putain tu sens qu'tu vas péter un câble. Tu r'gardes sur toi pis tu vois une corde qui t'entoure. Putain l'connard qui t'as fait c'sale coup t'vas lui foutre un coup d'lasso là il va pas comprendre c'qui s'passe lui non plus. Quel genre de putain d'connard fait des trucs ainsi. Réponse ? Le plus emmerdeur de tous les gamins d'merde. Alors lui putain. En plus il te lâche pas ce con. Du coup même si t'as les bras l'long du corps t'arrives à bien chopper la corde et à tirer d'ssus comme un ouf. Pour lui arracher l'truc des mains. Ou pour les lui brûler tiens à c't'emmerdeur. Ou pour l'faire tomber lui aussi. Histoire qu'tu lui en refoutes une dans la gueule parce que c'est clairement comme ça qu'tu t'sens là. Putain ! Corde de merde. Toi espèce de p'tit con ! Ca c'est la fois d'trop. Ca c'est la putain d'fois d'trop ouais.

 

Cet espèce de putain de petit enculé. Ah ouais il fait son p'tit connard. C'te fois-ci t'vas pas l'louper nan. N'importe qui d'autre t'aurais laissé passer. 'Fin nan. Y'en a qu't'aurais défoncé. Mais lui t'vas lui r'foutre une paire de claques et t'lui d'mand'ras si ça l'fait rire. Toi ça t'fait pas rire du tout nan. Alors tu tires sur la corde comme un ouf. L'gamin d'merde tombe pas mais il a l'mérite d'lâcher l'truc. Et ni une ni deux il galope. Putain. Enfoiré de p'tit con là. T'jette son lasso sur l'côté et tu l'course. L'tout sous l'oeil d'la fille qu'a rien du comprendre. T'gueule pas nan. T'retiens ton souffle. Tout ton souffle. T'cours vite mais lui aussi. P'tit con. Ah il doit s'sentir pousser des ailes hein. Il sait qu's'il fait attraper tu l'défonces. D'ailleurs p'tet même qu's'il était resté sur place t'aurais trop rien fait. Alors que là il t'fait courir. Et putain qu't'avais pas envie d'courir. Pas après cet emmerdeur. Tu l'courses et le v'la qui s'engouffre dans l'bar à striptease. Ce con. Il est coincé là-d'dans. Il pourra pas s'planquer longtemps. En plus il va s'faire jarter pour sûr. Alors t'arrives à ton tour d'vant l'bâtiment pis les gars t'laissent rentrer. Heureus'ment pour eux ou t'aurais foutu un direct du droit dans l'un pour forcer l'passage. Tu r'gardes alors partout pour trouver ce p'tit con. Lui en foutre une bonne devant tout l'monde là. C'qu'il mérite. Pace que t'es loin d'être calme là. Et l'premier qui t'cherche il bouffe ses dents. Droit, gauche. T'vois personne. T'reste à l'entrée pour pas qu'il s'échappe par là. Il va finir par s'griller c'est sûr. C'est l'genre de merdeux à s'attirer des problèmes partout où il va. Mais t'vas pas l'attendre longtemps non plus. Au pire t'le r'trouv'ras.

Je suis assis devant mon ordinateur, au club, quand je vois soudainement la porte de mon bureau s'ouvrir avec violence. Je me prépare à rembarrer comme il se doit celui ou celle qui ne daigne même pas toquer avant d'entrer dans mon antre. Mon colère laisse place à la surprise quand je vois que c'est Maxim qui passe la porte. Mon cher fils, accompagné de son chien, vient se poster derrière moi, le souffle court. Je lève les yeux vers lui, quittant mon écran d'ordinateur, les sourcils froncés, attendant une explication de sa part. Non pas que je ne suis pas heureux de le voir mais je vois bien que quelque chose ne va pas et avec lui, je peux malheureusement m'attendre à tout. « C’est un accident ! Je t’assure que je ne voulais pas faire ça ! » Me dit-il alors que j'ouvre à peine la bouche pour parler. Mon sang ne fait qu'un tour et je me tourne vers lui. " Attend, qu'est ce qu'il se passe, qu'est ce que tu as encore fait ?! " M'emportais-je légèrement. Ses conneries, j'avais eu ma dose. Maintenant, si il avait besoin de moi, je serais là.

C'était bien la première fois que je venais quémander ce genre d'aide à Jeremy, et je m'en serais bien passé. Mais Jorge était probablement le type le plus instable que je connaissais, et je n'avais pas vraiment envie de  finir découpé en petits morceaux dans un caniveau.  J'avais donc décidé de me tourner vers la seule personne sur qui je pouvais compter: mon père.

En enfonçant la porte, je me doutais qu'il n'allait pas apprécié cette rentrée fracassante, je ne lui laissais pas le temps de placer une phrase que je me defendis du mieux que je pu, le plus rapidement possible au cas où nous nous retrouverions interrompu par l'autre quadimodo.  Peut-être ais-je été un petit peu trop brusque parce que Jeremy s'emporte à son tour, mais contre moi par contre, si bien que je me braque un peu " Mais rien! Je l'ai fait tombé sans faire exprès! Et comment ça encore? C'est pas comme si c'était tous les jours hein!" Mentis-je à moitié. Bon j'abuse un peu, mais il m'a un peu vexé. Revenons à nos psychopathes." Ce mec est juste... taré!" Affirmais-je avant de retourner vers la porte.

Peut être que Jorge a abandonné l'idée de me défoncé la tronche, mais j'en doute. Je passe la tête de l'autre côté de la la porte et j'observe la salle recherchant sa salle tronche parmi les gens présent. Et... je le vois près de l'entrée. Merde j'aurai peut-être du regarder par là d'abord parce qu'il me regarde. J'ai l'impression que son regard pourrait fourre le feu à l'endroit vu comment il a envie de me faire la peau, je recule et retourne me positionner près de Jeremy au cas où. "Ras putain, ils l'ont laissé rentrer, ils servent à rien tes mecs" m'emportais-je un peu inquiet pour la suite. Bon d'accord, très inquiet pour le coup. "Mais tu devrais p'tre les appeler en renfort..." marmonnais-je dans ma barbe inexistante.

Je regarde mon fils, qui à l'air totalement paniqué en entrant en furie dans mon bureau au club. " Mais rien ! Je l'ai fait tombé sans faire exprès ! " Je roule des yeux, n'y croyant pas franchement. " Et comment ça encore ? C'est pas comme si c'était tous les jours hein ! " J'arque les sourcils. Ce n'est effectivement pas tout les jours, mais souvent quand-même et il le sait très bien. Si jusque là, je m'étais retenue de dire quoi que ce soit sur son comportement, n'étant moi-même pas un saint, je sentais que mon point de rupture était proche.  " Ce mec est juste... taré ! " Je passe une main sur mon visage, exaspéré. " T'a vraiment le don de te foutre dans les emmerdes fils, plus que moi ! " Je secoue la tête. " C'est qui ce "gars" d'abord ? Comment tu le connais ? " Lui demandais-je ayant besoin d'un minimum d'information si je devais le défendre.

Max va à la porte et l'ouvre pour regarder dans la salle. Mais il revient bien vite se cacher derrière moi, la queue entre les jambes. J'esquisse malgré moi un sourire en coin devant cette situation. D'un coté, j'en ai marre de ses conneries, de l'autre, je suis content que cela soit vers moi qu'il se soit tourner. " Ras putain, ils l'ont laissé rentrer, ils servent à rien tes mecs. " Je le regarde et je vois bien l'inquiétude dans ses yeux. " Mais tu devrais p'tre les appeler en renfort... "  Je ris avant de me lever de mon bureau. " Tu oublies que je suis Al Capone. " Lançais-je, amusé en reprenant le nom par lequel il m'avait appeler une fois. Je venais alors à ses côtés et observait l'homme. Le regard qu'il posait sur mon fils en disait long. Je me tournais vers Max. " Alors gros dur, qu'est ce que tu veux faire ? Tu veux que j'aille réglé ça pour toi ? " Lui demandais-je, ne sachant pas ce qu'il attendait de moi à part de lui offrir refuge.

Il arrêtera jamais. T'vas d'voir lui foutre une putain d'pêche dans sa gueule pour qu'il comprenne qu'il doit arrêter de t'faire chier. Sérieux quoi. T'as jamais voulu êt' méchant ou quoi avec c'merdeux mais lui il s'gêne pas pour ses conneries d'merde. Alors ouais là t'veux juste l'chopper et l'foutre ko. T'vas pas l'tuer ou lui péter l'bras nan. Juste bien lui baffer la gueule et qui s'réveille l'lendemain avec un putain d'bleu et l'sentiment qu'il faut qu'il arrête de t'chercher. Sauf que là c'toi qui l'cherche. Où est-ce qu'il est parti s'foutre cet emmerdeur. Et là tu l'vois ! T'en aurais presque l'sourire aux lèvres putain. L'a plus nulle part où s'cacher. Alors t'avances. T'percutes un type qui t'fait un "oh" et tu l'repousses direct. Qui vienne pas chercher la merde lui non plus où tu l'allonges. Enfoiré va. S'est piégé ce petit con là. Car quand tu t'rapproches tu vois qu'il est genre dans un bureau. Planqué derrière un gusse. Un gusse qui t'regarde. C'lâche d'emmerdeur. Pour faire l'enfoiré y'a du monde mais quand faut t'faire face y'a plus personne. Fini d'jouer à cache-cache. Viens ici qu'j't'en foute une espèce de p'tit con. Complètement rien à branler d'l'aut' gars. S'il est pas content lui non plus t'lui en fouteras deux pour t'passer les nerfs. C'qu'est débile ça s'trouve c'est un bon gars. Là c'est juste qu't'as pas envie d'rire. C'putain d'lasso. C'putain d'chute. C'putain d'course. Trois grosses dans sa gueule qui d'vraient prendre ouais. Mais ça c'est l'hosto direct. T'vas pas avoir des embrouilles avec les flics pour un connard pareil.

 
 

Quand je vois Maxim débarquait, l'air a bout de souffle et effrayé, je sais sans le moindre doute qu'il s'est encore fourré dans un pétrin monstre et que j'allais encore devoir intervenir. Mon fils était encore plus enclin que moi à se foutre dans les emmerdes. Il les accumulait depuis quelque temps alors, évidement, je ne l'accueillais pas franchement les bras ouvert. « Ouais, j’adore les emmerdes ! » Réplique t-il, sarcastique. J'éclate d'un rire incontrôlable. " C'est de famille, faut t'y faire. " Lâchais-je avant de grimacer en soupirant. " Ca va ... Excuse-moi. " Dis-je en levant les yeux vers lui. Je passe alors une main dans es cheveux, avant de lui demander qui était l'homme qui en avait après lui aujourd'hui. « J’ai bossé avec ce gars. » Mes poils se hérissent en entendant ça. J'ai beau côtoyer ce genre de gars qu'il semble être, savoir que c'est aussi le cas de mon fils me reste en travers de la gorge. « Il est… violent. » Ajoute t-il. Je soupire et le regarde alors que je sens bien qu'il n'est vraiment pas rassurer de savoir ce type à ses trousses. " Max, il t'a frappé ? Tu as eu une altercation avec lui ? " Lui demandais-je, voulant connaître toute l'histoire. Si jamais ce type l'avait touché ... Je sentais déjà les fidèles frémissements de la colère taquinaient ma peau.

Max, devant la porte de mon bureau, observe la salle et le mec qui a apparemment réussi à entrer avant de revenir près de moi, l'air toujours inquiet. Quand il me suggère d'appeler des renforts, je ne peux m'empêcher de le prendre à la légère en lui rappelant avec amusement comment il m'avait autrefois appeler. Al Capone. Mais cela ne fait pas rire mon cher fils. « Je plaisante pas. » Je le regarde, silencieux pendant quelque secondes. " Détend-toi Max, ça n'est pas la première ni la dernière fois que j'ai affaire à ce genre de type. Ca va aller. " Lui assurais-je d'autant qu'il était sur mon territoire, dans ma boite. Nous avions un avantage. Je proposais donc mon aide à Ma, lui demandant comment il voulait la jouer. « Je vois pas trop comment. Mais… je veux bien que tu m’aides à régler ça, oui. » Dit-il en marmonnant. Je comprend qu'avoir besoin de mon aide doit lui coûter mais je suis content qu'il puisse dépasser ça quand il le faut. « Même si je lui explique que ce n’était pas lui qui était visé, il me croira pas. » Ajoute t-il. Je hoche la tête. " Je vois. " Dis-je, comprenant que les choses ne seraient peut-être pas aussi facile que je n'aurais pu le penser au premier abord.

La suite dégénère. Le mec vient à faire irruption dans mon bureau, en vociférant. " Fini d'jouer à cache-cache. Viens ici qu'j't'en foute une espèce de p'tit con. " Lâche t-il en s'adressant à Maxim. C'est partit. Maxim reste prêt de moi et je suis légèrement devant lui. Je reste calme malgré la tension mais c'est sans compter sur Locken, qui, sentant Max en danger, grogne, montre les dents avant d'essayer de sauter à la gorge de l'intrus. Heureusement, Max connaît son chien et malgré quelques difficultés, il parvient à le maitriser. Pas plus mal d'ailleurs même si qu'il attaque ce mec ne m'aurait pas foncièrement dérangé vu qu'il en avait après mon fils mais les questions auxquelles j'aurais du répondre m'ont rapidement dissuader. Je reste statique, observant l'échange entre les deux, me disant que je devais laisser Max gérait ça le plus possible tout en étant là au besoin. « T’es complètement taré. Tu veux qu’il te bouffe ou quoi ?! » Lâche Max à l'homme. « Et j’ai pas fait exprès ! C’était un accident. » Je me retiens de lever les yeux au ciel. On à déjà vu mieux comme façon de s'excuser mais j'imagine que Max est comme il est. Je me racle la gorge avant d'intervenir. " Messieurs, ce n'est pas que votre compagnie m'ennui, mais vous êtes dans mon bureau, dans ma boite. " Dis-je en me rapprochant d'eux. " On pourrait passer à autre ? " Suggérais-je en les regardant l'un après l'autre. D'abord Max puis l'autre. " Il s'est excuser et tu m'a l'air d'être blessé. C'est qu'un gamin. Tu as surement d'autre chose à foutre que perdre du temps à cause de lui ? [/color]" Dis-je à l'inconnu. Pas sur que Max soit content de mon discours mais il s'était mis dans la merde tout seul et il n'avait pas intérêt à critiquer ma façon d'essayer de le sortir de là.

C'est ça ouais. Qui s'énerve le clébard de merde. Qu'est-ce ça peut t'foutre. S'il est pas capable d'comprendre qu'son maître est un p'tit con et qui mérite une baffe bah tant pis. Tu t'tiens prêt ouais. S'il t'saute dessus t'lui fous un putain d'shot en pleine gueule ça va l'calme. Pas qu't'ai envie d'le faire mais t'vas pas t'laisser bouffer nan. Est-ce que t'es taré ? Et toi ? T'es taré à faire l'con avec moi ? T'en veux cor une sur la gueule hein ? Putain tu vas lui mettre ouais. T'en as rien à foutre du clébard. D'l'autre rigolo qu'est là. Des types costaud d'la sécurité. Rien à foutre nan. C'est ça ouais. Fous toi d'ma gueule en plus. Putain. Alors t'avances d'un pas. T'vas l'faire chouiner là. T'sais pas qui c'est l'aut' type mais l'gosse doit l'connaitre. Bon ça change que dalle au fond. Il aurait pu aller chez les flics qu't'aurais réagi pareil. Tiens d'ailleurs l'autre gusse s'met à cause maint'nant. En v'la un qui pète plus haut qu'son cul. A il s'la raconte bien ouais. Et ? Toi tu d'mandes pas mieux qu'l'autre emmerdeur s'fasse foutre dehors et qu'tu lui fous une raclée. F'ra moins l'fier aussi. Tu rêves là. Jamais j'laisse passer un truc ainsi sinon il va r'commencer encore et encore. Pis il a beau dire tout c'qui veut là. Des excuses ou pas. Gamin ou pas. T'en as rien à foutre. L'type qui fait l'con avec toi, genre bien bien l'con, t'lui fais comprendre qu'il faut pas r'commencer. Oh t'as d'jà essayé avec lui. Mais il comprend pas. Et quand ils comprennent pas faut taper plus fort. Là ça va rentrer. Ouais j'ai aut' chose à foutre ouais. Alors maint'nant soit tu m'laisses passer et j'lui en colle une dans la gueule. Soit c'toi qui l'fait. Et une qui fait bien mal hein. Une qui va sentir pendant une semaine. Pis si tu t'loupes, moi je lui en fous une. T'inquiète j'vais pas l'rater. T'as assez perdu d'temps ouais. Et si tu dois allonger l'boss de l'endroit t'vas pas t'gêner. Une bonne droite dans la mâchoire il va tomber direct. Va rien voir v'nir en plus. Et ça fout'ra encore plus la trouille à c't'enfoiré là.

Même si tout ceci n’est qu’un regrettable accident, je constate que Jorge n’a vraiment aucun sens de l’humour. Fuyant avec tout le courage que je possède, je trouve refuge dans le club de Jeremy. Pourquoi ? Je me poserai cette question plus tard, pour le moment, j’ai d’autre chat à fouetter, ou plutôt le bolosse qui se dirige vers nous. J’avertis Jeremy que Jorge est violent, jugeant préférable de le prévenir pour pas qu’il est une – autre – mauvaise surprise. Il me demande si j’ai déjà été frappé par lui, et le souvenir du phare refait surface. Je reste silencieux un moment avant d’acquiescer d’un signe de tête sans pour autant rentrer dans les détails. « Oui, une fois. » marmonnais-je peu glorieux alors qu’un frisson me parcours l’échine. Je n’ai pas le temps de lui raconter nos multiples altercations que Jorge fait irruption dans le bureau alors que j’attrape Lokhen pour ne pas qu’il saute à la gorge de ce fou. Pas que ça me poserait de problème que mon chien lui règle son compte, mais je ne veux pas qu’il est d’ennui à cause de ce mec. Je tente avec le maximum de force de retenir Lokhen qui aboie de façon agressive vers Jorge, comme s’il sentait aussi la menace qui plane sur ma tête. « Arrête Lokhen, reste là, couché ! » dis-je sans grand succès. Lokhen n’abboie plus, mais il grogne et montre bien ses crocs à l’enfoiré que je manque pas de recadrer à ma façon. Jeremy intervient, tentant de désamorcer la situation. On se croirait presque dans un film tant c’est surréaliste.
 
Jorge , avec sa manière de parler explique clairement ses conditions et je fronce les sourcils. Qu’il aille se faire foutre ouais. «  Va te faire voir chez les grecs ! » grinçais-je entre les dents. Façon pas très diplomate de  calmer la situation, je l’accorde.  « Je t’ai dis que c’était un accident, t’étais pas visé ! Je ne savais même pas que tu étais là ! » tentais-je à nouveau avec toute ma maladresse. Il est bien décidé à m’en coller une, sauf que cette fois, je n’ai pas vraiment envie de me laisser faire puisque je ne me sens pas ‘coupable’.
Lokhen grogne à nouveau et aboie une nouvelle fois alors que je l’tiens fermement par le collier lorsque Jorge fait un pas dans notre direction. Jorge veut que ce soit Jeremy qui m’en mette une ? Il est sérieux ? C’est pas une case qui lui manque, c’est un cerveau entier oui ! Jamais Jeremy n’acceptera ! Quoique ? Non, il accepterait pas, n’est-ce pas ? Je regarde Jeremy en biais alors qu’il est posté devant moi, et j’observe son profil, ne sachant pas à quoi m’attendre. Je commence à douter. Et puis, je viens de réaliser un truc. J’ai dis à Jorge que mes parents étaient morts, si Jeremy se présente comme mon père, ça risque d’empirer la situation. Je croise les doigts pour que ça n’arrive pas.
 
Mes doigts fermés sur le collier de mon chien par précaution, j’attends de voir comment va évoluer la situation, non pas sans une certaine inquiétude…