at mikko's - almeida & petterson

Encore une soirée arrosée hier soir. Quelle idée de suivre tes copines partout lorsqu'elles te proposent de sortir ? Il faut savoir dire non, Scarlett, enfin ! Mais cette fois, encore une fois et comme d'habitude, tu avais accepté de sortir en boîte. Ton travail te prenait tout ton temps et tu voulais pouvoir respirer et penser à autre chose que la mode, la lingerie, le mannequinat et tout ce qu'il s'en suit. Quelques verres, quelques bouteilles de vodka et le tour était partit. En soi, tu avais passé une très bonne soirée et tu t'étais amusée comme tu le fais d'habitude. Mais tu avais oublié que le lendemain, ça fait mal au crâne autant d'alcool dans le sang. Alors tu avais pris la route pour aller te chercher un café, partant de chez ton amie très tôt ce matin. Non, tu n'étais pas rentrée chez toi parce que tu ne pouvais pas prendre le volant et tu n'étais surtout apte à rien. Sur le chemin, tu trouvais un café que tu n'avais encore jamais vu. C'était l'occasion, personne ne te connaissait. Et personne n'aurait envie de te connaître vu ta dégaine. Tes talons aiguilles, un pantalon noir et un chandail blanc assez décolleté. Tes lunettes de soleil sur le nez, et cela se voyait que tu sortais d'une soirée bien arrosée. Très peu de personnes étaient présentes, cela devait se compter sur les doigts d'une main certainement. L'homme à l'accueil était très charmant, cela était indéniable. Mais toi, tu ressemblais à une vieille plouc qui sentait l'alcool à des kilomètres. « Bonjour, je voudrais un américano, la plus grande taille que vous avez s'il vous plait » répondis-tu avec un faible sourire. C'est sûr, il devait se moquer de toi dans sa tête. En même temps, tu aurais fais pareil en voyant quelqu'un comme toi débarquer de bon matin, sentir la vodka et la transpiration. Une vraie clocharde celle là.

Toi-même, tu avais honte de la dégaine que tu arborais ce matin. Mais il te fallait absolument un café avant de rentrer chez toi. C'était non négociable. Peu importe qui te croisait, tu te sentais mal pour lui parce que te voir dans cet état devait faire mal aux yeux. Alors lorsque tu arrivas vers le barista, ta mine se fit encore plus déconfite. C'était un homme très charmant, et toi tu ressembles à un vieux sac. Lorsque tu commandas ton café, le jeune homme pu détecter de suite que tu sortais de soirée, il venait de te le demander. « Oh oui, j'ai un peu trop abusé, ce café va me remettre les idées en place. Du moins, j'espère » finis-tu par dire en soufflant légèrement. Ton crâne te faisait excessivement mal, ta tête était si lourde et ton estomac n'était pas en accord avec les deux derniers. Lorsque le jeune homme t'offrit le café, tu fus surprise et tu enlevas les lunettes de soleil qui se tenait sur ton nez. Aveuglé par la lumière, tu t'adapta assez vite et tu lui rendis un sourire énorme. « Je... C'est gentil mais je peux le payer, j'me suis pas ruinée hier soir » avouas-tu avant de laisser échapper un rire. Tu sortais quelques pièces que tu mis dans la caisse des tips, c'était la moindre des choses après tout. Cet homme venait de t'offrir l'occasion de mieux te réveiller ce matin. Lorsqu'il aborda le sujet de ton odeur corporelle, tu riais nerveusement. Oui, c'était totalement nerveux. Parce que s'il avait dit ça, c'est qu'il avait pu sentir ton odeur à des kilomètres. Et tu n'en étais pas fière. « Eh merde, le déodorant n'a pas suffit » dis-tu sur le ton de la blague à ton interlocuteur. Le jeune homme t'invita à aller t'assoir, à l'extérieur. Chose que tu acceptas, il avait rendu ta journée moins fade. Alors tu le suivais, en remettant tes lunettes sur le nez. Vous vous asseyez à une table et tu pris une gorgée de ce café qui te semblait le meilleur que tu n'avais jamais bu. « Je crois que tu viens de me sauver la vie, avec ce café, merci du cadeau » dis-tu au jeune homme avec un sourire en coin, avant de reporter le gobelet à tes lèvres.

Elle ricanait nerveusement; mon commentaire l'avait peut-être mis mal à l'aise. C'était voulu comme une blague, mais bon. Tout le monde ne comprend pas nécessairement l'humour de Mikko; du moins, au début. De longues soirées complétées par des matins odorants, on a tous connus ça dans nos vies; certaines personnes relativement plus que d'autres. Mikko pensait sérieusement que cette jolie demoiselle avait peut-être tendance à faire la fête à outrance. Mais ça ne le dérangeait pas; il aimait bien faire la fête lui-même, malgré le fait qu'il était plus calme qu'à son arrivée à Adelaide quelques années plus tôt. L'âge le rattrapait, probablement. Scarlett remercia Mikko du café. C'est franchement pas grand chose. Moitié café, moitié eau chaude. Je sais franchement pas ce que tu trouves d'attrayant dans un Américano. Il disait ça d'un ton légèrement moqueur, pour aller provoquer une certaine réaction chez son interlocutrice. Il aimait bien voir de quoi étaient fait les gens avant d'aller plus loin dans une amitié ou une relation. Ce n'était vraiment pas tous les caractères qui se mélangeaient bien avec le sien. Mikko n'en a pas l'air, mais il reste une personne relativement compliquée. Le peu d'histoire d'amour qu'il a vécu ne se sont pas vraiment bien terminées; disons-le de cette façon. De toute façon, il n'en était aucunement rendu à cette étape avec Scarlett, mais il avait tendance à s'emballer parfois. Ce n'était pas une réaction propice au développement d'une quelconque relation, mais avec les années il avait appris à tamiser quelque peu ceci. Avec tout ça, je ne connais toujours pas ton prénom.Il ne connaissait pas son prénom, ni son historique, ni rien, en fait. Il savait juste qu'elle était en lendemain de veille et que franchement elle était probablement à deux doigts de vomir sur la table. Parles moi de toi, si tu le veux, bien sûr!

Ce café, tu le voyais comme une nécessité, comme d'en avoir vraiment besoin pour survivre après la cuite monumentale que tu avais prise la veille. C'était un miracle d'avoir trouvé ce magasin en revenant de chez ton amie, avant de rentrer chez toi. Certes, tu ne travaillais pas mais tu ne voulais pas passer une journée à rien faire ni à te lamenter sur ton pauvre sort. Tu préférais largement dessiner, designer ou même faire du ménage chez toi plutôt que d'être devant ta télé avec une tasse de thé et te dire que ta vie est nulle. Le jeune homme rencontré plus tôt dans le café te fit alors ton américano et te l'offrais, c'était des plus agréable. Tu souris à ce garçon très charmant et tu enlevais tes lunettes de soleil. « C'est ce qui me met le plus d'aplomb après une bonne cuite, pour tout avouer » répondis-tu en haussant les épaules. Ce n'était que de l'eau chaude et du café, mais c'était la taille idéale et la dose de caféine parfaite dont tu avais besoin. Vous vous dirigiez vers l'extérieur et tu remettais tes lunettes sur le nez, aveuglée par la lumière du soleil. Cet homme t'intriguait vraiment. Il était prêt à passer un moment avec toi, et puis il était très à ton goût, n'allons pas nous mentir. « Je m'appelle Scarlett, répondis-tu avec un sourire une fois qu'il te demanda ton prénom. Et j'imagine que tu es Mikko » demandas-tu en souriant, en lisant l'affiche qui surplombais le café. C'était évident, ou sinon tu étais vraiment idiote et tu t'étais trompée sur toute la ligne. Mais bon, il fallait bien essayer. « Alors, j'ai 28 ans, je suis mannequin et styliste en lingerie. Et je suis une vraie australienne ! te décris-tu lorsqu'il te demanda de parler un peu de toi. Et toi alors ? Le café t'appartient ? » demandas-tu curieusement, prête à tout savoir sur cet homme et à partager sa compagnie un peu plus longtemps qu'escomptée. Tu avalais une grande gorgée de ton café, et cela te faisait le plus grand des biens.