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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver]

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MessageSujet: It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver]   It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver] EmptyDim 16 Sep 2018 - 20:29

Rendre visite à son père l’affaiblissait. Non, en fait, franchir cette porte était bien pire que ça. Chacune de ces conversations l’anéantissait. Elles lui collaient des rides précoces et courbaient son dos fragile.
Un jour il ne contenterait pas de boire la tasse mais se noierait pour de bon dans ses mensonges.

En claudiquant, il esquiva les tables où des détenus vêtus d’orange fluo s’entretenaient encore avec des zombies aux habits sombres.
Il s’était mille et une fois fait ce constat : ceux libres d’entrer et sortir de ces murs tiraient la grimace qu’on imaginerait de vrais prisonniers. Ils semblaient porter le poids de leurs erreurs comme un imposant boulet solidement noué à leur cheville. Déjà résignés à s’en débarrasser, ils se contentaient de le soulever de temps en temps pour prendre de ses nouvelles avant de le laisser retomber, las.
De leur côté, les détenus semblaient bien plus sereins. Ici, on ne pouvait rien leur reprocher. Ils étaient invincibles, en harmonie avec leur conscience, protégés par une vitre invisible, celle-là même que les gardiens de prison s’acharnaient à maintenir debout.
Ils tomberaient de haut en sortant de prison.
On n’échappe pas à qui l’on est. S’ils pensent être différents parce qu’ils triment entre ces murs, ils se font bien des idées. On ne change pas, on emprunte tout au mieux le costume d’un autre pour quelques temps. Peu importe le prix payé, aucune veste n’est éternelle, et leur passé les reconnaitra bien assez tôt pour leur cracher à nouveau au visage.

Oliver s’échappa de la vue de son géniteur en quittant la salle des visites. Il franchit la barrière du monde réel et récupéra ses emmerdes au péage du quotidien.
Haletant, adossé au mur le plus proche, il redevint le fragile gamin sans avenir qu’il était réellement en remplissant ses poches des maigres effets personnels rendus au guichet.

Sa vision trouble se promena dans la pièce exigüe faisant office de sas d’entrée. Les gens s’attardaient rarement ici, sûrement par crainte de se faire happer par les barreaux voisins et de ne plus jamais en réchapper. Il fut surpris d’y découvrir quelqu’un.
De sa démarche chancelante et efféminée, il gagna les quelques pas qui le séparait d’une chaise libre pour s’y effondrer. Elle n’était ni la plus proche, ni la plus confortable, et surtout, le seul autre étranger des lieux était installé sur le fauteuil voisin.
Son action allait à l’encontre des grandes maximes du fictif « grand manuel du bon comportement en société », celui-là même connu de tous et qu’on se devait d’appliquer en toutes circonstances sous peine d’attirer les regards haineux des honnêtes gens. C’était sûrement ces règles silencieuses qui séparaient les fous des sains d’esprit.

Alors Oliver devrait justifier son attitude, ce comportement des plus inacceptables. Il était entendu qu’il aurait dû s’asseoir au minimum à un siège d’intervalle de toute personne présente, voir même, dans l’idéal, à l’extrême opposé.
Les êtres humains sont des êtres sociables, bien sûr, mais dans une certaine mesure seulement ! Il y avait des situations, des prétextes, on n’abordait décemment personne aussi facilement ! On avait sûrement déjà enfermé des types derrière cette foutue porte pour moins que ça. Même l’agent derrière le guichet semblait le fixer d’un œil mauvais.
Tête appuyée contre la peinture jaunie derrière lui, les paupières fermement closes, deux pieds de sa chaise se balançant imperceptiblement, les jambes tremblantes, il reprenait son souffle après son marathon mental.
Et puis merde, il avait besoin de parler, pourquoi toujours ce besoin de se justifier ?

« Leur vie est bien plus facile que la nôtre, mais on passe pour des monstres si on le leur dit. »

Dévoilant ses pupilles aux reflets océan, il s’intéressa enfin pleinement à cet inconnu qui était devenu malgré lui son interlocuteur. Tatoué, gringalet, craquant… miam. Les types qui trainaient dans les prisons avaient pourtant rarement une jolie petite gueule. Ils avaient également les yeux rivés sur l’écran de leur portable normalement, mais pas sur un carnet à dessins à première vue réussis.
Un artiste, classe moyenne, écoute du pop rock et préfère le pop-corn salé.
Voilà que lui aussi devenait ce genre de type insupportable à coller des étiquettes à partir d’un rien. Oliver, tu ne sais rien de lui, arrête d’être aussi con que ton père.
Il afficha sur son visage le sourire avenant qu’il s’était entrainé à faire devant le miroir chez lui depuis qu’il avait quitté sa période adolescente où il faisait tout le temps la gueule.
Oliver, dis quelque chose. C’est toi qui est venu l’emmerder, alors dis quelque chose. TOUT DE SUITE.
Le type sentait le tabac.

« T’aurais une clope steuplait ? »

Bien joué, Oliver, maintenant tu vas passer pour un taxeur de première.

« En fait j’en ai, je t’en offre une ? »

Putain, t’es vraiment trop bizarre, Oliver.
Glissant la main dans sa poche, il en sortit un paquet entamé qu’il désigna d’un signe de tête juste avant de montrer la sortie.
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MessageSujet: Re: It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver]   It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver] EmptyJeu 25 Oct 2018 - 15:43

It does not do to dwell on dreams and forget to live
[Caleb & Oliver]


Ce matin lorsque le réveil avait sonné, Caleb avait eu bien du mal à se réveiller. Il s'était enfoui sous sa couverture, en grommelant. Il n'avait qu'une envie : celle de se rendormir. La soirée de la veille avait été alcoolisée et il n'était rentré chez lui que très tard dans la nuit. Alors tout ce qu'il voulait c'était retomber dans l'inconscience de son sommeil et en aucun cas se lever au rythme de cette fantastique chanson de métal bien criant. Caleb avait été prévoyant. Il avait mis son téléphone d'où l'alarme retentissait très loin de lui, quasiment à la porte de sa chambre, et il avait sélectionné la chanson la plus brutale de sa playlist, ce qui l'empêcherait de se rendormir. Ainsi, il était obligé de se désincarcérer de son lit douillet, si tant est si bien qu'un vieux matelas avec une couverture datant d'une autre ère furent douillets, et de commencer sa journée. Il avait poussé un long soupir et était sorti du lit en traînant des pieds. Aujourd'hui, il n'avait pas eu le choix. Aujourd'hui il devait accompagner sa mère à sa visite mensuelle en prison.

L'alcool de la veille lui avait permis de se créer un voile pour affronter cette matinée. Il s'était anesthésié le cerveau en quelque sorte, pour rendre l'attente plus supportable. Il ne le faisait pas à chaque fois qu'il accompagnait sa mère, mais hier, il avaient senti qu'il en aurait besoin aujourd'hui. Peut être parce qu'il savait que sa mère allait insister pour qu'il rentre voir son père, car à sa dernière visite il avait embrouillé le cerveau déjà bien emmêlé de sa mère pour que Caleb daigne passer de l'autre côté de la porte et vienne le voir.
Et ça n'avait pas raté. A peine avait-il récupéré sa mère devant chez elle, que cette dernière lui avait sorti toute les armes possibles pour le faire craquer et qu'il accepte : larmes, crises de nerf, marchandage, argent. Tout. Mais Caleb n'avait pas plié. Il était habitué. Et déterminé. Sur tout le trajet il était resté silencieux, au volant de son vieux tacot rouillé, alors que sa mère tentait de le faire plier. Elle ne se tut que lorsqu'elle se retrouva face au bâtiment grisâtre et imposant. Elle s'était accrochée au bras de son fils unique et était rentrée, tremblante, dans la bâtisse. Après avoir passé la porte et les quelques points de sécurité, il enlaca sa mère, lui souffla à l'oreille de ne pas trop écouter ce que son père allait lui raconter, et lui dit qu'il l'attendait là, comme d'habitude. Et c'est avec un infime soulagement que le brun put aller s'asseoir dans la salle étroite et aux murs ternes. Infime car il lui faudra tout de même subir les dégâts que son géniteur fera.
Après avoir gardé les yeux fermés quelques secondes en tentant de reprendre sa respiration qu'il sent disparaître au moment où il entre dans la prison, il sortit son carnet et se mit à gribouiller sans vraiment réfléchir à ce qu'il faisait, laissant son crayon parcourir la page et ses pensées vagabonder sur la feuille blanche qui se noircissait peu à peu.
Caleb remarqua à peine que quelqu'un s'asseyait à côté de lui. Il continuait à gratter sur sa page. La présence à ses côtés ne le perturbait pas plus que cela. S'il n'avait pas été si plongé dans ses pensées peut être aurait-il trouvé étrange ou dérangeant qu'un inconnu s'asseye aussi près de lui dans une salle dont tous les sièges étaient libres. Mais ce ne fut pas le cas. Il était trop occupé à tenter de respirer et à dessiner.
Jusqu'à ce qu'une voix lui fasse relever la tête. Il se retrouva face au visage enfantin d'un garçon qui venait apparemment de s'adresser à lui. Caleb était tellement concentré sur son dessin qu'il dut réfléchir à ce qu'il venait d'entendre. Avait-il parlait de monstre ? Il jeta un rapide coup d'œil à ses dessins mais ne vit aucun monstre. L'inconnu n'avait donc pas parlé de ses croquis. Mais qu'avait-il bien pu dire ? Caleb détailla son interlocuteur pour tenter de savoir à qui il avait affaire. Il inclina légèrement sa tête lorsqu'il se rendit compte que le jeune ne représentait aucune menace, avec son corps frêle et ses grands yeux bleus. Peut être était-il là pour rendre visite à un frère ou un copain qui avait mal tourné ?
Caleb s'apprêtait alors à lui demander de se répéter lorsque le brun parla de nouveau. Il semblait nerveux et parlait vite. Caleb se fit la remarque que s'il ne prenait lui-même aucun risque en lui répondant, le jeune était un peu inconscient de s'adresser à un illustre inconnu dans une salle d'attente de prison. Inconscient ou un peu naïf. Mais peu importait, il semblait gentil et Caleb commença à glisser la main dans la poche intérieure de sa veste pour lui donner une cigarette. Mais une fois encore, il fut interrompu. Caleb ne put retenir un petit sourire en coin.
« T'as peur de rien toi dis-donc …»
Il ne voulait pas se montrer impoli ou provocateur, mais il n'avait pas pu s'empêcher de mettre un petit coup de pression. Après tout, il aurait très bien pu être dangereux. Il fixa le jeune pendant quelques secondes avant d'hausser les épaules.

« Mais bon, je ne suis pas contre une cigarette.» en rangeant son carnet dans une poche avant de se lever. Il se dirigea vers la porte, suivi du brun, et sortit à l'air libre. Il inspira profondément, et alla s'asseoir sur un petit muret.

« Pas facile de rester enfermé là dedans, alors qu'on a rien fait hein ?» Il fit la moue.

«  Enfin, je dis ça, mais peut être que je suis un dangereux meurtrier. Ou que tu l'es.»
Caleb était curieux. Il se rendit compte qu'il avait envie de savoir pourquoi le brun s'était retrouvé dans cette salle d'attente exiguë et angoissante.

Avant d'accepter la cigarette que l'inconnu lui proposait il tendit la main pour se présenter
« En tout cas, moi c'est Caleb et je suis pas un dangereux psychopathe.»
Pando
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MessageSujet: Re: It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver]   It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver] EmptyLun 5 Nov 2018 - 6:04

S’il était déjà mignon concentré sur son dessin, avec un sourire plaqué aux lèvres, il était carrément craquant. Oliver afficha la même expression bienveillante en glissant une cigarette de son paquet au coin de ses lèvres et emboita le pas de son interlocuteur vers la sortie.
En sortant, il fit vaguement un signe de tête à la gardienne à l'accueil. Il ne comptait pas remettre les pieds ici avant la semaine prochaine.

« Si tu pouvais m’exploser la gueule maintenant, ça m’arrangerait bien. »

Il avait marmonné ça en déformant quelques mots à cause du stick de nicotine dans sa bouche, qu’il peina à allumer avec un briquet fonctionnant aléatoirement dès qu'il fut hors du bâtiment.

« Les types dangereux sont de l’autre côté de la porte et, sans vouloir t’offenser, t’es pas franchement effrayant. »

Il ricana brièvement.

« J'ai conscience de pas être très intimidant non plus. »

Oliver s’installa à ses côtés sur le muret, reposant ses jambes encore tremblotantes. Il souffla sa première latte en tendant à nouveau son paquet au prénommé Caleb de sa main gauche, et avança la droite restée en retrait pour échanger une poignée de main.

« Enchanté Caleb, moi c’est Oliver. »

Ça faisait peu d’infos un prénom, mais c’était déjà ça. Ça permettait de donner une identité à un personnage, même si ce n’était que quelques syllabes que les autres utilisaient plus souvent que toi. Un prénom, ça ne t’appartient pas vraiment, c’est plutôt le bout de toi que tu donnes aux autres pour qu’ils te reconnaissent, un truc qu’on a choisi pour toi il y a des années et que tu répètes bêtement depuis.

« Tu sais, je pense qu’on mérite tous plus ou moins une place là-dedans. »

Il laissa échapper un nouveau petit rire, conscient qu’il allait le faire flipper à force et attrapa une feuille morte qu’il se mit à découper en petits morceaux tout en soufflant à nouveau un peu de fumée. Il le pensait vraiment, mais qu'il était déprimant avec ses phrases mélodramatiques.

« Je rends juste visite à mon père, il a que moi, j’ai que lui, je lui raconte que des conneries pour être le fils parfait alors que je suis le roi des losers, un peu pathétique quoi. »

Il se débarrassa des petits morceaux de feuille en se demandant pourquoi il lui racontait tout ça. Ce type ne le connaissait même pas, et il s'en foutait sûrement.
Il parlait trop, il avait toujours trop parlé.

« Et toi, qu’est-ce que tu fais là, c'est pas la première fois que je te vois ici, je crois ? »

Il n'était pas sûr de l'avoir déjà vu, mais son visage lui disait quelque chose. Il avait l'habitude d'en voir du monde, à chacune de ses visites.
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MessageSujet: Re: It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver]   It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver] EmptyDim 2 Déc 2018 - 14:34

It does not do to dwell on dreams and forget to live
[Caleb & Oliver]


En l'observant bien, Caleb pouvait sentir que le jeune en face de lui cachait plus que ce qu'il laissait paraître avec son apparence de garçon sage et propre sur lui. Comme beaucoup de monde, il s'était construit une image pour se protéger. Comme Caleb lui même en fait. Ils n'avaient juste pas la même stratégie.
Rien que la demande qu'il avait faite sur le ton de la plaisanterie en sortant du bâtiment laissait à penser qu'il était à moitié sérieux et qu'il avait un immense poids posé sur les épaules qui l'écrasait, lentement.
Le tatoueur l'avait décelé si rapidement parce qu'il se reconnaissait dans son interlocuteur. Lui aussi avait fait ce genre de blagues, avait eu la même expression sur son visage et Oliver ressentait probablement l'horrible sensation de ne jamais pouvoir respirer, comme Caleb il y a quelques années. Maintenant, tout cela lui arrivait une fois par mois, quand il venait ici.

« J'ai pas l'air comme ça, mais si tu insistes un peu, je pourrais très bien te casser la gueule hein .. ! » dit-il sur un air badin, le tout accompagné d'un petit clin d'œil.  

En un geste habile, il serra la main du brun et pris la cigarette. Il l'alluma avec son propre briquet, ayant remarqué la faiblesse de celui d'Oliver.
Oliver … Un prénom relativement classique. Avait-il eu le même destin qu'Oliver Twist et était-ce pour cela qu'il l'avait rencontré dans une prison ? Il se retint de lui demander pourquoi ses parents l'avaient appelé comme ça.

Après avoir tiré une première latte sur la cigarette et joué avec la fumée un instant il haussa les épaules.
« Je pense surtout qu'on a tous une place dans un hôpital psychiatrique. »

Il ne dit rien de plus, laissant le silence reprendre sa place entre eux, mais Oliver enchaîna. Ce qu'il venait de dire fit relever la tête à Caleb, qui avait jusqu'à maintenant les yeux rivés sur ses chaussures. Alors comme ça, lui aussi était là à cause de son père. Décidément, ils avaient plus en commun que ce qu'il s'était imaginé. Mais il avait visé juste. Son style de petit garçon discipliné n'était qu'une mascarade pour faire plaisir à son père.

« Tu sais, tu n'as pas à faire semblant pour lui faire plaisir. S'il est là, c'est qu'il est loin d'être parfait alors il ne mérite pas un fils parfait ! »

A peine avait-il finit sa phrase qu'il se mordit la lèvre. Il y était peut être allé un peu fort. Il connaissait à peine Oliver, n'avait aucune idée de la relation qu'il entretenait avec son père et avait juste assumé que son père était un connard, comme le sien. Merde, il devait s'excuser, il ne voulait pas froisser Oliver, qui semblait assez fragile comme ça. Il fallait qu'il trouve un moyen de se rattraper.
Heureusement, Oliver, qui semblait être de nature curieuse, lui posa une question qui lui permettrait de rebondir et de s'expliquer.

« Hmm, désolé, je voulais pas forcément dire ça comme ça … C'est juste que, euh … » Il se passa la main dans les cheveux, mal à l'aise et soudainement anxieux. Il n'avait jamais dit à personne que son père était en prison. Son meilleur ami devait penser qu'il était simplement absent et ses ex petites copines assez sérieuses pour avoir eu un jour l'occasion de lui demander où était son père, s'étaient retrouvées face à un mur qui n'avait donné aucune réponse.

« En fait, je suis là pour accompagner ma mère, qui vient voir mon père. Et euh, du coup, c'est pour ça que je t'ai dit ça. Mon père est loin d'être un modèle pour qui que ce soit et je fais tout pour être meilleur que lui, et pas comme il veut que je sois.Je me suis un peu emballé, je crois toujours que tous les pères sont des salops comme le mien. J'espère que ce n'est pas le cas pour le tien ».  

Il fit la moue « On a jamais du se croiser, c'est tout. Je viens une fois par mois, et j'attends ma mère le temps de la visite. »  

Il ne jugea pas nécessaire d'ajouter que c'était le cas depuis plusieurs années maintenant. Et surtout, il ne savait plus trop où se mettre. Il n'avait pas été très délicat avec Oliver et il avait dit à voix haute son plus gros secret à un inconnu. Mais qu'est ce qu'il lui arrivait ?
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MessageSujet: Re: It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver]   It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver] EmptyMer 26 Déc 2018 - 10:28

Son interlocuteur, ou plutôt Caleb, avait-il conscience d'à quel point sa réponse amusée pouvait le tenter ? Il aurait été ravi qu'il l'attrape réellement par le col pour lui envoyer un bon poing en plein visage. Mais il n'en fit évidement rien, sans doute trop civilisé pour le prendre au sérieux, et se contenta d'allumer la cigarette qu'il lui tendait.

Caleb, ça devait être hébreux, ça, non ? Avec un C - Caleb ou un K - Kaleb ? Sûrement un C, c'est plutôt rare avec un K, assez pour qu'il le précise tout du moins si c'était le cas (K).
Pas trop commun, pas trop original, un bon compromis sans doute. Mais l'aimait-il ce nom qui lui collait à la peau ? Il ne rechignait pas à le donner, semblait même le prononcer avec une petite note d'affection. Il passerait sans doute pour un barjo s'il le lui demandait, encore plus que maintenant.

Oliver, lui, détestait son prénom. Il prétendait même assez régulièrement s'appeler autrement. Le prénom le plus porté en Australie. Un prénom normal. Le plus basique qui soit même. "Avec ça, il n'aura jamais aucun problème pour s'intégrer". C'était ce qu'avaient pensé ses parents, les types les plus banals au monde, en le déclarant à sa naissance.
Et depuis il vivait avec ça, ce prénom par défaut, avec cette absence d'identité. Il était destiné à être tout le monde, pas à devenir quelqu'un. Peut-être était-ce pour ça qu'il n'était personne ?
Arrête ton obsession pour les prénoms Oliver, il y a que toi que ça intéresse. Arrête de te cacher derrière un nom pourri pour justifier ta vie de merde. C'est toi le problème, et changer de nom n'y changera rien.

L'odeur du tabac se propageait autour d'eux dans un nuage de particules quasi invisibles. Il l'adorait, contrairement à la personne âgée qui leur jeta un regard accusateur en passant devant eux. Deux jeunes tatoués et fumeurs devant une prison, bougres de petits délinquants qu'ils devaient avoir l'air d'être pour elle.
L'attitude de la passante arracha un large sourire à Oliver qui fit quelques ronds avec sa fumée avant de se rencontrer sur la conversation.

"Il y aura plus personne pour s'occuper de nous si on s'enferme tous entre dingos."

"S'il est là, c'est qu'il est loin d'être parfait." La phrase du jeune homme résonna dans son crâne. Il était loin d'être imparfait, c'était là tout le problème. Même s'il se sentait coupable d'avoir de telles pensées, il avait mille fois imaginé à quel point la situation aurait pu être plus simple si son père s'était retrouvé là-dedans parce qu'il était un vrai délinquant. N'importe quoi, il n'était pas exigeant, de la petite agression au meurtre, tout lui serait allé, et il n'aurait pas eu besoin de faire semblant jour après jour pour lui faire plaisir. Mais lui était enfermé pour une bonne cause, et c'était bien le problème. Tout au mieux, il était là pour avoir mal préparé un braquage désespéré qui aurait pu payer les médicaments de sa mère.
Un scénario digne d'un mauvais drame américain.

Il enfila ses lunettes sans correction pour cacher ses yeux qui rougissaient légèrement, et parce qu'il trouvait qu'elles lui allaient bien.
En l'écoutant, il comprit. Ce n'était pas vraiment à Oliver que Caleb semblait faire la morale, mais plutôt à lui-même.

"Tu le détestes ?"

Peut-on haïr son père ? Oliver se le demandait tous les jours. Aimait-il lui-même son paternel ? Caleb avait l'air d'avoir une vraie raison de ne pas pouvoir le supporter.

"Je sais pas trop ce qu'il a fait ton père, mais toi t'as l'air d'être un type bien en tout cas."

Il lui fit un petit sourire.

"J'ai rien à reprocher au mien quant à la raison de sa présence, alors je m'en veux un peu de le faire passer pour mort."

Un haussement d'épaules vint couronner le tout, puis comprenant que la situation devenait trop déprimante, il sortit de sa poche un jeu de cartes qu'il brassa avec la dextérité de quelqu'un qui passe sa journée à s'entrainer à le faire.

"Choisis une carte."

Il ouvrit le jeu face retournée pour lui laisser en prendre une.

"T'es hétéro, hein ?"

Non, ce n'était pas dans le tour de magie. Mais s'il répondait que oui, comme il s'y attendait à 60%, ce serait moins gênant pour tous les deux s'ils faisaient autre chose en même temps. Sa seule crainte était vraiment qu'il lui jette la carte dans la tête. Mais il était sincère en disant qu'il avait l'air d'un type bien, alors...

"Tu peux la remettre où tu veux dans le tas une fois que t'auras regardé ce que c'est."
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MessageSujet: Re: It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver]   It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver] EmptyVen 28 Déc 2018 - 7:16

It does not do to dwell on dreams and forget to live
[Caleb & Oliver]


Plongé dans ses pensées Caleb remarqua à peine qu'une dame passait devant eux. Il ne vit pas son regard qui les jugeait, ne vit pas qu'Oliver s'en amusait et ne vit pas l'air offusqué de la femme lorsque la fumée la frôla sur son passage. Il vit uniquement ses mains nouées devant lui. Il n'en revenait toujours pas d'avoir confessé son secret le plus protégé à un garçon dont il ne connaissait rien. Et qu'il avait rencontré dans une prison. Mais qu'est ce qu'il lui arrivait, bon sang ?! Son cœur battait maintenant à 20 000 à l'heure, mais étrangement, il se sentait comme soulagé. Bon, il avait certes peut être un peu dépassé les limites en comparant son père à celui d'Oliver, mais après tout, lui aussi été en prison, il n'était certainement pas un enfant de chœur. Il en avait assez de trouver des excuses à des personnes qui n'en méritaient pas. Enfant, il avait tenté de comprendre et d'excuser le comportement de son père, pendant des années. En vain. Son père était une pourriture et rien ne changerait ça. Alors pourquoi essayer de rassurer un inconnu sur le fait que son père, bien qu'il soit en prison, était une personne géniale et qui n'avait rien à se reprocher ?

Mais la question d'Oliver lui fit relever la tête et sortir de ses pensées. Il le regarda, réfléchit quelques secondes, ce qui l'étonnait car pourtant, cela faisait des années que cela lui semblait évident, et répondit  « Oui. » sans plus s'expliquer. Il n'avait pas vraiment envie de s'expliquer, même si sa réponse pouvait semblait un peu sèche et agressive. Ce n'était pas son intention, mais s'étendre sur les raisons qui le poussaient à haïr son père du plus profond de son être avec un inconnu n'était pas une priorité sur sa liste des choses à faire.  Il esquissa un petit sourire en entendant le compliment de son interlocuteur.

« En tout cas, je m'efforce d'être un mec bien. Je suis loin d'être parfait, mais encore plus loin d'être comme mon père, alors ça me convient. »


Oliver semblait tout de même naïf. Un compliment comme celui-ci, devant une prison, adressé à un fils de taulard, sa vision du monde était somme toute assez étrange.
Oliver semblait être quelqu'un de sensible et l'entendre parler de son père comme il le faisait, le montrait fragile. Caleb se dit qu'il était encore plein d'illusions. Pourquoi son père, qui n'aurait rien fait, ce serait retrouvé en prison ?
Caleb était l'un des seuls dans ce pays à avoir pleinement confiance dans le système judiciaire de leur nation. Son père avait été puni correctement, et il ne s'imaginait pas que des erreurs puissent être commises. Caleb mourrait d'envie de savoir pourquoi le paternel d'Oliver s'était retrouvé en prison s'il n'avait rien fait. Il ne put se retenir et demanda  « Alors dans ce cas là, s'il n'a rien fait, qu'est ce qu'il fout en taule ? »
Il se rendit compte un peu trop tard que son ton laissait trop paraître le sarcasme de la question et son incrédulité. Il se mordit les lèvres et fut soulagé du changement de conversation effectué par Oliver.

Il haussa cependant un sourcil. Un tour de magie, vraiment ? Il s'empêcha de laisser sortir un petit rire moqueur. Finalement, ça n'aurait pas du l'étonner. Un petit bonhomme, mal dans sa peau, et qui fait de la magie, ça n'a rien d'étrange. C'était même presque cliché. Mais bon, Caleb devait encore patienter, il n'avait rien d'autre à faire, sa cigarette venait de se consumer entièrement et il était ravi de changer de sujet. Sa cigarette écrasée sur le trottoir et alors qu'il s'apprêtait à prendre une carte dans l'éventail que lui présentait Oliver, ce dernier lui posa la dernière question qu'il s'attendait à entendre ce jour là, devant cette prison. Ses yeux s'écarquillèrent, son bras s'arrêta net d'avancer vers le paquet de cartes et sa bouche s'ouvrit un peu.
Caleb venait de comprendre. Oliver devait être gay.
Ce n'était pas vraiment le genre de détails dont s'embarrassait le brun. Peu lui importait ce qu'il se passait dans l'intimité des autres. Mais soudainement, il se sentait gêné par la question du jeune en face lui. Même s'il avait eu quelques amis homosexuels, il ne lui était jamais venu à l'idée qu'il aurait pu en intéresser un. Et il semblait ici que c'était la raison qui motivait la question d'Oliver. Quel intérêt avait-il à lui demander s'il était hétéro si lui aussi l'était. Ou s'il ne l'intéressait pas.

Alors qu'il était encore en train d'essayer de comprendre le sens de cette question, Oliver enchaîna en lui donnant les consignes concernant la carte qu'il n'avait pas encore choisie.

Caleb se reprit, secoua brièvement la tête, et prit une carte au hasard.  Il fallait qu'il réponde à Oliver.

Il fit une petite moue gênée et répondit  « Oui. Toi non, hein ? »

Il cacha sa gêne en regardant rapidement la carte avant de la replacer dans le paquet que tenait toujours Oliver.
Il ne savait pas pourquoi il était si perturbé par cette question. Peut être que ça lui faisait beaucoup, tant de choses dites, partagées et avouées en si peu de temps. Caleb n'avait pas vraiment une capacité émotionnelle développée. Il avait plutôt celle d'une petite cuillère. Il s'empêchait de ressentir trop de choses pour se protéger. Et là, il avait entrouvert sa carapace pourtant si bien construite et consolidée au fil des années. Alors parler de sa sexualité et de celle d'un presque inconnu faisait peut être un peu trop d'un coup pour lui.

Il fit un sourire et demanda innocemment  « Tu vas retrouver ma carte dans ce paquet alors ? »

La question n'était là que pour reporter l'attention sur quelque chose de moins compliqué à gérer pour lui. Il s'en fichait un peu du tour de magie et si oui ou non Oliver allait retrouver sa carte dans ce paquet.
Son valet de cœur.

Pando
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MessageSujet: Re: It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver]   It does not do to dwell on dreams and forget to live [Caleb & Oliver] EmptyMer 30 Jan 2019 - 6:32

Oui. La réponse de Caleb ne laissait aucune place au doute. Son avis sur son père était aussi tranchant qu'une lame de rasoir sous la gorge de l'élu. Il l'affirmait, le revendiquait, l'assumait. Impressionnant.
Pour sa part, Oliver n'en savait rien. Il haïssait sûrement davantage l'idée de détester son géniteur que l'acte en lui-même. Sans doute était-il trop lâche pour haïr.

Un sourire illumina le visage encore enfantin du jeune homme devant lui. La joie lui allait très bien au teint, dommage qu'il semblait si peu la côtoyer. Lui faisait-on souvent des compliments ? Avait-il conscience de sa valeur ? Son allure laissait présager, à tort ou à raison, une personne qui se négligeait. A défaut de s'aimer, était-il aimé ?
Il secoua la tête et sortit les cartes pour cesser de le fixer aussi étrangement. Pourquoi ce type l'intéressait-il autant ? Pourquoi toutes ces questions à son sujet ?

Oliver n'était pas naïf, il était idéaliste. Il excellait dans ce domaine. Chaque semaine, il peignait même un portrait incroyablement réaliste d'un parfait jeune et ambitieux entrepreneur tout en s'enfonçant dans une existence médiocre, perdu dans un monde injuste et sombre.
Les cartes semblèrent produire une étincelle lumineuse lorsqu'il termina de les mélanger.

La question de la sexualité était toujours une étape gênante, mais il s'en était accommodé à force. Dans le meilleur et moins probable des cas, Caleb répondrait non avec un sourire aguicheur, le second scénario impliquait de la surprise, une moue gênée et un oui, le dernier… Caleb piocha une carte. Inutile de songer au pire des cas.

"Oui, tu es très mignon, mais je vais pas te sauter dessus t'inquiètes pas, ça n'a pas d'importance.

Il aura essayé, passons à autre chose. La question semblait vraiment le mettre mal à l'aise. Il ne comprenait pas cette gêne liée à une sexualité différente. C'était comme si les hétéros se sentaient coupables d'être hétéros. Soit.

"Ouais, c'est celle-ci ?"

Il sortit un trois de trèfle qu'il lui présenta, attendant la moue embarrassée de son interlocuteur suite à l'échec volontaire.

"C'est pas elle non plus ?"

Cette fois-ci, c'est une dame de carreau qu'il lui présenta, avant de retourner le paquet face découvert, comme un signe d'abandon.

"C'était laquelle, tu la vois ?"

Il le laissa chercher quelques secondes sa carte au milieu du tas, carte qu'il ne trouvera jamais. Alors Caleb, hébété, relèverait certainement la tête et découvrirait le valet de cœur coincé entre les dents du magicien.
Oliver aura un petit sourire aux lèvres en l'enlevant de sa bouche.

"Mon père est un peu un Robin des Bois des temps modernes… Enfin, sauf qu'il avait pas pris de cours de tir à l'arc donc il a merdé."

C'était plus simple d'expliquer ainsi, moins triste, moins personnel. Il garda un sourire aux lèvres.

"Tu veux pas qu'on aille faire un tour à la plage ?"
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