(hot) it’s time to embrace new opportunities - charlie

La jeune interne acquiesça aux paroles de Freja, c'était effectivement le cas : un hôpital avait son lot de bons comme de mauvais jours. Charlie avait déjà fait face à des moments terriblement cruels et injustes, tout comme elle avait déjà été témoin de moments on ne peut plus émouvants. C'était ainsi, il fallait savoir l'accepter et vivre avec quotidiennement, sinon on ne sortait pas en un seul morceau de cette immense machine merveilleuse et sombre qu'était le monde hospitalier. Certains internes abandonnaient, se rendant compte qu'ils n'étaient pas fait pour porter ce type de fardeau et qu'il en allait de leur santé mentale. Mais dans tous les souvenirs de Charlie, même les plus difficiles à supporter, à aucun moment elle ne se rappelait avoir envisagé d'abandonner. Elle aimait trop ce monde que pour lui en tenir rigueur. Shit happens. C'était comme ça qu'elle voyait les choses, et il fallait aller de l'avant sans se laisser démonter, pour pouvoir continuer à aider ceux qui pouvaient l'être. Comme le disait sa belle interlocutrice, c'était une passion, et Charlie ne l'aurait laissée derrière elle pour rien au monde. « C'est ma première année d'internat. Pour les chirurgiens, il y en a cinq, donc j'ai encore du chemin à faire. » expliqua la brune. Pas une trace de découragement sur son visage. De toute manière, un médecin ne cesse jamais d'apprendre. Elle avait hâte d'être officiellement praticienne hospitalière, mais elle savait que l'internat n'était pas suffisant pour former un chirurgien sous tous les angles. Ce qui ne faisait qu'augmenter son excitation : elle avait cette soif d'apprendre et de s'améliorer qui ne la quittait quasiment jamais.

Lorsque Freja se leva pour aller payer, Charlie ramassa son sac et réajusta sa jupe et son crop top, nerveuse. Elle sentait son pouls pulser sous sa peau et une certaine appréhension nouait ses muscles, mais elle avait pris sa décision. Hors de question de se dégonfler, elle avait envie de suivre la jeune femme chez elle, et elle verrait bien ce qu'il adviendrait de cette soirée. Elle emboîta le pas à la jolie brune, lorsque celle-ci lui demanda si elle était venue en voiture. « Oui, mais je suis garée plus loin, j'ai marché un peu sur la plage tout à l'heure. On peut aller à pied, je la récupérerai dem... Plus tard. » À nouveau, la brunette sentit le feu s'emparer de ses joues lorsque sa langue avait fourché. Automatiquement, le mot "demain" avait essayé de franchir ses lèvres, avant qu'elle ne se rattrape de manière peu subtile. Freja avait sans aucun doute saisi ce qu'elle allait dire, sous-entendant qu'elles allaient passer la nuit ensemble alors qu'elle n'en savait encore rien. La honte. Charlie, t'es vraiment la reine des boulettes. Elle n'osait plus piper mot après cette présomption qu'elle aurait préféré éviter de dire à voix haute. C'était sorti tout seul.

Tu hoches la tête quand Charlie t’explique le chemin qui lui reste encore à parcourir. C’est long, certes, mais quand on aime, on ne compte pas. Et tu peux aisément lire dans les yeux de la brune que ce métier l’anime. Qu’il la porte, même. Tout le monde n’a pas la chance d’exercer le métier de ses rêves mais il faut croire qu’avec Charlie vous êtes plutôt chanceuses à ce niveau. Même si vous avez travaillé pour ça et que ce n’est pas simple tous les jours. Vous semblez avoir cette motivation sans faille en commun, n’hésitant pas à tout donner pour réussir là où plusieurs ont échoué avant vous. Tu ne rebondis pas là-dessus, emmagasinant simplement les informations que la jeune femme t’offre. Apprenant à la connaître petit à petit. Enfin, quand vos cocktails arrivent à leur terme, tu proposes à Charlie d’en boire un dernier chez toi et par chance, elle accepte. Tu aurais compris si elle avait refusé à cause de son manque d’expérience dans les relations homosexuelles mais tu aurais été forcément un peu déçue. Tu ne vas pas nier avoir hâte de découvrir la jeune femme sous d’autres angles. D’avoir envie de découvrir son corps, d’embrasser sa peau et ses courbes. C’est quelque chose qui t’anime depuis que tu as repéré Charlie quand elle est entrée dans ce bar. Alors, mettre un terme à ce petit flirt aurait été décevant mais jamais tu n’aurais reproché quoi que ce soit à la brune. Une fois vos consommations payées, tu sors de l’établissement aux côtés de la jeune femme, attendant de voir si vous vous rendez chez toi à pieds ou en voiture. Tu sens ton sourire s’élargir quand Charlie mentionne qu’elle la récupérera demain. Ou plus tard, se rattrape-t-elle. « Oui tu pourras la récupérer demain. » Réponds-tu avec une once de malice dans le regard. Tu ne veux pas laisser la brune dans son malaise et même si tu ne sais pas si Charlie passera la nuit chez toi ou non, c’est plutôt en bonne voie. « Allons-y alors. » Dis-tu en prenant la direction de ton appartement aux côtés de Charlie. Après avoir tenté de détendre la brune en chemin, vous arrivez finalement jusqu’à chez toi. Tu entres, inspectant les lieux pour voir si tes colocataires sont là ou non. Tu entends un peu de bruit dans la chambre de Tahlia mais puisque celle-ci ne se montre pas, tu te diriges vers la cuisine avec Charlie. « Je vis en colocations avec trois autres personnes alors ne t’étonnes pas si tu entends du bruit ou que quelqu’un surgit. » Tu hausses légèrement les épaules, un sourire au creux des lèvres. « Installe-toi, fais comme chez toi. » Dis-tu à la brune pour la mettre à l’aise. « Je t’ai promis un cocktail mais mes talents sont plutôt limités en la matière. Du coup, un mojito tout fait, ça te convient ? » Demandes-tu en ouvrant la porte du frigo et en attendant la réponse de Charlie.

La petite gêne de Charlie ne fut que passagère quand son interlocutrice la rattrapa, précisant qu'elle pourrait en effet récupérer son véhicule demain. Un petit sourire malicieux traversa le visage de l'étudiante, remerciant intérieurement Freja pour cette remarque, qui venait d'apaiser son sentiment d'embarras. Elles se mirent donc en chemin, continuant une discussion légère sur la route, le temps d'arriver à l'appartement, distrayant la jolie brune de nervosité qui grandissait en elle et qui arriva à son apogée quand elle se retrouva devant la porte de l'appartement de Freja. Elle était toujours tiraillée entre cette envie d'aller plus loin, de voir ce que cette soirée aller donner, et l'envie de rentrer chez elle et d'éviter cette étape qu'elle n'avait encore jamais franchi avec une femme. Elle ressentait sûrement la même appréhension que lors de sa première fois, et cela faisait bien longtemps. La jeune fille inspira un grand coup avant de suivre la maîtresse des lieux à l'intérieur, qui lui précisa qu'elle vivait en colocation avec d'autres personnes. « T'en fais pas, je vis avec mon frère et mes trois sœurs, j'ai l'habitude. » dit-elle avec un petit rire. Voir les gens débarquer à l'improviste dans une pièce, elle connaissait. Surtout dans une fratrie comme la sienne où les gens n'avaient pas une immense notion de l'intimité, Charlie la première, d'ailleurs. Aller faire pipi quand Collin était sous la douche, c'était chose courante, et le fait qu'il peste contre elle et son manque de savoir-vivre ne l'empêchait pas de continuer à le faire. Ça la faisait même beaucoup trop marrer pour qu'elle ait envie d'arrêter.

La brunette s'installa dans le canapé après que Freja l'y ait invitée, déposant son sac au pied de celui-ci et laissant traîner son regard autour d'elle, analysant l'endroit et évitant de penser à son pouls qui s'emballait de plus belle. L'étudiante s'exhorta au calme, se rappelant qu'il ne s'agissait que d'un verre chez une femme qu'elle venait de rencontrer et avec qui le courant passait bien. Entre autres choses, mais ne nous attardons pas là-dessus. « Oh, ça convient très bien ! Je suis pas difficile. » lança Charlie avec un sourire pour répondre à la question de Freja. L'alcool des deux cocktails précédent était quelque peu redescendu, et raviver la désinhibition provoquée par la boisson atténuerait sûrement ses inquiétudes. « J'ai jamais connu la vie en coloc'. Enfin, vivre avec mes frères et sœurs, c'est sans doute assez similaire. » commenta-t-elle. Elle n'avait jamais ressenti le besoin de s'éloigner de sa famille et de prendre un appartement ailleurs. Sans doute parce que sa situation familiale était atypique et que la vie chez elle ne ressemblait en rien à une petite vie chez papa-maman. Elle vivait avec sa fratrie depuis de nombreuses années maintenant, Collin avait élevé ses quatre sœurs du mieux qu'il le pouvait et l'ambiance était plutôt celle qu'on pouvait retrouver entre des amis que dans une famille avec une hiérarchie et une figure d'autorité.

Rassurer Charlie est quelque chose de plutôt naturel pour toi. Tu es passée par-là, toi aussi, alors tu sais que ce ne sont que les premières minutes qui sont stressantes, le reste vient naturellement. Tu ris à ton tour en entendant la brune parler de son frère et ses sœurs. « Ah carrément ? Ce n’est pas trop compliqué au quotidien ? » Demandes-tu avec un sourire au coin des lèvres. Tu as vécu pendant un petit temps avec ton frère mais le fait que tu ramènes quelqu’un le soir a rapidement posé problème. Lui n’aimant pas forcément t’entendre dans ce genre de circonstances et surtout, toi, n’appréciant pas d’avoir ses commentaires au petit matin. Alors pour le bien de votre relation, vous avez décidé d’avoir des appartements séparés et depuis, tout va pour le mieux. Tu hoches la tête en entendant la réponse de Charlie, prenant la bouteille de Mojito dans le frigo au passage. Tu remplis rapidement deux verres avec quelques glaçons et une paille puis reviens vers le canapé pour t’y poser à côté de la brune. Tu lui tends le cocktail, trinquant à nouveau. « A notre rencontre. » Dis-tu sans détacher la jeune femme du regard. Tu portes ton verre à tes lèvres, savourant cette douce liqueur tout en écoutant Charlie qui compare vos deux situations. Même s’il y a des similitudes, vivre avec des colocataires c’est assez différent de vivre avec sa famille, finalement. « Pour avoir vécu les deux, je trouve ça plus simple de vivre avec des colocataires. » Réponds-tu en déposant ton verre sur la table basse. « Disons que j’ai un frère assez possessif bien qu’il soit plus jeune que moi, qui n’hésitait pas à commenter mes tenues ou les personnes avec qui je sortais, etc. C’est vite devenu pesant. » Ajoutes-tu en soupirant légèrement. Mais tu imagines que pour Charlie c’est assez différent puisque vivre en famille ne semble pas la déranger. « T’as jamais été gênée en ramenant quelqu’un chez toi la nuit ou quoi ? » Demandes-tu, curieuse, sans savoir si c’est courant pour Charlie d’avoir des coups d’un soir ou non.

Charlie réfléchit une seconde ou deux à la question de son interlocutrice, avant de sourire en se rendant compte qu'en effet, vivre avec sa fratrie était sans doute un peu plus folklorique que de vivre en coloc' avec des potes. Enfin, ça dépend des potes. « Je dirais peut-être pas compliqué, mais... C'est vrai que ça manque jamais d'animation. » fit-elle en repensant à l'ambiance qui régnait chez les Meers, un petit air malicieux et amusé prenant place sur son visage. Peut-être que Collin en souffrait, parfois, mais au final, ils fonctionnaient très bien comme ça. Ils se tapaient sur les nerfs, s'envahissaient mutuellement, mais s'aimaient d'amour. La maison était toujours remplie de rires et d'humour de merde, et surtout de beaucoup d'affection.

L'étudiante fit tinter son verre contre celui de Freja lorsque cette dernière prit place à côté d'elle, la ramenant à ce qui était en train de se passer présentement. Charlie sourit, le rouge venant à nouveau colorer ses joues, hochant la tête aux paroles de la belle brune avant de prendre une gorgée de mojito. Heureusement, Freja enchaîna sur leur conversation, ce qui eut le don de distraire la brunette de sa nervosité sous-jacente. « Ouah, je comprends, ça m'aurait rendue dingue. Mon frère est assez protecteur aussi, mais il me laisse quand même respirer. J'suis plus envahissante que lui, en fait. » expliqua-t-elle à son tour avec un petit rire en pensant à Collin. Il avait beau faire des remarques désobligeantes, c'était souvent avec humour et Charlie renvoyait la balle de la même façon. Ils se titillaient plus mutuellement mais restaient respectueux de la vie privée de chacun. Les commentaires piquants, ça voulait surtout dire qu'ils s'intéressaient à la vie de l'autre. «Non, y a pas vraiment de gêne entre nous. Bon, clairement, on se fait des remarques là-dessus, pour rire, mais ça m'a jamais gênée. Puis, c'est pas comme si ça arrivait souvent chez nous. » répondit Charlie. C'était déjà arrivé qu'elle ramène quelqu'un chez elle, mais c'était très rare, Collin quant à lui était avec Opale depuis un moment, et ses sœurs étaient plus jeunes, faire du sport de chambre dans la maison familiale, c'était pas encore à l'ordre du jour. « Puis je suppose que c'est aussi un peu gênant parfois quand on a des colocataires. » souligna la jeune femme en glissant un regard vers les autres portes visibles du salon.

Tu ne peux qu’imaginer à quel point ça doit être animé de vivre avec une fratrie aussi grande. Tu envies un peu Charlie à ce niveau-là. Même si tu es très proche et très fusionnelle avec Eirik, tu n’as pas la chance d’avoir une si belle relation avec Sofia, ta jumelle. Alors, tu envies un peu la brune en apprenant que de son côté, sa famille semble assez unie. Enfin, parfois les apparences sont trompeuses mais dans ce cas précis, tu ne penses pas te tromper. « J’imagine, ouais. » Réponds-tu avec un léger rire. Vous trinquez finalement à votre rencontre, une fois dans le canapé et très vite, tu ressens à nouveau cette tension qui plane entre vous, à travers vos regards. Il y a une attirance entre Charlie et toi, personne ne pourrait le nier mais tu ne précipites pas les choses pour autant. Tu sais maintenant que la brune n’a jamais connu d’expérience avec une femme alors, pour que sa « première fois » soit bonne, tu préfères laisser les choses se faire naturellement. Tu ris en apprenant que Charlie est plus envahissante que son frère. Bizarrement, tu ne l’aurais pas imaginé, la voyant plutôt comme une grande sœur assez cool. Mais tu ne la connais pas encore très bien après tout. « Ouais ça me rendait dingue. Mais bon, j’suis moi aussi assez envahissante. » Dis-tu en riant légèrement. Tu te mêles souvent de la vie sentimentale d’Eirik mais c’est plus bienveillant que de la curiosité mal placée. « J’imagine que ça doit être plaisant et sécurisant de vivre au sein d’une fratrie unie. » Ajoutes-tu avec un petit sourire nostalgique aux lèvres. Tu n’as jamais vraiment eu de cocon, d’endroit où tu te sentes en sécurité dans ta vie avant d’arriver à Bowen. Aujourd’hui, tes colocataires sont comme ta seconde famille mais ça ne remplace tout de même pas une vraie famille, liée par les liens du sang. Tu arques un sourcil inconsciemment en apprenant qu’il n’est pas courant pour Charlie et sa famille d’avoir des coups d’un soir. Ce que tu retiens et qui t’intéresse surtout, c’est que tu ne seras pas un coup parmi tant d’autres pour elle. Enfin, tu le savais déjà puisque tu seras sa première expérience lesbienne, si elle ne change pas d’avis. « C’est gênant au début mais plus maintenant. On se taquine aussi à ce sujet, ils sont devenus des membres de ma famille, en quelque sorte. » Réponds-tu avec un large sourire, sincère, en pensant à tes colocataires. Après quelques secondes à te perdre dans le regard de la brune, tu déposes ton verre sur la table, approchant doucement ton corps de celui de Charlie. Ta main glisse vers le visage de l’australienne, caressant du bout des doigts sa joue. « Est-ce que ça te dérange si je fais ça ? » Demandes-tu en accentuant un peu ton geste, ton visage s’approchant dangereusement du sien. Néanmoins, tu ne veux pas l’obliger à quoi que ce soit alors tu la laisses décider. C’est à Charlie de décider si elle est prête à plonger dans cette nouvelle expérience avec toi ou si, au contraire, elle préfère faire demi-tour.

Charlie conservait un sourire détendu, tandis qu’elle discutait famille et colocation avec Freja. Elle joignit ses rires à ceux de la belle brune quand celle-ci admit qu’elle pouvait également être envahissante sur les bords. Fallait croire que c’était souvent comme ça, en famille. Un instinct protecteur et un brin de curiosité. « Ouais, on a traversé pas mal de trucs, ça nous a soudé. Même si on se tape sur le système, de temps en temps. » confirma Charlie avec un petit rire en terminant sa phrase. C’était sûr qu’avec ce qui leur avait servi de parents, qu’on pouvait plutôt appeler géniteur – le mot était plus approprié -, ils s’étaient rapprochés et soutenus entre eux. Surtout Collin, qui avait porté la famille et veillé à tout, il fallait bien lui reconnaître ça. Charlie hocha la tête, écoutant la jeune femme à ses côtés expliquer ce que c’était de vivre en colocation. « Je vois. Ça a l’air vraiment super comme ambiance ! » L’étudiante n’avait jamais vraiment pensé à vivre ailleurs que dans la maison familiale, avant, mais l’idée commençait à germer. Ce n’était pas encore pour tout de suite, mais elle songeait sérieusement à la question, elle atteignait un stade où elle sentait qu’elle avait envie de vivre avec d’autres personnes que son frère et ses sœurs. Son regard azur plongé dans celui de Freja, la brunette sentit son pouls s’emballer à nouveau, devant ce silence lourd de sens qui s’était installé sans crier gare. Elle ne savait toujours pas ce qu’elle était en train de faire, jusqu’où elle allait aller. Mais après tout, elle était venue jusqu’ici, non ? Elle ne pouvait ignorer le frisson qui parcourut son corps entier, sous le regard pénétrant et envoûtant de la norvégienne. « Non. » prononça Charlie à mi-voix, après que Freja ait doucement effleuré sa joue de ses doigts délicats. Elle n’avait pas hésité avant de répondre, comme si son corps était bien plus au courant que sa tête de ce qu’elle désirait. Sans doute l’alcool qui aidait un peu, aussi, mais l’envie d’aller dans cette direction était bien présente, indéniable. Le visage de Freja s’était fait proche, beaucoup plus proche, et Charlie n’avait aucune envie de revenir à leur distance initiale. C’était le moment de lâcher prise. Comme suivant cet instinct, Charlie réduit la distance qui séparait ses lèvres de celles de la belle brune à néant. Ce n’était pas la première fois qu’elle embrassait une fille, mais c’était certainement la première fois qu’elle le faisait dans ce contexte, et que son cœur s’emballait à ce point. Rien de comparable avec un baiser de soirée, effectué sous grande influence de l’alcool et de la proximité d’une boîte de nuit. Elle s’écarta légèrement ensuite, ses iris bleu iceberg tâtant ceux de Freja, comme presque surprise de sa propre initiative. Mais sans aucune trace d’hésitation ou de regret. Elle retourna aux lèvres de sa partenaire, avec plus d’assurance cette fois, et plus d’envie encore.

« C’est le principal, si vous êtes soudés malgré tout. » Réponds-tu avec un sourire aux lèvres. Même dans les épreuves, Charlie et sa famille sont restés proches, liés et quelque part, tu aurais espéré la même chose pour la tienne mais malheureusement ça n’a pas été le cas. Sauf pour Eirik mais vous serez toujours liés tous les deux, comme des jumeaux. Tu hoches la tête quand la brune souligne que l’ambiance dans ta colocation semble vraiment super. C’est grâce à tes colocataires que tu t’es relevée plus d’une fois et tu sais que tu leur dois beaucoup à tous les niveaux. Ils sont devenus ta famille et c’est pourquoi, le jour où tu devras prendre ton envol de ton côté, tu sais que ce sera réellement difficile. L’atmosphère entre Charlie et toi évolue progressivement au cours de la conversation et une certaine tension s’installe entre vous. Mais pas une mauvaise tension, au contraire. Tu t’approches doucement de la brune, caressant sa joue avant d’avoir son approbation pour réduire à néant la distance entre vos lèvres. Mais étonnamment, c’est la jeune femme qui joint ses lèvres aux tiennes. Un baiser plutôt court pour commencer avant qu’elle ne s’arrête comme si son audace l’étonnait elle-même. Puis, un second baiser qui est plus assuré, plus déterminé. Sans réfléchir, tes lèvres répondent à l’appel de Charlie, se faisant plus pressantes, elles aussi. Ta main se glisse dans ses cheveux puis jusqu’à la nuque de la brune, l’autre descendant le long de son dos pour s’arrêter au niveau de ses hanches. Tu décroches tes lèvres de celles de Charlie l’espace de quelques secondes, à bout de souffle. « Tu peux m’arrêter quand tu veux. Ne l’oublie pas. » Dis-tu en soutenant son regard azur. Puis, te levant du fauteuil, tu tends la main à la jeune femme pour qu’elle te suive jusqu’à ta chambre. Ce serait plutôt gênant qu’un de tes colocataires rentre et vous trouve là, en plein acte. Une fois la main de Charlie dans la tienne, tu l’emmènes jusqu’à ta chambre et refermes la porte derrière vous. Tu l’observes un instant, mordillant ta lèvre inférieure avant de venir retrouver ses lèvres et son corps. D’ailleurs, ta main le découvre petit à petit avec un peu moins de retenue qu’auparavant. Tes deux mains se rejoignent au niveau des hanches de la brune pour ôter son haut, sans jamais décrocher ton regard du sien si hypnotisant. Une fois son haut affalé sur le sol, ta bouche retrouve le chemin vers celle de Charlie puis descend progressivement le long de son cou avec une lenteur délicieuse.

Charlie conditionnait son cerveau à ne pas réfléchir et à tout simplement laisser aller, parce que la nervosité allait bien vite refaire surface si elle laissait les questions qui trottaient dans sa tête prendre forme. Alors elle se laissait aller aux lèvres de la belle brune, goûtant à leur texture, à la façon dont elles  s'emparaient des siennes. Elle se concentrait sur les sensations positives qu'elle ressentait, les frissons qui parcouraient sa peau par endroits, son pouls qui s'accélérait sous une pointe d'excitation nouvelle, que la jeune femme ne connaissait pas et n'avait encore jamais exploré. Elle sentait les mains de Freja dans ses boucles brunes et sur son corps, ce qui amplifiait le feu qui semblait s'être allumé quelque part en elle. Elle soutint le regard de la belle norvégienne, quand celle-ci lui rappela qu'elle pouvait tout arrêter à tout instant. Étrangement, cela déclencha un mélange d'apaisement et d'appréhension à l'intérieur de son esprit. Sans doute parce que cela lui rappelait ce qui était en train de se passer, ce qu'elle faisait en cet instant même et les implications. Et en même temps, la douceur et la délicatesse de Freja la rassurait. C'était indéniable, elle faisait tout pour la mettre à l'aise, et cela devait fonctionner relativement bien vu que Charlie était toujours là. Et n'avait d'ailleurs aucune intention de s'en aller. Elle hocha donc la tête, un peu gênée tout de même, mais confiante, saisissant la main de la magnifique brune pour se laisser entraîner dans sa chambre. C'était sans doute préférable en effet. Parce que se faire surprendre par un des colocataires n'aiderait pas du tout à la détendre. Une fois dans cet endroit clos et plus intime, l'étudiante se sentit de nouveau suffisamment sûre d'elle pour continuer sur leur lancée. Même si elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait. Elle laissait Freja mener la danse, par peur de se lancer, sans doute, ou de mal faire. Alors elle garda son regard plongé dans celui de la belle jeune fille, se laissant déshabiller sans aucune hésitation, jusqu'à retrouver les lèvres de Freja. Tandis que cette dernière laissait glisser sa bouche le long de son cou, Charlie se retrouva dans la situation où elle n'était plus certaine de quoi faire de ses mains. Décidant d'y aller à l'instinct, encore une fois, même si l'assurance la quittait quelque peu, elle laissa ses doigts glisser le long des côtes de la belle brune, jusqu'à sa taille, avant de remonter le long de ses bras, caressant délicatement sa peau, puis laissant ses lèvres venir embrasser l'épaule et la clavicule de la jeune femme, leurs corps séparés d'à peine quelques centimètres.

music.

Maintenant que l'appréhension s'était dissipée, que la peur de l'inconnu s'était envolée, ne restait plus que la fébrilité de ce moment et du contact électrique de leurs peaux. Charlie se laissa emporter par la justesse des gestes de la norvégienne, laissant elle-même son corps prendre les décisions, sans que la partie rationnelle de son cerveau n'intervienne. Tout n'était plus qu'émotions brûlantes et touchers sensuels, c'était tout ce que la brune pouvait ressentir. Et c'était délicieux. Rien qu'entendre Freja soupirer attisa le feu dans le creux de son ventre et rendit ses mains plus assurées, les laissant aller caresser le bas du dos de sa partenaire, agrippant sa taille. Ce n'était plus le moment de se poser des questions, mais bien celui de se laisser aller, de découvrir ce qui faisait vibrer son corps dans les bras d'une femme. Et sous les mains expertes de Freja, Charlie se laissa gagner par des soupirs profonds, témoignant de son bien-être, une fois qu'elles furent allongées sur le lit, le corps parfait de la brune au-dessus d'elle. Les choses s'enchaînaient de manière plus naturelle et fluide, moins hésitante, si bien que l'étudiante avait à peine remarqué qu'elles en étaient arrivé dans les draps. Tout ce qu'elle sentait, c'était les lèvres de Freja effleurant ses seins, ses doigts stimulant sa chair. Un sourire traversa son visage, quand elle se redressa légèrement pour que la jeune femme retire le tissu cachant sa poitrine, croisant le regard de la belle norvégienne, craquant pour cette façon séduisante qu'elle avait de se mordiller la lèvre. De retour à sa position allongée, elle retrouva les lèvres de sa partenaire, y mettant plus d'ardeur tandis que son pouls s'accélérait, non plus à cause de la nervosité mais bien par la tension sexuelle qui animait chacun de ses muscles. Elle retint une exclamation lorsque la main de Freja atteint sa petite culotte, caressant la partie la plus intime de son corps. En réponse, Charlie fourragea dans les cheveux de la jeune femme, l'embrassant de plus belle, ne se contentant pas seulement de ses lèvres, mais de tout ce qu'elle pouvait atteindre, dérivant le long de sa mâchoire, de son cou, caressant sa nuque de ses doigts et jouant avec ses cheveux, son autre main descendant elle aussi vers la poitrine sublime de sa partenaire. Elle ne s'inquiétait plus de bien ou de mal faire, mais se laissait porter par le feu intérieur qui brûlait avec de plus en plus de force dans son bas-ventre, allumé et entretenu par sa partenaire. Tout ce qu'elle voulait, c'était la toucher, glisser ses doigts sur sa peau délicate et lui procurer autant de plaisir que ce qu'elle lui en donnait.

La jeune brune était presque étonnée de la facilité avec laquelle elle s'adaptait à cette toute nouvelle situation, à la découverte d'une partie de sa sexualité qu'elle n'avait jamais réellement bien comprise, qu'elle avait toujours eu un peu peur d'explorer, ne sachant pas trop ce qu'elle était, au final. Et cette nuit, après les longues tergiversations qui l'avaient assaillie une partie de la soirée, ces doutes et ces craintes semblaient s'être envolés. Comme si soudainement, tout était naturel, évident. Comme si son corps avait enfin la liberté dont il avait besoin pour lui faire comprendre ce qu'elle désirait, ce qui lui plaisait. Évidemment, ça ne remettait pas en question ce qu'elle pouvait ressentir physiquement avec quelqu'un de type masculin. Mais les frémissements qui parcourait son corps sous les caresses de Freja lui indiquaient tout ce qu'elle avait besoin de savoir, depuis longtemps déjà, et elle était heureuse de trouver une réponse aussi simple à toutes ces questions qu'elle s'était posées. Plus qu'heureuse, même. Rayonnante, vibrante. Un long frisson parcourut son échine lorsque la course des baisers de la norvégienne se poursuivit le long de son ventre, descendant plein sud. Elle sentit le tissu léger de son sous-vêtement glisser sur ses cuisses, et c'est un regard brûlant de désir qui croisa celui de Freja. Elle voulait cela. Elle voulait sentir sa chaleur à l'intérieur de ses cuisses, au noyau de son plaisir. Un gémissement lui échappa lorsque la langue de sa partenaire plongea dans son intimité, explorant d'une façon experte la partie la plus sensible de son anatomie. Charlie agrippa les draps, se laissant aller aux sensations incroyables qui saisissaient ses entrailles. Occultant totalement la potentielle présence des colocataires de la belle brune, l'australienne ne faisait rien pour retenir ses gémissements, témoins de son plaisir, du plaisir que Freja lui procurait, plus intense que ce qu'elle avait pu connaître jusqu'ici, exacerbé par cette expérience nouvelle et totalement épanouissante. Elle se sentait elle-même, entière, complète, et incroyablement bien. Jusqu'à atteindre un point de non-retour, une vague de jouissance la submergeant sans qu'elle ne l'ait vue venir, laissant son corps tremblant. C'était si bon que c'en était presque douloureux. La respiration haletante, Charlie croisa le regard de sa partenaire, une expression d'apaisement sur le visage, combiné à tout ce plaisir qu'elle ressentait. Elle se redressa sur ses coudes, attendant que Freja la rejoigne à sa hauteur. Elle n'avait pas les mots pour décrire ce qui venait de se produire en elle. Elle se redressa aux côtés de la magnifique brune, plongea son regard azur dans le sien. Ses mains encore tremblantes du séisme qui venait de la traverser de toute part, elle posa ses doigts sur la hanche de la jeune femme, déposant quelques baisers le long de sa clavicule avant de retrouver son regard. « Guide-moi. » souffla-t-elle, laissant ses mains retrouver délicatement la poitrine de Freja. Elle voulait lui faire du bien à son tour et elle n'avait qu'une envie, savoir ce qu'elle désirait. Elle n'avait aucune expérience dans ce domaine, mais elle savait que la belle norvégienne pourrait la guider pour qu'elle parvienne à lui faire plaisir, autant que possible.

Il n'existe aucune sensation comparable, à tes yeux, à des lèvres se posant sur la peau et faisant courir quelques baisers le long de celle-ci. Peu importe l'endroit, c'est une sensation que tu ne parviens pas à décrire mais qui anime chaque zone de ton corps. C'est pour cette raison que tu t'attardes plus que nécessaire sur celle de Charlie avant d'atteindre l'endroit le plus sensible, le coeur de son plaisir. Là, tu laisses tes lèvres et ta langue jouer avec son intimité, pendant qu'une de tes mains explore sa peau et surtout, sa poitrine. Tu poursuis ce combo gagnant jusqu'à ce que le corps de la brune se contracte et témoigne du plaisir qui la submerge. Après quelques secondes, sentant Charlie se relever doucement, tu remontes le long de son corps, déposant quelques baisers au passage dans le creux de son ventre puis sur sa poitrine et enfin, sur ses lèvres. T'installant doucement à ses côtés, tu sens ton corps s'embraser quand elle dépose ses mains sur ta poitrine, t'implorant de la guider dans ses gestes. Clairement, Charlie n'a pas besoin d'aide en ce qui concerne ses mains, elle sait très bien s'en servir toute seule quand on voit ce que procure ses caresses sur ton corps. Mais puisqu'elle est novice et qu'elle semble vouloir donner son maximum pour te faire plaisir à son tour, tu attrapes doucement une de ses mains que tu fais descendre petit à petit de ta poitrine jusqu'au creux de ton ventre. Puis, ta main toujours posée sur la sienne, tu descends jusqu'à ton entrejambe où tu fais entrer deux doigts de Charlie. « Vas-y progressivement. » Dis-tu en détachant ta main de la sienne pour qu'elle soit maître de son geste. Au fur et à mesure que Charlie fait bouger ses doigts en toi, tu sens le plaisir grimper, grimper et devenir de plus en plus intense ce qui t'arrache quelques gémissements de plaisir. Pour accompagner le mouvement, tu agrippes les lèvres de la brune des tiennes, laissant ta langue danser contre la sienne. Après quelques minutes à profiter de ses doigts, tu les remontes légèrement contre ton clitoris pour stimuler l'endroit le plus sensible à tes yeux. « Là. Continue comme ça. » Murmures-tu en fermant les yeux, alors que ses doigts forment des petits cercles contre ta peau. Petit à petit, tu sens l'orgasme gronder et prendre place à travers tout ton corps jusqu'à ce qu'il éclate et provoque des spasmes un peu partout dans celui-ci. Tu ouvres les yeux juste à temps pour que Charlie puisse voir le plaisir qu'elle te procure à travers ton regard. Quand tu peux finalement reprendre doucement le contrôle de ton corps, tu souris de contentement avant de déposer quelques baisers sur les lèvres de la jeune femme.

HJ:

Finalement, l'appréhension qui l'avait taraudée quelque peu durant la soirée n'avait pas lieu d'être. Certes, c'était différent que de coucher avec un homme, mais il n'y avait pas de quoi s'affoler, malgré l'excitation de la nouveauté. Charlie en était grisée. Mais ses gestes étaient naturels, pas maladroits comme elle l'aurait cru au départ. Son corps savait ce qu'il devait faire, il connaissait les façons de se faire plaisir et d'en donner, au moins sur la plupart des points. Peu importe que ce soit un homme ou une femme, c'était avant tout un corps humain, avec une peau délicate et sensible au toucher, un pouls qui s'accélérait sous l'envie de plaisir charnel, des muscles qui se tendaient, un corps qui vibrait. Et celui de Freja était magnifique. La jeune étudiante lui demanda néanmoins un peu d'aide pour la guider, pas parce qu'elle avait peur de mal faire, mais parce qu'effectivement, elle n'avait d'expérience qu'avec les hommes, et elle voulait tout faire pour rendre à la belle norvégienne le plaisir qu'elle venait de lui donner. Ce fut donc sans pudeur qu'elle souffla à la brune de la guider, croisant son regard brûlant, y retrouvant la même fièvre que celle qui habitait le sien. Un frisson d'excitation la parcourut quand la main de Freja vient se poser sur la sienne, l'entraînant vers le bas, lentement. Pendant quelques secondes, l'interne fut incapable de détacher son regard de celui de sa partenaire, elle pouvait sentir sa peau incandescente, son pouls s'emballer dans sa poitrine, tandis que sa main atteignait l'intimité de la norvégienne, guidée par celle-ci. Les lèvres entrouvertes, elle introduit les doigts au centre du plaisir de la sublime brune, délicatement, alors que celle-ci retirait doucement sa main. Charlie retrouva les lèvres de son amante, effectuant de lents aller-retour avec ses doigts, grisée par le sentiment que lui procurait cet échange charnel. Elle se sentait bien, là, en confiance, malgré cette première. Elle n'arrivait pas à décrire ce sentiment d'extrême bien-être qui la submergeait, qui provenait simplement du plaisir qu'elle donnait à sa partenaire, de son envie de continuer à donner, et de sentir les muscles de Freja se tendre et sa peau coller à la sienne. L'étudiante accéléra les mouvements de sa main d'un tantinet, laissant l'instinct et le soupirs de Freja guider ses gestes, attentive aux mouvements de sa partenaire pour être en phase avec elle. Elle remonta ensuite ses doigts vers cet endroit souvent délaissé par les partenaires masculins - pas tous, bien évidemment, mais quand même -, sous les indications de Freja, et un mince sourire étira le coin de ses lèvres tandis qu'elle accordait toute son attention au petit bout de chair, qu'elle massait doucement. Charlie dériva ses lèvres vers le cou de la jeune femme, sans cesser de jouer délicatement et habilement avec le clitoris de la brune, sa propre respiration s'amplifiant en entendant les soupirs de plaisir de Freja qui s'intensifiaient. Elle s'autorisa quelques délicates morsures dans le cou de la jeune femme, avant de remonter par des baisers le long de sa mâchoire, retrouvant enfin son regard brillant d'excitation, plongeant dans ses yeux juste à temps pour y lire l'orgasme qui la secoua. Charlie le ressentit presque comme un accomplissement, aussi comblée par l'apogée de plaisir de sa partenaire que par la propre jouissance qui l'avait envahie quelques minutes plus tôt. Un sourire pétillant illumina son visage, tandis que Freja reprenait son souffle, avant de retrouver ses lèvres douces, concluant ce partage de plaisir pour le moins exquis et aussi brûlant qu'un volcan. Enfin, elle reposa la tête sur l'oreiller, laissant tous ses muscles se détendre et son corps embrasser la douceur des draps et le confort du matelas. « C'était... Indescriptible. » murmura-t-elle, presque pour elle-même, sans pouvoir effacer le sourire sur son visage.

End.