it’s the beginning of... something (swan)

Le marché de Noël de Bowen était incontestablement le lieu du moment, l'endroit à ne pas rater. Et même si ce n'est absolument pas ton genre, ce soir, tu as décidé de vérifier si oui ou non l'endroit vaut le détour. Certains de tes proches te l'ont conseillé, prétextant qu'il faut mettre en avant les artisans locaux mais une fois que tu décides de t'y pointer, il n'y a plus personne pour t'y accompagner. Tu as hésité longuement avant de finalement t'y rendre, décidant simplement de faire un tour et puis de rentrer. Gabriel est chez sa marraine et y passe la nuit, ce qui te permet de passer une vraie soirée de célibataire pour une fois. Être père célibataire, ce n'est pas simple, surtout pour quelqu'un qui aime autant la fête et les sorties que toi. Tu as dû te résoudre à une vie plus rangée, pour le bien de ton fils, et si au début c'était compliqué, aujourd'hui, les choses sont rentrées dans l'ordre. Aujourd'hui, tu acceptes de faire passer ton fils avant tout le reste. Bref, ce soir, afin de sortir un peu de la maison tu emmènes ton chien avec toi, Harlem, et prends la direction du marché de Noël qui se trouve sur la place de la ville. Une fois là-bas, tu commences à faire le tour des petits cabanons, t'arrêtant parfois pour boire un vin chaud, parfois pour déguster quelques produits locaux. Puis, arrivé à hauteur d'un autre cabanon, tu repères une jeune femme d'à peu près ton âge et surtout, très à ton goût. La seule chose qui bloque c'est qu'elle est en train de se régaler avec une pomme d'amour. Tu lèves les yeux au ciel, secouant légèrement la tête. Tu as horreur de ça et c'est surtout on ne peut plus clicher. Néanmoins, ce n'est pas ça qui va te freiner et qui t'empêchera d'intercepter la blonde. Un faible sourire au coin des lèvres, tu t'approches de la jeune femme pour commencer une discussion qui, tu l'espères, aboutira sur bien d'autres choses. « Waw, que serait un marché de Noël sans pomme d'amour ? » Demandes-tu avec un petit air sarcastique sur le visage. « Je ne savais pas que ça avait des bienfaits pour la peau, c'est pas courant de s'en tartiner le visage comme ça. » Ajoutes-tu, taquin. En réalité, la blonde n'a rien sur le visage mais tu aimes lui faire croire le contraire pour ne pas juste passer pour le gros lourd qui vient la draguer. Enfin, au fond, c'est ce que tu es. Mais elle n'a pas besoin de le savoir. Après quelques secondes, tu ne peux t'empêcher de rétablir la vérité : « J'plaisante, vous avez l'air de bien vous débrouiller avec ça. » Tu hausses légèrement les épaules, ton rictus toujours au coin des lèvres, attendant patiemment la réaction de la blonde. Va-t-elle entrer dans ton jeu ou simplement t'envoyer chier ? La première option t'est bien plus agréable et favorable mais malheureusement pour toi, tu n'as aucune prise là-dessus.

Le marché de Noël. Tout en croquant dans l'immonde fruit inondé de sucre qu'elle avait eu la très mauvaise idée de s'acheter, Swan tenta de comprendre comment, par quel fichu karma, elle avait atterri ici. Alexandre n'y était pour rien, dans la mesure où ses grands yeux d'enfant chéri à sa maman n'étaient même pas dans le coin pour s'émerveiller de tout ce que Bowen avait à leur offrir en cette période festive. Babouchka ? Probablement à ronfler, tête rejetée en arrière, sur son fauteuil préféré, devant une télé-réalité quelconque. Clive, alors ? Mort de rire, comme dirait l'autre. Elle aurait dû le traîner par la peau du scrotum pour qu'il mette un pied ici. Son regard dériva vers le manège qui tournoyait à quelques mètres, à une vitesse qu'aucun être humain normalement constitué n'était supposé supporter. Ses collègues, dont elle n'apercevait que les tignasses ébouriffées, hurlaient d'un bonheur confluant au masochisme. « Bande de tarés. » grogna-t-elle entre deux bouchées, sans parvenir à dissimuler le petit sourire qui pointait à ses lèvres gluantes. C'était eux qui l'avaient trainé là, à la fin de leur garde. Ils y avaient mis tout leur coeur, pour la convaincre que « la mine - la douche - la maison », même si c'était un cercle vertueux, n'arrangeait pas sa vie sociale. En gros, que sortir un peu ne pouvait pas lui faire de mal ! Elle s'était laissée avoir. Mais n'avait pas pensé à demander où il la traînait. Et voilà comment Swan Karev-Keynes s'était retrouvée à se faire un shoot de glucides, pendant que ses potos docteurs se mettaient la tête en tout sens. Quelle arnaque. « Waw, que serait un marché de Noël sans pomme d'amour ? » La blonde pivota, l'objet du délit coincé entre ses mâchoires. Oui, le type, là, c'était bien à elle qu'il s'adressait. Elle aurait voulu lui demander s'il était sûr, s'il ne l'avait pas confondu avec une connaissance, mais elle était physiquement en incapacité de le faire. De plus, et bien qu'il eut vu son visage de près, il continua de ... Se moquer d'elle ? Sympa l'entrée en matière. Ca lui donnait bien envie de lui « ring his balls ». Swan, n'attaque pas tout de suite ce fort charmant jeune homme. Il n'est pas impossible qu'il te drague. l'admonesta une petite voix intérieure, philosophe. Quoi qu'un peu incrédule, aussi. On ne draguait pas Swan. Enfin, pas de son plein gré, en tout cas. Ou sans attendre quelque chose en retour. Dans la mesure où il ne paraissait pas en vouloir à ses reins, ni à sa friandise, restait l'option qu'il espérait un autre genre de gâterie. Une sensation familière mais ô combien délaissée depuis longtemps, s'éveilla en elle. Plus précisément, dans son bas-ventre. Ce mec était pire que canon. Et n'avait même pas l'air d'un voleur de reins ! « J'plaisante, vous avez l'air de bien vous débrouiller avec ça. » La pression de sa bouche se relâcha, lui permettant de retrouver l'usage de la partie inférieure de son visage. On progressait. « C'est le moment où je vous demande si on se connaît, ou vous me dites 'non, je vous ai juste vu et vous m'aviez l'air abandonné' ? Puis, je vous dis que non, ça va, merci, que mes amis sont juste en train de se mettre la tête à l'envers pas loin et que j'attends qu'ils redescendent pour leur tenir les cheveux pendant qu'ils vomissent ? Ce me plaît bien, j'adore les préliminaires ! » Swan, putain, t'es un désastre ! Une autre voix, pour un autre ton. La jeune femme n'eut même pas le bon goût de rougir de sa nullité crasse en terme d'entrée en matière. A la place, son sourire s'élargit, révélant ses dents rougies par le glaçage. Finalement, elle tendit sa main libre. « Swan. » Main qui finirait probablement dans le néant de sa bêtise, vue l'intro qu'elle avait servi au beau brun.

Lorsque la blonde se retourne vers toi, après que tu l'aies interpellée, tu ne peux t'empêcher de sourire plus grandement en la voyant, les yeux grands ouverts et cette pomme pleine de sucre entre les lèvres. Tu n'imagines pas à quel point ce truc doit être dégueulasse pourtant, la blonde ne semble pas s'en défaire. Elle ne réagit pas tout de suite, t'observant un peu trop longuement à ton goût. Peut-être que ta démarche sonne trop gros lourd, ou peut-être qu'elle n'est tout bonnement pas intéressée. Si c'est le cas, tu repartiras bien vite d'où tu viens avec ton chien. Ton chien qui semble assez intéressé par cette pomme d'amour, contrairement à toi. Malheureusement pour elle, Harlem n'a pas droit au sucre. Quand enfin la blonde retrouve l'usage de la parole, elle te sort un petit monologue qui t'arrache un rire. Elle a du répondant et tu ne vas pas le cacher, c'est quelque chose qui te plait beaucoup. Enfin, sauf au lit. Pour ce qui est du sexe, tu es plutôt du genre dominant. Mais sinon, les femmes qui ont du caractère sont celles qui te plaisent le plus. « Et pourquoi n'êtes-vous pas partie vous mettre la tête à l'envers, vous aussi ? Trop occupée avec cette horrible pomme ? » Demandes-tu en arquant un sourcil, amusé. « Mais ouais, vous venez de gâcher toutes mes phrases d'accroche là. » Ajoutes-tu en feignant d'être déçu et en soupirant. En réalité, tu ne savais pas du tout comment aborder la blonde ni comment faire perdurer la conversation. Tu es plutôt du genre à y aller au feeling. A voir si ça match ou pas. Quand elle tend sa main libre vers toi, se présentant finalement, tu lui adresses un léger sourire en attrapant sa main. « Ciàran. » Swan, c'est pas un prénom qu'on entend beaucoup ni commun. Un peu comme le tien finalement. Mais ce n'est pas étonnant puisque tu ne viens pas d'ici. « Et là c'est Harlem. Si vous pouviez éviter de faire tomber votre pomme d'amour à terre, ce serait sympa. Parce qu'elle semble vraiment attirée par ce truc contrairement à moi. » Ajoutes-tu en présentant ton chien et en regardant cette pomme d'amour avec dégoût.

« Je préfère être celle qui tient les cheveux, que celle qui a la tête au-dessus de la cuvette ! Mauvais souvenirs d'externat ! » avait-elle répondu à sa question, loin de se démonter et ce, malgré son indélicate entrée en matière. Swan prenait depuis longtemps le parti de sa maladresse doublée d'un faux trouble autistique - comprendre qu'elle n'était victime d'aucun handicap, si ce n'était celui de communiquer normalement avec certaines personnes du sexe opposé. Il n'y avait bien que Clive, aussi brusque et malhabile qu'elle, pour s'en accommoder. Néanmoins, cela ne semblait pas particulièrement dérouter son vis-à-vis, lequel ne faisait pas mine de prendre ses jambes à son cou. Étrange ... Peut-être devrait-elle faire attention à ses reins, finalement. « Enchantée, Ciàran ! » Poignée de main douce mais ferme. La paume n'était pas moite, le juste assuré ... On en apprenait beaucoup sur une personne rien qu'à la façon dont il vous disait bonjour. Enfin ça, c'était ce que sa sœur, férue de magazines pour meufs, affirmait durant les repas de famille. Ces mêmes repas où dès qu'Olga avait le malheur d'ouvrir la bouche, sa petite sœur mimait un condamné en train de se faire passer la corde autour du cou à la potence. Très mature. « Et ravie aussi de te rencontrer, Harlem. Je crois qu'on va juste se débarrasser de ce machin, histoire de ne plus tenter personne ! » s'exclama-t-elle en jetant un regard compatissant au pauvre chien et à ses yeux brillant d'attente. La pomme d'amour à moitié entamée termina dans la poubelle à quelques pas, puis elle revint en se frottant les mains. Un brin collantes, mais bon, c'était toujours mieux que d'en avoir plein la figure. « Voilà ! Finalement, heureusement qu'on s'est croisés, vous m'avez épargné un pic d'hyperglycémie ! » Elle se pencha légèrement afin de flatter l'encolure de la brave bête, laquelle s'empressa de lécher les doigts de la radine. A défaut, elle prenait les restes. « Ouais, je suis sûre qu'en d'autres circonstances, tu me trouverais beaucoup moins à ton goût ... » se moqua-t-elle gentiment. Elle releva les yeux vers le maître de sa nouvelle copine, ses joues creusées en un sourire amusé. « Vous avez compris ce que je fabriquais là mais vous, qu'est-ce qui vous amène ? Laissez-moi deviner : c'est votre weekend de garde et la queue de Mickey vous sert de babysitter ? » Un adulte, seul, parmi cette foule, ça lui paraissait plutôt ... Incongru. Peut-être était-il venu accompagné de son enfant. Voire de sa femme. Plus rien ne l'étonnait, à ce stade.

Grâce aux paroles de Swan, tu apprends qu’elle travaille dans le milieu médical ou du moins tu le supposes avec cette mention à son « externat ». Alors que tu l’observes le temps d’une fraction de seconde, tu te rends compte que c’est un milieu qui lui colle à la peau sans que tu saches expliquer pourquoi. « Je comprends, ça évite un lendemain matin difficile. » Plaisantes-tu avec un léger rictus au coin des lèvres. Tu n’es pas quelqu’un qui sourit beaucoup mais lorsque tu le fais, c’est toujours sincère. Et c’est toujours un faible sourire mais ton entourage a appris à s’en contenter. Swan salue ton chien avant de se débarrasser de sa pomme d’amour, pour ton plus grand soulagement. Tu as toujours été dégoûté de ce truc sans savoir pourquoi. « Je mets un point d’honneur à faire attention à la santé des autres. » Affirmes-tu avant de rire légèrement. C’est complètement faux, tu ne fais même pas attention à ta propre santé. La seule qui importe, c’est celle de ton fils. Pour ce qui est des autres, tu t’en fous complètement sauf quand ça peut te servir, comme aujourd’hui, pour te rapprocher un peu de Swan. « J’en serais pas si sûr à votre place, Harlem a souvent les mêmes goûts que moi. » Dis-tu en arquant un sourcil. Une façon pour toi de dire que la jeune femme te plaît mais de manière plus détournée, moins directe. « Enfin, sauf pour ce qui est de cette pomme d’amour, visiblement… » Ajoutes-tu avec une expression de dégoût sur le visage. Tu secoues la tête en voyant Harlem continuer à lécher les mains de Swan puis, attires à nouveau ton chien un peu plus vers toi pour éviter que la jeune femme se retrouve avec de la bave de chien un peu partout sur le corps. « C’est tout maintenant, je crois que Swan en a eu assez. » Dis-tu à Harlem avant de reporter ton attention sur la blonde qui reprend la parole, t’interrogeant sur les raisons de ta venue ici. En temps normal, tu n’aurais jamais mis les pieds dans un marché de Noël mais comme quoi, tout arrive pour une raison. « Je n’ai pas vraiment de « weekend de garde » puisque j’ai mon fils tous les jours mais ce soir il est chez sa marraine. Alors j’ai décidé de sortir pour prendre l’air et je me suis retrouvé ici, à discuter avec une parfaite inconnue. » Réponds-tu, taquin. « Qu’est-ce qui vous a mis la puce à l’oreille concernant ma paternité ? » Demandes-tu finalement, curieux. Peu de gens t’imaginent en père aimant et présent pour son enfant alors tu es plutôt étonné que Swan l’ait perçu dès votre première rencontre. Ou alors elle a émis cette idée par hasard et a tapé dans le mille par un excès de chance.

« J'ai une sorte de dadar. » répondit-elle aussitôt, avec son naturel un peu plus désarmant à chaque parole. Comble du ridicule, sans doute, mais bon, s'agissant de Swan ... Il ne fallait pas trop en attendre.  Voyant qu'elle laissait son interlocuteur perplexe - ou amusé, allez savoir -, elle prit la peine de préciser : « C'est comme un radar, mais pour les papas ! » J'ai touché le fond, mais dans le doute, je creuse encore aurait pu être son épitaphe. Elle devait être trop habituée à traîner avec Clive, lequel s'était, depuis le temps, accoutumé à son humour discutable. Pour ne pas dire qu'il le partageait entièrement. De ce fait, elle avait tendance à oublier que tout un chacun n'était pas sensible à ses traits d'esprit.  Néanmoins, le jeune homme ne paraissait pas disposé à prendre ses jambes à son cou dans l'immédiat. Ainsi soit-il ! « Je plaisante, hein. J'ai tenté un coup de poker et apparemment, j'ai visé juste. Je me disais seulement qu'un type seul dans une fête foraine, ça cachait forcément un instinct parental. Ou un truc glauque. Bizarrement, vous avez l'air de tout sauf glauque. » reprit-elle dans un sourire, essayant de chasser de son esprit le visage avenant d'un dénommé Ted Bundy, tueur en série parfaitement inséré socialement de son état. Bon dieu, il fallait vraiment qu'elle arrête les docus policiers avant de se coucher ! Le lendemain, elle en était à comparer un beau brun aux yeux de braise avec l'un des pires psychopathes que la terre ait porté. Elle s'apprêtait à reprendre quand un bras lui encercla les épaules par derrière, une masse musculeuse lui cognant dans le dos. « Alors Karev, on s'est fait un nouveau copain ? » Ah. Semblait-il que ses collègues avaient fini de rendre leur déjeuner à la sortie du manège. « Va ch... Bernie, vous avez déjà fini ? » se reprit-elle, in extremis. Hilare et encore ivre de son expérience à sensations, le second médecin dévisageait le nouveau venu. Appréciateur. Autant dire qu'il était plus à voiles qu'à vapeur, notre garçon. « Ouaip. Tu me présentes ? » La blonde se dégagea gentiment de son étreinte. « Non. » Moins gentil, d'un coup. Elle dut s'en rendre compte, puisqu'elle se contredit immédiatement : « Enfin, si, évidemment ! Bernie, voici Ciàran. Ciàran, mon collègue Bernie. On était en train de ... euh ... discuter pomme d'amour. » Ledit Bernie dut se retenir très, mais alors très fort de sortir un truc du genre 'et vas y croquer, dans sa pomme, du coup ?'. Mine de rien, elle lui fut gré de cette attention. « Je voiiiis. Bon bah, nous, on va rentrer, parce que oulala, on est super fatigués, hein ! » Il poussa la vice jusqu'à s'étirer ostensiblement. La jeune femme, elle, manqua rouler des yeux. Il fallait toujours qu'il en fasse trop. « A plus, docteure Karev ! Et peut-être à bientôt Ciàran. » Quasi une promesse, vu le ton. Ce qu'il était gênant. Une fois qu'il se fut éloigné, elle adressa un sourire d'excuse à « son nouveau copain ». « Désolée pour Bernie. En vrai, il est super sympa. » Elle se rendit compte qu'elle se tortillait les doigts, telle une adolescente face à son premier crush. Elle s'empressa de laisser ses mains tranquilles. Puis, elle prit une profonde inspiration avant de se lancer : « Ça vous dirait de ... D'aller boire un verre ? » Lancer réussi ? En tout cas, le joueur Karev s'était élancé sur le terrain à toute blinde, sans filet ni assurance. Il n'y avait plus qu'à prier pour qu'elle transforme l'essai avec son culot.

La spontanéité, ça fait définitivement partie de la personnalité de Swan. Cela se voit comme le nez au milieu du visage. Elle semble aussi imprévisible ce qui est l'exact opposé de toi. Tu as toujours eu ce besoin de tout contrôler, de tout prévoir, ne laissant que peu de place aux surprises. Mais c'est ton mode de vie qui veut ça et maintenant que tu es père, ce besoin de contrôle s'est davantage intensifié. Alors, voir de la fraîcheur et de l'inattendu chez Swan, ça te plait beaucoup. Et même si tu n'es pas toujours sûr de comprendre où elle veut en venir, comme avec cette histoire de dadar, elle te fait beaucoup rire. Et c'est le principal. « Oh, je vois. Merci de la précision, j'étais en train de partir dans des explications bien trop bizarres. » Réponds-tu en riant légèrement. Ton sourire s'élargit alors que la blonde t'explique sa théorie, soulignant que tu ne ressembles pas à un type glauque. Si seulement elle savait. Glauque n'est pas vraiment le mot qui pourrait te définir au mieux mais il en existe des tas d'autres, tout aussi bizarres. « En réalité, j'devais rejoindre des amis mais ils m'ont un peu lâché au dernier moment. Mais je suis content de voir que je ne dégage pas une image du type un peu pervers à la recherche de sa proie pour la soirée. » Rétorques-tu avec un rictus aux lèvres. Mais alors que vous plaisantez tous les deux, apprenant petit à petit à vous connaitre, vous êtes interrompus par un type qui semble totalement planer à cause de l'adrénaline. Ou peut-être pour d'autres raisons, tu ne sais pas vraiment. Tu ne peux t'empêcher d'avoir un sourire ironique en prenant conscience de la lourdeur de ce type. Lui, question drague, il doit être proche du niveau zéro. Tu tends la main pour serrer celle de Bernie quand Swan vous présente, ne détachant pas ton regard de l'homme en question. Tu veux qu'il comprenne qu'à part vous emmerder, là, il n'apporte rien d'autres. Alors, il peut retourner rapidement d'où il vient. Par chance, il comprend vite le message, prétextant être fatigué avec toute la lourdeur du monde possible. « C'est rien. Il faut juste qu'il apprenne à être un peu plus subtile. » Plaisantes-tu avant d'ajouter, rapidement : « Docteur ? Vous êtes docteur ? » Vous avez beaucoup discuté de pomme d'amour, jusqu'ici, ce qui fait que tu ignores même les informations les plus basiques à propos de la jeune femme. A commencer par son métier. Tu hoches la tête avec un sourire au coin des lèvres quand la blonde te propose d'aller boire un verre. « J'allais vous le proposer. Et... qu'est-ce que tu en dis si on se tutoie ? » Demandes-tu en balayant le lieu du regard, à la recherche d'un cabanon où vous pourrez vous poser. Tu en repères un à quelques mètres de vous, montrant l'endroit du doigt à la jeune femme. « Là, ça irait pour toi ? » Une fois l'endroit décidé, vous vous dirigez vers celui-ci, regagnant une table assez rapidement. « On aurait dit que ce Bernie désirait te caser à tout prix. C'est courant, chez lui ? » Tu ris légèrement avant d'attraper les cartes devant toi, en tendant une à Swan avant de consulter la tienne.

Saleté de Bernie. Avec sa délicatesse digne d'un pachyderme en rut, il avait bien failli lui foirer son coup. Si « coup » il y avait. Parce que, présentement, Swan ne savait pas bien ce qu'elle fabriquait à tailler une bavette avec ce beau brun au regard de braise - dieu qu'il faisait chaud dans le coin !. Aussi avait-elle pris son courage à deux mains tremblantes pour proposer à ce dernier d'aller s'en jeter un petit, histoire de faire connaissance quelque part où les relents d'une poubelle et de vomi étaient un peu moins ... Agressifs. « J'allais vous le proposer. Et... qu'est-ce que tu en dis si on se tutoie ? » Elle dut retenir le soupir de soulagement qui menaçait de quitter ses poumons. Naturellement, en bonne catastrophe dont la dignité était morte dans les années 90, durant cette boum où Jordan Tuttlemeyer avait tiré sur son téton pour un « cap ou pas cap », elle se serait remise d'un refus. Toutefois, elle appréciait qu'il lui opposa plutôt le contraire. « Sans problème ! C'est cool aussi le tutoiement ! » Putain, Swan, ferme ta gueule lui intima à nouveau la petite voix dans sa tête affolée, laquelle ressemblait d'ailleurs étrangement à son trimard de meilleur ami. Heureusement qu'il n'était pas là, celui-ci, sans quoi, la rencontre aurait déjà tourné court. Principalement parce qu'il serait déjà soit en train de se lancer un défi de merde, soit en train de s'engueuler. Comme un vieux couple. Bref. Beau-brun, plutôt. « Ce sera parfait. » répondit-elle à son invitation à base de vin chaud. Bientôt, ils furent attablés autour de leurs gobelets et la conversation en revenait à son collègue plein de tact. Un sourire naquit sur ses lèvres rougies par le choc de température entre la boisson et l'extérieur. « Bernie ? Noooooooon. Pour que ce soit courant, il faudrait qu'il me surprenne régulièrement à flirter avec des inconnus. » Flirter, SWAN T'AS DIT FLIRTER ?! Et merde. Comment rattraper sa gaffe ? Devait-elle seulement le faire ? Elle se racla la gorge. « Enfin, si c'est bien ce qu'on est en train de faire ? Remarque, c'est pas très important. Mon contact avec la gente masculine se limite depuis dix ans à quelques mauvais coups d'un soir, des patients qui me saignent dessus - oui, pour répondre à ta question de tout à l'heure, je suis bien médecin -, un père russe qui aboie plus qu'il ne parle, mon fils de dix ans et mon meilleur ami. Du coup, Ciàran, j'apprécie assez ta compagnie inattendue. » L'arme à toute épreuve de Swan : la franchise. Sortie avec un petit air mutin en prime, histoire d'entretenir la flamme de sa bêtise. Une langue rapeuse sur sa main lui rappela qu'elle avait d'ailleurs omis un petit détail dans sa tirade. « La tienne aussi, bien sûr, Harlem ! » s'amusa-t-elle en caressant la tête du chien. « Ou alors, je me suis trompée et c'est lui qui flirte avec moi. » ajouta-t-elle, sentencieuse, dévisageant l'animal. La malice perçant un peu plus dans ses prunelles. Honnêtement, là, de suite, elle donnait vraiment tout niveau humour.

Tu es bien loin de te douter qu'en son fort intérieur, Swan est en pleine panique. Quand tu la vois, tu vois plutôt une femme sûre d'elle, avec beaucoup d'humour et de charme. Alors oui, elle est bien plus bavarde que la plupart des femmes lors d'un "premier rendez-vous" mais ça ne te dérange pas parce que contrairement à elle, tu n'es pas très loquace. Tu laisses s'échapper un petit rire quand elle affirme que le tutoiement est cool puis prends place dans un petit cabanon en face de la blonde. Tu ne peux t'empêcher de la questionner sur son collègue bien trop curieux et manquant cruellement de subtilité à tes yeux et évidemment, sa réponse te surprend encore une fois. Tu peux déjà affirmer que Swan est une femme pleine de surprises et ce n'est pas le cas de toutes les femmes. Avec elle, tu es à peu près persuadé qu'on ne doit jamais s'ennuyer mais avec le travail qu'elle exerce, elle ne doit pas vraiment avoir du temps pour l'ennui dans tous les cas. « Oui je crois qu'on peut dire que c'est ce qu'on est en train de faire. » Dis-tu quand elle te questionne sur ce petit flirt entre vous. D'habitude, tu ne l'avoues pas aussi clairement mais puisqu'elle a décidé de faire preuve d'honnêteté, tu décides d'en faire autant. « Et tu bosses dans un hôpital ou à ton compte ? » Demandes-tu quand elle t'explique, finalement, être bel et bien médecin. Tu laisses s'écouler quelques secondes avant d'ajouter, un petit sourire au coin des lèvres : « Je dois dire que moi aussi j'apprécie ce que je découvre de toi. » Mais contrairement à Swan, tu n'es pas vraiment bavard donc il faudra creuser un peu plus pour en savoir davantage sur ta personne. Tu ris en la voyant discuter avec Harlem qui semble déjà adorer sa compagnie, elle aussi. Même si tu n'es pas très loquace, il y a bien quelque chose que tu as envie de partager avec la jeune femme : « J'ai aussi un enfant mais contrairement à toi, il va "seulement" avoir deux ans. Tu l'élèves toute seule ? » Demandes-tu en ne pouvant t'empêcher de sourire en évoquant Gabriel, ton fils. Ce n'est pas simple tous les jours d'élever un enfant tout seul mais c'est clairement ton rayon de soleil. Tu ne sais plus ce que c'est, une vie, sans lui. Et tu ne voudrais pour rien au monde échanger ta nouvelle vie contre l'ancienne.

« Oui je crois qu'on peut dire que c'est ce qu'on est en train de faire. » Flirter. Ils sont en train de flirter. Bien. Très bien. Parfait. Qu'il fait chaud, tout à coup ! Sans aucun doute, cette soudaine bouffée de chaleur est due au vin, ainsi qu'à l'atmosphère étriquée du cabanon. Rien à voir avec le très beau mec assis en face d'elle, aux traits plus parfaits qu'une statue de Rodin. Ni avec le fait qu'elle aurait une légère tendance à se demander si sous le manteau épais, le reste de son corps est aussi gracieux. Bien sûr que non, on a dit. « Et tu bosses dans un hôpital ou à ton compte ? » Continuant de caresser gentiment Harlem, elle répond : « Aux urgences de Bowen, j'ai été titularisée cette année ! » La fierté se lit sur son visage souriant. Il faut dire qu'elle a lutté dur pour aller au bout de ses études. Faire un gosse à vingt ans, en pleine prépa de médecine, n'était pas l'idée du siècle. Cependant, si c'était à refaire, elle ne changerait absolument rien. Sauf peut-être le géniteur de Choura, histoire qu'il soit moins confronté à l'absence de figure paternelle. Heureusement que Clive est entré dans leur vie. Au final, ce ne fut pas une foirade totale. Pensée qu'elle chasse assez rapidement. Elle ne se voit pas confier tous ces éléments à ce quasi-inconnu, aussi avenant soit-il. Et penser à Clive ne paraît pas non plus de circonstances. « J'ai aussi un enfant mais contrairement à toi, il va "seulement" avoir deux ans. Tu l'élèves toute seule ? » Ses sourcils se froncent légèrement en une moue faussement compatissante. "Seulement" deux ans. « Outch, mon pauvre, le pire âge ! Quoi que personnellement, j'attends l'adolescence avec impatience ... » plaisante-t-elle avant de reprendre une gorgée de vin chaud. « Et oui, je m'en occupe toute seule. Le binôme a levé la grand voile avant de sauter par-dessus bord. Je pense qu'il a nagé jusqu'aux Bahamas et doit se la couler à l'heure qu'il est. » Là aussi, elle en rigole. Jimmy est un souvenir aujourd'hui lointain dont l'évocation la laisse de marbre. Elle n'espère qu'une chose : qu'il ne refasse jamais surface. Vœu pieux. « Tu es bien curieux Ciaran mais au final, à part que tu as un petit garçon, tu en sais déjà plus sur moi que le contraire ! A défaut de ton numéro de sécu, j'aimerais que tu m'en dises un peu plus. Genre ... Ce que tu fais dans la vie ? Ou où se trouve ta petite terreur à toi à l'heure actuelle ? » Toujours directe, toutefois, ça n'a pas l'air de déplaire à son interlocuteur pour le moment. Constat qui la détend quelque peu. Devoir se faire violence contre sa nature est toujours chose compliquée, mais pour la Karev, c'est encore plus dur que le commun des mortels. Et puis, il l'intrigue, le mignon peu bavard. Elle a toujours eu un petit faible pour les taiseux.

Contrairement à Swan, quand tu expliques aux autres que tu es propriétaire d'une entreprise de textiles, l'émotion ne transparaît pas dans tes yeux. Ce n'est pas ce métier-là qui te fait vibrer mais bien l'autre, dont tu ne parles jamais. « Félicitations. » Dis-tu avec un sourire au coin des lèvres. Tu n'es pas très démonstratif alors avec une inconnue, encore moins, mais tu es persuadé que Swan comprendra que tes mots sont sincères. Tu soupires quand elle fait allusion à l'âge de ton fils qui semble être un âge compliqué. La réalité c'est que tu ne connais pas grand chose aux enfants. Quand Gabriel est arrivé, tu as dû apprendre énormément de choses en peu de temps mais il y a encore bien des choses que tu ignores et que tu découvres, au jour le jour, avec lui. Ton fils te fait mûrir, grandir et surtout changer plus que n'importe qui d'autre. « Ouais, je crois qu'à choisir je préfère ça que l'adolescence. Au moins, mon autorité fait encore de l'effet. » Dis-tu en riant légèrement. Si ton fils est comme toi, tu risques bien d'en voir de toutes les couleurs car quand ta crise d'adolescence a commencé, tu as enchaîné les conneries. Et quelques années plus tard, tu faisais déjà partie de la mafia. Alors tu peux espérer que Gabriel hérite de sa mère même si, finalement, ce n'est pas forcément mieux de côté-là non plus. « C'est bien que tu le prennes comme ça. De mon côté, j'ai un peu de mal à voir les choses comme ça. » Sûrement parce que Lou n'était pas seulement la mère de Gabriel mais également ta meilleure-amie. Et qu'elle était partie comme ça, sans jamais se retourner. Tu ris à nouveau quand Swan reprend la parole, décidant qu'il est temps de parler de toi, ce que tu n'apprécies pas vraiment. Toi, tu préfères découvrir les autres et encore plus lorsqu'il s'agit d'une femme qui te plaît. Néanmoins, tu es déjà bien plus bavard que d'habitude mais ça, la blonde n'en a pas conscience puisque vous vous connaissez depuis à peine une demi-heure. « J'ai ma propre boîte de textiles donc j'exporte des tissus pour de grandes maisons de couture. Entre autres. » Mais ton vrai métier est bien plus complexe que ça. L'entreprise, ce n'est qu'une couverture et un revenu supplémentaire. Malgré tout, maintenant que tu es père, tu prends un peu plus de plaisir à avoir cette vie plus rangée. « Gabriel est chez sa marraine. A défaut d'avoir une mère, il a au moins la chance de pouvoir compter sur sa marraine pour s'occuper de lui de temps en temps. » Et tu sais qu'un jour où l'autre il manquera d'une présence féminine dans sa vie mais tu ne peux rien faire contre ça. Tu n'es pas prêt de te caser pour l'instant alors, ce n'est pas demain la veille que Gabriel aura une belle-mère.