always there for you ▽ (bessie)

always there for you

Az se détourna un instant du bar pour répondre rapidement au message de Bessie, lui proposant de passer par ici. Elle lui avait demandé pour se voir le plus vite possible, et le jeune homme avait le sentiment qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme. Il lui répondit rapidement qu'il était au Hendrix toute la soirée et qu'elle pouvait venir quand elle le souhaitait, il n'avait aucun souci à prendre une pause pour lui changer les idées. Il travaillait avec Peter, et le patron les laissait régulièrement gérer le bar à eux deux, voir seul. Il savait qu'il pouvait leur faire confiance et ne se formalisait ni de quelques verres pour la maison par-ci par-là, ni de diminution de zèle en cas de besoin. Tant qu'ils ne laissaient pas ce bar se transformer en zoo. Mais les deux collègues savaient faire tourner l'endroit et n'avaient jamais failli à leur mission, c'était pourquoi ils s'accordaient quelques libertés et n'avaient pas besoin de travailler avec un sérieux impitoyable.

Il n'y avait de toute manière pas encore trop de monde en cette fin d'après-midi, ou début de soirée, selon le point de vue. Si Bessie avait besoin de le voir, de parler, ou d'aide, il mettait un point d'honneur à être toujours disponible. Elle était sa plus ancienne amie, et même s'ils avaient passé des années sans se voir, leur relation n'avait pas changé quand ils s'étaient tous deux retrouvés ici, elle s'était même renforcée au fil des mois et des années. Jonglant entre le nettoyage de verres et de quelques tables, et le service d'une ou deux bières, Az n'avait rien de particulier ou d'urgent à faire, surtout qu'ils étaient deux. Son amie finit par franchir la porte d'entrée, et le beau brun remis son essuie de vaisselle sur son épaule, lui adressant un signe de tête accompagné d'un sourire, tandis qu'elle le rejoignait au bar, prenant place sur un des tabourets. « Dis-moi ce que je te sers, love. Pour la maison. » demanda-t-il immédiatement. Autant entrer sur le terrain tout de suite, pour la laisser aux commandes de la parole après, histoire de voir ce qu'il en était. Dans tous les cas, son visage avait pris une expression attentive et prévenante, il était à l'écoute.

Le maquillage et le sourire apparent de la jolie jeune femme n'était pas suffisant pour tromper Az, qui la connaissait depuis suffisamment longtemps pour savoir que derrière ce masque, quelque chose tourmentait son amie. Il ne comptait pas particulièrement creuser plus loin que ça, il avait juste noté ses cernes cachés derrière un peu de fond de teint et si elle voulait parler, elle le ferait. Il voyait bien que son visage manquait d'un peu de la lumière qui l'habitait en temps normal, et il comptait bien faire revenir cette flamme envoûtante dans le regard de Bessie, qu'elle ait envie de se confier ou non. Elle était sa plus vieille amie et il aurait sans doute fait n'importe quoi pour elle et pour son sourire. « En tout cas tu perds pas le nord ! » souffla Az en riant lorsqu'elle lui demanda le plus cher des whisky du bar, vu que c'était gratuit. Il lui adressa un clin d’œil et se tourna quelques minutes pour chercher dans les nombreuses bouteilles, un verre dans le main, cherchant ce que la jeune femme avait commandé. Il remplit son verre avec une dose plus que raisonnable, avant de revenir lui poser sur le bar. « Rien qui sorte de l'ordinaire. À part rencontrer une ou deux jolies filles. Incomparable avec toi, bien sûr. » répondit le jeune homme, un sourire amusé éclairant ses traits quand il mentionna ses rencontres. Il avait partagé les draps avec Bessie à maintes reprises, mais ça restait dans le cadre de leur amitié, rien de plus. Ils étaient tout simplement extrêmement proches et profitaient tous deux d'une opportunité supplémentaire, quand l'envie les prenait, sans prise de tête. Rien d'exclusif, rien de sentimental, juste de quoi se réchauffer et profiter, sans que leur amitié n'en subisse la moindre conséquence. C'était sans doute aussi pour ça qu'il adorait sa relation avec elle. Pas besoin de s'expliquer, de se justifier, de mettre des choses au clair : elles l'étaient déjà, limpides même, et ils seraient toujours amis, indépendamment de leurs occasionnelles parties de sport de chambre.

HJ:

S'éloignant de quelques pas pour aller préparer le verre de son amie, Azriel se retourna et fit mine d'être offusqué, portant une main à sa poitrine. « C'est donc uniquement pour mes avantages que tu me supportes depuis tant d'années ! Tout s'explique. » s'exclama-t-il avant de se laisser aller à un petit rire amusé, se tournant à nouveau vers le verre qu'il remplit du plus cher whisky dont disposait le bar. Il revint vers la belle italienne, s'installant au coin du comptoir à ses côtés. « C'est vrai que t'es une déesse, babe. » confirma-t-il avec un petit haussement de sourcil et un regard en coin charmeur. « Pas que je sache. Tu me connais, je cherche pas spécialement à démarrer une quelconque histoire. » répondit-il à son amie d'enfance avec un haussement d'épaules détaché. Il n'était pas contre l'idée de se mettre en couple un jour, mais il n'était ni pressé, ni même en train de chercher quoi que ce soit. Il avait les relations qu'il lui fallait, il n'avait pas besoin de plus. « Et toi alors ? » demanda à son tour le jeune homme avec un petit sourire en coin, plongeant son regard noisette dans celui de son amie. « Évidemment qu'on va fêter ça comme il se doit, tu l'as bien mérité, y a intérêt à ce que ce soit inoubliable. J'suis vraiment fier de toi, en tout cas. » s'exclama l'italien lorsque Bessie lui annonça qu'elle comptait fêter la fin de ses études d'ici quelques mois. Il posa la main sur son bras, le pressant doucement avec chaleur, une lueur joyeuse dans le regard. Il était vraiment content pour elle et elle pouvait être fière de ce qu'elle avait accompli.

Le rire de Bessie était agréable à entendre et cela égayait la mine un peu penaude qu’elle arborait en entrant. Az était content de voir quelques couleurs raviver ses traits et son sourire lumineux gagner son regard. « C’est donc un honnête échange de services, selon toi ? » souffla le jeune homme en continuant sur la lancée séductrice de l’italienne, avant de rire à son tour. Azriel hocha la tête avec un air entendu, avant d’éclater de rire devant les vives explications de Bessie sur son célibat. Il la connaissait bien et il savait que ce n’était pas du tout son genre de se caser et de s’enfermer dans une relation, qui à ses yeux semblait être plus proche d’une prison que d’un bonus. Il l’aimait bien comme ça, sa meilleure copine, pleine d’énergie et sauvage, joueuse et un peu insaisissable à la fois. « Et dire que certains pensent que c’est moi qui suis extrême avec ma conception ouverte du couple… » fit mine de soupirer le jeune homme, avant d’esquisser un sourire malicieux. Bessie lui annonça ensuite la fête qu’elle comptait donner pour l’obtention de son diplôme, ce qui enthousiasma l’italien qui lui partagea sa fierté. Elle pouvait être fière de ce qu’elle avait accompli, c’était quelque chose. À nouveau, Azriel laissa échapper un rire quand elle lui parla de son projet de feu de joie. « C’est assez festif, je te l’accorde. » rit-il, son regard noisette pétillant se plongeant dans celui de son amie. Il put y lire, au fond de ses iris, l’ombre de la tristesse de la jeune femme, même si elle n’était pas formulée. Sans doute ce qui la tracassait depuis le début, et qu’Azriel n’avait pas voulu creuser de suite, la laissant y venir à son rythme. Finalement, la raison de ce petit nuage à l’horizon fut clarifiée, et le jeune homme plaça les mains de Bessie entre les siennes en un geste réconfortant. Il s’agissait de ses frères, et Az savait bien à quel point cela pouvait blesser son amie, même si elle évitait de le montrer. « Je sais que ça te fait de la peine. Il y a quelque chose dont t’aurais vraiment envie pour remplacer ça ? » souffla-t-il un ton plus bas avec douceur, esquissant un léger sourire en espérant que la jolie brune retrouve le sien.

Az s'amusa de la remarque de l'italienne, quand elle assura qu'il n'était pas à plaindre. Effectivement, il ne se plaignait sûrement pas. Bessie était le genre d'amies qu'il était sûr d'avoir à ses côtés pour toutes les années à venir. C'était sa plus ancienne amie, ils remontaient à loin, tous les deux, et elle comptait énormément pour lui. « C'est l'alcool qui parle, ou t'es toujours aussi remontée contre les gens ? » taquina le brun avec un petit rire. Il connaissait le tempérament de son amie d'enfance, un caractère de feu et en même temps si adorable dans le fond. Mais c'était certain qu'elle ne loupait pas une occasion de dire ce qu'elle pensait, franche et directe. Il pouvait comprendre que la plupart des gens ne comprennent pas la façon dont il voyait le couple, et qu'ils n'y adhéraient pas. Il n'avait pas de problème avec ça, chacun était libre de faire ce qu'il voulait, et de revendiquer cette liberté. Même si, dans ses relations à lui, le décalage entre les visions du couple et de l'amour avaient pas mal posé problème, blessant parfois involontairement au passage. Bessie se confia ensuite sur la raison de son air morose, arrachant un geste compatissant au barman. « J'ai bien une proposition, mais je ne sais pas si c'est vraiment ce dont tu as besoin en ce moment... » sifflota innocemment le beau brun avec un sourire joueur au coin des lèvres.

Az rigola doucement aux paroles de l’italienne, et secoua la tête pour signifier qu’elle n’avait pas à s’excuser. Elle avait bien le droit de se défouler un peu et de libérer ce qui lui pesait sur le cœur. Et si c’était un peu excessif, et bien ce n’était pas grave. Le principal était qu’elle se sente mieux et qu’elle fasse ce qui lui ferait du bien. Quand son amie lui demanda de lui remonter le moral, une étincelle malicieuse prit place dans son regard noisette. Certes, ce n’était qu’une idée en l’air, Bessie n’avait peut-être pas forcément besoin du réconfort qu’il sous-entendait, c’était plutôt pour plaisanter. Néanmoins, si c’était ce dont elle avait besoin, l’italien n’avait aucune réticence à l’aider de leur façon plus… charnelle. Parfois, c’était tout ce dont une personne avait besoin. Ça ne réglait pas les problèmes, mais ça permettait souvent un petit coup de boost au moral. Toutefois, ce n’était pas forcément ce dont les gens avaient besoin et ce fut ce que l’italien souffla à son amie d’enfance. Qui elle, s’accouda au comptoir, se rapprochant légèrement, soutenant son regard. Un petit rire échappa à l’italien. « Tu ne sais même pas encore ce que j’ai à proposer. » répondit-il d’un air taquin et enjoué. Il s’accouda lui aussi au comptoir, rapprochant encore un peu plus leurs visages. « Ça dépend combien de temps tu es prête à attendre, car je suis en service pour la soirée. Et, indice, ça va être compliqué que ce que j’ai à te proposer se fasse ici. » souffla-t-il, tout sourire, continuant le petit jeu d’un air enfantin, son regard marron plongé dans celui de Bessie.

Un sourire amusé et taquin prit place sur les lèvres du jeune homme quand la belle italienne rentra dans le jeu. « Tu vas finir par vider le bar. » plaisanta le brun quand elle sous-entendit qu’elle pouvait très bien attendre, du moment que l’alcool suivait. « Les gens vont croire que je te saoule pour profiter de toi, merci pour ma réputation. » rit-il à nouveau tout en allant lui resservir un verre, une étincelle joueuse dans le regard. Il posa le verre devant Bessie, reprenant leur position séductrice, jusqu’à ce qu’elle vienne embrasser le coin de ses lèvres, légèrement et furtivement. Il haussa un sourcil joueur, fondant son regard marron dans le sien. « C’est vrai que si je perds mon job, qui te servirait tous ces verres avec tant d’amour ? » fit-il en roulant des yeux et mimant un air suffisant, avant de rire à nouveau. « J’attends que tu me raccompagnes après mon service, alors. J’espère que je ne me mets pas des attentes trop hautes et que tu ne vas pas me poser un lapin. » conclut l’italien avec humour. Si Bessie avait besoin de se changer les idées, peu importe la manière, il serait là pour elle. Il en avait toujours été ainsi entre eux, il n’y avait pas de malaise ou de non-dits, pas d’hésitations, juste une relation simple et une connexion forte entre les deux amis d’enfance. Le temps passa au rythme des clients, et des verres qu’il mettait parfois à Bessie, discutant avec elle dès qu’il avait un moment de libre. Lorsque l’heure de la fermeture sonna, il alla récupérer ses affaires, souhaitant une bonne nuit à son collègue et se chargeant de fermer le Hendrix pour la soirée. « Quelle chance, mon date ne m’a pas abandonné ! » sourit-il en venant s’accouder au comptoir. Après avoir échangé quelques regards amusés et entendus, les deux amis d'enfance se glissèrent dans le cocon réconfortant de la nuit, tous les deux, dans ce lien éternel et si simple qui les tenait ensemble depuis tant d'années.

End.