(blue) everytime you're down i'll be there again

Lorsqu'il se retrouvait seul dans un bar, Florian savait comment ça finissait. Généralement, il était accoudé au comptoir, déprimant sur la vie qu'il menait. Depuis sa sortie de prison, il ne rêvait que d'une chose, c'était d'avoir des nouvelles de son grand frère. Mais il ne savait pas pourquoi il ne répondait pas. Pourtant, ce n'est pas faute de lui avoir expliqué que tu étais seulement en pleine légitime défense, que tu n'as fais que resté en vie. « Une téquila, s'il vous plait » avait-il demandé au barman, gentiment. Sans expression sur son visage, il devait surement passer pour le solitaire du coin, celui qui venait seulement noyer sa peine dans un verre d'alcool. Une jeune femme vint s'assoir près de lui, mais il ne le remarqua que quelques minutes plus tard on tournant légèrement la tête vers cette dernière. C'était une jolie fille, mais le canadien ne voulait pas s'attarder trop sur cette dernière. L'humeur massacrante qu'il avait ne ferait surement plaisir à personne dans cette salle. Après tout, il avait la tête de ce type là. Le barman servit le verre de Florian et il le remercia avant de lui tendre la monnaie nécessaire à payer le verre. Il prit une gorgée de ce dernier, les yeux clos, en profitant de l'alcool qui s'écoulait le long de sa gorge. Mais la jeune femme présente près de lui commençait à attarder son regard sur le brun. Retirant son coude du comptoir, il la regarda à son tour. « J'ai un truc sur la gueule ? Ou j'ai l'air si déprimé que ça ? » demanda-t-il à cette dernière sur un ton monotone. Il ne savait pas quoi vraiment dire, en même temps il n'avait peut-être pas envie de parler, aussi. Ou peut-être que si justement, il avait envie de parler, de s'exprimer et de hurler sa colère au monde entier. C'était surement ça la solution, clamer haut et fort pourquoi il n'allait pas bien, et ça soulagerai probablement ses problèmes. Ou du moins, le brun pourrait souffler un peu et arrêter de penser toujours à la même chose.

Il n'était pas rare de voir Florian accoudé au comptoir du Elm Street. C'était même devenu une habitude. Que ce soit dans ce bar ou au Hendrix d'ailleurs. Mais il avait cette folle envie d'évacuer tout ce qu'il avait sur le coeur, alors pour ça, il se noyait péniblement dans l'alcool, à la recherche de réconfort. Mais rare étaient les personnes qui arrivaient à noyer totalement leurs peines dans les spiritueux, les problèmes remontaient immédiatement une fois sobre. Et ça, c'était le problème du jeune canadien. Il ne savait pas être faux, faire semblant que tout allait bien. Ca se voyait à des kilomètres. Alors ce soir, il avait peut-être besoin d'une compagnie ou bien d'un amusement pour faire passer le temps. Même si demain, son état d'esprit restera le même. Accoudé à son fidèle comptoir, le brun avait remarquait que la personne à côté de lui l'observait. Ne sachant pas par où commencer, il fut légèrement agressif. Comme quoi, il ne savait vraiment pas faire avec des pincettes. En riant, la jeune femme lui avoua qu'elle n'était pas doué en technique d'approche. Le visage du jeune Dickerson se radoucit légèrement en déposant un sourire sur ce dernier. « En effet, non. Mais ma délicatesse n'est pas mieux » dit-il à la rousse. Lorsqu'elle lui proposa d'évacuer ses problèmes, de tout balancer à une inconnue, Florian tiqua légèrement. Avait-il envie d'avouer tous ses soucis ? Plutôt deux fois qu'une. Mais ils n'étaient pas très commun, et il ne voulait pas faire peur au gens. « Ca te branche de parler à un ancien taulard accusé à tord, à qui son frère ne parle plus parce que c'est un criminel et qui noie sa peine dans l'alcool ? » avoua-t-il à l'inconnue qui était près de lui. Son regard se planta dans celui de la jeune femme. Mais il n'étais pas si violent d'habitude, surement que les sentiments parlaient pour lui. « Pardon, je suis un peu brute » finit-il par dire en secouant la tête de gauche à droite pour chasser ses pensées néfastes. Il attrapa son verre et le termina automatiquement. D'un geste, il demanda au barman de lui resservir la même chose.

C’était si dur pour lui de rencontrer des nouvelles personnes. Qui voudrait lui parler ? L’ex-taulard, renfermé sur lui même. Mais bon, il fallait s’y faire, à force du temps. Mais ce soir, il avait envie de prendre du temps pour lui et de se retrouver avec son verre de téquila dans un de ses bars favoris. Une jeune femme avait perturbé ses pensées, en l’observant. Florian, sous le coup de son premier verre, avait surement été un peu brusque avec elle. En t’excusant légèrement, la jeune femme avait appréciait ton franc parler, qui te faisait esquisser un sourire. « Je ne peux être que d’accord » avoua-t-il en souriant légèrement. C’était agréable de voir qu’elle n’avait pas fuit à sa réflexion un peu abrupte. « J’ai été accusé d’une mutinerie sur un bateau quand j’étais encore au Canada. Mais j’ai juste fait que de me défendre d’une attaque de narco-traficant » fini-t-il par dire en haussant les épaules. Il ne savait jamais comment aborder le sujet de son arrestation et de son emprisonnement. Mais il fallait juste être franc, comme il venait de le faire. « Même si j’ai tué des gens, je ne suis pas un criminel » dit-il en prenant son verre en main. Il porta ce dernier à ses lèvres pour boire une gorgée de son spiritueux. Il observa la jeune femme, qui semblait elle-aussi être troublé par quelque chose, ou même ressentir un mal-être. « Et toi, tu sembles troublée, je me trompe ? » demanda-t-il en finissant d’une traite son verre de téquila. Il regarda le serveur et lui demanda d’un signe de la tête un autre de verre de ton alcool fétiche. « Je ne suis pas un vieux pervers, ne t’inquiètes pas. Juste un pauvre mec perdu, qui est un peu perdu dans sa vie » dit-il à la rousse en attrapant le nouveau verre que venait de lui servir le barman.

Il n’aimait pas dévoiler sa vraie nature au grand jour, mais il n’empêche qu’il essayait quand même de faire comprendre aux gens que ce n’était pas un homme bien. Et puis la jeune femme ne semblait pas si mauvaise que ça. Elle avait surement des démons à vaincre de son côté aussi. Riant légèrement à sa phrase, tu reportais ton verre à tes lèvres. « J’espère que tu as raison, et qu’il raisonne comme toi » finit-il par dire à la rousse en souriant légèrement. Peut-être que ce soit, il allait pouvoir enfin s’exprimer et parler de tout ce qu’il n’allait pas dans sa vie. Florian n’avait jamais pu se confier comme ça, depuis qu’il était à Bowen. Si, Devan l’avait écouté, pendant de nombreuses heures, à parler jusqu’à ne plus avoir de salive. Et il le remerciait encore aujourd’hui, pour toutes ces soirées où le jeune homme avait vidé son sac. La rousse n’avait pas de son côté une vie facile, des parents morts il y a quelques temps et une histoire de coeur. « Ce n’est pas une vie facile, que tu mènes, toi non plus. Et les histoires de coeur ne sont pas vulgaire, moi aussi je peux être une bonne oreille, tu sais ? » proposa-t-il à la jeune femme. En soi, si lui se confiait sur sa vie, la demoiselle pourrait faire de même et écouter ses problèmes. Il n’était pas ce genre de mec égoïste qui voulait toute l’attention sur lui. Lorsqu’elle annonça qu’elle n’était pas là pour parler de sa vie, tu riais doucement. Ton verre terminé, tu regardais la rousse te proposer de continuer cette soirée à parler, tout en buvant quelques verres. « Je souris toujours à de la téquila » répondit-il à la fille avec un sourire en coin. Il fit signe au barman pour qu’il leur serve deux shots de téquila, un pour elle et un pour lui.

C’était finalement devenue une conversation agréable alors qu’au début, cela semblait mal parti. Tout s’arrange un jour. Cette phrase semblait tourner dans sa tête comme si elle avait un sens. Florian rêvait que tout se passe bien, que son frère elle recontacte un jour et qu’ils redeviennent aussi proches qu’avant. C’est ce dont il rêvait secrètement chaque jour. Alors le canadien haussa les épaules et continua de contempler son verre en écoutant la rousse. Elle vint à lui parler de sa relation désastreuse avec un garçon, qui la mettait plus bas que terre. « Je ne suis le meilleur pour ce genre de problème, mais qu’est-ce qui te fais resté s’il n’a pas de respect pour toi ? » demanda-t-il à la rousse en plongeant son regard dans le sien. Les relations amoureuses n’étaient pas son fort, pour cause, il n’en avais jamais eu de sérieuses, même au Canada. Qui voudrait sortir avec lui ? Pas grand monde. « Whoa, là c’est plus violent… Mais, tu te sens comment vis à vis de ça ? » finit-il par demander lorsque la rousse mentionna son avortement. Florian n’était pas contre ce genre de pratique, juste il ne pourrait jamais imaginer la douleur que ça pouvait infliger à une femme. Le barman leur emmena deux shots de téquila, qu’ils avalèrent en même temps. Lorsque la jeune femme mentionna qu’elle n’était pas une grande amie avec l’alcool, le canadien sourit et recommanda un verre pour lui. « Un soft alors peut-être ? » proposa-t-il à la jeune femme. En effet, il ne connaissait même pas son nom. Alors lorsqu’elle se présenta, le brun lui offrit un sourire. « Je m’appelle Florian » dit-il avec son petit accent canadien. Lorsqu’elle mentionna la prison, le marin se raidit légèrement mais après tout c’est lui qui avait commencer à parler de cela. Alors il prit une grande inspiration vont de poser ses yeux sur la jeune femme. « C’est… étrange. Oui, ça change un homme, ça m’a littéralement changé. Je me suis endurci, j’ai appris à me battre pour me défendre. Ca change de la vie que l’on mène chaque jour » dit-il avant de souffler doucement. La prison n’avait pas été une partie de plaisir, elle lui avait laisser quelques marques que ce soit sur le corps ou dans la tête.

Avec le temps, le jeune canadien avait apprit que les gens jugeaient les autres par rapport à leur passé, leurs actions. Mais lui, il n'avait jamais voulu faire ça, jamais voulu être catégorisé comme le bad guy. Alors que la rouquine ne le juge pas comme ça, ça lui faisait un bien fou. Il comprenait alors que tout le monde n'était pas à mettre dans le même panier. Mais il laissa la jeune femme s'exprimer, parler de ses soucis à son tour. Elle ne semblait pas avoir la vie facile de son côté... « On ne sait jamais pourquoi notre coeur réagit comme ça » répondit-il simplement. C'est vrai, le coeur a ses raisons que la raison elle-même ignore. C'est pas pour rien que ce dicton, aussi bidon qu'il soit, existe. Le jeune homme voyait que la jeune femme semblait perplexe à l'idée de parler de son avortement, qu'elle ne savait pas trop comment aborder la chose. Enfin comment parler du sentiment qui l'avait habité à ce moment là. Jamais le garçon ne pourrait comprendre ce qu'il se passait dans la tête de Blue. « Je vois ce que tu veux dire. Après tout, tu as surement fait le bon choix, pour cet enfant comme pour toi » avoua-t-il simplement. Elle avait surement fait le choix le plus sensé, mais le marin ne connaissait pas assez bien la jeune femme pour juger ses actes. Alors il avait simplement émit un hypothèse, celle qui lui semblait la plus correcte. « Ravie de te rencontrer, Blue » répondit-il lorsqu'elle dit être enchanté de le rencontrer. C'était rare, lorsqu'il racontait son histoire que quelqu'un soit si enchanté de le rencontrer. Mais ce soir était un moment de confidence, l'un comme pour l'autre. Et c'était agréable pour Florian. Il prit son verre et en bu une gorgée avant de reporter son regard sur la rousse qu'il venait de rencontrer. « C'est pas une mauvaise chose, ça fait partie de moi après tout. Moi aussi j'suis désolé de t'avoir fait parler de quelque chose d'aussi dur » dit-il simplement en baissant le yeux vers le comptoir. Parler de ses relations, de son avortement n'était peut-être pas la meilleure des idées. Mais les deux jeunes gens avaient pu se libérer d'un certain poids en parlant. « Maintenant, je suis beaucoup plus sur mes gardes. J'ai développer un caractère assez impulsif, ça c'est pas forcément le mieux. Mais je suis plus fort physiquement, et je sais mieux me défendre » avoua-t-il en haussant les épaules avant de finir son verre.

« J’ai souvent raison, saches-le » dit-il à la rousse en lui lançant un clin d’oeil. Mais il ne pouvait pas resté sérieux très longtemps alors il se mit à rire un peu après sa phrase. Il n’était pas des meilleurs conseils en amour, parce que c’était un concept encore un peu flou à ses yeux. Mais il essayait tant bien que mal de conseiller les gens qui étaient dans le besoin. Le canadien sourit lorsque la jeune femme lui dit qu’ils allaient bien s’entendre. « Je pense aussi » dit-il avec un sourire sur ses lèvres. Les filles, il les côtoyait souvent dans son lit, pour une nuit ou bien deux. Mais ça s’arrêtait là. Il n’avait pas un entourage fort féminin. Ni un entourage fort tout court. Ses colocs et ses quelques amis lui suffisait amplement. « Parler de ses problèmes, ça aide à les encaisser et à mieux les affronter. C’est ma psy d’la prison qui m’a dit ça » finit-il par dire simplement. Pendant son incarcération, il avait côtoyé une psychologue avec qui il parlait beaucoup. Car ses parents n’avaient pas forcément envie d’entendre les horreurs qui s’étaient passées sur le bateau. Et son frère ne répondait pas à ses lettres, en plus de ça. Parler avec Blue avait permis au garçon de se sentir mieux que lorsqu’il était entrer dans le bar ce soir. C’était apaisant de se confier, et ça aidait à se sentir mieux dans sa tête. Alors il lui avait payé un verre en guise de remerciement. « A vot’ service, m'dame » dit-il en mettant sa main sur son front avant de rire légèrement. Il ne serait surement pas le meilleur des gardes du corps, mais au moins, il pouvait aider les gens à se défendre.

Il avait finalement bien fait de rentrer dans ce bar, ce soir-là. Sans quoi, il n’aurait pas fait la rencontre de cette jolie rousse qui semblait aussi tourmenté que lui. Mais il avait vu dans son regard une détresse qu’il connaissait si bien. Finalement, ils s’étaient bien trouvé, tous les deux. Et le canadien était persuadé qu’il allait garder contact avec cette jeune fille, qui était si douce et adorable. « Je tacherais de m’en souvenir alors » dit-il dans un rire alors qu’elle soutenait avoir tout le temps raison, elle aussi. Les psys avaient souvent raison, eux-aussi. Et elle lui avait fait comprendre qu’elle pensait comme cette dernière. « On a tous raison, non ? » demanda-t-il avant de rire légèrement. La situation était cocasse, la discussion pas super joyeuse mais les deux jeunes gens avaient réussis à tourner tout ça en dérision, au bout du compte. Et c’était mieux d’en rire que d’en pleurer de toute façon. Puis, le canadien lui proposa de s’improviser garde du corps, pour la rousse. Chose qu’elle accepta et sa réponse le fit légèrement rire. « Oh, ça tombe très bien j’avais soif. Si on commençait maintenant ? » proposa-t-il à la rousse en t’interpellant le barman. Il avait surement déjà trop bu mais whatever, il était grand après tout, il savait ce qu’il faisait. La soirée ne faisait que commencer, mais Florian était sûr d’une chose : cette fille allait devenir une très bonne amie et il la garderait près de lui.

FIN DU SUJET